Chapitre 4 : Drôle de réalité

Rien de spécial ne se passait, aucune attaque de Mangemort. Il devait manigancer un mauvais coup. Harry était parti le jour d'Halloween, il avait encore trouvé un Horcruxes. Je m'inquiétais pour lui, mais je n'étais pas la seule. Ginnie aussi, elle allait craquer d'un moment à l'autre. Je tentais tant bien que mal de la consoler. Je n'y arrivais pas. Nous vivions dans un autre monde coupé de la réalité. Je voulais m'enfuir, fuir de ce monde de fou. Rien ne se passa jusqu'au soir de Noël.

Même un soir de Noël, la guerre fait rage. Une attaque surprise durant le bal, beaucoup de morts, trop. Luna et bien d'autres ont succombés. Ginnie était gravement blessée, Neville était sous le choc, Ron était porté disparu. J'étais la seule qui n'avais rien eut. Pourquoi ? A ce moment là, à ma grande surprise, je me mis à chanter. C'était une chanson que j'avais entendu chanter à la télévision. « C'est l'histoire d'une trêve que j'avais demandée. C'est l'histoire d'un soleil que j'avais espéré. C'est l'histoire d'un amour que je croyais vivant. C'est l'histoire d'un beau jour que moi petit enfant, je voulais très heureux pour toute la planète. Je voulais, j'espérais que la paix règne en maître en ce soir de Noël. Mais tout à continuer, mais tout à continuer, mais tout à continuer. Non, non rien à changer, tout, tout à continuer. Et pourtant bien des gens ont chanté avec nous. Et pourtant bien des gens se sont mis à genoux, pour prier, oui pour prier. Mais j'ai vu tous les jours à la télévision même le soir de Noël des fusils, des canons. J'ai pleuré, oui j'ai pleuré. J'ai pleuré, oui j'ai pleuré. Qui pourra m'expliquer que non, non rien à changer. Tout, tout à continuer. Moi je pense à l'enfant entouré de soldats. Moi je pense à l'enfant qui demande pourquoi, tout le temps, oui tout le temps. Moi je pense à tout ça mais je ne devrais pas. Toutes ces choses là ne me regardent pas. Et pourtant, oui et pourtant. Et pourtant, je chante, je chante non, non, rien à changer. Tout, tout à continuer. (les Poppys, Non, non, rien à changer.) » Non rien à changer, pas même pour Noël.

Je me suis accroupie au milieu de cette hécatombe et j'ai pleuré, j'ai pleuré la perte de tant d'élèves. Certains je ne les connaissait pas, d'autres oui, mais je pleurais et je chantais pour eux. McGonagall s'approcha de moi et me demanda de la suivre. Je ne pouvais pas. Mes jambes refusaient d'obéir. Je voulais rester là. La réalité est si dure. Ils étaient tous innocents, ils n'avaient rien fait pour mourir. Je voulais me venger même si elle ne me menait qu'à ma propre perte. C'est la faute à Malefoy. J'aurais du être sur mes gardes, je l'avais pourtant entendu dire qu'il y aurait une attaque. J'aurai pu éviter des dizaines et des dizaines de morts. Quel Noël macabre !

Mes jambes consentirent enfin à la suivre. Elle m'emmena dans son bureau. Il y avait des membres de l'Ordre. Je ne vis pas la famille Weasley. Mr et Mme Weasley devaient être au chevet de Ginnie. Qu'allais-je leur dire ? Je n'ai pas su la protéger. McGonagall me fit un discours pendant trente minutes. Ce qu'elle dit me fis bien rire. Je savais que l'heure était grave. Elle me proposa d'aller au Square Grimmaud pour aider. J'étais d'accord.