Amélia et Daniel parcoururent donc à nouveau les longs couloirs de Beauxbâtons, se dirigeant vers le bureau de la directrice.

- J'aurais bien aimé vous voir quand vous étiez ici, ça devait vraiment être bien ! commença Amélia, qui appréciait de plus en plus les lieux.

- Oui, tu as raison, on a passé de merveilleux moment dans ces murs… s'ils pouvaient parler…

- Ce serait bien ! coupa Amélia.

Elle imaginait déjà tout ce qu'ils raconteraient, les bêtises qu'ils avaient fait, les filles qu'ils avaient rencontrées, et surtout les cours qu'ils suivaient...

- Mais j'y pense, avoua soudain Daniel en s'arrêtant au milieu du couloir.

Il se retourna pour voir s'il n'y avait pas encore un tableau derrière lui pour perturber Amélia, et voyant qu'il ne s'y trouvait qu'un paysage, sans personnage, il poursuivit :

- Il y a les articles dans la bibliothèque !

- Des articles ? Dans la bibliothèque ? s'interrogea Amélia en regardant Daniel, concentrée cette fois-ci.

- Oui, chaque année il y a un sorcigraphe à Beauxbâtons, c'est une sorte de journaliste, il écrit le journal de l'école et prend des photos. Je me rappelle que Thomas et moi on était souvent en première page, avec toutes les bêtises que je faisais et son excellente cuisine, ça ne pouvait pas être autrement !

- Ca à l'air intéressant…, conclue Amélia, et on peut les voir ?

- Bien sûr, ils sont dans la bibliothèque ! Tu veux qu'on y aille tout de suite ou on va voir Leroy d'abord ?

Amélia hésita un instant ; elle avait vraiment envie de visiter les dortoirs, mais ça pouvait attendre. Lire des articles sur Thomas et Daniel semblait bien plus alléchant.

- Les articles d'abord, on ira voir les dortoirs après ! s'exclama-t-elle finalement.

- Très bien !

Et c'est ainsi qu'ils continuèrent à marcher, se dirigeant cette fois-ci vers la bibliothèque. Amélia avait hâte de voir l'endroit, qui devait être immense, mais surtout elle se faisait une réelle joie de connaître une partie des « exploits » de Daniel et Thomas. Ils traversèrent cinq couloirs, montèrent un escalier, et finalement, se retrouvèrent devant une porte en bois. « Rien d'étonnant », se dit-elle.

Daniel la poussa, et ce qu'elle vit en le suivant, la laissa stupéfaite. Grande n'était pas un mot suffisant, ni même immense, en fait, il n'existait sûrement aucun mot pour dire à qu'elle point elle était vaste. Le plafond devait se trouvait à une vingtaine de mètres au dessus d'eux, ce qui en soit, était déjà exceptionnelle. Mais le plus incroyable, ce fut sa longueur, pour tout dire, Amélia n'en voyait même pas le bout, elle n'arrivait pas à dire où se finissaient les hautes étagères présentent sur les deux cotés. Il devait y en avoir une trentaine, peut être plus, et cela de chaque côté. Elle s'avança dans l'allée centrale avec Daniel, qui lui souriait. Elle devait avoir un drôle d'air, la bouche entrouverte, les yeux se baladant dans tous les coins.

Mais comment faire autrement ? De sa vie, elle n'avait jamais vu un tel endroit, c'était même plus extraordinaire que la Salle de Transport ou la Grande Salle. En fait, elle n'en croyait pas ses yeux.

- Ici tu peux trouver pratiquement tout les livres existants en matière de magie. C'est la plus grande bibliothèque de magie de toute la France, et je ne sais même pas si quelqu'un a déjà réussi à lire tout ce qu'elle contient…

Ils continuèrent d'avancer dans l'allée, tandis qu'entre les nombreuses étagères, elle jetait un coup d'œil furtif. Elle put y voir toute sortes de livres : des grands, des petits, des gros, des fins, des avec fourrure, des avec des dents, de toutes les couleurs, des ronds, des carrés, des transparents… Bref, une telle diversité qu'elle en devenait inimaginable !

Enfin, ils arrivèrent au bout, là où ne se trouvaient plus d'étagères, et Amélia aperçut une vingtaine de tables, en bois, bien évidemment, sur lesquelles quelques livres traînaient. A droite, là où Daniel se dirigeait, elle vit une sorte de bureau où se trouvaient des piles de livres, si bien qu'il était impossible de voir si quelqu'un se trouvait derrière.

- Madame Laicris ? demanda Daniel.

Soudain un petit bruit se fit entendre, comme si quelqu'un posait quelque chose, puis une vieille femme apparut derrière le bureau. Elle portait de petites lunettes rectangulaires qui lui donnaient un air sévère, ainsi qu'un chignon. Elle fit le tour de la table, et se mise devant eux, à les fixer. Elle ne mesurait pas plus d'un mètre quarante, et avait une silhouette très fine, presque maigre, mais pourtant, elle dégageait quelque chose qui forçait le respect.

- Daniel…, dit-elle d'une petite voix aiguë et sèche. Vous êtes encore venu incendier les livres en guise de protestation ? Ou alors vous venez chercher le balai que je vous avais confisqué après avoir volé dans ma bibliothèque ?

- Heu… Non pas du tout madame Laicris…, dit-il en arborant un grand sourire, mais vous l'avez encore ?

- Je n'allais quand même pas jeter l'un des premiers balais qui a appartenu à un tel champion ! Je suis vieille mais pas idiote !

- Mais je n'étais pas champion de Quidditch à l'époque…

- J'ai toujours soupçonné que vous le deviendriez : beaucoup ont essayé d'entrer dans ma bibliothèque en balai, vous êtes le seul à avoir réussi… Alors que voulez-vous ? questionna-t-elle en se tournant vers Amélia.

Elle venait à peine de remarquer sa présence, mais déjà l'observait d'un œil étrange.

- Je vous présente Amélia, c'est la moldue qui…

- Oui, oui, je sais qui elle est ! Un jour, s'adressa-t-elle à Amélia, des livres entier parlerons de vous mademoiselle, et je les rangerais sur ces étagères.

Cette remarque était vraiment étrange, en fait, autant que le personnage elle même. Puis elle reporta son attention sur Daniel, et demanda :

- Alors que voulez-vous ?

- On cherche les anciens articles des journaux de l'école. Amélia voudrait les voir.

Elle tendit alors sa baguette, qu'elle venait de sortir de sa robe de sorcier noir, et la pointa vers les étagères de droite. Tout à coup, un éclair rouge en sorti, et illumina une rangée. Elle abaissa alors sa baguette, et retourna derrière son bureau, sans un mot de plus. Amélia sans vraiment comprendre ce qui venait de se passer, suivit Daniel qui se dirigeait droit sur la lumière rouge.

Il passa entre deux étagères, et Amélia vit la lumière rouge disparaître tout doucement. Daniel se positionna devant, et regarda attentivement tout ce qui s'y trouvait. Elle s'approcha alors à son tour, et aperçut des masses de journaux entassés, des deux côtés, datant sûrement de nombreuses années.

- Il ne nous reste plus qu'à les fouiller, avoua Daniel.

- Tout ça ?

- Ben oui, le journal existe depuis une quarantaine d'année, donc on a eut le temps d'écrire des tonnes d'articles!

C'est alors que Daniel leva sa baguette, et dans un même mouvement, tout les journaux sortirent des étagères. Il les dirigea en l'air, et les emmena progressivement vers l'une des nombreuses tables qui se trouvaient près du bureau de madame Laicris. Enfin, il prit une pile de journaux, s'assit à la table d'à côté et en ouvrit un. Amélia se tenait debout, en face de lui, et le regardait, étonnée.

- Qu'est-ce que tu attends ? demanda-t-il en relevant le nez du journal. Si tu veux nous voir jeune, il va falloir tous les regarder !

Amélia se décida enfin, et s'assit aux côtés de Daniel, prenant elle aussi l'un des nombreux papiers posés sur la table.