Vous vous demandez tous qui est sur la fameuse photo, et bien la réponse dans ce chapitre, et préparez vous à avoir un choc (cardiaque s'abstenir! lol).
Daniel se pencha sur le journal, et regarda la photo qui bouleversait tant Amélia. Il y vit deux personnes en train de lancer des sorts sur de jeunes enfants, qui se transformaient en différents animaux, un peu comme s'ils faisaient un concours de celui qui créerait le meilleur animal. Mais pour les jeunes enfants, cela ne semblait pas être une joie, ni pour les gens autour qui les regardaient sans rien faire.
Daniel lut alors sous la photo : « Lucia Martin et Ludovic GrandJean martyrisent des premières années ».
- Ha oui, ce sont eux ! affirma Daniel qui comprenait d'où venait l'exclamation d'Amélia.
Mais en la regardant, il s'aperçut immédiatement qu'il y avait un autre problème. Elle s'assit et respira très fort, comme si elle venait de faire un marathon. Son cœur battait anormalement vite, et elle ne savait quoi penser, les idées se brouillant dans sa tête. Elle n'y croyait pas, non ce ne pouvait être vrai ! Elle faisait erreur, sans aucun doute. Mais quand elle regarda une énième fois la photo, elle se rendit compte qu'aucun doute n'était permis : c'était bien réel.
- Qu'est-ce qui t'arrive ? demanda Daniel qui s'accroupit à ses côtés en s'inquiétant de plus en plus.
- Mais… Tu…, bafouilla-t-elle. Regarde la photo, tu ne la reconnais pas ?
Il fixa le journal, mais rien n'y faisait, il ne semblait pas comprendre ce qu'il lui arrivait.
- Oui, ce sont les deux légendes, qu'est-ce qu'il a de bizarre à cela ?
- Mais Daniel, avoua-t-elle en levant les yeux vers lui, la femme, c'est ma mère !
Un silence envahit les lieux. Daniel scrutait la photo, cherchant un quelconque indice, mais apparemment, il n'y croyait pas, puisqu'il ajouta :
- Amélia, ça ne va vraiment pas…
- Comment veux-tu que ça aille ? Ma mère et Lucia Martin, C'EST LA MEME PERSONNE ! cria-t-elle en se levant.
Elle ne savait pas pourquoi elle criait, surtout contre Daniel qui n'y pouvait rien. Cependant, elle avait besoin d'exprimer ce qu'elle ressentait, et ce fut le seul moyen qu'elle trouva.
- Attend, calme toi ! J'ai déjà vu de nombreuses fois ta mère, et je t'assure que ce n'est pas elle.
- SI ! Elle a beaucoup changé, c'est vrai, mais c'est bien elle quand elle était jeune ! Attend…
Amélia prit alors son porte feuille qu'elle avait mis dans l'une de ses poches de sa robe, l'ouvrit et fouilla à l'intérieur. Ses mains tremblaient, ce qui n'aida pas à la recherche. Cependant, elle la trouva enfin.
- Regarde !
Elle tendit une vieille photo à Daniel. L'image ne bougeait pas, mais cela n'intrigua pas Daniel. Par contre, il y vit une jeune fille, souriante, devant l'un des piliers de la tour Eiffel. Il la compara avec celle du journal, et sans aucun doute, il s'agissait de la même personne.
- Cette photo a été prise quand ma mère a eu son diplôme, elle avait dix huit ans.
Ce lourd silence revint dans la bibliothèque, un sentiment d'incompréhension et d'étonnement envahit Daniel. Il ne savait quoi dire, se rendant compte de la vérité.
- C'est bien elle, ajouta Amélia, comme pour se convaincre elle aussi.
- Oui…
Ils se regardèrent, chacun voyant dans les yeux de l'autre un total bouleversement. Sa mère était une sorcière, et pas n'importe laquelle, une légende ! Comment était-ce possible ? Jamais elle ne l'avait soupçonné. Pourquoi n'en avait-elle jamais parlé ? Comment avait-elle pu lui cacher ? Est-ce que son père aussi en était un ?
C'est alors qu'une autre question la submergea :
- Tu crois que c'est pour ça que je résiste à la magie ?
Daniel haussa les épaules, encore sous le choc de la nouvelle. Il ne savait pas quoi penser de tout cela.
- Non, mais attends, si ta mère était une sorcière on le saurait ! Qu'elle le cache à toi, d'accord, mais nous on est sorcier, mes parents doivent être au courant.
- Je ne sais pas…
Soudain, le hennissement, signifiant la sonnerie, retentit. Ce bruit fit sortir Amélia et Daniel de leurs pensées, réalisant que ce qu'ils venaient de découvrir, était bien réel.
- Il doit être midi, dit Daniel, les élèves ne vont pas tarder à arriver.
Amélia ne répondit rien, attendant qu'il décide de ce qu'il fallait faire. Complètement perturbée, elle ne savait pas quoi faire, ni penser. Elle entendit la porte de l'autre côté de la bibliothèque s'ouvrir, et des bruit de voix lui parvinrent aux oreilles.
- Chut ! hurla Madame Laicris, qui venait de sortir de derrière son bureau et regardait les élèves de loin.
Ceux-ci se turent immédiatement. Pas à cause de ce que venait de leur dire la bibliothécaire, mais parce qu'ils aperçurent Daniel et Amélia, ainsi que tous les journaux.
- Madame Laicris ? appela alors Daniel.
Celle-ci se retourna vers lui.
- Vous pourriez garder ces journaux pour nous ? On doit s'absenter.
- Daniel, vous savez que je ne suis pas là pour ça ! s'exclama-t-elle, ne voulant pas lui rendre ce service.
Mais contre toute attente, Daniel ajouta :
- Merci beaucoup. Tu viens Amélia, on va faire un tour…
Il prit le morceau de journal, et passa entre les élèves, qui restaient toujours planter à les regarder, puis Amélia se décida à le suivre. A ce moment là, ils se poussèrent tous, et pendant l'espace d'un instant, Amélia se prit pour une reine qui passait entre ses sujets. Cela était amusant, bien que les regards posés sur elle, ne soient pas très agréables.
Arrivé à la hauteur de la porte, elle demanda enfin à Daniel :
- Où est-ce qu'on va ?
- Mon grand-père ! s'exclama Daniel comme s'il venait de résoudre le problème. Il était déjà professeur à l'époque. Si quelqu'un sait quelque chose, c'est bien lui !
