Et revoici une Amélia qui découvre le ministère de la magie du point de vu des moldus...

Ayant emballé toutes ses affaires, Amélia décida de se rendre au ministère, comme l'avait conseillé Daniel. Elle prit un plan de Paris, et chercha cette rue Jeanne d'Arc dans laquelle se trouvait le ministère. Elle eut du mal à la localiser, ce qui lui fit penser un instant qu'elle n'existait peut être pas. Daniel s'était trompé. Mais en fouillant d'avantage dans les petites rues, elle la vit. En effet, d'après la carte, la rue Jeanne d'Arc semblait vraiment minuscule, et Amélia eut des difficultés à imaginer qu'un bâtiment aussi grand que le ministère puisse y avoir sa place.

Cependant, la curiosité l'emportant sur les doutes, elle enfila son manteau et s'y rendit. Après un long moment dans les transports en commun, suivit d'un quart d'heure de marche, elle déboucha enfin dans cette rue. Le premier détail qui la frappa, ce fut toutes les personnes qui passaient par là. En effet, elle était fréquentée par autant de monde que les grandes avenues. Seulement, ces personnes ne faisaient que passer, et il ne semblait pas y avoir de boutique dans le coin, uniquement des immeubles.

Elle imagina rapidement qu'ils étaient peut être tous des sorciers travaillant au ministère, ce qui expliquerait leurs allés et venus dans cette rue. Mais lorsqu'elle en arrêta certains pour leur demander où se trouvait le ministère, chacun répondait qu'il n'y en avait pas ici. Il y eut même une dame qui s'inquiéta pour Amélia, pensant sûrement qu'elle délirait. Cette dernière la rassura, en affirmant qu'elle s'était trompée.

Elle tourna les yeux vers le haut bâtiment gris à sa gauche. Au dessus d'une des fenêtres aux volets noirs, elle put lire le numéro 3. Reprenant le papier sur lequel Daniel avait griffonné l'adresse, elle constata que le ministère devait être au numéro 17. Sans plus attendre, elle avança, se faisant bousculer par bon nombre de personnes. La rue ne contenait effectivement que des immeubles d'au moins cinq étages, et étant relativement étroite, aucune voiture n'y passait. Seuls les piétons filaient à toutes allures, ne s'intéressant pas un instant à Amélia.

La nuit commença à tomber ce qui encouragea Amélia à accélérer le pas. Enfin, elle s'arrêta devant une vieille bâtisse sur laquelle le numéro 17 était gravé. Cette fois, elle fut vraiment persuadée que Daniel s'était moqué d'elle.

L'endroit en face d'elle, ne ressemblait en aucun cas à un ministère, ni même à quoi que ce soit d'autre. Sur les fenêtres condamnées on pouvait voir de nombreux graffitis, tandis que la peinture des murs semblait se dégrader depuis des décennies. Il devait s'agir d'un de ces bâtiments construits quelques siècles plus tôt, à en juger par le style architectural. En fait, son état déplorable faisait se demander à Amélia comment il tenait encore debout.

Elle voulut s'en aller, décidée à dire ses quatre vérités à Daniel, quand tout à coup, quelqu'un ouvrit la porte d'entrée qui grinça. Personne autour d'elle ne le remarqua, un peu comme s'il passait incognito. Le vieil homme vit Amélia qui le fixait, et lui tint la porte, pensant qu'elle voulait entrer. Intriguée, elle le remercia et pénétra dans le lieu.

Fermant la porte derrière elle pour ne pas se faire remarquer, elle ne fut pas surprise par ce qu'elle vit. En effet, comme à l'extérieur, l'intérieur tombait en morceau, les toiles d'araignées en plus. Personne ne devait habiter ici, en tout cas, pas depuis au moins un siècle. Elle traversa le couloir dans lequel elle se trouvait, évitant sur son passage les débris tombés sur le sol, ainsi que les murs couverts de poussières. Au bout, elle arriva devant un ascenseur, ou du moins, ce qu'il en restait. Les portes étaient inexistantes, et l'intérieur de la cabine avait un aspect déplorable, mélangeant graffitis et restes de nourriture.

- Il ne manque plus que les rats, se dit Amélia à voix haute.

Absolument incertaine de ce qu'elle faisait, mais surtout se sentant pleinement ridicule, elle y pénétra. Elle reprit le morceau de papier, et comme le lui avait indiqué Daniel, elle appuya sur les touches des étages.

- Six… Deux… Quatre… Quatre… Deux…, prononça-t-elle en composant le numéro.

Une fois fini, rien ne se produisit.

- Je suis vraiment folle ! s'exclama-t-elle. Daniel, tu vas me le payer !

- Service d'accueil du ministère de la magie, bonsoir, prononça soudain une voix semblant venir de nul part. Veuillez vous identifier et définir les raisons de votre visite.

- Bon… Bonsoir, bafouilla Amélia en cherchant les éventuels micros ou caméras contenus dans la cabine.

Mais rien n'y fit, elle ne trouva rien. Elle poursuivit alors en criant.

- Je m'appelle Amélia Walter et j'aimerais voir Mr Charles Rabier.

- Monsieur le Président est actuellement occupé, mais si vous acceptez de patienter, il pourra vous recevoir lorsqu'il aura terminé.

- Oui, j'attendrais, répondit Amélia sans réfléchir plus longtemps.

Le sol se mit alors à trembler, puis se fut au tour des murs. Amélia s'accrocha à ce qu'elle pouvait, autrement dit, à rien. Une puissante lumière blanche éclaira tout l'ascenseur, au point qu'elle dût fermer les yeux, ébloui par celle-ci. Quand elle sentit l'arrêt total du sol et des murs, elle rouvrit doucement les yeux. Devant elle se trouvait le grand hall blanc du ministère. En regardant autour d'elle, elle se rendit compte qu'elle avait atterri dans l'une des cheminées, comme la première fois où elle était venue. Elle en sortit, et aussitôt un homme aussi grand que large l'aborda.

- Amélia Walter, veuillez me suivre.

Amélia se souvint de lui. Il s'agissait simplement du garde qui surveillait la porte menant au bureau du ministère. Sans un mot, elle le suivit. Il la conduisit dans une pièce plutôt petite, tout de blanc, où seul un canapé de deux mètres de longueur, et évidemment de couleur blanche, l'attendait. Elle s'y installa, comme le lui fit comprendre le garde, qui s'en alla aussitôt. Elle resta là un long moment, bougeant dans tout les sens, impatiente de voir Rabier. L'excitation fit bientôt place à la fatigue, et sans qu'elle ne puisse la combattre, elle s'endormit.

- Amélia ! Quelle bonne surprise !

Quelqu'un venait de prononcer ces mots, la faisant sortir de son sommeil. En ouvrant les paupières, elle ne put distinguer qu'une petite silhouette à ses côtés. Elle se frotta délicatement les yeux, et enfin vit le Président de la magie qui se tenait près d'elle.