Milles excuses pour ce retard! Ces dernières semaines ont été hautes en émotions et l'échéancier que je m'étais fait a rapidement pris le large avec toutes les choses que j'avais à penser et à faire. Enfin bref, voilà le chapitre 22, j'espère qu'il vous plaiera, même si, encore une fois, il n'y a pas beaucoup d'actions. J'ai l'impression que je dois faire avancer les personnages avant de leur imposer du changement. Sans plus tarder, bonne lecture : )
Chapitre 22
Les Frontières de Pemberley
L'arrivée du printemps fit non seulement place à de plus belles températures, permettant ainsi de plus nombreuses sorties à l'extérieur, mais aussi à un nombre accru d'activités et d'énergie à Pemberley. Alors que le début de mars avait vu les deux époux souvent côte à côte, à cheval ou à pieds, visitant les fermes de la propriété ou en promenade sur les multiples chemins d'agréments, tout changea plutôt radicalement lorsque deux semaines plus tard apparu non seulement Georgiana et Kitty, mais aussi Jane et Charlie. La présence de ces deux derniers était une surprise de Darcy qui partaient pour affaire à Londres accompagné de Bingley.
Un si grand nombre de femmes sous un même toit donnait lieu à une cacophonie agréable pour la maitresse de Pemberley. L'ambiance, loin de celle ayant animé Netherfields lors de la réunion familiale des Bennets il y avait quelques mois, était plus que plaisante pour Lizzie; musique, lecture, broderie, promenades, pic-niques, jeux, chaque jour apportait son lot de passe-temps et d'amusements. Bien souvent les heures défilaient si vite que déjà la nuit tombait et chacune retrouvait sa chambre respective en attente du lendemain.
Si Elizabeth avait eu une certaine appréhension concernant le comportement de Kitty, elle réalisa bien vite qu'elle n'avait aucune raison de s'inquiéter. L'année de solitude qu'elle venait de passer avait altérer son caractère naïf et superficiel; à Pemberley, une nouvelle Katherine Bennett naquit. C'est avec satisfaction et fierté que Lizzie observa les changements qui transformèrent sa soeur d'une adolescente renfermée et aigre à une jeune femme sur la voie de l'épanouissement. Avec l'exemple de Georgiana, avec qui elle créa rapidement de forts liens d'amitié, il n'était pas difficile pour Kitty d'apprendre comment bien agir en société. Si son éducation avait sévèrement manqué dans ce domaine, elle rattrapa rapidement ce retard et prouva sans tarder sa bonne volonté. Son sens de l'observation et sa nature influençable l'encouragea à revisiter ses pensées et à adopter un comportement plus approprié et c'est avec une nouvelle confiance en elle que Kitty se réveillait tous les matins.
Katherine Bennett ne parlait pas souvent de Longbourne. Il n'était pas difficile de comprendre pourquoi; ici, à Pemberley, on n'ignorait pas sa présence ou ne la réprimendait pas à chaque instant. Elle qui avait toujours été la moins remarquée des cinq soeurs, la plus timide, la moins démonstrative, voilà qu'elle trouvait enfin une place où elle n'était pas interrompu par sa mère lorsqu'elle parlait, où ses idées et opinions étaient prises en considération et où, pour la première fois de sa vie, elle se sentait acceptée et appréciée. Cependant, il aurait été injuste de dire que Kitty était la seule qui changeait à vue d'oeil; Georgiana, réservée et insécure, s'épanouissait aussi dans cette nouvelle amitié. La cadette Darcy n'avait jamais eu l'occasion de tisser des liens avec qui que ce soit d'autre qu'Anne de Bourg, sa chétive cousine, et ce sous l'oeil constant de Lady Catherine. Jusqu'à maintenant sa vie avait été solitaire et ce n'est qu'à ce moment, en découvrant les plaisirs d'avoir une véritable amie de coeur, qu'elle réalisa à quel point cette solitude lui avait pesé. Il n'était donc pas étonnant que les deux jeunes filles soient devenues inséparables en très peu de temps, leur caractère s'accordant harmonieusement et leur besoin d'une relation amicale plus profonde étant mutuelle.
Elizabeth et Jane les observaient souvent, satisfaites, et plus d'une fois l'aînée des Bennetts remercia sa soeur d'avoir pris Kitty sous son aile.
-'Après cette histoire avec Lydia, j'étais certaine que William n'accepterait pas, je vais t'avouer.' Commenta Lizzie alors qu'elles sirotaient tranquillement leur thé dans le salon, Charlie sur les genoux de sa marraine.
-'Mr Darcy a un très grand coeur, je ne suis pas surprise de ce geste.' Répondit aussitôt Jane d'un ton doux. 'Et c'est aussi sa famille, par les liens du mariage.'
-'Lydia est aussi sa famille et par le même fait Wickham. Cela ne l'encourage pas pour autant à les prendre sous sa protection.'
Jane hocha brièvement la tête, mais ne répondit pas. Elle observa le fond de sa tasse en silence et Elizabeth s'alerta aussitôt de ce comportement. 'Que se passe-t-il? Tu fais une de ces têtes!'
-'Eh bien…'
-'C'est Lydia?'
-'Ce n'est pas ce que tu crois.'
-'Qu'a-t-elle fait encore?' s'impatienta Lizzie en expirant bruyamment. 'A-t-elle demandé de l'argent à nouveau?'
-'Elle m'a écrit il y a de cela deux semaines, juste avant notre départ de Netherfields.' Répondit Jane d'une voix hésitante. 'Dans sa lettre elle me demandait effectivement de l'argent, mais je ne m'en offense pas, nous avons effectivement beaucoup plus d'argent qu'elle et les revenus de Mr. Wickham ne sont certainement pas suffisants pour subvenir à tous les besoins de sa famille.'
Elizabeth eut un rictus. 'Pas assez d'argent pour subvenir aux caprices et excentricités de sa femme et de ses propres dettes de jeu, tu veux dire! Tu sais aussi bien que moi que les dépenses de Lydia et de Mr Wickham sont seulement le résultat d'une mauvaise gérance et non pas d'un manque de fonds quelconque. Ensuite, que disait la lettre?'
L'ainée des Bennetts prit une grande inspiration, comme si elle redoutait la réaction de sa soeur. 'Elle n'aime pas le nord. Elle veut revenir ici.'
-'Quelle surprise.'
-'Elle veut revenir ici avec Edwina…mais sans Mr Wickham.'
Elizabeth fronça les sourcils. 'Sans Mr Wickham? Tu veux dire…de manière permanante? Mais pourquoi?'
-'Il semble que notre famille lui manque et que la vie de femme de militaire est beaucoup moins amusante qu'elle ne le croyait. De plus, sous notre protection, elle ne manquerait de rien et notre nièce non plus.'
Lizzie s'étouffa presque avec son thé. 'Notre protection?'
-'Oui.'
-'Hors de question.'
-'Je savais que tu réagirais comme ça.' Dit Jane avec un sourire triste. 'Et avec raison. Après tout le mal que Mr Darcy s'est donné, je comprends très bien ta réticence à l'accueuillir sous votre toit. Cependant, je ne peux l'accueuillir sous le mien non plus car nous avons vendu Netherfields.'
Elizabeth reçu la nouvelle comme une claque au visage. 'Quoi? Depuis quand? Pourquoi? Et tu me l'annonces que maintenant? Et où allez-vous aller? Déménagez-vous plus au sud? Vous êtes déjà si loin!'
Jane haussa les épaules. 'Ce fut une décision plutôt hâtive et je n'ai eu la confirmation que ce matin, par une lettre que Charles m'a envoyé. Il m'en avait glissé un mot pendant le voyage, je crois qu'une offre avait été faites sur la maison et il y réfléchissait sérieusement. Pour l'instant nous vivrons à Londres, dans notre maison de ville, et nous verrons ensuite. Nous n'avons pas décidé de notre destination encore.'
-'Ne regretteras-tu pas Netherfields?'
-'Je pensais que oui, mais non…tant et aussi longtemps que je serai avec ma famille, je serai heureuse, peu importe l'emplacement. Cependant, il me peinerait de m'éloigner encore plus de toi, nous nous voyons déjà si peu.'
Lizzie posa une main sur la sienne. 'Tu es toujours la bienvenue à Pemberley, toi et ta famille, ne l'oublie pas.' Elle soupira, consciente que le problème qui s'imposait à elles ne présageait rien de bon en ce qui concernait leur sœur cadette. 'As-tu répondu à Lydia?'
-'Non, pas encore. Je ne sais pas quoi lui dire. Je ne sais pas comment lui dire qu'il m'est impossible de la recevoir, surtout à Londres. La maison n'est pas aussi grande et Caroline y est toujours, sans parler de Mrs et Mr Hurst qui y vivent plus souvent qu'à leur maison de campagne dans le Sussex. Il serait impensable d'accueuillir un autre bébé aussi, nous n'avons qu'une nurserie et des altérations sont déjà en cours pour une deuxième, pour l'enfant des Hursts qui naîtra cet été. Je ne peux demander de nouvelles faveurs à mon mari, je m'en sentirais affreusement coupable. Et je me sens tout aussi coupable de ne pouvoir offrir à ma propre soeur un toit et le support moral dont elle semble tant avoir besoin.'
Elizabeth se pinça l'arête du nez avec son pouce et son index. 'Ne cessera-t-elle donc jamais de dépendre de nous? Je vais t'avouer Jane que je ne sais pas quoi faire. Il est hors de question que Lydia s'installe ici, peu importe l'espace qu'offre Pemberley. Même si elle vient seule avec Edwina, elle est toujours mariée à Mr Wickham et il est impensable de l'accueuillir ici comme si c'était chez lui. Et bien que j'aime ma soeur, je n'approuve pas de sa conduite et de ses choix. Je ne l'encouragerai pas dans cette ligne de pensée ni dans ses habitudes. Et elle est loin d'être sans ressources. Si elle cessait un peu de dépenser plus qu'il n'est nécessaire, peut-être réussirait-elle à avoir un contrôle sur sa vie. Il est grand temps qu'elle apprenne sa leçon et qu'elle gagne en maturité.'
Jane se mordit la lèvre. 'Elle a aussi mentionné le fait que Kitty se trouvait ici…et qu'elle aimerait retrouver sa soeur pour pouvoir passer un peu de temps avec elle, comme dans le bon vieux temps.'
Lizzie éclata d'un rire stupéfait. 'Et détruire tous les progrès que nous faisons avec Kitty? Je ne crois pas, non!'
-'Que pouvons-nous faire alors?'
La maitresse de Pemberley roula les yeux. 'Si elle est si inconfortable dans sa vie dans le nord, elle n'a qu'à faire une visite prolongée à Longbourne. Et je suppose que pour adoucir nos consciences, nous lui enverrons de l'argent…'
Jane approuva brièvement. 'Oui, c'est une solution qui m'était venue à l'esprit, mais je crains qu'elle ne l'apprécie point… Elle semblait insister sur le fait qu'elle souhaitait être avec nous et Longbourne est loin d'ici et de Londres.'
-'Elle devra se contenter de ce qu'elle reçoit. Un peu d'humilité ne lui ferait pas de tort non plus.'
-'Je suppose que tu as raison.'
Les deux femmes restèrent silencieuse pendant un moment. Elizabeth, qui se sentait maintenant de mauvaise humeur, essaya tant bien que mal de chasser les pensées négatives qui l'assaillaient. Lydia était tellement insouciante et gâtée! Cétait elle qui avait choisi de s'enfuir avec Wickham – et ce au risque de ruiner la réputation de sa famille entière – et voilà qu'elle souhaitait revenir car elle trouvait sa situation désagréable! Et bien, c'était à elle de se débrouiller avec les conséquences de ses actes. Si elle souhaitait délaisser son mari et se réfugier à des miles de son foyer, soit, mais les portes de Pemberley resteraient closes.
Jane prit son temps avant de répondre à la lettre de Lydia et, le moment venu, le fit avec l'aide d'Elizabeth. Il était difficile pour la douce Mrs Bingley, contrairement à sa soeur, de refuser quoi que ce soit à sa cadette. Une fois scellée avec de la cire, Lizzie donna la lettre à un valet et n'y pensa plus. Elle n'avait pas envie de gâcher la dernière semaine à Pemberley et voulait profiter pleinement de la compagnie qui s'y trouvait avant d'avoir à retourner à Londres pour la Saison. De plus, Darcy était attendu pour le lendemain et elle avait beaucoup de mal à songer à autre chose qu'au retour de son mari.
Cette soirée-là sembla plus longue que les autres pour Elizabeth. Comment pouvait-il en être autrement, maintenant qu'une quinzaine d'heures seulement la séparait de Darcy? Percevant son impatience, Georgiana fut celle qui prit en charge le déroulement de la soirée et elle et Kitty performèrent ensemble, puis à tour de rôle, devant le petit public présent. Lizzie leur en fut reconnaissante et c'est avec soulagement qu'elle gagna son lit, espérant que le sommeil la gagnerait dans les plus brefs délais et que les heures défileraient rapidement.
Cependant, Elizabeth avait beau essayer, le sommeil ne la gagna pas. Elle se tourna et se retourna dans son lit sans trouver de répis et c'est avec un certain découragement qu'elle abandonna, les yeux grands ouverts, vers les petites heures du matin. Elle décida alors de se lever et de s'installer à son secrétaire pour écrire à Charlotte. Il y avait une éternité qu'elle avait eu de ses nouvelles et pendant un bref moment sa culpabilité de négliger son amie fut plus forte que son impatience et cinq pages et deux heures plus tard Lizzie déposa sa plume avec un soupir. Sentant que le fourmillement la regagnait, elle se leva, enfila une robe de chambre et sortit dans les couloirs. Elle marcha un long moment, arpentant les corridors, s'arrêtant devant une peinture, puis une scupture, s'attardant sur la galerie afin d'observer le paysage endormi par les fenêtres. Elizabeth se rendit même dans la chambre bleue, là où elle avait lu le journal d'Anne Darcy dans les premiers mois de son mariage. Tant de temps s'était écoulé depuis, tant de choses avaient changé! Elle prit place sur le lit, observa les rayons lunaires sur les tissus colorés des chaises et des tentures du lit à baldaquin. L'air était froid et l'atmosphère sombre; Lizzie frissona, les cheveux sur sa nuque se soulevant. Une impression d'être observée la chassa bien vite de la pièce et elle regagna rapidement le premier étage, là où se trouvait sa chambre et celle de ses invités.
Lorsqu'elle passa devant la porte de la nurserie de Charlie, Elizabeth s'arrêta. Elle entendait des bruits derrière la porte et elle identifia rapidement la voix de la nourrice de son neveu et les pleurs de ce dernier. Elle frappa brièvement sur la porte et pénétra dans la pièce.
-'Y a-t-il un problème?' murmura la maitresse de Pemberley, remarquant les traits tirés et les baillements continuels de la jeune femme.
-'Non, Madame. Je suis désolée si le petit vous a réveillé, il ne semble pas vouloir dormir.'
Le cadran sur la vanité annonça cinq heures. Convaincu que le sommeil ne la trouverait pas, même après une nuit blanche, elle tendit les mains et dit : 'Donnez-le moi. Je vais l'endormir.'
La nourrice sembla surprise, mais obéit volontiers. Lorsqu'ils furent seuls, Elizabeth berça doucement Charlie en chuchotant afin de calmer ses chignements. À sa grande surprise, les pleurs de l'enfant cessèrent rapidement et ses deux grands yeux rougis se levèrent vers les siens et les observèrent avec intérêt. Lizzie s'installa alors sur la chaise à bascule dans le coin de la pièce, étrangement touchée par ce regard si pur et innocent. Combien de temps s'écoula jusqu'à ce que la lumière naturelle s'infiltre dans la pièce, Elizabeth ne le sut pas. Le lever de soleil était magnifique en ce matin de fin de mars; les teintes de bleus se dégradaient en vert, puis jaune, puis orange et enfin rose, peignant un tableau des plus délicieux. Cependant, malgré la beauté du paysage, c'est le visage de son neveu qui donnait le plus d'émerveillement à Lizzie. Bien emmailloté, seul sa tête était découverte; une épaisse chevelure bouclée, d'un roux aussi pimpant que celui de son père, recouvrait son crâne. Sa petite bouche fine se pinçait de temps en temps et faisait une moue dans son sommeil qui ne manquait pas de la faire rire. Elle caressait alors doucement son front, traçant la ligne de ses sourcils, suivant son petit nez fin, ses joues jouflus et son petit menton à fossette. Lizzie pouvait voir en lui les traits de sa soeur et de son beau-frère à la fois et elle n'arrivait jamais à dire à qui il ressemblait le plus. Elle ne se fatiguait pas de le regarder, d'enregistrer dans sa mémoire tous les petits détails et les sentiments qui l'habitaient alors qu'elle le berçait afin de le garder endormit. Elle savait qu'elle n'était pas douée avec les enfants, mais il lui semblait qu'avec Charlie tout était plus facile. Il avait hérité du caractère doux de sa mère, ce qui faisait de lui un bébé tranquille et docile. Avec lui, Elizabeth perdait peu à peu sa peur de la maternité qu'il l'avait assaillie lorsque Lydia leur avait rendu visite avec Edwina. À ce moment, être mère lui avait semblé impossible, impensable; cependant, deux semaines à observer et cajoler son neveu avait réussi à la détendre et à la rendre curieuse.
-'J'y arriverai, un jour.' Murmura-t-elle soudainement alors que Charlie s'agitait dans son sommeil. 'Un jour.'
Un mouvement la fit sursauter et elle tourna la tête vers la porte où se tenait Darcy, les bras croisés, le visage étrangement sérieux. Son coeur se mit à battre et un grand sourire s'étendit sur son visage. Elle posa délicatement l'enfant dans son berceau avant de se précipiter vers son mari afin de l'étreindre avec force.
-'Quand es-tu arrivé?' lui demanda-t-elle au creux de son cou, soulagée d'enfin pouvoir le serrer dans ses bras après deux semaines d'absence.
-'À l'instant.' Répondit-il dans ses cheveux. Puis il se déroba à son étreinte et emprisonna son visage entre ses mains. 'J'étais trop impatient de te revoir, je suis parti à la première heure ce matin pour être ici le plus tôt possible. J'ai été surpris de ne pas te voir au lit.'
Elizabeth l'embrassa tendrement. 'Je n'arrivais pas à dormir car je savais que tu allais arriver aujourd'hui. Je me suis dit que je ferais bien mieux de venir ici où je serais utile.'
Darcy hocha la tête et l'étreignit à nouveau en soupirant. 'Je suis content d'être à la maison, même si ce n'est que pour très peu de temps. Et je suis encore plus heureux d'enfin te revoir.'
-'Et moi donc.'
-'Comment les choses se sont-elles passées? Kitty est-elle à la hauteur de tes attentes?'
Le sourire d'Elizabeth s'agrandit. 'Plus que j'aurais pu imaginer, Will. Elle semble une autre personne complètement, je suis très fière d'elle. Elle peut aller loin, j'en suis certaine. Elle n'a pas la grâce et la beauté de Georgiana, mais ses manières se sont améliorés considérablement depuis qu'elle est ici et je crois qu'elle est prête à venir avec nous à Londres.'
Darcy eut un air douteux. 'À ce point?'
-'Oui, à ce point. Kitty est comme une éponge. Elle absorbe tout ce qu'on lui dit et l'applique ensuite avec sérieux. Elle est à sa place avec nous.'
Le maitre de Pemberley eut un petit sourire. 'Si tu le dis alors cela ne peut être que vrai.'
-'Et si tu as un peu de chance, peut-être pourras-tu en être témoin toi-même. Cependant, je ne compterais pas là-dessus, tu l'intimides énormément.' Ajouta-t-elle en riant. Elle se déroba à lui et sonna la cloche pour appeler la nourrice. Elle vint quelques instants plus tard et, après une dernière carresse sur la joue de son neveu, Elizabeth sortit de la pièce avec son époux. Elle aurait voulu l'entraîner dans leur chambre et rattraper le temps perdu, mais elle connaissait bien son mari; elle devait prendre son mal en patience et attendre qu'ils soient seuls ce soir.
-'Les autres ne tarderont pas à descendre. Il serait agréable de prendre notre déjeuner sur la terrasse, non? La journée est magnifique.'dit-elle avec entrain en passant son bras sous le sien.
Darcy fit la moue. 'Je vous avouerais, ma chère Mrs Darcy, que j'avais espéré pouvoir passer quelques moments seul avec vous.'
Elizabeth sentit un frisson lui parcourir l'échine. Elle ne put s'empêcher de sourire d'une manière espiègle. 'Ah oui?'
Darcy éclata de rire. 'Cela semble vous surprendre.'
-'En effet.'
-'Allons nous promener.' Dit-il soudainement, l'air sérieux. 'Partons à cheval, tous les deux.'
Elizabeth fut si surprise que son unique réponse fut: 'Maintenant? Mais…et les autres?'
-'Je suis chez moi, non? De toute façon, Bingley et Jane resteront probablement ensemble avec Charlie. Kitty et Georgiana peuvent bien se passer de nous pour quelques instants encore.'
Pourquoi hésitait-elle? Darcy lui proposait de passer du temps seul à seul! Lizzie sentit l'excitation monter en elle à l'idée d'un avant-midi avec son époux, à cheval qui plus est. Elle pourrait lui montrer ses progrès depuis son départ; son instructeur lui avait enseigné à sauter une petite haie d'à peine un pieds et elle avait hâte de lui montrer.
Darcy l'embrassa longuement. 'Allez vous changer et dites à Abby de préparer un petit repas pour emporter. Je vais de ce pas faire atteler les chevaux. Nul besoin d'une coiffure et tenue compliquée, où nous allons nous serons tout à fait seuls.'
C'est le coeur battant qu'Elizabeth obéit à ces recommandations et qu'elle enfila rapidement une robe toute simple – d'un brun riche avec des détails en dentelle blanche – et tressa elle-même ses cheveux. Elle se précipita ensuite à l'extérieur où Darcy l'attendait déjà, Lily et Malek s'impatientant derrière lui, le panier en osier contenant leur repas chargé sur l'imposant étalon noir. Il l'aida lui-même à prendre place sur sa jument et en moins de temps qu'il ne le faut pour le dire, ils s'élançaient direction sud, vers le boisé.
Lorsqu'ils furent hors de vue, ils ralentirent le pas et discutèrent longuement en laissant les bêtes les guider. Le chemin était large et bien entretenu; ils ne pouvaient pas se perdre. De toute manière, Darcy connaissait Pemberley comme le fond de sa poche. Après une bonne heure ainsi, Elizabeth jeta un coup d'oeil interrogateur à son époux lorsqu'il bifurqua vers la droite, directement entre les arbres. Il ne répondit que par un sourire et elle suivit docilement, curieuse de savoir où il l'emmenait. Les minutes passèrent où ils progressèrent lentement, Darcy souleva les branchages trop bas pour permettre à Lizzie de passer sans se faire mal, puis ils arrivèrent à une clairière où il démonta et l'aida à faire de même. Plus loin, les arbres étaient trop serrés pour permettre aux chevaux de passer. Ils laissèrent donc les bêtes paitrent à cet endroit et poursuivirent quelques instants à pieds. Il ne fut pas long pour que les arbres disparaissent complètement et qu'une falaise coupe le terrain sous leurs pieds, ne laissant qu'un demi lune ouvert où se tenir.
La vue était époustouflante. La falaise faisait au moins cent pieds de haut et, à l'horizon, s'étendait le sud du Derbyshire. Les lots de terre étaient colorés par les nouvelles plantations et de minces filets de fumée indiquaient l'emplacement des habitations. Le sol semblait onduler comme la houle de la mer et les nuages, peu nombreux par cette belle journée de printemps, semblaient presqu'à leur hauteur. Le ciel était bleue et lipide; l'air était frais, mais le soleil chaud. C'était un petit coin de paradis.
-'Voici une des frontières de Pemberley.' Dit Darcy d'une voix solonelle.
-'C'est tout simplement…magique.' Répondit Elizabeth sous son souffle, émue.
Il vint l'étreindre par derrière, enlaçant sa taille et appuyant sa tête contre la sienne. 'Je n'ai jamais amené personne ici…tu es la seule personne avec qui je veux partager cet endroit.'
Lizzie sourit. 'Notre endroit juste à nous.'
-'J'y compte bien. J'aurais dû t'y amener bien avant, je suis désolée. Cela te plaît?'
-'Tout me plaît ici, tu le sais bien.' Répondit-elle doucement. Puis elle soupira d'aise, heureuse des bras de son mari autour d'elle, de sentir sa chaleur à travers ses vêtements. 'Parfois je n'arrive pas à croire la chance que j'ai. J'ai épousé un homme que j'aime, je suis maîtresse du plus beau domaine de l'Angleterre, ma soeur préférée est heureuse et mère d'un enfant dont je suis la marraine…Que pourrais-je demander de mieux?'
Darcy ressera son étreinte. Elizabeth tomba silencieuse en entendant une petite voix dans sa tête, une voix qui, de plus en plus, hantait son esprit. Dernièrement, elle avait été très présente et ce depuis la venue de Jane et Charlie à Pemberley. Tout d'abord elle n'avait pas vraiment compris les sentiments qui l'habitait à la vue de sa sœur et de son neveu; une espèce de point indolore à la poitrine, une sensation très étrange au niveau du ventre. Son amour pour sa soeur lui refusait de croire que ce qu'elle ressentait était de l'envie; non, elle ne pouvait pas être envieuse de Jane, c'était impossible. Pourtant, c'était quelque chose de similaire. Quelque chose qui s'intensifiait lorsqu'elle prenait Charlie dans ses bras pour jouer avec lui ou l'endormir. Quelque chose de fort, de poignant…et, surtout, qui s'empirait de jour en jour.
Très peu de fois avait-elle songé auparavant à la maternité. Il y avait déjà quelques mois depuis la conversation qu'elle avait eu avec Darcy à ce sujet et à ce moment-là elle ne s'était pas sentie prête à être mère. Le couple avait été d'accord que rien ne pressait et elle était toujours de cet avis; chaque chose en son temps. Cependant, aujourd'hui elle se sentait moins craintive face à tout cela. Les deux dernières semaines avaient suffit pour lui faire comprendre que la maternité n'était pas une épreuve à endurer, mais pouvait être quelque chose de réellement beau et gratifiant. Elizabeth n'était pas encore prête à admettre qu'elle souhaitait que cela lui arrive, mais le halo de doutes et de peurs s'étaient légèrement dissipé et avait laissé place à une espèce de languissement.
C'était à cela que lui faisait penser la petite voix alors que Darcy et elle observait ensemble le paysage. Bien au chaud dans les bras de son époux, Lizzie ne lui laissait pas voir le léger froncement de sourcils qui décorait son visage alors qu'elle songeait à cette envie d'agrandir sa famille. Elle n'osait pas aborder le sujet avec Darcy; après tout, ils en avaient parlés. Pourquoi avait-elle changé d'opinion en si peu de temps? Pourquoi ce désir grandissant l'obsédait-elle autant tout à coup? Elle s'était même surprise la semaine dernière à être déçue d'avoir ses saignements mensuels…C'était à ne rien y comprendre!
Elizabeth se refusa soudainement de se laisser acaparer par toutes ces questions; combien de fois avait-elle l'occasion d'être seule de cette manière avec son mari depuis son mariage? Très peu. Ils avaient souvent passés quelques heures à vagabonder dans les jardins, à discuter assis sur la terrasse ou bien à l'intérieur dans leurs pièces favorites, mais toujours la possibilité d'être dérangé par quelconque urgentes affaires planait au-dessus de leur tête. Darcy était un bon maître; il souhaitait prendre part à tout, être au courant de tout, décider de tout. Rien ne se passait sur ses terres dont il n'était pas au courant et toutes les décisions prises avaient au préalable été révisées. Lors de ses absences, parfois longues, des comptes-rendus de la situation étaient envoyés à chaque jour et les plus gros problèmes étaient gérer par Darcy de l'endroit où il se trouvait. Les petits détails étaient laissés à son bras droit, Mr Grey, et jamais cet homme – dont le père avait été, avant lui, le bras droit de Darcy Senior – ne l'avait déçu. De se retrouver au milieu de la nature, assise sur une couverture avec, la tête sur ses genoux repliés, la tête de son époux, Elizabeth ne pouvait s'empêcher de souhaiter que la matinée ne touche jamais à sa fin. Ici, elle avait Darcy juste pour elle. Ici, aucune convention ni règles d'étiquette ne l'empêchait de caresser sa chevelure abondante ou de l'embrasser ouvertement. Elle pouvait retirer son chapeau et laisser le vent jouer dans ses cheveux. Elle pouvait parler de tout et de rien, sans gêne. Ici, ils étaient libres.
Darcy semblait beaucoup plus à l'aise qu'à son habitude. Il raconta comment il avait trouvé cet endroit lorsqu'il était adolescent et la fréquence à laquelle il y venait pour avoir de la solitude. Il lui parla de son enfance, de ses parents. Il lui parla de ses attentes envers les récoltes de la fin de l'été, les plans qu'il avait de faire déffricher une nouvelle section de terre afin d'agrandir la surface de plantation. Il énuméra les choses que Mr Grey aurait à complété en son absence pour la Saison; un nouveau système d'irrigation pour les fermiers situés plus à l'ouest de Pemberley, un puit, une nouvelle grange et un silot d'entreposage. Elizabeth l'écouta attentivement, curieuse et intéressée.
-'Je suis désolé, je dois t'embêter avec toutes ces banalités.' S'excusa Darcy, soudainement conscient du genre de conversation qu'ils avaient.
-'Pas du tout, j'aime en entendre parler. Il n'y a aucune règle de bienséance m'interdisant d'apprendre, non?'
Son époux eut un sourire. Il tenait sa main dans la sienne et s'amusa à dessiner des formes sur sa peau. 'J'oublie parfois que je peux te parler de n'importe quoi.' Commenta-t-il. 'Tout semble être d'intérêt à tes yeux. Je ne crois pas connaître une femme s'intéressant autant au sevrage des veaux ou à la manière de réparer un mur de pierre.'
Elizabeth haussa les épaules. 'Je suis d'avis que nous n'en savons jamais assez.'
-'Moi aussi. Il est rare de trouver un collègue avec une ouverture d'esprit assez large et à la personnalité contrôlante au point de tout vouloir régenter et superviser sur son domaine. La plupart des hommes de société n'y entendent rien. Ils ne pensent qu'aux bons coups, aux loisirs et aux femmes.'
Lizzie l'observa plus attentivement un moment, ayant remarqué le ton acerbe avec lequel il venait de parler. 'Quelque chose me dit que tu as passé deux semaines plutôt ennuyantes.'
Darcy ne put s'empêcher de rire. 'J'y suis habitué. Cependant, ce n'est pas mon temps là-bas qui me rend aussi sombre, mais notre départ imminent pour Londres. Je n'aime pas quitter Pemberley. Si je m'écoutais, je n'irais pas et passerait l'année ici, sur mes terres, à m'assurer que tout est en ordre.'
-'Rien ne nous en empêche.'
-'Je ne peux pas penser seulement à moi. Georgiana doit être en société, je ne peux gâcher son avenir par mes envies égoïstes. De plus, il est de notre devoir d'assister à la Saison, pour le moment.'
Un silence s'installa entre eux. Puis, Darcy changea de sujet. 'J'ai eu la visite de Richard lorsque j'étais à Londres. Les affaires de succession sont réglées et il est officiellement Earl.'
-'Pauvre Richard…'
Darcy lui jeta un air interrogateur. Elizabeth répondit: 'Il n'a jamais vraiment eu l'étoffe d'un Earl, avec toutes les responsabilités que cela implique…Il aimait sa liberté, ses loisirs, son "anonymat" si je puis dire. À partir de maintenant il ne peut plus faire quoi que ce soit qui ne sera pas remarqué et jugé.'
-'Et il lui faut une femme. Un héritier.'
Lizzie soupira. 'J'ai toujours cru que le Colonel finirait vieux garçon.'
-'C'était mon opinion aussi.'
Nouveau silence. Elizabeth était triste pour son cousin; le Colonel Fitzwilliam était un homme bon, enjoué et jovial, jamais elle ne l'avait vu triste ou abbatu. Il avait cette soif de vivre qu'elle admirait, qu'il mettait dans tous ses voyages, ses projets. À entendre parler Darcy, Richard ne serait certainement plus le même homme, ne l'était peut-être déjà plus. Il ne méritait pas cela et Lizzie ne pouvait croire que le destin ait été si dur avec lui.
-'Trève de mauvaises nouvelles.' Dit-elle soudainement, ne voulant pas laisser ce genre de discussion mettre un voile sur leur moment d'intimité. 'Tu m'as manqué, Will. J'avais si hâte que tu reviennes.'
Darcy se releva afin de poser sa main contre sa joue. 'Pas plus que moi.'
Il l'embrassa, doucement tout d'abord, puis avec un peu plus de fougue. Ses doigts vinrent détacher ses cheveux, dénouant la natte qui les tenait sagement ensemble. Sa prise sur sa nuque était solide, pressante. Elizabeth entoura ses bras autour de son cou, collant son corps contre le sien. Face à face, à genoux, ils étaient collés l'un contre l'autre comme si leur proximité n'était pas encore assez proche à leur goût. Ç'avait été deux longues semaines, pour tous les deux, et l'empressement de Darcy à la toucher lui démontrait clairement qu'il était tout aussi enflammé qu'elle à partager un moment de pure folie.
Lizzie ne sut pas jusqu'où ils auraient pu aller. Son désir pour son mari lui aurait fait accepter n'importe quoi, même de le laisser la prendre à cet endroit, en plein milieu de la nature. En fait, elle se sentait plus à l'aise là que dans leur chambre à Pemberley, où n'importe quelle oreille pouvait entendre leurs échanges conjuguaux. À cet endroit, seuls les oiseaux pouvaient les observer et il y avait peu de risque qu'ils les dénoncent. Personne ne pouvait les voir ou les entendre et cette idée d'isolement était excitante. Darcy semblait penser de même, n'hésitant pas à soulever sa robe pour aller toucher sa peau, à s'attaquer au lacet de son jupon, à déboutonner son propre pantalon. Cependant, avant même qu'il ait pu franchir cette barrière, Lizzie, qui manquait de souffle tant les baisers de son mari était insistants contre ses lèvres, eut une quinte de toux qui l'a fit se dérober à son emprise brusquement pour un petit moment.
Cet évènement fut assez pour couper court à cet enivrant laisser-aller. Furieuse de ce moment de faiblesse, Lizzie ne put tenter de reprendre là où ils avaient arrêtés car Darcy l'attira à lui aussitôt pour la réchauffer.
-'Quel idiot je suis, t'emmener au grand air alors que tu n'es pas tout à fait remise de ta maladie.' Dit-il d'une voix dure. 'Je suis désolée, mon amour, je n'ai pas réfléchi.'
Elizabeth se laissa prendre, mais son ton était ferme lorsqu'elle répondit: 'Tout va bien, Will, ce n'est que passager. Le grand air me fait du bien, cette toux est de moins en moins présente, ne t'inquiète pas. Le Docteur Baker a dit que c'était normal et que je l'aurais pour un moment encore.'
-'Tout de même, quel inconscient je fais! En plein mois de mars, dans le vent glacial, ce n'est certainement pas l'endroit ni le moment pour répondre à notre désir.'
Lizzie roula les yeux. 'C'est ridicule.'
-'Certainement pas.'
-'Will, il ne fait pas froid du tout. Qui plus est, j'avais même très chaud. Crois-tu que je puisse rester froide devant de telles avances? Au contraire, rien ne pouvait me réchauffer plus que cela.'
Elle le vit rougir légèrement, mais sa colère se dissipa rapidement. Ils restèrent silencieux un moment, puis, alors qu'Elizabeth pensait que plus rien ne serait dit, Darcy dit soudainement: 'Cette peur ne me quittera donc jamais?'
Elle leva des yeux inquisiteurs vers lui; le regard de son époux était sombre.
-'Je ne peux pas m'empêcher de craindre que tu ne disparaisses à jamais. Ces deux semaines loin de toi ont été pénibles; chaque jour je me demandais si tu allais bien, si tu toussais encore, si la fièvre était revenue. Ici, je peux surveiller ton état et me rassurer de voir la couleur sur tes joues et la lumière dans tes yeux. Là-bas, je ne pouvais m'en tenir qu'au rapport qu'Abby faisait et que Mr Grey me transmettait dans les comptes-rendus quotidiens. Chaque soir je m'endors avec une certaine anxiété, avec la peur de me réveiller en sursaut car quelque chose a dégénéré. Je sais que je n'ai plus à craindre que ton état s'empire; le médecin m'a mille fois rassuré de la chose. Cependant, la peur reste là, derrière tout le reste.'
Elizabeth lui fit tourner la tête vers elle. 'Je vais bien. Plus que bien même.'
-'Oui, mais si jamais il t'arrivait quelque chose? N'importe quoi peut t'enlever à moi. Et plus le temps avance, plus cette crainte en moi est forte. Je sais que certains…dangers…te guèteront un jour.'
Elle haussa des sourcils. 'Des dangers? Quelles sortes de dangers?'
Il ne répondit pas. Elle insista. 'Will?'
-'Il se fait tard, nous devons retourner à la maison, nos invités vont se demander où nous sommes.'
Elizabeth ne put avoir plus d'explications sur le sujet et c'est avec déception qu'elle suivit son mari afin de prendre le chemin du retour.
Ils firent la route en silence. Il n'y avait pas de tension entre eux, seulement la déception de devoir retourner dans le monde réel où ils devaient être de bons hôtes et accomplir leurs devoirs. Ils observèrent les lieux, les arbres, les chemins de terres, les cours d'eau, le lac, la maison; ils gravaient dans leur mémoire les moindres détails de la propriété afin d'en avoir le plus de souvenirs pendant leur absence.
Cependant, leur retour à la maison après leur promenade fut teinté d'une étrange surprise qui laissa le couple Darcy perplexe. Dès qu'ils passèrent la porte principale, un domestique se présenta devant son maître avec une lettre sur un plateau bien poli. Elizabeth vit son mari pâlir en voyant l'écriture serrée et ronde sur l'enveloppe; il l'ouvrit sans attendre et, après la lecture, leva les yeux vers sa femme. Son regard était hésitant.
-'Que se passe-t-il?' s'inquiéta aussitôt Lizzie. 'Est-ce de mauvaises nouvelles?'
-'Non…' répondit Darcy en relisant les lignes, comme pour être sûr. 'C'est l'auteur de cette lettre qui me surprend.'
-'Qui est-ce?'
-'Lady Catherine.'
(-*-)
Voilà ! J'espère qu'il vous a plu et qu'il saura éveiller en vous mes chères lectrices une curiosité impatiente pour la suite ;) Je ne peux vous assurer la date, mon emploi du temps étant beaucoup plus chargé que l'automne passé où je publiais aux trois semaines, mais je vous assure que je fais mon possible. Pour l'instant, je prends deux semaines de congé bien mérité et je pars en vacances, donc je m'y remets à mon retour! Merci et les reviews sont toujours très appréciés!
