Salut à tous, ici Elenthya !

Une fois de plus, c'est moi qui présente ce nouveau chapitre de « Tu tueras les tiens »… L'intrigue se développe doucement, et ce chapitre va vous laisser entrevoir des facettes bien sombres du monde de Naruto… En espérant que cela vous plaira, nos chers lecteurs !

Réponses aux reviews anonymes :

Arminas : Tiens, un autre amateur d'un certain jeu Phoenix Wright ? Objection rejetée, nous sommes dans le monde des fanfics et nous, auteurs, faisons ce que nous voulons ! Et puis, si Kyûbi n'est pas un phénomène paranormal à lui tout seul… mdr bon, effectivement, ce qui arrive à Naruto est bien étrange, mais d'après ce que je sais de la suite que nous concocte ce cher Mutant, on n'a encore rien vu ! Merci de ta review, et aussi pour ton petit encouragement à ta review précédente : c'est parfois dur, mais je me rétablis peu à peu ! Bonne lecture !

Mi-chan : Coucou à toi, et oui, en effet, une review fait toujours plaisir tant qu'elle conserve du sens et présente un nombre raisonnable de critiques (ou d'insultes ou de menaces, selon l'humeur). Lol Naruto reste pour l'instant un cas médical spécial à lui tout seul. Quant à Neji on verra qu'il est pas sorti de l'auberge… Allez, bonne lecture ! tchuss

En vous souhaitant à tous une bonne lecture, on attend vos avis dans les reviews !

Chapitre 4 : Question, Prison, Sermon.

Epuisé, Naruto se traînait dans les couloirs de l'hôpital. Sa journée déjà bien mouvementée s'était conclue par une longue série de test et examens allant du plus compliqué au plus simple, afin de déterminer l'origine de sa précédente crise… tout cela bien en vain. Malgré cet échec, l'équipe médicale avait finalement accepté de laisser Naruto regagner sa chambre, ce qui compte tenu de l'heure tardive et de sa précédente nuit blanche, n'était pas du luxe pour le jeune homme.

Naruto soupira. Malgré tout, il n'avait pas à se plaindre, la journée avait été éprouvante pour tout le monde, voire même plus pour certains. Il se remémora la mine exténuée de Tsunade qui depuis la veille, slalomait d'urgence en urgence. Lui revint également la vision d'une des patientes transportée en catastrophe au bloc opératoire, la bouche béante, son visage figé sans la moindre expression et surtout son regard, si étrange, aux iris et pupilles absentes. Les cas bizarres ne manquaient pas à Konoha, mais celui-ci, d'après les regards inquiets des médic-nins, semblait sortir de l'ordinaire…

Naruto soupira de nouveau. Oui, il ne pouvait le nier, il ne s'en sortait pas trop mal.

Alors qu'il atteignait le couloir donnant sur sa chambre, un autre souvenir étrange surgit de sa mémoire, que la rude journée qu'il venait de vivre n'avait pas effacé : l'acte suicidaire d'Hinata. Acte qu'à ses yeux, un seul mot pouvait qualifier : incompréhensible…

« Qu'est-elle devenue ? » songea Naruto, le regard au sol, les mains dans les poches.

Une interrogation de plus qui allait rejoindre les autres, et qui devrait sans doute attendre encore un moment avant d'obtenir une réponse.

Arrivé devant sa porte, il leva à peine les yeux et l'ouvrit, plongé dans ses pensées. Mais il ravala aussitôt le « Enfin » de soulagement et claqua le battant, de nouveau dans le couloir et définitivement revenu à la réalité. Quelqu'un… il y avait quelqu'un d'autre dans la chambre.

« C'pas vrai, j'ai dû me tromper… »

En s'engueulant mentalement, il vérifia le numéro inscrit au-dessus de la porte et cligna des yeux, fronçant des sourcils. Non, c'était bien là. Etrange, on ne l'avait pas prévenu qu'il allait devoir partager sa chambre… Remarque, avec la vague d'urgences et d'entrées à l'hôpital, on avait sans doute dû oublier de le prévenir.

Il franchit donc une nouvelle fois la porte, avançant à pas de loup pour ne pas réveiller son colocataire… ou plutôt, sa colocataire, à en juger les formes que l'on discernait sous les draps, éclairées par un rayon de lune filtrant par la fenêtre. Des formes qu'il n'avait pas remarquées tout de suite, mais qui n'étaient pas pour lui déplaire…

« Raaaah non, voilà que l'autre baka d'ero-sennin a déteint sur moi… ! » pensa-t-il en secouant frénétiquement la tête, se demandant malgré lui s'il devait le reprocher à Jiraya… ou au contraire, l'en remercier ?

Mais là n'était pas la question. Curieux de voir à quoi ressemblait cette fameuse colocataire, il s'approcha, se glissant entre les différents appareils médicaux qu'il n'avait d'ailleurs remarqués que distraitement. Le bip familier d'un cardiogramme résonnait dans la pièce, doublé du souffle plus discret d'un dispositif d'aide respiratoire. Dans le fourbi d'appareils électriques, Naruto reconnut également une poche à transfusion de sang. Cette patiente devait être bien mal en point…

Soudain, il y eut comme un déclic dans la tête de Naruto. Ayant un doute sur l'identité de la mystérieuse patiente, il pressa un peu le pas…

…Et s'étala avec fracas au pied du lit, après s'être pris les pieds dans un fil électrique. Maudissant sa propre maladresse, il attendit dans le plus grand silence, son souffle coupé. Mais aucune réaction ne vint. Néanmoins soulagé, il supposa que la jeune fille devait dormir d'un sommeil très profond.

Lentement, il se releva et découvrit enfin son visage, ce qui confirma ses doutes. C'était bien elle… c'était Hinata. Elle était là, son visage serein faiblement éclairé par la lune, enfermé sous un masque transparent qui minute après minute, la maintenait en vie. Malgré ces paupières fermées, malgré cette apparence si calme, il la revit telle qu'elle avait été cette nuit-là, ses yeux d'opale trahissant son angoisse, ses mains tremblantes qui comme animées d'une autre volonté, l'avaient transpercée d'un kunai. Cette nuit, cette fameuse nuit, cette scène, son regard…

Il serra les poings, la tête pleine de souvenirs. Il ne savait pas comment, il ne comprenait pas pourquoi, mais la voir comme ça, inerte, oscillant entre la vie et la mort, lui soulevait le cœur. Il se sentait responsable… atrocement responsable.

xxxxxxxxxx

Au même moment, dans un territoire oublié de tous aux confins du pays du Feu, une foule d'hommes et de femmes trimaient sous un soleil de plomb. Cloîtrés entre quatre murs surmontés de fils barbelés et surveillés par une vingtaine de gardes en uniforme, les malheureux martelaient la pierre, malgré les lourdes chaînes curieusement gravées qui entravaient leurs bras et leurs jambes. Un silence encore plus pesant régnait sur le camp, uniquement troublé par les raclements des pioches sur les rochers.

Un peu de nerf ! lança soudain une voix grave et rauque. Bande de vauriens, vous avez de l'énergie à revendre pour commettre vos crimes, mais quand il s'agit d'autre chose, vous devenez de vraies larves ! Ah ! Sûrement votre véritable forme !

Malgré leur fatigue plus qu'apparente, les travailleurs voulurent redoubler d'efforts, évitant comme la peste le regard d'une femme à l'air pas commode qui traversait la cour. Nori. Le sergent Nori.

Approchant la trentaine, elle avait un physique assez féminin bien que remarquablement musclé. Son visage, s'accordant parfaitement avec le corps, arborait des traits presque ravissants s'ils n'avaient pas été perpétuellement animés par une moue impérieuse doublée d'un mépris total. Des cheveux bruns coiffés à la garçonne complétaient ce portrait peu avenant, sans compter deux petits yeux chassieux qui scrutaient en permanence la cour et dévisageaient sans gène la moindre personne qui osait les croiser. Son sourire moqueur et faussement chaleureux, sa manière de se tenir, son pas de conquérant ne faisaient qu'ajouter à l'impression qu'on avait dès qu'on la voyait : elle en savait long sur son métier, et s'il y avait bien un chef tout-puissant en ces lieux, ce ne pouvait être qu'elle. Rien que le béret rougeâtre qu'elle seule portait semblait formuler une mise en garde aux étrangers qui oseraient prendre Nori pour une banale surveillante.

Le sergent Nori agonisait toujours les détenus d'insultes quand un garde siffla l'heure du déjeuner. Un appel strident mais qui avait des airs salvateurs aux oreilles des pénitentiaires, pour qui le déjeuner était aussi la seule pause de la journée.

Mais alors que tous les prisonniers étaient en train de poser leurs outils de travail…

Dis-moi le bleu, quelle heure as-tu à ta montre ?

L'interpellé faillit avaler son sifflet en entendant arriver le sergent Nori.

Euh… et bien j'ai… midi pile, sergent, s'efforça-t-il de murmurer sans bégayer tout en évitant le regard de sa supérieure.

Ah ! La bleusaille, je vous jure ! s'exclama cette dernière dans un rire froid et tonitruant. Ta montre avance d'une heure !

Euh je… désolé, sergent Nori. A l'avenir, je…

J'espère que tu n'attends pas une augmentation ce mois-ci ?

Le garde préféra rester muet, secouant négativement la tête.

Bien, acquiesça Nori sans la moindre compassion. Tout le monde au travail, il vous reste encore une heure ! Et le premier que je vois s'interrompre ou se plaindre n'aura que les restes de la cantine !

Le silence ne perdura pas plus longtemps, chacun reprenant promptement mais à contrecoeur ses outils. Les coups des marteaux résonnèrent à nouveau, soulevant poussières et gravats sous le soleil brûlant. Mais personne ne protesta, car tout le monde savait ce qu'il en coûtait de s'opposer au sergent Nori.

Tous… sauf un. Nori s'autorisa un petit sourire en apercevant le jeune homme qui s'était assis à l'ombre d'un des bâtiments du pénitencier. Malgré ses ordres, il n'avait pas bougé de sa place.

Eh toi ! lança-t-elle de sa voix forte. Tu te bouges, ou il faut te faire un dessin ? Au boulot !

Je me repose, c'est l'heure, répondit l'autre sans hésiter.

Le sourire de Nori s'élargit et prit une teinte sadique. Elle connaissait tous les détenus de son camp, et celui-ci était arrivé la veille : 21 ans, ancien chûnin prometteur de Konoha, condamné à 2 ans de travaux forcés pour avoir détruit une échoppe et agressé la vendeuse qui repoussait ses avances. Le nom, pour Nori, ce n'était pas nécessaire. Elle trouvait toujours sur le terrain un qualificatif plus parlant pour ces vauriens.

Elle haussa les sourcils. Arrivé la veille, hein ?... Visiblement, il avait besoin qu'on lui fasse faire un petit tour d'horizon des « joies » du pénitencier.

Le temps, ici, c'est moi, dit-elle en s'approchant. Si je dis que c'est pas l'heure, alors c'est pas l'heure. T'y tiens tant que ça, aux restes de la cantine ? Allez, lève ton cul, et j'oublierai tout ça.

Bien sûr, qu'elle mentait. Pour une insubordination pareille, elle se ferait un plaisir de le punir. Mais elle tenait à voir le détenu espérer sa clémence, pour mieux l'écraser ensuite. Seulement, l'interpellé ne fit pas le moindre geste, manifestement pas dupe. Soutenant son regard, ce que personne d'autre n'avait osé faire depuis longtemps, il lui lança une phrase qui dans des termes moins polis, la priait d'aller voir ailleurs…

Tout le monde se figea dans la cour, gardiens compris. Un silence de mauvais augure ponctua les mots du récalcitrant. Muette, le sergent Nori ne cilla pas, gardant son sourire supérieur. Puis, alors que tous s'attendaient à une explosion de colère de sa part, elle cracha par terre, avant de se détourner.

Tu as raison, petite merde. Reste dans ton coin, comme un déchet que tu es.

La réaction ne se fit pas attendre. Profitant qu'elle lui tournait le dos, le chûnin déchu bondit sur ses pieds et voulut lui décocher un direct…

…et se retrouva par terre, le nez dans la poussière. Arrivée on ne savait comment derrière lui, Nori arborait toujours son sourire, le bras encore levé suite au coup rapide et précis qu'elle lui avait asséné sur la nuque. Rien qu'à voir la lueur brillant au fond de ses yeux, elle s'amusait beaucoup. Parmi les autres détenus, il y eut comme un frisson d'angoisse : on avait épuisé le peu de patience du sergent, ancienne jûnin réputée pour ses dons de torture… il n'en découlerait rien de bon.

- Alors ? railla-t-elle en fixant des yeux le détenu à terre. C'est lâche d'attaquer dans le dos, mais c'est encore pire d'agir sous la colère et de se planter. On ne te l'a pas appris dans ton école ?

En jurant les pires insultes, le détenu se releva, fit un bond de côté malgré les lourdes chaînes qui l'entravaient et exécuta une série de signes avec ses mains.

Tu vas voir ce qu'il en coûte de se foutre de moi !

Une explosion survint, son souffle jetant à terre tous les prisonniers qui n'avaient pas eu le temps de s'éloigner. Un nuage de poussières et de cendres s'élevait à présent là où se tenait une seconde plus tôt le chûnin récalcitrant et sa provocatrice. L'espace d'un instant, tout le monde resta bouche bée, puis un rire froid retentit, son auteur pour le moment invisible.

Ouais… c'est tout vu. Et c'est pathétique.

Le nuage opaque se dissipa peu à peu, laissant entrevoir deux personnes, l'une debout et l'autre recroquevillée au sol, se tordant de douleur. Les quelques pénitenciers qui avaient osé croire que leur tortionnaire attitrée serait au moins blessée, virent leurs espoirs s'envoler avec ces cendres. Le sergent Nori, toujours aussi droite et impressionnante, n'avait strictement rien. Tout juste si son béret avait bougé sous le souffle de l'explosion.

A terre, le détenu gémissait, replié sur lui-même en position fœtale. Bien qu'il semblait souffrir le martyr, il n'y avait aucune trace de sang nulle part. Dans le plus grand silence, le sergent le scruta un long moment, son sourire ayant laissé place à une moue glaciale et totalement indifférente. Puis, sans ménagement, elle attrapa la chaîne qui reliait ses deux poignets et le releva de force. Le regardant droit dans les yeux, elle murmura d'un ton sec :

Un vrai ninja aurait testé ses pouvoirs avant de tenter quelque chose d'aussi stupide. Un véritable combattant aurait vu que ces chaînes qui entravent ton corps pitoyable ne sont pas gravées de signes pour rendre plus esthétiques les prisonniers.

Comme pour appuyer ses dires, elle concentra son propre chakra dans la chaîne, dont les gravures rougeoyèrent un bref instant. Le détenu hurla de douleur.

Ces chaînes sont faites pour absorber le chakra des racailles de ton espèce, et de le retourner contre elles. Et quand je m'ennuie, je peux également manipuler ces signes pour te faire connaître un vrai calvaire.

C'est contraire à tous règlements de torturer… des condamnés, cracha le détenu d'une voix rauque et épuisée. Si l'Hokage le savait…

Ah… tu as encore quelque chose à dire ? souffla Nori, un sourire sadique à nouveau au coin des lèvres.

Sans prévenir, elle se concentra encore une fois sur la chaîne, lui arrachant un autre cri de souffrance. Dans un soupir de mépris, elle l'envoya rouler au sol, le regardant trembler de douleur dans la poussière.

Sache qu'ici, c'est mon camp, et vous êtes tous mes détenus. Ici, c'est moi, l'Hokage. Si tu survis à mon enfer, et que tu choisis de parler, rappelle-toi que ta parole n'est rien contre la mienne. Personne, ici comme ailleurs, ne te soutiendra face à moi… et je trouverai alors le moyen de te faire revenir ici. Pour faire en sorte que tu n'en réchappes pas, cette fois-ci.

Ayant compris la leçon, ou plus vraisemblablement à cause de la douleur, le chûnin déchu ne répondit rien, encore pris de convulsions par instants. Cette nouvelle absence de révolte ne parut pourtant pas plaire au sergent.

C'est bien ce que je pensais… Une vraie petite merde.

Elle interpella deux des gardiens, qui s'empressèrent d'accourir à sa voix de nouveau forte et impérieuse.

Emmenez-le dans la Section Majeur, qu'il comprenne bien qu'il n'est pas dans un camp de vacances. Au premier sous-sol, ça suffira amplement pour un faible comme lui.

Les autres détenus frémirent. Soleil de plomb, travaux forcés à longueur de journée, repas frugaux et souvent repoussés, punitions fréquentes de la part des gardiens, et quelques rares fois, administrées par le sergent Nori en personne… voilà à quoi ressemblait le quotidien des prisonniers de la « Section Mineure ». Un véritable enfer pour les vandales, voleurs et autres fauteurs de troubles issus des quatre coins du pays du Feu et qui avaient eu la malchance d'être assignés à ce camp. Un séjour qui calmait les plus récalcitrants généralement en moins d'une semaine.

Tous tournèrent la tête vers l'un des bâtiments du pénitencier, plus petit que les autres et aux quelques fenêtres condamnées. La « Section Majeure », qui s'étendait au gigantesque sous-sol du pénitencier, ne connaissait pas quant à elle la fournaise sous le soleil brûlant, ni le bruit des pioches s'acharnant sur la pierre, ni les ordres des gardiens réputés impitoyables.

Non… La Section Majeure, c'était encore pire.

L'un des gardiens cilla devant l'ordre de son sergent. Fixant de ses yeux exorbités le détenu se traînant toujours à terre, il osa balbutier :

La Section Majeure… ? Vous… Vous êtes sûre, ser…

Le regard glacial de sa supérieure l'arrêta net, et il s'empressa de remettre debout le détenu avec l'aide son collègue. Alors qu'ils allaient l'emmener, Nori leur fit un geste, intimant d'attendre encore quelques instants. Avec ce qui aurait pu paraître de la douceur à quelqu'un qui n'avait pas vu la scène précédente, elle se pencha vers le malheureux et lui souleva d'un doigt le menton.

Profite bien de ton séjour, petit déchet. Tu vas rencontrer des criminels, des vrais. Des meurtriers, des violeurs, des traîtres, murmura-t-elle avec un infime tremolo dans la voix. Oui, profite bien… A défaut de pouvoir leur parler.

xxxxxxxxxx

Parmi les détenus de la Section Mineure, il y avait eu déjà quelques cas « privilégiés », qui avaient été envoyés en Section Majeure. Ceux, encore plus rares, qui en étaient revenus vivants, n'avaient pas tari d'anecdotes sur les conditions de vie dans les tristement connus sous-sols du pénitencier, colportant des rumeurs plus effrayantes les unes que les autres…

Des rumeurs qui à vrai dire, n'étaient pas si loin de la réalité.

Des couloirs noirs et humides, qui serpentaient sous terre avec l'aisance et l'illogisme d'un serpent qui voudrait piéger sa proie. Un véritable labyrinthe sans la moindre fenêtre, que seules quelques personnes pouvaient parcourir sans craindre de s'égarer. Des chemins sombres, qu'un froid éternel et mordant semblait habiter. Pas la moindre lumière. Pas la moindre torche aux croisements déserts. Parfois, simplement une bougie à la flamme mourante, abandonnée là comme pour symboliser l'espoir et la vie, à jamais inaccessibles.

Inaccessible… C'était le mot qui émergea faiblement derrière les yeux blancs, éteints, de celui qui la scrutait. Une petite étincelle de lumière, perdue, loin là-bas, dans l'obscurité… Etrange comme elle symbolisait sa propre vie.

Recroquevillé sur lui-même, les jambes repliées contre son torse, Neji fixa encore quelques instants le petit bout doré, vacillant dans le néant du couloir, puis cacha sa tête dans ses bras. Depuis combien de temps était-il là… ? Faisait-il jour, ou nuit ? A quand remontait la dernière fois qu'un gardien était passé…

A en juger la sensation lancinante dans son estomac, ça faisait bien longtemps. Mais Neji n'y prêtait plus attention, laissant son esprit partir à la dérive, engourdi par le froid et l'obscurité éternels de sa cellule. Les premiers jours… ou plutôt les premières heures, il avait tenté de s'échapper, voulut voir au travers des murs, chercher la faille. Mais son Byakugan scellé par plusieurs gardiens ne lui était plus d'aucune utilité pour l'instant, et il s'était peu à peu rendu compte que son énergie disparaissait, lentement, patiemment aspirée par les murs qui l'entouraient. S'énerver ou paniquer n'aurait servi strictement à rien, sauf à précipiter le résultat final : la force mystérieuse et impitoyable qui habitait ces murailles le laissait sans chakra, sans énergie… et sans espoir.

Un courant d'air froid le traversa. Emergeant momentanément de ses pensées, il leva les yeux. Une obscurité totale régnait à présent. La petite flamme, semblant de vie dans ce néant insondable, avait disparu. Aussi facilement lui semblait-il, que sa volonté de vivre.

Résigné, il en venait même parfois à compter les secondes qui lui restaient. Dans une semaine, dans un jour, dans une heure, comment le savoir ? il serait mis à mort pour le meurtre de son oncle. Ce meurtre dont il avait avoué la culpabilité…

Comme si quelque chose l'avait piqué, il se rétracta un peu plus et s'empêcha de trembler. Ces souvenirs… Il ne voulait pas y penser, à aucun prix. Rien que l'image du sang, inaltérable, comme fichée dans son esprit, lui soulevait le cœur. C'était inutile de se torturer en fouillant plus loin dans ces souvenirs. Inutile et trop douloureux de se demander pourquoi. Il se sentait coupable, il était le meurtrier. Et ça s'arrêtait là.

Sans hésiter, il se laissa à nouveau glisser dans le courant hasardeux de ses pensées. C'était encore la seule chose à laquelle il avait droit. Parler aussi, c'était permis. Parler à l'obscurité… pour essayer de la dompter ? Mais Neji avait depuis longtemps cessé de prononcer ne serait-ce qu'un seul mot, même dans ses cauchemars où des scènes de meurtres alternaient avec des gouffres d'ombres insondables. Les quelques personnes arrivées après lui avaient bien tenté de parler, d'appeler, de gémir… mais toujours, le silence finissait par revenir. Comme si, par les mots, les murs trouvaient encore une autre façon d'épuiser ses proies.

Immobile, il songea à ce qui passait actuellement pour le clan. Maintenant, c'était à Hinata de reprendre le flambeau et de diriger leur famille… Il avait confiance, elle ferait sans doute de son mieux.

Il pensa également à son équipe. L'équipe Gaï. Avec Lee l'infatigable, l'enthousiaste Tenten souvent là pour le calmer, et leur prof, de loin le plus spécial de tous. Il en vint presque à se faire du souci pour eux. Subrepticement, il leur souhaita de ne jamais connaître ce qu'il était en train d'endurer…

Ca lui paraissait si irréel… Des gens pleins de vie.

Un courant d'air, bien plus fort, le sortit une fois de plus de ses pensées. Mais la seule chose qui l'empêcha de replonger dans son demi-sommeil, ce fut la source de lumière qui venait d'apparaître au bout du couloir sans fin. Un éclat doré qui s'approchait.

Il pouvait déjà entendre les gémissements des prisonniers, perturbés par cette lumière inhabituelle. En clignant des yeux, il vit leurs mains se tendre à travers les barreaux de leurs cellules, implorant maladroitement la grâce du passant qui, parfois, présentait un bout de pain ou un peu d'eau. Un véritable trésor pour ceux qui essayaient de survivre dans cet enfer de pierre.

Soudain, une odeur terriblement agréable vint chatouiller les narines de Neji, une odeur qu'il avait fini par oublier pendant toutes ces heures passées dans l'obscurité. Une odeur de nourriture, de soupe chaude pour être précis. Les gémissements se firent de plus en plus forts et pressants, et certains parvinrent même à crier, espérant avoir une miette de ce repas qui devait être succulent.

L'odeur se fit de plus en plus insistante et alléchante, tant et si bien que Neji se décida à bouger. Rampant pour voir d'où elle émanait, il vit alors derrière les barreaux une femme : le sergent Nori, un plateau dans les mains, et qui s'approchait invraisemblablement de sa cellule.

Arborant toujours sa mine fière et glaciale, elle semblait ne prêter aucune attention aux cris des autres détenus.

Neji la connaissait car c'était elle qui l'avait fait entrer ici. Etrangement, il se rappela cette fameuse question, celle qui lui avait directement permis d'établir un portrait du caractère du sergent, alors qu'elle était en train de remplir son dossier.

Hyuga Neji, combien mesurez vous ?

Un mètre soixante-dix-sept.

Un mètre soixante-dix-sept ! Jamais vu un tas de merde aussi haut !

Trop faible, Neji renonça malgré lui à serrer les poings, envahi d'une très brève colère. Sûrement une phrase qu'elle répétait à tous les prisonniers, histoire de les mettre tout de suite dans l'ambiance…

Comme Neji l'avait intérieurement espéré, Nori s'arrêta devant sa cellule, prenant bien le temps de le regarder comme s'il n'était qu'un rat ou une quelconque autre vermine du même genre. Il leva les yeux mais n'éprouva aucun étonnement en croisant ceux du sergent. Après tout, il était un meurtrier de la pire espèce : un traître.

Je t'apporte ton dernier repas, cracha-t-elle enfin en posant le plateau et le faisant glisser sous la porte.

Ta mise à mort est pour ce soir, alors profites-en bien.

Elle n'obtint toujours pas de réponse, mais son sourire ne se fit que plus large.

Oh, au fait ! Tu seras heureux d'apprendre que quelqu'un t'attend là où tu vas, lança-t-elle sur le ton de la conversation. J'ai appris qu'une Hyuga, apparemment la fille de celui que tu as tué, s'est suicidée. Elle se serait poignardée lorsqu'elle passait son ultime épreuve…

Dans l'esprit engourdi du jeune homme, cette révélation parut déclencher un éclair de lucidité. Les yeux écarquillés, il fixait le sol, d'abord muet…

Hina…ta…sama.

Tiens ! On parle maintenant ? railla Nori, le jeune homme ne l'écoutant déjà plus. Apparemment, tu connaissais cette fille ! Et celle qui est en train de nous épier, tu la connais aussi ?

A peine avait-elle lâché ces mots que Nori dégaina un shuriken et le lança dans les ténèbres, visiblement avec la ferme intention de toucher quelque chose. Effectivement et contre toute attente, on entendit nettement deux pièces de métal s'entrechoquer, ce qui ne se serait pas produit si le couloir avait été vide.

Son sourire disparu, Nori renversa la lampe posée à coté d'elle, plongeant de nouveau les couloirs dans l'obscurité.

Petite idiote, croyais-tu que ta visite passerait inaperçue ? fit-elle, sardonique mais néanmoins sur le qui-vive.

Elle passera inaperçue si je me débarrasse de vous, murmura alors une deuxième voix… une voix qui un bref instant, parut familière à Neji

Ah ! Et bien, je demande à voir.

Un grand silence se fit, rendant temporairement son calme d'origine au couloir. Une minute passa, longue et comme chargeant l'air glacé de tension, d'animosité. Soudain une brusque bourrasque souffla, et avec elle commença le combat. L'instant suivant, Neji crut entendre des pas silencieux et précipités martelant la pierre, comme ceux de quelqu'un chargeant son ennemi… puis un corps tomber en suffocant.

Le silence, plus pesant que jamais, revint. Mais qui des deux avait gagné, personne n'aurait su le dire à ce moment-là.

Et voilà ! Hum, que de mystères… qui a gagné entre le sergent et l'intruse ? Allez savoir…

Rendez-vous au prochain chapitre ! En attendant, exprimez-vous dans les reviews !

Bisous à tous !

Elenthya, avec les salutations du Mutant