Auteur : Dangermouse
Traducteur : Sevy Snape
Correctrice : Agatha Brume
Disclaimer : Les personnages et l'histoire appartiennent à leurs créateurs respectifs. En revanche, la traduction est à moi.
Résumé : Quand la nature se réveille...
Warning : Rated M. Slash Jack/Daniel.
NdT : Bonjour tout le monde (écrit le
traducteur avec un sourire satisfait sur les lèvres) et oui
vous ne rêvez pas c'est bien un nouveau chapitre. Je suis
vraiment heureux que cette histoire vous plaise et je tiens encore à
vous remercier pour vos reviews. Elles font vraiment chaud au cœur.
Je vous rappelle juste que je n'en suis pas l'auteur mais le
modeste traducteur et que Agatha fait gentiment la Bêta.
Vous
pouvez la trouver ici même dans sa langue d'origine (heu la
fic hein pas Agatha !) « myweb dot tiscali dot co dot uk/dmouse/rumours.htm ». Vous pourrez
ainsi constater que c'est un OS de … environs 110 pages word.
J'ai jugé préférable de faire des chapitres.
Les titres de chapitres sont à Agatha et le découpage
sadique bien à moi.
Sur ce, bonne lecture !
Début des vacances forcées sur P5H-254
La porte se referma. Les deux homes prirent leur sac. Ils en avaient retiré tout ce qui leur était inutile, principalement les affaires personnelles de Sam, les plaçant dans l'un des sacs qu'ils laisseraient là. Ils ramassèrent ensuite les tentes et les sacs de couchage et se les répartirent équitablement.
Daniel insista pour qu'ils prennent leur temps. Il ne voulait pas vivre un remake de l'accident de la veille. Jack se surprit à faire très attention à Daniel, ce dernier faisant exactement la même chose. Aucun d'eux ne voulait qu'il arrive quelque chose à l'autre. Aucun d'eux ne voulait se retrouver seul.
C'était l'après-midi quand ils arrivèrent près de la rivière. Jack insista pour vérifier s'il y avait des poissons. Il faudrait qu'ils conservent leur ration pour au cas où.
Il n'y avait pas de gros animaux sur cette planète mais pleins de petits, laissant Jack espérer qu'il y aurait des créatures ressemblant à des poissons dans cette rivière. Daniel remplit leur gourde d'eau – heureusement, Sam avait testé sa pureté quand ils étaient arrivés la première fois et elle était d'une qualité excellente.
Après avoir fait ça, il se dirigea vers la forêt espérant trouver des fruits comestibles. Il trouva de grosses noisettes et baies, en prit quelques unes et les rapporta à la rivière. Ils allaient devoir les tester pour être sûr de pouvoir les manger sans risque.
Quand il revint, il trouva Jack en boxer au milieu de la rivière, son pantalon jeté sur la rive. Il ne bougeait pas et Daniel ne pouvait détacher son regard de la scène qui se déroulait devant lui, attiré par la vue comme une aiguille par un aimant.
Jack était penché en avant, faisant de l'ombre sur l'eau de manière à mieux voir dedans. A la vitesse de l'éclair, il plongea sa main dans la rivière et en sortit un gros poisson qui ressemblait indubitablement à une truite.
Daniel applaudit et dit :
- Bien joué, Jack, je suis impressionné. Je viendrais peut-être pêcher avec toi quand nous rentrerons à la maison, ça doit valoir le coup de te voir faire ça là-bas.
Jack sourit et ressortit de l'eau. Il tua et vida le poisson tandis que Daniel allumait un feu. Pendant que le poisson cuisait, ils testèrent quelques uns des fruits de la forêt et les trouvèrent plutôt bons. Au moins, ils ne semblaient pas nocifs.
Ils prirent un petit bout de chaque, le frottèrent sur leur lèvre inférieure et attendirent de voir s'ils faisaient une réaction quelconque. Dans le cas contraire, ils en mangeaient un petit morceau et attendaient encore un peu.
Le poisson se révéla délicieux. Ils s'allongèrent, prirent un bain de soleil et attendirent de voir si l'un ou l'autre allait être malade.
Après quelques heures, ils étaient convaincus que les fruits étaient sans danger et ils essayèrent les noisettes. Ils gardèrent les baies au cas où ils auraient besoin d'un changement de régime alimentaire.
Jack attrapa un autre poisson pour leur repas du soir et Daniel ramassa quelques fruits de plus. Au moins, leurs repas seraient un peu variés. Avant le coucher du soleil, ils se rendirent sur la colline la plus proche et choisirent une grotte où s'installer. Le sol était sablonneux. Jack planta les tentes, les doublant comme Daniel avait fait la nuit précédente, mais les tournant de manière à ce que l'entrée ne soit pas en face de la bouche de la grotte ce qui leur éviterait d'être trop en courant d'air.
Daniel ramassa du bois pour le feu juste au cas où il existerait de grands prédateurs qu'ils n'avaient pas encore rencontrés. Ils avaient décidé que faire des tours de garde la nuit ne serait pas une bonne idée car ils seraient en permanence fatigués. Avant de se coucher, ils s'assirent près du feu et discutèrent, prenant la mesure de leur situation.
- Je pense que nous sommes là pour quelques mois, Jack. Tout dépendra de la lave. Impossible de savoir pendant combien de temps encore, elle continuera de couler. Nous vérifierons avec les infos que Sam pourra nous donner mais je pense qu'une fois le flot arrêté, il ne sera raisonnablement sûr de traverser que quelques jours plus tard, et surtout tant que nous ferons attention à où nous mettrons les pieds.
- Vois le comme une période de camping rallongée, Daniel. A mon avis, nous avons deux options. Numéro un : nous pouvons passé des siècles à nous inquiéter à propos de notre retour et faire une dépression dans l'intervalle. Numéro deux : nous prenons ça comme une aventure, des vacances si tu préfères. Réfléchis. Pas de Goa'uld, pas de Tok'ra, pas de NID à nos trousses. Je ne sais pas pour toi mais l'option numéro deux me plait bien.
- Elle me parait bien aussi, Jack. Comment as-tu fait face quand nous t'avons laissé derrière l'autre fois ? Ils n'en avaient jamais vraiment parlé, ces cents jours passés loin d'eux, sans savoir quand ni même si il pourrait revoir un jour ses amis.
- Option numéro un, Daniel. J'étais complètement déprimé. Je voulais tellement rentrer à la maison. Laira finit par me persuader que vivre parmi eux n'était pas si mal. Je commençais à peine à m'habituer quand vous êtes revenus.
- Tu n'avais pas l'air très heureux de nous voir, Jack. Sam était vraiment en colère après toi, tu sais. Elle avait travaillé jour et nuit pour construire cet accélérateur de particules. Je devais la traîner hors de son labo pour la faire manger. Une nuit, je l'ai attrapé, jeté sur mon épaule et ramené chez elle. Elle était tellement obsédée par trouver un moyen de te ramener. Nous l'étions tous, mais Teal'c et moi ne pouvions rien faire pour aider. Nous nous sentions inutiles. Je me sentais inutile. Le meilleur ami que je n'ai jamais eu était coincé à l'autre bout de la galaxie. Je ne savais pas si tu étais vivant ou mort, Jack. Je ne savais pas et je n'avais aucun moyen de le savoir. Alors, j'ai passé mon temps à encourager Sam, à la nourrir, à la faire dormir. Certaines nuits, je la ramenais chez elle et je passais la nuit à la surveiller, juste pour être sûr qu'elle ne retourne pas trop tôt au labo. Elle se tuait à la tache.
Daniel laissa échapper un énorme soupir. Il n'avait jamais pensé dire ça à Jack. Il n'avait jamais envisagé dire quoi que ce soit de lui-même à quiconque. Mais c'était arrivé. Une larme apparut au coin de l'œil mais il était trop fatigué pour la chasser d'un battement de cil.
Au lieu de ça, il entoura ses genoux de ses bras et appuya son menton dessus, incapable d'imaginer que quelqu'un puisse vouloir le prendre dans ses bras.
Jack vit la larme couler sur son visage et comprit ce que le corps de Daniel lui disait. Il disait à la fois "J'aimerais que quelqu'un m'aime" et "Laissez-moi". Il compatit à la détresse de son ami, à son sentiment d'abandon, se sentant coupable de ses actes. Il s'approcha et mit ses bras autour des épaules de Daniel, le rapprochant de lui.
- Tu as fait ce qu'il fallait, Danny. Prendre soin de Sam était aussi important que le travail qu'elle faisait. Je suis désolé d'avoir été un tel abruti quand vous êtes arrivés. J'ai abandonné l'espoir de vous revoir un jour. Je ne savais même pas si vous aviez pu traverser. Je ne pouvais que prier pour que ce soit le cas. Je n'ai jamais dit ça à personne, alors garde le pour toi, mais Laira m'avait demandé de lui donner quelque chose.
- Quoi ?
Daniel releva la tête, ses yeux bleus brillants à la lumière du feu. Jack se plongea dedans et sourit. Son ami n'était pas beaucoup plus jeune que lui, seulement quelques années, mais ses yeux étaient ceux d'un enfant, toujours avides d'apprendre quelque chose de nouveau.
- Un bébé.
- Oh ! Et l'as-tu fait ?
- Et bien, disons que j'ai apporté ma contribution. Je ne sais pas si ça a marché ou pas. Considérant ce qu'elle a dit, je pense que c'est le cas.
- Oh, dit de nouveau Daniel, pour une fois à court de mots.
Il réfléchit une minute, fixant les yeux marron de Jack, pour essayer de deviner ce que ce dernier ressentait à propos de cette histoire.
- Comment te sens-tu, Jack ? Elle a dû le mettre au monde il y a un moment maintenant et tu n'as jamais eu de nouvelles.
- J'essais de ne pas y penser. J'aimerais avoir de nouveau un enfant. Charlie me manque tellement mais je veux vraiment avoir un autre enfant.
- Demande à Janet quand nous rentrerons. Un sourire sadique se peignit sur le visage de Daniel. Je sais qu'elle adorerait avoir des enfants.
- Vraiment ? Comment le sais-tu ?
Jack était sur le cul.
- Nous en avons parlé après le départ de Shifu. Je suis passé chez elle un soir. Nous nous sommes assis, avons bu et nous sommes plaints de n'avoir personne dans nos vies avec qui avoir des enfants.
- Il y a de nombreuses rumeurs à votre sujet, tu sais, se moqua Jack.
- Oui, je sais, répondit-il sans sourire. Il n'y a rien entre nous. Rien n'a été dit, Jack, mais je sais qu'elle t'apprécie beaucoup. Je pense qu'elle sait ce que je ressens pour Sam. Jan est mon amie, rien de plus. Une très bonne amie, un membre de la famille, comme une grande sœur. Je suppose que c'est pour ça que je traite Cassie comme ma petite sœur ou ma nièce. Elle me manque aussi, tu sais. Elle arrive toujours à me faire rire. Ce que j'aimerais savoir c'est pourquoi il n'y a jamais eu de rumeurs à propos de Sam et moi. Il y en a des tonnes à propos d'elle et toi. Sam et moi passons tellement de temps ensemble qu'on aurait pu penser qu'au moins quelques unes existeraient.
- Sais pas, Daniel. Je suppose que c'est parce que vous vous ressemblez tant et que vous agissez presque de la même façon. Vous êtes connus comme les jumeaux Einstein. Tout le monde pense que vous êtes tellement comme des frère et sœur qu'ils ne voient pas au delà de votre amitié. Y a-t-il eu quelque chose entre vous ?
- Nan, et ça n'arrivera pas. Ce n'est qu'un rêve de ma part. Il n'y a aucune raison pour que Sam veuille être avoir moi, pas de cette façon. Je pense qu'elle a besoin de moi comme ami. Tu ne dois rien lui dire. En outre, je croyais qu'il y avait quelque chose entre vous.
- Non, Daniel. Je prends soin d'elle, je l'aime beaucoup, rien de plus. Tu ne sauras jamais si tu ne lui demandes pas, Daniel. Et je ne serais pas aussi catégorique, tu sais. A chaque fois que tu es blessé, elle le vit vraiment très mal.
- Sam ne supporte pas que l'un de nous soit blessé, Jack.
- Sûr, mais c'est toujours elle qui passe la nuit avec toi quand tu es à l'infirmerie. Je l'ai entendu te parler dans ces cas là, quand elle pense que personne ne peut l'entendre. Elle t'aime, Daniel, évidemment comme un ami, mais je crois qu'il y plus que ça. Elle a aussi peur de te perdre que tu as peur de la perdre. Dis lui quand on rentrera, Daniel. Dis lui ce que tu ressens pour elle. Elle ne sera pas en colère après toi. Elle accorde bien trop d'importance à votre amitié.
- J'espère que tu as raison, Jack. J'y penserais.
- Allez, allons dormir. Nous irons faire un tour dans les environs demain, vois si nous pouvons trouver un endroit d'où surveiller la lave.
- Bonne idée, dit Daniel, baillant dès que Jack avait parlé de dormir.
Il réalisa qu'il était épuisé et avait besoin de dormir. Ils retirèrent leurs bottes, les laissant près du feu et se dirigèrent vers la tente.
- Il a fait froid la nuit dernière, Jack. Le meilleur moyen de créer de la chaleur est de porter le moins de vêtements possible pour dormir comme ça notre chaleur corporelle est piégé dans les sacs de couchage.
- Je sais, Daniel, mais je ne suis pas sûr de me sentir à l'aise de dormir tout nu à côté d'un homme.
- Jack, je ne parlais pas de ça, simplement de retirer le haut. Garde ton pantalon si tu te sens mieux avec, et garde ton chapeau aussi . Nous aurons l'air idiot mais personne n'est là pour nous voir. En outre, c'est avec moi que tu dors. Tu sais que je suis hétéro, Jack. J'ai beau t'apprécier énormément, je ne t'aime pas à ce point là.
Jack rit et accepta la réalité de la situation. Personne chez eux n'a besoin de savoir comment ils se sont tenus chauds et les rumeurs ne seront pas pire que maintenant.
Il fit glisser son haut. Il entra dans le sac de couchage en tremblant de froid. Il se rendit compte qu'il ne pouvait détacher son regard du dos de Daniel pendant que ce dernier se déshabillait. Il était plus musclé que ce que la plupart des gens croyaient. Il était vraiment mignon. Jack ferma les yeux et déglutit, se morigénant mentalement.
Daniel se glissa dans le sac de couchage et, comme la nuit d'avant, les deux hommes se tournèrent le dos. Tout deux tremblaient alors l'archéologue prit les choses en main.
- C'est stupide, Jack. Viens plus près.
Jack recula et fut surpris de sentir le menton de Daniel dans son cou, son dos touchant la poitrine nu de son ami. Au moins, ils commençaient à échanger leur chaleur corporelle et à se réchauffer.
- C'est mieux, marmonna le plus jeune des deux en commençant à s'assoupir, son bras droit rigidement collé à son flanc. 'nuit, Jack.
- Ouais, bonne nuit, Daniel.
Jack resta couché, raide comme un piquet, face à la toile de tente. Son esprit était en émoi. Merde, il était aussi hétéro que n'importe quel homme, que Daniel, alors pourquoi le contact du souffle de Danny dans son cou était si bon ? Il tenta de ne pas y prêter attention et de s'endormir.
Jack se réveilla et découvrit le bras de Daniel fermement enroulé autour de sa poitrine et son visage dans son cou. OK. Il pouvait faire face à ça mais le pire, ce qui l'embarrassait vraiment, était sa propre réaction à ce contact. Il était dur et mal à l'aise et n'aimait pas ça du tout. Il retira gentiment le bras de Daniel et s'extirpa du sac de couchage aussi vite qu'il put sans le réveiller.
Peu de temps après, Daniel se réveilla seul, se demandant où était passé Jack. Il n'était pas dans la grotte. Il sortit, encore à moitié endormi. Il le trouva au beau milieu de la rivière, tremblant.
- Jack ? Qu'est-ce que tu fous ?
Il se précipita dans la rivière, l'attrapa à bras le corps et le héla sur la rive. Jack devenait bleu. La rivière n'avait pas encore été réchauffée par les rayons du soleil et était donc glacée.
Daniel lui fit grimper la colline et le força à entrer dans la grotte. Les braises de la veille rougeoyaient encore. Daniel ajouta rapidement du bois et fit repartir le feu. Il mit de l'eau à bouillir pour faire du café et réchauffer son ami de l'intérieur.
Il plongea dans la tente, se saisit d'un sac de couchage et s'enroula dedans avec Jack pour lui transmettre sa chaleur. L'ironie de la situation n'échappa pas à Jack et il laissa échapper un ricanement.
- Jack, vas-tu me dire ce qui t'as pris de faire un truc aussi stupide ? Tu aurais pu te retrouver en hypothermie, le gronda Daniel.
Jack fit son timide.
- Désolé Daniel. J'avais besoin d'une douche et la rivière est la chose qui s'en approche le plus.
Daniel secoua la tête et, soudain, la lumière se fit dans son esprit lors que Jack dansait d'une fesse sur l'autre l'air mal à l'aise.
- Jack ? Avais-tu besoin d'une bonne douche froide ? Des soucis dans ton caleçon ? Le taquina-t-il. Il lui fournit sans le savoir une porte de sortie. Rêvais-tu de Janet ?
- Ouais. Désolé Daniel mais, comme je te l'ai dit, tu n'es pas mon genre.
- Pas de soucis, Jack. C'est pareil pour moi. Allez, ne sois pas bête. Nous allons avoir des tas de matins où nous allons nous réveiller en espérant être allongé à côté de quelqu'un d'autre.
Il sortit du sac de couchage, prépara le café et en tendit une coupe au Colonel qui ne tremblait plus mais qui avait toujours froid.
- Merci Daniel. Il semblerait que tu prennes tout le temps soin de moi durant ce voyage.
- Je rembourse ma dette Jack, pour toutes les fois où tu m'as tiré du pétrin. Réchauffé ?
Jack acquiesça. Il commençait à se réchauffer mais sa peau était toujours froide au toucher. Daniel posa sa tasse de café et retira la sienne à Jack. Il se glissa de nouveau dans le sac et prit Jack dans ses bras.
- Tu as encore besoin de te réchauffer.
Jack acquiesça de nouveau. Ses tremblements étaient revenus. Il sursauta lorsqu'il sentit les mains de Daniel sur ses hanches.
- Jack, ton pantalon et ton caleçon sont trempés. Tu dois les retirer. Et je parie que tes doigts sont trop engourdis pour le faire. Grandis, Jack. J'essais juste de t'aider. Réfléchis, si tu étais à l'infirmerie, tu ne te plaindrais pas si une des infirmières le faisait.
- Ouais mais elles sont bien plus mignonnes que toi.
- Là, tu me blesses, Jack. L'infirmière "Freddie" Wilson est plus mignonne que moi ?
- Ok, tu as raison, ricana Jack.
On ne pouvait décrire Wilson que comme laide et uniquement par quelqu'un qui voudrait vraiment être poli. Et si Jack était honnête avec lui-même, même s'il trouvait Daniel bien plus mignon que la plupart des infirmières, il se souvenait de cette nouvelle recrue, avec la petite poitrine et le gros… il interrompit brutalement son cheminement de pensées.
La diversion fonctionna. Son pantalon et son boxer avaient été retirés avant qu'il ne s'en aperçoive. Daniel enleva également ses affaires mouillées. Heureusement, la température extérieure se réchauffait rapidement et, après avoir fini son précieux café, il emporta le linge jusqu'à la rivière, le lava et le suspendit à l'arbre le plus proche. Puis il retourna voir comment allait son ami et trouva un jeu de vêtements de rechange prêt pour lui.
- Daniel, tu es en train de devenir une vraie petite fée du logis, tu sais.
Daniel se contenta de secouer la tête à cette remarque, rassembla les affaires sales et les emporta à la rivière. Alors qu'il était en train de suspendre le dernier à sécher, il remarqua Jack non loin, le regardant.
- Qu'est-ce qu'il y a Jack ?
- Je garde juste un œil sur toi, Daniel. Tu as raison. Aucun de nous ne peut se permettre d'être blessé. Je vais bientôt aller pêcher et voir si je peux attraper des poissons depuis la rive, sans me mouiller.
- Bonne idée, Jack. Je ne veux pas avoir besoin de tout le temps te secourir. Ca va mieux maintenant ?
- Très bien, répondit Jack. Irons-nous en haut de la colline aujourd'hui pour trouver un bon point de vue ?
- D'accord. Je rassemble quelques fruits. Nous pourrons les emporter pour le repas de midi. Hé, ça me fait penser que nous n'avons pas encore mangé. Ne bouge pas.
Il partit en courant et grimpa dans les arbres. Il réapparut quelques minutes plus tard avec quelques fruits qui avaient un goût de banane. Il en lança un à Jack qui semblait quelque peu ennuyé.
- Jack ? Qu'est-ce qui ne va pas ?
- Bordel Daniel, comme suis-je censé veiller sur toi si tu disparais comme ça ? La prochaine fois nous y allons ensemble, ok ?
- Oui, mon Colonel !
Il se mit au garde-à-vous et lui fit un salut dans les règles.
- Quand as-tu appris à faire ça? Jack était étonné par l'aspect martial de Daniel, même sans le t-shirt et la veste d'uniforme.
- Jack, j'ai passé ces cinq dernières années parmi des militaires. Où crois-tu que j'ai appris ça ?
Ils mangèrent les fruits et retournèrent en chercher d'autres. Un petit animal ressemblant à un écureuil passa devant eux, s'arrêtant pour regarder ces deux étranges créatures qui le fixaient.
- Regarde, Jack, dit Daniel, la voix pleine de surprise et d'émerveillement.
Jack laissa échapper un petit rire. Il ne l'avouerait jamais mais l'une des choses qu'il aimait le plus en Daniel était le plaisir immense que son ami pouvait trouver dans les choses les plus simples, les découvertes les plus insignifiantes.
Il tendit la main et ébouriffa les cheveux du jeune homme. C'était quelque chose que Daniel détestait qu'on lui fasse mais qu'il appréciait quand c'était Jack qui le faisait. Cela renforçait leur amitié, une amitié que beaucoup de gens qui les connaissaient étaient étonnés de voir, encore moins aussi forte que cela.
Ils étaient tellement différents. Jack était fort, militaire de carrière, ancien des forces spéciales, une nuée de morts derrière lui et bien connu pour son aversion des scientifiques. Daniel était un pacifiste, n'utilisant la force que comme dernier recours. Il détestait les militaires et tout ce qui s'y rattachait et il avait un réel problème avec les militaires qui n'avaient pas de temps pour les scientifiques.
Malgré cela, ils étaient inséparables. Leurs vies étaient inextricablement liées. Leur amour pour l'autre était évident même pour ceux qui les rencontraient pour la première fois. Ils avaient combattu et étaient morts côte à côte.
Jack passait des heures à écouter les théories de Daniel alors qu'avec tout autre scientifique, il se serait levé et serait parti dès le début de la démonstration. Même Sam ne recevait pas autant d'attention. Et, malgré la tendance de Daniel à ne pas obéir aux ordres, si Jack lui demandait de faire quelque chose, il le faisait sans poser de questions.
Donc, d'après les conjectures des Marines, il devait y avoir autre chose entre eux. Jack était un mâle dominant. Daniel était jeune et mignon. Pas de questions à se poser. C'était forcément sexuel. Ils n'avaient pas compris que Daniel avait juste eu la capacité de voir la vraie personnalité de Jack. Son côté doux, attentionné. Ils s'étaient aussi fourvoyés pour Jack qui avait su trouver en Daniel, en plus de ce que les autres avaient pu voir, sa bravoure, sa générosité et sa totale loyauté envers ses amis.
Ils rassemblèrent assez de nourriture pour la journée et retournèrent à la grotte. Ils s'habillèrent de façon appropriée et commencèrent à grimper la colline.
Jack avait pris une corde, juste au cas où, et ses jumelles, espérant que la colline serait assez haute pour leur permettre de voir le fleuve de lave à quelques kilomètres de là.
Cela leur prit deux heures pour arriver au sommet. Il n'y avait pas de chemin et ils devaient trouver leur voie à chaque pas. Daniel sortit la nourriture et la partagea avec Jack, qui la prit sans réfléchir tout en regardant du côté de la porte avec les jumelles.
Il pouvait voir le flot et le suivit sur plusieurs kilomètres en amont puis en aval. Il tendit les jumelles à Daniel qui regarda à son tour. Aucun mot ne fut prononcé, ce n'était pas nécessaire.
L'endroit le moins large sur des kilomètres se trouvait près de la porte. Ils ne pouvaient voir jusqu'où il allait. Pour autant qu'ils sachent, il pouvait faire le tour de la planète. Il s'étendait certainement d'un côté de l'horizon à l'autre.
Ils s'assirent et finirent leur déjeuner. Jack voyait le désappointement dans le regard de Daniel et son cœur se fendit. Le flot de lave était aussi brillant et rouge que les jours précédents, bien trop chaud pour s'en approcher et encore moins le traverser.
Soudain, l'endroit où ils se trouvaient frappa Daniel. Il avait une vraie phobie des hauteurs, bien qu'il n'ait jamais expliqué pourquoi à quiconque. Il s'avait qu'il était en sécurité mais les phobies sont rarement logiques. Il commença à trembler et devint totalement blanc. Jack fut à ses côtés en une seconde.
- Danny ? Qu'est-ce qui ne va pas ?
- Je suis désolé, Jack. Je ne suis pas le militaire avec qui tu aurais dû être coincé. Dieu, tu dois pensé que je suis vraiment pathétique.
Jack comprit ce qui n'allait pas. Daniel allait bien tant qu'il n'avait pas réalisé à quelle hauteur il se trouvait.
- Ooookkkk.
Le mot fut long à sortir à dessein. Il savait qu'il allait devoir le distraire pour le faire redescendre.
- Tu as tort Danny, dit-il en le relevant. Je ne pense pas que tu sois pathétique et je suis très content que ce soit toi qui sois coincé avec moi. Un de ces "Oui Monsieur, Non Monsieur, trois sacs pleins Monsieur" m'aurait rendu dingue. Et je suis certain qu'aucun de ces morveux n'aurait sauté dans la rivière pour moi ce matin. Ils auraient pensé que je faisais l'idiot à dessein. Oh non, Docteur Jackson, je préfère de loin votre compagnie. Je n'aurai guère eut de conversations avec Teal'c et Sam se sentirait tellement bizarre d'être seule avec moi que nous parlerions à peine. Peux-tu l'imaginer en train de me déshabiller ce matin ?
Daniel ricana à cette dernière phrase et commença à se détendre un peu mais il était toujours accroché à Jack pendant qu'il traçait leur chemin dans les bois.
- Vraiment Jack ? Tu es vraiment content que ce soit moi ? J'aurai cru que tu aurais préféré quelqu'un qui faisait ce qu'on lui disait et qui n'avait pas peur de choses stupides.
- Par l'enfer, Daniel, il n'y a pas à avoir honte. Ecoute, beaucoup de gens ont peur de quelque chose. Moi, ce sont les serpents.
Daniel renifla avec dédain.
- Jack, personne au SGC n'aime les serpents.
- D'accord, rigola Jack, mauvais exemple. Je voulais parler de serpents terriens, des variétés communes qu'on trouve dans nos jardins. Je ne les supporte pas. Une simple photo me file la frousse.
- Tu es sérieux ? demanda un Daniel incrédule.
- Evidemment, répondit Jack, pourquoi ?
- Tu sembles n'avoir jamais peur de rien. Tu es toujours si relax, Jack. Tu sais toujours quoi faire et comment. C'est grâce à ça que j'arrive à continuer quand nous sommes au plus mal, car je sais que tu seras là pour moi. Tu es ma force, Jack.
Sa dernière phrase fut à peine un murmure. Jack s'arrêta de marcher et se tourna pour faire face à Daniel.
- Tu le penses vraiment ? demanda-t-il, absolument étonné par la révélation.
Daniel acquiesça, incapable de parler. Jack secoua la tête d'émerveillement.
- Daniel, sais-tu comment je fais pour rester si détendu ?
Daniel secoua la tête négativement.
- Toi. Je te regarde et je vois quelqu'un sans entraînement, sans désir de se battre. Je trouve mon réconfort dans le fait qu tu fais face à toutes les merdes que la vie met en travers de ta route. Je t'ai vu affronter la mort avec calme, la perte avec dignité, te battre comme un démon quand tes amis sont menacés et je t'ai vu rire au nez de ton tortionnaire – je dois ajouter que ce n'est pas toujours une bonne idée. Daniel, poursuivit-il, tu es ma force.
Les yeux de Daniel s'exorbitèrent de surprise. Il était la force de Jack ? Impossible ! Il essayait juste de le distraire. Mauvaise méthode. Jack le prenait tout bonnement pour un abruti. Il n'était pas fort.
- Jack ? dit-il doucement.
- Oui, Daniel. C'est vrai. Mais ne le dis à personne. Les rumeurs ne feraient qu'empirer. Allez viens. Nous devons redescendre avant la tombée de la nuit.
Petite référence à la chanson de Joe Cocker "You can leave your hat on", tiré de la BO de "9 semaines 1/2".
Voila pour ce chapitre. A vous de jouer.
