Pourquoi Amélia se souvient de tout? Pourquoi le sort d'Amnésie n'a pas fonctionné sur elle? Comment vont réagir les Granducs? Voilà quelques unes des réponses à ces questions dans ce chapitre...

- Qu'est-ce qu'on va faire ?

- On va devoir leur dire…

- Ou alors pas… C'est vrai que c'est incroyable, mais gardons ça pour nous !

- Je suis d'accord avec Daniel, ils voudront l'étudier, ce ne sera pas drôle pour elle.

- Papa, qu'est-ce que tu en penses ?

Celui-ci ne répondit pas et Amélia, tout comme les autres, attendait impatiemment le verdict.

Quand Thomas s'était aperçu qu'Amélia n'avait rien oublié de son expérience chez les sorciers, il s'était précipité chez ses parents pour trouver une solution. En effet, le sort jeté par le Président de la magie, était sensé la rendre amnésique, du moins, en ce qui concerne leur monde, mais pour une raison encore inconnue, il n'avait pas fonctionné. Devant Amélia, Christine, Daniel et Thomas débattaient donc de l'attitude à adopter. Mais chacun savait qu'en fin de compte, ce serait Jean-Paul qui aurait le dernier mot.

Il réfléchit, assis dans son fauteuil, comme s'il s'agissait d'une situation banale et que la décision à prendre n'était pas si compliquée.

- Mr Rabier doit être tenu au courant, avoua-t-il simplement.

- Mais…

- Pas de « mais », Daniel ! Ni rien d'autre !

Daniel n'approuvait pas du tout son père, ni Thomas non plus qui remuait la tête dans un geste incessant.

- Amélia, si tu es d'accord, je t'accompagne au ministère.

Elle n'avait aucune envie de remettre les pieds là-bas et de revoir le Président de la magie. Après tout, il voulait qu'elle oublie leur existence, et lui avait ainsi jeté le sortilège d'Amnésie. Pourquoi voudrait-elle le revoir ? Et s'il prenait d'autres mesures pour qu'enfin elle ne sache plus rien ? Et s'il voulait l'emprisonner ou pire, la tuer ?

Cependant, elle prit conscience que quoi qu'il se passe dans son bureau, ses amis seraient là pour la défendre à l'extérieur, ce qui la rassura. De plus, puisque le sort n'avait pas réussi la première fois, il ne risquait pas de fonctionner la deuxième fois.

- D'accord, acquiesça-t-elle, malgré les réticences de Daniel et Thomas.

En moins de temps qu'il ne faut pour le dire, elle se retrouva dans ce bâtiment tout de blanc revêtu, et entra sans se faire prier dans le bureau de Rabier.

- Je savais que tu étais exceptionnelle, commença-t-il.

- Je me fiche de ce que vous savez ! s'écria-t-elle en marchant à vive allure jusqu'à l'homme.

En effet, en le voyant ainsi, derrière son bureau, un air satisfait sur le visage, elle laissa sortir toute sa colère. Il n'avait pas été tendre avec elle, et elle ne comptait pas le ménager. Maintenant qu'elle en avait l'occasion…

- Vous vouliez que j'oublie tout ! Vous avez obligé mes amis à me mentir ! Vous êtes un être AFFREUX et… et…

Elle cherchait le mot qui le définissait le mieux, et un seul vint à elle :

- Et vous êtes MINUSCULE ! Vous ne me faites pas peur ! Votre sort n'a pas d'effet sur moi !

Elle se réjouit intérieurement en voyant le petit homme rabattre son sourire narquois, tout en se reculant sur son fauteuil.

- Celui-là, peut être pas, mais j'en trouverais sûrement un qui…

- RIEN DU TOUT !

Elle posa ses mains sur le bureau, rapprochant son visage au dessus du sien. Elle éprouvait une véritable haine envers cet homme, et elle voulait lui faire savoir.

- Pour qui vous vous prenez ? Vous n'êtes RIEN pour moi alors vous pouvez toujours me menacer, je m'en fiche !

Elle laissa un temps de silence, le regardant dans le blanc des yeux. Sur son visage, elle n'arrivait pas à lire ce qui s'en dégageait : il ne paraissait ni terrifié, ni en colère.

- Belle et à fort caractère, tu réunis les deux critères que j'aime chez une femme.

- Qu.. Quoi ?

Avait-elle rêvé ? Il venait de.. de lui faire un compliment, si on peut dire. Cela la déstabilisa, oubliant totalement son excès de colère. Elle n'en croyait pas ses oreilles. De plus, il s'avança vers elle. Leurs visages n'étant plus qu'à quelques centimètres de lui. Elle pouvait sentir sa respiration. Elle prit peur, pensant qu'il voulait l'embrasser, et recula brusquement.

Il sauta de son fauteuil, fit le tour du bureau, et se mit face à elle. Elle recula d'un pas, essayant de garder un maximum de centimètres entre eux. Mais cela ne l'arrêta pas, il avançait encore plus vers elle. Après quelques pas en arrière, loin du bureau, il la collait toujours autant. Le plus sérieux du monde, tandis qu'il stoppa sa progression, il ajouta :

- Tu es vraiment mon type de femme !

Il la draguait vraiment, sans gène. Elle ne sut pas quoi faire, mais n'avait qu'une seule envie : fuir !

- C'est gentil, mais… je…, s'excusa-t-elle poliment, bien que déboussolée.

C'est alors qu'il éclata de rire, laissant Amélia le dévisager. Qu'est-ce qu'il y avait de si drôle ?

- Je plaisante !

Sans plus d'explication, il regagna son fauteuil, et se rassit tranquillement. Amélia, au centre de la pièce, se sentit très mal à l'aise. Que devait-elle faire ? Elle s'approcha alors du bureau pour écouter ce qu'il ajouta.

- J'ai 2 femmes, 9 enfants, 3 maîtresses et 28 ministres à diriger, alors que voudrais-tu que je fasse de toi ?

De nouveau, elle se figea. D'un côté, elle était soulagée qu'il ne veuille pas d'elle pour son dessert, mais d'un autre coté, entendre ses histoires de cœur n'aidait pas à la détendre. Elle se prit à imaginer le Président moldu faire ce genre d'allusion à une inconnue : cela créerait un véritable scandale.

Charles Rabier rit de plus en plus fort, au point qu'Amélia eut peur qu'à la longue, il s'étouffe. Devant sa mine déconfit, il affirma :

- C'est une blague ! Rien n'est vrai ! A part pour les ministres, bien sûr ! C'était juste pour que tu arrêtes de crier, et que tu chasses ta colère !

- Je…

- Oui, je sais, personne n'imagine qu'un Président a de l'humour. C'est bien dommage… Bref, passons et revenons à notre affaire…

Amélia ne ressentait plus aucune haine pour cette homme, au contraire, elle commençait à l'apprécier. Elle comprit même pourquoi il était Président : ses manières s'avéraient être particulière, mais en tout cas, il réussissait à calmer n'importe qui. Il possédait bien plus de sagesse en lui qu'on ne pouvait imaginer aux premiers abords.

- Tu n'as pas été affectée par un sort, ce qui est totalement impossible. Si tu étais un grand mage, cela pourrait s'expliquer, mais tu ne l'es pas… Pas à ma connaissance en tout cas…

Elle fit « non » de la tête, et il put poursuivre :

- Une seule personne dans l'histoire a pu faire cela, et c'est Harry Potter, encore que pour lui, on sait pourquoi… Alors comment as-tu fait ?

- Je ne sais pas…, répondit Amélia qui essayait en même temps que Rabier, de trouver une solution.

- Je te l'avoue : moi non plus ! Et je ne pense pas qu'on pourra déterrer Voldemort…

- Déterrer qui ?

- Personne, c'est juste une expression. Ça veut dire creuser pour trouver l'origine du mal. Autrement dit : savoir d'où ça vient. Je ne vois pas comment on peut faire…

Un silence s'installa, durant lequel Amélia réfléchit. Mais comme il le disait si bien, on ne peut pas déterrer Voldemort, personne ne pouvait savoir grâce à quoi elle résistait à ce sort. Impatiente de connaître ce qu'il déciderait pour elle, elle demanda :

- Qu'est-ce que je deviens alors ?