Chapitre 2

Le couloir des souvenirs

Devant elle, s'allongeait un tunnel interminable rempli d'une lueur blanche. Amélia n'était pas éveillée, elle était en quelque sorte dans un rêve, loin de la réalité. Sur les murs du couloir, plusieurs portes y étaient. Amélia avançait lentement comme si une petite voix lui avait ordonné dans sa tête. Elle décida d'aller ouvrir une porte rouge feu située à sa droite. De l'autre côté de cette porte se tenait une petite pièce bien reconnaissable où sa mère et son père l'attendaient avec un énorme gâteau de fête à la vanille. Ses parents étaient heureux de la voir et lui offrirent un gros cadeau. Amélia ouvrit cette grosse boîte avec excitation pour y découvrir une jolie poupée. C'était la poupée qu'elle avait déjà reçue pour ses quatre ans. Amélia regardait attentivement les grands yeux bleus de Kiki la poupée, tous ses souvenirs qu'elles avaient oubliés lui étaient à présent revenus. Elle jeta un dernier coup d'œil à ses parents qui se tenaient la main pour aller regagner le long couloir. Amélia choisit une autre porte située à sa droite. La porte ouvrait sur un petit jardin merveilleusement bien décoré de fleurs. Amélia avança dans le jardin en regardant tout autour d'elle. Jamais elle n'avait vu autant de fleurs si jolies. Elle se rendit jusqu'au bout du jardin et elle y découvrit une grande pierre tombale. Elle s'agenouilla sur l'herbe verte pour voir l'inscription sur la pierre. Une larme coula doucement sur sa joue tellement le choc fut brutal, elle était de nouveau paralysée, au pied de la tombe de sa mère. Des gens étaient maintenant apparus derrière elle, des gens qu'elle connaissait; sa famille. Elle remarqua nettement la présence de sa tante Lobélia. Elle avait une grande chevelure brune, les yeux d'un vert intense comme la photo qu'elle avait vue dans le bureau du professeur Rogue, l'année précédente. Lobélia était habillé d'une grande robe émeraude et de sa cape noire, étincelante d'étoiles avec le visage triste. Elle s'était rapproché d'Amélia et lui tapotait l'épaule par signe de réconfort. Amélia se releva ensuite pour retourner dans le couloir, d'un pas robotisé. Amélia avançait toujours plus loin dans ce tunnel interminable, mais cette fois-ci, sa tante la suivait. Amélia prit une porte dorée à gauche. Derrière cette porte, il faisait très sombre, c'était à l'extérieur et la pluie tombait à grands flots.

- Amélia pourquoi es-tu ici? demanda Lobélia d'une voix douce. Tu n'as pas à rester ici.

- Je dois trouver la vérité, empêcher le mal et surtout veiller sur ma famille, répondit-elle étrangement.

Amélia était trempée de la tête aux pieds, mais elle continuait toujours d'avancer sur le sol moelleux. Près d'un grand cerisier se tenaient Olivier et son père assis.

- Tu dois revenir Amélia et ne pas rester ici, ajouta Lobélia un peu troublé.

- Je ne peux pas, je ne sais pas comment…

Elles continuèrent d'avancer et découvrirent les deux hommes morts, près du cerisier. Amélia cria si fort que sa tante s'effondra sur le sol en cachant ses mains sur ses oreilles. Amélia fit demi-tour et regagna immédiatement le corridor. Lobélia avait réussi à la suivre de nouveau. Dans la suivante porte, Amélia se trouvait à Poudlard.

- Amélia, il te faut revenir, j'ai besoin de toi, dit Lobélia en la regardant droit dans les yeux.

- Je suis perdue, je ne sais pas où aller.

- Il suffit de te réveiller, je sais que tu en es capable, tu es forte ma nièce.

- Regarde tous ces gens, comme ils ont l'air triste, marmonna Amélia.

La Grande Salle de l'école était remplie d'élèves et ils étaient tous affectés par quelque chose.

- Ne va pas regarder Amélia, tu peux t'en sortir, encouragea sa tante.

Amélia sans avoir écouté sa tante, elle avançait tel un zombie parmi la foule. Au milieu de la foule se trouvait Olivier, celui qu'elle aime tant.

- Olivier! Olivier! Réveille-toi! ordonna Amélia.

Lobélia prit Amélia par la main et la ramena dans le couloir. Amélia pénétra ensuite dans le même grand jardin que tout à l'heure. Sa mère et son père l'attendaient au loin. Lorsqu'elle s'en approcha, ils disparurent dans un éclat de lumière verte.

- Amélia, cria Lobélia, réveille-toi!

- Je dois trouver…

- Tu n'as pas le droit de nous faire ça! Reviens, plein de gens t'attendent.

- Ma famille a besoin de moi, sanglota Amélia.

Lobélia regarda sa nièce en larme.

- Ils comptent sur toi! Ils t'aiment comme moi je t'aime.

- Que dis-tu tante Lobélia?

- Ils ont besoin de toi, tu comptes beaucoup pour eux, tu fais partie de leur famille. Tu n'as pas à rester ici, ce n'est pas ta place, annonça Lobélia doucement en touchant les cheveux de sa nièce.

Le monde s'évanouit, le sol se détacha et Amélia se mit à tomber dans le néant très longtemps.

Lorsque Amélia ouvrit les yeux, elle était étendue sur son lit au 202 rue Lewis, dans sa chambre, sur son lit. Près d'elle se tenait le directeur de l'école Poudlard, Albus Dumbledore. Il l'observait depuis près d'une journée entière, jamais il n'avait parût aussi inquiet.

- Bienvenue parmi nous Amélia. Je suis heureux que tu aies retrouvé le chemin du retour, lança-t-il soulagé.

- Est-ce que tout ceci n'était qu'un rêve professeur? Si c'est le cas, je suis heureuse de m'être réveillée, affirma-t-elle.

Dumbledore ferma doucement ses yeux en prenant une grande respiration et enleva ses lunettes en demi-lune.

- J'ai bien peur que non, dit-il gravement en reposant ses lunettes sur son nez.

Amélia commença à pleurer.

- Qu'est-ce que j'ai fait pour mériter ça? Je vais la tuer, ho vous pouvez être sûr que je la tuerais, même si c'est la dernière chose que je dois faire de toute ma vie.

- Même la tuer ne ferait pas revenir votre père, laissez le ministère s'occuper de Morgause, tandis que toi tu as besoin de beaucoup de repos.

- Elle a tué les deux personnes que j'aimais le plus au monde, elle va me le payer, s'emporta Amélia en larmes.

- Mais tu n'es pas…

- Sortez! cria-t-elle sévèrement, laissez-moi en paix!

Dumbledore s'approcha de la porte et avant de quitter la pièce il dit :

- Sachez que votre ami Olivier Dubois est toujours en vie et a hâte de vous retrouver.

Dumbledore sortit sans rien ajouter. Tant de choses tournoyaient dans la tête d'Amélia. Comme si tout ce qu'elle venait de vivre n'était qu'un simple cauchemar. Mais tout ceci était bel et bien réel, elle n'avait plus de famille maintenant. Toute sa famille était morte. Amélia s'en voulait énormément de n'être pas intervenue plus tôt pour sauver son père. Elle se sentait coupable et stupide de n'avoir pas compris ce que Morgause avait préparé contre eux. Elle ignorait encore sa présence dans ce monde. Qu'était-il arrivé à Morgause? Amélia n'avait pas bougé lorsque cette sorcière l'avait menacé. Se pourrait-il qu'elle l'ait épargnée? Impossible, elle avait l'intention de la tuer avant qu'elle tombe dans un coma étrange. Il faudrait résoudre cette énigme bientôt. Maintenant, il fallait se soucier de savoir ce qu'elle ferait de sa vie. Les policiers allaient sans doute venir l'interroger comme s'ils se foutaient de son chagrin sur la mort de son père. Amélia se leva tranquillement, elle se regarda dans la glace pendant plusieurs minutes. Devant elle se trouvait une jeune fille dépourvue de vie, de bonheur et de sens. Elle était méconnaissable, elle se trouvait horrible, elle ferma les yeux quelques secondes pour prendre une grande respiration. Quand elle les ouvrit de nouveau, rien n'avait changé. Elle sentit une haine si profonde monter en elle qu'elle prit sa chaise et la lança de toutes ses forces dans le miroir. Le miroir éclata en mille morceaux.

Le bruit dans la chambre d'Amélia attira l'attention des gens qui se tenaient dans la chambre voisine. En effet, Dumbledore était accompagné par Cornélius Fudge, le ministre de la magie et par Minerva McGonagall, la directrice des Gryffondor et professeur de métamorphose. Ensemble, ils entrèrent dans la chambre de la jeune sorcière. Amélia était là, en train de faire ses valises.

- Est-ce que tout va bien Miss Faris? demanda le professeur McGonagall.

- Est-ce que j'ai l'air de bien aller? répondit-elle sans retenue.

Amélia fourra tant bien que mal tous ses vêtements dans sa grosse malle. Le professeur McGonagall prononça la formule « failamalle » ce qui instaura beaucoup de place dans la malle d'Amélia.

- Vous n'avez pas à remplir immédiatement votre valise, s'exclama Cornélius Fudge. Quelqu'un s'en chargera pour vous. Je sais que ce n'est pas le moment, mais des policiers devront bientôt venir vous interroger et il serait important que vous ne disiez rien sur la magie. J'espère que vous comprenez mademoiselle.

Amélia savait bien ce qui allait arriver et elle devra affronter cette situation.

- Je sais et je suis prête dit-elle calmement. J'ai juste une petite question, où vais-je aller?

- Nous sommes en discussion pour ce problème, mais ne vous en faites pas sur le sujet Amélia, répondit Dumbledore.

Amélia attendit les policiers qui l'interrogèrent sur l'assassinat de son père quelques heures plus tard. Ce fut une épreuve terrible, mais au moins Morgause serait recherché immédiatement dans les deux mondes. Elle se souvenait nettement de ce qu'elle avait rêvé, tous les détails lui donnaient mal au cœur. C'est pour cette raison qu'Amélia avait couru vers la salle de bain et qu'elle avait eut la nausée. Elle avait vu ses parents ensemble et avait pu faire la connaissance de sa tante. Toutes les personnes qu'elle avait rencontrées en songe étaient toutes mortes. Mais si Dumbledore disait vrai, pourquoi Olivier était mort dans son rêve? S'il était sain et sauf, cela voudrait dire que tout changeait. Amélia était dans la salle de bain, devant le lavabo en train de se mettre de l'eau froide dans le visage en pensant à tout ce qu'elle avait vécu ses derniers temps.

- Quelque chose te tracasse Amélia? demanda Dumbledore près de la porte.

- Quand j'étais endormi ou ce que vous voulez, j'ai vu tant de personnes, mais ils sont tous morts dans le monde réel. Seulement, vous m'avez dit que Olivier était vivant… Vous ne m'avez pas mentit professeur? demanda Amélia les sourcils froncés.

Dumbledore la regarda quelques secondes l'air penseur.

- Ce n'est pas moi que tu verras mentir dans ses conditions, répliqua-t-il, ce n'est pas mon devoir que de te raconter des mensonges. Ce que tu as vu lorsque tu étais endormi était sans doute les personnes que tu croyais mortes.

- Je ne comprends pas professeur…

- J'aimerais en être certain de ma réponse, mais ce n'est pas le cas. Je crois que tu as vu les gens que tu pensais qu'ils étaient morts, comme avec Olivier. Tu l'as cru mort alors, tu l'as vu, comme avec ta famille qui est réellement morte.

- Je vois, vous êtes d'une grande sagesse, ajouta Amélia en le regardant directement.

- Même un homme de sagesse peut se tromper, n'oublie pas cela Amélia.

Les deux émirent un petit sourire. L'orage de la veille avait disparu, mais le ciel restait toujours sombre. Il était 18h15 lorsque le professeur McGonagall entra dans la salle de bain.

- Je vous ais trouvé un endroit Miss Faris! s'exclama McGonagall soulagée. Ce n'est seulement que temporaire, mais vous pouvez être sûre que vous serez en sécurité. Vous pourrez rester là tout le temps que vous voudrez. Je vous demande par conséquent d'y rester au moins tout l'été pour ne pas qu'un autre grand malheur arrive. C'est une dame de grand cœur qui vous permet d'aller chez elle.