Auteur Tchitchito (Caro).
Titre : Finding Myself.
E-mail :
Genre : Romance Sam/Jack.
Saison : Saison 8 - 9. Mais toujours avec Jack, Sam, Daniel et Teal'C. Désolé pour les admirateurs de Cameron ou de Vala. C'est ma version de l'après saison 8, mais comme j'écris en sachant pas ce que je vais écrire. Ca fait un truc assez bizarre.
Disclaimers : Rien n'est à moi, tout est à MGM etc, etc…
Note de l'auteur :
Pour changer, le titre est encore une chanson d'un groupe que j'aime beaucoup «Smile Empty Soul» et le titre est «finding Myself». Une chanson que je conseille à tous !
Les phrases en « caractère bizarre » sont les paroles de Jacob (personnage qui est mort et que je regrette beaucoup), en fait c'est les souvenirs de Sam, des paroles de son père.
Je ne peux pas faire moins compliquer.
Et puis la fic est à la première personne.
Petite dédicace à ma p'tite Sophie, qui, comme moi, n'a absolument rien compris au brusque changement de la série Stargate (entre fin saison 8 et début saison 9), et qui est hyper frustrer comme moi de pas voir Jack et Sam ensemble. Alors, je remets tout dans l'ordre. Enfin j'essaye de remettre tout dans l'ordre.
Et puis à ma p'tite Doris, que je ne connais pas depuis longtemps, mais qui a été la première à me soutenir. Merci à toi.
Finding Myself
Bonne Lecture.
Je suis assise à mon bureau, devant mon écran d'ordinateur, mon avant bras soutient manifestement une tête trop lourde pour se maintenir toute seule, alors qu'avec l'autre main je joue nerveusement avec un stylo.
Je m'embête.
Pourtant j'ai la chose la plus extraordinaire à côté de moi : un réacteur Asgard, mais l'envie n'est pas là. En fait, je ne cesse d'essayer de répondre à plusieurs questions, dont la plus pertinente.
Ai-je raté ma vie ?
Cette question m'oblige à renouer avec des événements que je souhaite oublier, et qui sont encore très présents dans ma mémoire. Ceux qui m'ont conduit dans ce bureau, à changer de métier, à quitter mes amis, et à renoncer à la vie que j'ai toujours voulu.
Ca à bien sûr commencer à la mort de mon père … En non, ça remonte à bien plus longtemps. Certainement à la première fois, ou je l'ai rencontré, Lui. Le colonel Jack O'Neill, actuellement Général.
J'ai su toute suite qu'il y avait quelque chose, je ne pouvais pas préciser quoi, l'attirance peut-être, puis l'amour qui naît de l'admiration de cet homme. Ce héros. Tout le monde aime les héros, mais lui …
Mais je ne veux pas me souvenir de ça, de Lui.
Pourtant mes souvenirs me portent à cette maison, à ce banc, à Pete
10 minutes que nous sommes assis sur ce banc. Pete et moi. Je viens de lui annoncer que je le quittais, et il ne réagit pas. Comme s'il a toujours su…, que ça n'irait jamais jusqu'au mariage. Il parle enfin, je sens mes mains se seraient davantage l'une contre l'autre pour contrôler mon anxiété. Je suis surprise par son apathie. J'avais imaginé un scénario plus différent, plus douloureux. Alors j'ai réagi, maladroitement, par une simple parole, un simple « c'est tout ». Et c'est à cet instant que j'ai senti de nouveau l'affliction. J'ai vu ses yeux se couvrirent d'un voile de tristesse. Et j'ai eu mal,… mal de le faire souffrir, puis il est parti. J'ai passé l'age des chagrins d'amour. Je suis restée encore quelques minutes sur ce banc à rassembler mes idées et j'ai foncé au SGC.
J'ai joué, comme toujours, mon rôle de petit soldat, mais voilà. Maintenant que la menace d'Anubis a été éradiquée, toutes mes émotions me submergent, je me sens dépassé par les événements. J'ai besoin de quelqu'un, d'un ami. Daniel ou Teal'C sur qui me reposer juste quelques minutes. Pour ne plus me sentir si abattu et brisé. Je me dirige vers son labo, avec un sourire de circonstance sur mon visage, je trouve Teal'C dans son labo. Ils sont à deux en train de parler d'une traduction certainement. Teal'C à un de ses si célèbre haussement de sourcils, quand a Daniel il semble parler une langue qui m'est inconnu. J'ai ce poids lourd, qui me quitte. Mon sourire n'est plus un simple sourire éteint, non, c'est comme une renaissance. Une résurrection jusqu'à la prochaine chute, je les observe, en silence, avec un sourire indélébile. Je les aime tant. Je ne me suis pas rendu compte qu'ils s'étaient arrêtés de parler. Ils me regardent avec ébahissement et appréhension. Je discerne comme une crainte, la crainte que je m'effondre de chagrin devant eux. Mon sourire s'efface plus rapidement qu'il n'était apparu.
(Teal'C) – Tout va bien Colonel Carter ?
Comme la voix de Teal'C est teintée d'inquiétude, elle me force implicitement à pleurer. Je leur souris maladroitement, puis je me jette dans leurs bras, je me glisse entre eux, comme dans les bras de deux grands frères. Je soupire puis je me détache d'eux.
(Sam) – Ca va … Merci. J'avais besoin d'une présence, … je crois … je suis fatiguée en ce moment.
(Daniel) – Sam …Vous devriez aller vous reposer.
C'est vrai que je suis fatiguée, mais travailler m'aide à ne pas penser à autre chose. Alors que dormir, je sais d'avance que ce sera une nuit blanche, parsemé de cauchemars et d'insomnie. Mais le visage angélique et le ton si aimant de Daniel eurent raison de mes craintes. Je lui souris rapidement. J'acquiesce de la tête et je m'apprête à partir, quand une voix puissante et sécurisante me rappelle. Je baisse la tête spontanément… Teal'C…
(Teal'C) – Je vous ramène.
Ce n'est pas une question, c'est une affirmation. Je relève la tête et je lui souris faiblement. Ca ne sert à rien d'essayer de parlementer avec un jaffa. Nous quittons Daniel, et arrivons rapidement à la voiture de Teal'C.
Durant le trajet, aucune parole n'est prononcée. Teal'c à l'air de respecter mon mutisme. Moi je regarde par la vitre, absorbé par le paysage. Mais cette atmosphère me pèse. Je décide de rompre le silence, par la seule chose qui me vient à l'esprit.
(Sam) – La douleur est toujours présente, vous savez, elle s'estompe par moment. Mais elle est toujours là.
(Teal'C) – Je sais, et elle ne disparaîtra jamais. Mais vous irez mieux, c'est une question de temps.
Je hais ce proverbe « le temps guérit toute les blessures». Comment peut on seulement guérir de la perte de son père, alors que nous étions à l'apogée de notre complicité. J'ai aimé mon père plus pendant ces six dernières années que pendant le reste de ma vie. Mais Teal'C à raison.
(Sam) – Merci.
Nous sommes arrivés devant chez moi, je lui souris sincèrement et je rentre dans cette maison, dans ma maison. J'ai pris une douche, et je me suis installé dans ce grand lit vide et froid.
Mais, je n'ai pas su m'endormir, alors j'ai pris ma moto, et je suis allée devant La maison.
Je suis restée longtemps à l'observer enregistrant tout. Tout ce qui faisait que je ne pouvais pas l'aimer, et tout ce qui faisait que j'aurais pu y mener une merveilleuse vie.
Pourtant il faut me résoudre à quitter la vie que j'ai toujours voulue, la maison que j'ai toujours voulue … Mon rêve de petite fille… Mes mains tremblent, comme pour me rappeler de ce que j'ai fait. Pas sauvé la Terre… Non, c'est plus personnel. Ça a toujours été le personnel qui m'angoissait le plus. Il faut me calmer. Me rappeler du pourquoi de ma rupture d'avec Pete, et me dire que j'ai bien fait.
Concevoir de vivre sans mon père, … Vivre sans mon père, … Mon esprit et Ma raison me l'ordonnent, mais mes sentiments sont belles et biens là, irrémédiablement présents. J'appréhende le fait de me retrouver seule, une nouvelle fois. J'ai l'impression d'entendre encore le son régulier du moniteur cardiaque. J'entends encore le timbre de voix de mon père si calme et apaisant, ça me manque, ces dernières paroles si belles et réconfortantes me manquent,… Enfin mon père me manque,... Il avait raison, je ne suis pas heureuse. J'en ai l'air, mais au fond de moi, je suis dévastée, cassée …
Je ne sais même pas comment je suis rentrée à nouveau chez moi. L'instinct. Tout ça est encore tellement présent dans ma tête. Je sors ma clef de ma poche, la porte à la serrure. J'ai un nœud à l'estomac. Je revis ma rupture avec Pete. J'ai bien fait, je ne pouvais pas, je ne pouvais plus feindre de me sentir bien avec lui. Mes souvenirs me portent vers le général et Kerry, je me suis sentie tellement bête quand je les ai vus côte à côte …
…À cette minute ou mon portable a sonné. Je bénissais la personne au bout du fil.
Quelle bêtise !
Mon cœur c'est arrêté à la minute ou j'ai entendu Walter me parler de mon père. Je savais, inconsciemment je savais que mon père n'allait pas bien, il avait l'air si harassé, si las.
Comme il me manque, il était une des dernières personnes qui me comprenait, qui me rassurait,…et qui me connaissait. Il a toujours su pertinemment le lien qui m'unissait avec mon supérieur et loin de me dire que c'était mal, il me poussait vers lui…
Pourquoi a-t-il fallu que je m'amourache d'un homme inaccessible ?
Il peut être si blessant dans ces paroles, … si indifférent, si implacable lors de nos rares étreintes. Tellement cynique, orgueilleux et fière…
Mais depuis quelques années il devenait de plus en plus proche, presque tendre. Il ne cachait plus ces émotions, et révélait son inquiétude pour moi lors de mes disparitions. Il donnait l'impression parfois de n'attendre qu'un geste de ma part, mais il me restait encore et toujours inaccessible.
Ou peut - être qu'il avait raison c'est cette inaccessibilité qui m'attire. Les moments passés dans ce vaisseau fantôme me reviennent.
Pourquoi avait-il fallut que je l'embrasse, pour pouvoir enfin passer à autre chose …..
Il avait tort, j'avais tort je ne mérite pas mieux. Il est et sera toujours ce que je veux, ce que je désire. Mon père a raison,… avait raison. Je ne peux pas m'y faire il est mort,… je n'y arrive pas…
« Ne laisses pas un règlement gâchée ta vie ».
J'ai de nouveau mon cœur qui se serre, et les larmes qui menacent de couler. Je me dépêche d'ouvrir la porte. La referme et m'appuie sur celle-ci. Je n'ai aucune envie que mes voisins me voient dans cet état. J'ai tellement mal, je suis désemparée, désorientée. Je me laisse lentement glissée à terre, j'ai besoin de souffler. Je ne veux plus pleurer. J'ai trop pleurée. Je veux pouvoir oublier, ne serait ce qu'une soirée que je suis seule. De nouveau seul. Tellement seule en faite …. Ma maison est à l'image de ma vie desserte et rangée. Je trouve la force, je ne sais ou ? De me relever. Je me dirige vers la cuisine, ouvre la porte du frigo :
Whisky… Je veux oublier.
Je m'installe sur le canapé, le regard vide, éteint. Je m'assois, les jambes repliées sur mon ventre, mes bras les maintiennent dans cette position. La bouteille … je les oubliée, elle est posée sur la table, devant moi. Je pose mes yeux sur celle-ci. J'ai l'impression qu'elle me nargue, qu'elle me tente. Non je ne suis pas comme une de ces pauvres femmes qui noient leurs chagrins dans l'alcool. Mais j'ai mal, mon cœur qui se serre a chaque battement. Je ne fais que pensée à la mort de mon père. Il est mort pour rien, il attendait mon mariage, il espérait mourir après mon mariage. J'ai un rire nerveux.
Quel gâchis !
Ces mots me reviennent « qu'on tiennent ». Ces comme si on m'enfonçait un poignard dans le cœur.
La sonnerie de la porte me fait revenir dans le présent. Je ne bouge pas. Une personne entre, et franchit le seuil du salon. J'ai reconnu son pas.
Pathétique.
Il est immobile, je sens son regard rivé sur moi. Attendant certainement que je fasse un geste.
Je n'ai pas bougé.
Je n'ai pas envie de bouger
Je sais très bien qui est-ce ?
Daniel aurait déjà signalé sa présence par un salut ou par une parole inutile.
Et Teal'C, lui, il aurait attendu que je lui ouvre.
Il ne reste plus que lui, si silencieux, si compatissant.
Je tourne alors mon visage vers lui. Je ne suis pas étonnée de le trouver là. La faible lumière de cette fin de journée me cache son visage, mais j'ai reconnu sans mal ça silhouette. Je la connais par coeur. Je soupire et me retourne à mon objet de contemplation numéro un : cette bouteille. Dans ce silence religieux, j'entends ses pas déterminés s'approcher calmement de moi, le craquement inhabituel de ces os lorsqu'il s'accroupit près de mon fauteuil. Et je sens alors, sa respiration, si chaude et régulière sur mes mains glaciales. Je n'ai toujours pas détaché mon regard de cette bouteille. Il pose une de ses mains sur les miennes, comme pour me faire réagir.
En sa compagnie je me suis toujours sentie mieux, plus détendue, plus calme. Je sens une larme coulée sur ma joue. En sa présence je n'ai jamais eu honte de pleurer. Il tend sa main vers celle-ci, effleure ma joue, fait disparaître cette larme et une partie de ma tristesse en même temps. Il n'est la que depuis deux minutes et je me sens déjà moins terrifiée par la solitude. Aucun homme n'a cette effet la sur moi. Aucun homme n'a jamais eu autant de pouvoir sur moi.
Mais je veux qu'il parte. Je ne veux pas le regarder. Je ne veux pas voir son visage, je sais ce que je vais y lire. Un visage fermé à toutes émotions, et qui se veut indifférent. Et aujourd'hui j'ai besoin de plus qu'un « venez la », un « je sais » compatissant et d'une courte étreinte sans promesse d'un avenir meilleur. De toute façon, je ne peux rien espérer de plus. Je le hais pour ça. Je hais son professionnalisme. Je hais son indifférence. Je veux qu'il parte.
Sa main s'attarde sur ma joue. Il glisse son pouce jusqu'à mes lèvres et son index sous mon menton. Je ne me souviens pas, qu'il est eu un jour, en neuf ans, un geste aussi tendre pour moi. Il porte doucement mon visage à hauteur du sien. Mes yeux viennent se fixer dans les siens. J'y lis ce que j'y craignais de lire : une parfaite neutralité. Sa neutralité. Et puis sa compassion, presque de la pitié. Ca me fait mal, tellement mal. Je ne veux pas craquer devant lui. J'ai toute cette colère contre lui, contre moi, contre la mort, contre ses huit années à nous sacrifier pour notre pays … Qui ne demande qu'à sortir. Et sa pitié n'arrange rien.
Comment supporter ça de la part de l'homme que j'aime.
Je le hais je veux qu'il parte, ou c'est moi qui parts. Je ne veux pas de sa pitié.
Un fin soupir s'échappe alors de ses lèvres. Je sais que je ne suis qu'un poids pour lui.
Je ne peux plus retenir ma colère, je ne veux plus la contenir. J'en ai marre de lui. Si parfait dans sa fonction de général, et pourtant si médiocre dans son rôle « d'ami ». Je le hais de la souffrance qu'il m'inflige à chaque minute passée en sa compagnie.
Je me lève vivement ne pouvant plus supporter son regard. Un peu trop rapidement à son goût. Je saisis la bouteille et parts loin ...
Loin de lui et de ses états d'âme.
Dehors le vent est froid, comme dans mon cœur. Je lève mes yeux au ciel, comme pour y trouver un quelconque réconfort. Il y a comme un mur de nuage qui se dessine dans le ciel. À certains endroits quelques rayons de soleil traversent cette muraille infranchissable. Je trouve ce ciel superbe
Je reste là, frigorifiée, à contempler ce magnifique ciel, dans le secret espoir qu'il y soit. Je ne crois pas en Dieux, mais j'aime imaginer qu'il y a un endroit meilleur après la mort. Il le mérite tant. Mes mains desserrent la bouteille que je tenais toujours .Elle se fracasse en un bruit insupportable, je m'effondre à terre avec, je n'ai pas besoin d'alcool pour être brisée.
Mon père est mort, et les derniers mots que je lui ai affirmé n'étaient que mensonges. J'ai rompu avec mon fiancé, parce que je suis amoureuse du seul homme qui m'est interdit. J'ai détruis ma vie toute seule.
Je n'ai pas senti le bout de verre, transpercer ma main au moment ou je me suis assise. À vrai dire je m'en soucier peu. Je sentais seulement le liquide chaud glisser sur ma peau. Chatouillant la paume de ma main.
Une nouvelle fois je regroupe mes jambes vers mon corps, et les entourent de mes bras. J'ai froid. Je resserre un peu plus mes genoux contre mon torse et ferme les yeux pour savourer l'instant. J'aime cette position rassurante pour moi, j'ai cette impression que rien ne peut m'atteindre.
Je ferme les yeux pour savourer cet instant de répit, mais tout reste dans ma tête.
L'image de mon père agonisant, m'avouant qu'il m'aime, persiste sur mes paupières closes. Encore et toujours la même. Elle y demeurera encore longtemps. Je ne veux pas l'admettre, mais j'ai besoin de lui, pour m'aider a surmonté cette épreuve. Moi Samantha Carter à besoin d'un homme pour surmonter la mort de mon père.
Je prends une inspiration, et soupire bruyamment. Il est là. Derrière moi. Son after-shave l'a trahi. Pourquoi est-il encore la ? Ce n'est pas son habitude de s'acharner comme ça. Ce n'est de toute façon pas son habitude de venir chez moi me « réconforter ». Même ce verbe me semble invraisemblable quand je parle de lui.
J'apprécie le contact d'un vêtement chaud sur mes épaules, l'odeur de cuir et l'arome de sa peau toujours présente, je souris intérieurement. Il a toujours su, ce que j'éprouvais avant tout le monde.
Je ressens une pointe d'hésitation dans sa gestuelle. Finalement, il pose sa main sur mon épaule, j'ai légèrement frissonné à ce contact. Mais mes yeux restent obstinément fixés vers un point imaginaire. Je sais que j'ai besoin de lui, tout mon être le veut contre moi. Mais il veut aussi beaucoup plus, que ce qu'il peut m'offrir. Ma raison prend le dessus sur mon cœur.
Je me retourne vers lui avec ce regard sombre, terne, remplit de peine, de souffrance et de noirceur. Je vois le sien changé au contact du mien, il ne sait pas rendu compte que j'allais si mal.
Qu'il me faisait si mal.
(S) – Partez
Mon ton est sans appel, rude, dur presque cruel il l'a reconnu. Ce ton que je n'emploie jamais envers lui, ce ton réservé à l'arrogance des Goaulds. C'est presque un ordre tant ses résonances persiste dans ce silence. Il a mal, je le sens. Il a cet air hagard, égaré comme apeuré, jamais je ne l'avais vu comme ça.
Ou peux être si … Quand nous étions dans ce vaisseau, séparé par ce mur infranchissable, il y a cinq ans. Ce regard … Comme s'il avait compris que c'était fini.
Que je n'avais plus besoin de lui.
Que je n'attendais plus rien de lui.
Jamais je n'aurais cru pouvoir lui faire tant de mal en un seul mot. Ses yeux se froncent de douleurs et d'incompréhensions, il remue ses lèvres comme pour parler, mais aucun son n'en sort. Je déteste le faire souffrir, mais j'ai toute cette rancoeur contre lui, contre ses huit années avec le colonel, alors que j'avais tellement besoin de Jack.
Il baisse la tête, conscient que son visage et son mutisme parlent pour lui.
Je déteste le faire souffrir, mais se rend t-il compte de la souffrance qu'il m'inflige lorsqu'il est près de moi. Si près de moi et pourtant si lointain.
« Tu mérites d'aimer un homme …, Et d'être aimé en retour ».
J'entends à nouveaux ses pas, lents et hésitants cette fois-ci, me quittaient …
J'entends une porte se fermer …
Il est parti …
Il n'a pas dit un mot, et, est partie. Je suis injuste de le traiter comme ça, il mérite mieux. Je n'avais jamais eu le courage de lui avouer mes sentiments. Il fallait tout d'abord que je me l'avoue. Et lui. J'en suis sûre à présent, était venu pour ça.
Le connaissant presque par cœur, il a dû rester une dizaine de minutes dans sa voiture, comme moi, à rassembler tous son courage … Et moi … Je le traite comme le dernier des derniers. Mais je voulais qu'il parte … oui, c'est ce que je voulais…
C'est ce que je voulais…
Alors pourquoi je me sens si mal, et plus seule que je ne l'ai jamais été.
La pluie commence à tomber, une pluie fine qui me caresse le visage et me fait brusquement sortir de ma demi léthargie. Je ne veux pas qu'il parte, je ne veux pas le perdre, je me relève en m'appuyant sur mes mains. Le contact de mes paumes ensanglantées sur l'alcool me brûle, mais je ne réagis pas, car je l'ai perdu … lui aussi.
Je ne vais pas courir après lui … non ça ferait trop adolescente. Je rentre de nouveau dans mon salon, j'aperçois le fauteuil tant désiré. Et par delà la fenêtre, une voiture, que je reconnaîtrais sur mille. La sienne.
J'ai un pincement au cœur. Il est devant celle-ci, en d'autre circonstance je l'aurais trouvé vraiment parfait. Je crois que cette image de lui me restera à jamais. L'eau ruisselait sur ça simple chemise, cachant une partie de sa tristesse. Il a baissé la tête, la pluie qui tombe, lui fait une sorte de Halo de lumière, ou bien ce n'est que mon imagination et mes yeux embrumés de larmes qui me font voir ça. Il est à moitié retourné comme s'il cherchait à savoir ce qu'il fallait faire, comme s'il n'était pas sur de lui. Il se retourne vers sa voiture, mais ne monte pas toute suite à l'intérieur, il me tourne le dos, mais je le connais. Ça ne va pas. Il serait déjà monté, et serait déjà parti si ça allait. Je me sens mal de le faire souffrir. Il se retourne une dernière fois pour monter dans sa voiture, et me vois. Il me regarde, à cette distance je ne peux pas saisir son regard. Mais j'imagine qu'il doit être le parfait reflet du mien …
Effondré … Désolé…
Le temps semble s'être arrêté, mon visage doit être extrêmement expressif. Tout mon être le réclame, mais finalement il détourne le regard, monte dans sa voiture et me quitte. J'ai suivi la voiture du regard, jusqu'à ce qu'elle disparaisse de ma vue, et même la j'ai fixé l'endroit d'où elle venait de disparaître pendant de longues minutes.
J'ai tout gâché, je m'assoie puis m'allonge dans mon canapé. Je reste là, juste, étendue, pendant de longues minutes encore, envelopper dans sa chaleur et son odeur, puis le chagrin et la douleur m'envahirent insidieusement, encore et toujours en moi. Je pleure à nouveau, des larmes qui me brûlent les yeux. Je ne crois pas mettre déjà senti aussi mal. Je regroupe mes jambes sur mon torse, me pelotonnant encore plus dans sa chaleur.
Comment ai-je pu perdre les deux hommes que j'aime le plus au monde, en si peu de temps ?
Finalement le désespoir a eu raison de moi. Je m'endormis.
Je fus réveillée vers 9heures du matin, par la sonnerie de mon portable. C'est Walter, je pâlie instantanément. Le souvenir de ces derniers jours me revient. Mes mains tremblent irrémédiablement. Et si c'était lui, s'il venait à mourir … Je ne m'en remettrai pas. Je décroche, la peur au ventre.
(Walter) – Colonel, il faut que vous veniez immédiatement au SGC.
(Sam) – Qu'est ce qui se passe ?
(Walter) – … …
Je le sens hésité. C'est lui, j'en suis sûre à présent.
(Sam) – Walter ? Mon ton est dur, impatient, je ne crois pas lui avoir parlé aussi méchamment. Il a compris, et me répond presque immédiatement.
(W) – C'est à propos du Général.
