Chapitre 8
L'assistante de Rogue
- Allons, allons! Ne nous emballons pas si vite. Amélia n'a guère sa place comme assistante et j'en suis conscient. Je pensais plutôt à quelqu'un d'autre. De plus, elle serait d'accord pour accueillir Amélia chez elle pour l'été prochain.
Amélia fronça les sourcils et se croisa les bras.
- Donc… commença à dire Dumbledore.
- Je ne veux pas aller chez une inconnue, je voudrais retourner chez Arabella, répliqua immédiatement Amélia.
- Assoyez-vous tous les deux, proposa Dumbledore.
Rogue et Amélia refusèrent catégoriquement à s'asseoir.
- Dans ce cas, je vous demanderais de me laisser parler.
Après un petit moment de silence, Dumbledore continua.
- Donc je disais qu'elle est venue de loin pour venir s'installer et c'est par sécurité qu'elle viendra s'installer ici. Nous en sommes convenus qu'elle pourrait vous assister Severus dans vos cours ou autre préparation de potions.
- Ça n'a aucun sens, déclara Rogue furieux.
- Severus, laissez-moi terminer, ajouta Dumbledore.
C'est alors qu'une mince silhouette féminine descendit les escaliers. Elle portait une longue robe couleur émeraude munie d'une ceinture à sa taille laissant voir plusieurs flacons accrochés à elle de différentes substances. Ses bottes très pointues laissaient un léger bruit sur le petit escalier de marbre. Elle avait une longue chevelure blonde, quoiqu'une mince repousse fût observable. Rogue et Amélia n'en crurent pas leurs yeux.
- Mais… mais vous êtes morte! C'est impossible, répondit-il faiblement avec la respiration haletante.
Amélia était toujours figée, elle ne savait pas du tout comment réagir. La dame se rendit donc auprès de Dumbledore. Severus Rogue recula de plusieurs pas vers la porte avant de quitter la pièce pour de bon. Il était si mal qu'il ne pouvait plus rester avec cette femme qui lui était très familière.
- Amélia voici ta tante Lobélia, elle est revenue pour prendre soin de toi, annonça Dumbledore
Amélia savait qu'elle ne pouvait pas prendre la poudre d'escampette comme l'avait fait le professeur Rogue. Elle était restreinte à affronter la vérité. Elle prit place sur la chaise près d'elle. Lobélia s'approcha d'Amélia et s'accroupit pour être à sa hauteur.
- Bonjour Amélia, dit Lobélia d'une voix douce. Comme tu as changé… Je suis bien heureuse de te revoir. Tu pourras désormais venir vivre chez moi.
- Je me débrouille déjà très bien comme ça, lança Amélia. J'ai déjà trouvé une maison.
- Je vois, mais…, commença Lobélia.
- Je n'ai pas vraiment envie d'aller vivre chez quelqu'un qui a abandonné sa famille, grogna Amélia en dévisageant sa tante.
Les paroles s'étaient envolées instantanément. Amélia était à présent furieuse.
- Allons, allons Amélia, je sais que ce n'est pas facile, mais si tu ne désires pas, tu ne seras pas forcé. Maintenant, je crois que tu as un cours de métamorphose qui commence bientôt. Vas-y nous reprendrons cette conversation à un autre moment, décida Dumbledore.
Amélia fut bien heureuse de partir si rapidement. Elle ne regarda personne avant de quitter la pièce, elle n'en avait pas du tout envie. Lorsqu'elle referma la porte de chêne du bureau du directeur, elle entendit Dumbledore dire qu'il faudrait du temps, seulement du temps. Amélia n'était pas prête à cela et ne serait sans doute jamais prête à reconnaître que cette femme puisse être sa tante. Un monstre grondait en elle et c'était totalement intolérable. Elle courait à présent pour monter les escaliers. Elle ne se rendit pas à son cours de métamorphose, mais à l'endroit où elle se sentait le mieux au monde; son salon secret. Elle y resta pendant des heures en se posant de multiples questions sur cette dame qui se dit être sa tante. Elle risquait les ennuis, mais c'était rendu qu'elle s'en moquait.
Octobre arrive très vite, les arbres avaient le feuillage doré et le vent était de plus en plus friquet. Deux jours s'étaient écoulés depuis l'apparition soudaine de Lobélia De Ronsard et elle allait bientôt la revoir, car s'était aujourd'hui qu'elle avait un cours de potions. Il faut dire que la sixième année d'Amélia s'annonçait très pénible, elle était souvent seule. La compagnie d'Angelina, Katie ou d'Alicia ne lui procurait aucun bien, elle préférait se tenir loin. La lettre de Morgause qui la menaçait de la tuer l'effrayait. L'arrivée de sa tante avait jeté un froid profond entre elle et Rogue et cela ne présageait rien de bon. Amélia était assise sur un banc dans un des couloirs du 2e étage quand Adrian Pucey s'approcha doucement d'elle.
- Tu veux absolument manquer le cours de potions ou quoi? demanda-t-il soucieux.
Amélia releva la tête.
- Disons que je ne suis pas pressée à aller au cours, répondit-elle franchement.
- Et pour quelle raison demoiselle?
- Tu risques bien de le savoir bientôt et sachez Monsieur Pucey que vous allez être également en retard si vous traînez avec une fille comme moi, ajouta Amélia avec un brin d'humour.
Adrian lui montra son bras et Amélia s'y accrocha aussitôt. Ensemble ils se dirigèrent vers les cachots. Amélia se sentait bien auprès d'Adrian, elle aimait sa compagnie, il était toujours aussi imprévisible et c'est ce qui lui plaisait. Sa présence lui avait toujours remonter le moral, c'était quand même incroyant venant de la part d'un Serpentard. Tous les deux se lâchèrent avant d'entrer dans la classe. Rogue était à l'avant et s'apprêtait à présenter une nouvelle potion à fabriquer.
- Miss Faris et Mr. Pucey, vous me ferez le plaisir de rester après le cours, les retards ne sont pas tolérés.
Amélia alla s'installer un peu gênée à sa place respective. Pour une fois qu'elle avait un peu de plaisir, c'était aussitôt disparu. Elle fut quand même soulagée de ne pas apercevoir Lobélia. Mais ce soulagement fut de courte durée, Severus Rogue s'apprêtait à présent à présenter cette dame. Il ne le fit pas avec gaieté.
- Cette année nous avons quelque chose de nouveau, j'aurais une assistante pour m'aider de temps en temps. Voici Madame Lobélia De Ronsard.
Rogue ne prit même pas la peine de la regarder. Lobélia quant à elle s'afficha fièrement devant la classe. Elle souriait à la classe et prit le plaisir de se présenter convenablement, mais en ne mentionnant pas le lien de parenté avec elle et Amélia. Ce fut plutôt agréable, mais Adrian comme plusieurs autres élèves de Gryffondor s'écarquillèrent les yeux. Amélia n'avait pas du tout envie de regarder qui que ce soit et elle savait pertinemment qu'elle se ferait poser un millier de questions. Mais ce n'était pas la fin de ses malheurs, Rogue après le cours lui avait préparé une retenue empoisonnée.
- Miss Faris, vous allez aider Madame De Ronsard à nettoyer et ranger les potions dans la réserve, ordonna Rogue. Quant à toi Mr. Pucey vous allez me suivre.
Rogue parut satisfait de cette retenue. Il quitta la classe suivie de très près d'Adrian. C'était à ne rien comprendre, elle était avec lui pas contre lui. Amélia était bien effrayée à l'idée d'être enfermée seule avec Lobélia. Quelque chose n'allait pas du tout, elle avait droit à une vraie malédiction.
- Pas très commode Rogue, je l'ai connu comme ça il y a bien des années à l'école, déclara Lobélia en souriant. Il a toujours son air grognon.
Amélia resta silencieuse et alla rejoindre Lobélia près des centaines de pots qui traînaient au sol. Elle mourrait d'envie de lui lancer à la figure que Rogue était comme ça à cause de elle, mais resta muette.
- Tu sais, tu as le droit de me détester, mais ne crois pas que je vous ai abandonné, toi et ta famille.
Amélia plaça des éprouvettes tout en prenant la peine de ne pas regarder les yeux de Lobélia remplie de remords.
- Si tu me demandes pourquoi je suis ici, tu vas bien comprendre. Tout n'arrive pas pour rien, tu sais.
- Je ne veux rien entendre de la part de quelqu'un qui laisse mes parents mourir, envoya Amélia.
- C'est vraiment cela que tu penses? C'est plutôt décevant venant d'une fille brillante comme toi.
Les paroles d'Amélia parurent rendre triste Lobélia au plus haut point. Elle se passa la main dans les cheveux puis calmement sortie de la réserve. Amélia crut qu'elle était partie pleurer, mais elle revint avec un immense livre rose et or.
- Tiens, c'est à toi, tu en as plus besoin que moi maintenant. Et tu peux retourner à tes activités, dit-elle avec un vif clin d'œil.
Lobélia émit par la suite un grand soupir. La jeune sorcière ramassa le livre et s'en alla. Elle se dirigea au septième étage où elle retrouva l'étagère presque vide qui contenait les faux livres qu'elle connaissait si bien. Elle tira doucement sur le livre violet et l'étagère disparue aussitôt. Elle entra et monta l'échelle sans plus attendre. Elle se jeta par la suite sur un fauteuil pourpre et mis le livre sur ses cuisses. Elle l'ouvrit pour y découvrir de nombreuses photos de sa famille. Amélia se plaqua la main sur sa bouche et se mit à pleurer comme elle ne l'avait jamais fait encore. Sa vue se brouilla par les larmes abondantes, elle en laissa même tomber l'album de photos sur le tapis. Elle continua de verser toutes les larmes de son corps.
Plusieurs minutes s'écoulèrent avant que Amélia puisse quitter le salon. Elle avait une mine affreuse et avait dans les mains l'album de photos. Adrian la retrouva donc devant la salle commune des Gryffondor au sixième étage.
- Ça doit faire au moins une heure que je te cherche. Ça va? lui dit-il en l'apercevant ainsi. Bien sûr que non! Ce n'est pas une question à poser, désolé.
Il s'approcha d'elle et la serra contre elle pour la réconforter. À cet instant, le tableau de la grosse dame pivota et laissa sortir Olivier Dubois et les jumeaux Weasley, ils s'apprêtaient à aller s'entraîner pour le Quidditch.
- Amé ne t'arrange pas pour laisser filer le mot de passe par un Serpentard, il essaye de te prendre par les sentiments, annonça Fred d'un ton ironique.
Amélia s'essuya le coin de l'œil pour envoyer un faible sourire à Fred. Olivier salua Adrian d'un signe de tête en prenant soin d'ignorer Amélia comme d'habitude. La conversation reprit lorsque les joueurs de Quidditch furent hors de porter d'entendre ce qu'ils pourraient ce dire.
- Allez dit-moi tout Amélia, demanda Adrian inquiet.
- Lobélia, ma tante comme tu l'as aussi bien vue que moi vient de me donner un album photos sur ma famille, ça m'a fait tout drôle de voir ça, je me suis laissé emporter, déclara Amélia calmement.
- Je vois, mais Amélia depuis un certain temps, tu as beaucoup changé, tu n'es pas la fille forte que j'ai connue l'année dernière, dit Adrian. Je comprends vraiment ce que tu as vécu, ce n'est pas du tout facile, mais on dirait que tu ne veux pas laisser Lobélia entrer dans ta vie.
- Pourquoi il a fallu que Lobélia revienne? Elle veut me pourrir la vie ou quoi?
- Lobélia doit avoir ses raisons, tu ne lui as pas demandé?
- Non je ne veux pas, ça ne vaut pas la peine.
- Mais pourquoi? insista Adrian.
- Je suis certaine que c'est un coup de Morgause, il n'y a qu'elle qui aurait pu me faire croire ça.
- Quoi? Tu voudrais dire que Lobélia serait en fait…. En fait, commença Adrian.
- Oui en fait Morgause elle-même et je compte le prouver! M'aideras-tu?
- Écoute Amélia, pourquoi le retour de ta tante ne serait pas vrai?
- Pourquoi serait-il vrai? Tu peux me le dire? riposta Amélia.
