Dans ce chapitre, beaucoup de doutes, mais surtout beaucoup d'amour... Ca laisse rêveur pour les célibataires comme moi!

Cinq jours venaient de passer. Des moments remplis de doutes et d'interrogations mais dont aucune réponse ne parvenait clairement à Amélia. Après son entretien avec Rabier, elle avait été envoyé directement dans un hôpital sorcier. En effet, le Président de la magie voulait absolument savoir grâce à quoi elle pouvait résister au sort d'Amnésie. Elle passa ainsi une série de tests, tous aussi farfelus les uns que les autres, mais qui, heureusement pour elle, ne lui provoquaient aucun mal. D'ailleurs, elle trouvait cela fascinant, car tout le monde sait que des tests dans les hôpitaux moldus n'ont rien de réjouissant. Là, ils ne se servirent ni d'aiguille, ni de machine, simplement de potions et de baguette. De plus, la plus part des potions avaient bon goût, et les seuls sensations qu'elle éprouvait avec les baguettes, c'était des chatouillis.

Cependant, personne ne découvrit d'où lui venait cette faculté, même pas les meilleurs médicomages, envoyés du monde entier. Finalement, ils décidèrent de la laisser partir. Juste avant, elle dut signer un contrat magique dans lequel il était question qu'elle ne devait révéler le secret à personne. Elle fut donc renvoyée chez Thomas, à l'aide de la poudre de cheminette, qu'elle maîtrisait parfaitement bien maintenant.

A peine arrivée, elle s'installa sur le canapé, restant dans le calme pour la première fois depuis une semaine. Mais son repos fut de courte durée, puisque Thomas lui posait des dizaines de questions.

- Ils n'ont vraiment rien trouvé ? Tu es sûre ? Pas une seule explication ? Rien ?

- Non, Thomas, comme je te l'ai déjà dit des dizaines de fois…

- Pourtant il doit y avoir une explication ! s'exclama celui-ci sans prêter la moindre attention à ce qu'Amélia venait de lui dire. Même les plus grands mages ont essayé, mais à ma connaissance, aucun n'a réussi à résister à un sort !

- Thomas, tu me l'as déjà dit…

- Oui, mais c'est tellement incroyable ! s'excita-t-il de plus en plus, en bougeant dans tout les sens.

- Tu sais ce qui est incroyable ? C'est qu'à ce moment précis, tu ressembles vraiment à ta mère !

Il s'arrêta un instant, la regardant surpris par sa remarque, mais cela passa aussi vite, et il continua à s'exciter.

- Tu ne peux pas comprendre… C'est tellement… Waw ! Je veux dire que si je l'avais su, je t'aurais parlé de la magie bien avant…

Tout à coup, Thomas réalisa ce qu'il venait de dire. En effet, depuis qu'elle était au courant de la vérité, ils n'avaient pas eu le temps d'en discuter entre eux. Amélia ne savait comment aborder le sujet. C'était son meilleur ami, mais il lui avait quand même menti depuis leur rencontre. Aujourd'hui, elle comprenait très bien pourquoi il n'avait rien dit : à cause du ministère, et elle aurait sans doute fait la même chose.

Mais, après tout, peut être qu'il préférait garder cela pour lui. Peut être qu'il n'avait jamais voulu qu'elle soit au courant. Peut être que ça lui plaisait de mentir. Peut être même que ses mensonges l'amusaient : ça devenait un jeu où il prenait un malin plaisir à inventer des histoires farfelus pour couvrir ses actes magiques. Comment le savoir ?

Face au silence, Amélia savait que Thomas éprouvait une véritable gène d'en parler. Elle brisa donc la glace la première :

- A propos de ça, je voulais t'en parler…

- Je sais ce que tu vas dire ! coupa Thomas en prenant place à ses côtés. Je suis ton meilleur ami et pourtant je t'ai toujours menti.

- Je comprends tout à fait pourquoi tu ne m'as pas avoué la vérité, seulement…

- Tu ne sais pas comment j'ai pu vivre avec ça sur la conscience.

Finir ses phrases prouvait au moins qu'il la comprenait toujours autant, et ça, elle n'en avait jamais douté. Il poursuivit alors ses explications qu'elle attendait depuis une semaine :

- Je ne sais combien de fois, j'ai voulu te le dire, arrêter cette mascarade ! Tu n'imagines même pas à quel point c'était dur parfois. Tu es ma meilleure amie, et forcément, je voulais me confier à toi ! Seulement, à cause du ministère, je ne devais pas. Et malgré tout l'amour que j'ai pour toi, je ne tenais pas à être exclu du monde des sorciers. Je t'adore… tu le sais…

Il plongea ses yeux dans les siens, lui prenant les mains au creux de siennes.

- Mais la magie, c'est toute ma vie !

Amélia laissa entrevoir un sourire. Il avait des remords. Jamais il n'avait eu du plaisir à lui mentir, il y était simplement obligé. Elle ne lui répondit pas, le prenant seulement dans ses bras.

Amélia et Thomas comprirent tout les deux que cela n'avait plus d'importance à l'heure actuelle. Ils pouvaient effacer ces années de mensonge, parce que maintenant elle connaissait la vérité et était loin de l'oublier ! Ils étaient liés par beaucoup plus que de l'amitié : par un secret partagé. Et rien que cela annonçait pour la suite de grands changements.

En relâchant son étreinte, Amélia observa son meilleur ami. Elle le voyait différemment, comme si elle le découvrait pour la première fois. Lui aussi ressentait cela, du moins c'est ce qu'elle vit dans ses yeux. Il se rapprocha soudain d'elle, et dans un mouvement des plus agréables, l'embrassa. Elle se laissa faire, lui rendant son baiser. Ils se rapprochèrent alors l'un de l'autre, s'enlaçant tendrement.

Elle se sentait bien dans ses bras. Une sensation de chaleur et de bien être intense l'envahit. Son cœur chavira comme jamais auparavant. Leur baiser s'arrêta, pourtant elle aurait voulu qu'il dure éternellement. Ils se sourirent, puis Amélia se blottit au creux de ses bras. Il la tenait, ne prononçant pas un mot, simplement heureux d'être ensemble. Cette situation lui paraissait être une telle évidence qu'Amélia finit par se demander pourquoi ils n'avaient pas franchi le pas plus tôt. Elle l'aimait, bien plus qu'un simple ami, et maintenant, elle en était certaine. Ils restèrent ainsi quelques secondes, peut être quelques minutes, Amélia ne put le dire distinctement, perdue sur un nuage. A sa grande surprise, c'est lui qui parla le premier :

- Amélia, je t'aime !

Toujours très proche de lui, au point d'entendre les battements de son cœur, elle leva les yeux dans sa direction.

- Moi aussi, je t'aime !

Dire ces mots ne lui demandaient aucun effort puisqu'ils sortaient directement du cœur et étaient les plus sincères possible. Il est vrai qu'elle avait toujours eu beaucoup de mal à l'avouer à ses anciens petits amis, tout simplement parce qu'elle ne le pensait pas réellement. Seulement, avec Thomas, c'était différent… Peut être que le fait qu'ils se connaissaient depuis de nombreuses années était en cause. En tout les cas, elle fut plus que contente qu'il ait fait le premier pas.

Finalement, il relâcha légèrement son étreinte, mais ne voulant pas que cela s'arrête, elle le fixa. Son visage était rayonnant de bonheur, jamais elle ne l'avait vu ainsi. Et elle fut prise d'une envie irrésistible de l'embrasser à nouveau. Ce qu'elle fit. Sentir le contact de ses lèvres, respirer son parfum, mettre ses mains autour de son cou, tout ne fut que plaisir. Enfin, ils décollèrent leurs corps l'un de l'autre, s'observant attentivement. Amélia remarqua des traits du visage de Thomas qu'elle ne connaissait pas et les apprécia d'autant plus.

- Pourquoi tu ne m'as pas embrassé avant ? demanda-t-elle, curieuse.

- J'ai eu envie de le faire dès la première seconde où je t'ai vu…

- A 6 ans ?

- Oui, pourquoi pas ? rit Thomas.

Elle haussa les épaules en se joignant à son amusement.

- Et pourquoi tu ne l'a pas fait ? continua-t-elle avant de lui déposer un simple baiser sur les lèvres.

- Parce que on était trop jeune…

- Très drôle !

- Non, sérieusement, j'ai toujours eu peur qu'on devienne trop proche, et que je ne puisse plus résister à la tentation de te dire que j'étais un sorcier.

- Maintenant je sais tout donc tu t'es dit : « Pourquoi pas ? »

- Oui, enfin disons plutôt que maintenant je n'ai plus rien à te cacher, ni mon côté sorcier, ni mon amour pour toi.

A ses paroles, elle eut envie une nouvelle fois de l'enlacer, et sans réfléchir, c'est ce qu'elle fit.

- J'aurais dû le faire plus tôt ! s'exclama Thomas en sentant les mains d'Amélia descendre le long de son dos pour finir sur ses fesses.

- Oui, tu aurais dû ! s'amusa Amélia qui, pour la peine, lui donna une petite tape sur l'épaule.

Pour se faire pardonner, Thomas voulut à nouveau l'embrasser, mais elle se leva, se dirigeant vers la cuisine avec le sourire.

- Qu'est-ce qu'on mange ? questionna-t-elle comme si de rien n'était.

Il la rattrapa immédiatement, et tandis qu'elle passait la porte de la cuisine, il l'enlaça.

- Où tu vas comme ça ?

- Ca creuse les émotions…, répondit-elle en se retournant et passant ses bras autour de lui.

- Ha oui ? Voyons si tu penses encore à manger après cela…

Il l'embrassa plus vigoureusement que les autres fois, ce qui provoqua sur Amélia toute une série de frissons.

- Et maintenant ? demanda-t-il après le baiser.

- Mmm…, hésita-t-elle en faisant semblant de réfléchir. J'ai toujours faim !

Ils rirent tout deux, puis entrèrent dans la cuisine pour dîner, heureux plus que jamais.