Musique écoutée : Abbey Road Blues - ERA Classic II
Tellement de retard, pardonnez-moi !


2018 – Deuxième année à Poudlard

Final de coupe du monde de Quidditch.

Albus aurait dû se méfier. Il se jugera de ne plus faire la même erreur.

Il n'avait pas attendu la mi-temps pour se lever. Le foule était dense, l'ambiance électrique. Il avait toujours adoré les coupes du monde de Quidditch et ce n'était pas parce que le Brésil avait perdu en quart de finale qu'il allait bouder la dernière compétition. La voix de sa mère retentissait dans les haut-parleurs aux quatre coins du stade. Il s'était faufilé hors de la tribune familiale, en pleine offensive des Irlandais, de sorte que personne ne s'était aperçu de sa manoeuvre.

Du moins le croyait-il.

Il remonta la capuche de son manteau, dissimulant partiellement son visage et s'éloigna de la foule, du chahut. Il passa les baraques fumantes qui offraient des délices et des boissons, et se dirigea vers le bout du marché de rue.
Il aperçut Scorpius qui l'attendait devant une maisonnette de bois proposant des soupes à la citrouille. La capuche recouvrait ses cheveux blonds, et une partie de son visage. Albus arrêta de trottiner et reprit une démarche plus neutre, soucieux de ne pas effrayer Scorpius en lui témoignant son impatience. Il lui avait manqué. Terriblement manqué pendant ces vacances de Noël. Mais il était trop tôt pour le lui dire.

- Hé ! dit-il en arrivant à sa hauteur et son coeur accéléra lorsque Scorpius leva les yeux vers lui.
- Tu es venu ? dit Malfoy, à voix basse.
Albus haussa les épaules.
- Je t'ai dit que je viendrai.
Scorpius baissa la tête et Albus vit qu'il essayait de dissimuler son sourire.

Ils commandèrent deux cidres chauds et s'assirent sur un banc, ignorant les éclats de voix, signe que le match avait stoppé pour la mi-temps. Albus parla de ses vacances, se plaignant de son frère et des interminables réunions de famille. Scorpius écoutait, les mains serrées autour de son gobelet, acquiesçant aux paroles de son ami.

Aucun d'eux ne vit Rita Skeeter avancer vers eux…

Rita s'ennuyait terriblement. Assise dans les tribunes des reporters, elle observait d'un air las les joueurs dans les airs. Le seul intérêt pour elle se passait dans les coulisses, dans l'avant et l'après match, quand les secrets se dévoilaient. Quel star de Quidditch avait rancune contre une autre, le capitaine allait-il dégager un de ses membres, la femme du gardien ne fricotait-elle pas avec le batteur ? Les matchs, dans leur globalité, étaient sans valeur, ils n'étaient que le révélateur des coulisses. Elle regarda sa montre et soupira. Elle voulut commander un autre whisky quand elle aperçut un mouvement du côté des tribunes VIP. Le plus jeune des garçons Potter quittait silencieusement la tribune familiale pour se mêler à la foule. D'instinct elle bondit de son siège et dévala l'escalier menant aux sièges des journalistes, sur la pointe des pieds pour ne pas faire claquer ses talons sur le bois. A un angle, elle observa le garçon qui relevait sa capuche et fendait la foule. Il était clair que le jeune garçon faisait tout pour ne pas se faire remarquer et ce comportement éveilla la curiosité de Skeeters. Elle se jeta à la poursuite d'Albus, convaincu que sa faim serait vite rassasiée.

Elle n'eut pas longtemps à attendre. Loin de l'agitation des foules et des regards de curieux, elle vit le garçon discuter avec un jeune homme, et son coeur s'accélèra. Scorpius Malfoy ! Albus Potter quittait sa famille en douce pour retrouver un Malfoy. Son article s'écrivait dans sa tête à une vitesse folle. Elle vit le jeune Malfoy tendre un cadeau à Potter et celui-ci l'accepta, les joues rougies. C'était un livre et Albus prit Scorpius dans les bras. Le garçon se raidit un instant puis sourit avant de lui rendre son étreinte.

C'était le moment ! décida Rita et elle s'avança vers eux de son pas dandinant.

- Bonjour jeunes hommes."

Les deux garçons sursautèrent et levèrent les yeux vers elle. "Rita Skeeters, journaliste pour la Gazette du Sorciers. N'ayez pas peur !" ajouta-t-elle devant la mine méfiante des garçons à l'énoncé de sa profession. "Je ne vais pas vous importuner longtemps, je voulais juste savoir ce que vous pensiez du match ?

- Al, on devrait partir, murmura le jeune Malfoy, en tirant sur le bras de son ami.

- Tu es Scorpius Malfoy, n'est-ce pas ?
Scorpius garda le silence, les yeux plissés.

- Comment vous êtes-vous rencontrés ? demanda Rita, amusée. Son calepin et la plume volèrent dans les airs à la hauteur de sa tête.

- A Poudlard, murmura Potter, incertain. Rita retrouvait en lui le garçon de Poudlard, celui qu'elle avait interrogé lors du tournoi des Sorciers. Le même air méfiant.

- Ah oui c'est vrai que tu es un serpentard ! dit-elle, faisant mine de se rappeler ce détail. "Etonnant pour le fils d'Harry Potter… Mais c'est excellent pour l'unité de notre société. Je pense qu'il est important que les générations futures puissent renouer des liens et vivre en harmonie. Vous ne croyez pas ? Mais dis-moi c'est un très beau livre que tu as là.

- C'est un cadeau de Scorpius, dit Albus avec une pointe de fierté dans la voix.

- Un présent de rédemption, peut-être ? Pour faire oublier le passé ? Pour demander pardon ? "

Les garçons se raidirent et Rita se montra plus incisive. Elle se pencha et murmura : "Tu sais mon garçon, quand un Malfoy offre un livre à un membre de ta famille, cela n'augure jamais rien de bon."

Albus voulut parler mais il semblait ne pas trouver les mots . La plume grattait furieusement sur le calepin. Rita se tourna vers Scorpius qui la regardait avec inquiétude, serrant et desserrant les poings.

- Que ressens-tu lorsque tu penses que ton grand-père a tenté de tuer sa mère ?

Le garçon écarquilla des yeux, horrifié.

- ça suffit vipère ! intervint Albus qui semblait avoir retrouvé la parole. Il se posta devant le garçon, protecteur. "On ne sait pas de quoi vous parlez."

- Vous ne savez pas grand-chose." dit Rita en repoussant ses petites lunettes sur son nez. "Harry Potter et Drago Malfoy n'évoque jamais la guerre devant vous ? Vous ne savez donc pas qu'ils étaient ennemis à Poudlard ?

- Peut-être qu'ils ont voulu nous protéger de vous ! s'écria Albus avec colère, pointant un doigt vers la journaliste.
Scorpius attrapa son bras et le tira en arrière, l'entrainant vers les baraques de bois.

- On s'en va, viens !

Skeeters les regarda s'éloigner. Albus lui lança un dernier regard furieux, puis passa son bras autour des épaules de Scorpius. Elle leur fit un petit signe de la main, le sourire aux lèvres. La plume cessa d'écrire et le calepin se ferma avant de reprendre place dans sa poche. Rita était ravie, et trottinait presque sur le pavé jusqu'au stade. Peu importait le match maintenant, elle devait rentrer à l'agence de La Gazette du Sorcier pour faire imprimer son article. Elle récupéra ses affaires dans le boxe des journalistes et croisa Harry Potter qui était venu saluer sa femme avant la reprise du match. Leurs yeux se croisèrent et elle ne put s'empêcher de lui offrir son sourire le plus ambivalent. Un mélange d'acide et de miel. Il ne lui rendit pas son sourire et son visage devint soucieux. Elle redescendit les escaliers en direction de la sortie, consciente qu'Harry Potter la suivait toujours du regard.

"Une amitié particulière, par Rita Skeeters !" se dit-elle en traversant les tribunes, alors que les acclamations des supporters reprenaient de plus belle. "C'est un excellent titre. Cet article va être génial !"


1997 – Manoir des Malfoy

Scorpius suivit la forme sombre à travers le dédale de portes, sans mot, observant l'homme de dos, sa robe noire virevoltait autour de lui à chaque pas ferme qui frappait le sol, lui donnant l'apparence d'un sinistre fantôme. Silencieux, froid et déterminé. Au fond, Severus correspondait à l'image qu'il s'en était fait. Un mage noir, charismatique et taciturne. Une aura sombre l'entourait et Scorpius y reconnut sa propre mélancolie. Aucun d'eux ne parla durant cette triste promenade jusqu'à ce que Rogue le mène devant une porte qu'il ouvrit et tint grande ouverte pour lui. Il inspira et pénétra dans une petite pièce, qui aurait pu servir de petit débarras pour les elfes de maison.

Une chaise unique était installée au milieu de la pièce vide. Une seule lampe au plafond diffusait une faible lumière de sorte que les quatre coins de la petite pièce restaient dans l'ombre. Sinistre petite mise en scène.

Severus lui fit signe de s'asseoir sur la chaise et le garçon s'exécuta sans mot, puis il ferma la porte avant de sortir sa baguette et de prononcer les incantations qui les coupèrent du monde. Ils étaient seuls à présent, même si Scorpius en doutait. Assis sur la chaise de bois, il observa les murs, cherchant les recoins sombres.

- Sommes-nous réellement seuls ? demanda-t-il au maître de potion, et sa voix était un chuchotement. Le son résonnait un peu dans ce lieu étriqué. En perçait-il les murs par quelques maléfices ?

Severus l'observa de ses yeux sombres, semblant résoudre une énigme intérieure. Un visage blanc encadré de cheveux noirs épais, il semblait irréel, hors du temps et pourtant sa présence enveloppait l'espace.

- En effet, finit-il par dire d'une voix profonde.

Scorpius croisa ses jambes et ses bras maigres.

- Alors allons-nous nous prêter à ce jeu ? s'enquit-il en jaugeant l'homme devant lui, scrutant ses réactions.

Rogue leva sa baguette et Scorpius eut un réflexe de protection.

- Je ne vais pas vous faire de mal, dit-il. Je dois savoir si je peux vous faire parler.

Scorpius eut un petit rire amer, un peu méprisant. Il savait que Rogue était un maître de l'occlumencie, et il ne désirait pas que celui-ci s'infiltre dans sa tête et parcourt tous ses souvenirs, surtout les moins avouables. Mais mieux valait Severus que Voldemort. Et lui aussi voulait savoir si le sort de Dumbledore résisterait au Seigneur des Ténèbres.

- Allez-y, dit-il froidement sur un ton de défi. Je ne résisterai pas.

Rogue parut quelque peu agacé par ce ton revêche, et il mit son corps en position d'attaque, la baguette pointée sur le visage du garçon.

- Legilimens !

Scorpius sentit un vent glacial pénétrer son crâne et s'infiltrer dans toutes les fibres de son cerveau, y laissant des picotements douloureux. Des images lui parvinrent. Des souvenirs de sa mère et de son père, de paysages familiers, du manoir et de ses jardins, puis Poudlard, et enfin Albus, Albus encore Albus, à tout âge en toute saison, le sourire d'Albus d'hiver en été, en tout lieu, dans des décors changeant, et toujours proche de lui, toujours à portée de mains ou de lèvres. Tous les souvenirs de ses cinq dernières années se résumaient-ils à un visage ?

Soudain, Albus disparut et la glace quitta son esprit. La petite pièce réapparut. Scorpius se rendit compte qu'il tremblait. Rogue le regardait toujours avec la même expression impassible.

- Le charme est puissant, dit-il en abaissant la baguette, très puissant. Même sans résistance, je n'ai rien pu discerner. Vos souvenirs sont beaucoup trop flous." Il parut hésiter puis ajouta : "J'ai senti vos émotions cependant. Beaucoup d'amour, beaucoup peur ! Mais le Seigneur des Ténèbres n'en fera rien."

Son coeur accéléra à la pensée que ses sentiments n'étaient pas voilés. Mais il se dit que Voldemort ne saurait reconnaître ni la peur, ni l'amour. Il n'en ferait rien en effet.

- Le sort est puissant car le lanceur est encore de ce monde, dit-il doucement, osant verbalisant une de ses peurs. Qu'en sera-t-il ensuite ?

Rogue ne dit rien, mais ses lèvres se pinçaient.

Scorpius insista :
"Vous savez bien que Dumbledore n'en a plus pour très longtemps.

- Que savez-vous exactement? dit-il d'une voix sèche et impérieuse.

- Je sais qu'il est mourant.

- Laissez cela ! Ce n'est pas ce que je veux savoir. Je vous demande si vous savez comment votre père compte le tuer ?"

Scorpius secoua doucement la tête. Il n'avait pas envie de penser à cela.

- Non, je n'en sais rien. Il n'en parle jamais. Aucun de nous ne parle de la guerre. Ce que je sais, je ne le tiens pas de... notre camp.

Rogue le scrutait. Scorpius sentait son regard sur lui, inquisiteur.

- Il se peut que sa magie s'affaiblisse, finit-il par dire. Au moment voulu, je referai la même expérience. J'espère que vous serez reparti avant que je n'ai à le faire. Mais puisque vous tenez à me révéler vos secrets, pourquoi ne pas me donner le nom de ceux qui vous accompagnent dans ce périple dans le temps qui risque de nous coûter la vie à tous.

Scorpius serra les dents. Le ton du professeur l'agaçait.

- Nous n'avons rien fait pour cela arrive ! Inutiles de nous faire passer pour des irresponsables !

- Je le sais. Dumbledore me l'a dit. Cela n'en est pas moins dangereux ! Alors baissez d'un ton je vous prie.

- Mais Dumbledore ne vous a pas donné nos identités, ricana-t-il. Il ne vous fait peut-être pas confiance après tout.

La pointe de la baguette s'enfonça dans sa gorge, et le visage de Rogue se retrouva proche du sien, le dominant.

- Qui sont les autres ? grogna-t-il, menaçant.

Scorpius se redressa, la baguette s'enfonça davantage dans sa peau mais il s'en fichait. Il ne laisserait personne le menacer ainsi.

- Baissez-la tout de suite ! siffla-t-il à travers ses dents, pratiquement contre le visage du professeur.. J'allais vous le dire de toute façon. Et vous ne me faîtes pas peur !" Severus ne cilla pas, mais il finit par retira sa baguette de la gorge du garçon.

Scorpius se rassit, massant la chair sous sa mâchoire en regardant l'homme d'un oeil noir, puis il essaya de parler.

- James…" Mais sa voix se glaça dans sa gorge.

- Juste les prénoms, dit Rogue d'un mouvement las.

- James, Rose, Hugo, Albus.

Le maître eut une grimace de dégoût.

- Des Potter, des Weasley ou tout autre engeance de cette espèce, évidemment." Il ne fit aucun effort pour dissimuler son mépris. Cet homme était complexe et Scorpius ne savait comment le prendre. Severus leva les yeux vers lui et lui dit d'une voix amère : "Pourquoi me dire tout cela aussi facilement ? Il semble que personne ne vous a enseigné la prudence."

- Contrairement à d'autres, vous n'utiliserez pas ces informations pour changer l'histoire. Tout comme Dumbledore, vous y avez injecté assez de manigance et de ruse pour la laisser suivre son cours. Vous ne ferez rien de ce que je pourrais révéler.

Severus sourit, et son sourire n'avait aucune joie, un sourire de masque, toujours empreint d'ironie, dénué de bienveillance.

- Vous avez l'air bien sûr de vous, dit-il. Comment pouvez-vous en être certain?

Scorpius réfléchit, pesant chaque mot. Comment en être certain ? Pourquoi faire confiance à cet homme, celui qui oeuvrait dans l'ombre pour les forces du bien, mais qui avait sacrifié tant de personnes sur son passage, sans remord, mû par un but unique, pour son ultime quête personnelle? Peut-être serait-il victime de cet homme lui aussi, si cela pouvait servir ses desseins. Malfoy sourit. Severus lui ressemblait tellement, ils partageait la même malédiction.

- Parce que je vous connais, dit-il avec douceur, lui offrant un sourire triste. Je sais que vous et moi ferions n'importe quoi par amour. Et il se trouve que nous sommes... épris des mêmes yeux.

Scorpius vit l'homme relever le menton, les narines dilatées. Frappé en plein coeur, le choc puis la tristesse passèrent dans ses yeux, avant que la compréhension ne lui rende sa stature froide.

- Décidément, vous en savez beaucoup trop." Tant d'amertume dans sa voix, chaque mot était un reproche. Il leva sa baguette sans avertissement. "Recommençons. Legilimens !"

Scorpius sentit une bourrasque glaciale lui percer le crâne et il cria de douleur. Sa tête était prise dans un étau. Des images à nouveau. Des souvenirs joyeux et d'autres terribles. Des étreintes et des baisers, les bras qui le serraient si forts. Et des moqueries, des disputes, des hurlements, de violentes bagarres. Les larmes d'Albus.

Le froid disparut et les images s'éteignirent. Scorpius se pencha en avant, la tête entre ses genoux, il avait envie de vomir et eut deux haut-le-coeur. Il releva les yeux et vit que Severus le regarder.

- Qu'avez-vous vu ? demanda-t-il en se redressant sur sa chaise.

- Je n'ai fait que l'apercevoir, dit-il car je savais ce que je cherchais. J'ai trouvé le fil de votre amour, je m'y suis accroché comme pour remonter le tressage d'une toile et en son centre, au creux de votre esprit, il était là.

Scorpius sentit sa gorge se serrer et une unique larme couler sur sa joue qu'il essuya rapidement d'un revers de la main.

- Suis-je un danger pour lui ? chuchota-t-il.

- Le Seigneur des Ténèbres ne saurait faire ce que j'ai fait. Vous n'êtes pas un danger pour vos compagnons. Mais sans doute l'êtes-vous davantage pour vous-même ! " dit-il et Scorpius savait ce qu'il allait lui reprocher avant même que les mots ne passent ses lèvres. Il ne les connaissait que trop bien. "Vous avez la langue acérée d'un petit diable. Le Seigneur des Ténèbres semble apprécier cela, ce qui n'est pas à votre avantage contrairement à ce que vous pourriez penser. Et vous vous êtes déjà fait des ennemis en ces murs. Vous devriez penser à votre propre survie."

- Mon destin dépend du sien, répliqua-t-il sans hésitation. Je n'ai pas l'intention de lui survivre.

- Des paroles de jeune ignorant ! On peut continuer à vivre après une tragédie, vous êtes trop jeune pour le savoir.

- Et devenir un corps en mouvement dont n'émane aucune chaleur. Un cadavre animé ? N'êtes-vous pas mort avec elle, monsieur ?

Pour la première fois de sa vie, il regretta son audace. A cet instant, il vit tant de chagrin dans ces yeux noirs qu'il détourna les siens. Il entendit le soupir du maître de potion et il décela les accents de la colère.

- Nous allons recommencer encore une fois." A ces mots, Scorpius ferma les yeux. Il eut l'impression qu'on le punissait de trop comprendre. "Et encore une fois, et encore une fois !" dit Rogue, sombre.

- Jusqu'à ce que je m'écroule à vos pieds ? demanda Scorpius en le défiant, le corps tendu, le menton haut. Est-ce une nécessité ou l'idée sadique que vous vous faîtes d'une punition ? Je n'ai pas été capturé seul, alors pourquoi vous acharnez-vous sur moi pour vos expériences ?

- Parce que vous êtes l'élément le plus fiable. Le seul dont l'esprit ne soit pas… embrouillé.

Scorpius sentit la peur s'insinuer dans tout son corps. Pourquoi Rogue n'interrogeait que lui ? Il posa la question qui lui brûlait les lèvres depuis qu'il s'était réveillé dans la cave du manoir.

- Où est Sila ?


Le chapitre arrivera rapidement. N'hésitez pas à commenter, j'adore vous lire !

Prochain chapitre, rencontre avec Sila.