Voilà enfin l'explication entre Daniel et Amélia, que beaucoup d'entre vous attendiez avec impatience... Ainsi qu'une nouvelle idée qui jaillit de l'esprit d'Amélia! Je vous laisse découvrir...

Au fur et à mesure qu'Amélia apprenait à connaître Daniel, elle découvrait en lui de nombreuses qualités, et comprenait le lien de parenté qui l'unissait à Thomas. En l'espace de quelques jours, il la comprenait parfaitement et s'avérait être à son écoute. Même assis sur ce tronc d'arbre, Amélia se sentait bien au près de lui, tout comme elle l'avait été aux cotés de Thomas pendant de nombreuses années.

Mais Daniel, aussi surprenant que cela puisse être, n'avait pas toujours été comme ça. En fait, avant qu'Amélia découvre la magie, il se comportait avec elle de façon exécrable, la traitant de tous les noms, et ils ne pouvaient rester dans la même pièce plus d'une minute sans que ça vire à la dispute. Cela intriguait beaucoup Amélia : pourquoi un tel changement d'attitude ?

- Daniel ?

- Oui ?

- Pourquoi tu me parles ?

- Parce que tu es à côté de moi, mais si tu veux, je m'en vais…

Il fit mine de se lever pour partir, mais Amélia lui rattrapa le bras.

- Non ! Reste !

Il se rassit, un sourire sur les lèvres, et elle reformula sa question.

- Je voulais dire, pourquoi est-ce que tu me détestais pendant toutes ces années ?

- Mais Amélia, je ne t'ai jamais détesté ! avoua-t-il en la fixant droit dans les yeux.

Elle sentait, en le voyant ainsi, qu'il ne mentait pas un seul instant, et dans un certain sens, cela la rassura.

- Heu… Si mes souvenirs sont bons, nous n'avons jamais eu de rapport… disons… amical

- Pourtant t'insulter, je trouvais ça marrant moi, lança-t-il en paraissant sincère.

Soudain, il rit en voyant sa mine déconfite. Amélia comprit tout de suite qu'il n'était pas sérieux, et un sourire apparut sur son visage.

- Non, sérieusement, reprit Daniel, c'est très compliqué tout ça… et très long à raconter.

- J'ai tout mon temps, insista-t-elle.

Amélia, toujours le blouson de Thomas sur les épaules, fixait Daniel, espérant qu'il lui explique tout, une bonne fois. Elle en avait besoin pour mieux le connaître et surtout pour comprendre son comportement si changeant. Daniel, lui, ne semblait pas partager son avis, hésitant quelque peu.

- Tu es sure ?

- Oui ! acquiesça Amélia.

Finalement, en se rendant compte que c'était important pour elle, il raconta :

- Tu sais, la première fois où on t'a rencontré, nos parents nous ont dit que tu étais une moldue, et donc, interdiction de parler ou faire de la magie. Tu n'étais pas la première moldue qu'on croisait, ni la dernière, donc on est tous rentré dans le jeu. On ne pensait pas que tu deviendrais si proche de nous. Et puis les années ont passé, on est devenu ta seconde famille. Je me suis aperçu que tu tenais vraiment à nous, que tu étais sincère, mais malheureusement… pas nous ! J'entrais dans l'adolescence, et voir ma famille toute entière mentir délibérément à une jeune fille telle que toi, ça me faisait mal. C'est là que j'ai commencé avec les insultes. Je me disais que peut être, tu finirais par tellement me détester, que tu partirais. Mais non, tu es coriace !

- Oui, c'est vrai. Ta méchanceté ne me faisait pas peur, je ne serais jamais parti juste à cause de ça !

Amélia repensait à cette période avec nostalgie. Certes, ils ne se faisaient pas de cadeaux, mais au moins elle ne s'ennuyait jamais avec lui. De plus, pouvoir satisfaire sa colère sur lui lorsqu'elle n'allait pas bien, était vraiment utile parfois.

- Comme je le disais, reprit Daniel, tu as continué à nous porter dans ton cœur, à part moi bien sûr, que tu commençais sérieusement à détester.

- Je ne te détestais pas, coupa Amélia, tu m'énervais ! Surtout que je ne comprenais pas ce que je t'avais fait.

- ça c'est logique ! Tu ne pouvais pas connaître la raison. Vers 18 ans, je ne supportais vraiment plus de te mentir, mais comme disait ma mère : « le ministère nous bannirait si on lui apprenait », et je n'en avais pas envie. J'aime plus que tout la magie !

Amélia acquiesça. Thomas lui en avait aussi parlé, et c'est vrai que plus elle en apprenait sur la magie, plus elle partageait leur plaisir. C'était leur monde, leur univers, ça faisait parti d'eux et elle arrivait aisément à comprendre leurs sentiments face à ce sujet.

- Ma mère plaisantait souvent en disant que si tu découvrais la magie par toi même, alors on n'en serait pas responsable. C'est là que j'ai eu une merveilleuse idée, tellement évidente et simple à mettre en pratique : t'obliger à découvrir tout par toi même.

- Pourtant, réfléchit Amélia, ce n'est pas grâce à toi que j'ai…

- Oh oui, je le sais ! Mon excellente idée… n'a pas du tout marché comme prévu.

- Qu'est-ce que c'était ? s'intéressa Amélia.

En effet, il avait tenté de lui faire découvrir, et pourtant, pas un instant, elle ne s'était doutée de quoi que ce soit.

- Je t'ai insulté avec des noms typiquement sorciers, comme « moldu » ou « sang impur ». Peut être que tu te poserais des questions sur ces noms, et qu'en demandant leur définition et en fouillant, tu t'apercevrais qui on est vraiment. Je sais, c'est vraiment idiot !

- Surtout que personne ne voulait me dire ce qu'ils signifiaient.

- C'était peut être pas une si bonne idée que ça finalement…

Amélia ne put s'empêcher de rire. Daniel était vraiment un cas à part, un phénomène à lui tout seul, et pourtant, si touchant à la fois. Un vrai mélange de l'excentricité de sa mère et de la sagesse de son père.

- J'adore quand tu souris, lança-t-il en la fixant.

Elle s'arrêta, étonnée de cette confidence.

- ça te va mieux au teint que de pleurer.

Ils sourirent, et reportèrent leur regard dans le vide. Reprenant leur sérieux, Daniel ajouta :

- En tout cas, j'ai vraiment été heureux quand je me suis rendu compte que tu savais tout ! Depuis le temps que j'attendais ça ! Thomas n'était pas de mon avis, au contraire. Il ne t'avais jamais rien dit pour te préserver, parce qu'il était sûr que le jour où tu le saurais, le ministère te causerait des problèmes, et je crois aussi qu'il avait peur de perdre ton amitié, que tu le considérerais comme un… un « monstre ».

- Je n'ai jamais pensé ça ! contredit Amélia.

- Oui, maintenant, on le sait, mais à l'époque…

- Je comprends.

Elle poussa un soupire de soulagement. Enfin, elle comprenait sa réaction, son comportement, et également celui de Thomas. Elle toucha le collier que ce dernier lui avait offert, revoyant son visage heureux.

- Enfin tout ça c'est du passé maintenant ! affirma-t-elle. L'important c'est qu'on soit…

- Amis ? interrompit Daniel.

- Oui, acquiesça Amélia avec un sourire, on peut dire ça : amis !

- Et en tant qu'ami, est-ce qu'on peut…, dit-il en lui tendant ses bras.

Sans répondre, elle le prit dans ses bras, heureuse de ce premier contact entre eux. Un frisson la parcourut, et pour que Daniel ne se rende pas compte, elle le relâcha.

Ils regardèrent ensemble vers la maison, d'où des rires s'échappaient. Ils virent un homme en sortir, regardant autour de lui s'il y avait quelqu'un. Il ne put voir Amélia et Daniel, légèrement cachés par les arbres. C'est alors qu'il transplana. Amélia ne s'étonna même pas de le voir disparaître, maintenant habituée. Par contre, une envie la submergea :

- Tu sais ce que j'aimerais vraiment ?

- Quoi ? s'étonna Daniel.

- Découvrir votre monde, visiter les lieux où vous avez grandis, comme Beauxbâtons.

- ça risque d'être di…, s'interrompit Daniel en réfléchissant. Non, en fait, maintenant que tu connais le Président, que tu as de « bons » rapport avec lui, peut être qu'il voudra bien…

- Tu crois ?

- Il suffit de lui demander !