Chapitre 15
Les caprices de Mrs Bennett
(-*-)
Elizabeth n'arrivait pas à rester en place. Elle avait beau se raisonner, se forcer à rester calme, rien n'y faisait. Ses jambes fourmillaient d'impatience, aucune position ne lui semblait confortable et ses pensées se bousculaient douloureusement dans sa tête. Jane! Sa Jane! C'était impossible, la vie ne pouvait être cruelle à ce point!
En temps normal, Lizzie aurait pris plaisir à regarder la nature défiler devant ses yeux. Aujourd'hui, alors que la diligence les menait à Netherfields, elle était si bouleversée qu'elle était incapable de profiter du paysage. Ils avaient passé les frontières du Hertfordshire depuis la veille et pas une seule fois s'était-elle perdue dans la contemplation des terres de son enfance. Cela faisait presqu'un an qu'elle n'était pas revenu et elle aurait dû ressentir un pincement au cœur, submergée par la nostalgie et les souvenirs. Cependant, elle ne ressentait rien de tel. Anxieuse jusqu'à en être nauséeuse, il n'y avait pas de place dans le cœur d'Elizabeth pour autre chose que son inquiétude. Les deux derniers jours avaient été pénibles, insupportables même, et il lui tardait d'arriver à destination. Deux jours! En deux jours, il pouvait se passer n'importe quoi. En deux jours, le monde entier avait le temps de changer. Peut-être arriveraient-ils trop tard? Peut-être Jane était-elle mourante, accablée de chagrin? Peut-être que…
-'Lizzie, calmez-vous. Rien ne dit que tout ne va pas pour le mieux.' Tenta de la rassurer Darcy, dont la voix trahissait légèrement sa fatigue. Les nuits précédentes avaient été aussi éprouvantes pour lui que pour sa femme pour la simple raison que cette dernière, dans son insomnie, s'était tournée et retournée dans le lit sans répit, l'empêchant par le fait même de bien dormir.
Elizabeth sentit la main de son époux se poser sur les siennes afin de les empêcher d'abîmer encore plus la lettre cent fois lue qu'elle avait reçue de sa mère. 'Avec un message comme celui-là, j'ai l'impression que je dois m'attendre au pire.' Répondit-elle dans un soupir, quelque peu consolée par le contact.
Darcy eut une moue désapprobatrice. 'Votre mère a peut-être légèrement tendance à exagérer par moment…'
Lizzie dégagea ses mains brusquement. 'Dites tout de suite que c'est un ramassis de mensonges! Ma mère n'est peut-être pas parfaite, mais elle n'oserait jamais mentir sur un tel sujet!'
-'Ce n'est pas ce que –'
-'Ce que vous avez voulu dire est clair comme du cristal.' coupa sèchement Elizabeth en se tournant obstinément vers la fenêtre.
Darcy soupira, mais n'ajouta rien. Depuis qu'ils avaient quittés Pemberley en coup de vent, le couple n'avait pas pu échanger une seule conversation sans qu'elle ne tourne au vinaigre. Elizabeth était tellement anxieuse que toutes contrariétés semblaient bien pires qu'elles ne l'étaient vraiment et il était impossible de la raisonner. Maintenant qu'ils approchaient de Netherfields c'était tout comme un ouragan s'était déclenché en elle.
-'Mrs Darcy?' La voix d'Abigaëlle lui parvint du haut de la diligence. 'Les chevaux sont fatigués, peut-être devrions-nous les changer à Meryton? Nous aurions dû le faire il y a des heures déjà.'
-'Et perdre du temps? Non. Continuez. Il ne reste que quelques miles, il n'est pas question que l'on s'arrête.'
Elizabeth remarqua le regard de côté que lui jeta son mari et ignora le pincement de ses lèvres, signe de sa désapprobation. Comment pouvaient-ils tous penser aux chevaux alors que Jane était si mal en point? Ne comprenaient-ils pas qu'elle devait se rendre à son chevet le plus vite possible, coûte que coûte? Et comment Darcy pouvait-il être si calme alors que son meilleur ami risquait de perdre les deux êtres les plus importants de sa vie? N'avait-il donc aucune compassion?
La vue de Netherfields serra le cœur d'Elizabeth si fort que son souffle en fut coupé et de petites étoiles apparurent devant ses yeux. La diligence n'avançait pas assez vite à son goût et elle se tint sur le bout de son siège, prête à bondir, essayant tant bien que mal de forcer l'air dans ses poumons. Lorsqu'ils furent enfin devant les escaliers, Lizzie n'attendit même pas que le cocher ouvre la portière et s'élança vers les marches, qu'elle monta à une vitesse peu digne d'une dame. Elle n'osa pas pousser son impolitesse jusqu'à entrer sans être annoncée et elle prit son mal en patience alors que le valet prenait une éternité à venir ouvrir la porte. Lorsqu'elle fut dans le vestibule, les plaintes aigues de sa mère lui parvinrent aux oreilles et le monde se mit à tourner. Elle arrivait trop tard. C'était trop tard!
Elizabeth jeta presque son chapeau, ses gants et son manteau sur le domestique qui se présenta et se précipita vers le premier étage, paniquée. Elle suivit les bruits jusqu'à la troisième porte et l'ouvrit à la volée; sa mère, allongée dans le lit d'invité, pleurait dans son mouchoir. Lorsqu'elle vit sa seconde fille débouler dans la pièce, ses cris devinrent presque hystériques.
-'Oh, Lizzie! Lizzie!'
-'Mère! Que se passe-t-il? Où est Jane?'
-'Oh, que va-t-elle devenir? Si fragile, si douce! Que va-t-elle devenir!'
-'Mère! Dites-moi!' s'impatienta Elizabeth.
-'Oh, oh!'
Lizzie abandonna Mrs Bennett brusquement. Elle ne pouvait pas rester à l'entendre se plaindre alors que Jane était certainement tout près. Elle devait trouver sa sœur, peu importe l'incivilité qu'impliquait ouvrir toutes les portes de la maison. Heureusement, elle n'eut pas à recourir à l'impolitesse car Bingley apparut à l'autre bout du couloir avant même que sa main se pose sur la première poignée de porte.
-'Charles!'
-'Elizabeth! Et bien, c'est toute une surprise! Mais que faites-vous- '
-'Comment va Jane? Je peux la voir?'
Sans prendre le temps d'attendre la réponse, elle poussa la porte de la chambre. Étendue sur son lit, Jane regardait par la fenêtre, le visage impassible. Ses yeux s'agrandirent sous l'effet de la surprise lorsque Lizzie se précipita à ses côtés et l'étreignit avec force.
-'Tu en en vie!' murmura-t-elle passionnément, tellement soulagée que des larmes de joie lui brûlèrent les yeux. 'Oh, Jane, j'ai eu si peur! Est-ce que tu vas bien?'
-'O-oui, tout va bien.' Répondit Jane, confuse.
-'Et le bébé?'
Les mains de Jane vinrent automatiquement contre la protubérance de son ventre, le caressant avec tendresse. 'En pleine forme.'
Comme si tout le stress des derniers jours s'affaissait sur elle soudainement, Elizabeth sentit ses jambes fléchir; elle se laissa choir sur la chaise près du lit, tremblante de la tête aux pieds. 'Oh, Jane, je me suis fait un sang d'encre!' Elle prit une grande inspiration et, lorsqu'elle fut certaine que son cœur avait retrouvé un rythme plus normal, ajouta : 'Que s'est-il passé? Raconte-moi.'
Se redressant un peu dans le lit, sa sœur eut soudainement une expression très étrange sur le visage. 'Lizzie…ne me dis pas que tu as fait tout ce chemin seulement à cause d'une petite chute?'
-'Une petite chute?'
-'Je suis tombé dans les escaliers l'autre jour.'
-'C'est que ce Mère m'a écrit et elle –'
-'Mère t'a écrit?' l'interrompit Jane, stupéfaite.
-'Et bien, oui. Et je suis venue dès que j'ai pu. Elle me disait que le médecin craignait pour vos vies, qu'elles ne tenaient qu'à un fil et que…Jane? Qu'est-ce qui ne va pas?'
Jane eut l'air si désolé qu'Elizabeth en fut aussitôt alarmée. Qu'est-ce que tout cela voulait dire? Elle devait se l'avouer, sa sœur ne semblait pas sur le point de mourir. Elle semblait fatiguée et pâle, mais rien qui ne semblait hors de l'ordinaire vu son état.
-'Je lui avais dit de ne pas t'écrire, Lizzie, je ne voulais pas t'inquiéter pour rien. Ce n'était que deux petites marches, j'ai seulement perdu pied. Charles a fait tout un plat de l'histoire et a insisté pour que le médecin me voit, peu importe mes protestations. Le Dr Calvert m'a conseillé de rester alité pendant quelques jours, pour être sûr, et j'obéis car je sais que ça rassure Charles. Mais je vais parfaitement bien, Lizzie, je pourrai même me lever dès demain.'
-'Mais…et Mère? Elle pleure comme une madeleine!'
Jane secoua la tête. 'Elle est comme cela depuis deux jours. Rien ne peut la consoler. Elle était présente lorsque cela s'est passé et elle s'est évanouit aussitôt; ses nerfs sont trop fragiles. Nous la gardons ici jusqu'à ce qu'elle aille mieux. J'ai beau lui envoyer le message que tout va bien, elle ne veut rien entendre. Elle croit que Charles ne lui dit cela que pour l'épargner et je ne peux me lever pour aller la voir et Mère est incapable de quitter son lit. C'est un grand malentendu.'
Un silence s'installa. Les mots de Jane tombèrent sur Elizabeth comme un pichet d'eau glacée. Une soudaine rage l'enflamma et elle se leva tranquillement. 'Tu m'excuseras un instant.'
Elle ignora les supplications de sa sœur de ne pas être trop dure avec leur mère et Elizabeth rebroussa chemin, pénétrant à nouveau dans la chambre de Mrs Bennett. Lorsqu'elle l'a vit, cette dernière leva des yeux ronds d'inquiétudes vers elle.
-'Ne m'épargne pas, Lizzie, dis-moi la vérité. C'est grave, n'est-ce pas? Oh! Je le savais ! Oh! Oh!'
Elizabeth ferma la porte. Elle s'approcha ensuite du lit, dangereusement calme. 'Savez-vous combien de temps il faut pour parcourir la distance entre Pemberley et Netherfields?'
Mrs Bennett éclata en sanglot. 'Comment peux-tu être aussi sans cœur, Lizzie! Parler de distance alors que ta sœur est sur le point de mourir!'
Elizabeth ferma les yeux un moment alors que les gémissements perçants de sa matriarche résonnaient désagréablement à ses oreilles. 'Jane ne va pas mourir. Pourriez-vous cesser de geindre, Mère, avant d'importuner toutes les personnes présentes dans cette maison?'
-'Lizzie!' Mrs Bennett répondit d'un ton cassant. 'Je ne t'ai pas élevé comme ça! Ne vois-tu pas combien je souffre? N'as-tu pas pitié de ta pauvre mère, que tu n'as pas vue depuis des mois?'
-'J'ai passé les deux derniers jours à croire que ma sœur et son enfant allait mourir alors vous m'excuserez si mes pensées ne sont pas dirigées vers vous.'
-'Si Jane va si bien, tu devrais t'occuper un peu de celle qui t'a mise au monde! Tes sœurs ne se font pas prier, elles savent que ma santé est fragile et qu'il ne faut pas m'énerver! Seigneur, qu'ai-je fait pour mériter une enfant si impolie et ingrate!'
-'Elles sont ici? Même Lydia?'
Soudainement, tout fut clair. Lizzie fut si étonnée de sa découverte qu'elle éclata d'un bref rire, outrée de l'audace de cette femme qui, maintenant, la regardait comme si elle avait perdu la tête.
-'Il n'y pas quoi rire, ma fille, et si tu vivais l'enfer que je vis tu n'aurais pas ce comportement déplorable avec moi. Depuis que tu as marié ce Mr Darcy, tu n'es plus la même. Ma fille n'aurait jamais osé rire au visage de sa mère qui est en train de souffrir le martyr!'
Elizabeth roula les yeux. 'Vous ne souffrez pas plus le martyr que Jane est en train de mourir, Mère, et je vous prierais de rester respectueuse envers mon époux.'
-'Ton époux, ha!' s'exclama Mrs Bennett d'un ton suffisant. 'C'est une chance que sa fortune s'élève à dix milles livres par an car je n'aurais jamais, jamais, accepté qu'il soit mon gendre. C'est un homme détestable et hautain.'
Lizzie s'efforça de rester calme, mais le stress des deux derniers jours, son manque de sommeil et son outrage était tel qu'elle dû employer toute sa volonté pour ne pas se mettre à crier. 'William n'est ni détestable, ni hautain, et peu m'importe sa fortune. Je me serais mariée avec lui même s'il n'avait été qu'un vulgaire paysan. Et la prochaine fois que vous voulez que je vienne vous rendre visite, plutôt que de m'envoyer une lettre m'annonçant que ma sœur est sur le point de mourir et que la vie de mon futur neveu ou nièce est en danger, écrivez noir sur blanc que vous voulez que me voir!'
-'Lizzie! Surveille ce ton! Oh, ma tête! Vois ce que tu as fait, maintenant j'ai la migraine! Oh!'
Elizabeth allait répondre tout bonnement qu'elle s'en fichait bien lorsqu'on cogna à la porte. Abigaëlle fit son entrée, effectuant une révérence bien basse.
-'J'ai un message à transmettre à Mrs Darcy de la part Mrs Bingley. Elle vous demande de venir dès que possible.'
-'Oh! Ma fille va mourir! Oh! Je sens que je vais m'évanouir! Mes sels! Vite, mes sels!'
Alors qu'une suivante, qui était resté silencieusement dans un coin, se précipita vers elle, Abigaëlle murmura pour elle-même : 'Ciel, une vraie banshee. Ce n'est pas des sels qu'il lui faut, mais une bonne claque.'
Elizabeth tourna un regard étonné vers elle et sa suivante rougit jusqu'à la racine des cheveux. 'Je suis désolée, Mrs Darcy!' s'empressa-t-elle de s'excuser, confuse. 'Ce n'était pas dans mon intention d'exprimer cette pensée à voir haute, elle était réservée à ma tête seulement.'
Sa maîtresse se contenta de sourire malicieusement. 'Ne le soyez pas, je crains que vous n'ayez raison. Une bonne claque lui remettrait certainement les idées en place.'
Les deux femmes essayèrent tant bien que mal de cacher leur rire alors que Mrs Bennett poursuivait ses lamentations sans négliger les « Oh! » d'un ton souffrant et les « Ah! » dramatiques.
-'Mère, s'il-vous-plaît.' L'intima Lizzie au bout d'un moment. 'Vous allez faire un spectacle de vous-même.'
-'Comment peux-tu te soucier de ce que les gens penseront alors que je suis en train de mourir de chagrin!'
-'Vous n'allez pas mourir. Jane est en parfaite santé et vous le savez très bien. Je suis ici maintenant, que voulez-vous de plus?'
Mrs Bennett eut l'air agacé. 'Oh, petite sotte, ne sois pas si égoïste!' Puis, jetant un coup d'œil vers la porte, elle maugréa : 'Faut-il que je hurle pour que l'on me considère?'
Comme si ses paroles avaient été entendues, dix secondes n'étaient pas passées que Marie, Kitty et Lydia pénétraient dans la chambre.
-'Oh! Je meurs! Je meurs!' reprit Mrs Bennett en portant une main à son front.
-'Ça recommence.' Commenta Lydia sous son souffle.
-'Souhaitez-vous quelque chose à boire, Mère?' demanda Marie en s'approchant d'elle.
-'Oh! Oh!'
-'Mais faites quelque chose, elle est en pleine crise.'
-'Crise d'hystérie, oui.'
-'Elle se surpasse, aujourd'hui.'
-'Lydia! Kitty! Faites quelque chose!'
-'Oh, tais-toi, Marie. Mère va très bien. Laisse lui de l'air, ça l'aidera.'
-'Oh! Oh!'
-'Kitty, tu ne sais pas qui j'ai vu hier? Le Colonel Forster et sa femme! Harriet est monstrueuse, je ne l'avais même pas reconnu. Voilà plus d'un an qu'elle a eu son bébé et elle est toujours aussi grosse.'
-'Que font-ils ici?'
-'Mère! Voici vos sels! Voici de l'eau!'
-'Ils sont en visite chez je-ne-sais-plus qui.'
-'Oh! Oh!'
-'Tu crois qu'ils passeront par Longbourn?'
-'Je ne sais pas, peut-être. Si mère peut se remettre de sa crise, nous aurions une chance de les recevoir. Peut-être que Père ne serait pas contre l'idée que nous les invitions tout de même.'
-'Lydia! Je t'interdis d'inviter le Colonel Forster et sa femme sans ma présence! Oh! Oh!'
Elizabeth avait le tournis et elle dû s'accrocher au dossier d'une chaise pour ne pas tomber. Elle n'arrivait plus à distinguer les voix de ses sœurs tant elles parlaient toutes en même temps, chacune essayant de s'entendre par-dessus les cris de Mrs Bennett. La pièce était un chaos de paroles aigues et cette cacophonie était plus que Lizzie pouvait le supporter. Quel était ce revirement de situation? À peine une demie heure avant elle craignait pour la vie de sa sœur et de son enfant et maintenant elle se retrouvait au milieu d'une guerre verbale qui bourdonnait à ses oreilles et lui martelaient la tête. Il n'y avait pas de doute, elle avait la migraine.
Alors qu'Elizabeth était décidée à quitter la pièce pour échapper à cet enfer, Jane entra vêtue de sa robe de chambre, l'expression troublée.
-'Jane!' s'exclama Mrs Bennett en voyant sa fille aînée. 'Oh, mon enfant! Mes filles! Toutes mes filles sont présentes!'
-'…et je lui ai dit : « tu ne peux pas porter cette couleur, tu es trop pâle! »…'
-'Mère? Voulez-vous que je remonte votre cousin?'
-'Que se passe-t-il? Je vous ai entendu de ma chambre et je ne pouvais pas…'
-'…et c'est sans parler son problème de jeu et d'alcool…'
-'Oh, Jane! Je suis si heureuse de te savoir en vie!'
-'Fermez la fenêtre, Mère risque de prendre froid!'
-'…beaucoup trop de jambon froid et de pâtés de campagne…'
-'…n'avais-tu pas dit qu'elle était rentré au couvent?...'
-'…et la petite Edwina aura finalement son cousin ou sa cousine pour jouer avec elle!...'
-'…Et je lui ai dit que c'était impossible, que j'étais trop occupée…'
-'Je vais aller chercher une couverture supplémentaire.'
-'…cette petite garce a osé-'
-'Lydia!'
-'Quoi? Mère, elle est pire que pire.'
-'…Devrais-je faire la lecture? Il n'y a pas de piano dans cette pièce….
-'Il n'en ai pas question!'
-'Autant mieux mourir.'
-'Les filles! Ça suffit.'
-'Jane, tu devrais retourner te coucher.'
-'Qu'est-ce que je disais?'
-'Les lapins.'
-'Ah oui.'
-'Non! Viens près de moi, Jane, assied toi.'
-'Mère, elle devrait vraiment-'
-'Chut! Cesse de faire ta rabajoie, Lizzie, et profites du moment où nous sommes toutes ensembles!'
-'…et ça ne m'a empêché de lui dire, carrément, que….'
-'…Jane, Jane, tu es si pâle! Veux-tu manger?...'
-'….devrais-je sonner?...
-'…Lizzie?...'
-'…que s'est-il passé ensuite?...
-'…Marie, ne touche pas à cette Bible!...'
-'…et il y avait du bruit, au fond du couloir…'
-'…Jane, il faut dire à Charles que la pièce est beaucoup trop sombre pendant l'après-midi.'
-'…parfaitement symétrique, avec des plumes d'autruche…'
-'…Mère, j'insiste, tout va pour le mieux…'
-'…Qui sait faire du feu?...'
-'…Et si on demandait des biscuits?...'
-'...Lizzie?'
-'…et c'était tout juste si on ne voyait pas son…'
Les cris hystériques eurent raisons d'elle. Elle n'en pouvait plus. Elle devait quitter la pièce avant de devenir folle. Elizabeth tituba jusqu'à la porte, qu'elle ouvrit à la volée, et sortit en la claquant derrière elle. Les voix se turent, puis des murmures empressés suivirent, mais Lizzie ne les entendit pas, pressant le pas pour mettre le plus de distance entre sa famille et elle-même. Elle avait besoin d'air. Elle avait besoin d'espace. Elle avait besoin de tout sauf de se trouver à cet endroit présentement.
Elle dévala les escaliers, trébuchant presque. Elle n'attendit pas que le domestique ouvre la porte et se précipita à l'extérieur, ses pieds la dirigeant machinalement vers la courbe de la route où, à l'abri des regards, elle serait enfin en paix. Là, et seulement là, permit-elle à sa frustration d'exploser.
Elle poussa un cri de rage alors que ses mains empoignèrent une branche et la fracassa contre le tronc d'un arbre. Clac! Clac! Clac! Clac!
Quelle honte! Comment sa mère pouvait-elle avoir agi ainsi? Comment ses sœurs pouvaient-elles être si idiotes? Pourquoi Jane était-elle si compréhensive? Elizabeth n'arrivait pas à comprendre, elle ne pouvait pas accepter que sa propre famille soit si…si….
CLAC!
Ses bras lui faisaient mal maintenant. Ses mains l'élançaient et elle laissa tomber la branche cassée, appuyant son dos contre l'arbre. Sa respiration était si saccadée et son corset si serré qu'elle n'arrivait pas à respirer. Elle devait se calmer. Elle devait reprendre contrôle d'elle-même. Si elle s'exposait plus longuement à ce genre de comportement, elle fera honte à son mari. Ciel! Darcy. Oh, Darcy allait être furieux! Quelle scène venait-elle juste de faire, en se sauvant ainsi, sans même son chapeau ou sa paire de gants?
-'Quelle idiote je suis!' murmura-t-elle rageusement, assenant un coup de poing contre l'écorce. 'Incapable de me comporter comme une dame! Il faut toujours que j'agisse en sauvage! Je suis bête, bête, bête!'
Quelqu'un s'éclaircit la gorge et Lizzie leva brusquement la tête.
-'Et bien, en voilà des manières.'
Elle se sentit rougir. Avait-il été témoin de son excentricité? 'Père?'
-'T'attendais-tu à quelqu'un d'autre, Lizzie?'
-'Je…Je ne m'attendais pas à voir quelqu'un, pour être franche. Sinon, j'aurais…je ne me serais pas…' balbutia-t-elle maladroitement.
Mr Bennet éclata de rire. Puis il vint près d'elle, posant ses deux mains sur ses bras, et l'embrassa sur le front. 'Cela me fait plaisir de te voir, ma fille. Je suis heureux de voir que le mariage n'a en rien altéré à ta personnalité.'
-'Oh, Père, je vous en prie, ne vous moquez pas de moi. Vous ne pouvez savoir comme j'ai honte!'
Mr Bennett prit sa main et la posa au creux de son coude. Il la pressa doucement pour qu'ils se mettent en marche sur le chemin de terre.
-'J'aurais aimé te proposer de nous enfuir à Longbourn, loin de tout ce cirque, mais je crains que ni vous ni moi ne pouvons échapper à notre destin.'
Elizabeth leva un sourcil. 'Qu'avez-vous donc à affronter?'
-'Ma présence inévitable, bien sûr. Je suis ici depuis que Mrs Bennett a décidé de faire son petit numéro et je ne peux échapper aux longues heures d'attentes avant que sa santé s'améliore brusquement. D'ailleurs, comment va-t-elle?'
Lizzie poussa un soupir d'exaspération. 'À son meilleur, je le crains.'
-'Oui, comme mon ouïe en a été témoin tout à l'heure.'
-'Père, pourquoi n'avez-vous pas tenté de lui dire que Jane allait bien?'
Mr Bennett haussa les sourcils. 'Aussi bien parler à un mur! Une personne n'entend parfois que ce qu'elle veut entendre et je crains que le petit drame de cet incident ait trop excité ses nerfs fragiles et qu'elle ne se soit un peu emporté.'
-'Un peu? La lettre que j'ai reçue était si drastique! Je ne me rappelle pas avoir connu deux jours plus angoissants que ceux-ci. Oh, et l'enfer que j'ai fait vivre à William!'
Son père se tourna vers elle, légèrement surpris, mais ne se prononça pas sur l'utilisation d'un terme si intime. Il avait toujours appelé sa femme « Mrs Bennett » et non par son prénom, et c'est avec un certain soulagement qu'il eut la confirmation que sa fille préférée avait réellement de l'affection pour son mari.
-'Toutes ces heures passées à croire que la vie de Jane et son enfant ne tenait qu'à un fil!' poursuivit Elizabeth, contrariée. 'Comment Mère a-t-elle pu me faire une chose pareille?'
-'Je suis désolée de ne pas avoir pu l'en empêcher, Lizzie,' Répondit Mr Bennet, sincère. 'Je n'ai appris ta venue qu'aujourd'hui même. Quant à ta question, je crois que Mrs Bennett sous-estime grandement l'affection que tu as pour ta sœur. La solitude et l'ennui l'ont aveuglé, et bon, ce ne sera pas la première fois qu'elle n'utilisera pas son bon sens. En fait, je ne crois pas avoir été témoin d'une décision intelligente de sa part depuis vingt-cinq ans.'
-'Vingt-cinq ans? Père, ce n'est pas convenable de parler ainsi de sa propre femme.'
-'Ce n'est pas ma faute si la seule bonne décision que ta mère ait prise ait été de m'épouser.' Plaisanta-t-il. 'Oh, Lizzie, après vingt-cinq ans de vie commune, peut-être en viendras-tu à comprendre mon point de vue.'
-'Je ne l'espère pas!'
-'Je ne te le souhaite pas non plus.' Répliqua Mr Bennett, très sérieux tout à coup. 'J'entretiens l'espoir de te voir toujours heureuse, ma chère fille, mais je connais ton caractère et je sais que la position que tu détiens maintenant est loin d'être compatible avec ta personnalité. Tu n'as pas choisi un chemin facile, Lizzie, et je crains parfois pour ton bonheur.'
Elizabeth resta stupéfaite de cette confidence. 'Craindre pour mon bonheur? Père, il ne faut pas. Je vous assure que tout ira bien.'
-'Pour le meilleur et pour le pire? Les gens changent, Lizzie, et souvent l'amour s'éteint comme un feu que l'on n'entretient pas. En fait, c'est exactement cela. L'amour ne suffit pas, il a besoin d'être entretenu, années après années. Il faut du courage, de la patience, de la persévérance, de l'entêtement…Je n'ai jamais eu ces qualités, fille, et c'est sûrement la raison pour laquelle j'ai perdu Mrs Bennett si rapidement. Si j'avais seulement entretenu notre flamme, peut-être aurions-nous pu être heureux, ensemble.'
Elizabeth ne savait plus quoi dire. C'était la première fois que son père s'adressait à elle ainsi et cela la déstabilisa. Elle avait toujours su que ses parents n'étaient pas un couple très attaché l'un à l'autre, mais de savoir que l'amour avait été la base de leur union ne manqua pas de la surprendre. 'De l'entêtement, j'en ai.' Répondit-elle au bout d'un moment, plus pour se rassurer elle-même qu'autre chose. 'De la persévérance, de la patiente, du courage…peut-être aurais-je le temps de les apprendre au fil des années.'
Mr Bennett tapota doucement sa main. 'Mr Darcy et toi avez tout ce qu'il faut pour être heureux jusqu'à la fin de vos jours. Il suffit que tu contrôles ce caractère bien trempé et que ton mari se décoince un peu, et je crois que vous aurez la formule magique.'
Elizabeth haussa les sourcils. Mr Bennett ne manqua pas de le remarquer et ajouta : 'Oh, je ne m'y connais peut-être pas beaucoup en passion, depuis le temps, mais je suis un homme et je sais en reconnaître les symptômes. Derrière ses airs sérieux se cachent des braises qu'il tente désespérément de ne pas laisser s'enflammer. Et, sans même t'en rendre compte, c'est tout comme si tu soufflais sur ces braises. Imagine un peu la torture que doit vivre l'homme.'
Un sourire amusé était accroché à ses lèvres. Lizzie, les joues rouges, le réprimanda. 'Père, ne dites pas de telles choses. Et si on vous entendait?'
-'Il n'y a personne ici, je ne crains donc pas des oreilles indiscrètes.'
-'De toute façon, comment pouvez-vous affirmer cela? Vous ne nous avez pas vu depuis le mariage.'
-'Vos fiançailles ont été assez longues pour que je puisse m'en rendre compte. Je voyais Mr Darcy presque tous les jours et, qu'il le veuille ou non, son regard n'est pas fait de marbre. Il fallait bien que je m'assure que ma Lizzie allait se marier avec un homme qui en valait la peine!'
-'Vous êtes incorrigible.' Elle souriait malgré elle, heureuse de retrouver cette complicité qu'elle avait toujours eu avec son père.
-'Prends bien en note ce que je dis, Lizzie.' Poursuivit-il, le regard perdu au loin. 'Vu vos natures si différentes, il vous faudra beaucoup de travail pour bâtir une vie qui vous plaira à tous les deux. Vous êtes complémentaires, même un fou le remarquerait, mais cela ne signifie pas que tout sera facile. Accrochez-vous et tout ira bien. Ayez confiance, donnez-vous mutuellement du courage et de la force, et vous passerez à travers toutes les tempêtes. Ne fais pas comme ton vieux père et bat toi pour conserver ce que vous avez intact. Ça, je sais que tu sais le faire.'
Il lui fit un clin d'œil et, s'arrêtant de marcher, se retourna pour observer Netherfields. Elizabeth fit de même, s'entourant de ses bras pour se réchauffer. Elle n'avait pas son manteau et un vent léger s'était levé. Tout était si calme et paisible, si familier et réconfortant…Comment avait-elle pu oublier le Hertfordshire si rapidement? Comment avait-elle pu oublier sa vie ici? Elle n'avait pas remis les pieds à Longbourn depuis dix mois. Dix mois qu'elle n'avait pas vu ses parents et ses sœurs! Sa nouvelle vie était-elle si importante qu'elle n'avait pas le temps pour sa famille? Devait-elle vraiment être étonnée de l'attitude de sa mère alors que rien ne la faisait bouger du Derbyshire ou de Londres? Lizzie se souvenait les maintes fois où Mrs Bennett lui avait écrit pour qu'elle et Darcy viennent lui rendre visite et chaque fois elle avait eu une bonne excuse à donner pour y échapper. Elle n'avait jamais osé inviter ses parents, sachant très bien la position délicate dans laquelle cela mettait Darcy, qui avait bien du mal à supporter les excentricités de sa belle-mère. Et la dernière qui venait de s'ajouter à la liste n'était pas des plus innocentes et ne manqueraient pas de déplaire à son époux…
Mais ils étaient sa famille. Ils étaient sa famille et elle les avait rejetés comme s'ils ne valaient rien à ses yeux. Soudainement, elle se sentit affreusement coupable. Elle aurait pu prévenir ceci. Elle aurait pu prendre la peine d'écrire à sa mère plus souvent ou de lui rendre visite au moins une fois dans l'année et toute cette histoire ne serait peut-être jamais arrivé.
-'Ah, je vois que nous ne serons bientôt plus seuls.' Commenta Mr Bennett au bout d'un moment. Au loin, la silhouette de Darcy se dessinait en contre-jour; le cœur d'Elizabeth se mit à battre plus vite, comme à chaque fois qu'elle l'apercevait. 'Et bien, j'ai été content de t'avoir à moi seul pendant un moment, Lizzie. Dieu seul sait quand l'occasion se représentera.'
Ils allèrent à la rencontre de Darcy et, après un dernier regard à sa fille, Mr Bennett annonça qu'il devait aller s'enquérir de l'état de sa femme, laissant le couple seul sur la route. Darcy tendit alors le chapeau, les gants et le manteau qu'il tenait dans ses mains à Elizabeth et cette dernière les enfila sans dire un mot, soudainement gênée de sa présence. Son visage impassible ne trahissait en rien ses émotions et elle était anxieuse de savoir ce qu'il pensait.
-'Je suis désolée, William. J'étais si en colère! Je n'arrivais plus à supporter de rester à l'intérieur, il me fallait de l'air.'
-'Hmm.'
-'Tout ceci n'est qu'un terrible malentendu.' Soupira-t-elle. 'Un stratagème de ma mère pour nous avoir à ses côtés, toutes les cinq.'
Darcy eut un demi-sourire. 'Vous m'en direz tant.'
-'Oh, je sais bien ce que vous pensez.' Maugréa Elizabeth en faisant la moue. 'Vous aviez raison. Voilà, c'est dit. Vous aviez raison et j'avais tort et je suis désolée de ne pas vous avoir écouté avant, cela nous aurait évité bien des disputes.'
Darcy caressa brièvement sa joue. 'Vous seriez venue, même si vous aviez su que ce n'était qu'une fausse alerte. Je ne peux vous en vouloir de votre comportement, Lizzie, car je connais l'amour que vous portez à votre sœur et je sais que c'est votre peur de la perdre qui vous a rendu si…'
-'Désagréable. Vous pouvez le dire.'
-'Quoi qu'il en soit, tout ceci est maintenant derrière nous et maintenant que nous savons que Jane est en parfaite santé, peut-être serions-nous mieux de profiter de cette réunion familiale. L'occasion de visiter votre famille est rare, Lizzie, alors je crois qu'il serait préférable de retourner les voir dès que possible.'
Elizabeth hocha la tête, soulagée que Darcy ne soit pas fâché. Elle s'était vraiment attendue à pire. En fait, cela l'énerva un peu. Lui qui était si à cheval sur les apparences, pourquoi n'avait-il rien dit sur sa fuite grossière? Comment pouvait-il pardonner sa conduite si facilement, sans même la mentionner?
-'William?'
-'Hum?'
-'Vous êtes si calme. N'êtes-vous pas le moindrement offensé?'
-'Non, plus maintenant.'
-'Plus maintenant?'
Darcy haussa les épaules, menant la marche maintenant. 'Ne me donnez pas de mérites sur mon calme car je n'en suis pas digne. J'étais fâché. Cependant, Miss Grant m'a fait voir les choses d'une autre façon.'
Abigaëlle? Que pouvait-elle bien avoir pu lui dire?
Darcy souriait maintenant. 'Elle est quelqu'un, cette petite.' Commenta-t-il. 'Elle a une manière plutôt comique de s'exprimer…et s'imposer. Même si je voulais la réprimander, je ne le pourrais pas. Il y a une telle innocence dans ses yeux, une telle sincérité, que j'en suis incapable. Elle ne sait peut-être pas tenir sa langue, mais elle est une femme respectable. Et elle a une grande affection pour vous, ce qui pour moi démontre un très grand bon sens.'
-'Je sais que vous désapprouvez de certains de ses comportements, mais elle s'améliore tous les jours et…eh bien, je dois vous l'avouer…cette franchise est justement ce qui me plaît chez elle. Elle ne passe pas par quatre chemins pour dire ce qu'elle pense et j'aime cette attitude.'
-'Vous ne faites jamais les choses comme les autres, n'est-ce pas?'
Elizabeth eut un bref rire. 'Depuis le temps, je croyais que vous l'aviez compris.'
-'Être conscient d'un fait et le comprendre sont deux choses différentes.'
-'Et qu'a-t-elle dit, pour vous faire si drastiquement changer d'avis?'
-'Tout simplement que la pression avait été trop forte pour vous et que vous aviez besoin d'espace.'
-'C'est tout?'
-'Presque tout. Elle m'a conseillé de me mettre à votre place et de m'imaginer ce que cela me ferait si l'on m'annonçait que la vie de Georgiana était en danger et que finalement, arrivé à destination, l'affaire n'est qu'une mascarade grotesque. Vu de cette manière, votre comportement me semble plus raisonnable.'
Étrangement, cela ne la consola pas vraiment. Elle se souvient d'une de leur conversation, il y avait quelques semaines déjà, et c'est à contrecoeur qu'elle marmonna : 'Et bien, quand vous parliez de pression l'autre fois, vous aviez raison. Les hommes ont beaucoup plus de facilité à la supporter que les femmes.'
Darcy fit une moue désapprobatrice. 'Ne dites pas cela, Elizabeth, votre problème ne réside pas dans le fait de ne pas savoir supporter la pression, mais dans votre incapacité à contrôler toutes les émotions qu'elles apportent. Vous ne savez pas les canaliser. Une fois dirigées vers un point fixe et logique, cette faiblesse se transformerait en une incroyable qualité.'
Ils arrivèrent bientôt devant le manoir. Ils s'arrêtèrent un moment devant les escaliers et Lizzie poussa un long soupir.
-'Je me dois d'y retourner, n'est-ce pas?'
-'Cela serait préférable, en effet.'
-'Je sens que les prochains jours seront très, très longs.'
Darcy eut un rictus et lui serra brièvement la main pour l'encourager. Elle prit alors une grande inspiration et, plus tranquillement cette fois, prit la direction de la chambre de sa mère.
(-*-)
Et voilà! Oui, je sais, nous n'avons pas beaucoup vu Pemberley, mais je ne peux pas m'attarder partout sinon ce sera beaucoup trop long! Ils seront bientôt de retour, ne vous inquiétez pas. Je n'ai pas eu l'occasion de réintégrer la famille Bennett depuis le début et je me suis dit qu'il était grand temps qu'ils fassent leur apparition, aussi courte soit-elle. Enfin bref! J'espère que vous avez appréciez la cacophonie des filles Bennett, c'était assez amusant à écrire :P
Au fait, une lectrice m'a donné l'idée de faire un blog pour suivre l'évolution de l'écriture des chapitres. Si vous avez des questions, des intérêts ou seulement pour discuter un peu, venez faire un tour sur mon LiveJournal. Il est beaucoup plus facile de communiquer là-dessus qu'ici, selon moi, et je serais bien heureuse de répondre à toutes les questions qui me seront posées : ) Voici l'adresse :
http :/ angxelixque . livejournal . com/
Je n'ai pas encore eu beaucoup de temps pour le travailler, alors il se peut que ce soit un peu vide pour le moment. Mais j'ai l'intention de faire au moins un article par semaine.
Sur ce, à bientôt!
