Vont-ils enfin visiter Beauxbâtons ? Et bien non, pas encore, enfin pas tout à fait… En tout cas, ce chapitre en ravira certains, et en décevra d'autres… Mais comme on dit, rien n'est jamais définitif ! lol Bref, je vous laisse le lire !
- Vous pouvez y aller, affirma finalement Barth.
- Vous vous moquez de moi, c'est ça ? demanda Amélia qui n'en croyait pas ses oreilles.
Après avoir tant attendu, et beaucoup râlé, il lui annonçait enfin qu'elle pouvait sortir de l'infirmerie. C'était tellement voulu, qu'elle ne le croyait même plus.
- Vous êtes en excellente santé depuis plus de six heures, je n'ai plus de raison de vous garder.
- Merci ! Merci ! Merci ! s'exclama-t-elle sans dissimuler sa joie.
Elle sauta hors du lit, et embrassa Barth sur la joue. Celui-ci rougit légèrement, puis prit les quelques fioles qui traînaient sur la table de nuit, pour aller les ranger.
Daniel, qui avait assisté à la scène, essaya de la calmer, mais rien à faire, elle l'embrassa également, tellement heureuse, au moment même où Daniel tournait la tête. Leurs lèvres entrèrent en contact, mais si rapidement, qu'Amélia n'y prêta pas attention. Ce n'était qu'un signe d'amitié. Enfin, elle prit une cuillère qui traînait là, et se recoiffa tant bien que mal avec ses doigts. Une fois fin prête, elle lança :
- Alors on y va ?
- Tu sais qu'il est prêt de minuit ?
- Et alors ? Je veux visiter ! Tu viens ?
Daniel resta planter à la regarder, un sourire sur les lèvres, ce qui énerva Amélia. Maintenant qu'elle pouvait sortir, elle souhaitait tout visiter, jusqu'à épuisement. Et ce n'est pas avec un Daniel qui ne bougeait pas, qu'elle y arriverait.
- Tu as bientôt fini de me regarder comme ça ? On peut y aller ?
- On y va, on y va…, répondit Daniel sans grande conviction.
Elle s'avança vers la porte, mais Daniel restait toujours en arrière. Elle se retourna, son attitude l'énervant de plus en plus. Avec surprise, elle constata un sourire de béatitude sur ses lèvres, et il la détaillait de haut en bas.
- Tu vas arrêter de me regarder comme ça ?
- C'est juste que je viens de m'apercevoir pourquoi Thomas t'aimait tellement.
- Ha bon ? s'étonna-t-elle, en mettant le mains sur les hanches. Et pourquoi ?
- Parce que quand tu es comme ça, tu es vraiment la femme parfaite !
Cette remarque la fit descendre, ou plutôt tomber, de son nuage d'un seul coup. Qu'est-ce qu'il lui prenait ? Il venait de lui faire un véritable compliment, et il n'y avait rien de naïf là dedans. Sa phrase était pleine de sens, elle pouvait signifier beaucoup de choses, et elle le savait très bien.
- Heu…, fut le seul mot qui sortit de sa bouche.
Daniel, toujours un grand sourire sur les lèvres, s'approcha d'elle, doucement, lui prit la main, et ajouta :
- Alors on y va ?
Et il l'entraîna hors de l'infirmerie.
Aucun des longs couloirs, dans lesquels ils se baladèrent, ne la firent réagir. Il faut dire qu'il faisait bien sombre, et que si Daniel ne projetait pas de lumière avec sa baguette, ils ne verraient que l'éclairement de la lune passant à travers les vitraux. Elle remarqua, bien évidemment, l'aspect boisé des murs, comme l'avait été l'infirmerie, mais en dehors de cela, elle ne s'en préoccupait pas.
Perdue dans ses pensées, elle se demandait ce que Daniel avait voulu lui dire. Etait-ce une déclaration ? Ou ce n'était rien d'important ? Pourtant une telle phrase ne se disait pas pour rien. Ressentait-il quelque chose pour elle ? Il fallait qu'elle en est le cœur net ! Elle décida de lui demander :
- … et donc il y a 36 couloirs…, expliquait Daniel.
- Qu'est-ce que tu as voulu dire ? coupa-t-elle.
- Et bien, il y a 36 couloirs parce que…
- Non, non, intervint-elle à nouveau, mais en s'arrêtant cette fois-ci. Dans l'infirmerie, quand tu as dit que j'étais la femme parfaite.
- Ha ! Ça ! s'exclama-t-il comme si de rien n'était. Ben… Sur le moment, c'est ce que j'ai pensé…
Elle s'en doutait que c'était ce qu'il avait pensé, mais est-ce que ça voulait dire quelque chose de bien réel ?
- C'est tout ?
- Oui, que veux-tu que je te dise d'autre ?
- Rien, j'ai juste cru que…
- Que quoi ?
- Non, rien du tout. Continuons, affirma-t-elle gênée, je t'écoute.
Mais aussitôt qu'il continua son explication, elle retourna dans ses pensées. Elle venait sans aucun doute de se tromper. Daniel l'avait comparé avec la femme parfaite seulement parce que la situation s'y prêtait, rien de plus.
C'est alors qu'elle se demanda ce qu'elle aurait fait si jamais elle avait eu raison. Le souvenir de Thomas était encore trop présent pour qu'elle puisse envisager quoi que ce soit avec un homme, et d'autant plus s'il s'agissait de son frère. Et puis elle ne ressentait rien pour Daniel. Elle l'appréciait, comme un ami, mais elle ne voyait pas en lui un petit copain potentiel. Pour la première fois depuis le début de leur amitié, elle se demanda s'il en était de même pour Daniel. En y réfléchissant, il l'avait beaucoup aidée, il était là dès qu'elle ne se sentait pas bien, et tout cela sans rien demander en échange. Attendait-il quelque chose d'elle ? Quelque chose de plus que de l'amitié ?
« Non ! » se ressaisit-elle en regardant le tableau qui se trouvait face à eux. Ils étaient amis, et puis c'est tout ! Pourquoi imaginer plus que cela ? Surtout à cause d'une simple phrase qu'il avait prononcé…
- Amélia ! interpella soudain Daniel.
- Quoi ? interrogea celle-ci, sortant de sa rêverie.
- Sur quelle planète tu étais ?
- Je… Aucune… Désolé…
- Tu ne veux pas qu'on aille se coucher ? Il est vraiment tard, et puis la nuit le collège n'est pas aussi beau que le jour. On va dormir, et on visitera demain.
Elle lui sourit et il le lui rendit. Amélia était impatiente de visiter Beauxbâtons, mais elle devait aussi avouer qu'elle commençait sérieusement à fatiguer. Elle accepta la proposition de Daniel, et ils rebroussèrent chemin pour retourner à l'infirmerie. Là, elle s'allongea sur son lit, et Daniel sur celui d'à côté. A l'aide de sa baguette, il éteignit toutes les bougies, et la salle sombra dans l'obscurité, avec quelques reflets de lumière provenant de la lune qu'elle voyait à travers le grand vitrail.
- Bonne nuit ! lança Daniel.
- Bonne nuit ! répondit Amélia avant de se laisser envahir par le sommeil.
