Bonjour (où bonsoir), aux lecteurs de tu tueras les tiens.

C'est moi (le mutant), qui vais faire l'introduction de ce chapitre aujourd'hui. Commençons tout de suite pas les RaRs.

mi-chan : Salut ! Et bien désolé de jouer avec tes nerfs, mais bon, cette fic est quand même un peu faite pour ça (et encore ce n'est que le début). Et oui la mission d'Hinata est cruelle( c'est normal c'est moi qui l'ai choisit) et je n'aimerais pas être a sa place. Quand au syndrome Shikamaru, il n'y a pas eu que ça, je suis allé faire mon stage pratique pendant le mois de juillet (et oui j'étais animateur dans un centre de loisir, mais ça c'est ma vit et on s'en fou) et il y a eu d'autres problèmes du coté de ma cher co-auteuse. En tout cas nous comptons bien nous rattraper sur le mois d'Aout en essayant de poster tous les mardis.

Donc voilà je termine, je vais pas te retenir plus longtemps. Je te remercie pour ta review (elle m'a fait plaisir a moi et Elenthya) et je te souhaite bonne lecture !

Princesse d'Argent : Et oui on enchaîne les catastrophes, et ce n'est que le début. Neji ? Oh ben je sais pas si c'est lui qui a fait ça, Hinata ? Oui c'est vrai, je ne voudrais pas être à sa place. Héhé la famille Hyuga est mal partie. Ravie que ça te plaise. Bonne lecture et bisous.

Arminas : Salut ! Et bien merci beaucoup pour tes compliments ! Bonne lecture !

Chapitre 3 : Confusion, Opération, Succession

- Je l'ai vu… Je l'ai vu… Je l'ai vu ! balbutiait l'homme aux pieds d'Hanabi, de plus en plus troublé.

- Mais enfin, qu'as-tu vu ? s'exclama l'adolescente en s'efforçant de garder son calme, mais en réalité les nerfs à vifs.

- Dans la salle d'entraînement… Je l'ai vu… Il l'a attaqué et… et…

L'homme de la Bunke s'arrêta soudain, ses yeux vides et exorbités levés vers elle, mais ne la voyant déjà plus. Une peur panique qui ne cessait de grandir en lui semblait le couper du monde extérieur. L'espace d'un instant, Hanabi n'obtenant plus aucune réponse, songea à le frapper mais se retint.

- Quoi ? Qui a attaqué ? Qu'est-ce que tu as vu ? Réponds !

- Non ! Non ! Laissez-moi ! Je ne le ferais plus ! Je vous le promets ! Par pitié… Dit-il fondant en larmes.

Stupéfaite et désarmée, elle fixa l'homme qui pleurait comme un enfant à ses pieds. Outre les sanglots du « témoin », pas un seul murmure ne résonna dans la salle du conseil Hyûga pendant de longues secondes.

- Je t'avais prévenue, osa enfin dire le sensei à son élève. Il a complètement perdu la raison, nous n'en tirerons rien de plus. Et il a bien…

- Des détails ! l'interrompit Hanabi en reprenant contenance tandis qu'on emmenait l'autre homme. Il n'a rien affirmé sur l'identité du coupable, tout le monde l'a entendu ! Et s'il ne peut témoigner sur le fait que Neji a tué mon père, et qu'aucune preuve n'accable mon cousin, alors il…

- Pardonne-moi, mais nous avons une preuve.

- Ah ! Et laquelle ?

- Eh bien, ton père, tout simplement, répondit l'homme en hésitant imperceptiblement.

- En quoi le corps de mon père constitue-t-il une preuve ?

- Les hématomes qu'il présente sont typique de nos techniques de taijutsu, le meurtrier ne peut donc être qu'un Hyûga, et de haut niveau. De plus, du sang a été retrouvé sur les cheveux de Neji quand il a été interpellé. Devine à qui appartient ce sang.

- Mon… père ?

- Exactement. Apparemment Neji aurait essayé de brouiller les pistes en se changeant, mais il n'a pas dû remarquer qu'il restait un peu de sang dans ses cheveux.

- Et c'est ça qui l'a trahi… murmura la cadette Hyûga, le regard fixe.

Consternée, Hanabi ne savait plus que dire ni que faire. C'était tout simplement impossible… ou plutôt, improbable. Comment son cousin, lui qu'elle admirait tant, aurait-il pu faire une chose pareille ? Ca ne collait pas avec l'état d'esprit de Neji, bien trop sensé et trop méticuleux pour commettre un tel crime et être démasqué dans la journée. Et sa relation oncle-neveu avec Hiashi, houleuse dans le passé, ne prétextait pas aujourd'hui un tel coup d'éclat…

Non décidément, Hanabi n'y croyait pas. Mais les preuves étaient contre Neji…

Comme elle ne réagissait pas, plongée dans ses pensées, des conversations avaient repris autour d'elle, pourtant plus calmes que précédemment. L'idée des conséquences d'une telle affaire sur le clan Hyûga étaient dans toutes les bouches, et finit par effleurer Hanabi également : tout cela n'allait sûrement pas réduire les tensions régnant entre la Soke et la Bunke, les deux branches de la famille. Et sans compter que maintenant, celle qui allait devoir résoudre ce problème, c'était Hinata…

Hanabi soupira faiblement, mal à l'aise. Quand on voyait la réaction du Conseil Hyûga, songea-t-elle, la nomination forcée de sa soeur ne laissait présager rien de bon.

Mais elle était encore loin, très loin de la réalité.

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- Je lui avais pourtant dit de faire attention. Evidemment qu'à faire le crétin avec autant d'application quand on est encore en convalescence, on retombe malade !

- L'apprentie infirmière n'osa pas insister face à cette tirade quelque peu bruyante mais somme toute véridique. Comme elle-même prise en faute, elle s'inclina aussitôt en balbutiant.

- P-pardonnez-moi, Hokage-sama, m-mais nous avions cru bon de…

- Où est-il ? coupa sans gêne la femme blonde assise devant elle.

- Je… En o-observation, salle 101…

La stagiaire n'avait même pas fini de bégayer ces quelques mots que déjà, Tsunade s'était levée en grommelant pour se diriger vers l'étage correspondant, abandonnant le café qu'on venait de lui amener. Dix minutes seulement étaient passées depuis l'opération d'Hinata, et le devoir (et sans doute aussi sa conscience de médic-nin) la rappelait déjà à l'ordre… Une chose était sûre, Naruto allait l'entendre, convalescent ou pas !

Suivie de près (mais avec difficultés étant donné le bon pas de l'Hokage) par l'apprentie qui lui donnait quelques précisions sur le cas du jeune homme, Tsunade arriva enfin à ladite salle. Son exaspération retomba un peu quand elle vit Naruto alité, ses membres toujours enveloppés de pansements et de nouveaux sceaux de soin parcourant son corps. La pensée que cette subite rechute soit une mauvaise blague l'avait effleurée, mais manifestement, Naruto inconscient ne simulait rien.

- Du nouveau ? demanda-t-elle en examinant rapidement le jeune homme semblant profondément endormi.

- Pas depuis un quart d'heure, répondit l'infirmière en chef. On l'a retrouvé inconscient dans sa chambre, et beaucoup disent l'avoir entendu crier juste avant. De douleur, semblait-il. Son attitude, les mains sur son crâne, laissait croire qu'il avait atrocement mal à la tête… On distingue encore les marques de ses doigts sur son cuir chevelu.

Tsunade fronça les sourcils en écartant doucement les cheveux blonds de Naruto. En effet, si certaines traces étaient à peine visibles, d'autres, presque des griffures, étaient parfaitement clairs : le jeune ninja s'était tellement crispé, sans doute sous la douleur, qu'il s'était fait saigné par endroits.

- Le pouls et la tension sont stables quoi qu'un peu faibles, poursuivit l'infirmière. Il va sans doute se réveiller dans quelques heures.

- Où est l'électro-encéphalogramme ?

Tsunade jeta un regard autour d'elle, puis réitéra sa question, plus fermement.

- Comment pouvez-vous savoir s'il va se réveiller ? Les examens ne sont pas complets sans cet appareil !

- A vrai dire, nous avions jugé inutile de…

- Tout porte à croire qu'il est tombé inconscient suite à une douleur à la tête, et vous ne cherchez même pas à savoir s'il a des lésions cérébrales ?

- Ecoutez, il n'est pas… (Suite au regard noir de Tsunade, l'infirmière en chef ravala son attitude suffisante et toute autre remarque.)… je… euh, le précédent est tombé en panne… mais on nous en amène un autre ! rajouta-t-elle in extremis.

- En panne… ? murmura Tsunade, incrédule.

Quelques minutes plus tard, le nouvel appareil prenait place au côté de Naruto tandis que Tsunade s'occupait de placer les électrodes aux endroits adéquats de son crâne. Après quelques manipulations, l'écran s'illumina, émettant une série de cliquetis. Dès qu'il commença à lancer des « bip » suivant un rythme régulier, Tsunade fronça les sourcils, tandis que l'infirmière en chef, nerveuse, refermait d'un coup sec le dossier de Naruto qu'elle feignait de lire.

- Ce n'est pas possible, c'est le deuxième à nous faire un coup pareil ! Les responsables de l'entretien vont m'entendre !

- On trouvait les mêmes mesures sur le précédent ? murmura Tsunade sans quitter des yeux les lignes brisées vertes s'agitant à l'écran au rythme des « bip ».

L'infirmière acquiesça, tandis que la stagiaire, restée jusque là en retrait, s'approcha timidement et lança un regard à l'encéphalogramme. Le silence retomba entre elles, jusqu'à ce que l'infirmière, craignant peut-être que le mutisme de Tsunade n'annonce rien de bon, voulut s'éclipser, prétextant aller chercher un autre appareil.

- Si ça peut te faire plaisir… marmonna l'Hokage d'un air absent tandis que la porte se refermait.

Manifestement soucieuse, elle retourna auprès de Naruto, vérifia l'emplacement des électrodes, sans toutefois une grande conviction. Comme s'il elle savait d'avance que le problème ne venait pas de là. La jeune stagiaire la fixa discrètement du coin de l'œil, avant d'oser poser la question qui lui brûlait les lèvres.

- Hokage-sama… ? Pourquoi semblez-vous si inquiète ? Ces ondes cérébrales… (elle eut un regard vers l'électroencéphalogramme.) Elles n'ont rien de spécial… n'est-ce pas ?

- En effet, on voit ce genre d'ondes tous les jours dans cet hôpital, répondit Tsunade en vérifiant les pupilles de Naruto. Et chez tout le monde.

- A-alors pourquoi… ? demanda-t-elle, franchement intimidée par la présence de l'Hokage et sa propre question, peut-être impertinente.

- Tu connais les quatre types d'ondes cérébrales ?

Osant faire non de la tête, la stagiaire devint rouge pivoine sous le regard de celle qu'on disait être la médic-nin la plus douée que Konoha ait connu. Tsunade fit semblant de n'avoir rien remarqué.

- Pour faire simple, le cerveau humain a quatre rythmes d'activités, caractérisés par 4 ondes différentes. Des plus rapides aux plus lentes, on les nomme les ondes bêta, alpha, thêta et delta. Plus l'activité du cerveau est intense, comme par exemple quand on est énervé, préoccupé ou encore en pleine réflexion, plus le rythme de ces ondes est soutenu. Les ondes bêta correspondent à cet état d'esprit vif, en éveil, tandis que les delta, les plus lentes, s'associent à un état de sommeil profond durant lequel on rêve et où seules les fonctions vitales du corps humain sont assurées.

- Les ondes delta s'observent également en état d'inconscience ?

- Oui, puisque le sommeil profond est lui aussi une sorte d'inconscience légère, indispensable au ressourcement de l'organisme.

- Alors, dit la stagiaire en reportant son regard sur l'électroencéphalogramme qui ânonnait toujours le même rythme de « bip », ces ondes-là sont de type delta.

- Malheureusement non.

L'adolescente fronça les sourcils. Dans ce murmure pourtant paisible, perçait une pointe d'inquiétude.

- Tu l'as constaté, Naruto présente tous les signes de l'inconscience. Pouls cardiaque ralenti, tension basse, aucune réaction à un quelconque stimulus extérieur. Ses pupilles ne réagissent plus à la lumière. Et les ondes que l'on voit ici sont des ondes bêta.

- Mais… mais vous avez dit que les ondes bêta traduisaient un état d'éveil ! répliqua sa vis-à-vis, déjà gênée par l'idée de reprocher une faute à la grande Tsunade.

- Parfaitement. Mais ici, la rapidité d'émission ne trompe pas : elles ne s'associent qu'à un état de réflexion intense, et sûrement pas à des ondes delta.

- Inconscient, mais présentant une forte activité cérébrale… murmura la stagiaire en scrutant longuement Naruto qui semblait dormir à poings fermés. Et… c'est bien ?

- Je n'en sais rien.

Stupéfaite, elle leva les yeux vers Tsunade, qui étudiait une fois de plus les lignes brisées courant sur l'écran de l'appareil. La lueur verte, jouant avec la couleur ambre de ses iris, donnait à son regard quelque chose de surnaturel… et d'assez inquiétant. En avouant son ignorance, elle était malheureusement sincère.

- C'est la première fois que je vois une chose pareille… Humainement parlant, c'est tout simplement impossible. L'autre appareil avait affiché le même résultat, les deux ne peuvent pas se tromper. Je ne sais donc pas ce que cela signifie… Mais il y a une chose dont je suis sûre : c'est beaucoup trop rapide…

- C-comment ça ?

- La fréquence de ces ondes est bien trop forte, même pour des ondes bêta : elle est près de moitié supérieure à la fréquence maximale. Si je suis la logique, son cerveau connaît une activité d'intensité sans précédent. (Son ton indifférent vacilla alors étrangement.) J'ai toujours su que Naruto était un gamin hyperactif, mais là…

La stagiaire déglutit péniblement. Ces mots, qui auraient pu alléger l'atmosphère dans d'autres circonstances, ne la firent pas sourire. Ce n'était d'ailleurs sûrement pas le but.

- Tsunade-sama… nous n'avons pas réussi à le réveiller, toute à l'heure… dans cet état, c'est une bonne chose… ?

Tsunade tourna lentement la tête vers le jeune homme, que son sommeil si profond laissait inerte et désarmé.

- Une telle activité, non naturelle… A long terme, cela pourrait avoir des effets irréversibles sur son mental. Voire même le tuer.

Ce dernier mot jeta un silence glacial dans la salle. Muette de stupeur, la stagiaire fixa Tsunade, aussi immobile et silencieuse qu'une statue. Comment pouvait-on être aussi calme, après avoir prédit la mort de quelqu'un ? Le regard neutre, l'Hokage semblait ailleurs…

Ce fut le moment que choisit l'infirmière en chef pour entrer, poussant un troisième encéphalogramme sur son chariot.

- Incroyable, j'ai dû retourner tout l'hôpital pour en trouver un de libre…

- Laissez ça là, et allez me chercher Shizune ! Trouvez-moi aussi trois autres medic-nins compétents !

L'apprentie faillit reculer à l'entente de cette voix forte et autoritaire. A ses côtés, la femme aux cheveux blonds, encore une seconde auparavant extraordinairement atone, semblait s'être métamorphosée. Ses yeux d'ambre à nouveau perçants, elle foudroya l'infirmière du regard.

- Mais… mais je… balbutia cette dernière, manquant lâcher son encéphalo.

- Laissez ça je vous dis, et dépêchez-vous ! Ce ninja a besoin de soins urgents ! Ramenez-moi Shizune, tout de suite !

- Oui Tsunade-sama… ! lança l'infirmière en se sauvant aussi vite qu'elle put.

- Qu'est-ce que… qu'est-ce que vous comptez faire ? demanda la stagiaire en voyant Tsunade commencer à afficher un chakra bleu électrique au bout de ses doigts.

Le visage figé par la concentration et l'anxiété, l'Hokage apposa alors ses mains sur le front de Naruto, toujours inconscient.

- J'ai beau réfléchir, je ne vois rien qui puisse l'aider. Mais maintenant, on ne peut plus perdre de temps, il faut le réveiller, et vite ! C'est sa vie qui en dépend !

Quelques minutes plus tard, Shizune s'activait auprès de Tsunade, tandis que trois autres médic-nins ayant répondu à l'appel de l'Hokage, suivaient à la lettre leurs directives. Concentrant leur chakra dans les méridiens de Naruto, ils s'efforçaient de le sortir de cet état d'inconscience qui risquait de lui coûter bien plus que du temps perdu à dormir. En vain. Au cœur de cette agitation, le jeune homme inerte était le seul à paraître serein…

- Merde, merde… marmonna Tsunade qui déployait toute sa science, sans obtenir le moindre signe de vie chez son patient. Merde, arrête tes conneries, tu m'entends ! Réveille-toi !

- Tsunade-sama, intervint Shizune, gardez votre calme…

- Mais je suis calme ! répliqua l'autre, les nerfs plus qu'à vif.

- …

- Vous autres, ne relâchez pas la pression ! Shizune, fais venir tous les infirmiers disponibles !

- Mais Tsunade-sama, que voulez-vous qu'ils fassent de plus ? dit Shizune avec bon sens. Les meilleurs médic-nins sont là !

- Je sais, mais il y en aura bien un qui aura une idée pour le sortir de là !

- Il ne reste que…

- Tsunade-sama… !

La stagiaire qui jusque là, avait gardé le silence et fait de son mieux pour les assister, pointa un doigt tremblant vers l'encéphalogramme.

- Je… Je crois qu'il accélère encore…

Tous les regards se posèrent sur l'instrument de mesure. Tsunade eut un infime sursaut : noyés dans le bruit que causait toute cette agitation, les « bip » incessants de l'encéphalogramme étaient presque passés inaperçus… tout comme leur accélération.

- C'est impossible… murmura Shizune, incrédule. La fréquence de ses ondes cérébrales atteint presque deux fois son taux maximal… Et ça monte toujours !

Aux « bip » dont le rythme accélérait un peu plus à chaque minute, s'ajouta un autre signal sonore, toujours plus strident et rapide.

- Rythme cardiaque en hausse, lança une infirmière, 110 battements par minute !... 120… 130… Pouls irrégulier, en accélération ! 150 battements par minute !

- Merde, Naruto ! s'exclama Tsunade en plaquant à nouveau ses mains sur son front, sentant que la situation lui échappait totalement.

- 160 !

- Tsunade-sama, ses méridiens ne répondent même plus à nos flux de chakra !

- Je sais !

Les signaux sonores sifflaient dans la salle, toujours plus aigus, presque assourdissants.

- 170 ! Ondes cérébrales, taux maximal doublement atteint !

- On va finir par le perdre !

- Impossible !

Stop. Le cri de Tsunade parut faire taire tous les instruments d'un seul coup. Après une seconde qui dura pour chacun près d'une éternité, les « bip » reprirent, plus bas, bien moins forts… Des regards stupéfaits, angoissés, se levèrent vers les écrans, n'y croyant plus. Tous annonçaient maintenant un état normal. Tension stable, pouls régulier, ondes bêta pour ainsi dire banales. Et le calme qui régnait fut alors troublé par le dernier son qu'on aurait pu attendre : un bâillement.

- Aaah, ma tête… qu'est ce qui m'est arrivé ?

Sous les regards figés d'effarement, Naruto cligna des yeux puis s'assit péniblement dans son lit. Tout le monde resta d'abord sans voix, telle une foule assistant à un miracle devenu inespéré. Puis tous eurent un mouvement de recul, tandis que Shizune et Tsunade restaient muettes comme des carpes.

- Incroyable… murmura quelqu'un dans la salle. Mais comment est ce possible ?

- Hein ? marmonna Naruto, balayant l'assemblée d'un regard encore peu alerte. Woaaa, y a du monde… Hé, Oba-chan, qu'est-ce que tu fais ici ?

- L'air ahuri de Naruto et le sobriquet « Oba-chan » qu'il venait d'employer sortirent enfin Tsunade de son effarement. Elle allait lui lancer quelques reproches bien sentis mais Shizune prit la parole avant elle, jugeant une nouvelle dispute inutile dans l'état peut-être toujours instable du ninja.

- … Naruto, tu es en salle d'observation. Tu es tombé inconscient il y a près d'un quart d'heure, et ton état n'avait cessé d'empirer depuis… Tu nous as fait une belle peur.

- Quoi ? marmonna Naruto, incrédule.

Il dévisagea chacune des personnes présentes, immobiles, puis examina lentement la pièce. Effectivement, avec les instruments médicaux éparpillés un peu partout et les quelques machines qui ronronnaient et cliquetaient inlassablement, elle n'avait rien à voir avec la chambre qu'il occupait habituellement.

- Mais comment c'est arrivé ?

- Une infirmière a entendu des cris venant de ta chambre, reprit Tsunade en le regardant droit dans les yeux, comme attendant vainement une explication. Et quand elle est arrivée sur place, tu semblais avoir eu un malaise…

- Et vous m'avez emmené ici ?

- Hum oui… dit-elle, un rictus au coin des lèvres trahissant sa nervosité. Toi-même, tu ne sais pas ce qui s'est passé ?

Naruto parut réfléchir, puis fit non de la tête. Il y eu un silence, tout le monde étant encore un peu sous le choc et se posant la même question : « Mais qu'est ce qui vient de se passer ? ». Après un dernier regard vers les appareils de mesure, puis vers Tsunade, Shizune reprit la parole.

- Bien. Vu que tu as l'air d'aller mieux, je propose que tout le monde prenne du repos. Nous l'avons bien mérité.

- Tu as raison, et je ne suis pas contre cette idée, dit l'Hokage en étouffant un énorme bâillement, mais toujours sans quitter des yeux Naruto. Accordons-nous une pause avant de reprendre nos activités. Quand à toi, Naruto, tu…

Soudain, une infirmière entra en trombe dans la salle.

- Hokage-sama ! Une urgence !

On aurait dit qu'un énorme poids venait de tomber sur les épaules déjà affaissées de fatigue de Tsunade.

- Cela ne se terminera donc jamais…

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- Comment ? s'exclama aussitôt l'adolescente. C'est une plaisanterie… ?

- Absolument pas, Hanabi-sama, reprit l'un des Anciens. Votre père étant décédé, et votre sœur ayant échoué à son ultime épreuve, vous devenez chef du clan Hyuga, et ce de manière immédiate.

- Mais… mais enfin, je n'ai que 11 ans ! balbutia Hanabi.

- Je comprends votre position, et constate avec soulagement que vous faites preuve de beaucoup de maturité pour votre âge. Mais les lois de notre clan sont formelles : le dirigeant Hiashi est mort, et son héritière désignée, en désobéissant à nos ordres, est considérée comme traître à notre famille. Par conséquent, l'héritier secondaire est amené à reprendre cette fonction. Et c'est vous.

- Et… Ai-je le choix de refuser ? demanda-t-elle sans réfléchir.

Malgré la lueur faible et tremblotante des bougies disséminées dans la salle, le frisson qui parcourut l'assemblée suite à cette question était clairement visible.

Sentant tous les regards posés sur elle, Hanabi baissa la tête et ferma les yeux, s'efforçant de conserver l'attitude digne qu'elle arborait tant bien que mal depuis la mort de son père. Sur le coup, elle avait totalement oublié qu'en cas de désistement de la part d'Hinata, c'était elle qui devait assurer la succession au rang de chef du clan. Mais une telle perspective, qui la ravissait et qu'elle enviait autrefois à son aînée, ne lui paraissait plus aussi attrayante. D'abord, parce qu'elle était trop jeune, elle n'en avait plus l'ombre d'un doute. Ensuite, parce qu'elle ne se sentait pas d'assumer une telle fonction dans de telles conditions. Après tout, le clan venait de perdre en une nuit Hiashi, Hinata et Neji, qui à défaut d'être tous puissants, n'en étaient pas moins des personnalités importantes… L'heure était grave, très grave. Pour elle, peut-être même trop.

- Vous ne pouvez refuser ! implora presque l'un des Anciens, comme sentant dans son silence une hésitation fatale. Pensez au clan ! Il a besoin de vous… nous avons besoin de vous, nous avons besoin d'un chef.

Chacun attendait avec impatience et angoisse la réponse. Hanabi finit par hocher la tête, avant de promener son regard sur l'assemblée. Oui, malgré toutes ses peurs et ses appréhensions pour l'avenir sombre qui les attendait, elle ne pouvait se dérober. Ou pour le clan Hyuga, il n'y aurait plus d'avenir du tout.

- Puisque je n'ai pas le choix…

- Ne dites pas cela, clama alors une femme, l'une des rares à figurer au Conseil Hyuga. Pensez plutôt au clan qui a besoin de vous, et à la force que vous lui conférerez. C'est une preuve de compassion que vous nous donnez en acceptant.

Ces derniers mots finirent de la convaincre. Hanabi reprit un peu d'aplomb, affrontant enfin et sans ciller le regard des autres Anciens.

- … Bien. A compter d'aujourd'hui, je suis chef du clan Hyuga.

- Excellent ! reprit la femme, tandis que certains hochaient la tête, d'autres allant même jusqu'à sourire légèrement.

- Si vous voulez bien signez ces documents… ils confirment votre position en tant que chef de clan.

Hanabi s'exécuta, paraphant le parchemin que venait de lui présenter le doyen du conseil armé de sa voix mielleuse.

- Parfait. La cérémonie de succession aura lieu demain dans l'après midi. En attendant, vous n'avez qu'à vous installer dans vos appartements, nous nous occupons de tout.

- … Bien, dit-elle en se levant, je vous remercie. Nous organiserons une autre réunion, demain après la cérémonie, afin de me mettre au courant de toutes les affaires en cours. Je ne désire pas perdre plus de temps.

- Bien entendu.

Pleine d'une nouvelle assurance, Hanabi salua le Conseil et quitta la pièce pour se rendre directement à ses appartements. Ses nouveaux appartements… ceux du chef Hyuga.

Arrivée devant la porte, elle se surprit à vouloir frapper. Chassant les souvenirs que ce simple geste habituel faisait renaître en elle, elle entra. Elle explora du regard le bureau qu'elle connaissait si bien, où l'ordre et la propreté régnaient comme toujours. Le bureau de son père, qui même aujourd'hui, inspirait comme l'ancien chef Hyuga crainte et respect. Sur la table, près d'une pile de dossiers, le sceau portant les armoiries Hyuga semblait dormir dans son écrin noir, brillant à la lueur des bougies. Avec douceur, elle le prit et l'examina d'un air rêveur, mais ne le mit pas à son doigt.

S'intéressant alors à la pile de dossiers, elle vit que ceux-ci concernaient Neji. Ou plutôt, comme on le nommait déjà au sein du domaine, le traître Neji, ex-membre de la Bunke, emprisonné en l'attente d'une décision pour juger son crime contre le clan tout entier.

Même si elle ne les avait pas lu, Hanabi connaissait déjà ces dossiers dans les grandes lignes. Cependant, la présence de ce rapport l'amena à y réfléchir. Son air songeur laissant place à une mimique concentrée, elle s'assit au bureau qui désormais était le sien et se mit à étudier l'affaire dans ses moindres détails, le sceau inconsciemment serré au creux de sa paume comme si elle en espérait de l'aide.

Plus tard, alors que la lune était à son zénith, une silhouette sombre parut surgir de nulle part et gratta discrètement à la porte. Attendant manifestement cette visite, Hanabi lui permit d'entrer. L'ombre se glissa silencieusement dans la pièce et, arrivée devant le bureau, posa un genou à terre, la tête baissée en signe de respect. Sous ses vêtements noirs qui ne laissaient paraître que ses yeux bruns, des courbes plus qu'agréables à regarder ne permettaient aucun doute quant à la nature de l'ombre. A en juger son physique, elle ne devait pas avoir plus de 18 ans.

- Je vous attendais, murmura Hanabi assise à son bureau. J'espérais que ma lettre ne vous laisserait pas de marbre, et je vois que je ne me suis pas trompée.

Parfaitement immobile, la jeune femme masquée ne répondit rien, gardant les yeux baissés comme la règle l'exigeait.

- Ne vous laissez pas abuser par mon apparence. Je suis jeune, il est vrai, mais je suis tout de même chef de ce clan. Mais ne nous attardons pas sur des détails inutiles. Vous savez pourquoi je vous ai convoquée.

- Oui.

Ce simple murmure, issue d'une voix féminine, semblait aussi feutré que l'uniforme noir de la ninja, destiné à la confondre parfaitement dans l'obscurité de la nuit.

- Il est clair que si vous n'êtes en aucun cas obligée d'accomplir cette mission, cela doit toutefois rester entre nous ?

- Tout à fait clair.

- Et vous savez également quelles seront les conséquences de votre échec, ainsi que le comportement à adopter.

- Absolument.

- Alors dans ce cas, il n'y a plus rien qui vous retienne ici. Bonne chance.

- Merci.

Et l'ombre disparut aussi vite qu'elle était venue, avec une seule idée en tête : accomplir ce pourquoi elle avait été appelée.

Voilà le chapitre 3 est finis, je vous remercie d'avoir lu et vous dit a bientôt pour la suite de « tu tueras les tiens ».

PS : en attendant envoyez des reviews ça me fera écrire plus vite. :p