Vous allez savoir ce qu'est un Elément, ainsi qu'une partie du fonctionnement de Beauxbâtons...

L'entrée de la Grande Salle se trouvait juste en face de la Salle de Transport. Lorsqu'Amélia franchit la porte, tous les regards se portèrent sur eux. Il devaient y avoir une centaine d'élèves, tous en robe bleue, assis le long des quatre tables parallèles qui se trouvaient en prolongement à l'allée sur le côté. Des bougies, accrochées sur les murs, éclairaient les lieux, ce qui étonna Amélia puisqu'elles n'étaient pas nombreuses et pourtant la Grande Salle bénéficiait d'une parfaite luminosité. Les murs, toujours en bois, étaient également couverts de tableaux, mais beaucoup plus grand que dans les couloirs, et la plus part représentaient de vastes paysages.

Daniel s'avança, ne prêtant pas la moindre attention au silence qui envahissait les lieux, et Amélia le suivit, plus doucement. Le sol était recouvert d'une sorte de parquet sauf qu'en marchant dessus, les bruits de pas ne se faisaient pas entendre. Ils arrivèrent devant ce qui semblait être la table des professeurs.

Il saluât les trois professeurs qui se trouvaient là, puis s'assit en bout de table. Amélia, sans un bruit, prit place à ses côtés, lançant un vague sourire à l'assemblée. Enfin, l'un des professeurs se leva, et tapa dans ses mains, ce qui reporta l'attention des élèves sur lui. Il paraissait avoir une quarantaine d'année, et était maigre comme un clou avec des cheveux d'un noir impeccable, comme s'il faisait une publicité pour un shampooing.

- Je rappelle aux deuxièmes années que leur cours de botanique de ce matin ne se déroulera pas dans la serre, mais dans la salle 10, à cause du froid. Et toute l'équipe des Eaux doit se présenter à l'infirmerie avant midi, pour leur bilan semestriel. Merci.

Sur ces mots, il se rassit, et continua son petit déjeuner.

- C'est Simon Fournier, le professeur de métamorphose, chuchota Daniel à l'oreille d'Amélia qui le fixait.

Elle détourna son regard vers Daniel, et le vit se servir du café, ainsi que prendre du pain qui était sur la table. Sans réfléchir plus longtemps, Amélia l'imita, se ruant sur son seul vrai repas depuis deux jours. L'agitation revint dans la Grande Salle, les élèves ayant totalement oublié qu'elle se trouvait là.

Mais au bout de cinq minutes, les trois professeurs se levèrent en même temps, lorsqu'un bruit étrange retentit : une sorte de hennissement de cheval. Les élèves s'affolèrent alors, finissant rapidement leur tartine ou bol de café. La Grande Salle se vida de tout ses occupants, laissant Amélia et Daniel tout seuls.

- Qu'est-ce que c'était ?

- Ho ! C'est la sonnerie qui indique le début des cours. Maintenant, on est tranquille pendant deux heures.

Il avala ce qui lui restait de café, puis se resservit une tasse. Enfin, il recommença à expliquer :

- Où est-ce qu'on en était ? Ha oui ! Les Eléments ! Le collège se divise en quatre parties et on appelle chaque partie un Elément. Il y a les Eaux, les Airs, les Terres et les Feux. Lorsqu'un élève arrive ici, il est envoyé dans l'un des Eléments. Il y restera pendant 7 années.

- Qui décide où vont les élèves ?

- C'est la Porte des Choix qui se trouve dans la vallée. En fait, chaque Eléments représente une qualité : les Eaux c'est la sensibilité, les Airs c'est le besoin d'évasion, les Terres c'est l'équilibre et enfin les Feux, c'est la domination. La Porte des Choix détermine quelle est la qualité qui est le plus encrée dans l'élève, et ainsi elle l'envoie dans la cheminée correspondant à l'Elément.

Cela faisait beaucoup d'information d'un coup, mais pourtant Amélia s'en sortait bien : elle comprenait ce qu'il lui disait, et cela avait même un sens pour elle.

- Chaque Elément a sa propre couleur, continua-t-il. Le jaune pour les Airs, le vert pour les Terres, le bleu pour les Eaux et le rouge pour les Feux. C'est pour ça que tous ce que tu trouveras dans le collège aura sa couleur., comme les tables ici, ou les cheminées dans la Salle de Transport.

Amélia regarda les tables, et effectivement chacune avait sa propre couleur.

- Les élèves d'un même Elément partagent donc le même dortoir, les mêmes tables, et le plus important, la même équipe de Quidditch.

- Quidditch ? C'est votre sport c'est ça ?

- Oui, je te montrerai un match si on en a l'occasion.

- C'est là où tu étais champion ?

- Oui, c'est ça, mais ça n'a pas d'importance. Je disais donc… Ha oui ! se rappela Daniel. Lorsqu'un élève enfreint le règlement, il fait perdre à son Elément de la puissance, et quand il fait une bonne action, il en fait gagner. A la fin de l'année, la puissance de chaque Elément… je te montrerai tout à l'heure où on la voit… est comptabilisée, et l'Elément qui a le plus de puissance gagne la puissance absolue pour l'année suivante…

- Qu'est-ce que ça veut dire ? interrogea Amélia en mettant du beurre sur un bout de pain.

- Ca signifie que pendant toute une année cette Elément aura les pouvoirs de décision. Ils peuvent modifier leur emploi du temps au début de l'année, dans la limite du raisonnable, évidemment ; ils décident aussi de la date des matchs de Quidditch ; les sous-dirigeant, des élèves chargés de surveiller leurs camarades, font parti de cet Elément ; et surtout ils organisent comme ils le souhaitent le bal de fin d'année.

Amélia voyait bien l'intérêt de ce genre de fonctionnement du point de vue des professeurs, mais en ce qui concerne les élèves, cela n'avait rien d'agréable, au contraire, ça devait prendre sur leur temps libre.

- Et c'est bien d'avoir la puissance absolue ? Parce qu'on dirait plus une corvée, je trouve…

- Pas du tout ! C'est un honneur pour un Elément de l'obtenir, et chaque année les élèves se battent pour l'avoir. Tu dois savoir que dans chaque Elément, il y a environ 100 élèves, donc ils se répartissent l'organisation, et chacun n'a que très peu de choses à faire. L'avantage, c'est qu'avant tout, ils ont un certain pouvoir par rapport aux trois autres Eléments, et tout le monde adore avoir du pouvoir, même s'il est infime !

Vu sous cet angle, c'est vrai que ça paraissait une bonne chose…

- Et quel Elément l'a cette année ?

- Les Feux… Ils gagnent souvent parce qu'ils ont l'esprit combatif dans leur sang, c'est le fondement même de leur Elément.

Daniel poussa sa tasse au centre de la table, voulant signifier qu'il avait fini de manger. Amélia continua sa tartine, tandis qu'il ajouta :

- Voilà, je crois que je t'ai dis l'essentiel sur les Eléments…, réfléchit-il. Ha non, une dernière chose : chaque Elément a un professeur dirigeant. Mon grand-père est celui des Terres, Simon Fournier des Eaux, Elsa Roux des Feux, et Monique Mercier des Airs. Ils ont la responsabilité de leur Elément, et sont les seuls jugent des éventuelles punitions.

- Ton grand-père est professeur de quoi ? s'interrogea soudain Amélia qui n'y avait même pas songé avant.

- De Potions.

- Et dans quel Elément vous étiez, Thomas, Audrey et toi ?

Daniel sourit à cette question, sûrement qu'il devait s'y attendre un jour ou l'autre, puis il répondit :

- J'étais dans les Airs, Audrey dans les Eaux et Thomas dans les Terres. On a eut des parcours bien différent…

Thomas dans les Terres ? Cela ne la surprenait pas vraiment. Il avait toujours été très équilibré, toujours pesant le pour et le contre, très terre à terre, comme on dit. D'ailleurs, pour Audrey et Daniel non plus ça ne la surprenait pas… Audrey avait toujours été quelqu'un de calme avec une grande sensibilité, c'est ce qu'Amélia appréciait le plus chez elle. Et puis Daniel, dans les Airs, ça n'avait rien d'une surprise, vu ce besoin de toujours vouloir être libre, de faire tout ce qu'il voulait…

Non, en fait, rien n'était surprenant… Cette Porte des Choix faisait véritablement le bon choix…

- On continue ? demanda alors Daniel, voyant qu'Amélia venait à son tour de finir son petit déjeuner.

- On ne débarrasse pas ? s'étonna-t-elle en se levant.

- Non, les elfes s'en occuperont, ajouta-t-il.

Amélia acquiesça. Elle savait très bien ce qu'était des elfes puisqu'elle en avait rencontré dans le bureau du Président de la Magie. Apparemment, ici aussi il y en avait, et cela ne la surprenait plus.

Quand ils sortirent de la Grande Salle, Amélia s'aperçut que les bougies sur les murs s'éteignirent, comme si elles avaient détecté leur non présence. Mais elle s'en détourna pour s'intéresser au nouveau couloir devant eux.