Titre : Hospitalisation - chapitre 2

Disclaimer : m'appartiennent toujours pas (snif) mais merci à Minekura de me les prêter! (et le docteur Akashi est à moi!)

Genre : angst (finalement j'ai vérifié, c'est plus ou moins ça…) en gros c'est violent, sanglant (après, pas tout de suite), psychologiquement méchant … et pi y aura peut être des sous-entendus shonen-ai, entre Sanzo et Goku, entre autres. Un peu UA sur les bords…

Rating : ben… pas tout public déjà XD après faut voir

Résumé: un hôpital abandonné, et pourtant les membres de la Sanzo party s'y ruent comme des cons

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Dans l'hôpital désert et silencieux, les quatre bruyants jeunes hommes (1) exploraient toujours, à la recherche de zombies, nourriture, présence humaine, yokai, ou peut être juste de médicaments pour le petit dragon. Et puis il y avait une part de curiosité bien sûr, malgré le fait que trois d'entre eux auraient sûrement nié ce dernier point.

Goku marchait en tête, explorant ça et là les salles obscures qui bordaient le couloir, ouvrant les portes le premier comme un gosse tout fier de pouvoir jouer les éclaireurs. La prochaine porte à double battant était vitrée, mais on ne voyait rien au travers, les néons allumés dans le couloir ne se prolongeant pas au-delà. Il l'ouvrit avec fracas, et les autres derrière lui ne virent pas bien ce qui se passa, mais ils entendirent soudain un cri de surprise et de douleur.

« Goku ?

-- Hmm… »

S'approchant de lui, ils virent le jeune yokai retirer une espèce de fléchette de son bras et la regarder d'un air incrédule. « Y a quelqu'un ? » fit Gojo en direction de la salle obscure où ils étaient sur le point de pénétrer. Toujours la phrase à propos…

Sanzo, plus pragmatique, alluma les lumières dans la pièce, mais le dernier néon était brisé, si bien qu'une partie de la pièce restait plongée dans l'obscurité. D'où provint tout à coup un rire. Pas un rire de dingue, ni un rire inquiétant. Juste le rire posé et réfléchi de quelqu'un qui avait l'air de s'appliquer pour communiquer sa joie.

« Euh… » commença Gojo avec un rictus assez débile sur le visage, « … tu sais, on avait pas l'intention de piquer le singe tout de suite. » Malgré les protestations étouffées de Goku, il continua : « Y avait quoi dans ton machin ?

-- Somnifère. Poison. Drogue », énuméra calmement la voix depuis l'obscurité.

-- Qu'est-ce que tu nous veux, connard ? » cracha Sanzo, armant son révolver avec un bruit sec.

-- Ce serait plutôt à moi de poser cette question… » répondit la voix, comme amusée par ce manque de courtoisie de la part de ses hôtes. « Je me devais de vous souhaiter la bienvenue… »

-- Montre-toi si t'es un homme ! » gueula tout à coup Gojo, faisant apparaître son arme dans sa main.

-- Un homme.. Mais qu'est-ce qui définit un être vivant comme humain… » continua leur interlocuteur invisible.

« Quelle merde », songeait Sanzo. Voilà que l'autre abruti se mettait à philosopher, c'était vraiment n'importe quoi… Il tira un coup sans avertissement, au jugé en direction de la voix. « Genjo Sanzo », reprit celle-ci. « Vous êtes bien le seul humain dans le coin à l'heure actuelle. » Il s'avança dans la lumière.

Malgré le contrôleur discret qu'il portait à l'oreille, il était indéniable qu'il s'agissait d'un yokai. « Avec une telle tête de con…» songea Gojo, tout en pré visualisant son attaque. Il était vêtu d'une blouse qui avait dû être blanche, du temps où l'hôpital était toujours en service. Il avait les cheveux blonds, grisonnants par endroits, et la dégaine d'un père de famille un peu trop porté sur la bonne cuisine. Il ne ferait qu'un piètre adversaire… C'est du moins à peu près ce qu'ils se dirent tous en projetant vers lui shakujo, nyoibo, boule d'aura et balles de révolver.

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On n'entendait plus qu'un vague murmure continu, de l'autre côté de la cloison de la porte. Ça aurait dû le rassurer, pourtant l'obscurité et le silence ne firent qu'augmenter son angoisse. Sanzo essayait désespérément de faire le point sur la situation dans son esprit, mais ses pensées erratiques revenaient sans cesse à la même chose. « Il est mort. » Il ne savait pas trop si c'était une exclamation, une question. Une lamentation.

Et maintenant ces salauds pensaient que lui aussi était barge, et tout le personnel de l'hôpital devait être à ses trousses à l'heure actuelle. Tout était de leur faute. Si seulement… « Non », se dit-il à lui-même. Il fallait arrêter de penser comme ça. Le passé n'avait plus la moindre importance, maintenant, il n'y pouvait plus rien. Ils l'avaient tué. Dans l'obscurité du réduit, des larmes silencieuses roulaient sur les joues du jeune homme.

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Contre toute attente, le yokai habillé en médecin était parvenu à esquiver leurs attaques simultanées. Puis il avait invoqué des shikigami, de drôles de types à la démarche louche et aux vêtements en lambeaux. S'il avait eu le temps pour ça, Gojo aurait sûrement plaisanté en disant qu'ils avaient trouvé les zombies qu'ils cherchaient. Mais pour l'heure il était aux prises avec un adversaire particulièrement coriace pour un machin ni vraiment mort ni vraiment vivant.

Cette saloperie bloquait toutes ses attaques, et le rire froid de l'autre médecin commençait à lui taper sur les nerfs. Hakkai affrontait lui aussi une des ces " marionnettes" bizarres, et son ki eut tôt fait de la faire s'écraser au sol en petits morceaux. Il se retourna pour aider Goku, juste au moment où celui-ci s'écroulait, finalement terrassé par l'injection.. Hakkai fit exploser le deuxième shikigami avant qu'il ne blesse le singe à terre. Cherchant le bonze des yeux, il commença çà dire : « Sanzo… » Mais une fléchette l'atteignit à son tour, le faisant grimacer tandis qu'il l'arrachait de son épaule.

« Alors, Genjo Sanzo… » fit le présumé docteur, « …on ne va pas aider ses amis ? » Sanzo ne jeta même pas un regard en arrière. Sinon il aurait vu Gojo en train de se prendre une raclée, deux espèces de zombies déchaînés aux basques, Goku évanoui et Hakkai qui en prenait le même chemin. Au lieu de ça, il leva son arme, et la pointant vers le docteur il demanda d'un ton égal : « Qui es-tu ? »

-- Docteur Conrad Akashi », répondit l'autre d'un air satisfait, visiblement ravi qu'on lui pose la question.

-- Conrad ? » fit Sanzo avec une grimace d'incrédulité.

-- Mes parents étaient des excentriques », ajouta Akashi comme pour s'excuser.

Mais la conversation ne prenait pas un tour assez dramatique à son goût. Il aimait les mises en scène, les annonces théâtrales -- il fallait bien s'amuser, maintenant que les visiteurs se faisaient rares. « Vous êtes mes invités », déclara le docteur avec emphase. Mais Sanzo le coupa pour demander : « Comment vous me connaissez ? Vous êtes un envoyé de Kogaiji ?

-- Kogaiji ? Comment ce bon à rien pourrait me donner des ordres… Non, c'est un amusement tout personnel, c'est tout. Mais il est vrai que vos exploits sont parvenus jusqu'à mes oreilles, récemment », ajouta-t-il.

Sanzo se retenait de ne pas le flinguer tout de suite, ce médecin de pacotille, ce yokai qui s'écoutait parler. Puis réfléchissant mieux, il ne vit pas ce qui l'en empêchait en réalité. Il allait tirer mais le yokai fut plus rapide -- pour un homme de sa corpulence c'était incroyable qu'il bouge aussi rapidement, pensa distraitement Sanzo -- et une nouvelle fléchette traversa la pièce, atteignant Sanzo cette fois. « Allons, allons… » fit Akashi d'un ton doucereux. « Vous ne voulez pas savoir ce qui vous attend ? » Mais tout ce que Sanzo pensait à cet instant c'était : « mais comment le singe a fait pour rester debout si longtemps ? » Il sentait le poison, la drogue, quoi que ce puisse être, courir sans ses veines, engourdissant son corps. Il tomba à genoux. Derrière, il n'entendait plus Gojo se battre, tout était silencieux. Grandissant en face de lui, Akashi s'approcha, le fusil à fléchettes à la main, parlant doucement : « Vous allez me montrer vos rêves… ou plutôt vos cauchemars », corrigea-t-il avec un mauvais sourire. Devant l'air profondément ahuri du bonze à ses pieds, il continua : « Vos psychoses m'intéressent énormément, vos failles psychologiques…

-- Quelles failles ? » cracha Sanzo. « On va très bien… » Une voix lointaine le coupa soudain : « Parle pour toi… Je crois qu'on est bourrés de problèmes existentiels . » C'était Gojo, qui essayait de faire de l'humour, depuis le carrelage où il gisait. « La ferme », fit soudain Akashi, grillant la priorité à Sanzo. Il tira une autre fléchette sur le kappa. « Vous êtes plutôt coriaces, ça devrait être amusant… »

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C'était il y a trois jours, Sanzo s'en souvenait parfaitement, même s'il ne parvenait pas à se défaire de l'idée qu'il était probablement en train de rêver. Cela faisait trois jours qu'il nageait en plein cauchemar. Ça avait commencé quand, alors qu'il venait voir Goku à l'hôpital, des chocolats sous les bras plein de bonne humeur (2) et de confiance en l'avenir -- Goku était en rémission, lui avait-on dit la dernière fois ; il pourrait bientôt sortir --, un médecin anonyme, pressé, ignorant totalement le sens du mot " compassion" lui avait annoncé entre deux portes que Goku était mort.

Tout c'était alors précipité. Il avait voulu savoir comment, on ne le lui avait pas dit ; il avait voulu le voir, on ne le lui avait pas permis. Alors il avait commencer à voir rouge. Il ignorait qu'un visiteur pouvait du jour au lendemain se retrouver du côté des patients, interné contre son gré pour " comportement violent et psychotique" .

Il regarda son bras où pendait encore le cathéter de la perfusion. Il l'arracha avec une grimace. En face de lui, il y avait des piles de vêtements, bien rangées. Il enfila une blouse et un pantalon d'infirmier, bleus, informes. Mais il ne trouva pas de chaussures. Toutefois l'idée de fuir et de sortir de l'hôpital commençait à se dissiper quelque peu. Celui qui était responsable de sa mort se trouvait dans ces murs. Il devait le trouver et le tuer. Quoi qu'il puisse advenir par la suite.

La fuite et la peur, c'était du passé, et le passé de Sanzo était mort en même temps que Goku. Il se redressa, passa la main dans ses cheveux pour les recoiffer et ouvrit doucement la porte, scrutant le couloir. Il n'y avait personne ; il sortit, tentant de marcher d'un pas assuré, le bas de son pantalon cachant à peine qu'il était pieds nus.

« Toute cette histoire à cause de Goku », marmonnait-il intérieurement. Il aimait bien pester contre tout, ça le calmait. « Pourquoi il avait fallu qu'il attaque des gens ? Qu'il devienne dingue ? Qu'il se fasse tuer dans cet hôpital à la con ? » Il croisa plusieurs infirmières, qui lui firent un signe poli en guise de salut, auquel il répondit distraitement. Il savait par où il devait commencer. Dans sa tête, tout s'organisait petit à petit. Où trouver une arme, qui tuer en premier. Restait à trouver l'information principale : le coupable ; mais il aviserait en temps utile.

Au bout du couloir suivant, il y avait la salle de repos, la salle où il avait pris un café, plusieurs fois, en compagnie d'un médecin, avant que tout ça ne parte ne vrille. Il ne savait pas bien si c'était le soir ou le matin, mais il y avait peu de monde dans les parages, et c'était tant mieux.

A travers les vitres floues, aux verres épais, il distinguait deux personnes dans la salle de repos. Il croisa mentalement les doigts et entra. Les visages se tournèrent vers lui un court instant, et après un « bonsoir » de rigueur, s'en désintéressèrent. « Alors on est le soir ? » songea Sanzo. Il s'approcha de la table, comme s'il voulait prendre un café, tout en observant discrètement les deux hommes. Il avait vu juste, c'était des flics. Il y avait toujours des flics près des machines à café. Dans le cas présent, un vieux et un plus jeune. Il décida de défigurer le vieux plutôt.

Saisissant soudain la cafetière à moitié pleine, il frappa le flic à sa droite de toutes ses forces. Le café brûlant se renversa sur son visage, l'aveuglant totalement. Le jeune n'avait pas réagi , abasourdi de surprise devant cette attaque soudaine. Sanzo l'attrapa par le col, le transformant en bouclier humain, un tesson de verre provenant d'un des flacons de la remise sous la gorge. Si bien que quand l'autre policier eut trouvé en tâtonnant un torchon pour essuyer ses yeux, il ne put rien tenter, quand bien même il en aurait eu l'intention, et fut contraint d'obéir à ce jeune homme qui les menaçait. « Il a des yeux de fou », se dit-il confusément en croisant le regard pourpre de celui-ci.

Sanzo n'avait jamais fait une chose pareille -- attaquer et menacer des gens, qui plus est des policiers -- mais il avait vu assez de films pour ça. Et il avait des nerfs de psychopathe ; à toute épreuve. « Ton arme », fit-il d'un ton très calme. « Fais-la glisser vers moi. »

Une main en l'air, le vieux flic s'exécuta, avec des gestes lents. Sanzo récupéra le pistolet, après avoir délesté son otage de sa propre arme de service. Il se sentit tout de suite mieux, armé de la sorte. Il glissa un des pistolets dans son pantalon (3) et mit l'autre dans sa main gauche.

Même s'il n'y avait pas grand monde, il savait que les deux flics ne tarderaient pas à trouver tout un tas de gens pour les libérer et écouter le signalement de leur agresseur. Il ferma néanmoins la porte à clef, et jeta les deux radios dans la poubelle à côté, pressé de déguerpir de cette partie de l'hôpital.

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A suivre! Reviews? lol

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(1) bon… mettons deux bruyants et deux plus taciturnes

(2) oula! c'est vraiment un UA, pas de doute

Note annexe, pour ceux qui pataugeraient un peu : le Sanzo de ce chapitre, n'est pas le Sanzo médecin du « rêve » de Goku du chapitre d'avant, et ce n'est pas le Sanzo normal qui cause avec Akashi… tout le monde suit ? Non ? Pas grave

(3) après avoir mis le cran de sûreté , bien sûr… ça serait dommage XD