Okay, ce chapitre a été plus long que prévu à compléter. Techniquement je ne suis que quelques jours en retard sur l'horaire que je m'étais fixé, soit publié tous les mois en 2017 (la fin du mois plus précisément). Je fais mon possible! Bonne lecture :)

Chapitre 39

Le soleil après la tempête

Ce soir-là Lizzie se rendit à la nurserie, seule, là où elle n'avait pas remis les pieds depuis cette nuit-là. Elle ne pouvait s'empêcher de trembler et elle enveloppa ses épaules avec ses bras pour se réchauffer, mais elle savait pertinemment que le froid qui l'habitait était intérieur. Ses chaussures de satin ne faisaient pas de bruit sur le long tapis du couloir; seul son coeur battant la chamade faisait écho dans sa tête, imposant comme le bruit d'un tambour.

Elizabeth s'arrêta devant la porte de la chambre, sentant son courage fondre comme de la neige au soleil. Ses souvenirs était comme dans un rêve, flous, imprécis, tordus. La seule chose qui était claire, le seul détail qui se démarquait, était la forme inerte de sa fille, sa perfection à jamais arrêté dans le temps. Elle s'obligea cependant à être brave, à ne pas fuir la douleur, l'histoire de Lady Catherine encore fraîche.

La porte s'ouvrit avec un léger craquement.

Elle fut surprise de voir que la pièce était déjà occupée; une chandelle éclairait la silhouette sombre de Darcy, exactement là où elle l'avait trouvé la nuit de la mort de leur fille. Lizzie sentit la panique l'envahir, cette image étant trop similaire à celle gravée en sa mémoire.

-'J'irai me coucher bientôt, Richard, pas besoin de jouer à la gouvernante avec moi.' marmonna Darcy d'une voix légèrement pâteuse. Près de lui se trouvait un verre vide et l'odeur qui s'en dégageait ne laissait aucun doute sur ce qu'il avait contenu.

Elizabeth sentit son coeur se serrer à la vue de son mari, courbé comme si le poids du monde lui pesait sur les épaules, les cheveux en bataille, sa tenue débraillé. Jamais elle ne l'avait vu ainsi.

-'J'ai dit: j'irai me-' répéta-t-il en se retournant, puis s'interrompit brusquement en la voyant dans l'embrasure de la porte.

Qu'avait-elle dont fait? Comment avait-elle pu ignorer la détresse de Darcy de cette manière? Le besoin de lui qu'elle éprouvait en ce moment n'était rien comparé à celui de son époux, qui, depuis le départ, avait voulu la prendre dans ses bras pour y trouver un peu de réconfort. Au lieu de cela, elle l'avait privé de la seule chose à laquelle il aurait pu s'accrocher. Elle l'avait conduit au bord du gouffre. Pire, elle l'avait regardé se diriger droit vers l'abysse sans agir, sans le retenir, sans même ressentir la moindre sympathie. Anne avait été sa fille aussi; elle avait été sa fierté, son petit rayon de soleil. Comment Elizabeth avait-elle pu être égoïste au point de penser que personne ne comprenait son mal, pas même le père de son enfant?

Darcy était immobile, son regard un peu brumeux fixé sur elle, comme s'il voyait soudainement un fantôme. Mal à l'aise, Elizabeth fit quelques pas vers l'avant puis prit place sur la chaise sur sa gauche. Au bout d'un moment, elle se rendit à l'évidence qu'elle aurait à faire les premiers pas.

-'Will.' murmura-t-elle alors. 'Oh, Will, je suis si désolée...'

Elle posa une main sur la sienne et il sursauta fortement au contact. Darcy ferma les paupières un moment, les sourcils froncés, puis les ouvrit doucement à nouveau, comme s'il n'arrivait pas à croire qu'elle était bien là, devant lui.

-'Je sais que je n'ai pas été à la hauteur ces derniers temps...' poursuivit-elle, soulagée de le voir réagir au moins un peu. 'Je ne voyais pas...je ne comprenais pas...J'ai été aveugle à tant de choses...'

Une étincelle dans ses yeux: de la surprise. La voix de Darcy était rauque lorsqu'il ouvrit enfin la bouche pour lui répondre. 'Je t'ai si souvent imaginé ici...Je t'ai si souvent imaginé en train de me parler...'

Il tendit la main vers elle et toucha sa joue. Il inspira brusquement lorsqu'il vit que ce qu'il caressa n'était pas le fruit de son imagination, mais sa femme en chair et en os. 'Lizzie?'

-'Je suis là, Will. Tu ne rêves pas cette fois. Je suis désolée, si désolée de mon attitude. Je t'ai dénié le réconfort dont tu avais besoin, je t'ai abandonné, je t'ai-'

Elle s'interrompit en posant une main contre sa bouche, incapable de poursuivre tant sa gorge se serra, réalisant à ce moment toute l'ampleur du mal qu'elle avait fait.

Darcy poussa un long soupir, balayant la pièce du regard, ses yeux s'arrêtant sur le berceau vide. 'Je ne t'en veux pas.' dit-il simplement.

-'Ne m'épargne pas, Will, je t'en prie.'

-'Je mentirais si je disais que cela ne m'a pas blessé, mais je savais que la personne qui prononçait ces mots n'était pas toi. Un seul regard et je savais que derrière ces pupilles, ma femme était perdue dans un monde où je n'avais pas accès. C'est la première fois depuis la mort d'Anne que lorsque je te regarde dans les yeux je n'y retrouve pas la noirceur qui t'a habité dans les dernières semaines. J'ai eu peur, Lizzie. Peur de t'avoir perdu à jamais. Peur d'être seul avec...'

Elizabeth voulut parler, mais il leva la main pour la faire taire.

-'Non. Laisse moi parler. J'ai besoin de parler.'

Elizabeth remarqua alors ce qu'il avait sur les genoux; la couverture d'Anne, brodée de ses propres mains, qui l'avait enveloppé, bercé, réchauffé pendant ses quelques semaines de vie. Elle n'avait aucun doute que ce bout de tissu recouvrait leur fille cette nuit-là.

-'Parfois je me demande si je vais rire à nouveau, sourire à nouveau, respirer à nouveau sans que ma poitrine soit comprimée au point d'en perdre le souffle. Parfois je crois que le pire est passé et que je vais enfin voir un peu de soleil, mais je ne vois que des nuages à l'horizon.' Il s'interrompit un moment, caressant la couverture du bout des doigts. 'Jamais je n'aurais cru qu'on puisse souffrir de la sorte. Jamais je n'aurais cru avoir tant besoin de toi à mes côtés. Sans toi, je suis perdue Lizzie.'

-'Je suis là maintenant.' dit-elle en s'agenouillant lentement devant lui. Son haleine sentait l'alcool et ses yeux, remplis de larmes, était vitreux. Combien de fois avait-il noyé sa peine afin qu'elle soit supportable? Combien de nuits avait-il passé ici à songer à leur fille, à souffrir en silence?

Darcy serra ses mains dans les siennes avec force. 'Je n'ai pas été là pour toi, pour elle, lorsque tu la portais dans ton ventre. J'avais si peur que tu me sois enlevé que je l'ai négligé, je l'ai abandonné avant même qu'elle soit au monde. Je regrette de ne pas l'avoir aimé dès que j'ai su qu'elle était là, dans ton ventre. Tous ces mois où j'aurais pu l'aimer...'

Elizabeth sentit ses yeux lui brûler et sa vision se brouilla. 'Nous sommes deux à porter de lourds regrets. Si j'avais su m'affirmer...Si j'avais su prendre ma place...'

-'Ne dis pas cela. Tu as tout fait pour son bien-être, tu as sacrifié ton propre confort pour elle.'

-'Cela est justement le problème, Will. J'ai écouté ce que l'on me disait de faire en croyant que l'on savait mieux que moi ce qui était le meilleur pour mon enfant. Je vois aujourd'hui que j'ai eu tort de fermer mon esprit à cette voix qui me criait que rien n'était comme il devait être. J'avais si peur d'être jugée et condamnée par notre entourage, j'avais si peur de te faire honte et d'échouer dans mon rôle de mère, d'épouse...Pourquoi n'ai-je pas suivi mon coeur, comme je l'ai toujours fait? Comment ai-je pu laisser la société passer avant mon propre instinct, ma propre enfant? J'ai l'impression qu'Anne restera à jamais une inconnue pour moi, je n'ai pas eu le temps de créer de lien avec elle. Cela me tue de savoir que c'est de ma faute si je n'ai pas pu le faire. Il est trop tard. J'ai attendu trop longtemps. Il est trop tard...' Elle sanglotait maintenant, cette vérité étant si dure à accepter. 'J'ai été immonde avec tout ceux que j'aime, avec toi, j'ai déversé mon venin sur les autres alors qu'au fond, je n'ai que moi à blâmer. Et cela est un poids que je devrai porter pour le restant de mes jours.'

-'Je n'arrête pas de penser à tout ce qui nous a été enlevé cette nuit là...' dit alors Darcy d'une voix silencieuse. 'Je ne l'entendrai jamais rire...Je ne saurai jamais quel ton de voix elle avait. Je ne verrai jamais ses yeux pétiller de joie les matins des célébrations de Noël, lorsque la table sera mise et les décorations éclatantes. Je ne saurai jamais son jeu favori, sa couleur ou son plat préféré. Je ne pourrai jamais la consoler lorsqu'elle se fera mal. Je ne marcherai jamais à ses côtés le jour de son mariage...Chaque jour je trouve un détail qui me rappelle ce que j'ai perdu, ce qui s'est envolé avec elle. Depuis qu'elle est partie, la liste s'allonge de tout ce qui m'a été enlevé et cela m'est...' Darcy soupira, fermant les yeux un instant. Il pointa sa poitrine, directement sur son coeur. 'J'ai mal ici, Lizzie...J'ai si mal...'

Sa voix se brisa et Elizabeth, sa douleur miroitant la sienne, prit son visage entre ses mains. 'Je sais...J'ai mal aussi.'

-'J'ai besoin de toi.' murmura-t-il. 'J'ai essayé d'être fort, mais je n'en suis plus capable. Je n'y arrive pas, pas sans toi, sans ta présence, sans partager cette douleur que toi seule peut comprendre.'

-'Je suis là maintenant. J'ai besoin de toi moi aussi.'

Ils s'étreignirent avec force, s'accrochant l'un à l'autre comme si leur vie en dépendait, leurs bras leur seul refuge au milieu de cette tempête. Pour la première fois depuis l'évènement, Lizzie senti le réconfort dont elle avait tant besoin. Pour la première fois depuis des semaines, elle sentait le poids de la mort s'alléger, juste assez pour qu'elle puisse respirer à nouveau. La force avec laquelle Darcy la tenait captive lui disait que lui aussi trouvait dans leur étreinte la libération dont ils avaient tant besoin.

(-*-)

C'était comme si Pemberley se réveillait d'un long et silencieux sommeil, comme si le printemps était à leur porte alors que les arbres perdaient leurs feuilles, que les journées raccourcissaient et que la température devenait froide. Comme un phénix renait de ses flammes, Lizzie et Darcy émergèrent de leur torpeur. L'atmosphère sombre qui avait habité les lieux fit peu à peu place à une routine plus souple, plus légère et les habitants du domaine furent soulagé de voir leur maître à nouveau prendre les rennes de sa propriété. Inséparables, le couple ne se quittait que très peu. Elizabeth assistait son époux dans presque toutes ses tâches, heureuse d'être impliquée dans les décisions importantes, de visiter avec lui les habitants du domaine et de régler les problèmes qui survenaient. Elle apprenait vite et jamais ne s'était-elle sentie aussi utile, aussi efficace. Ainsi concentrée dans son nouveau rôle, elle avait moins de temps pour songer à sa peine.

Darcy avait changé; il était plus calme, plus grave qu'avant, mais aussi beaucoup plus ouvert et honnête avec elle. Il prenait son apprentissage au sérieux et n'hésitait jamais à lui demander son opinion. Il insista même pour qu'un nouveau bureau soit installé face au sien afin qu'ils puissent travailler ensemble à leur correspondance. La route vers l'apprivoisement de leur douleur était longue et difficile, mais ils trouvaient dans la présence de l'autre l'ancrage qui les empêchait de s'égarer.

Lady Catherine resta quelques jours à Pemberley, mais ne s'attarda pas. Si Darcy remarqua la nouvelle attitude d'Elizabeth face à sa tante, il ne le mentionna pas, mais il était évident que, malgré l'attitude toujours aussi arrogante de la vieille femme, quelque chose avait changé entre elles. Lizzie était plus que reconnaissante du geste de Lady Catherine, de sa franchise, et elle ne manqua pas de lui en parler en privé avant son départ. Alors que Lady Catherine s'apprêtait à monter dans sa voiture, Elizabeth attendit d'être certaine qu'il n'y avait pas d'oreilles indiscrètes avant de lui dire:

-'Je vous dois des remerciements, Lady Catherine. Sans votre intervention, je serais probablement encore sur le chemin destructeur sur lequel je me trouvais.'

Sa tante eut un petit sourire. 'J'apprécie votre reconnaissante, Mrs Darcy, bien que je me doute qu'elle ne vous soit pas facile à exprimer.'

Elizabeth ne put s'empêcher de rire, secouant la tête. 'Au contraire. Je suis plus qu'heureuse de vous rendre ce qui vous est dû.'

-'Nul besoin de vous dire que la conversation que nous avons eu doit rester confidentielle.'

-'Bien sûr, cela va de soit.' la rassura Elizabeth.

Lady Catherine hésita un moment. 'Ne croyez pas que je vous déteste.' dit-elle alors. 'Certes, je n'ai pas été heureuse de vous voir me défier aussi ouvertement et de devoir abandonner les plans de mariage d'Anne avec mon neveu...mais vous possédez une détermination qui serait difficile de ne pas admirer. Je ne dis pas que j'approuve toutes vos excentricités, bien entendu, mais j'ai bien compris que ce n'est pas l'argent ou la prestance de votre nouveau rôle qui vous a attiré à Fitzwilliam. J'ai été dure avec vous. Je ne le serai plus autant.'

Ce n'était pas tout à fait des excuses, mais Elizabeth accepta ce discours sans s'attarder à ce détail. Elle opta plutôt pour l'humour. 'Je ne doute pas que vous aurez tout de même votre opinion à nous dire.'

-'Et je ne doute pas que vous ferez à votre tête.'

Elles échangèrent un sourire complice puis Lady Catherine prit place dans sa voiture, les salua une dernière fois et prit la route de Rosings. Elizabeth regarda l'attelage s'éloigner avec un sentiment de contentement, heureuse que la brèche dans la famille se soit enfin refermée.

Richard et Anne quittèrent à leur tour quelques jours plus tard. Georgiana, qui avait trouvé réconfort dans la présence de ses cousins, se retrouva à nouveau seule. Elle qui venait de passer les derniers mois en constante compagnie trouva difficile de retourner à une vie de solitude. Elle ne parla pas ouvertement de ses sentiments à son frère ou sa belle-soeur, mais ils étaient si évidents sur son visage qu'Elizabeth prit l'initiative d'en discuter avec son époux. Darcy accepta d'inviter Kitty à nouveau, conscient que sa présence était bénéfique auprès de Georgiana. De plus, Lizzie était inquiète de l'influence que pourrait avoir Lydia sur sa soeur si elles passaient trop de temps ensemble à Longbourne. Ainsi, avec l'idée d'écrire à Kitty, Elizabeth prit place à son nouveau bureau et s'attaqua à la pile de correspondance intouchée sur le coin du meuble. C'était une tâche colossale, et difficile, mais elle la fit avec patience, encaissant la douleur que ces lettres provoquait sans se plaindre. Elle commença par écrire à Jane qui, plus que quiconque, devait s'inquiéter de son état. Lizzie remplit donc cinq pages en s'excusant à profusion de l'avoir ignoré si longtemps, lui expliquant, sans entrer dans les détails, le pourquoi de son silence. Elle termina sa lettre en disant qu'elle était impatiente de la revoir et qu'elle espérait que sa famille soit en bonne santé.

Elle s'attaqua ensuite aux lettres de ses parents, de Marie, puis de Lydia.

Lydia resta fidèle à elle-même. Après de brèves condoléances, sa première lettre ne renfermait que des plaintes envers sa vie à Longbourne, qui s'avérait beaucoup plus ennuyante qu'elle ne l'aurait cru maintenant qu'elle était une femme mariée. De plus, Mr Bennett était beaucoup plus sévère quant au décorum qu'elle devait conserver et elle peinait à réfréner sa personnalité bruyante. La deuxième était une lettre de reproches pour son silence, pour son manquement à son rôle de soeur aînée, à l'injustice qu'elle avait fait en favorisant Kitty pendant des mois en l'invitant à Pemberley. Cependant, ce fut la troisième lettre qui mit Lizzie hors de ses gonds. En effet, ce dernier message était une supplication pour l'aider financièrement afin qu'elle puisse s'acheter de nouvelles robes, allant même jusqu'à utiliser sa fille comme élément de persuasion, proposant effrontément d'allouer le montant qu'elle aurait donné à Anne à Edwina puisqu'elle n'en avait plus besoin.

-'Que se passe-t-il?' demanda Darcy en voyant sa femme serrer les poings.

Lizzie tremblait lorsqu'elle lui tendit la lettre pour qu'il puisse la lire. 'Lydia.' fut tout ce qu'elle put répondre entre ses dents.

Les yeux de Darcy se durcirent, sa bouche devint une mince ligne. Il replia le papier délicatement, mais Elizabeth savait que cette attention n'était que pour contenir sa colère.

-'Vas-tu lui répondre?'

-'Sous risque de choquer l'Angleterre entière par ce que j'ai envie de lui dire? Je ne crois pas, non.' ragea-t-elle en se levant brusquement. 'Je ne comprends pas comment elle arrive à être si...si...insensible! Si effrontée! Elle ne mérite pas notre aide. Elle ne mérite rien d'autre que ce qui lui arrive! Et j'espère que tes hommes ne trouveront jamais Wickham! Ils ne l'ont pas trouvé, n'est-ce pas?' ajouta-t-elle soudainement en se tournant vers son mari.

-'Une trace près de l'Écosse, à la limite de la frontière. J'ai envoyé un homme là-bas il y peu. Rien de concluant.'

Lizzie expira bruyamment. 'Quel genre d'homme abandonne sa femme et son enfant ainsi, couvert de dettes et sans le sous? Quel genre de femme demande de l'argent à sa soeur sous prétexte qu'elle n'a plus de fille pour qui la dépenser?'

-'Des égoïstes...' répondit Darcy d'une voix silencieuse. 'Des personnes qui ne pensent qu'à eux-même, qui pense que tout leur ait dû. Qui ne savent pas être raisonnable ni constant.'

Elizabeth s'adoucit en pensant à Edwina. 'J'espère qu'elle a tout ce dont elle a besoin.'

-'Je suis sûre que tes parents veillent à ce qu'elle ne manque de rien.'

-'Mais le plus important?' murmura alors la maitresse de Pemberley. 'L'amour d'une mère, le reçoit-elle quotidiennement?'

Lydia n'avait jamais démontré d'affection envers sa fille, elle la considérait comme une nuisance même. Lizzie trouvait cela si injuste, si aberrant, qu'elle dû se faire violence pour ne pas en faire de scène.

-'Cela me semble si injuste...' mais elle s'interrompit. Elle n'irait pas dans ces eaux là, c'était un sujet trop délicat.

-'J'écrirai à Mr Bennett et tâcherai de lui faire parvenir une petite somme destinée au confort d'Edwina. J'ai confiance qu'il saura gérer cet argent mieux que Lydia.'

La rage fit place à une grande lassitude. Elizabeth vint s'asseoir sur les genoux de son époux et lui fit un sourire qui n'atteignit pas ses yeux. 'Merci.'

-'Avons-nous assez travaillé pour aujourd'hui, Mrs Darcy? Que dirais-tu d'une promenade à cheval?' proposa-t-il pour leur changer les idées.

Elle l'embrassa tendrement sur les lèvres. 'Excellente idée. Mais tout d'abord, nous devons retrouver Mrs Reynolds pour les préparatifs de notre départ.

Ils avaient décidé de ne pas rester à Pemberley cette année, ayant convenu qu'il serait mieux pour eux, et Georgiana, de rester quelques mois dans leur maison à Londres. Non seulement ils avaient besoin de s'éloigner de l'endroit où chaque détail alimentait leur peine, mais ils avaient aussi une responsabilité envers la cadette Darcy. Maintenant qu'elle était sortie, elle se devait de faire son cercle social. Même s'il détestait l'idée de pavaner sa soeur devant les prétendants, Darcy savait qu'il manquerait à son devoir de gardien s'il ne lui permettait pas de se faire connaître. Elle aurait tôt ou tard à se marier, qu'il le veuille ou non. Autant mieux la surveiller de près alors qu'il le pouvait.

Elizabeth n'avait pas particulièrement envie de retrouver l'univers superficiel de la société, mais cela lui semblait plus attrayant que de rester entre les murs d'une maison qui lui rappelait sans cesse ce qu'elle avait perdu. Pour la première fois depuis son mariage, elle était contente de quitter le Derbyshire. Elle savait aussi que ce serait bénéfique pour eux de retrouver leur cercle social et elle fut plus qu'heureuse lorsque Jane confirma qu'ils seraient eux aussi en ville pour la Saison. Elle avait l'impression que cette étape était cruciale pour qu'ils puissent vivre le plus normalement à nouveau et elle fit ses bagages sans regrets.

Un matin où le givre recouvrait les paysages comme un tableau figé dans la glace, les Darcys prirent place dans leur voiture, bien emmitouflé dans leur manteaux, bonnets et manchons, et c'est sans un regard en arrière que Pemberley disparu de leur champ de vision.

(-*-)

Merci à toutes les personnes qui prennent le temps de m'écrire et je suis désolée si je ne peux pas publier aussi vite que vous le souhaiteriez. En parallèle de cette fic, j'essaie d'écrire un livre, j'ai une deuxième fic en préparation, une traduction et j'ai ma vie personnelle avec mes deux jeunes cocos qui prend beaucoup de place dans mon horaire. Autant dire que j'avance plutôt tranquillement dans chacun de mes projets! Heureusement j'ai plus de temps maintenant que ma fille est plus grande et j'espère respecter mes prochains échéanciers! Comme j'ai mentionné plus haut, j'aimerais publier une fois par mois, vers le 29,30 ou 31.

Je suis un peu en retard pour le chapitre 40 (déjà 40!), mais j'espère me rattraper dans les prochains jours. En attendant, merci à toutes pour votre fidélité, recevoir vos reviews me réchauffent le coeur et m'encourage toujours à travailler plus fort pour vous offrir une histoire de qualité.

Un dernier détail. Je me suis dernièrement attaqué à l'écriture en anglais. Je trouve ce défi vraiment motivant, mais je remarque que j'ai parfois du mal à remettre mon cerveau en français et donc que je fais un peu plus d'erreurs. Dites moi si vous préférez que je prenne un beta-reader pour corriger et ainsi améliorer la qualité de l'histoire, ou si vous pensez que ce n'est pas nécessaire.

Encore merci et on se revoit dans 3 semaines j'espère pour le prochain chapitre!