Chapitre V :
Durant les jours qui suivirent, Gaasa se concentra sur ses techniques de combat et s'entraîna davantage. Elle eut même parfois le plaisir d'entendre son père la complimenter (mais très rarement toutefois). Après l'école, elle retournait près du chemin aux rochers dès qu'elle le pouvait. Bien entendu, Shintaro l'attendait tout le temps, assis sur un rocher. Les deux adolescents discutaient alors de tout et n'importe quoi.
Gaasa se sentait bien: elle avait enfin un ami, un confident même! Shintaro l'était également. Au moins, il pouvait éviter les claques et les cris de son père ici. C'était comme s'il se libérait d'un poids en parlant avec son amie. Deux mois passèrent. Chez Gaasa, les changements allaient bon train. Sakura en était à son troisième mois de grossesse, ce qui ne l'empêchait pas de s'occuper de la maison et des enfants. Gaara ne cessait d'avoir des réunions (« aussi chiantes soient elles »avait il confié à Sakura lorsqu'il rentrait le soir, crevé et énervé) concernant le village.
Il confiait également des mission aux ninjas du sable, partait en mission de reconnaissance avec Shikamaru, Temari et Kankuro (Temari confiait Naoki à Sakura, ce qui énervait Gaasa et Tetsuyuki vu que leur cousin frimait sans arrêt) Au bout du quatrième mois, Gaara, revenant d'une mission de reconnaissance annonça à toute la famille que des amis de Konoha viendrait pour une fête, célébrant l'alliance entre les deux villages. Gaasa avait réagie au quart de tour.
« J'imagine qu'on va devoir porter des fringues et des coiffures ringardes, comme la fois ou on avait fêté la victoire de Suna sur Iwa? (pays de la terre) »Maugréa-t-elle, le nez dans son assiette.
Gaara tapa du poing sur la table et la regarda droit dans les yeux.
« D'abord, vos tenues n'étaient pas ringardes ; ensuite,tu me parles sur un autre ton, ma fille. »
« Tu parles, Charles! » songea-t-elle avec amertume. « Toi, au moins, t'avais pas à porter cette robe à volants et pompons roses ridicule, ni à supporter ces bigoudis pendant une nuit pour n'avoir, au final que quelques mèches bouclées! En plus, personne n'avait fait attention à nous…Pendant toute la soirée, j'avais l'impression d'avoir un balai dans le c…Avec ma robe qui me serrait la taille et m'empêchait de m'asseoir et de bouger… »
« De toute façon, on devra se faire beau pour cette fête! Tous nos anciens alliés et amis de Konoha seront là et feront de même, alors je ne veux pas les accueillir en tenue de cuisine! » Ajouta Sakura.
Gaasa fut tenté de répondre « Pourtant, ça t'irait bien.. » mais vu le regard que lui lançait son père, il valait mieux ne rien dire. La discussion s'arrêta là. Le lendemain, après l'école, Sakura alla chercher les deux enfants pour les emmener dans un magasin de vêtements et un coiffeur, en compagnie de Temari et de son fils. Gaasa, voulant y échapper simula une crise d'appendicite, ce qui donna la chose suivante:elle se mit à suffoquer, fit semblant de vomir, marcha à 4 pattes par terre en plaquant sa main droite sur son ventre. Sa mère avait répondu, du tac au tac : « Gaasa, ce genre d'ânerie, c'était amusant quand tu avais trois ans. Maintenant, tu arrêtes ce cirque parce que sinon ça va fermer. ».
Gaasa bougonna dans son coin. Seul son petit frère lui souffla à l'oreille: « T'as vachement bien simulée, ma vieille ! » Ce qui lui redonna un peu de courage pour aller faire les magasins. Ils allèrent en premier acheter des tenues spéciales. Gaasa se trouva une petite robe bleue pâle, Tetsuyuki un petit costume noir (t-shirt et pantalon), Naoki un ensemble bleu foncé, Temari une robe noire et Sakura une robe rose très ample.
Elle aurait aimé porté la robe que Gaara lui avait offerte mais son ventre ne le lui permettait pas. Enfin, la petite troupe finit sa tournée chez un coiffeur…ce qui causa pas mal de désagréments. Gaasa, ne voulant pas se faire couper les cheveux obtempéra pour les avoir boucler une seconde fois, Naoki se mit à pleurer dès qu'on lui lava la tête et Tetsuyuki se réfugia sous une pile de linge dès qu'il aperçut le sèche-cheveux.
Temari demanda la même coupe que d'habitude (ne me demandez pas laquelle: je ne sais pas à quoi elle ressemble, les cheveux détachés) et Sakura juste une égalisation avec quelques boucles à l'anglaise.
Ce soir là, Shintaro ne vit pas son amie. Un peu triste, il pensa au départ qu'elle l'avait laissé tombé. Puis, il se rappela qu'elle ne pourrait pas le voir tous les après midis,à cause de l'école. Soulagé,il rentra chez lui, en évitant, cette fois de ne pas se faire pincer par Kisame. En arrivant, il tomba face à face avec Deidara qui s'amusait à fabriquer ses « bombes artisanales ».
Le blond ne fit pas attention tout de suite à lui, murmurant des formules incompréhensibles. Lorsqu'il était petit, Shintaro s'était longtemps demandé si ce n'était pas sa mère d'origine, mais Deidara lui avait expliqué que, malgré les apparences, c'était bien un homme et qu'il n'avait jamais connu sa vraie mère. Néanmoins, il lui avait appris à lire, écrire et compter, Itachi trouvant que ce genre d'éducation lui faisait perdre son temps.
« Alors, si je place un peu d'argile par ici, j'obtiendrais une déflagration assez rapide. Mais comme je ne dispose que de 5 minutes, je devrais me magnez le c… »
Subitement, il releva la tête et aperçut le jeune homme grimper les escaliers.
« Ah, te voilà toi ! Qu'est-ce que tu faisais ? »
« Rien, je me baladais, c'est tout. »
« Tu sais que ton père n'aime pas te voir traîner près du village de… »
Il n'eu pas le temps de finir sa phrase. Shintaro le regardait l'air furieux, les sharingans tournoyant dans ses yeux.
« Pourquoi j'ai pas le droit de me balader près de ce village, hein ? Pourquoi mon père veut il me pourrir la vie ? »
Deidara se leva, posant son oiseau d'argile à côté de ses outils et s'approcha de lui, son long manteau flottant majestueusement. Shintaro ne recula pas et le toisa de haut lorsqu'il fut près du garçon.
« Disons que…Ton père a un passé difficile. Il est puissant et veut le montrer à tout prix,quitte à sacrifier parfois des choses auxquelles il tient beaucoup…»
« Ne me fais pas ton numéro de bon samaritain pour le protéger ! » Cria Shintaro. « Il est complètement malade et n'arrête pas de me frapper pour un oui ou un non ! »
« Ton père aimerait que tu sois comme lui, c'est tout. Comme n'importe quel parent…Il a déjà eu du mal à t'avoir, alors ne sois pas méprisant avec lui…»
« Du mal à…m'avoir ? ». Shintaro le regarda, les yeux à la fois étonnés et brillants d'excitation. Il se rapprocha de lui.
« Raconte-moi tout, s'il te plaît. Qui était ma mère ? Comment m'as t'il obtenu ? »
Le visage de Deidara prit,tout d'un coup une jolie couleur blanche, comme si on lui avait balancé de la poudre de craie à la figure. Il recula et répondit:
« Je ne pas te le dire sinon ton père va m'éclater la tronche et… »
« On s'en fout, dis le moi! »
« Non. De toute façon, je ne connais pas tous les détails de ta conception. »
« Et pourquoi tant de secrets à propos de moi, alors que je ne suis qu'une larve insignifiante aux yeux de mon père ? »
« Ne cherche pas à comprendre. Pour l'instant, obéis lui et il sera un peu plus clément avec toi…»
Sur ce, Deidara fit demi tour et retourna à la fabrication de sa bombe. Shintaro resta planté là deux secondes puis remonta les escaliers en pensant: « Qu'est-ce que je suis exactement, au juste ? J'aimerai tellement avoir une vie normale, sans cachotterie ni quoi que ce soit…»
Au passage, il croisa Tobi, le nouveau partenaire de Deidara. L'étrange personnage ne lui prêta absolument pas un regard et continua sa marche, avant de rejoindre son compagnon. Shintaro ne l'aimait pas. Il se demandait même comment la bande avait elle pu accepter un pareil crétin, après la mort de Sasori.
Une fois, Itachi lui avit fait la confidence qu'un demeuré comme lui ça ne pouvait se trouver que dans un asile de fou. Shintaro avait (pour une fois) ris et acquiescer de la tête ; il n'avait que 3 ans à cette époque.
Une fois dans sa chambre, l'adolescent se dirigea vers une petite commode, en sortit un album cartonné et poussiéreux et contempla les rares photos qui s'y trouvaient à l'intérieur: la première montrait Itachi avec ses compagnons à ses côtés et un landau au milieu de cette joyeuse bande de cinglés.
A dire vrai, le landau faisait tâche dans le décor, avec Kisame qui faisait un sourire grimace forcé, Itachi semblait faire la gueule, Deidara paraissait fier, Tobi avait un air de gros débile qui regardait le ciel, Zetsu fixait le landau avec des yeux voraces. Seul le boss n'apparaissait pas; d'ailleurs, Shintaro ne l'avait qu'entraperçu une fois, de loin et avait juste vu ses yeux jaunes, ce qui lui avait filé une jaunisse pas possible pendant quatre jours.
Il regarda la seconde: on pouvait voir Itachi l'entraînant dans un ancien camp militaire désaffecté, un fouet à la main, devant Kisame et Deidara, assis sur un banc qui se goinfraient de sushi. Il allait tourner la page lorsqu'une voix grave le fit sursauter. Il se leva précipitamment et colla son oreille à la porte.
« Tout le monde est là ? »
« Oui, chef. »
« Itachi, tu devrais amener ton fils. Après tout, cette mission le concerne aussi. »
« Mais chef, il ne sera pas capable de la réussir et … »
« Silence ! Il fait également parti de l'Akatsuki. C'est toi qui la voulu, alors montre nous de quoi est il capable, sinon…Je le vire et toi avec ! »
Un murmure de voix s'éleva dans l'assemblée. Deidara se risqua à parler :
« Chef, je pense que Itachi aura déjà fort à faire avec cette mission et, même si Shintaro possède un bon niveau de chakra, il ne pourra pas nous être d'un grand secours… »
« Garde tes commentaires pour toi, Deidara. Quand à toi Itachi, amène-le.»
Le grand brun maugréa quelque chose mais obtempéra. Shintaro l'entendit monter jusqu'à sa chambre. Instinctivement, l'adolescent rangea l'album et fit semblant de lire un livre intitulé « nos amis les patates douces ». La porte s'ouvrit à la volée, montrant son père dans l'embrasure. D'un air particulièrement méprisant, il lui ordonna:
« Descends. On a une réunion importante. »
Il tourna les talons et redescendit, aussi vite qu'il était monté. Shintaro le suivit et, arrivé en bas, se retrouva entouré de toute la bande. Le boss (quoiqu'il ne vit que ses yeux encore une fois) s'approcha de lui et se mit à parler:
« Bien. Maintenant que la troupe est au complet, je vais pouvoir vous expliquer mon plan : dans deux jours aura lieu la célébration entre l'alliance Konoha-Suna. Des habitants de Konoha viendront au village de Suna ; certains se connaissent depuis longtemps et sont de véritables guerriers ninjas.
Parmi eux se trouvent le dénommé Naruto, dont nous n'avons toujours pas ôté le démon. C'est pourquoi nous attaquerons pendant la fête, lorsqu'ils seront bien ivres et capturerons Naruto, à l'aide d'attaques spéciales. Deidara, Tobi et Zetsu, vous vous occuperez de sa capture ; Kisame, Itachi et Shintaro, vous ferez diversion. »
Il se tourna vers le jeune garçon.
« Shintaro Uchiha, tu es assez grand pour réussir ce genre de mission. Si tu venais à échouer, je te ferais virer, toi et ton père de l'Akatsuki. Est-ce clair? »
« Oui, monsieur. »
« Très bien. Maintenant, on va te trouver un uniforme spéciale et… »
Gaasa enfila sa robe le soir même de la fête. La jeune fille n'avait pas pu revoir son ami, pensant qu'il devait lui faire la tête. « Après tout, ce n'est pas grave »songea-t-elle. « Au moins, j'aurais quelque chose à lui raconter, le lendemain.. »
Elle se regarda dans une glace. La robe était d'un bleu très pâle, limite blanc, ce qui donnait un effet « flashy »avec ses cheveux rouges tombant dans le dos. D'en bas, sa mère l'appela.
« Gaasa ! Dépêche-toi, on va être en retard! »
« J'arrive, m'man! »
L'adolescente se donna un petit coup de brosse, mit du gloss sur se lèvres et descendit les marches. Son petit frère était dans son costume (ce qui lui fit l'impression d'un crapaud), sa mère en robe rose, cachant tant bien que mal son ventre et son père en tenue noir. La famille sortit et se mit en marche vers le centre du village.
Déjà, les lumières scintillaient, les lampions étaient de sortis et il régnait une odeur de parfum, mêlée avec celle de la nourriture. Lorsqu'ils arrivèrent au milieu de la fête, des murmures s'élevèrent parmi la foule. Des filles de Suna, jalouses de Sakura, lançaient des brimades dans son dos.
« Alors, voilà cette fille que le Kazekage a choisi ? Elle est vraiment moche... »
« Et ses cheveux ! Tu as vu comment elle s'est coiffée ? »
« Ses enfants ne sont pas mieux non plus… »
Ils n'y prêtèrent pas attention et se dirigèrent vers Kankuro et Temari (accompagnée de son fils et de Shikamaru,habillé d'un ensemble gris poivre), qui commençaient déjà à boire.
« Tu as vu les autres ? » demanda Sakura.
« Pas encore, mais ils doivent être déjà là…» répondit Temari
La réponse ne se fit pas attendre. Un grand bruit, suivi de cris de joie se répercutèrent parmi la fête. Naruto, accompagné par d'autres ninjas de Konoha, débarquèrent comme des fous furieux vers eux.
« WAAAAAAAH, vous voilà ! On vous a cherché partout! »
« Uzumaki, fais moins de bruit » chuchota Gaara en lui serrant la main.
Dès lors, ce ne furent qu'embrassades, serrages de mains…Gaasa observa la scène et commença à se sentir un peu mal. Après tout, c'était les amis de ses parents, pas les siens. Pourquoi venir leur dire bonjour ? A peine eut elle le temps de penser à ça qu'elle fut soulevée de terre, par derrière, comme un vulgaire paquet. Elle poussa un petit cri et entendit des voix dans son dos.
« Qu'elle est mignonne ! C'est ta fille, Gaara? »
« Oui, Lee »
Gaasa fut retournée et se retrouva face au dénommé Lee. Au premier abord, elle faillit récrier mais se retint, par pure politesse. Comme sa mère, les énormes sourcils de Lee ne lui plaisaient guère. Le tigre de Konoha, vêtu d'un ensemble vert (comme d'habitude ; remarqué, la garde robe de Lee n'est constitué que de vêtements verts !) la tenait à bout de bras, comme si il s'agissait d'une poupée de chiffon. Elle bafouilla un « bonjour », tandis qu'il la reposait par terre.
« Comment t'appelles tu, ma jolie? »
« Gaasa, monsieur. Et vous, c'est Lee, j'imagine? »
« Exactement! »
Il la reposa par terre puis s'éloigna un peu :
« Oh, tu sais, avoir des enfants, c'est bien mais après, faut savoir les élever.. »
« Ah ah ! Je te comprends ! »
« Et alors tu disais que ton maître… »
Les deux adultes s'éloignèrent, la laissant seule. Gaasa vit que sa mère était en compagnie d'autres femmes de Konoha. Son petit frère s'emblait également en mauvaise posture. Ino, Hinata et Tenten se le passaient à tour de bras et n'arrêtaient pas de dire « Qu'il est mignon ! Quel amour ! Trop chou! » en bref, vous l'aurez compris: des trucs de filles. Tetsuyuki avait des yeux penauds et ne demandait qu'une chose : qu'on le sorte de cet enfer !
Gaasa ricana sous cape, puis s'éloigna de la fête pour s'asseoir sur un banc, tenant un jus de fruit à la main. Elle songea à Shintaro : il lui manquait. Elle aurait eu envie qu'il soit là ; au moins, elle se serait sentit moins seule et aurait pu rigoler avec lui. Là, elle s'emmerdait, au milieu de toutes ces retrouvailles entre adultes qui ne faisaient pas attention à elle, sauf pour lui dire qu'elle était mignonne et gnagnagni et gnagnagna…
Elle ne savait pas que, dans les hauteurs d'un arbre se trouvait justement son ami en compagnie de son père et de Kisame, qui aiguisait ses armes et ,de l'autre côté de la place, un groupe de ninjas,dirigé par deux hommes (un aux cheveux gris ,l'autre aux cheveux noirs et aux yeux de serpent) attendaient patiemment le moment ou ils pourraient attaquer…car cette fête ne se déroulerait pas comme prévu. Oh non, rien ne serait plus tranquille dans le village de Suna, dans les heures qui viendraient…
Voilà fin du chapitre V ! Comme d'habitude jugez et donnez tes petites reviews ! Voilà, en attendant je vous concocte le chapitre suivant :)
+Le pétard+
