Bonjour, je suis stupéfaite d'avoir reçu autant de reviews pour un seul chapitre.

Suivant l'interdiction des RaR (franchement stupide), jeprocède selon trois cas:

- lesrevieweurs anonymes (sans émail): vous pouvez aller dans mon profil pour avoir des réponses à vos questions. Cependant, je ne les garderai pas longtemps. Ce sera effacé dès qu'une nouvelle chapitre sera apparue.

- les revieweurs anonymes (avec émail): je vous répondrai par émail.

- les revieweurs enregistrés: je vous réponds dès que j'aurai posté une nouvelle chapitre par un lien. J'ignore si ça marche. N'hésitez pas à me le signaler et je ferai dans une autre voie "classique".

J'espère que vous aimeez aussi la suite! Bonne lecture!


MA VIE SANS ELLE


CHAPITRE 1 : Vivre chez les moldus

- James, es-tu sûr ce que tu fais?

Je levai la tête vers mon ami. Sirius Black était inquiet. Je savais qu'il était protecteur envers moi quand j'avais des problèmes. Je ne pouvais m'empêcher d'esquisser un sourire. Un petit sourire mais crispé. Je me sentais tendu et savais combien il était difficile pour mon ami d'accepter ma décision. Moi-même, j'avais du mal à la prendre.

Mais, j'avais, en revanche, pris mon temps pour réfléchir, peser le pour et le contre, discuter avec Albus Dumbledore, écouter les avis des membres de l'Ordre de Phénix. Maintenant, je fus plus sûr que jamais. Quitter le monde des sorciers fut la meilleure solution pour échapper à Voldemort qui, même en étant entre la mort et la vie, rôdait encore quelque part.

- Oui, Sirius, je te l'ai déjà dit dix fois. Je dois le faire. Pour mes enfants, affirmai-je.

- Bien.

Je le vis hocher de résignation, mais je sus qu'il comprenait parfaitement ma décision. Sirius était le parrain d'Harry et ne voulait pas que ce dernier souffre à cause de Voldemort, surtout pas après le drame.

- Alors, je t'aiderai, leva-t-il les yeux bleus devant lui. Là-bas, ajouta-il après une brève pause.

- Merci, Patmol, tu es et seras toujours bienvenu.

Je souris en posant ma main sur l'épaule de Sirius. Mon sourire tantôt crispé devint plus chaleureux. Je sentis soulagé, en sachant que mon meilleur ami –et presque frère- accepte, enfin, que je quitte le monde que je chérissais tant –j'y avais passé toute ma vie, du moins jusqu'à présent- et qu'une nouvelle vie commence dans le monde moldu. Le monde de ma Lily. Celui que ma défunte femme avait passé son enfance.

Passer son enfance… Ce fut maintenant au tour de mes enfants. Au moins, ils connaîtront la culture moldue, probablement mieux que leurs futurs camarades, lorsqu'ils enteront au Collège de Poudlard. L'établissement qu'Harry et Mary étaient inscrits automatiquement dès leur naissance.

- Cornedrue? La terre appelle Cornedrue.

Je me secouai et vis Sirius gesticuler devant ma vision. Je fonçai les sourcils. Sirius désigna du menton, sans dire un mot, par au-dessus de mon épaule. Je tordis mon cou et je vis Remus. Mon autre ami du Collège. Il était en compagnie de son amie Maylïs. L'ancienne amie de ma femme. Ils étaient venus me donner un gros coup de main. Tout comme Sirius, ils avaient accepté ma décision, bien que ce soit douloureux.

- Merci d'être venus, me forçai-je, reconnaissant.

- Mais, c'est normal!

La réponse spontanée de Rémus Lupin chauffa mon cœur chagriné.

Soudain, les pleurs se firent entendre. Je marmonnai des excuses et tel automatique, je m'apprêtai à ruer vers les escaliers qu'une main se posa sur mon bras. Je regardai Maylïs, étonné.

- Laisse-moi faire, dit-elle d'une douce voix en esquissant un sourire compatissant. Je suis ici pour t'aider, mais je ne suis pas bâtie comme des hommes aussi musclés que toi pour transporter des lourdes charges.

- Ah, bien sûr…, rougis-je. Je n'avais pas envisagé cet angle. Vas-y, May, acquiesçai-je.

- Bon, on commence? se motiva Sirius à l'adresse des garçons, après que Maylïs ait grimpé en quatrième vitesse les escaliers.

- Ouais.

&&&&

- C'est cette fameuse maison que tu vas vivre?

Je descendis du camion de location et scrutai la maison. Ma future maison. Celle de l'enfance de Lily. Ma défunte femme en avait héritée de ses parents, tragiquement morts dans un accident de voiture, alors qu'elle était administrativement mineure. Après mon mariage, d'un accord commun, nous l'avions considérée comme une résidence secondaire. Pour une simple raison: Lily voulait que ses –rectification- nos futurs enfants connaissent la culture moldue. Le milieu où elle avait grandi avant de recevoir une lettre de Poudlard.

Et maintenant… La maison de Lily devenait ma résidence principale et nos enfants allaient grandir et connaître les subtilités moldues. Je baissai mes yeux noisettes vers mon ami Sirius.

- Oui.

Remus plaça son bras sur mes épaules et prolongea ses yeux bleus dans les miens. Il savait que j'avais peur. Peur de l'inconnu. Parce que je ne m'étais jamais baigné dans le monde moldu bien que je défende les sorciers d'ascendance moldue et que j'apprise des choses au contact de ma femme. Il savait aussi que je n'étais pas du genre à me reculer devant l'incertitude. Il me fit un sourire rassurant.

- Courage, James!

- Merci, Remus, fit je. Bon, on va commencer par installer les enfants dans une chambre, changeai-je de sujet pour éviter d'imaginer ma Lily, enfant dans ma nouvelle maison.

&&&&

Le soir arriva à grands pas. Dans le salon de la nouvelle maison moldue, Maylïs était en train de nettoyer la basse table en chêne avec l'aide d'un produit spécial et de mon vieux chemisier. Elle s'exclamait de surprise en voyant son reflet sur la table brillée et admirait souvent les inventions des moldus quant aux produits ménagères, même si c'était fatiguant de tout nettoyer manuellement avec un seul chiffon. A sa droite, Sirius et Remus installaient un réseau magique de la cheminée pour me permettre de garder le contact avec le monde magique, en cas d'urgence. Quant à moi, je m'occupais de mes enfants, enfin de Mary -puisque Harry dormait encore- à l'étage.

Je rejoignis enfin le reste de la troupe avec Mary, habillée en pyjama et constatai l'état du salon. J'affichai un sourire triomphant.

- Nous avons bien travaillé aujourd'hui! Je viens de visiter les nouvelles salles et…, suspendis-je

- Et? bondit Sirius, anxieux.

Je le scrutai. Il était courbaturé de partout à cause de sa journée passée à transporter les charges lourdes. Mais, il fallait que les moldus ne s'apercevoient pas qu'il existe des sorciers. Une idée machiavélique naquit en moi.

- Et, je suis totalement déçu, dramatisai-je. Il faudrait tout changer!

- QUOI? s'étranglèrent Sirius et Maylïs, les yeux exorbités.

- Vraiment tout? interrogea Remus, susceptible.

Je souris à Remus. Ce dernier était un lycanthrope. Il pouvait détecter le mensonge ou la vérité rien qu'en entendant la voix et connaissait, par cœur, son copain du dortoir pour deviner ce qu'il pensait.

- Non. Juste ce gamin-là, montrai-je ma fille qui gazouillait de bonheur.

Ma petite blague eut pour effet de déclencher les rires de Remus et les miens. Nous furons rejoints par Sirius et Maylïs. Mary gloussa, heureuse de voir tout le monde rire.

- James Aldric Potter, tu as failli me faire déclencher une crise cardiaque! me réprimanda Sirius, faussement fâché.

- Eh bien, tu nous as bien fait marcher! rigola Remus en tapotant mon épaule. Mary leva ses petits bras vers lui et clama «Luna». Oh, ma filleule veut son loup! sourit-il, en la prenant dans ses bras.

- May, me tournai je –en ignorant Sirius- vers la jeune fille, j'aimerais que tu m'accompagnes. On cherche de quoi à manger ce soir.

- Bien sûr.

&&&&

- Quand te décides-tu enfin à me parler? Je ne suis pas si aveugle que ça, James.

Je baissai les yeux vers le sol, comme si je le trouvais intéressant. Je fis rouler une pierre avec le pied. Je me sentais mal à l'aise depuis que nous sortions. Maylïs n'en était pas dupe. Elle le sentait. Ce n'était pas pour rien que Lily était sa meilleure amie. Je pris une grosse inspiration et soupirai en levant sa tête vers le gérant du «pizzeria car» qui s'était occupé à emballer les pizzas. Maylïs jugea qu'il fut le temps de démarrer la conversation sur un sujet qui me tenait à cœur.

- Il s'agit d'Harry?

Curieusement, je fus soulagé, heureux que Maylïs ait compris mon problème. Il me fut maintenant plus facile d'en parler.

- Oui, tu as bien deviné, May. Je m'inquiète de lui. Ca faisait près de quatre jours qu'il était comme ça! Est-ce normal?

Je la regardai muette, probablement en train de méditer chaque mot. Elle prenait souvent cet air. Certes, il était absent, mais songeur. Comme Lily. Rien d'étonnant. Elle et Lily étaient considérées comme des sœurs jumelles lorsqu'elles étaient élèves. Exactement à l'opposé de Sirius et de moi.

Maylïs sentit le regard suppliciant de James sur elle. Elle sut à ce moment-là qu'elle devait lui dire ce qu'elle savait. Elle était, après tout, médicomage. Elle sursauta en voyant la lueur vide dans les yeux de James. Il était vraiment mal en point.

Sa petite blague de tout à l'heure n'était qu'une vitre de la réalité: il se cachait derrière son humour maraudersque auquel il avait excellé durant ses études de Poudlard. James n'était plus ce qu'il avait été autrefois. Déchiré par la guerre contre Voldemort, détruit par l'annonce des morts de leur famille. Tout ce qu'il lui restait, c'étaient ses amis et ses enfants. Il ne supporterait pas qu'on lui enlève Harry.

Je vis Maylïs mordre les lèvres. Enfin. C'était un des signes qu'elle prenait une décision. Mais elle mordit ses lèvres, cela signifiait qu'une vérité dont elle détint serait difficile à entendre. Je retins ma respiration. Elle s'apprêtait enfin à répondre à ma dernière question. Je voulus connaître la vérité. Maintenant. Tout de suite.

Soudainement, quelqu'un interposa. Je sursautai et je me tournai furieux vers le gêneur. Furieux de ne pas pouvoir connaître la vérité. Mais le gêneur était le gérant de «pizzeria car». Il m'annonça le prix. Je rougis instantanément. J'avais complètement oublié qu'il y avait un moldu. Je payai l'addition. J'étais prêt à prendre les cinq boîtes qu'une main du gérant m'interrompt.

- Vous allez marcher?

Surpris, je levai un regard interrogatif et jetai un coup d'œil à Maylïs. Celle-ci haussa ses épaules.

- Oui, fis-je incertain.

- Bien, prenez garde aux gens bizarres et aux hiboux qui survoltaient par ici. Ils peuvent vous piquer la nourriture à tout moment. Cela m'est déjà arrivé, il y a trois jours.

La réponse du vendeur nous gêna. Nous savions que la nouvelle de la «destruction» de Voldemort avait fait le tour chez les sorciers. Ces derniers, enthousiastes, avaient fait connaître leur existence aux moldus, en les rencontrant sur les trottoirs, en faisant envoyer les hiboux aux familles ayant gardé les liens avec eux, en manifestant dans quelques rues. Les Aurors avaient un travail fou à enlever la mémoire des moldus, sauf ceux qui étaient apparentés aux sorciers. Mais apparemment, ils n'avaient pas encore fait la totalité de leur boulot, puisque cet homme-là se souvenait encore de ce jour-là.

A demi assommés par l'annonce, nous entrouvrîmes légèrement les bouches et ne pûmes qu'acquiescer positivement pour montrer au moldu que nous avions bien compris.

- Passez une bonne soirée.

- Euh… Merci. Bonne soirée, réussis-je à dire.

Le moldu esquissa un sourire et je soulevai enfin les pizzas.

- Alors? chuchotai-je à l'oreille de la jeune fille qui prenait à leur tour les sachets.

- En fait, James, commença-t-elle, sincèrement, j'espère que Harry se réveille bientôt. Son léger coma est temporaire, bien… -elle jeta un coup d'œil autour d'elle, sûre que personne ne l'entende- bien qu'il ait reçu un sort puissant. Il est simplement choqué.

- Tu ne m'aides vraiment pas! soupirai-je, frustré. Les médicomages me l'ont déjà dit, hier!

- Je suis désolée, s'excusa Maylïs, blessée par mon attitude.

Je me rattrapai immédiatement. Je ne voulais pas la voir triste.

- May, ce n'est pas de ta faute. C'est… la mienne. Je suis sur les nerfs…

- Ce n'est pas grave, Jim. Mais rappelle-toi mes paroles. Bats-toi. Pour lui, pour Mary, pour toi, pour Lily.

Elle me sourit. Elle était aussi inquiète mais elle pouvait être rassurante. Je ne parvins qu'esquisser un sourire mince en coin de ma bouche. Un minable sourire, mais réconfortant. Je respirai un gros coup. Je me sentis fort, prêt à affronter ma vie, et même mes vieux démons. Les paroles de Maylïs me donnaient incroyablement de l'énergie.

°°°

Maylïs... Un grand merci. Pour tout. Je ne te remercierai jamais assez.

Maylïs m'aide comme elle l'avait faite avec Lily. C'était exactement la personne ce dont j'ai le plus besoin en ce moment. Sans elle, j'aurais été effondré en apprenant la mort de ma Fleur de Lys. Mais grâce au soutien de mes amis et d'elle, je prends courage à deux mains. Pour eux. Pour mes enfants.

C'est aussi elle qui a fait pencher la balance pour ma décision. Vivre parmi les moldus. C'est également avec son sourire réconfortant que ma nouvelle vie vient de commencer. Je l'accepte complètement.

Je me sens soulagé. Je crois que je ne vais plus tarder à m'endormir. Enfin. C'est dans cet esprit que je vais dormir pour la première fois.


Ca vous a plu? Vous pouvez aussi me laisser des idées, des suggestations. Je ne suis pas du tout contre! A bientôt Cornett.