Chapitre 5
Mondingus pour vous servir !
Après la beuglante de Madame Dubois, Amélia savait bien qu'elle ne pourrait pas revoir Olivier cet été. Elle aurait tant voulu le revoir pour le serrer très fort contre et elle et lui parler un peu. Elle ne pouvait plus rien faire, elle était à présent abandonnée par la seule personne avec qui elle aurait pu se sentir bien. Elle ne cessa de se demander si Olivier lui en voulait, quelques fois elle aurait souhaité que tout ceci ne lui soit pas arrivé.
Tout l'été se passa dans le calme, Amélia n'avait pas oublié tout le mal qu'on lui avait fait. Morgause lui avait détruit sa vie et elle y pensait sans cesse. Elle voulait lui faire payer, mais elle n'en avait pas la force.
À la veille du retour à Poudlard, Amélia s'était emmitouflée sur le fauteuil aux couleurs rococo et Jacob ainsi que Pompom s'était lové sur ses genoux. Amélia avait une peur bleue de retourner à l'école et de revoir tous ses amis qui lui poserait sans doute mille et une questions. Elle ne voulait pas affronter cette peur, il était encore trop tôt, pourtant elle n'avait pas le choix. Amélia ne portait plus attention à Mrs. Figg qui faisait un bruit infernal dans la cuisine. Des bruits de chaudrons, poêles, plats, etc. Tout à son habituel, Mrs. Figg lançait des « Milles gorgones » ou des « bougre de diable » ou encore des « sac à méduses » d'un ton rageur. Amélia réfléchissait en caressant les deux chats calmement quand soudainement « CLAC » un son si fort fit sursauter les trois êtres sur le fauteuil. À sa grande surprise, un homme y était apparu devant elle. Une odeur de tabac et d'alcool pouvait à présent se sentir dans la pièce. Mrs. Figg s'était précipité immédiatement au salon.
- Ha enfin Mondingus ! s'écria Mrs. Figg, ça t'en a pris du temps pour arriver jusqu'ici!
- Je ne pensais pas que je te manquais à ce point Figgy, dit-il en souriant. Je n'ai pas pu résister à aller au marché m'acheter quelques trucs.
L'homme avait un costume gris en lambeau, une barbe mal rasée et une longue tignasse rousse s'installait sur ses épaules. Il portait dans la main gauche une valise brune qui semblait être bien remplie. Il se tourna vers Amélia en soulevant son chapeau.
- Bonjour Miss, enfin heureux de te rencontrer! J'irais vous reconduire à la gare King Cross demain matin.
- Ha! Bonjour, j'espère que vous n'êtes pas du genre à me refiler quelque chose de dangereux Monsieur, ou encore de m'interviewer pour publier un article pour La Gazette du sorcier.
Amélia se rappelait très bien que Brutus Jordan qui avait caché la poussière d'argent dans ses affaires d'école, l'année précédente. Cette poussière lui avait quasiment coûté la vie et elle lui en voulait beaucoup pour avoir trahi sa confiance. Elle n'a pas eu de nouvelles de lui depuis qu'il a été enfermé à Azkaban, la prison pour sorciers. Amélia ne pouvait pas oublier non plus l'horrible Rita Skeeter qui avait publié un article tout à fait démantelé dans le journal.
- Désolé, mais je ne crois pas pouvoir faire ça pour toi, mais si tu veux du matériel pas cher, tu peux me faire confiance pour t'en trouver. Avec moi, tu as tout ce que tu désires.
- Mondingus! S'écria Mrs. Figg d'un ton indigné, tu n'as pas honte? Jamais, mais au grand jamais je ne veux que tu lui vendes ta marchandise volée.
- Tu sauras que je fais de bonnes affaires que tu ne pourrais jamais croire Figgy chérie.
- Vous êtes un vendeur monsieur? demanda Amélia perplexe.
- En quelque sorte, je fais mon propre commerce. Voici ma carte, dit Mondingus en lui donnant une petite carte jaunie.
Amélia lut :
Mondingus Fletcher
Le sorcier qui trouve de tout.
Un tout qui ne coûte pas cher!
76 rue Dragont
- Merci Monsieur! s'efforça de dire Amélia.
- Bien Figgy ! Qu'est-ce que tu m'as préparé à manger? Je meurs de faim et je sais que tu es la meilleure cuisinière, déclara Mondingus en enlevant son grand manteau en lambeau.
Mondingus entra ensuite dans la cuisine et alla soulever le couvercle d'un chaudron sur la cuisinière. Mrs. Figg lui donna aussitôt une tape sur la main. Mondingus se frotta la main aussitôt et se décida à ne plus regarder ce qui traînait dans la cuisine.
- Toujours aussi sympathique Figgy, dit Mondingus en souriant.
Cette scène fit rire Amélia, c'était comme si Mondingus et Mrs. Figg avaient des liens de famille. On aurait dit une mère et son fils adolescent. Mondingus Fletcher n'avait pas l'air très méchant, mais il était difficile de dire qu'il était fiable. D'après Amélia, c'était plutôt du genre à faire de la fraude et briser plusieurs lois du ministère et quelque chose lui disait bien qu'elle ne se trompait pas beaucoup. Fletcher réapparut dans le salon pour rejoindre Amélia.
- J'espère que tu aimes les chats, Arabella a tendance à en avoir trop. Il est certain que la nuit c'est plus chaud, mais pour ce qui est de l'odeur, j'ai vraiment senti mieux, plaisanta Fletcher en s'allumant un petit cigare.
- Ça va, ça me fait un peu de compagnie, je ne sors plus beaucoup. C'est-à-dire que je ne peux pas traîner n'importe où par ordre du grand directeur de l'école Albus Dumbledore.
- Je vois… Pénible tout ça. Tu veux sortir prendre l'air avec moi? demanda Mondingus, il ne t'arrivera rien avec moi, je te le jure.
- Je crois que ça pourrait me faire que du bien, accepta Amélia en fixant un élastique à ses cheveux. Mais il ne faudra pas rester longtemps, je ne voudrais pas m'attirer les foudres de Arabella.
- Haha… C'est vrai qu'elle a son caractère cette Figgy!
Amélia se leva de son fauteuil en déposant Pompom et Jacob sur le sol. Elle prit son manteau, celui dont Rogue lui avait offert lors de sa cinquième année, et sortit derrière Mondingus qui remettait de nouveau son manteau. Une légère brise lui effleura le visage. Le soleil avait prit une couleur orangée. Pour la première fois en trois mois, elle se sentait soulagée.
- Tu veux qu'on aille au parc? Il n'est pas bien loin d'ici.
- Ouais, pas de problème, répondit-elle un peu rêveuse.
Le parc était très vaste et peu d'enfants y jouaient. Amélia ne put s'empêcher de remarquer une petite fille avec son père et sa mère dans le carré de sable en train de construire un château. Elle fut rapidement déconcentrée lorsque Mondingus reparla.
- On dit souvent que je ne suis pas quelqu'un de sérieux, mais c'est ça qu'il faut, sinon tu t'enfonces droit dans le puit. Alors toi aussi tu as le droit de t'amuser, dit Mondingus en fouillant dans sa poche pour en ressortir un autre cigare. Tu en veux un? À ton âge, je devais avoir à peine commencé à fumer ses merveilles.
- Non merci! souria-t-elle quelque peu. Vous pourriez avoir des problèmes de santé et…
Amélia ne put terminer sa phrase, car Mondingus échappa son cigare tout en s'étouffant.
- Allez viens, on rentre! Dit-il d'un ton nerveux.
Amélia regarda automatiquement derrière Mondingus, mais elle ne vit que la jeune famille qu'elle avait vue dans le carré de sable. Leur château était terminé et un drapeau vert était installé sur la plus haute tour. Rien ne lui sembla étrange, pourtant Mondingus semblait pris dans une hystérie totale, il avait empoigné le bras d'Amélia et ils marchaient d'un pas vif.
- Qu'est-ce qui se passe encore? Cria Amélia inquiète.
- Tu n'es pas en sécurité, s'exclama Mondingus troublé.
Ils se rendirent de nouveau chez Mrs. Figg. Mondingus jeta son manteau sur le fauteuil et se mit à faire les cent pas dans le salon.
- Non, mais est-ce que quelqu'un peut m'expliquer ce qui ce passe enfin? S'empressa de demander Amélia.
Mondingus et Mrs. Figg ignorèrent Amélia.
- Nom d'un crapaud baveux, Mondingus! s'exclama Mrs. Figg en colère, ne me dit pas que tu te fais poursuivre, j'étais certaine que de voler tes marchandises te donnerait des ennuis. « Il ne faut pas jouer avec un dragon en furie » Mondingus!
Mondingus s'arrêta un instant puis se tourna vers Amélia.
- Laisse-nous seuls quelques instants, Figgy et moi avons des choses à se dire.
Amélia resta surprise, mais si Mondingus souhaitait emprunter de l'argent ou régler quelque chose, elle leur donnerait cette intimité. Elle grimpa l'escalier, tandis que Fletcher et Mrs. Figg se dirigèrent vers la cuisine. Amélia savait qu'entendre une conversation privée était mal, mais elle ne pu s'empêcher d'arrêter de monter les marches et d'en redescendre quelques-unes pour mieux écouter. Elle essaya tant bien que mal d'écouter, mais elle n'entendit que quelques chuchotements.
- Tu es bien certain de l'avoir vu?
- … Nom de nom… Je ne pourrais jamais être aussi sûr de moi…
- C'est impossible… Laissons Amélia en dehors de ça.
Le chuchotement devint trop bas pour qu'Amélia puisse de nouveau entendre quelque chose. Elle enjamba de nouveau les marches en ne comprenant rien encore une fois.
