Je suis désolée d'un si long temps d'attente! Avec l'université, je n'ai pas eu le temps de me concentrer sur autre chose que mes travaux et je dois avouer que ce chapitre a été très difficile à écrire, je n'arrivais jamais à quelque chose qui me plaisait. C'était très frustrant -_-' J'espère que les prochains chapitres s'écriront comme un charme! Je suis en vacances alors j'essaierai de publier le plus possible pour que vous n'ayez plus à attendre aussi longtemps entre chaque chapitre.

Ce chapitre est légèrement différent dans le sens que ce n'est pas du point de vue de Lizzie, la plupart étant de celui Darcy (sauf le début). Enjoy!

Chapitre 8

À l'autre bout du monde

Afrique du Sud

-'Hé, ho! Faites attention, nom d'un chien!'

Lesley jura sous son souffle alors que les matelots déchargeaient maladroitement les marchandises des navires. Le nombre de voyages requit pour transférer tous les produits jusqu'à la terre ferme s'élevait maintenant à cinquante-deux. Par chance, la majorité du charbon avait été destinée pour la France avec l'autre partie de la flotte et donnait donc moins de mal à son équipage qui s'échinait à ne pas chavirer dans les barques. Derrière eux, de grandes montagnes formaient une barrière verdoyante au pied de laquelle se trouvait une petite jungle. Passé la plage et l'étendu de palmiers et arbres exotiques se trouvait la façade de roc où des grottes offraient la cachette idéale. D'ici la fin de la soirée, le premier bateau serait vide; quelques jours de plus et tout serait entreposé à l'abri des regards. Un homme n'est jamais trop prudent.

-'Plus vite que ça, il faut que ce soit terminé avant la tombée de la nuit!'

Lesley regarda le tout avec satisfaction. Lui, un homme de petite famille, avait réussi ce que personne ne l'avait cru capable de faire : il avait su déjouer le fameux Fitzwilliam Darcy, prétentieux maître de Pemberley. Il avait su lui voler cette petite fortune et bientôt il disparaîtrait en Australie pour ne plus jamais revenir en Angleterre. La vie sauvage ne lui faisait pas peur et avec l'argent qu'il allait posséder, une vie de luxe l'attendait là-bas. Une énorme maison...Des servants pour répondre à ses moindres besoins…Une ou deux femmes, peut-être même trois, qui sait…L'argent n'a aucune limite.

-'Par ici, les gars.'

Le plan avait été si simple qu'il était encore surpris que tout ait fonctionné avec autant de facilité. Bon, il y avait eu cette petite anicroche en cours de route qui les avait obligé à s'arrêter en Côte d' Ivoire afin de réparer un des navires. Se procurer les outils nécessaires avaient été une tâche ardue et les avait longuement retardé, mais ils avaient su repartir sans trop se faire remarquer. Lesley n'était pas stupide; ayant côtoyé Darcy pendant quelques temps, il le savait méticuleux et plein de ressources. Il savait que d'innombrables hommes parcouraient les ports à sa recherche et que cela ne s'arrêterait pas tant et aussi longtemps qu'il ne serait pas à l'autre bout du monde. Lorsqu'il avait planifié s'enfuir avec les navires, il avait légèrement sous-estimé l'influence de Darcy et avait cru pouvoir se débarrasser facilement des marchandises. Ce fut sa seule erreur. Il lui était impossible de vendre ouvertement le contenu des trois navires et se présenter dans les ports populaires était hors de question. Il avait pensé se rendre aux Indes où il lui serait beaucoup plus facile de marchander, mais la solution s'était présentée d'elle-même lors de leur arrêt en Côte d'Ivoire. Alors qu'il planifiait le long voyage jusqu'au pays des épices et de la soie, se morfondant à l'idée de passer encore des mois à bord d'un bateau en compagnie de cette bande de matelots saoulons, il fit une rencontre des plus fortuites.

L'homme en question n'était qu'un servant banal qui attendait le retour de son maître, ce dernier profitant des filles de joies exotiques dont la place regorgeait. Après un moment à discuter, Lesley avait soutiré du domestique que son maître cherchait à faire le commerce d'esclaves et qu'il n'avait pas encore trouvé de flotte assez solide pour remplacer celle qu'il venait de perdre dans une tempête il y a quelques semaines de cela. Ils étaient parti de l'Afrique du Sud en direction de l'Espagne, mais de forts vents avaient poussés les deux navires contre des rochers en Côte d'Ivoire et avait bien failli leur coûter la vie. Sans plus attendre, Lesley prit rendez-vous et déjà le lendemain il partageait un riche dîner avec un homme d'une quarantaine d'années aux traits forts et au caractère hautain. D'abord méfiant, il céda bien vite à la proposition que lui présenta ce riche commerçant.

-'Je veux ces trois navires,' lui avait-il dit en portant un mouchoir de dentelles à son nez, se mouchant bruyamment pour chasser le sable de ses narines. 'Ils m'ont l'air robustes et d'une grande capacité de stockage…Faites votre prix.'

-'Et les marchandises?'

-'Je n'ai que faire de ces marchandises, je veux seulement les navires.'

-'Tant et aussi longtemps que je ne les ai pas vendu, je ne peux me défaire des navires.'

L'homme prit une grande inspiration, jouant avec les multiples bagues qu'il avait aux doigts. 'Je peux peut-être trouver un acheteur, mais l'utilisation de mes contacts affectera à la baisse le prix que vous me proposerez.'

-'Soit.'

Après un moment de réflexion, Lesley annonça son prix et le commerçant s'étouffa avec l'alcool de son verre sale et le regarda avec dédain. 'Vous ne vous attendez tout de même pas à ce que je paye un tel prix.'

-'Ces navires n'en sont qu'à leur premier voyage.'

-'D'où viennent-ils?'

-'…Je n'ai rien à spécifier quant à leur origine...'

Son acheteur eut un sourire mauvais. 'Je ne suis pas stupide. Ces navires ne vous appartiennent pas et je n'ai pas envie d'avoir affaires avec les autorités dans les ports où je me rendrai, surtout avec ce stupide mouvement contre l'esclavage qui semble infecter la population de nos jours. Je veux les papiers de ces navires et si vous ne pouvez pas me les procurer, j'ai bien peur que vous ne deviez réviser votre prix.'

Lesley était un bon négociateur et il n'avait pas dit son dernier mot. Une heure plus tard il serrait la main de cet homme avec une garantit d'achat en livres et une promesse de procuration de faux papiers afin de conclure « légalement » la transaction. Le prochain rendez-vous était en Afrique du Sud, là où l'homme possédait son commerce d'esclaves et où déjà une cargaison d'africains attendaient pour être voyagés jusqu'en Amérique. Lesley avait aussi soutiré de cet homme une assurance d'acheteur parmi ses connections pour les marchandises. Sur place, il n'aurait qu'à trouver un navire en direction des Indes, où il se débrouillerait pour en prendre un autre en direction de l'Australie.

Simple.

Alors qu'il regardait ses matelots suer à grosses gouttes, il ne pouvait s'empêcher de sourire en songeant à ce coup qu'il était en train d'accomplir. Non seulement avait-il conclu la transaction du siècle, mais aucun de ces hommes n'étaient conscients qu'il n'avait nullement l'intention de partager son butin avec eux. Il serait déjà longuement parti avant que son absence se fasse remarquer et il y avait de très grandes chances qu'aucun d'eux ne le retrouve jamais. Sa poitrine se gonfla d'orgueil. Sa mère serait fière de lui.

Lesley observa les trois navires avec satisfaction. Bientôt, leurs ventres seraient vides de leur contenu et prêts à entreprendre un nouveau voyage vers des terres inconnus. Le bois luisant, les mats hauts et fiers, les voiles solides et neuves, tout en ces bateaux criaient la noblesse de leur propriétaire. En lettres blanches, près des proues, trois noms pouvaient être lus : Anne, Georgiana, Elizabeth. Il allait devoir gratter la peinture pour les faire disparaître.

La journée fatidique arriva. Quelques semaines d'attente avaient été nécessaires afin que Lesley trouve une embarcation se dirigeant vers les Indes, mais sa chance frappa lorsqu'un capitaine se présenta au port par un bel après-midi d'avril. Après avoir parcouru les miles séparant leur cachette et le port principal de Cap, Lesley rencontra à nouveau le commerçant dans une auberge miteuse. Un autre homme était avec lui, un acheteur pour les marchandises. La discussion ne fut pas longue; les papiers furent signés, les mains furent serrées et il délégua les marchandises à leur nouveau propriétaire avant le début de la soirée. Lesley empocha le magot à l'insu de son équipage et fit son chemin jusqu'au port pour embarquer à bord du Bridget sans un regard en arrière. Le soleil se coucha alors qu'il était déjà hors de la vue de la côte africaine, respirant l'air marin avec délice, direction les Indes.

Angleterre

De longs filets de fumée serpentaient des pipes en argile vers le plafond, transformant la pièce en un endroit brumeux. L'odeur piquante assaillait les narines de Darcy qui, debout près de la fenêtre entrouverte, en profitait pour diluer l'air ambiant avec la fraîcheur de la brise printanière. Les mains derrière le dos, le regard perdu sur la Tamise, le maître de Pemberley écoutait discrètement l'argumentation qui enflammait ses cinq associés. Depuis leur arrivée à peine une demi-heure plus tôt il n'avait ouvert la bouche que pour les saluer et s'était aussitôt engagé à l'observation des piétons sur le pont de Westminster. Une mère et son enfant s'était arrêtés pour regarder les canards et Darcy sentit le coin de sa bouche se soulever; un tel spectacle lui rappelait Lizzie et son affection pour Sophie. Si tout d'abord il avait été surpris d'une telle amitié, la joie qui éclairait le visage de sa femme en présence de la fillette avait été suffisante pour le convaincre de ne pas s'interposer. Elizabeth avait ses manières bien à elle, même si peu orthodoxes, mais son originalité et sa vivacité faisaient son charme et pour rien au monde il ne remplacerait ces qualités.

Darcy soupira discrètement, sa distraction lui faisant perdre le fil de la conversation. Depuis que Lizzie était devenu sa femme il lui semblait que son esprit aimait un peu trop dériver vers des images plus agréables. Malgré ses envies de songer à Elizabeth à tout moment de la journée, de pressants problèmes l'attendaient et s'il voulait se rendre digne du nom des Darcy, il se devait de concentrer toutes ses énergies – et ses pensées – au même endroit.

-'Six mois! Presque sept même, Bingley! Comment voulez-vous que nous gardions espoir après autant de temps? Certainement vous n'entretenez pas l'idée que ces trois navires sont toujours intacts?'

Le maître de Pemberley se tourna légèrement vers Mr Gregory, observant le visage joufflu, les sourcils courts et broussailleux et les yeux presqu'inexistants de son associé. Son ventre rebondit menaçait de faire sauter les boutons de sa veste ajustée, laissant transparaître la chemise de lin blanche. Deux bagues en or ornaient sa main gauche, à l'annulaire et au majeur, l'une d'elle ornée d'une émeraude de taille considérable.

-'Bien sûr, Gregory, j'y crois. Nos recherches avancent. Au moins nous savons sur quel continent ils sont.' Répondit tranquillement Bingley, confiant. Avec ses traits jeunes et ses cheveux pâles, il semblait encore un adolescent. Darcy avait parfois du mal à croire que son meilleur ami n'avait que deux ans de moins que lui.

-'Une lettre en quelques mois n'est pas suffisante, mon garçon, peut-être avons-nous même été mal informé. Je ne serais pas surpris que ce soit une fausse piste afin de nous éloigner de la vraie destination où ce mécréant a décidé de se rendre.'

-'Au moins, nous savons que les navires n'ont pas été la proie d'une tempête et que nos marchandises ne sont pas au fond de l'océan.'

-'Ha! Et quelle consolation pouvons-nous en tirer? Le fond de l'océan ou dilapidées quelque part en Afrique, cela ne change pas notre situation!'

Celui qui venait de parler, Mr Cadbury, était un homme dans la cinquantaine. De petite taille, la moustache imposante qui décorait sa lèvre supérieure contrastait drôlement avec son crâne chauve. Impeccablement accoutré, sa posture rigide trahissait son passé militaire.

-'J'ai toute confiance en nos émissaires et encore plus en ceux de Darcy.' Se défendit Bingley, qui était assis à la table de bois, jambe croisé. 'Ce sont eux qui ont su tracer leur parcours jusque sur la Côte d'Ivoire.'

Mr Bouvier, qui était assis à l'opposé, eut un bref rictus. 'N'est-ce pas non plus un des hommes de Darcy qui a pris le contrôle de la moitié de notre flotte et s'est enfui avec à l'autre bout du monde?' pointa-t-il avec son fort accent français. 'Je ne crois pas que ce soit une bonne référence.'

Le maître de Pemberley garda son visage impassible. Il ne pouvait pas en vouloir à cet homme qui, d'eux tous, était le plus affecté par les évènements. Avec sept bouches à nourrir à la maison et que la moitié des profits prévus, pouvait-il vraiment blâmer Mr Bouvier d'avoir des ressentiments à son égard?

-'Nous avons tous approuvé ce choix, Bouvier!' s'exclama soudainement Bingley en se redressant, son visage virant au rouge. 'Nous étions tous d'accord que Lesley était le meilleur choix! Son dossier était blanc, sa réputation intacte!'

-'Il n'est pas difficile de falsifier des documents.'

-'Oh, oui, bien sûr, vous êtes certainement bien placé pour le savoir.' Ajouta sèchement Mr Dickens, qui ne s'était pas prononcé depuis le début. Grand et mince, le jeune homme était à peine plus âgé que Darcy. De longs favoris recouvrait les côtés de sa mâchoire étroite et ses yeux, si foncés qu'ils semblaient noirs, renfermait une intelligence peu commune.

Mr Bouvier plissa les yeux sous cette attaque dégradante, se levant de toute sa hauteur. Dans la trentaine, de taille imposante, il était le seul des six hommes qui ne provenait pas de la haute société. Ayant réussi comme marchand, son ascension dans la société avait été rapide et ses manières parfois rustres trahissaient son origine.

-'Puis-je m'enquérir de la signification de vos mots, monsieur?' siffla-t-il entre ses dents, s'avançant de manière intimidante vers Dickens.

Celui-ci recula d'un pas en s'éclaircissant la gorge. Avant qu'il puisse répondre, Darcy décida de s'interposer avant que les choses ne tournent au vinaigre. 'Messieurs, je vous en prie. Nous ne sommes pas ici pour accuser quiconque d'affaires qui ne regardent point nos engagements présents.'

Reprenant sa place, Mr Bouvier s'adressa à Darcy d'une voix mauvaise. 'Rien ne change. Chaque réunion revient toujours au même. Pourquoi nous avoir rassemblé si ce n'est que pour ressasser toujours les mêmes salades? Nous avons fait une erreur. Nous avons signé un contrat qui était beaucoup trop ambitieux pour nous. Pourquoi ne pas s'être assuré? Pourquoi ne pas avoir pris les précautions nécessaires? N'ayez pas cet air, messieurs, quelqu'un se devait de le dire.'

Bingley, Cadbury, Gregory et Dickens évitaient promptement de regarder en direction de Darcy. Tous jouaient discrètement avec canne, vêtement ou chapeau, n'osant pas approuver ouvertement une telle déclaration. Darcy, quant à lui, soutenait sans ciller le regard accusateur de son associé.

-'Vous avez insisté, Monsieur, que nous n'avions point besoin d'assureur.' Poursuivit celui-ci en levant la tête en signe de défi. 'Vous nous avez convaincu qu'un assureur n'était qu'une perte de profits ridicule. Pouvez-vous vous vanter de penser pareillement à l'heure actuelle?'

Darcy resta silencieux pendant un moment. Il le savait nerveux, remarquant sa posture un peu trop rigide et son pouls rapide battant à sa tempe droite, mais le regard qu'il soutenait n'avait rien d'hésitant ou d'intimidé. Un regard sombre, défiant…comme celui de Lizzie. Ce simple détail sembla calmer l'irritation d'un tel comportement à son égard et il répondit posément, sans élever la voix.

-'Mon opinion n'a point changé. Je soutiens toujours que nous avons fait le meilleur choix en ne nous fiant que sur nous-même.'

Dickens poussa un soupir. 'Que devons-nous faire alors? Nous devons progresser. Nous n'avons aucune preuve concernant Lesley et même si nous en avions, le fait qu'il soit à des milliers de miles de nous, quelque part en Afrique, n'arrange pas les choses. Notre seule possibilité de regagner ce que nous avons perdu serait de le poursuivre en justice, mais comment l'attraper en ces terres sauvages?'

-'Surtout qu'il n'est pas idiot. Il n'osera jamais se pointer à nouveau en Angleterre.'

-'Et les chances que nos hommes l'attrapent sont minces. Trop de temps s'est écoulé.'

Bingley s'interposa. 'Notre dernier rapport disait que les marchandises étaient toujours à bord et que les navires se dirigeaient vers le sud.'

-'Oui, mais cela remonte à deux mois et demi déjà! Le voyage jusqu'au Cap n'est pas si long, les navires pourraient déjà être en direction des Indes en ce moment!'

-'Ou même des Amériques.'

-'Non, Lesley ne serait pas assez fou pour risquer un voyage vers les Amériques, ce serait trop dangereux.'

-'Nous pensions de même pour l'Afrique. Ou même les Indes. Pourquoi pas? Il serait assuré de ne jamais se faire attraper et pourra vivre en paix pour le reste de ses jours.'

-'Impossible.'

-'Ridicule!'

-'Nous avons des hommes dans tous les ports d'Europe, sacrebleu!' s'exclama Mr Bouvier en frappant la table du plat de sa main. 'Nous payons une fortune pour rien! Nous dépensons l'argent que nous avons fait en France avec la moitié de notre flotte pour s'assurer de retrouver l'autre qui semble tout simplement avoir disparu dans la brume! Si nous poursuivons ainsi, ce sera la ruine totale!'

-'N'exagérons rien, Bouvier.' Répliqua Gregory dans un soupir.

-'Vous pouvez peut-être vous permettre de perdre cet argent, mais pas moi! J'ai une famille à nourrir! J'ai un commerce que je dois conserver à flot! J'ai tout misé ici!'

-'C'était à vos risques et périls. Nous perdons tous, ici. Vous croyez que ça nous fait plus plaisir de voir autant d'argent s'envoler en fumée? Vous saviez ce que vous faisiez en signant ce contrat, nous ne vous avons pas tordu un bras.'

Bouvier se leva brusquement. Darcy s'interposa encore une fois alors que Gregory, qui avait une bonne tête de moins que son adversaire, se levait à son tour. 'Nul besoin de ce genre de démonstration.' Leur intima-t-il d'un air sévère. 'Rassoyez-vous.'

-'Belles promesses, mon cul.' Maugréa Bouvier en se dégageant avec force. 'Vous les riches, vous êtes tous pareils. Tant et aussi longtemps que ça n'affecte pas trop votre précieux confort, rien d'autre ne vous opportune. Vous vous foutez bien des autres.'

Il fit mine de vouloir partir, empoignant son manteau et son chapeau, mais Darcy l'invita à reprendre place. 'Je crois que ce que j'ai à dire vous intéressera.' Ajouta-t-il en voyant son hésitation.

Bouvier se résigna et prit place à son fauteuil à nouveau. Gregory fit de même, attentif. Darcy n'était pas le genre d'homme à parler sans avoir quelque chose de vraiment intéressant à dire et aussitôt l'intérêt de chaque associé fut sur lui. Le maître de Pemberley fit quelques pas, retirant de sa poche une lettre qu'il avait reçue la veille. Il remarqua le haussement de sourcils de Gregory, la surprise de Bingley, l'espoir de Bouvier, l'air impassible de Dickens et le redressement d'épaules de Cadbury. Tous observèrent le bout de papier avec une impatience palpable. Darcy le déplia sans se faire attendre et la passa à ses associés afin qu'ils puissent la lire.

-'J'ai reçu ceci hier.' Expliqua-t-il. Le soulagement qu'il avait ressenti lorsqu'il avait lu la missive avait bien failli le faire perdre toutes convenances et il aurait fait valser la bonne – en l'effrayant certainement à un point inimaginable – s'il ne s'était pas retenu juste à temps.

-'Qu'est-ce que cela signifie?' demanda Cadbury, passant la lettre à son voisin. 'Il n'y a rien ici qui ne parle d'avoir trouvé Lesley, c'est seulement une proposition d'achat.'

-'D'une flotte, qui plus est!' s'exclama Gregory en s'étranglant presque. 'Et vous avez vu ce montant? C'est insensé!'

-'Il faut savoir lire entre les lignes, Messieurs.' Répondit Darcy. 'Ce que vous avez devant les yeux est une copie du contrat de la vente de nos trois navires.'

Silence. Tous échangèrent un regard incrédule.

-'La vente? Lesley a vendu les navires?' s'enquerra Bingley, confus.

-'Mais, Darcy, comment cela peut-il nous aider? Payer cette somme pour nos propres bateaux, c'est de la folie!'

-'Et la marchandise?' demanda Dickens, outré. 'Il n'y a aucune mention de marchandises dans ce contrat!'

-'Elles ont été vendus à part.' répondit calmement Darcy. 'Et sont maintenant en direction de l'Espagne.'

Nouveau silence. Bouvier secoua soudainement la tête, fronçant les sourcils. 'Il va falloir être plus clair, je crois que nous sommes tous dans l'incompréhension.'

-'Voyez-vous, les probabilités que Lesley se dirige vers un port Européen étaient minces. Les deux seuls choix qui se présentaient à lui étaient donc les Amériques ou les Indes. Cependant, les voyages outre-mer requièrent beaucoup plus de main d'œuvre et l'équipage n'étaient certes pas assez complet. De plus, la valeur de nos marchandises est beaucoup plus élevée de ce côté-ci de l'océan.'

Darcy fit une pause; ses associés l'écoutaient avec attention, suspendu à ses lèvres.

-'Donc le choix évidant était les Indes.' Poursuivit-il. 'Et pour passer par les Indes, il faut contourner l'Afrique. Lorsqu'ils se sont arrêtés en Côte d'Ivoire, un des navires ayant subi un dommage important, ils y sont restés presque deux mois. Cela était une période de temps considérable. Lesley a trouvé un acheteur avec lequel il a négocié les navires pour de la traite d'esclaves et qui a, par chance, rejeté les marchandises, proposant plutôt un second acheteur. Ceci est, ma foi, une faveur que nous a faites la Providence.'

-'Et en quel honneur cela jouerait-il en notre faveur?'

-'Messieurs, s'il y a bien une chose que je ne fais jamais, c'est de me lancer dans une entreprise sans m'y être préparé.' S'exclama Darcy, liant ses mains derrière son dos. 'Vous devrez me pardonner mon audace, j'ai engagé quelques hommes à votre insu afin qu'ils prennent place à bord de l'équipage. Ainsi, je m'assurais d'avoir un œil sur Lesley, mais aussi si l'origine d'une traîtrise proviendrait de l'un d'entre vous.'

-'Darcy!' s'exclama Bingley, choqué.

-'Bingley, mon ami, ne faites pas cette tête. Vous me connaissez plus que quiconque, est-ce vraiment une surprise? J'entretenais même une certaine crainte que vous ayez des doutes quant à mes habitudes de toujours prendre un grand nombre de précautions.'

-'Cela n'explique pas l'argent déboursé pour récupérer les navires et les marchandises.' Les interrompit Gregory, agacé. 'Je n'ai pas l'intention de débourser une livre de plus pour ces entreprises, Darcy.'

-'Aucun besoin. Les marchandises et les navires sont certainement déjà près de l'Espagne et les profits nous parviendrons bientôt.'

-'Encore une fois, je suis dans l'imcompréhension.' s'exclama Bouvier à nouveau, impatient.

-'Il est vrai que j'avais confiance en Lesley.' Admit Darcy, prononçant le nom de ce dernier avec dégoût. 'Mais il me fallait un plan alternatif, au cas où. Les hommes que j'ai engagé ont pris place à bord de l'équipage, ayant pour but de surveiller ce qui se tramait et, si mutinerie il y avait, agir en conséquence. Je n'aurais jamais cru que cela arriverait réellement…Mais les choses étant ce qu'elles sont, Lesley a trahi notre confiance et s'est emparé des navires avec, à bord, trois de mes hommes. Se joignant à l'opinion générale, ils ont suivis la flotte jusqu'en Afrique où ils ont malencontreusement affligé certains dommages à l'un des bateaux.'

-'Comment vous sont-ils restés fidèles, avec une occasion comme celle-ci de se faire de l'argent?' commenta Dickens, fronçant les sourcils.

-'S'il y a une chose que j'ai apprise en affaires, c'est que tout peut se régler par l'argent. Enfin bref, ils ont réussis à arrêter la flotte pour un laps de temps et m'ont aussitôt contacté pour expliquer la situation – la lettre que nous avons reçu il y a de cela quelques mois – et, bien entendu, pour augmenter le prix qu'ils souhaitaient recevoir en échange de leurs services.' Darcy ne mentionna pas les semaines où, sans nouvelles d'eux, il avait pensé avoir été floué par ces hommes aussi. Heureusement, la venue d'une autre lettre expliquant que la flotte était de nouveau en mer en direction du Cap l'avait soulagé d'un énorme poids. Il avait cependant gardé ces nouvelles pour lui-même, la lettre trahissant les plans qu'il avait soigneusement élaborés sans l'approbation de ses associés. 'L'idée n'est pas mienne, je ne peux donc pas m'en féliciter, mais je suis particulièrement satisfait de la manière dont les choses ont tournés. En plus d'obtenir la preuve d'un faux-contrat, constituant une preuve contre Lesley, il a vendu la marchandise à un de mes contacts qui s'est chargé de recharger les navires initiaux. L'acheteur des navires a été soudoyé par mes hommes…Sans l'aide de ce Mr Van Hollen, nous n'aurions pas le plaisir de voir nos problèmes se régler.'

-'Et Lesley?'

Darcy les gratifia d'un sourire satisfait. 'Il est en direction de Liverpool et ne le saura qu'en accostant d'ici quelques semaines.'

De vives exclamations s'élevèrent et il fallut un bon moment avant que le silence ne s'installe à nouveau.

-'Mon père possédait un bateau, une solide et rapide embarcation qui fait le voyage entre les Indes et l'Angleterre au moins une fois par année. Aussitôt le message reçu de la part de mon contact, j'ai chargé le capitaine, un homme en qui j'ai entièrement confiance, de se rendre immédiatement au Cap pour embarquer Lesley et prendre la direction de Liverpool. Lesley croit qu'il se rend aux Indes.'

Bingley s'appuya le dos contre sa chaise, ébahi. Bouvier avait les mains croisées contre sa bouche, mais un sourire fendait son visage maintenant. Cadbury affichait un air satisfait, riant de bon cœur alors que Dickens serrait chaudement la main de Darcy. Seul Gregory avait la mine sombre.

-'Pourquoi ce silence, Darcy?' demanda-t-il d'une voix dure. 'Pourquoi nous avoir caché quelque chose d'aussi important? Cela aurait pu nous éviter bien des inquiétudes.'

-'La responsabilité de ces fâcheux évènements reposaient entièrement sur mes épaules et il était de mon devoir d'y remédier, en solitaire s'il le fallait. Je fais difficilement confiance.'

-'Même entre associés?'

-'Gregory, réjouissez-vous plutôt d'une si bonne nouvelle!' s'écria Bingley puis, brandissant la lettre qu'il tenait dans ses mains, 'Ne voyez-vous pas qu'avec une telle preuve, poursuivre Lesley en justice sera un jeu d'enfant? Faux-papiers, vol, témoins, tout est là!'

-'Oui, mais qui paiera ce marchand d'esclaves? Et ces trois hommes? Une telle entreprise n'est pas sans prix, vous-même l'avez dit Darcy.' Pointa Gregory.

Le maître de Pemberley prit une grande inspiration. 'En effet, ce n'est pas sans prix. Mes trois hommes recevront un pourcentage des revenus de la flotte, que je prendrai directement de mes revenus. Cela n'affectera donc aucun d'entre vous, vous pouvez avoir la conscience tranquille à ce sujet. Quant à ce marchand d'esclave, son prix est encore en négociation. Il exigera certainement une forte somme afin de porter témoignage contre Lesley lors de son jugement et je ne serais pas surpris de son avidité.'

-'Qu'allons-nous faire alors?'

Darcy eut un léger rictus. 'La deuxième chose que j'ai apprise dans les affaires est d'apprendre à connaître ses ennemis autant que ses amis. J'ai quelques informations à propos de ce gentleman qui pourraient être particulièrement…douloureuses…pour sa situation. Je crois que son prix baissera nettement à ce moment.'

Gregory sembla satisfait de ces réponses et sourit, serrant fortement sa main. 'Je crois que des remerciements sont de mises alors.'

-'Nul besoin.' L'assura Darcy en inclinant légèrement la tête. 'Comme j'ai dit, c'était mon devoir. Nous pouvons donc remettre nos industries en mode production et ainsi planifier le prochain voyage.'

Après un moment qui lui parut une éternité, la réunion se termina et Darcy prit congé en grimpant à bord de sa diligence. Lizzie devait être à la maison à présent, ayant passé la nuit précédente chez Jane, et il était impatient de la retrouver.

La diligence fit son chemin entre les rues parfois étroites parfois larges de Londres, attirant des regards curieux sur son passage. Darcy observa le monde urbain par la fenêtre, ses doigts pianotant sur son haut-de-forme. Légèrement agacé par la lenteur de son transport, il se changea les idées en observant la population qui s'affairait sur les trottoirs, apercevant ci et là nombreux marchés et vendeurs ambulants. Depuis qu'ils avaient quitté Pemberley deux semaines plus tôt, Lizzie et lui n'avait presque pas eu une minute à eux. Ils s'étaient rapidement installés dans leur maison de ville, répondant aux nombreuses visites avec courtoisie et payant leur respect de la même manière. Sa femme n'étant pas accoutumée aux usages de la Saison, Darcy avait entretenu une certaine crainte qu'elle n'y trouve point son bonheur. À son grand soulagement, l'excitation d'autant de nouveautés et d'activités l'enchantait et elle s'adapta rapidement au rythme de la ville.

De la savoir heureuse dans ce nouveau monde le rassurait. Darcy avait eu vent des commérages qui se faisaient à leur sujet et bien que la plupart des rumeurs fussent dirigées vers un sujet moins agréable, soit l'immense avantage que Lizzie avait obtenu en l'épousant, il eut aussi conscience de l'impact de sa venue, ainsi que celle de Jane, dans la haute société. Charmée par la douceur de la nouvelle Mrs Bingley et par la vivacité d'Elizabeth, leur intégration ne fut pas aussi difficile que Darcy l'aurait cru. Cependant, si cela était dû au respect que les gens lui portaient ou par une véritable appréciation des deux jeunes femmes, il ne pouvait le dire.

La diligence s'engagea sur une rue pavée où s'enlignaient de grandes maisons Georgiennes. Bien que toutes semblables – la brique pâle ou rouge, les corniches élégantes en stuc, les fenêtres droites et rectangulaires, les grandes portes d'entrées aux heurtoirs en or – Darcy n'eut aucun mal à repérer sa propriété. Contrairement aux autres maisons, la sienne ne présentait pas de piliers néoclassiques que ses voisins chérissaient tant. De plus, plutôt que d'avoir sa façade complètement droite, le troisième étage comportait un léger renflement de forme hexagonale là où se trouvait son bureau. La lumière y était idéale le matin et il appréciait cette particularité qu'il avait lui-même ajoutée lorsqu'il avait acheté la demeure quelques années plus tôt. Contrairement à Pemberley, sa maison dans le Kensington Square ne portait pas la marque distinctive d'Anne Darcy, ni même de Mr Darcy senior. Darcy avait porté une attention méticuleuse à chaque détail, donnant à l'endroit une allure beaucoup plus dénudée et propre à son style que sa propriété du Derbyshire. Elizabeth s'était déclarée satisfaite de l'endroit, mais avait tout de même proposé d'ajouter une touche un peu plus…féminine.

La diligence s'arrêta avec un petit coup vers l'avant et Darcy n'attendit pas que le valet ouvre la portière pour en sortir. Aussitôt, son regard fut attiré par du mouvement à la troisième fenêtre du deuxième étage et il vit Elizabeth qui l'observait avec un sourire en coin. Il répondit à son regard en touchant légèrement son chapeau. Si ses voisins n'avaient pas été en vue, il aurait monté les marches deux par deux pour aller la rejoindre dans le petit salon. Prenant son mal en patience, il déposa haut-de-forme et gants dans les mains du butler. Il se dirigea ensuite vers les escaliers de marbre blanc, ses talons résonnant sur la pierre froide avec un bruit sec. Il atteignit le deuxième étage sans peine, suivant le long tapis perse jusqu'à la quatrième porte sur sa droite. Il frappa trois fois avant d'entrer dans la pièce.

Comme à chaque fois où il la voyait, il ne put s'empêcher de sourire de satisfaction et de fierté. Elizabeth, dans toute sa splendeur, était assisse sur le banc se trouvant sous la fenêtre, le visage éclairée par la lumière du jour. Les rayons du soleil donnait une teinte dorée à ses cheveux, les transformant de brun sombre à chocolat, et illuminait sa complexion pâle. La robe de jour qu'elle portait, d'un vert olive surpiqué de voile blanche au niveau de l'encolure, s'agençait parfaitement à la couleur de ses yeux. Seule une délicate croix et chaîne en or décorait son cou.

Si belle…

Non. Ravissante.

Et elle était sienne.

Darcy s'avança vers elle, les mains derrière le dos. Dieu seul savait à quel point il avait envie de l'attirer à elle, là, malgré les regards des domestiques!

-'Avez-vous fait bonne route, Mr Darcy?' s'enquerra Lizzie d'une voix faussement désinvolte, se concentrant à nouveau sur le travail de broderie qu'elle effectuait.

-'Très bien, merci.'

-'Souhaitez-vous une tasse de thé?' demanda-t-elle en haussant un sourcil, lançant un tout autre message.

Il hésita quelques secondes, jaugeant la situation. Sa soif était grande, mais l'envie de se retrouver seul avec sa femme pour une durée de temps illimitée l'emporta. 'Non, merci. Cela sera tout, Mrs Grant.'

La domestique se retira silencieusement, refermant la porte derrière elle. Darcy reporta alors son attention vers Lizzie, sa Lizzie, si charmante avec ses airs de malice, si délicieusement espiègle. Il remarqua les courbes gracieuses de sa poitrine alors qu'elle se penchait sur le travail de son aiguille et le galbe de ses seins alors qu'elle inspirait profondément. Oh, elle l'ignorait superbement à présent... mais Darcy savait qu'elle était consciente du regard qu'il posait sur elle. Ses joues, légèrement rouge, trahissait ses pensées.

-'Comment se portait votre sœur?' demanda-t-il poliment, s'obligeant à ne pas s'agenouiller à ses pieds pour l'étreindre avec force. Il n'allait certainement pas céder à démontrer son d'affection face à son petit jeu d'indifférence.

-'Laquelle, Monsieur?'

-'La seule qui se trouve à Londres présentement, bien sûr.'

Lizzie lui fit un sourire mielleux. 'Jane se porte à merveille, malgré les nombreuses absences de son mari pour affaires. Elle se sent bien seule.'

Darcy haussa un sourcil. 'Et vous, Mrs Darcy? Ne vous sentez-vous pas seule?'

-'Pas le moins du monde.'

-'Vous m'en voyiez ravi. Votre mari est certainement beaucoup attentionné que votre beau-frère alors.'

Elizabeth prit un air surpris. 'Mari? Ciel! J'oubliais que j'étais mariée!'

Darcy eut un petit rire, observant l'air moqueur de sa femme. 'Vous m'avez manqué, Lizzie.' Lui dit-il doucement en lui présentant sa main. Elle alla à lui sans hésitation et il l'attira contre son torse, entourant ses bras autour de sa taille. Darcy ne put s'empêcher d'inspirer profondément l'odeur de ses cheveux. Certains instincts s'éveillèrent vivement en lui, qu'il réprima avec force. Quel genre d'homme serait-il s'il n'était pas capable d'attendre la nuit tombée et l'intimité de la chambre à coucher pour satisfaire ses désirs? La beauté d'Élizabeth était certes une très grande tentation, mais la nuit n'était pas loin. Et il avait encore à faire avant de passer à table.

-'Vous semblez bien heureux, Will.' Murmura-t-elle dans un soupir alors qu'il caressait tendrement la base de sa nuque.

-'Hmm. Possible.'

Elizabeth leva la tête vers lui, l'air inquisiteur. 'Puis-je savoir ce qui vous fait sourire ainsi?' Puis, ses yeux s'éclairant soudainement: 'Vous avez des nouvelles?'

-'Disons que d'ici quelques semaines, ma femme n'aura plus jamais à se plaindre de mon humeur exécrable et de mes absences constantes.'

-'Je suis certaine que vous trouverez autre chose dont je pourrai me plaindre.'

-'Fort probable, en effet. Du moins, toute cette histoire sera du passé.'

Il lui expliqua alors les nouvelles qu'il avait reçues, obtenant de son épouse un regard désapprobateur lorsqu'il aborda le sujet des hommes qu'il avait engagé à l'insu de tous...même d'elle. Il se sentait légèrement coupable de ne pas l'avoir mis en confidence, surtout vu l'immense soulagement que cela lui apportait lorsqu'il se confiait à elle, mais l'importance de garder cette entreprise secrète avait été primordiale. Son choix avait été pour le mieux, il en était convaincu. Elle ne sembla pas trop lui en vouloir sur ce point, mais son incapacité à lui soutirer une promesse de ne plus recommencer apporta un nuage sombre dans son humeur. Heureusement, le temps qu'ils avaient passé loin l'un de l'autre pansa l'orgueil de son épouse avec rapidité et c'est avec une grande anticipation que les époux attendirent la fin de la soirée pour se retirer dans leur chambre.

J'espère que l'histoire des bateaux était assez claire, j'ai essayé de rester réaliste dans la notion du temps, mais n'étant pas une spécialiste, j'espère que vous serez indulgent! Qu'avez-vous pensé du point de vue de Darcy? J'ai essayé de le faire différent de Lizzie, plus terre à terre, plus observateur, plus logique.

Je sais que la plupart d'entre vous veulent plus de Lizzie/Darcy ensemble et croyez-moi je fais mon possible! Maintenant que l'histoire de la flotte est presque réglée, ça s'en vient. Soyez patientes, mesdames : ) Toute chose en son temps !

Alors voilà ! Je promets que le prochain chapitre ne mettra pas autant de temps à être publié : ) Reviews, plz! Ça me fait toujours plaisir et ça agit comme un carburant sur ma productivité!