A la fin de ce chapitre vous allez me détester! mdr Mais c'est sûrement le dernier chapitre où je pourrais mettre un tel suspens, alors j'en profite!
Daniel et Amélia arrivèrent enfin devant la Porte des Choix. C'était une sorte de grotte, mais avec un fond, puisqu'Amélia distinguait clairement le bout. Au dessus, une inscription, gravée dans la roche, disait :
Toi qui pénètre dans ce lieu,
A mon choix te soumettre tu devras,
Dans ton âme verront mes yeux,
A un seul Elément tu appartiendras
Amélia ne put s'empêcher d'admirer le lieu. Cette porte était vraiment belle, mais pourtant sans décoration, un peu comme si la nature elle même l'avait creusée et placée là. Daniel la sortit de sa contemplation en lançant :
- Il nous a dit quoi de nouveau GrandJean ?
- De se mettre devant la porte des choix, se rappela-t-elle, et de dire le mot de passe : Luci !
Un bruit sourd retentit alors, puis sur le côté de la grotte, une roche bascula. Amélia et Daniel s'en rapprochèrent. Ils virent alors une petite ouverture dans laquelle ils pouvaient se faufiler sans problème.
- Tu crois que c'est une bonne idée ? interrogea Amélia en voyant Daniel passer la tête à l'intérieur.
Il la regarda alors de ses grands yeux marrons, l'air déterminé.
- On ne va pas reculer maintenant ! Pense à tout ce qu'on a appris jusqu'ici…
- Justement, coupa Amélia, imagine ce qu'on risque encore de découvrir… Ca me fait peur…
Il la prit dans ses bras, sentant son angoisse. Amélia ne savait plus où elle en était. Elle en avait tant appris jusqu'ici, tout ce qu'elle croyait vrai ne l'était pas, et que découvrirait-elle en entrant là dedans ? Encore des éléments sur sa vie, des éléments qui la chambouleraient… En avait-elle encore la force ?
Pourquoi ne pas en rester là ? Sa mère était une mangemort, mais avait finalement changé de camp par amour pour son père. Cela suffisait, pas la peine d'en savoir d'avantage…
- Ecoute, je ne peux qu'imaginer ce que tu vis, mais ce dont je suis certain, c'est que si on n'entre pas là dedans, ça va constamment te tourmenter. Alors autant y aller maintenant, on en sera débarrassé !
Il l'embrassa, comme pour lui apporter douceur et réconfort, ce qui fonctionna puisqu'Amélia réalisa qu'il n'avait pas tord. Quoi qu'elle puisse encore découvrir, ce ne sera pas pire que toutes les questions et les doutes qu'elle pourrait se poser si elle n'y allait pas.
Daniel la lâcha, lisant dans ses yeux qu'il l'avait rassurée, puis passa par la petite ouverture. Amélia jeta un œil autour d'elle, vérifiant que personne ne les avait vu, et s'engouffra à son tour dans cet espèce de long tunnel. Ils parcoururent ainsi quelques mètres, jusqu'à ce qu'ils débouchent dans un espace plus vaste, mais où le noir régnait en maître. Daniel fit de la lumière à l'aide de sa baguette et remarqua immédiatement toutes les chandelles accrochées sur les murs. Il s'empressa de les allumer, ce qui eut pour effet de révéler à leurs yeux la pièce devant eux.
Il s'agissait en fait d'une grande bibliothèque circulaire, avec sur les parois des étagères contenant un nombre incalculable de livres. Au centre de la pièce, un canapé rougeâtre datant de plusieurs siècles, sans aucun doute, faisait office de meuble. Le tout était très vieux, et comme le fit immédiatement remarquer Daniel : très poussiéreux. A vrai dire, les araignées et leurs toiles avaient pris possession des lieux. Daniel dut recourir à quelques sorts pour tout enlever.
Enfin, ils se mirent à la découverte du lieu, où régnait un calme absolu, si reposant qu'on s'en voulait de le rompre en parlant.
- A ton avis, depuis quand c'est ici ? questionna Amélia en longeant les étagères.
- Je ne sais pas du tout, avoua Daniel de l'autre côté de la pièce, mais ce livre date de 1620, et ça n'a pas l'air d'être une copie !
Les noms des manuscrits n'évoquaient absolument rien à Amélia, mais elle était certaine que « Voyage au cœur des potions du monde entier » ou « La véritable histoire des géants » ne devaient pas être des livres pour moldu. A vrai dire, tout dans cette pièce évoquait uniquement des sorciers.
- Ca doit dater de l'époque où Beauxbâtons a été construit…
- Qu'est-ce qui te fait dire ça ? demanda Amélia.
- Je ne sais pas… Une impression… Un peu comme si je sentais l'âme des bâtisseurs de l'école dans cette pièce…
Amélia le regarda, surprise, puis voyant qu'il était sérieux, balaya la pièce des yeux. C'est vrai que l'atmosphère qui s'en dégageait ressemblait beaucoup à celle présente dans Beauxbâtons. Le calme, mais surtout l'impression d'une puissante magie s'en dégageait.
- Regarde ! s'exclama soudain Daniel faisant sursauter Amélia.
Elle se retourna dans sa direction, et le vit prendre ce qui ressemblait à une grosse chemise en carton, sauf qu'elle semblait vraiment très vieille, prête à s'écrouler en morceau. Daniel s'assit sur le canapé, ce qui remua un nuage de poussière, puis Amélia le rejoint. Elle se pencha sur les parchemins, les observant, intriguée. Ils étaient tous écrit à la main, possédant différents types d'inscription et d'écriture. Les uns parlaient de fabrication de potion, les autres ressemblaient à des journaux intimes, où des personnes évoquées des passages de leur vie.
Soudain, Daniel s'arrêta sur l'un d'entre eux. Il le passa à Amélia qui commença à le lire.
Jeudi 29 Juin 1970
Ca y est, Ludo et moi on est enfin libre. Fini cette école, fini ces règles idiotes, maintenant on va pouvoir faire tous ce qu'on veut ! On va commencer par rencontrer ce Voldemort qui nous a proposé de le rejoindre. Il a de grands projets pour les sorciers, et j'avoue que je l'admire beaucoup… Tant de courage ! Il en faut pour vouloir s'élever contre les ministères et leurs règles stupides. Je me demande à quoi il ressemble, il doit être grand et robuste, comme tout chef de file. Vivement qu'on commence, j'ai hâte !
Aujourd'hui j'ai gravé une inscription dans l'une des tables de la bibliothèque, pour que personne ne nous oublie. J'ai inventé le sort moi même et je dois dire que j'en suis plutôt fière, c'est le troisième que je fais et qui fonctionne correctement. Jamais ils n'arriveront à l'enlever, c'est mon plus grand plaisir !
Lucia Martin
Amélia regarda Daniel. A ce moment là, sa mère ne savait pas ce qui l'attendait en rejoignant Voldemort, elle s'en réjouissait et pourtant ce ne serait pas si fantastique…
- Il y en a un autre, s'exclama Daniel en lui tendant un parchemin.
Amélia s'empressa immédiatement de le lire.
Samedi 9 Juillet 1971
Ca me fait bizarre de revenir ici, un an après, mais Ludo et moi on a été obligé de fuir. V… est un être horrible, je ne peux même plus prononcer son nom, ni même l'écrire. Comment ai-je pu croire qu'il avait de bonnes ambitions ? La tuerie, voilà la seule chose qui l'intéresse… J'ai été obligé de tuer des innocents, des familles, même des enfants sous ses ordres… Quelle horreur… Comment ai-je pu ?
Avec Ludo on s'est enfui hier soir, et on a trouvé refuge ici, mais je crains qu'on ne soit obligé d'en partir rapidement. V… a envoyé des mangemorts à notre recherche, et grâce à nos pouvoirs il vont nous retrouver rapidement, j'en suis certaine. Comment allons nous nous débarrasser d'eux ? Ils ne nous lâcheront jamais, sauf si V… tombe, mais il a atteint une telle puissance… Je l'ai vu faire des choses incroyables… C'est une vraie menace pour le monde des sorciers, on n'avait jamais vu cela depuis des siècles.
Lucia Martin
- C'est tout ? s'interrogea Amélia qui retournait le parchemin à la recherche de la suite.
- Oui, apparemment… Mais peut être qu'il y en a d'autre…
Il continua d'examiner les autres parchemins. Certains devaient dater de plusieurs siècles vu leur état, d'autant plus qu'il était très difficile de les lire. Amélia parcourut du regard ce qu'il y était écrit. Des révélations sur Beauxbâtons en passant par des formules inventées, sans parler de récits de la vie de nombreuses personnes, mais rien ne faisant référence un temps soit peu à sa mère.
Puis soudain Daniel s'arrêta sur l'un des parchemins, les yeux grands ouverts.
- Qu'est-ce qu'il y a ? demanda Amélia inquiète.
- J'ai trouvé…
- Quoi ? interrogea-t-elle en lui prenant le bout de parchemin.
Elle le lut rapidement, le survola, puis le retourna, lisant la suite. Quand elle eut fini, les yeux remplis de larmes, elle fixa Daniel, tout aussi surpris qu'elle.
- Alors c'est pour ça…, prononça-t-elle. C'est pour ça que je résiste à la magie…
