Chapitre 3
Une senteur de Chou
- Qui est-ce? demanda la jeune fille.
- Madame Arabella Figg, elle habite sur Wisteria Walk. C'est à environ une trentaine de minutes d'ici. Nous devrions partir dès maintenant, répondit le professeur McGonagall.
- Oui, il est important d'y aller immédiatement. Apporte cette malle et ne t'en fait pas pour toutes les autres choses de la maison, elles seront en sécurité. Je m'en charge personnellement, dit Dumbledore calmement.
- Merci pour tout, souffla Amélia la tête basse.
Amélia décida de suivre le professeur McGonagall. Toutes les deux embarquèrent dans un taxi Moldu rouge. Le voyage se déroula dans un silence des plus total. Amélia n'avait plus envie de parler ni même de pleurer, elle resta droite à regarder le paysage sans y mettre un son. Par contre, le professeur McGonagall avait les mains qui tremblaient légèrement, mais le cachait en se liant les mains ensemble. Quelques fois, elle y mettait des soupirs comme pour dire quelque chose, mais se retenait ne sachant que dire. De plus, son visage laissait paraître une grande tristesse. Le taxi s'immobilisa sur la rue Wisteria Walk, devant chez Mrs. Figg. La maison de cette dame ressemblait à toutes les autres de la rue. Toutes les deux sortirent du taxi, le chauffard sortit la malle d'Amélia du coffre de la voiture et remonta immédiatement dans son taxi pour repartir au loin. Une vieille dame aux cheveux gris en robe de chambre, portant des pantoufles écossaises et tenant un chat au pelage noir sous le bras gauche les attendaient près de la porte d'entrée. Amélia et le professeur de métamorphose s'avancèrent vers cette drôle de dame.
- Enfin Minerva! Il n'est pas trop tôt, ça fait plus de deux heures que je vous attends. Pauvre chouette! Tu n'as pas de chance, mais comme on dit : « Le crapaud retournera se baigner bientôt », s'exclama-t-elle rigoureusement.
Amélia n'avait pas trop saisi le sens des paroles de la vieille femme, mais eut envie de sourire quelque peu.
- Bonjour Arabella ! Désolée pour le retard, il fallait régler plusieurs choses encore avant d'arriver chez vous. Voici Amélia Faris, présenta McGonagall.
Mrs. Figg observa quelques secondes Amélia.
- La ressemblance entre vous et votre tante est stupéfiante ! déclara-t-elle.
- On me le dit souvent Madame, je vous remercie de m'accueillir chez vous, j'apprécie beaucoup, dit Amélia doucement en regardant autour d'elle.
- C'est un grand bonheur que vous acceptez de la prendre chez vous Arabella, nous vous en somme très reconnaissant, mais je crains qu'il va falloir établir quelques petites règles pour votre sécurité à toutes les deux.
Elles entrèrent dans la maison de Mrs. Figg, elle avait l'air assez normale, malgré la décoration très colorée. La maison avait une odeur de chou et plusieurs chats se tenaient près d'elles. Au salon, plusieurs fauteuils dépareillés étaient recouverts d'appuis-tête crochetés et une forte odeur de chat y régnait. Amélia avait hâte de voir à quelles règles elle devrait s'attendre maintenant qu'elle allait vivre chez cette vieille dame. Amélia s'installa près d'un gros chat gris.
- Ils sont mignons vos chats Madame, combien en avez-vous ? demanda Amélia à Arabella.
- Ils sont plus que mignon ma chère et j'ignore le nombre exact de chats qu'il y a dans cette maison, mais une chose est certaine, c'est qu'il y en a beaucoup.
Le professeur McGonagall s'éclaircit la gorge pour ramener la conversation aux règlements.
- Arabella, il serait très important de ne pas faire sortir Amélia, à moins d'une escorte. Sa sécurité est très importante et il ne faudrait pas qu'il lui arrive encore malheur.
- Bien entendue Minerva, je ne la laisserais pas aller vers le danger, déclara-t-elle sur un ton sérieux.
Amélia écoutait la conversation en caressant le chat gris d'un air absent.
- Et en ce qui concerne le petit Harry Potter Minerva? ajouta-t-elle.
Amélia se retourna vers les deux dames en fronçant les sourcils. Minerva se tourna aussi vers elle.
- Amélia, sachez qu'Harry Potter habite la rue voisine et il serait très important que vous n'essayiez pas de le voir. Il serait préférable qu'il ne sache pas que vous êtes ici, cela pourrait être dangereux pour vous et pour lui.
Amélia acquiesça d'un signe de tête ne sache pas vraiment ce qui pourrait arriver de grave. Mrs. Figg s'approcha ensuite d'Amélia et lui présenta un bol rempli de bonbons rose dur.
- Non merci, je n'ai pas envie de bonbons, j'ai plutôt sommeil… répondit Amélia en se frottant le front.
- Tu sais ce qu'on dit : « Les bonbons sont toujours meilleurs après la pluie. » Mais si vous êtes fatiguée, je vais vous conduire à votre chambre.
- Oui, il serait mieux pour elle, qu'elle dorme encore, soutint Minerva.
Après avoir salué le professeur McGonagall, Mrs. Figg et Amélia montèrent les escaliers pour montrer la chambre d'invités. Elles s'arrêtèrent tout juste en haut des marches. Elles entrèrent dans la chambre et Amélia y découvrit une coquette chambre rose avec des centaines de petites fleurs. Il y avait même des fleurs sur la commode et sur son couvre-lit. Sur le lit se trouvaient également trois chats blancs.
- C'est ta chambre, comme à ses trois chatons adorables, voici Albert, Norbert et Hébert. Repose toi bien et si tu as des questions, ne te gêne pas, tu es chez toi ici.
- Ho une dernière question Madame… commença Amélia.
- La salle de bain est au bout du couloir, dit Mrs. Figg en pensant que c'était la question d'Amélia.
- Non, heu… Comment dire… Êtes-vous d'origine Moldue?
- Quoi tu n'es pas au courant? Je suis une cracmol, avoua Mrs. Figg.
- Une cracmol? s'exclama Amélia en fronçant les sourcils.
- Quoi tu ignores ce qu'est un cracmol ? Pauvre enfant, dit-elle en plaisantant, qu'est-ce que vous apprenez à l'école? C'est une personne d'origine sorcier, mais qui n'a pas de pouvoir magique. Alors, c'est ça, je suis une cracmol qui n'est même pas capable de faire voler un objet sans casser quelque chose. Mais comme on dit : « il ne faut pas faire d'une taupinière d'une montagne. »
- Ha d'accord! dit Amélia mal à l'aise et ne sachant pas quoi ajouter à ce triste sort.
Arabella quitta la pièce en prenant soin de fermer la porte. Amélia s'étendit sous les couvertures tout en caressant Albert, Norbert et Hébert. Elle ne savait pas quel chaton exactement portait quel nom, mais ils étaient cajoleurs. Elle était épuisée et c'était pour cette raison qu'elle avait sombré dans un sommeil sans rêves.
Le lendemain, alors que le soleil resplendissait à l'extérieur, que le vent soufflait légèrement, Amélia Faris se réveilla dans son lit fleuri. Elle ignorait l'heure qu'il pouvait être, mais elle ne voulait pas se lever maintenant. Elle n'avait aucune raison pour le faire. Amélia entendait de temps à autre des bruits de casseroles dans la cuisine du premier étage et quelques fois on pouvait entendre parler Mrs. Figg à ses nombreux chats. Elle trouvait cette vieille dame totalement obsédée par ses chats, mais c'était quelqu'un qui avait un grand cœur.
Mrs. Figg arriva dans la chambre d'Amélia avec une grande assiette remplie de délicieuses choses à manger.
- Bon matin chère enfant, on pourrait dire bon midi plutôt. Vous avez dormi comme un chat.
Amélia sourit à la vieille dame qui venait de s'asseoir sur le lit.
- Voilà ton petit déjeuner et je ne veux pas que tu en laisses un morceau. Tu dois te nourrir de quelque chose.
- Merci beaucoup Madame, mais je n'ai pas très faim… commença-t-elle.
- Quoi? Tu n'as pas faim? Moi je te dis que ce déjeuner va te remettre sur pieds vite fait. Aller mange et ne m'appelle plus Madame, c'est Arabella pour toi.
- Merci, mais disons que je n'ai envie de rien, avoua Amélia en faisant une petite moue.
- Chère enfant, comme on dit : « Le bonheur ne s'acquiert pas en s'observant dans une vieille marmite. » Si tu veux être de bonne humeur, ça commence avec ce déjeuner.
Mrs. Figg avait le don pour remonter le moral des gens. Ses proverbes de toutes sortes avaient beaucoup de pouvoir, c'est pour cette raison qu'Amélia lui sourit de nouveau. Arabella se releva en laissant l'assiette près d'Amélia.
- Merci Mad… Arabella, s'écria Amélia, j'apprécie beaucoup!
Mrs. Figg se retourna avant de quitter la chambre.
- Ce n'est rien ma belle fille. Après avoir mangé, tu t'habilleras et tu viendras me rejoindre au salon.
Amélia lui fit un signe de tête et prit soigneusement la fourchette pour ensuite engloutir les délicieuses crêpes de Mrs. Figg.
Après le petit déjeuner, Amélia se prépara comme prévu et alla rejoindre Mrs. Figg au salon.
- Ça te dirait de faire les courses avec moi? demanda la cracmol en regardant sa liste déjà faite pour les courses.
- Pas de problème, il ne faudrait pas que je reste sans rien faire, je m'ennuierais.
Mrs. Figg avait laissé sa robe de chambre pour une longue robe jaune canari à fleurs blanches, ses pantoufles écossaises pour de grandes bottes brunes et son filet à cheveux pour un grand chapeau de pailles. Cet accoutrement était digne d'une femme de son âge. En plus de penser aux vêtements d'Arabella, plusieurs questions se bousculaient dans la tête d'Amélia. Pourquoi n'avait-elle pas eu de nouvelles de ses camarades de Poudlard? Est-ce que le ministère pourra bientôt attraper Morgause? Où était Olivier? Allait-il bien? Tant de questions sans réponses encore une fois. Mrs. Figg prononça en sortant de la maison :
- Il est certain que ça va moins vite, mais la marche est un bon exercice. Il y a quelque chose qui ne va pas ma chère, dit-elle en apercevant le visage d'Amélia.
- Je me demandais si je ne pourrais pas avoir des nouvelles d'Olivier…
- Nous écrirons à sa famille si ça peut te faire plaisir dès notre retour, car comme on dit : « Il faut aller directement puiser de l'eau si on veut être certain qu'elle soit bonne. »
- Merci, répondit Amélia.
Elles se rendirent dans une petite épicerie près du Chaudron Baveur d'origine sorcière. À l'entrée, des journaux de La Gazette du sorcier étaient étalés. On pouvait lire au grand titre : « Morgause Mortis recherchée pour meurtre! » Amélia prit un journal sans plus attendre et commença à le rédiger :
Hier, un évènement tragique est survenu dans un quartier Moldu sur la rue Lewis au 202. Un Moldu a été assassiné par Mrs. Mortis. Elle aurait également voulu enlever la vie de deux jeunes sorciers présents sur les lieux du crime. Mortis aurait utilisé l'Avada Kedavra, ce qui est digne d'un emprisonnement à vie à la prison d'Azkaban. Il ne faudrait pas l'oublier, Mortis a déjà été innocentée d'être un ancien partisan de Vous-Savez-Qui…
Mrs. Figg enleva le journal des mains d'Amélia lorsque les yeux de la jeune fille s'emplirent d'eau.
- J'ai eu tort de t'amener ici. « Rien ne sert d'avoir la mort dans l'âme. » Il est encore trop tôt pour t'aventurer quelque part… Retourne à la maison veux-tu bien? Surtout tu ne parles à personne, ordonna Arabella.
Amélia fit un signe de la tête et partit à la résidence de Mrs. Figg. Amélia avait une grande difficulté à entendre parler de l'assassin de son père. Elle marcha d'un pas rapide et lorsqu'elle aperçut la maison, elle commença à courir. Elle pénétra dans la maison et à son grand soulagement, une grande odeur de chou planait toujours. Amélia vit Ponpon le chat préféré de Mrs. Figg et vint pour le caresser, mais quelqu'un frappa à la porte. Trois gros coups.
