Comme promis, voici le chapitre 60!

CHAPITRE 60

Vice Caché

L'enterrement de sa mère eu lieu le surlendemain de sa mort. Kitty reçut les condoléances en silence, ne répondant que par des hochements de tête, et une étrange sensation s'empara d'elle lorsque le cercueil fut mis en terre. Lizzie lui avait conseillé de faire la paix avec son passé, mais elle en avait été incapable. Elle n'avait pas pu se résoudre à approcher sa mère car aborder le sujet de Lydia n'aurait fait qu'empirer sa détresse dans ces derniers moments. Maintenant qu'il était trop tard, elle regretta de ne pas avoir pu essayer d'aller chercher l'approbation qu'elle avait toujours souhaité. Veillerait-elle sur elle, de là-haut? Saurait-elle lire dans son cœur et voir la vérité? Ou serait-elle trop occupée, même dans l'au-delà, à surveiller les faits et gestes de sa fille préférée?

Kitty endura difficilement cette épreuve. La moitié des gens qui venait payer leur respect à la famille avait, du vivant de la défunte, tout fait pour l'éviter. Très peu d'entre eux étaient venus la voir pendant ses longs mois de maladie et de les entendre lister les qualités de sa mère alors qu'ils n'en croyaient pas un mot était tout simplement insupportable. Remarquant l'inconfort de Kitty, Miss Beauvois, vêtue de noir pour souligner le deuil de la famille Bennet, la libéra de ses obligations en prenant en charge ses responsabilités. Quoi que Lizzie pensât de cette femme, Kitty, elle, l'appréciait énormément.

Plutôt que de rester avec les adultes, Kitty se réfugia auprès des enfants. Trop jeunes pour comprendre que le silence était de mise lors de ce genre d'occasion, Charlie et Beth furent plus qu'heureux de s'isoler à l'étage avec leur tante, qui leur accorda toute son attention. Les rires, sourires et nombreux câlins eurent l'effet d'un baume sur le cœur de Kitty, mais lui rappela également l'absence d'Edwina. Darcy avait envoyé la voiture et un domestique au pensionnat où elle résidait depuis plusieurs mois, mais l'homme était revenu seulement avec un message de la part de l'intendante. Les cours ayant repris après les congés estivaux, il était impossible pour Edwina de quitter l'établissement pour le moment puisqu'elle avait du retard dans ses leçons. Kitty trouva cela étrange; le décès d'un membre de sa famille n'était-elle pas une raison suffisante pour qu'une enfant retrouve les siens?

Edwina resta avec elle toute la semaine qui suivit, puis l'autre. Sa nièce était-elle heureuse dans cette école? S'était-elle fait des amies? Se demandait-elle quand sa tante viendrait enfin la voir, comme elle le lui avait promis? Kitty ne pouvait tout simplement pas se résoudre à quitter le Hertfordshire sans faire un détour par Londres. Kitty demanda l'aide de son père, qui refusa catégoriquement de l'accompagner. Il n'avait non seulement pas envie de sortir du confort de sa maison, mais il n'avait aucunement l'intention de revoir sa petite-fille. Pour lui, Lydia n'existait plus. Indignée par cette injustice, Kitty ne dormit pas dormi de la nuit suivant cette conversation, se demandant comment quiconque pouvait blâmer une enfant pour les erreurs de ses parents.

-'Elle portera toujours l'étiquette que sa mère lui a laissé.' soupira Lizzie lorsque Kitty lui avait fait part de ses pensées le lendemain. 'Peu importe ce qu'elle fera, elle sera toujours ternie par les décisions de Lydia, comme nous l'avons été lorsqu'elle s'est enfuie avec Wickham.'

-'L'avons-nous réellement été? Tu as pu épouser Mr Darcy et Jane a épousé Mr Bingley.' Argumenta-t-elle. 'Même mes prospects sont prometteurs. Si nous avons pu nous remettre, pourquoi pas elle?'

-'Lydia est revenue mariée de son escapade avec Wickham. Ce ne sera pas le cas cette fois.'

Par chance, sa sœur fut plus compréhensive et, faute de pouvoir l'accompagner elle-même à Londres, elle discuta avec Darcy et ce fut lui qui l'y emmena. Le chemin n'était pas très long, à peine vingt-quatre miles, mais son beau-frère n'étant pas un homme bavard, le voyage fut majoritairement silencieux. Une fois à Londres, ils passèrent la nuit à Darcy House, puis un domestique l'escorta jusqu'au pensionnat.

L'imposante bâtisse de pierre pâle intimida Kitty aussitôt qu'elle descendit de la voiture. Haute de cinq étages, elle était surmontée d'un dôme sur lequel trônait une énorme croix, rappelant à tous les passants la vocation de l'endroit et les ressources monétaires de ses nombreux bienfaiteurs. Lorsqu'elle pénétra dans le hall d'entrée, Kitty remarqua que l'intérieur était tout aussi impressionnant que l'extérieur. Avec ses grandes arches au plafond, ses boiseries sombres sur les murs et un plancher de marbre, il n'y avait aucun doute que cette école était destinée à des enfants dont les familles étaient en moyens. Un groupe de fillettes traversa le hall en ligne bien droite, presque méconnaissables les unes des autres avec leur uniforme et coiffure identiques. Aucune trace d'Edwina.

-'Puis-je vous aider, mademoiselle?'

La femme qui l'interpela avait un accoutrement modeste, simple, mais d'excellente qualité. Ses cheveux noirs étaient tressés en un chignon serré sur le dessus de sa tête, sans aucune boucle pour encadrer son visage rond.

-'Bonjour. Êtes-vous Mrs Vaughn? Je suis Catherine Bennet.' répondit Kitty avec une révérence. 'Je suis ici pour visiter ma nièce, Edwina Wickham.'

L'intendante perdit quelque peu son sourire. 'Wickham? Êtes-vous sûre?'

Kitty trouva la question étrange; bien sûr qu'elle savait exactement qui elle voulait voir. Comment pouvait-elle faire erreur sur le nom de sa propre nièce? Lorsqu'elle réitéra sa demande, Mrs Vaughn s'excusa un moment afin de s'entretenir avec l'une de ses compères, non sans lui jeter des coups d'œil discrets.

Lorsqu'elle revint, Kitty fut déçue de la réponse qu'elle reçut.

-'Aujourd'hui n'est pas idéal pour les visites, Miss Bennet. Nos pupilles sont en prière.'

Kitty fronça les sourcils, sceptique. 'Je viens tout juste de voir un groupe se dirigeant vers les jardins et ma nièce n'en faisait pas parti. Où est-elle?'

-'À la chapelle, comme je vous l'ai mentionné. Nous avons plusieurs groupes, Miss Bennet. Nous accueillons plus d'une centaine d'enfants, de tous les coins de l'Angleterre.'

-'Je suis certaine que vous pouvez faire exception.' Kitty insista. 'Je ne viens pas souvent à Londres et j'ai promis à Edwina que nous pourrions passer un moment ensemble lors de mon prochain passage.'

L'intendante secoua la tête. 'Le moment de prière est un moment sacré, Miss Bennet. Il est primordial que nos élèves apprennent à mettre Dieu avant tout.'

Kitty ne démordit pas; elle prit place sur une chaise et posa gracieusement ses mains sur ses genoux. 'J'attendrai alors.'

Avec un soupir d'agacement non voilé, Mrs Vaughn usa d'un ton plus sec. 'Miss Bennet, je vais devoir vous demander de revenir une autre journée. La prochaine fois, avisez-nous de votre visite. Nous sommes une école, pas un centre d'exposition où les gens peuvent entrer et sortir à leur guise. À moins d'être son parent ou son tuteur, vous n'avez aucune autorité sur cette enfant et il est tout à fait dans nos droits de vous refuser l'accès.'

Une alarme sonna dans l'esprit de Kitty, comme une petite voix qui lui cria de ne pas se laisser intimider et l'urgeant à insister. Cette femme essayait-elle de lui cacher quelque chose? Une fois que l'idée infiltra ses pensées, un élan d'adrénaline lui donna le courage nécessaire à tenir tête à son interlocutrice.

-'Mr Darcy, qui je vous le rappelle est son tuteur légal, et qui, j'assume, contribue généreusement à la tenue de cette école, m'a personnellement chargé de venir prendre des nouvelles de notre nièce. Il serait immensément déçu de savoir sa requête rejetée et je ne serais pas surprise si son mécontentement affectait la prochaine donation.'

Kitty n'était pas fière d'user le nom de son beau-frère de cette manière, mais elle ne voyait pas comment obtenir satisfaction autrement. Pâlissant légèrement, Mrs Vaughn força un sourire. 'Je vois. Veuillez attendre ici je vous prie.'

Les minutes passèrent lentement, comptées par la grande horloge près de l'escalier, et toujours Edwina tardait à venir. L'appréhension lui nouant l'estomac, Kitty fit de son mieux pour cacher son impatience. Son dos commençait à l'élancer et les jambes lui fourmillaient; pourquoi était si long? L'intendante espérait-elle qu'elle se fatigue et décide de partir? C'était mal la connaître. Il n'était pas question qu'elle bouge de sa chaise, pas avant d'avoir vu sa nièce.

Lorsqu'Edwina fut enfin menée à elle par deux sœurs vêtues de longues robes noires, Kitty fut choquée d'abord par sa maigreur, puis par le fait qu'elle ne leva pas la tête pour la regarder dans les yeux.

-'Je vous accorde cinq minutes, Miss Bennet.' Mrs Vaughn lui indiqua, se postant derrière elle.

Flanquée des sœurs, qui gardait chacune une main sur ses épaules, Edwina ne bougea pas d'un poil.

-'Bonjour Edwina.' Lui dit Kitty avec un sourire. 'Je suis si heureuse de te voir.'

Aucune réponse. Kitty remarqua que ses cheveux étaient non plus courts que ceux des autres filles et qu'ils étaient humides. Son uniforme, bien qu'impeccable, était trop petit pour elle.

-'Je t'ai apporté ceci.' Poursuivit-elle, sortant de son sac une petite poupée qu'elle avait cousue elle-même. 'Pour que tu saches que même si je suis loin, je pense très souvent à toi.'

La jeune fille jeta un coup d'œil à l'intendante, qui hocha une fois de la tête. Était-ce de la peur que Kitty pouvait voir dans son regard? Edwina prit la poupée et la colla contre son cœur.

-'Es-tu heureuse ici, Edwina? As-tu des amies?'

Silence. Un serrement d'épaule la fit grimacer légèrement et elle récita sa réponse, comme si elle avait pratiqué ce discours encore et encore.

-'Je suis très heureuse et j'ai beaucoup d'amies. Je ne pouvais demander meilleur endroit pour vivre et apprendre. Les sœurs sont très g-gentilles avec moi.'

Kitty sentit les cheveux sur sa nuque se dresser. Jetant un regard accusateur aux deux femmes, elle demanda :

-'Pourquoi est-elle comme cela? Elle n'a jamais été si aussi effacée avec moi.'

-'Elle ne vous a pas vu depuis des mois, Miss Bennet, à quoi vous attendiez-vous?' Mrs Vaughn répondit, les lèvres pincées. 'Ce n'est pas de notre faute si l'enfant ne vous reconnait pas.'

La colère monta en Kitty, une colère vive et franche qui la poussa à agir plus rudement qu'elle en avait l'habitude.

-'Ceci n'est pas le comportement d'une enfant heureuse.' Insista-t-elle. 'Elle est terrifiée et certainement pas de moi.'

-'Nous offrons une éducation de qualité à nos pupilles.' Se défendit la femme, dont les joues s'étaient colorées. 'Nous avons les enfants des meilleures familles dans notre école et aucun parent ne s'est plaint de nos méthodes.' Après avoir jeté un coup d'œil à l'horloge, elle tourna un regard froid vers elle. 'Je crains devoir vous demander de partir, Miss Bennet. Votre temps est écoulé.'

Avant qu'elle puisse s'y opposer, les deux sœurs emmenèrent Edwina, qui résista un moment. Elle tendit la main vers sa tante, l'appelant par son nom, mais elle se fit taire d'une poussée dans le dos. Outrée par ce comportement, Kitty se tourna vers l'intendante.

-'Est-ce une habitude de malmener les enfants?'

-'Seulement celles qui désobéissent. Votre nièce est, malheureusement, une enfant difficile qui refuse souvent de suivre les consignes.' L'obligeant à reculer vers la porte, Mrs Vaughn la jeta presque dehors. 'Bonne journée, mademoiselle. Vous pouvez dire à Mr Darcy que nous allons lui envoyer un rapport des progrès de sa…protégée.'

Kitty se retrouva immobile devant la porte, l'indignation lui brûlant le ventre. Quelque chose n'allait pas, elle en était convaincue. Elle poussa à nouveau la porte et, voyant l'intendante prendre la direction des escaliers, se lança discrètement à sa poursuite. Lorsqu'elle atteignit le troisième étage, elle ne vit pas dans quelle direction la femme était partie. Des voix attirèrent son attention et Kitty tomba sur un dortoir, où une douzaine de fillettes se préparaient pour l'heure du repas. À les entendre rire et plaisanter, elle devina qu'aucune adulte n'était avec elles présentement et la jeune femme en profita pour interroger la première qu'elle rencontra.

-'Est-ce que Edwina Wickham est avec vous?' Lui demanda Kitty, espérant que le sourire qu'elle leur offrait ne reflétait pas les émotions tumultueuses qui se bousculaient en elle.

-'Wickham? Non, elle n'a pas le droit de se mêler à nous.' Répondit une petite blonde portant un ruban bleu dans ses cheveux. Sa compagne de droite lui donna un coup de coude dans les côtes et lui murmura de se taire.

Kitty fronça les sourcils. 'Pas le droit? Que veux-tu dire?'

Aucune réponse.

-'Pouvez-vous m'indiquer par où aller?' s'essaya-t-elle à nouveau. 'Elle est montée avec deux sœurs, il y a quelques minutes. Dois-je aller vers la droite?'

-'Non, vers la gauche. Dans la salle de bain.' Une autre voix lança et un flot de « sssshhhhh! » s'éleva dans la pièce.

Ne voulant pas leur donner des ennuis, Kitty sortit du dortoir, encore plus troublée qu'avant. Si Edwina ne pouvait pas être avec les filles de son âge, alors où était-elle? Comme si Dieu répondait à sa question, Kitty entendit un cri provenant de la dernière pièce au fond du couloir. Pressant le pas, elle arriva à destination en quelques secondes et jeta un coup d'œil à travers l'embrasure de la porte.

Ce qu'elle vit à travers l'embrasure lui glaça le sang.

Edwina avait été dévêtue de sa robe et Mrs Vaughn avait une poignée de ses cheveux dans la main.

-'Nous t'avions prévenu que si tu dérogeais de ce que voulions que tu dises, tu recevrais une punition.'

La femme lui plongea la tête dans la bassine d'eau et Edwina se débattit, ses bras s'agitant dans tous les sens. Kitty explosa aussitôt dans la pièce avec un cri d'indignation, repoussant l'intendante brusquement, et délivra sa nièce de son châtiment. Les deux sœurs, qui avaient observé la scène du coin de la pièce, voulurent intervenir.

-'Un pas de plus et j'appelle la police.' Siffla Kitty entre les dents.

Mrs Vaughn, qui avait perdu pied et s'était retrouvée contre le mur, se redressa maladroitement.

-'Vous n'avez pas le droit d'être ici!' s'exclama-t-elle en posant une main sur sa tête. Elle grimaça en touchant un point sensible.

-'Et vous, vous n'avez pas le droit de maltraiter cette enfant!'

Edwina s'était réfugiée dans ses bras, les larmes sur son visage se mêlant à l'eau qui ruisselait de ses cheveux. Kitty repéra un linge et le prit pour la sécher, mais elle figea lorsque sa nièce gémit de douleur. C'est à ce moment qu'elle vit les marques rouges qui décoraient son avant-bras; d'autres ecchymoses, plus vieilles, coloraient la peau de son autre bras de bleues, mauves, jaunes et bruns. Jetant un regard horrifié aux trois femmes, elle sentit sa colère se transformer en une rage si brûlante qu'elle en trembla.

-'Comment avez-vous osé lever la main sur ma nièce?' s'insurgea-t-elle, sa voix résonnant avec force dans la petite pièce. 'Vous devriez avoir honte!'

-'Cette enfant a besoin de beaucoup de corrections, Miss Bennet. Vous ne pouvez pas intervenir dans la manière dont nous gér—'

-'Je me fiche complètement de vos méthodes! Edwina ne restera pas ici une minute de plus, vous m'entendez?'

-'Vous n'avez pas le droit de la retirer de l'école!' S'imposa Mrs Vaughn, paniquée. 'Vous n'êtes pas sa tutrice légale.'

-'Oh, vous pouvez être certaine que Mr Darcy sera mis au courant de tout ce qui vient de se passer.' Hissant Edwina dans ses bras, elle se dirigea vers la porte.

-'Vous ne pouvez pas—'

-'Oui, je le peux et je le fais.' L'interrompit-elle froidement. Elle se tourna une dernière fois vers les deux sœurs abasourdies. 'Je suis certaine que vous n'aurez aucun problème à envoyer ses affaires à Darcy House.'

Kitty rebroussa chemin, la tête haute, et ignora tous les regards qui la suivirent alors qu'elle faisait son chemin jusqu'à la voiture qui l'attendait. Une fois la porte refermée derrière elle, elle serra Edwina avec force, incapable de calmer les battements frénétiques de son cœur.

-'Je suis désolée, ma chérie.' Murmura-t-elle à son oreille. 'Si j'avais su…Jamais je n'aurais laissé qui que ce soit te faire du mal.'

Des larmes d'indignation et de culpabilité affluèrent, baignant ses joues rougies par la colère. Pourquoi n'avait-elle pas visité Edwina avant? Pourquoi ne s'était-elle pas douté que la situation dans laquelle se trouvait sa nièce rendrait sa présence à l'école indésirée? Tout Londres savait qu'Edwina Wickham était pratiquement orpheline maintenant, sa mère ayant préféré l'abandonner pour aller faire sa vie avec un homme ayant au moins trois fois son âge. Était-ce par dégoût pour ses parents que l'intendante avait été si dure avec elle? Était-ce pour cette raison qu'elle n'avait pas pu se faire des amies?

-'Tante Kitty?' La petite voix d'Edwina interrompit le flot rapide de ses pensées. 'Tu es triste à cause de moi?'

Kitty la serra un peu plus fort. 'Je suis triste, oui, mais pas à cause de toi. Je suis triste de ne pas avoir pu te protéger.'

-'Est-ce que je vais devoir retourner à l'école?'

-'Non, plus jamais tu ne remettras les pieds là-bas.' Lui assura-t-elle avec ferveur. 'Plus personne ne te fera de mal.'

C'est à ce moment que Kitty sentit les flammes qui lui brûlaient le ventre faiblir, comme si elles étaient aspirées hors de son corps dans un soudain coup de vent. Elle était soulagée d'avoir eu la force de sortir sa nièce de cet endroit, mais qu'allait-il se passer maintenant? Darcy lui ordonnerait-il de l'envoyer dans une autre école? L'idée lui glaça le sang; après un tel séjour, Edwina ne ferait plus confiance à personne et Kitty non plus. Aurait-elle à supplier son beau-frère pour garder sa nièce avec elle? Si elle devait se mettre à genoux, elle le ferait. Jamais plus elle ne laisserait Edwina aux soins de quelqu'un d'autre.

Quelle injustice qu'elle n'ait pas le droit de la garder avec elle sans l'approbation d'un homme! Vu la réaction de son père, il était évident qu'elle ne trouverait pas de support dans le Hertfordshire. Et si Darcy refusait de laisser Edwina venir à Pemberley avec elle, sous sa protection, comment ferait-elle alors pour assurer sa sécurité?

-'Je trouverai le moyen.' Murmura-t-elle avec ferveur. 'Je trouverai le moyen de ne plus jamais avoir à être séparée de toi, Edwina. Je te le promets.'

(-*-)

Prochain chapitre : 20 février !