Bonjour bonjour! Je sais, il y a une éternité depuis ma dernière publication. Tout d'abord, à toutes celles qui me demandent de ne pas abandonner ma fic, rassurez-vous, j'ai l'intention de la terminer même si cela me prend des années! Je ne peux pas publier souvent vu mon horaire chargé et, ayant accueilli notre fille début juin dans notre petite famille, il va de soit que mes énergies sont plutôt dirigés vers mes enfants qui ont bien besoin de leur maman. Je recommence tout juste à dormir plusieurs heures d'affilées alors je profite de l'énergie que ça me donne pour vous offrir ce court chapitre. J'ai plusieurs commentaires sur le dernier chapitre si cela vous intéresse, que je mettrai à la fin de celui-ci. Sur ce, bonne lecture!

Chapitre 36

Une douleur indescriptible

Elle entendait son nom. Au loin, quelqu'un l'appelait avec insistance, une voix qu'elle n'avait jamais entendue, qu'elle ne reconnaissait pas mais qui lui semblait si familière. Elle ouvrit les yeux, soudainement habitée d'un malaise profond. Sa tête se souleva des oreillers et elle fit le tour de la pièce du regard. Les meubles avaient une forme étrange, comme étirés et chancelants. Elle cligna des yeux, étourdie, mais la pièce valsait toujours.

Encore cet appel.

Son coeur se serra, habité par un terrible pressentiment. Soudainement son corps se mit à bouger de lui-même, brusquement. Ses mains repoussèrent la couverture qui la recouvrait, ses pieds se posèrent sur le sol avec un bruit sourd et elle se mit à courir, ouvrant la porte à la volée. Guidée par son instinct, elle se précipita dans le corridor, vers la nurserie. Elle n'avait pas pris le temps de mettre ses pantoufles et le sol était froid sous ses pieds...mais pas aussi froid que la sueur qui lui coulait dans le dos.

Elizabeth ne remarqua pas les portes qui s'étaient entrouvertes et qui laissaient dessiner les silhouettes des invités, leurs yeux posés sur la maitresse de maison vêtu de sa chemise de nuit, les cheveux dénoués en cascade dans son dos. Elle ne remarqua pas les domestiques qui s'écartaient sur son passage ni la panique dans leurs yeux. Elle ne remarquait absolument rien, elle n'entendait absolument rien excepté ces appels incessants.

Lizzie arriva enfin; le chemin, pourtant si court, lui avait paru interminable. La porte de la nurserie était ouverte et un faisceau de lumière éclairait faiblement la pièce. Son coeur battait si fort qu'elle en avait la nausée. Elle déboula dans la pièce et stoppa net dans sa course, le souffle saccadé. Son regard se dirigea aussitôt vers la silhouette de Darcy qui, dos à elle, se berçait d'avant en arrière. Il tenait quelque chose dans ses bras et le serrait contre sa poitrine avec force. Elle réalisa qu'il sanglotait; ses épaules étaient secoués de spasmes, ses gestes étaient tremblants. La commotion de son arrivée lui fit tourner la tête et Elizabeth vit que ses yeux étaient rouges et remplis de larmes. Elles traçaient leur chemin sur ses joues en vieillissant son visage de vingt ans, donnant à son inhabituelle pâle complexion une allure presque fantomatique.

-'Lizzie...' gémit Darcy, sa voix comme un appel au secours.

Il lui présenta la poupée inerte qu'il avait contre lui.

La douleur qui grandit en elle alors fut comme un arbre qui prend racine dans la terre. Elle s'incrusta jusqu'au plus profond de son être, dans chaque infime partie de son corps, dans chaque fibre de son âme.

Son souffle se coinça dans sa gorge, ses jambes ramollirent. Non, ce n'était pas sa fille. Ce ne pouvait pas l'être. Une partie d'elle souhaitait arracher cette poupée des mains de son époux, mais quelque chose en elle l'empêcha de bouger d'un poil. Elle fixa la forme sans vie de son bébé, incapable d'accepter l'évidence, incapable d'enregistrer la réelle signification de ce tableau macabre. Ce n'était pas Anne. Ce n'était pas l'enfant qu'elle avait mise au monde quelques semaines plus tôt. Ce n'était pas sa fille, ce petit être qu'elle n'avait même pas eu le temps d'apprendre à connaître encore. Ce n'était pas elle. Ce ne pouvait être elle.

Elle recula d'un pas. Les yeux de Darcy, qui la suppliait, l'appelait à l'aide, furent transformé par l'incompréhension.

-'Lizzie?' demanda-t-il d'une voix rauque.

Elle secoua la tête. Un nouveau pas vers l'arrière. Elle se mordait si fortement la lèvre qu'elle goûtait le sang dans sa bouche. Elle détourna le regard, incapable de faire face à celui de son mari. Elle n'arrivait plus à respirer. Elle étouffait.

Ses mains s'agrippèrent au meuble à sa droite et l'empêchèrent de s'effondrer de justesse. Tout tournait autour d'elle. Elle tituba vers l'arrière et sorti de la pièce, laissant derrière elle un Darcy confus, seul avec sa douleur.

Sur son chemin elle croisa ses parents, mais les dépassa sans même les regarder, sa démarche telle celle d'un homme en état d'ivresse. Jane tendit les bras vers elle, mais Elizabeth la repoussa sauvagement. Anne et Richard la laissèrent passer et elle ne les vit pas échanger un regard d'inquiétude et se précipiter vers la nurserie.

Lizzie retourna à sa chambre et ferma la porte derrière elle, tournant la clé dans la serrure avec des mains tremblantes. Elle se prit la tête entre les mains, ferma les yeux, chercha son souffle. La douleur la consumait avec une telle force qu'elle semblait lui brûler la poitrine entière.

Chaque battement de coeur était un supplice. Elle n'avait pas besoin de fermer les yeux pour revoir l'image de Darcy avec cette vulgaire réplique de sa fille, de sa petite Anne, de sa première-née. Ce n'était pas elle. Ce n'était pas elle. Ce ne pouvait pas être elle.

Elizabeth chercha un point de repère, mais son esprit vagabondait entre la réalité et une brume grandissante. Elle heurta une des colonnes sculptées de son lit à baldaquin, trébucha et se retrouva à quatre pattes, la tête entre les mains. Une longue plainte déchirante lui bourdonnait dans les oreilles et il lui fallu un moment pour réaliser que cette voix si stridente était la sienne.

Ce ne pouvait pas être elle.

Puis, soudainement, tout devint noir.

(-*-)

Lorsqu'Elizabeth se réveilla, elle avait si mal à la tête qu'elle ne put se lever. Elle poussa un gémissement en portant les mains à son crâne, mais n'osa pas ouvrir les yeux de peur que la lumière du jour n'empire son état. Elle poussa un long soupir et se cala à nouveau bien au creux de ses oreillers, décidée à dormir plus longtemps.

Il ne lui fallut que quelques secondes pour réaliser que quelque chose clochait. Le calme qui régnait dans la pièce était étrange, inhabituel. Une sensation bizarre l'habitait, une douleur sourde qui grandissait en force au fur et à mesure qu'elle prenait conscience de son environnement. Sa poitrine lui faisait mal, comme si son coeur s'était brisé en milles morceaux et qu'il essayait tout de même de battre.

Elle dût faire à nouveau un son plaintif car une main se posa sur son épaule avec une douceur infinie. Sans même le voir elle savait que Darcy était là, à ses côtés. Elle entrouvrit les yeux et vit sa silhouette, toujours vêtu de ses habits de la veille. Elle fronça les sourcils devant ce détail banal tant il était anormal.

-'J'ai mal.' dit-elle seulement, sa voix enrouée. Sa gorge la faisait souffrir aussi. En fait, tout son corps était la proie d'une douleur si forte qu'elle en était complètement engourdie.

-'Je sais. J'ai mal, moi aussi.'

Le ton de sa voix l'alerta et elle leva les yeux avec difficulté. Elle rencontra le regard de Darcy et fut choquée de voir ses yeux bouffis qui la regardait, remplis d'inquiétude et de souffrance, de regrets et de fatigue. Jamais elle ne l'avait vu ainsi, son regard dénudé de toutes barrières, donnant directement sur son âme. Pour la première fois de sa vie, Lizzie lut en lui comme dans un livre ouvert...mais ce qu'elle y vit fit déferler en elle une vague d'images qui la fit perdre le souffle.

Anne.

-'Non...' murmura-t-elle en secouant la tête.

Il ne répondit pas. Ses yeux se remplirent à nouveau de larmes et coulèrent sans gêne sur ses joues déjà creusées par les milliers d'autres ayant fait leur chemin auparavant.

-'Will...dis moi que ce n'est qu'un affreux cauchemar. Dis moi que ce n'est pas vrai.'

Elle refusait de le croire. Elle ne voulait pas y croire. Elle rejeta brusquement la main de Darcy et se dégagea des couvertures. Elle tituba jusqu'à la fenêtre, lui tournant le dos, incapable de regarder son époux plus longtemps.

-'Lizzie...'

-'Non.'

L'image de Darcy avec leur fille inerte dans les bras était trop difficile à supporter.

-'Lizzie, il faut-'

-'Non!'

Elle agrippa les rideaux pour garder l'équilibre, la douleur si puissante en elle qu'elle en avait le tournis. Elle ne ferma pas les yeux de peur que les images soient plus fortes, plus vives, plus vraies. Par la fenêtre elle pouvait voir qu'un orage violent déferlait sur Pemberley, la pluie battante martelant la vitre avec force.

Darcy n'insista pas et elle ne lui adressa plus la parole. Elle demeura immobile, noyée par la douleur, les mains crispées sur les tissus épais en brocard comme si seule cette attache l'empêchait de sombrer dans un désespoir près de la folie.

Lizzie ne remarqua pas lorsque son mari quitta silencieusement la pièce, la laissant seule. Elle resta ainsi un très long moment, se raccrochant avec peine à l'idée que tout ceci n'était qu'un mauvais rêve et que sa fille, sa précieuse petite Anne, était bien au chaud dans son lit, endormie, mais bien vivante. Elle ne voulait pas se rendre à l'évidence; le mal était bien trop réel. Ses muscles étaient raides à force de serrer les rideaux avec une poigne de fer. Le bruit de l'orage résonnait à ses oreilles et chaque grondement de tonnerre semblait approfondir la déchirure qui transperçait son âme. Pourtant, elle s'accrochait à cette illusion d'espoir car elle savait bien que c'était la seule manière pour elle de ne pas sombrer dans cet océan d'émotions qui ravageait son être tout entier.

Au bout d'un moment, la tempête en elle se calma. La douleur, toujours aussi vive, ne changea pas d'intensité, mais le désespoir avait fait place à un tout autre sentiment. Un sentiment qui ramena de la couleur à ses joues et de la chaleur à son corps glacé. Un sentiment puissant et salvateur qui engourdissait le mal. Elle s'accrocha à lui comme à la vision d'un oasis en plein milieu du désert. Son esprit se l'appropria au point d'effacer tout le reste et de ne laisser derrière que le goût amer de la rancoeur.

La journée était avancée et l'orage faisait toujours rage dehors. Elle le regardait maintenant d'un air détaché, enivré par la puissance de sa rancune, et elle tourna brusquement le dos à la fenêtre pour aller sonner la cloche de service. Lorsque Abby se présenta, elle lui demanda de sortir sa robe grise et de se préparer à la coiffer, ignorant la surprise sur son visage.

-'Mrs Darcy, ne serait-ce pas mieux que vous preniez la journée pour vous reposer?'

-'Je veux sortir de cette pièce.'

-'Madame...Vous n'êtes pas bien.'

Le regard qu'Elizabeth posa sur elle fut glacial. 'Ce n'est pas à toi de décider ce que je dois faire. J'ai beaucoup de choses à organiser.'

Prononcer ces mots étaient comme des coups de poignards au coeur et manquèrent de la faire chavirer.

-'Personne ne s'attend à ce que vous soyez en état de faire quoi que ce soit aujourd'hui.' insista Abigaëlle. 'Vous avez besoin de repos.'

Lizzie la regarda droit dans les yeux et ignora le léger mouvement de recul de sa suivante. 'Plus personne ne prendra de décision pour moi.' siffla-t-elle entre ses dents. 'Plus jamais je me laisserai imposer des convenances qui vont à l'encontre de ce que mon coeur me dit et ce à partir d'aujourd'hui, de maintenant, à cette seconde même. Personne ne me dira plus quoi faire ni comment faire. Alors je veux ma robe de soie grise, la foncée, et le châle de dentelle noire. Aucun bijou, aucun ornement dans mes cheveux.'

Elle se dirigea vers sa chambre d'un pas décidé et prit place devant son miroir. Son visage était pâle à faire peur et le dessous de ses yeux creusés et mauves. 'Apporte moi de l'eau fraîche, je ne descendrai pas avant d'avoir l'air à nouveau présentable.'

Abby obéit sans un mot. Elizabeth patienta le temps qu'elle la coiffe et l'habille, ne quittant pas son propre reflet des yeux. La colère brillait au fond de ses pupilles comme un phare dans la nuit et elle dépendait de ce sentiment comme un marin dépendait de la lumière pour le guider lors d'un épais brouillard. Une fois prête, elle se leva, lissa le devant de sa robe, et quitta la pièce sans un regard en arrière, Abby sur ses talons.

Elizabeth savait que son comportement surprendrait et elle s'en fichait. Qu'ils essaient de la raisonner, cela ne servirait à rien. Qu'ils essaient de l'empêcher de faire quoi que ce soit, ils se frapperaient à un mur. Elle se répétait ces promesses de liberté et la douleur s'atténuait. Alimenter la rage en elle était le seul échappatoire qui lui permettait de survivre.

Elle fit une pause devant la porte fermée du petit salon. 'Abby, je veux que mes choses soient transférées dans ma chambre dès maintenant. J'y dormirai ce soir.'

-'Oui, Madame.'

-'Et je veux une couturière dès demain pour la confection de nouvelles robes.'

Elle n'attendit même pas que sa suivante réponde et ouvrit la porte du salon où une partie des invités s'étaient regroupés. Lorsqu'elle fit son apparition dans la l'embrasure de la porte, toutes les conversations cessèrent et les regards se tournèrent vers la maitresse de maison, chaque paire d'yeux ne pouvant cacher leur grand étonnement.

Lizzie remarqua que Georgiana, Kitty, Jane et sa mère n'étaient pas présentes. La plupart des personnes dans la pièce étaient des hommes; seules Anne et Caroline Bingley équilibraient la compagnie majoritairement masculine de la pièce. Elizabeth en fut soulagée; elle n'aurait pas supporté de voir les regards de pitié de ses soeurs et encore moins d'entendre les complaintes incessantes de sa mère.

Mr Bennet s'avança le premier vers sa fille et lui prit la main. 'Lizzie, ma chère, que fais-tu ici?'

Elle se dégagea aussitôt. 'Je dois parler avec Mrs Reynolds. Je venais seulement m'excuser de ne pas pouvoir être présente pour le repas de ce soir. J'ai beaucoup à faire. Je crains que les circonstances présentes exigent que les festivités cessent et je prendrai les mesures nécessaires pour que vous puissiez tous prendre la route dès que le temps le permettra.'

Le message était clair: aucun invité ne devait s'attarder à Pemberley.

Elle se retira aussitôt, soulagée de ne pas avoir à être la proie d'autant de regards à nouveau. De faire face à tous ces gens et à tous ces regards s'était avéré plus difficile que prévu, mais elle s'entêta à suivre son plan. Elle trouva rapidement Mrs Reynolds, qui ne cacha pas sa surprise non plus, mais qui ne se permit aucun commentaire.

-'Où est mon Mr Darcy?' demanda-t-elle. 'Je souhaiterais m'entretenir avec lui et vous pour les... arrangements.'

Elle ne pouvait pas utiliser le mot funérailles, pas à voix haute. Elle ne se sentait pas assez forte pour cela encore.

-'Il est indisponible pour le moment.' répondit la vieille intendante d'une voix hésitante.

-'Indisponible?'

-'Il est dans la nurserie. Personne n'a le droit d'approcher Miss Anne Darcy excepté lui-même, le Colonel et Mrs Fitzwilliam pour le moment. Le médecin a été appelé et est en route, cependant je crains que le mauvais temps ne le retarde grandement.'

Elizabeth avala avec difficulté. Elle ne pouvait pas retourner dans cette pièce ni même affronter Darcy seul à seul. 'Nous avons beaucoup de travail, Mrs Reynolds.'

-'En effet, Madame, mais je peux vous assurer que j'ai les compétences pour me charger de ce qui doit être fait. Je n'en suis pas à ma première expérience.'

Elle sentit sa volonté fondre lentement et ses forces la quitter. 'Je vous en supplie, Mrs Reynolds.' l'implora-t-elle avec ferveur. 'Laissez moi vous aider. Laissez moi m'occuper l'esprit par des formalités.'

Heureusement, la vieille femme comprit. Au fil des années, elle avait appris à connaître la nature passionnée et unique de sa maitresse, et sa détresse, si évidente à ses yeux en ce moment, la convainquit de ne pas se plier aux usages habituels.

-'Bien sûr, Mrs Darcy.'

Soulagée, Lizzie laissa l'intendante lui expliquer les étapes, consciente que la vieille femme lui épargnait les tâches qui seraient trop difficiles à supporter, ne lui laissant que les décisions abstraites et les détails mineurs, gardant pour elle les plus ingrates comme laver et habiller le corps. Mrs Reynolds prit aussi en charge les préparations des départs imminents des invités et, une fois la conversation terminée, Lizzie regagna sa chambre. Dès que la porte fut fermée derrière elle elle s'effondra au sol comme une simple poupée de chiffon. Épuisée, tremblante de la tête aux pieds, elle s'enlaça pour essayer de trouver un peu de chaleur. Sa détermination perdit en force et les larmes lui brûlèrent le coin des yeux. Elle les ravala avec beaucoup de difficulté et se traina lentement près du feu pour se réchauffer, mais même les flammes ne surent pas dégeler la froide noirceur de son coeur. Elle serra les dents, se balançant d'avant en arrière pour contrôler la panique qui grandissait en elle. Elle resta ainsi un long moment, ignorant l'appel du souper, ignorant les voix dans le corridor lorsque les invités montèrent se coucher et se perdit dans sa tête en ignorant le temps. Elle ne remarqua pas lorsqu'Abigaëlle l'aida à se dévêtir et à enfiler sa robe de nuit. Elle se laissa guider et border comme un pantin et but quelque chose sans vraiment savoir ce que c'était. Elle ne fit même pas la grimace lorsque le liquide amer descendit dans sa gorge. Il ne fut pas long avant que les effets du breuvage se manifeste et engourdissent ses pensées, lui donnant un sommeil sans rêves et sans douleur.

(*-*)

Tout d'abord, j'aimerais revenir sur le dernier chapitre. Je comprends tout à fait que celles qui venaient ici pour se distraire et lire des histoires d'O&P plus romantiques aient décider d'abandonner la lecture de ma fic. Dès le début je savais qu'il se passerait des drames dans la vie de Darcy et de Lizzie car la vie est ainsi faite et je n'arrive pas à écrire des histoires où tout se passe bien toujours, où aucun évènement ne fait évoluer nos personnages et où rien ne les pousse à réfléchir, se questionner, changer. J'ai aussi besoin, en tant qu'écrivaine, d'écrire ces passages plus sombres, plus tristes, car c'est à travers mes personnages que j'extériorise mes peurs, mes peines, ma propre douleur, et aussi mes joies, mes espoirs, mes rêves. J'aime analyser les situations, essayer de me mettre à la place d'un personnage et raisonner comme lui, le faire vivre des moments qui, parfois, j'espère ne m'arriveront jamais. Ce qui est arrivé à la petite Anne semble cruel, mais je n'ai pas fait cela par envie de choquer ou détruire nos personnages adorés, mais parce que j'avais besoin d'écrire une scène du genre. Perdre un enfant, c'est la pire chose qu'un parent peut vivre et, comme toute maman, j'ai cette peur viscérale qui ne me quitte jamais et qui, parfois, me fait même passer des nuits blanches. Cela n'a pas été facile et oui j'ai pleuré en l'écrivant (j'étais enceinte à ce moment), mais ça m'a aussi aidé à calmer cette propre peur en moi (même si elle ne me quittera jamais). De plus, je savais que ce chapitre serait reçu de manière mitigée; mais au final, lorsque je me suis demandé si je devais aller en ce sens pour l'histoire, j'ai réalisé que bien que j'aime faire plaisir à mes lectrices, il est aussi important pour moi de respecter mes besoins en terme de défis d'écriture et ce même si mes idées risquent d'être mal reçues. Je suis désolée si mon histoire ne répond pas aux attentes de certaines d'entre vous et je respecte entièrement votre décision. J'espère que vous ne m'en voulez pas trop de respecter mon propre instinct, qui a été d'imposer à nos personnages préférés la pire épreuve que l'on puisse vivre dans sa vie.

Cela dit, je peux vous garantir une chose; même si je souhaite que cette fic soit des plus réalistes, même si je leur fais vivre des choses parfois très difficiles, soyez assuré que cette histoire aura une belle fin. Lizzie et Darcy survivront à toutes les épreuves. Je ne suis peut-être pas la plus romantique des écrivaines, mais je crois fermement aux happy endings!

Alors restez fidèles mes chères lectrices car après la pluie, le beau temps!