Je sais que j'avais promis un quatrième chapitre rapide, mais quelques problèmes d'horaire m'ont empêché de travailler aussi vite que je ne l'aurais voulu. Sans plus tarder, voici la suite : ) Enjoy !
Chapitre 4
Querelles
Sa visite dans la chambre bleue hanta son sommeil ce soir-là. Allongée aux côtés de son mari, Lizzie se réveilla plusieurs fois en sursaut avec l'impression qu'on l'observait. Bien sûr, personne ne se trouvait dans la chambre et Lizzie était très peu incliné à croire à des histoires de fantômes. Non, Lady Anne Darcy était bel et bien là où elle devait être. Elle ne hantait les pièces de Pemberley; elle hantait les pensées de la nouvelle maîtresse de maison.
Le soleil se levait doucement, laissant filtrer à travers les rideaux des filets de lumière dorée. En prenant bien soin de ne pas réveiller Darcy, Elizabeth se leva discrètement et rejoignit sa propre chambre pour enfiler un peignoir. Elle n'avait pas envie de réveiller sa suivante; elle était bien capable de se débrouiller pour le moment. Les couloirs de la maison étaient encore sombres et Lizzie emporta une chandelle avec elle lorsqu'elle monta au troisième étage, là où la veille elle avait fait la connaissance de Sophie. Pauvre petite…Elizabeth espérait vraiment qu'elle n'avait pas été punie.
La porte n'était pas verrouillée. La jeune femme la poussa lentement pour ne pas faire de bruit puis pénétra dans l'interstice avant de la refermer derrière elle. Les rideaux n'avaient pas été fermés et le soleil matinal s'infiltrait paresseusement dans la pièce, illuminant les riches tentures, les tissus et le papier peint qui décorait la chambre. Lizzie s'avança à pas feutré vers une des fenêtres, observant les écuyers qui s'activaient plus bas alors qu'ils menaient les cheveux plus loin, vers l'étable ou le terrain d'exercices. Plus loin encore, comme de minuscules points noirs, se trouvaient un petit village composé de maisons aux cheminées fumantes. Est-ce qu'il appartenait à Pemberley? Sans aucun doute. Une aussi grande propriété se devait de posséder une ferme et des habitants pour labourer les terres. Darcy ne lui avait jamais montré ce village; en fait, en regardant avec plus d'attention, un boisé séparait les jardins des terres et un seul sentier semblait y mener. Lizzie se promit d'y faire une promenade.
La jeune femme poussa un long soupir en jetant un coup d'œil autour d'elle. La chambre était si tranquille que s'en était rassurant, comme si la pièce ne faisait pas totalement partie de Pemberley et que, entre ces quatre murs, personne ne pouvait la déranger.
-'Comment avez-vous fait pour vous intégrer, Lady Darcy?' murmura-t-elle au vide, prenant place sur un fauteuil près de l'âtre éteint. 'Comment avez-vous fait pour être heureuse dans une telle vie?'
Aucune réponse, bien entendu. Seul le silence accompagna ses pensées exprimées à voix haute et, pourtant, Lizzie pouvait deviner quelle aurait été cette réponse si elle avait pu être exprimée par la matriarche Darcy.
Parce que je suis une Lady. Mon sang est noblesse. Je suis née dans ce monde et j'y suis à ma place. Peux-tu en dire autant?
Elizabeth secoua la tête, soudainement honteuse d'avoir désobéi aux ordres de son mari. Elle ne devrait pas être là. Pourtant, une curiosité plus forte qu'elle la clouait sur place. Après un moment, elle se dirigea vers la grande armoire pour prendre la poupée entre ses mains, examinant plus attentivement les détails qui la décorait. Lizzie eut un petit sourire en se remémorant le visage de Sophie et ses grands yeux verts et naïf. Aurait-elle la chance de la revoir? Sûrement pas…La maman de la fillette n'avait pas seulement été choquée de la voir elle et sa fille dans la chambre interdite; elle avait été abasourdie de les voir en discussion toutes les deux. Était-ce une règle de ne pas s'adresser aux maîtres de Pemberley autrement que pour servir?
Dans la boîte où la poupée reposait se trouvait quelques vêtements, deux rubans assortis et un lourd sac contenant des billes. En voulant la sortir, la pochette de billes glissa d'entre ses doigts et tomba avec un bruit sourd sur le plancher de l'armoire. Lizzie fronça les sourcils et répéta le geste, laissant tomber le sac de cuir une deuxième fois. Le plancher du meuble ne sonnait pas comme du bois plein, mais comme si une cavité se dissimulait en dessous. Elizabeth se pencha alors un peu plus vers l'intérieur à la recherche d'une quelconque prise, mais ne trouva rien. En parcourant des doigts l'extérieur, elle trouva finalement une minuscule ouverture à l'arrière. En y insérant son index, elle sentit quelque chose de plat et appuya. Un bruit provenant de l'intérieur lui confirma qu'elle avait visé juste et en regardant à nouveau, elle remarqua une ouverture d'environ deux pouces sur le côté droit. En palpant le double-fond, sa main rencontra quelque chose de dur et elle empoigna l'objet pour le glisser par l'ouverture qu'elle avait réussi à agrandir un peu plus.
Un livre.
Lizzie referma la cachette et déposa la boîte par-dessus. Dans les couloirs, des bruits de pas de plus en plus fréquents se faisaient entendre, annonçant que la journée venait de s'entamer pour tous les servants de Pemberley. Il ne fallait pas qu'elle reste là et qu'on la trouve à nouveau dans cette pièce. Elizabeth cacha donc le livre dans sa poche et referma la porte de l'armoire avant de s'éclipser de la chambre, prenant bien soin auparavant de vérifier que la voie était libre.
(-*-)
L'hiver s'annonçait rude cette année-là. Déjà en novembre un fin manteau de neige s'était installé sur la campagne anglaise et n'avait presque pas disparu depuis; à son mariage, Lizzie avait eu droit à une vision en blanc et maintenant que décembre était entamé le paysage immaculé semblait s'être installé pour de bon. Les branches des arbres dénudés penchaient sous le poids de la glace et les chemins empruntés par les domestiques se devaient d'être entretenus fréquemment. Elizabeth n'avait jamais vu tant de neige et de mauvais temps. Elle se sentait prise dans l'étau de Pemberley, prisonnière de la grande maison alors que son corps se languissait d'une longue marche à travers la campagne. Les pièces étaient froides; seules celles dont l'âtre rougeoyait avec force étaient supportables.
Darcy semblait toujours aussi préoccupé. Dès le lever du soleil il disparaissait derrière les portes de son bureau et n'en ressortait que pour les repas, qu'il passait généralement en silence. Une ombre grandissante hantait ses traits et Lizzie n'avait pas réussi à savoir pourquoi. Lorsqu'elle lui avait demandé si tout allait bien, il avait seulement répondu que la charge de travail était grande et qu'il craignait de ne pouvoir tout compléter avant Noël.
-'Ne vous souciez pas de moi, Mrs Darcy.' Avait-il dit en lui tapotant la main, lors du déjeuner. 'Vous avez vos propres soucis à vous inquiéter. Nous recevons pour le réveillon et les préparatifs sont une lourde tâche.'
Et il avait raison. Lizzie n'avait pas réalisé à quel point cette fête allait être grandiose. Une cinquantaine d'invités, pas moins. Cette seule pensée la faisait frissonner; c'était tout comme si elle allait être lancée dans la société. Elle devait recueillir l'approbation des invités de Darcy, tous ces gens faisant parti de la haute société anglaise. Elizabeth n'avait donc pas insisté auprès de son mari, ses propres problèmes lui empêchant de le questionner plus profondément. En effet, ses soucis avec les domestiques n'avaient pas diminués; au contraire, il lui semblait qu'ils la regardaient d'une étrange manière, comme s'ils s'attendaient à quelque chose.
Elle ne tarda pas à le savoir.
Après une nuit de sommeil très inconfortable, des crampes lui ayant harcelé le ventre tout au long, Elizabeth se leva avec une humeur des plus maussades. Elle ne tenta pas de discuter avec Maggie, sa coiffeuse, et la renvoya aussitôt la dernière pince posée dans ses cheveux. Elle avait tant de tâches à accomplir et si peu d'entrain à les exécuter qu'il lui fallut beaucoup de motivation pour seulement sortir de sa chambre. Cependant, le menu pour le repas de Noël n'était pas complété et la responsable des cuisines n'étaient pas trouvable. Lizzie décida donc d'aller parler elle-même avec la cuisinière, ne voyant aucun besoin d'une entremetteuse. Alors qu'elle pénétrait dans l'aile sud de Pemberley, croisant au passage des visages qu'elle n'avait jamais vu auparavant, elle réalisa avec surprise que ces quartiers étaient très différents du reste de la maison. Aucune décoration ou couleur agrémentait les murs et les pièces, plus petites et fonctionnelles, ne revêtaient absolument pas la richesse du reste de la demeure. Certes, c'était le quartier des domestiques, mais un bouquet de fleurs ou une tapisserie n'aurait pas fait de mal à ce sobre endroit. Tout avait l'air confortable et approprié pour des domestiques, mais cela n'empêcha pas Lizzie de songer qu'Anne Darcy n'avait certainement pas eu affaire dans cette section de Pemberley.
Alors qu'elle s'apprêtait à pénétrer dans la cuisine, Elizabeth s'arrêta dans son mouvement en entendant son nom. Elle se pencha afin d'appuyer son oreille contre le bois, se concentrant sur les deux voix qui s'élevaient à travers la porte entr'ouverte.
-'…et qu'elle n'a aucune idée de ce qu'elle fait.'
-'Cela va de soi, les campagnards n'élèvent pas leur rejetons de cette manière, c'est évidant.'
-'Tout à fait, c'est exactement ce que je me disais. C'est inapproprié d'être si peu éduqué en matière de gérance ménagère. Et cet orgueil!'
Le cœur de Lizzie s'arrêta. Elle n'osait pas bouger, trop humiliée pour faire face à ces paroles, mais trop curieuse pour les arrêter maintenant. Elle ne put que retenir son souffle alors que les deux femmes poursuivaient leur conversation à voix basse.
-'De toute façon, nous savons tous que ce n'est pas pour ses talents qu'il l'a épousé.'
-'Tu crois que c'est vrai, Louisa? Je n'arriverais pas à le croire. Maître Darcy n'oserait...'
Son interlocutrice eut un petit rire. 'Ma pauvre Thérèsa, tu oublies que c'est avant tout un homme. Et ça expliquerait ce mariage peu commun. Agir selon son devoir, voilà ce que Maître Darcy applique toujours. Je n'ai aucun doute que d'ici quelques temps, elle dira-'
-'Chut! Rien n'est certain.' Elles baissèrent encore plus le ton et Lizzie eut du mal à discerner la suite. 'Cela fait à peine…on ne peut… certaine.'
-'Célia a-t-elle lavé les…?'
-'…Non…'
Le rire moqueur qui s'éleva fit sursauter la jeune femme et les voix reprirent leur ton normal.
-'Eh bien voilà. Et de toute façon, tu le vois aussi bien que moi à quel point Maître Darcy est distant. Ce n'est pas de l'amour je te dis, c'est du devoir : elle est grosse.'
S'en était assez. Elizabeth s'éclipsa rapidement, le souffle court, les yeux en feu. Alors était-ce vraiment ce que l'on pensait d'elle? Était-ce vraiment la réputation qu'elle entretenait à Pemberley? Une paysanne non éduquée souillée par un péché charnel? Quel affront! Quelle insulte! Elle? Salir sa réputation en partageant le lit de Darcy avant le mariage? C'était insensé! Impossible! Étaient-ils tous alerte de l'histoire de Lydia? Croyaient-ils qu'elle, Elizabeth Darcy, était de la même trempe seulement parce qu'elle était la sœur d'une femme ayant presque ruiné sa réputation? Lizzie en était tellement insultée qu'elle ignora les servants qu'elle bousculait au passage, retenant les larmes de colère qui menaçaient de voir le jour. Jamais ne s'était-elle sentie aussi misérable, aussi jugée! Qu'avait-elle fait pour mériter cela?
Comment pouvaient-ils ne pas voir à quel point elle était amoureuse de Darcy? Non, bien sûr qu'ils ne pouvaient pas le voir, elle n'avait jamais l'occasion de le démontrer. Darcy était si distant envers elle! Et ne pouvaient-ils pas voir combien elle souhaitait être une bonne maîtresse de maison? À quel point elle souhaitait être acceptée et appréciée? Et qui était cette Célia? Était-ce une de ses suivantes?
À peine fut-elle de retour dans sa chambre que l'on cogna doucement à la porte. Elizabeth prit une grande inspiration, jetant un coup d'œil dans le miroir pour s'assurer que son reflet ne projetait rien qui trahissait son état, puis alla ouvrir. Une jeune adolescence fit une révérence avant de demander si elle pouvait venir changer les draps.
-'Ce n'est pas la peine, ils sont comme neufs.' Répondit Lizzie d'un ton un peu plus sec qu'elle ne l'aurait voulu.
La jeune fille fronça légèrement les sourcils et ses yeux se posèrent brièvement sur le ventre d'Elizabeth avant de remonter aussitôt, les joues rougissantes.
Lizzie comprit alors une chose qui lui avait échappé tout à l'heure.
Ils pensaient qu'elle était enceinte.
Cette fois, ce fut les joues de Lizzie qui prirent feu et elle renvoya brusquement la servante avant de claquer la porte derrière elle. Mon Dieu ! Ils pensaient qu'elle attendait un enfant de Darcy, un fruit d'une union de chair prénuptiale ! Ils pensaient tous que Darcy l'avait marié seulement parce qu'il ne voulait pas avoir de bâtard foulant le sol de l'Angleterre! Cette Célia surveillait-elle si elle avait ses saignements? Quel culot! Et cette Louisa n'avait pas voulu insulter son physique en disant qu'elle était « grosse », elle avait seulement vulgarisé sa supposée situation !
Elizabeth sentit une rage monter en elle. Quel genre de personnel agissait ainsi? Quel genre de domestiques parlait contre sa maîtresse? De quel droit avaient-ils tous la langue si bien pendue à son égard? C'était elle, l'orgueilleuse et prétentieuse? Qu'étaient-ils donc pour la juger ainsi? Se pensaient-ils supérieur à elle seulement parce qu'elle venait d'une famille de petite bourgeoisie? Croyaient-ils que Lizzie trouvait plaisant d'avoir à diriger Pemberley sous ces regards scrutateurs et hautains?
Il fallait qu'elle agisse, qu'elle se prenne en main. Il était hors de question qu'elle laisse les rumeurs avoir raison d'elle; Elizabeth Darcy n'est pas une femme qui se laisse insulter ainsi sans rien y faire. Elle avait essayé de jouer le jeu selon les règles de Pemberley, maintenant il était temps que certains changements soient apportés.
Tout d'abord, elle devait rétablir sa réputation. Ils croyaient tous qu'elle portait la vie en ses entrailles et ils ne pouvaient pas être plus dans le tort. Déjà la nuit précédente elle avait vécu le martyr annonçant le début de ses saignements et elle était convaincue que d'ici la fin de la journée, cette question serait réglée. Avait-elle pu concevoir pendant ce court laps de temps? Sachant très bien que c'était contre nature de souhaiter une telle chose, Elizabeth était honteuse d'être satisfaite de ne pas avoir d'enfant en elle. Cependant, c'était la seule solution pour faire taire les rumeurs qui circulaient. Elle n'avait pas de doute que la corvée de lavage d'ici quelques jours suffirait à rétablir les faits.
Darcy remarqua son absence lorsqu'elle ne le rejoignit pas dans son lit ce soir-là et vint lui rendre visite alors qu'elle détressait ses longs cheveux noirs, assise devant son miroir.
-'Lizzie?' murmura-t-il en jetant un coup d'œil à l'intérieur de la pièce et, voyant qu'elle n'était pas endormie, s'avança vers elle. 'Vous m'avez semblé bien pâle au dîner, êtes-vous souffrante?'
La jeune femme prit le peigne d'ivoire dans sa boîte argentée. 'Je ne suis point souffrante, Will, seulement…indisposée.'
-'Y a-t-il…y a-t-il quelque chose que je puisse faire pour vous?' s'enquerra-t-il un peu maladroitement, visiblement mal à l'aise.
Elle haussa les épaules, fixant le reflet de son mari. Puis, se tournant vers lui, demanda : 'Ne croyez-vous pas que nous devrions passer un peu plus de temps ensemble?'
Lizzie avait décidé de ne pas parler de cet conversation qu'elle avait surprise plus tôt, convaincue qu'elle devait régler ce problème seule. Cependant, un peu de son aide lui permettrait certainement d'avancer dans ses démarches. Darcy poussa un long soupir. Il s'approcha afin de s'agenouiller face à elle pour prendre ses mains dans les siennes. 'Je suis désolé d'être indisponible, Lizzie…J'ai beaucoup de travail. Ce n'est pas usuel pour moi de partager mon temps entre mes affaires et ma femme, et je me dois de me concentrer sur mes priorités avant toute chose.'
-'Et être présent pour sa femme n'est pas une priorité?' demanda-t-elle, un peu blessée.
-'Vous êtes la plus importante à mes yeux, vous le savez très bien, Lizzie.' La gronda-t-il doucement. Sous cet angle, la lumière lui donnait un air plus âgé. La jeune femme voulut poser ses mains sur les lignes qui marquaient son front, mais son orgueil lui empêcha tout geste affectif. Elle se contenta d'observer son âme à travers ses yeux, étudiant les mosaïques brunâtres de ses prunelles.
-'William...nous sommes mariés depuis un mois et déjà vous êtes si distant avec moi que parfois je me demande si je ne suis pas seulement un artifice pour vos soirées ou seulement une…une…'
Elle ne pouvait pas dire le mot, mais son geste implicite provoqua une vive réaction de la part de son mari. 'Lizzie! Vous ne pensez tout de même pas cela, je l'espère?'
Elle devait se l'avouer, ce n'était pas vraiment ce qu'elle pensait. Cependant, l'envie de le faire réagir était plus forte qu'elle. Elle avait besoin qu'il la rassure, qu'il lui prouve que son amour n'avait pas changé. 'Pouvez-vous me blâmer de songer ainsi, Will? Dès que le soleil se lève, vous vous enfermez dans votre bureau et je ne vous vois pas avant l'heure du déjeuner, et même là, ce n'est que brièvement. Nous échangeons quelques mots sur le fonctionnement de Pemberley puis vous disparaissez à nouveau jusqu'au dîner. Nos soirées sont passées à discuter avec Georgiana ou nos invités, à jouer aux cartes, boire du thé, puis lorsque vient le temps d'aller dormir, nous n'avons que quelques temps à nous deux et l'épuisement de la journée nous mène directement au sommeil. Si nous étions au printemps, je vous proposerais une promenade dans nos magnifiques jardins, mais la température n'est pas clémente et il m'est impossible de vous tirer hors de votre bureau. Lorsque nous étions fiancés, vous aviez toujours du temps pour moi, Will. Depuis que je suis arrivée ici, je n'ai eu que trois après-midi pendant lesquels vous avez pu vous dérober de votre travail pour me divertir.'
Darcy baissa la tête, ses pouces caressant toujours le revers de ses mains. 'Comprenez-moi, Lizzie…J'ai énormément à faire. La Saison arrive et bientôt vous aurez tout le loisir de vous divertir avec les autres femmes.'
-'Mais ce n'est pas avec d'autres femmes que je veux passer mon temps, William, c'est avec vous!' s'emporta-t-elle soudainement, en colère qu'il ne se sente pas plus coupable de laisser seule aussi souvent.
Elle s'était dérobée de son étreinte et lui avait obstinément tourné le dos. Darcy se releva lentement, cherchant son regard à travers le miroir, mais Elizabeth regardait l'âtre, sur sa gauche, dans lequel brûlaient deux immenses bûches.
-'Pardonnez-moi, mais il m'est impossible de faire autrement. Diriger une propriété aussi grande et posséder une si large fortune ne me permet pas de prendre plus de temps pour vous.'
-'Votre fortune…je préfèrerais que vous soyez moins riche.' Répliqua-t-elle un peu sèchement.
-'Elizabeth, ne faites pas l'enfant.'
Elle se leva, lui faisant face de toute sa hauteur. Darcy était plus grand que lui, mais peu lui importait. 'Je ne fais pas l'enfant. Je dis seulement que la richesse n'est pas la seule chose qui compte.'
Il haussa un sourcil. 'Vous préféreriez vivre dans la misère avec moi à vos côtés tous les jours plutôt que le luxe dans lequel vous avez le privilège d'avoir été introduite?'
Le « privilège »... Lizzie ne put s'empêcher d'y voir une référence à son origine modeste et son menton se leva légèrement en signe de défi. 'Oui, Mr Darcy, je préfèrerais vivre comme une paysanne en sachant que l'amour que vous me portez est réel et profond plutôt que de me demander tous les jours si votre affection n'est pas seulement le fruit d'une envie de procréer des héritiers afin que votre fortune ne se perde pas.'
Darcy encaissa la nouvelle sans broncher. Son regard était glaciale lorsqu'il répondit : 'Vos caprices ne sont pas à votre honneur, Madame. Peut-être auriez-vous moins de mal à vous intégrer si vous cessiez de jouer à la princesse et que vous réaliseriez que la vie comporte des devoirs auxquels certaines personnes ne peuvent tout simplement pas se dérober. Pemberley est une demeure dont l'importance dépasse votre compréhension et je me dois d'y accorder toutes mes énergies.'
Elizabeth fut blessée par ces propos. Non seulement la traitait-il d'enfant gâtée, mais aussi assumait-il qu'elle n'avait aucune idée de ce qu'était de vivre dans un endroit comme Pemberley.
Un endroit de haute société.
-'Détrompez-vous, Mr Darcy, je suis parfaitement consciente de ce que représente votre précieuse maisonnée. Seulement, je trouve plus humain d'accorder de l'importance aux êtres en chair, surtout aux personnes que l'on aime, plutôt qu'à des objets, peu importe leur valeur, ancienneté ou noblesse.'
-'Vous ne pouvez comprendre ce que représente Pemberley à mes yeux, Mrs Darcy.'
-'Et vous ne comprenez pas que Pemberley sera certainement la seule chose qui vous restera si vous continuez à agir de la sorte.'
-'Est-ce une menace?' murmura Darcy entre les dents, une brèche dans son mur d'impassibilité.
-'Prenez mes paroles comme vous le voulez. Comme vous aimez si bien me le rappeler, je ne suis pas de votre rang, mon cher mari. Je n'ai pas grandi avec comme modèle une mère parfaite dont l'attitude exemplaire hante encore ces murs. Je vous ai épousé par amour, parce que je sentais que vous pourriez me rendre heureuse. Votre fortune ne m'attire guère. La noblesse non plus. Si je suis malheureuse, je n'hésiterai pas à remédier à ma situation et croyez-moi que je n'aurai aucun regret à quitter Pemberley si je vois que votre affection n'est que pour réchauffer votre lit ou ma capacité à enfanter.'
-'Elizabeth Darcy, vos propos sont choquants.'
-'Ils sont le moindre de mes soucis, Fitzwilliam Darcy.'
-'Point de doute que la fatigue vous a monté à la tête. Je vais me retirer et espérez que demain sera une journée où nous pourrons avoir une conversation entre adultes.'
-'Sortez immédiatement de ma chambre.' Siffla-t-elle entre ses dents.
Darcy ne répondit que par une légère inclinaison de la tête puis s'éclipsa par la porte menant au petit salon, ses talons résonnant fortement sur le plancher de bois. Lizzie referma la porte derrière lui, la colère lui faisant faire les cents pas, ses mains tremblantes de briser quelque chose. Quel affront! Comment Darcy pouvait-il être aussi froid envers elle alors qu'il venait à peine de se marier? Avait-elle eu tort de penser qu'il n'était pas ce qu'il semblait être? Ses premières impressions avaient-elles vraiment été justes? C'était impossible…Il pouvait être si charmant parfois, si attentif…
Lizzie ralentit le pas, portant une main à son front. Avait-elle eu tort de s'emporter? Voulait-elle vraiment que Darcy lui démontre son amour parce qu'elle en doutait ou était-ce la pression de savoir les domestiques questionnant la nature de leur relation qui la poussait à agir ainsi? Peut-être un peu des deux, l'un menant à l'autre.
Elizabeth s'allongea sur son lit, ce lit qu'elle n'avait jamais utilisé encore depuis sa venue à Pemberley. Les couvertures étaient froides, la pièce sombre. La chaleur du corps de son époux lui manquait. Elle ne partagerait pas le lit de Darcy ce soir. Pire, elle ne le partagerait pas tant et aussi longtemps que les choses ne seraient pas réglés entre eux. Peu importe le doute qui hantait son esprit, elle ne pouvait se résoudre à faire les premiers pas.
Darcy ne revint pas la voir les jours suivant et Elizabeth s'obstina à l'éviter, conservant de froides manières en sa présence. Heureusement que la charge de travail lui occupait l'esprit, requérant une minutieuse attention. Les commandes arrivaient peu à peu, les traineaux remontant l'allée principale chargés de toutes sortes de biens. Lizzie voulut superviser les déchargements, mais la couturière était là et de longues heures furent destinées à la confection de plusieurs nouvelles robes, cadeaux que Darcy lui avait promis quelques semaines auparavant. Les vêtements étaient d'une beauté exceptionnelle et, Elizabeth devait se l'avouer, d'une richesse à laquelle elle n'était pas habituée.
Mrs Sawyer, la domestique en chef, était une bonne femme d'une quarantaine d'années. Il n'était pas rare de la retrouver avec Mrs Reynolds afin de l'aider dans les tâches quotidiennes à accomplir et son ton autoritaire poussait chaque servants à lui obéir au doigt et à l'œil. Chargée de monter les décorations que Lizzie avait imaginées pour la fête de Noël, elle avait jusque-là fait preuve d'une obéissance exemplaire. Elizabeth commençait même à croire que Mrs Sawyer était dans les seules qui ne la jugeaient pas incapable de mener Pemberley et elle s'était sentie beaucoup plus confiante dans ses choix lorsqu'elle lui parlait. La veille de Noël, alors que Lizzie ajoutait quelques dernières touches à la salle de bal, elle remarqua que les fleurs qu'elle avait commandées n'étaient pas celles qui se trouvaient maintenant dans les grands vases de porcelaine. Qui plus est, ce n'était pas les vases qu'elle avait choisi non plus. Lizzie regarda les roses rouges pendant un instant, caressant les pétales délicatement, un mélange de sentiments l'envahissant. Elle n'avait pas le souvenir d'avoir changé d'avis sur la présentation florale.
-'Mrs Sawyer,' appela-t-elle soudainement et la domestique, qui guidait deux hommes pour le déplacement du buffet, vint à sa rencontre. 'N'avais-je pas commandé des Calla Lily pour ces arrangements floraux? Et les Lys rouges?'
Pas une once de malaise traversa le visage de la femme lorsqu'elle répondit : 'Il n'y en a point, Madame.'
Elizabeth garda son ton calme. 'Et pourquoi donc? N'avais-je pas été précise dans mes explications? Les roses rouges étaient destinées à la table.'
-'Je suis désolée, mais les fleurs n'ont habituellement pas leur place au centre de la table.'
-'Avez-vous décidé de ceci à l'encontre de mes directives?' s'emporta Lizzie, choquée d'une telle audace et d'une telle réponse.
Mrs Sawyer fit une légère révérence, non perturbée par le ton qu'elle venait de prendre. 'Je n'aurais osé, Madame. Mr Darcy a donné son accord pour que les présentations restent les mêmes qu'à l'habitude.'
-'Qu'à l'habitude?'
-'Celles de Lady Darcy, Madame.'
Qu'est-ce que cela signifiait? Comment Darcy avait-il pu lui faire cela? Après tout ce travail! Noël serait-il une année de plus à l'image démodée de la mère de son époux? Certes, les arrangements floraux étaient magnifiques, mais ce n'était pas sa vision. Ce n'était pas sa touche. Ce n'était pas son essence, elle, la nouvelle maîtresse de Pemberley. Elle avait eu de si grandes visions de cette soirée! Elle avait travaillé si fort pour que tout soit parfait! Mrs Sawyer avait-elle vu un affront aux changements qu'elle avait voulu apporter et s'en était tout de suite remit à Darcy pour conserver les traditions? Ou était-ce la démarche de son époux uniquement?
-'Merci, je n'ai plus besoin de vous.' La renvoya un peu sèchement Lizzie. La domestique s'inclina de nouveau et reprit son poste auprès des hommes qui attendaient patiemment. Elizabeth prit de grandes inspirations, essayant tant bien que mal de se raisonner. En parcourant les pièces prêtes à recevoir les invités, elle remarqua que les fleurs n'étaient pas la seule chose qui n'avait pas été faites selon ses directives; les meubles avaient été disposés d'une autre manière, les tentures avaient été changées, les guirlandes de sapin au-dessus des portes n'avaient pas les détails qu'elle avait soigneusement préparés et, pour combler le tout, la salle de bal ne serait accompagné que du pianoforte plutôt que des instruments à cordes qu'elle avait tant souhaité avoir pour la danse.
Elizabeth monta rapidement les escaliers, le dos droit, la tête haute, et se dirigea vers le bureau de son époux. Elle savait que Darcy y serait sûrement à cette heure du jour, déjà prêt pour la soirée. D'ici quelques heures, les invités allaient affluer par les grandes portes. Lorsqu'elle pénétra dans la pièce, son mari leva des yeux étonnés vers elle, l'étudiant du regard. 'N'êtes-vous pas prête, Mrs Darcy?'
-'Qu'est-ce que cela signifie?' s'exclama-t-elle d'une voix dure, ignorant la manière formelle dont il s'était adressé à elle. 'Pourquoi est-ce que tout mon travail a été ignoré et remplacé par celui de votre mère?'
Darcy haussa les sourcils, prit de cours. 'Je ne vois pas ce dont vous voulez parler, Lizzie.'
-'Tout! Rien n'est comme je le souhaitais, rien ! Tout est à l'image d'Anne Darcy!' Était-ce elle ou son mari avait l'air complètement éreinté? Les cernes sous ses yeux semblaient plus foncés qu'à l'habitude, son regard plus las.
Le visage de Darcy resta impassible lorsqu'il répondit. 'Si vous m'aviez fait part de vos intentions auparavant, cet entretien n'aurait pas lieu.'
Lizzie eut un hoquet d'indignation. 'Je vous demande pardon?'
-'Si j'avais eu vent de vos idées avant votre décision de ne plus m'adresser la parole, je vous aurais tout de suite averti qu'il est impossible d'accéder à vos requêtes.'
Silence. La jeune femme prit le temps de se calmer, voulant prouver qu'elle étant bel et bien capable d'entretenir une conversation sans s'emporter. 'J'ai l'impression que c'est moi le fantôme ici. Je suis en chair et en os et ce sont les ordres de votre mère que l'on exécute.'
Darcy fronça les sourcils, liant ses mains derrière son dos. 'Ce sont nos habitudes. Il est difficile de changer les traditions.'
Elizabeth eut un rictus. 'Je ne suis point d'accord avec vous, Mr Darcy.'
-'Vous êtes encore nouvelle ici, un tel projet était de grandes envergures. Vous avez besoin de temps pour vous habituer au fonctionnement de la maison. De plus, Pemberley n'est pas prêt pour un tel changement.'
-'Pemberley ou vous-même, William?'
Darcy leva la tête, l'air arrogant. 'Je crains avoir trop abusé de votre temps, Madame. Il serait temps de revêtir votre tenue de soirée pour ne point ajouter à votre manque de respect un retard que nos invités considéreraient grossier.'
Cette réponse insulta profondément Lizzie. 'Vous parlez de manque de respect? Que pensez-vous avoir fait en agissant ainsi? Comment puis-je avoir une seule once de crédibilité si vous passez derrière tout ce que je fais? Ne me faites-vous donc pas confiance?'
-'Je crois que vous travaillez trop et que les émotions vous montent à la tête.' Lui répondit Darcy en se dirigeant vers la porte.
Elizabeth plissa les yeux. 'Cela ne répond pas à ma question.'
-'C'est ridicule. Je ne me ferai pas réprimander dans ma propre maison.'
-'Et pourtant vous en auriez bien besoin.' Puis, après une courte pause, elle ajouta : 'En prenant votre nom, je ne suis pas devenue une de vos sujets, mais votre femme. En tant que votre femme, je partage les tâches qui incombent aux maîtres de la maison. N'est-ce pas ainsi dans mes devoirs d'apporter un vent de fraîcheur à notre demeure?'
Darcy avait la main sur la poignée, prêt à la chasser de son bureau. 'Je crains que votre manque d'expérience ne soit à votre désavantage pour le moment. D'ici quelques années, peut-être pourrions-nous trouver un terrain d'entente.'
Le visage d'Elizabeth sembla prendre feu. D'ici quelques années? Son mari dû remarquer la douleur que ces propos provoqua car il soupira longuement, comme si la fatigue l'avait poussé à bout.
-'Ne prenez pas mal ce que je viens de vous dire.' Grommela Darcy en roulant les yeux.
-'Comment voulez-vous que le prenne?' murmura-t-elle. 'Vous voulez que j'approuve, peut-être? Vous voulez que je laisse tout le monde décider à ma place et que je me range derrière vous comme une femme sans caractère et sans âme?'
Il secoua la tête. 'Non. Je veux seulement que vous preniez le temps d'apprendre.'
-'Comment apprendre lorsque tout le monde vous empêche de faire quoi que ce soit? Je ne suis pas ce genre de femme, Mr Darcy, vous le savez très bien! Je ne suis pas ce genre de femme qui reste dans l'ombre et qui obéit au doigt et à l'œil. Je croyais que vous aviez compris cela.'
-'Croyez-moi que je l'ai compris.' Le ton de sa voix était sec, tranchant.
Lizzie se redressa, regardant son mari droit dans les yeux. 'Est-ce une critique, monsieur? Ai-je agi pour vous déplaire jusqu'à maintenant, Mr Darcy?'
-'Devrais-je conclure à votre ton que vous n'êtes point disposé à discuter raisonnablement, une fois de plus?'
La colère lui fit lever la main et elle le gifla sur la joue avec une soudaineté qui la surprit elle-même. 'Ne me traitez pas comme une femme de bas rang.'
Son mari reçu la gifle avec l'assurance d'un gentleman. Cependant, les mots qui sortirent de sa bouche par la suite étaient prononcés avec une froideur digne d'une tempête polaire. 'N'est-ce pas ce pas de là que vous venez?'
La surprise fut si grande qu'Elizabeth se figea sur place. Avait-il réellement prononcé ces mots? Le visage de Darcy se décomposa aussitôt. 'Lizzie, je suis désolé, ce n'est pas ce que j'ai voulu dire.'
Elle recula d'un pas lorsqu'il voulut s'approcher d'elle. Muette, elle n'arrivait pas à trouver les mots pour contrer le sentiment qui lui assaillait le cœur à cet instant : une douleur perçante et vive, transperçant sa poitrine et son âme.
-'Lizzie, je vous en prie, j'étais en colère, ne considérez pas mes mots. Lizzie!'
La jeune femme ignora les appels de son mari et se dirigea vers la sortie à grandes enjambées. Elle traversa les couloirs et ouvrit la porte de sa chambre à la volée avant de la refermer avec bruit, verrouillant les deux entrées à double tour. Elle s'installa près de la fenêtre, le cœur battant, ignorant les coups frappés à sa porte.
Ils cessèrent après quelques minutes.
Elizabeth sentit des larmes lui monter aux yeux. Comment sa vie pouvait-elle avoir basculée en si peu de temps? Elle dont les rêves avaient ponctués ses nuits pendant les mois de ses fiançailles. Elle qui avait réellement cru qu'elle trouverait le bonheur dans les bras de Darcy. Elle n'était rien à leurs yeux. Elle n'était rien à Pemberley, seulement la petite bourgeoise qui avait réussi à monter dans l'échelle de la société grâce à un manège de séduction. Jamais elle ne s'était sentie aussi snobée et rejetée de toute sa vie! Même lors de ses visites à Netherfield en compagnie des sœurs de Mr Bingley, qui avait toujours eu une certaine réticence à s'associer à quelqu'un de son genre, elle n'avait jamais ressentie autant d'hostilité. Et Darcy… cette accusation l'avait bouleversée. Ses origines seraient-elles toujours un obstacle à son bonheur? Était-elle condamnée à supporter le poids de son infériorité de naissance?
Elizabeth ne pouvait pas rester dans cette pièce, elle étouffait. Tous les cadeaux que Darcy lui avait offerts trônaient dans chaque recoin, sur la commode, son secrétaire, sur son coffre. Les fleurs fanées de son bouquet de mariage reposait sur le manteau de la cheminée. Son besoin pressant de s'enfuir lui fit empoigner le premier vêtement chaud que sa main trouva et elle s'assura que la voie était libre avant de se précipiter vers le troisième étage, direction la chambre bleue.
(-*-)
Voilà pour le chapitre 4 ! J'espère que vous avez aimé, malgré le fait que ce soit un chapitre plutôt difficile pour Darcy et Lizzie : / C'est un peu court, mais je me suis dit que c'était mieux qu'il soit légèrement plus court plutôt que d'attendre encore quelques semaines avant de le mettre en ligne, la suite n'étant pas encore tout à fait précise. Enfin bref, je serais TRÈS heureuse de recevoir vos commentaires et je remercie tous ceux qui ont pris (et vont prendre) le temps de le faire : )
Un remerciement tout spécial à Liili, qui prend le temps de partager avec moi ses points de vue et qui me donne toujours des reviews très constructifs : ) Milles merci !
Je ne promettrai rien cette fois et je vous avoue ne pas savoir quand est-ce que j'aurai le temps ou l'inspiration de terminer le prochain chapitre…Cependant, je fais de mon mieux!
À la prochaine !
