Bonjour à tous ! Tout d'abord, je veux faire une précision : j'ai fait l'erreur impardonnable de ne pas écrire le surnom « Lizzie » comme il se doit, j'écrivais toujours « Lizzy ». J'espère que vous trouvez quelque part dans votre cœur le courage de me pardonner lol Je suis habitué de le voir écrit avec un « y » alors je n'y ai pas du tout pensé…Je ne sais pas si ça vaut la peine de changer le deux premiers chapitres, je dois vous avouez que je n'ai pas vraiment le temps…Au moins, à partir de maintenant, je vais écrire le nom de notre héroïne comme il se doit! Bonne lecture : )
Chapitre 3
Dans l'ombre d'Anne Darcy
Ses illusions furent de courtes durées. Lizzie réalisa avec amertume que ses impressions étaient bel et bien fondées et que sa venue à Pemberley n'était pas également ressentie parmi les domestiques. Malgré la politesse et l'excellent service, les regards et l'atmosphère tendue qui entourait chacun des entretiens la rendait mal à l'aise.
Comment pouvait-elle prendre contrôle de la maisonnée alors qu'elle la connaissait si peu? Comment pouvait-elle faire des choix judicieux si elle n'avait aucune idée de la manière dont Pemberley fonctionnait? Elle avait l'impression que chacune de ses décisions étaient la mauvaise et que Lady Anne Darcy aurait, alors qu'elle-même était maîtresse de la maison, fait beaucoup mieux qu'elle. Darcy lui avait dit de suivre son instinct et qu'il avait confiance en elle. C'était une bien mince consolation alors que son esprit luttait pour trouver comment agir logiquement, également et justement dans les décisions qui maintenant lui revenaient. Bien sûr, elle n'était pas complètement désemparée; elle savait comment tenir une maison, l'ayant souvent fait à la place de sa mère. Cependant, Pemberley avait cinquante fois les dimensions de Longbourn et Jane n'était pas là pour l'aider.
Ah, Jane…Ce qu'elle lui manquait! De ne pas avoir la compagnie rassurante de sa sœur semblait la plus dure des choses à supporter dans son nouveau chez-soi. Lizzie avait beau se raisonner, elle n'avait pu s'empêcher d'écrire plusieurs fois par semaine à la nouvelle Mrs Bingley et attendait avec impatience chacune des réponses de sa sœur. La dernière lettre qu'elle avait reçue de Jane allait comme ceci :
Ma très chère Lizzie,
L'Écosse était magnifique! Je n'aurais pu souhaiter meilleur endroit pour notre lune de miel, c'était tout simplement féérique! Sur le chemin, nous nous sommes arrêtés chez Lydia et Mr Wickham. Je dois t'avouer que j'ai été plutôt étonnée de l'accueil que nous avons reçu. En effet, ma Lizzie, notre sœur porte l'enfant de son époux et, je n'ose le croire pourtant, malgré qu'elle clame n'être enceinte que de quelques mois à peine, je crains que la courbe de son ventre ne sont pas proportionnel à ce qu'elle clame…Oh, Lizzie, j'espère que mes impressions sont fausses! Souhaitons que des jumeaux soient l'explication plausible pour la protubérance anormale de ce ventre supposément de quatre mois! Bien sûr, elle a profité de ma visite pour me demander un peu d'argent, pour le bébé disait-elle, et je n'ai pu lui refuser. Elle m'a même convaincue que si des jumeaux se cachaient en elle, elle devrait recevoir le double du montant que je lui ai donné…Ne me demande pas comment elle a fait, disons seulement que j'avais de la chance d'avoir cet argent sur moi à ce moment et la bonne grâce de Charles qui a eu du mal à converser avec Wickham vu les circonstances. Bref, j'étais heureuse de revoir notre chère Lydia, mais très contente de retourner à la maison. Mère et Père sont venus à Netherfield pour nous rendre visite il y a quelques jours. Ils m'ont demandés de te saluer et voilà qui est fait.
Mais je ne t'embêterai pas plus avec mes histoires monotones, ta dernière lettre, je dois l'avouer, m'a quelque peu surprise. Tu me sembles triste, Lizzie, est-ce que je me trompe? Je peux lire entre tes lignes que quelque chose ne va pas et j'espère de tout cœur que tu es toujours heureuse et comblée dans ton mariage. Oh, Lizzie, tu me manques tellement aussi! Vivement Noël pour que nous soyons enfin réunies.
Ta sœur dévouée
Jane
Comme Jane pouvait lire en elle comme dans un livre ouvert! La dernière lettre qu'elle lui avait écrite n'avait aucune mention de problèmes quelconques entre son mari et elle, et pourtant Jane avait su déceler que quelque chose ne tournait pas rond. En effet, au plus grand désarroi d'Elizabeth, l'attitude de Darcy n'avait pas changé. Il était très distant et ne lui adressait aucune affection particulière en public. S'il n'était pas si attentionné, souriant et chaleureux une fois la porte de leur chambre refermé, elle aurait vraiment cru que Darcy ne lui portait plus aucun amour. Certes, Lizzie comprenait le rôle qu'il devait jouer pour contrôler une maison aussi spacieuse… Cela ne l'empêchait par contre pas de trouver ce raisonnement quelque peu strict. N'était-ce pas une bonne chose que l'on voit que la base de leur couple soit de l'amour? En entendant ceci, Darcy avait répondu que les domestiques avaient besoin de se sentir stables et en sécurité; l'étalage de l'affection, le plus minime soit-il, serait une nouveauté dans cette maison et provoquerait certainement un malaise. Ses parents n'avaient jamais agi d'une manière autre que ce que demande l'étiquette et Lizzie n'avait pas insisté. Mais au fond d'elle-même l'envie de partager cette complicité plus que quelques heures avant de dormir était presque insupportable. Pourtant, elle ne sut l'imposer à son mari. Ce « jeu » de séduction qui menaçait de lui faire perdre sa bonne conduite, le plus subtil soit-il, serait certainement désapprouvé par Darcy et la dernière chose dont elle avait envie était de lui déplaire. Il fallait qu'elle prouve que la marier avait été un bon choix et qu'elle était capable de se prendre en main comme le ferait une dame de haut rang. Comme le ferait Anne Darcy.
Lizzie se demandait si un jour l'ombre de sa défunte belle-mère lui ferait place. Partout où elle marchait dans la maison elle réalisait à quel point l'ancienne Mrs Darcy avait eu un œil pour le moindre détail. Il lui semblait que chaque tableau avait été placé au centimètre près, que chaque assiette décorative, vase et bibelots avaient été agencés avec un soin si précis que s'en était étourdissant. Il y avait des années que la matriarche était décédée, mais sa présence était toujours aussi forte à Pemberley. Elizabeth ne l'avait jamais remarqué auparavant, mais maintenant qu'elle était elle-même maîtresse de la maison elle n'arrivait plus à s'enlever Anne Darcy de l'esprit. Elle avait l'impression qu'à chacun de ses gestes, celle-ci l'épiait avec un regard désapprobateur.
Cela faisait à peine un mois qu'elle était à Pemberley et Lizzie ne s'y retrouvait toujours pas. Elle avait l'impression de marcher sur des œufs peu importe où elle se trouvait et peu importe ce qu'elle disait. Elle n'osait aborder les domestiques de peur d'y retrouver encore plus d'hostilité, ne se limitant qu'au stricte nécessaire. Darcy désapprouverait-il qu'elle apprenne à connaître les servants de la maison? Jugerait-il qu'une telle pratique serait à l'encontre des principes? À Longbourn, Lizzie avait connu tous ses domestiques personnellement et il lui faisait étrange de ne pas pouvoir discuter avec ceux de Pemberley. Pourquoi tout devait-il être aussi sévère? Certes, les domestiques étaient toujours de bonne humeur et le travail était toujours exécuté parfaitement. La politesse était de mise, bien sûr, mais la chaleur d'un foyer uni manquait à l'appel. Lorsque l'une de ses suivantes, Maggie, la coiffait le matin, jamais un mot n s'échappait de la bouche de la jeune fille. Lizzie avait bien essayé une fois d'entamer la conversation, mais Maggie s'était contentée de répondre en balbutiant, surprise que sa maîtresse lui adresse la parole pour autre chose que sa coiffure. Lizzie s'était empressée de lui dire que c'était très bien et avant même d'avoir pu la remercier, Maggie s'était éclipsée rapidement hors de la chambre. Définitivement, les domestiques de Pemberley manquaient de communication avec leurs maîtres…
Noël approchait à grands pas et Elizabeth avait tant à faire qu'il lui semblait impossible de tout accomplir. Par chance, Mrs Reynolds était toujours présente pour lui donner conseils et lui rappeler les tâches qu'elle avait à accomplir. Supervision des repas, installation des chambres d'invités, décoration des salons, boudoirs, bibliothèques, commande de nourritures, de fleurs, de présents, supervision des femmes domestiques et de leurs tâches, inspection de la maison. Lizzie, qui habituellement se faisait un plaisir d'organiser, se retrouvait maintenant à cours d'idées. Sa nervosité transparaissait et sa dépendance aux conseils de l'intendante n'arrangeait pas sa réputation.
-'Madame?'
Elizabeth se tourna vers la cuisinière, qui venait de cogner à sa porte. Elle avait été plongée dans ses pensées alors qu'elle regardait la neige par la fenêtre. La bonne femme fit une révérence avant de demander quel serait le menu pour le soir-même.
-'Eh bien…Je présume que le flanc de bœuf ferait le bonheur de Mr. Darcy.'
La cuisinière s'éclaircit la gorge. 'Madame n'a pas commandé une telle pièce de viande. Seulement de la volaille et des cuisses de moutons.'
Lizzie retint sa frustration et garda sa composition alors qu'elle réfléchissait à toute vitesse. 'Bien sûr, je suis désolée de n'y avoir pensé avant. Veillez à ce que du flanc de bœuf soit commandé pour demain. Nous recevons Mr and Mrs Wilfort.'
Un silence inconfortable s'installa. Aussitôt, Elizabeth comprit qu'elle avait encore fait une bêtise. 'Qui a-t-il?'
-'Eh bien…Mrs Wilfort déteste le bœuf.'
Bien sûr! Darcy lui en avait fait part la nuit dernière, comment pouvait-elle l'avoir oublié? 'Oh. Alors…hum…nous servirons…'
Elle n'arrivait plus à penser. La multitude d'erreurs qu'elle faisait lui harassait l'esprit. Pourquoi n'était-elle pas capable d'assimiler tout ce qu'elle devait faire? Pourquoi sa mémoire lui jouait-elle ce vilain tour? Elle savait ce qu'elle avait à faire, mais elle souhaitait tellement ne pas se tromper que toutes les options qui lui venaient en tête semblaient inconvenables.
-'Si madame le permet, je proposerais de la caille à l'orange.'
-'À cette époque?' s'étonna Lizzie en haussant les sourcils. C'était l'hiver et les oranges étaient difficiles à obtenir. Et chères.
La cuisinière fronça les sourcils. 'Cela vous déplaît-il?'
Si elle avait été seule, Lizzie se serait frappé la tête contre les murs. Elle était si peu habituée à tout ce luxe! Bien sûr que Darcy avait de quoi s'offrir des oranges en plein hiver, quelle question! Une fois de plus, elle venait de prouver qu'elle n'appartenait pas à la classe de son mari, mais à la petite bourgeoisie qui, dans sa confortable misère, voyait rarement d'agrumes sur sa table en plein hiver.
-'Cela me convient parfaitement. Nous aurons donc le mouton ce soir. Merci, Mrs Kent.'
La cuisinière s'éclipsa sans un mot. Elizabeth attendit qu'elle soit partie avant de se prendre la tête à deux mains, ce même sentiment d'échec lui tenaillant le ventre. Il fallait qu'elle prouve qu'elle était capable de remplir ce poste, elle ne pouvait pas poursuivre ainsi. Elle ne pouvait pas laisser tous les domestiques décider à sa place, chacune de ses hésitations lui semblait aussi insultante qu'une humiliation publique.
En faisant une ronde au deuxième étage afin de se changer les idées, Lizzie remarqua une porte menant à une grande chambre spacieuse. Les murs d'un bleu poudre rayés crème et bleu marine avaient une touche des plus élégantes et le grand lit à baldaquin au fond de la pièce confirma les doutes d'Elizabeth; cette pièce avait appartenu fort probablement à Anne Darcy. Qui d'autre aurait eu une approche si fine en matière de décoration? Elle pénétra dans la chambre, effleurant des doigts les meubles de bois d'acajou sculpté, les rideaux, la jetée au pied du lit, l'âtre de marbre et le grand miroir dont l'épais cadre de bronze démontrait une série de filaments torsadées. Un portrait siégeait sur la commode principale et la jeune femme qui s'y trouvait ressemblait étrangement à Darcy. En l'étudiant de plus près, Lizzie y vit les mêmes yeux sombres et intelligents de son mari, le même pli au milieu du front. Elle se demanda si cette femme, dont le visage sérieux ne reflétait pas même l'esquisse d'un sourire, possédait les mêmes fossettes que son mari lorsqu'il lui souriait. Près du lit, un autre portrait; cette fois, Darcy et sa mère se côtoyaient avec dignité, l'air sérieux, et la ressemblance entre les deux étaient frappante. Un autre portrait, plus petit, démontrait certainement Georgiana lorsqu'elle était bébé. Pauvre Georgie…grandir sans la présence de sa mère avait dû être une terrible épreuve.
Un bruit derrière elle attira son attention et Elizabeth se tourna vivement vers la porte entr'ouverte. En parcourant la pièce des yeux, elle remarqua qu'un bout de tissu brun dépassait de la grande armoire et une minuscule main poussa doucement la porte pour la remonter. Lizzie eut un petit sourire, se dirigeant à pas feutrés vers le meuble. Elle cogna trois petits coups discrets avant d'ouvrir, trouvant au fond de l'armoire une petite fille d'à peine sept ans. Celle-ci avala avec difficulté, l'air effrayée.
-'Je suis désolée, Madame.' s'empressa-t-elle de dire en se levant et en faisant la révérence. Elle voulut se sauver en courant, mais Elizabeth la rattrapa par le bras.
-'Que faisais-tu donc ici?' lui demanda-t-elle d'une voix calme. 'N'est-ce pas la chambre de Lady Anne Darcy?'
La petite hocha de la tête, l'air piteux. 'Oui, Madame.'
-'Tu n'as pas répondu pas à ma première question. Quel est ton nom?'
La fillette semblait sur le bord des larmes. 'Sophie, Madame.'
-'Et bien, Sophie, peux-tu me dire ce que tu faisais dans la chambre de la mère Mr Darcy?'
-'La poupée.' Murmura l'enfant d'une voix à peine audible.
Lizzie jeta un coup d'œil à l'intérieur de l'armoire et y remarqua la forme d'une poupée de chiffon. Elle prit le jouet dans ses mains, observant la longue robe de satin rose et la dentelle bordant les manches et le col. Les cheveux, de longs filaments de velours noirs, descendaient jusqu'à sa taille et son visage, soigneusement peint à l'encre noire, définissait ses yeux, son nez et sa bouche. C'était une véritable œuvre d'art et Elizabeth songea aux mains qui avaient confectionnées cette poupée. Était-ce un cadeau que Georgiana avait chéri pendant de longues années?
-'Elle est très belle, n'est-ce pas?' commenta Mrs Darcy en la replaçant à l'endroit où elle l'avait prise.
-'Oui, Madame. Je n'ai jamais vu quelque chose d'aussi beau.'
Alors qu'elle avait observé Lizzie pendant qu'elle découvrait son secret, Sophie baissa de nouveau la tête lorsqu'elle réalisa qu'elle avait trop parlé. La brunette éclata doucement de rire et se pencha pour se mettre à la hauteur de la fillette. 'Ce n'est pas grave, Sophie. Tu n'as pas à avoir honte. C'est vrai que cette poupée est magnifique, moi aussi j'aimerais en posséder une comme celle-là.'
Ses petits yeux verts plongèrent dans les siens et un mince sourire apparut sur son visage. 'J'ai une poupée, mais pas aussi belle. C'est ma sœur qui me l'a donné. Elle n'est plus très élégante et maman refuse que je la sorte de ma chambre. Annie est la seule poupée qui peut me tenir compagnie pendant le jour.'
-'Annie? Tu parles de la poupée de Lady Darcy?'
Un hochement de tête lui confirma.
-'Dis-moi, Sophie, viens-tu souvent jouer avec Annie?'
Nouveau hochement de tête. 'Oui, Madame.'
-'Et personne ne t'a rien dit à propos de cette chambre? Je dois t'avouer que c'est la première fois que je la vois et je la trouve très jolie, ne trouves-tu pas?'
Le visage de l'enfant se décomposa, de nouveau penaud. 'Je suis désolée, Madame, je sais qu'il est interdit de pénétrer dans la chambre. Je ne recommencerai plus. Je vous en prie, ne le dites pas à ma mère…'
Elizabeth fut surprise de la peur qu'elle pouvait lire dans les yeux de l'enfant. Croyait-elle qu'elle allait la punir? 'Ce sera notre secret, Sophie. Je crains que si cette pièce soit interdite, il serait préférable que l'on y retourne point toutes les deux.'
La fillette hocha vivement de la tête, rassurée. 'Merci, Madame.'
-'J'ai été enchantée de vous connaître, mademoiselle Sophie.' Lui dit-elle en lui tendant la main, un sourire aux lèvres. Depuis son arrivée, cette petite avait été la seule avec qui, mis à part son mari, elle avait eu un semblant de conversation. 'J'espère te revoir bientôt.'
Sophie écartela les yeux, regardant la main fine et blanche sans comprendre. 'Je ne peux pas, Madame.'
-'Et pourquoi donc?'
-'Je ne suis qu'une fille de servante et vous êtes Mrs Darcy.'
-'Ce n'est pas grave, Sophie. Ça aussi, ce sera notre secret.'
L'enfant eut un sourire timide et serra sa main brièvement. Alors que Lizzie se redressa pour sortir de la pièce, une femme entra dans la chambre, choquée par leur présence. Aussitôt remise, elle fit une légère révérence, mais son air sérieux dénonça la colère derrière sa politesse.
-'Je regrette de vous informer, Madame, que Maître Darcy refuse que quiconque pénètre dans cette pièce. Et quant à toi, Sophie, retourne dans la cuisine.'
Était-ce la mère de l'enfant? Oui, bien sûr, comment Lizzie pouvait-elle en avoir douté? Les mêmes yeux verts décoraient le visage de la domestique et celui de la fillette. Voyant l'air paniquée de Sophie, Elizabeth sentit que c'était son devoir de s'interposer. 'Ne la punissez pas, je vous prie. Elle venait seulement me dire que cette pièce ne devait pas être visitée. Je n'en avais aucune idée.'
La mère et l'enfant la dévisagèrent avec une certaine incrédulité. 'Bien, Madame. Puis-je vous escorter à l'extérieur?'
Aussitôt dans sa propre chambre, Lizzie se prit à faire les cents pas, incertaine des sentiments qui l'assaillaient. Elle s'assit donc à son secrétaire et plongea sa plume dans l'encre de chine.
Ma chère Jane,
Cette maison me semble de plus en plus étrangère. Tout est à l'image de ma belle-mère et je ne m'y sens pas le moindrement chez moi. Et pourtant, c'est si étrange…Lorsque j'ai visité cette chambre bleu à l'étage, l'endroit même où Lady Anne Darcy passait le plus clair de son temps il y a si longtemps, je me suis sentie à ma place, dans mon élément. Comment pourrais-tu expliquer une telle chose, Jane? Je n'arrive pas à comprendre comment mes yeux et mon cœur se rebellent devant l'immensité de Pemberley et de l'essence même du pouvoir de la mère de mon époux alors que la propre chambre de cette dernière m'attire comme les fleurs le sont au soleil. Je suis confuse. J'ai l'impression de voir cette femme qui déambule inlassablement dans la pièce bleuté et son chant me hante. Jane, ma chère sœur, est-ce que je deviens folle? J'ai réellement l'impression que je dois faire quelque chose, mais quoi? Je suis une inconnue ici. Je ne suis rien. Je suis dans l'ombre d'Anne Darcy.
(-*-)
Je sais, c'est plutôt court:/ Mais ne vous inquiétez pas, le prochain chapitre est presque complété et ne tardera pas à suivre ^^ Je sais qu'il n'y a pas beaucoup de Darcy dans celui-ci, mais ça viendra! Disons qu'il faut que j'établisse Lizzie dans sa nouvelle maison, les sentiments qui l'habitent, etc., avant de passer à leur relation un peu plus en profondeur…Enfin bon! A très bientôt !
