Pas encore de révélation, mais une grande surprise qui va en réjouir certains et mettre en colère d'autres... Je vous laisse découvrir...
Comme à chaque fois qu'elle prenait la poudre de cheminette, Amélia fut aveuglée par une lumière verte. Puis elle tourbillonna dans tout les sens, n'ayant plus un seul point de repère tandis que les murs s'entrechoquaient, la frappant de toute part. Elle protégea son visage avec ses mains, et un instant plus tard, l'affreuse sensation stoppa net. Sans plus attendre, elle sortit de la cheminée, et regarda autour d'elle. Elle se trouvait à nouveau au ministère de la magie, ce lieu qu'elle commençait presque à connaître par cœur vu le nombre de fois où elle y était venue ces dernières semaines. Et comme les autres fois, il était toujours tout blanc, un blanc éclatant à en avoir mal à la tête. De nombreuses personnes passaient, sans faire attention à eux, comme dans le hall d'une gare.
- Viens on va demander où se trouve la salle des archives, proposa Daniel qui venait d'arriver par la cheminée.
Elle le suivit alors vers l'une des portes, ou plutôt vers un homme qui s'y tenait.
- Bonjour, lança Daniel sans plus attendre, pourriez-vous nous dire où on peut trouver Monsieur… C'est quoi déjà ? se tourna-t-il vers Amélia.
- Germain Lefevre.
- Oui c'est ça ! On voudrait voir Mr Germain Lefevre s'il vous plaît.
L'homme porta son attention sur Amélia qui fut gênée par tant d'insistance. Il devait sûrement se demander qui ils étaient, d'autant plus qu'ils portaient encore les tenues de Beauxbâtons.
- Vous le trouverez au service des archives, répondit finalement l'homme. Porte bleu, troisième couloir à gauche, en bas des escaliers.
- Merci !
Daniel se retourna vers les portes, et se dirigea vers l'une d'entre elle, ayant sûrement aperçu la bleue.
- Heureusement que tu es là, je ne saurais pas quelle porte prendre…
- Mais il l'a dit, affirma Daniel en la regardant de travers, la bleue.
- Je ne vois pas les couleurs, pour moi tout est blanc.
- Quoi ? s'interrogea Daniel.
Elle réalisa soudain qu'il n'était pas au courant, qu'elle n'en avait parlé qu'avec le Président de la Magie. Il ouvrit la porte pour la laisser passer, et elle lui expliqua ce qu'elle savait. Daniel n'en crut pas ses oreilles, puis il se dit qu'après tout, rien ne pouvait plus le surprendre avec elle.
Ils descendirent de nombreuses marches, à vrai dire, l'escalier était si étroit et long, qu'ils n'en voyaient pas le bout. De plus, seules quelques bougies sur les parois éclairaient les lieux. L'impression de plonger dans les ténèbres envahit Amélia. Elle frissonna, et Daniel s'en rendit compte.
- Ca va ? s'inquiéta-t-il.
- Oui, c'est juste que ce n'est pas très rassurant…
Il ne répliqua rien, pensant sans doute la même chose. Non seulement l'escalier s'avérait interminable, mais en plus, il n'y avait pas un seul bruit, à part leurs chaussures passant d'une marche à l'autre. La salle des archives devait se situer dans les profondeurs du ministère, et cela lui rappela des films d'horreurs qu'elle avait déjà vu. Heureusement, elle se trouvait en compagnie de Daniel, ce qui la rassurait vraiment beaucoup.
Enfin elle vit une petite lumière au loin : ils ne devaient plus être loin.
Ils débouchèrent sur un long couloir, avec devant eux une porte. Etonnement, elle ne ressemblait à aucune autre porte qu'elle avait vu dans le monde de la magie, à part sa couleur blanche, évidemment. Celle-ci était à moitié en verre, et pendant une seconde elle se crut revenu dans son monde, celui des moldus. A travers le verre, une lumière filtrait ce qui donnait encore plus cette impression de ténèbres, puisque tout autour d'eux était sombre.
Daniel toqua, et n'entendant pas de réponse, il entra.
Face à eux se tenait une salle immense, remplie d'étagères avec des cartons dans tout les coins, et qui faisait penser à la bibliothèque de Beauxbâtons. Mais à la différence, tout paraissait en désordre, ainsi que très vieux, si vieux qu'on voyait nettement des toiles d'araignées sur certaines étagères.
- Il y a quelqu'un ? demanda Daniel.
Pas un bruit ne se fit entendre. Il se tourna vers Amélia qui haussa les épaules, ne sachant pas plus que lui ce qu'ils devaient faire. Il s'avança alors, cherchant s'il voyait quelqu'un.
- Hé ho ! s'écria-t-il.
Mais comme la fois d'avant, personne ne répondit, il n'y eut même pas un mouvement, comme si l'endroit était désert.
- Qu'est-ce qu'on fait s'il n'y a personne ? interrogea Amélia.
- Je ne sais pas.
Amélia longea une longue étagère, mais elle ne vit personne. Ils n'arriveraient pas à grand chose s'ils ne trouvaient pas ce Germain Lefevre, comment faire leur recherche ? Curieuse, elle regarda ce qu'il y avait d'écrit sur les cartons à sa gauche. Peut être qu'elle trouverait quelque chose sans l'aide de cet homme.
« Seconde guerre - Rapport de missions - 1997 »
Seconde guerre ? Mais la seconde guerre mondiale avait eu lieu entre 1939 et 1945, pas en 1997. Elle le saurait s'il y avait eu une guerre. Qu'est-ce que ça signifiait ?
- Daniel ?
- Oui ? répondit-il.
Il se trouvait à plusieurs étagères d'elle, et de ce fait, elle n'arrivait pas à le voir. Cependant, elle cria :
- Il y a eu une guerre en 1997 ?
- La seconde, oui. Enfin pour le monde de la magie…
- Comment ça se fait qu'on ne soit pas au courant ?
Elle n'entendit alors plus aucun bruit, Daniel ne répondant pas.
- Daniel ? appela-t-elle.
Elle tendit l'oreille mais aucun son ne lui parvint, comme si elle se trouvait toute seule. Cela ne l'aida pas à se rassurer, et elle essaya de le rejoindre.
- Daniel ? redemanda-t-elle.
Mais seul sa voix se projetait au milieu des archives. Et malgré ses efforts, elle ne le trouva pas. La panique s'empara d'elle. Les pires scénarios se profilèrent dans sa tête, et bien sûr elle imagina que l'homme qui l'attaquait constamment, était là. Peut être les avait-il suivi, et en avait profité pour s'attaquer à Daniel. Mais elle aurait dû l'entendre… Peut être pouvait-il lancer des sorts sans faire de bruit… Il fallait s'attendre à tout avec cet assassin.
Que faire ?
Avant tout, sortir de cette salle, fuir. Tout à coup, elle entendit un bruit, des pas pour être exact.
- Daniel ? C'est vraiment pas marrant, répond !
Mais comme les autres fois, il ne répondit pas. Son cœur battait de plus en plus vite, ses mains devinrent moites, il fallait qu'elle sorte de là. Elle aperçut la porte de sortie, et s'y dirigea d'un pas rapide. Elle entendit alors un nouveau bruit derrière elle et se retourna :
- Bouh !
Elle sursauta de peur, son cœur battant la chamade. Daniel se trouvait juste devant elle, ayant bondit d'on ne sait où. Il se mit à rire, mais elle ne trouvait vraiment pas ce petit jeu amusant. Pendant un instant, elle avait imaginé le pire.
- T'es vraiment pas drôle ! dit-elle en respirant fort.
- Si tu voyais ta tête, tu ne dirais pas ça.
- J'ai vraiment eu peur…, lança-t-elle avant de commencer à pleurer.
Daniel s'arrêta de rire, il ne s'attendait pas à cette réaction.
- Je suis désolé, dit-il tandis qu'elle se cacha le visage avec les mains.
- Je croyais qu'il était là… Qu'il attaquait à nouveau…
Il la serra dans ses bras, la rassurant du mieux qu'il pouvait.
- Excuse-moi, je voulais juste rire un peu, je ne pensais pas que ça te mettrait dans cet état.
- Tu ne penses pas, c'est ça le problème ! s'exclama-t-elle entre deux sanglots.
- Oui tu as raison, je suis un idiot, excuse-moi…
C'est alors qu'elle releva la tête, affichant un grand sourire.
- C'est pas moi qui l'ait dit !
- Mais…
Elle se mit à rire. Daniel réalisa soudain qu'elle n'avait pas une seule larme, tout cela n'était que de la comédie.
- Moi aussi je t'ai eu ! rit-elle en lui tirant la langue.
- Alors ça c'est pas gentil, j'ai vraiment cru que tu étais triste.
- Hé non !
Amélia lui fit un grand sourire, se moquant un peu de lui, puis il lui lança :
- Ca ne va pas se passer comme ça !
Il se mit alors à essayer de l'attraper, mais elle ne se laissa pas faire. Comme de vrais enfants, ils coururent à travers les étagères, riant tout deux. Il finit par l'attraper, la tenant par la taille. Il la plaqua contre l'une des étagères, ses mains maintenues derrière sa tête, Amélia n'arrivait plus à bouger. Daniel se trouvait totalement contre elle.
- Tu ne peux pas m'échapper ! rit-il.
Ils se regardèrent droit dans les yeux, et elle plongea dans son regard envoûtant. Vu ainsi, il était vraiment beau, et elle frissonna. Le silence revint, ni l'un ni l'autre ne prononçant un mot. Sans réfléchir, il s'approcha d'elle encore plus, ou en tout cas, il fit les derniers centimètres qui les séparait. Leurs lèvres entrèrent en contact. Amélia ne savait plus ce qu'elle faisait ni où elle était, mais elle se sentait vraiment bien.
- Ce n'est pas un bar d'amoureux ici ! lança alors une voix.
Daniel lâcha Amélia sous le coup de la surprise, et ils restèrent à une certaine distance l'un de l'autre. Tournés vers l'homme en face d'eux, ils arboraient un air coupable sur le visage, comme deux adolescents qui auraient été surpris par leur parents.
Amélia fixa alors son regard sur l'homme, de peur de croiser celui de Daniel.
- Je… On…, balbutia-t-elle.
- Que voulez-vous ? interrogea l'homme.
Ce dernier n'était pas très grand, mais plutôt âgé, et étrangement, il portait un jeans et un pull. En fait, on aurait très bien pu le confondre avec un moldu. Ses cheveux bruns ainsi que son allure paraissaient soignés, on voyait qu'il prenait soin de lui.
- On cherche… mince, je sais plus ! s'exclama Daniel.
- Germain Lefevre, compléta Amélia qui sentit le regard de Daniel sur elle.
- Qu'est-ce que je peux faire pour vous ? demanda l'homme qui n'était autre que celui qu'ils cherchaient.
