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MA VIE SANS ELLE
Chapitre 5 : Cauchemars ou Moqueries ?
Je m'avançai à pas lents dans un couloir sombre et interminable, avec une baguette à la main. Tout à coup, j'entendis la voix étouffée qui m'était très familière, j'accélérai alors les pas, le cœur battant et me retrouvai dans une chambre qui me semblait être celle des enfants. J'aperçus rapidement ma femme Lily paralysée et à son regard, je me retournai aussitôt vers le sorcier, compris les intentions de celui-ci, et m'interposai ainsi entre son ennemi et sa femme et ses enfants.
- Je vais te passer l'envie de faire le malin, Potter… Avada Kedavra ! lâcha le mage noir montrant ainsi sa volonté d'en finir au plus vite.
Une effroyable lueur verte éclaira la pièce, l'espace d'une seconde. Je repoussai brutalement mon épouse vers la chambre des enfants, avant d'être touché de plein fouet par le sort.
- JAMES ! NON ! hurla la jeune femme, désespérée, en me voyant tomber au sol…mort, sous le rire glacial de Voldemort.
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Je me réveilla brutalement en plein sueur, suffoquant frénétiquement. La vue obscurcie par des larmes que je n'arrivais pas à contenir durant mon sommeil, je les séchai avec rage, m'appuyai sur le coude droit et allumai la lampe placée sur une table de chevet à ma droite. J'aperçus à ma surprise une petite silhouette floue, pris machinalement ses lunettes et les mis sur son nez. La vision se fit plus nette et Harry, en pleurs, serrant sa peluche contre lui, se tenait devant moi.
- J'ai peur, sanglota-t-il.
Intrigué par sa venue en pleine nuit, je ne pus m'empêcher de ressentir un pincement au cœur en le voyant triste, lui tendis ma main en accompagnant les paroles :
- Viens dormir avec moi.
Le petit garçon ne se fit pas prier deux fois : il grimpa dans mon lit et se blottit dans mes bras. Je lui fis un petit sourire, lui berçai une petite chanson en le serrant de ses bras musclés pour le réconforter. Sentant son petit corps détendu, je l'observai, croisant son regard vert émeraude. L'enfant détourna de vue vers son ourson prénommé Ted, visiblement gêné, car il avait compris la signification de mon regard.
Ce n'était pas la première fois que Harry faisait un cauchemar. Je lui avais appris à se confier en lui affirmant qu'il se sentirait mieux après chaque récit du cauchemar.
- Il y a touzous le méchant m'sieur en noir qui fait mal à une femme, dit-il finalement.
Pour masquer mon inquiétude, je caressai sa joie en lui souriant.
- Ce n'est pas grave. Tu as un mauvais rêve, chéri. Allez, redors-toi. Je te promets que tu feras de beaux rêves.
En guise de réponse, Harry me fit un petit sourire ensommeillé et obéit en refermant ses yeux. Je fis parcourir ma main dans ses cheveux pour le rassurer complètement. Le résultat ne se fit pas attendre : Harry se décontracta entièrement.
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« LA GAZETTE DES SORCIERS »
L'ATTAQUE DES MANGEMORTS
Un an et demi depuis la chute de Celui-dont-le-nom-ne-doit-pas-être-prononcé, les Mangemorts les plus résistants organisent une attaque et une résistance de dix jours à Raven dans un village peuplé de sorciers et de moldus ayant une famille sorcière afin de revendiquer la planification du Ministère de la Défense intérieure, concernant la capture des alliés du Maître des Ténèbres.
L'attaque des mangemorts a fait vingt morts dont cinq Aurors. Ceux-ci seront décorés à titre posthume pour avoir tué six des Mangemorts. Mais peut-on s'interroger quant à l'efficacité du plan de notre Ministère de la Magie ? Déjà l'absence de James Potter, disparu sans laisser des traces, se faisait déjà peser sur le travail des Aurors. En effet, ces derniers, qui avaient du mal à rétablir l'ordre de la paix dans ce village en chassant ces mangemorts, se relèvent incapables d'en capturer un…
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- Vois-tu, James, non seulement, ils critiquent notre façon de travail, mais en plus, ils se sont plantés pour la capture ! râla Sirius faisant cent pas. Nous en avons pris trois !
Assis sur le canapé, la tasse à ma bouche, je bus le café avant de le poser sur la basse table et je jetai un coup d'œil vers la fenêtre. Dehors, la nuit menaçait de tomber. Je me perdis inconsciemment dans les pensées.
Les cauchemars d'Harry ou les miens avaient-ils un rapport avec cette attaque ?
Dix jours que je revis ma scène d'Halloween et qu'Harry revit un mangemort tuer une femme.
Dix jours…
Une résistance des mangemorts ? Durant cette période ?
Possible…
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Une sonnerie me tira de la transe, je me dépêchai de cacher « la Gazette des Sorciers » derrière le canapé et j'entendis des cris joyeux de mes enfants surgir dans le hall en voyant la présence de Sirius.
- Hey, les enfants ! Ca va ?
- Oh, oui, la maîtrez nous za raconté un conte pasque nous zommes zages ! s'exclama Harry.
- Maîtresse ? répéta le sorcier, les yeux ronds. C'est pas un peu trop jeune pour vous ?
Mary et Harry se regardèrent, avant d'hausser leurs épaules. Je ris intérieurement comprenant la situation. Pour Sirius, le terme « maîtresse » était celle qui entretenait une relation avec un homme marié. Quand je m'apprêtai à donner une excuse bidon aux enfants, ma fille me devança.
- Mais, Ziri, notre maîtrez nous zapprend à deziner des formes, à joujou ave' les zautres, à ranger les joujous, tout ce qu'on peut ! dit-elle d'un ton professoral. Sirius la regarda l'air ahuri, alors que je sifflai impressionné par la réponse de Mary. J'eus soudainement une triste pensée de Lily. Mary avait sans doute hérité ses dons pour avoir retenu le programme de son année.
- Oui, et y a des zenfants ! renchérit Harry en souriant.
- En fait, ils vont à l'école maternelle, intervins-je au regard interrogateur de Sirius pendant qu'Arabella enlevait les blousons des enfants. Je te l'expliquerai plus tard.
- Les enfants, instruit Arabella, pouvez-vous laver les mains ? On va manger bientôt.
Les enfants crièrent de joie et se précipitèrent vers les toilettes sous mon regard amusé. Ils avaient dû attendre la soirée pour rentrer à la maison. En temps normal, ils rentraient directement de l'école pour goûter et s'amuser dans leur chambre en attendant mon retour. Mais cette fois-ci, les nouvelles de l'autre monde m'avaient contraint à discuter avec Sirius plus tôt que prévu, et par conséquent les enfants à rentrer plus tard à la maison. Ils avaient donc passé tout leur après-midi à jouer au parc sous la surveillance d'Arabella, ignorants de l'atmosphère lourde chez les sorciers.
Je refrognai à l'idée de devoir cacher les vraies origines aux enfants, mais il fallait à tout prix qu'ils les ignorent. Je ne suis plus censé avoir des objets magiques chez moi par sécurité, mais je voulais à tout prix comprendre le pourquoi du comment des cauchemars qu'avait fait Harry et… les miens.
Pourquoi le souvenir de Lily faisait-il surface le jour du meurtre la première fois depuis un an et demi précisément ? Je ne voulais pas le revoir.
Une voix féminine m'interpella. Je me secouai et je vis Arabella, ses sourcils levés, comme si elle m'attendait avec impatience.
- J'espère que Monsieur Potter s'est bien réceptionné sur terre, s'enquit-elle sarcastique. Je lui fis un sourire innocent, ce qui lui fit qu'augmenter l'agacement. Bon, lâcha-t-elle, la fameuse maîtresse dont on parle m'a remis un ordonnance médical attestant que Harry devait faire un examen ophtalmologique.
- Harry aurait des problèmes de vue ? m'inquiétai-je.
- Qu'est ce que j'en sais ? rispota Arabella, plus agacée. Tous les Potter ont bien une vue défectueuse que je sache ! marmonna-t-elle dans sa barbe. Je lui jetai un regard noir, mais elle l'ignora et me donna un papier. James, tu as rendez-vous avec le nouvel ophtalmologue demain à 10 heures, l'indiqua-t-elle d'un ton sec. Une chance que tu n'attendes pas six mois ! ajouta-t-elle.
- Six… six mois ? m'étranglai-je.
Arabella roula les yeux vers le plafond et se lança dans des explications brèves sur les métiers médicaux spécifiques et leurs procédures. J'acquiesçai, buvant ses paroles et je lui remerciai à son oreille avant de poser les feuilles sur la commode, tandis que Sirius chantonna en chœur avec les enfants en bandant les couverts :
- On a faim ! On a faim ! On a faim !
Un instant d'après, un silence s'installa. Arabella venait de se placer devant les enfants –si on considère Sirius comme un enfant- avec un air menaçant, les poings blanchis sur sa hanche, les pieds écartés de l'un à l'autre. Elle les jetait un regard foudroyant, scrutant minutieusement chaque personne. Si ses yeux avaient été des vrais éclairs, elle aurait tué Sirius sur le champ.
Je pouffai de rire en assistant la scène, mais je la compatis. Arabella avait travaillé dur, menant de front son emploi de nourrice et de femme de ménage, un autre d'intermédiaire entre les sorciers et les moldus et un autre d'infirmière à domicile. Elle avait bien le droit de souffler un peu.
Quant à moi, je n'étais pas mieux de ma forme. Après avoir subi des cauchemars la nuit, je m'étais penché, à demi endormi, toute la journée sur une affaire complexe -celle d'un meurtre- ne trouvant aucun indice, aucune piste, avant de partir rejoindre Sirius. Ce dernier, étant en congé, m'attendait patiemment à la sortie de mon travail. Enfin, si on pouvait appeler « attendre patiemment »…
En réalité, Sirius avait dragué une jeune femme blonde moldue, qui se révélait être une délinquante remise en liberté et avait pris un coup de poing à l'œil. Il était prêt à lui rendre monnaie, mais je m'étais interposé entre les pugilistes. Malheureusement, un poing appartenant à Sirius arrivait à une grande vitesse vers moi et me faisait tomber dans la poitrine de la délinquante, le visage entre ses seins. Une seconde après, j'avais reçu une claque de sa part. J'avais dû attendre quelques secondes pour voir les petits Sirius klaxonnant avec un drôle d'instrument musical dissiper, au dessus de ma tête, afin de clarifier tout malentendu aux gens de la police qui s'étaient précipités pour m'aider à me relever et arrêter Sirius pour le non respect du représentant de l'Etat. Une fois rentrés à la maison, j'avais dû passer un savon à Sirius et lui en échange réparait mes lunettes et me soignait à partir d'une formule avant de me mettre l'article sous le nez.
En entendant Arabella se précipiter dans la cuisine, j'entrepris donc de mettre l'appareil raclette, posé sur la table au préalable, sous tension, j'aidai Arabella à sortir les préparatifs du frigo pour les mettre sur la table et je m'assis à côté des enfants et d'Arabella.
La soirée serait joyeuse si les évènements n'étaient pas arrivés aussi sombres que le néant.
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- MARY ELISABETTA POTTER, VIENS ! rugis-je, au bas de l'escalier, rouge de colère.
Des pas lourds arrivèrent. Apparaît une adolescente, vêtue d'un pantalon large noir et d'un pullover noir avec un tee-shirt noir au dessus, et coiffée d'une longue chevelure rousse teintée de mèches noires, au haut de l'escalier.
- Quoi ? maugréa-t-elle d'un ton lassant.
- Mary, viens ici ! répétai-je menaçant.
La jeune fille laissa échapper un soupir et descendit. Je la regardai sévèrement. Ses yeux noisettes n'étaient plus étincelants de malice et de bonheur. Ils étaient remplis de la haine. Haine envers moi. Je tremblai légèrement à la satisfaction de l'adolescente et je détournai ses yeux vers ses habits.
- Tu ne peux pas t'habiller convenable ? la rétroquai-je.
- En quoi ça peut te gêner ? rispota-t-elle. C'est ma culture gothique qui te gêne ? Dis le moi papy ! me provoqua-t-elle. Je retins de la gifler.
- Le collège m'a appelé. Tu as ENCORE séché les cours ! changeai-je de conversation. Elle me fit un sourire narquois. Dorénavant, je te mets à Poudlard ! décidai-je.
- NON ! cria-t-elle, perdant son éternel sourire. Elle me frappa de toutes ses forces. J'eus du mal à la tenir. TU N'AS PAS LE DROIT !
- JE VAIS ME GENER ! Je fis apparaître ma baguette et je la pointai au cou de ma fille. Je sentis les larmes arriver. J'espérais ne pas en arriver là. Je te voulais heureuse et je t'avais autorisée à poursuivre les études ici, mais là… Tu m'as déçue.
Mary, immobile, me regarda ébahie et secoua frénétiquement la tête.
- TU NE PEUX PAS ME FAIRE CA ! hurla-t-elle, en me projetant de l'énergie pour m'envoyer dans le salon.
- Ma… Mary…, balbutiai-je difficilement en me relevant lentement, à peine remis du choc.
J'entendis une porte claquer et je pris conscience qu'elle était sortie. Je mis à sa recherche en l'appelant de toutes mes forces. Je pleurai en comprenant sa fuite. Elle était partie pour de bon.
- MARY ! NOOOOOOOONNNNNNNNNN ! criai-je pour la dernière fois avant de m'assombrir.
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J'ouvris brutalement les yeux et je me redressai sur les coudes en sueur. C'était un cauchemar, mais cette fois-ci, ce n'était pas dans ses souvenirs. Je secouai la tête. Je voulus m'asseoir, mais quelque chose immobilisait ma jambe gauche. Fonçant les sourcils, j'allumai la lampe de chevet, mis mes lunettes sur mon nez et j'aperçus que la couette décrivait une bosse inhabituelle. Le cœur net, je soulevai les draps pour en connaître l'origine et je restai bouche bée en voyant son contenu.
C'était Mary qui dormait tranquillement, blottie contre mes jambes en position fœtale.
Je retins mon souffle. La voir endormie dans mes jambes alors que je venais de faire un rêve bizarre d'elle.
Une petite fille de presque 3 ans contre une adolescente d'au moins quinze ans.
Cauchemar ou vision ?
J'avais vu ma fille adolescente. Elle avait séché les cours…
Un moment. Une chose qui cloche…
Je revis la scène et je retins mes propres paroles : « Dorénavant, je te mets à Poudlard ! » ; « Je te voulais heureuse et je t'avais autorisée à poursuivre les études ici »
Mais… Mary n'était pas à Poudlard quand on s'était disputé ? Cela signifiait….
Instinctivement, je contemplai ma fille dormir paisiblement et j'aperçus un sourire angélique qui se dessinait sur ses petits lèvres. Je me ressaisis et pris la décision de me recoucher en me répétant mentalement que ce serait plutôt un rêve.
°
Lendemain, je jetai anxieusement des coups d'œil toutes les minutes sur Mary, qui mangeait tranquillement sa tartine. Harry buvait un biberon de chocolat. Il était devenu rare que mon petit garçon réclame son biberon lorsqu'il n'avait pas assez dormi la nuit, ou lorsqu'il avait boudé. Ce jour-là, c'était la première raison. Il récupérait en fait le manque de sommeil accumulé, dû aux cauchemars répétitifs, ces dix derniers jours.
- Papa, je peux prendre mon dessin ? demanda Mary dont le visage était rayonné de bonheur.
- Ou…, oui vas-y, bafouillai-je en me forçant de sourire.
Une fois, Mary partie, je me penchai sur Harry et le pris dans mes bras. Il ne protesta pas.
- Mon petit, alors tu n'as pas bien dormi ? Harry fit signe de tête de façon négative, indisposé à me répondre verbalement. Tu veux voir les animaux cet après midi ?
- Oui ! fit-il, les yeux éclairés d'étoiles, en délaissant brièvement son biberon. On ira au parc après ?
- Promis, acquiesçai-je, heureux de le voir souriant.
°
- Ballon ! déclara Harry, en concentrant sur un écran blanc, dans une salle obscure.
- Bien, et ça ? interrogea un jeune homme, qui s'avérait être un médecin. Il passa une autre diapositive.
- Bateau ! reconnut l'enfant sans aucune difficulté.
- Bien, sourit l'ophtalmologue, maintenant en couleur, petit. Il s'arrêta, hésitant, dans sa préparation des diapositives. Tu connais les couleurs ? demanda-t-il.
- Oui ! affirma le garçon avec fierté.
- Alors, tu peux me dire ce qu'il y a dedans ? détourna-t-il d'Harry vers l'écran en appuyant sur une touche.
- Rouge, bleu, vert et jaune ! récita le petit patient sans aucune hésitation en suivant les dessins du petit doigt.
- Parfait, conclut l'examinateur avec sourire éloquent. On a fini, indiqua-t-il à son patient. Tu peux aller chez papa.
Sur ce, le médecin alluma les lumières, éclairant la salle et Harry se précipita vers moi, qui étais assis sur une chaise au fond de la pièce, assistant à tout l'examen en compagnie de Mary. Cette dernière était impressionnée par la dextérité que l'homme manipulait les machines et s'était maintenant mise à dessiner les dispositifs. Son attitude m'amusait.
J'avançai la chaise, obligeant Harry à se reculer et me plaçai juste en face du médecin qui s'était installé confortablement dans son fauteuil. Harry grimpa sur mes genoux, et observa avec curiosité les mains de l'homme. Celui-ci nota les résultats de l'évaluation et en fit une ordonnance médicale pour l'opticien dans un style d'écriture presque illisible. Il consulta les informations sur le registre de la santé d'Harry et leva la tête vers moi.
- Monsieur, votre fils est atteint de myopie assez sévère, m'annonça-t-il d'un ton neutre. En conséquence, il doit porter des lunettes dans l'immédiat. C'est héréditaire chez vous ? me demanda-t-il, en fonçant les sourcils.
- Oui, de mon côté, confirmai-je. Le médecin l'ajouta dans le registre.
- Bien, pour plus de sécurité, j'aimerais examiner votre fille, sourit-il dans un ton plus amical en fixant ma fille par-dessus de mon épaule.
- Bien sûr ! acceptai-je immédiatement. Mary, viens, appelai-je en tordant mon cou vers la petite fille en observant les dispositifs. Elle obéit. Ce monsieur va voir si tu n'as pas mal aux yeux.
Ma petite fille haussa les sourcils et scruta l'homme puis moi, avant d'hocher sa tête en guise de réponse. Je souris à cette réaction. Mary agissait à la manière de sa mère, à chaque fois qu'elle suspectait une personne sur la parole. Lily n'aimait pas laisser se faire avoir, elle examinait tout avant de prendre une décision. Inconsciemment, sa fille en faisait de même.
Plus tard dans la matinée, je sortis de l'opticien, accompagné d'Harry qui s'émerveillait ses nouvelles lunettes rondes de couleur vert bleuâtre foncé et de Mary, satisfaite de son nouveau dessin. Elle avait dessiné des lunettes et des mannequins portant des lunettes pendant que l'opticienne et moi faisions essayer Harry plusieurs lunettes.
Qui dit que tous les Potter ont une vue défectueuse ? Seule Mary semble échapper à cette règle, étant donné qu'elle n'avait pas fait une seule erreur dans ses réponses aux diapositives et que le médecin déclara ne pas avoir détecté une anomalie chez elle. Ma pensée vagabonda sur Arabella et je fis un mauvais sourire, excité de lui prouver le contraire dès que je la reverrai la prochaine fois.
°
Des chants d'oiseaux furent couverts par les cris d'enfants remplis de joie et de bonheur jouant dans le parc autour du bac de sable, des balançoires et du toboggan. Parmi eux, Harry grimpait les escaliers du toboggan et Mary construisait un château de sable avec une autre fille. Ils étaient tous les deux parfaitement occupés.
Nous étions Samedi après-midi, j'étais en congé jusque Mardi prochain pour une bonne raison : Arabella était partie en mission pour quatre jours.
Je m'étais assis sur un banc à proximité du toboggan. Je pouvais à toute aise surveiller Harry et Mary en continuant ma lecture du journal « Diary Time ». Un journal que j'avais pris l'habitude d'acheter depuis mon déménagement dans ce monde-là. Je regrettais certainement « La Gazette des Sorciers », néanmoins je restais informé par Arabella ou maintenant, par mes meilleurs amis.
Oui, depuis l'épisode de mon anniversaire, Arabella m'avait enfin permis de rester en contact avec Sirius, Remus et Maylïs. Mais si j'utilisais la poudre de cheminette, je le fis uniquement quand les enfants dormaient ou alors étaient à l'école.
Ecole… Déjà à deux ans et demi… Hier, je les voyais encore dans mes bras en train de dormir à poings fermés, bavant sur mon tee-shirt à mon malheur. Maintenant, ils jouèrent avec d'autres enfants inventant des jeux. Demain, ils seront des adolescents formant une bande avec des amis sur le chemin du Collège...
Je m'interrompus subitement. Je baissai les yeux vers un petit labrador en train de gratter derrière l'oreille avec sa patte. Il chassa des petits poux et commença à manger des lards que une dame lui donnait. Je fis rapidement le lien entre les poux et les lards. Poudlard…
Je détournai rapidement du chien pour me concentrer sur l'article suivant du journal.
Oh zut. Ils parlent d'un meurtre au Collège. J'en avais vachement besoin !
Je soupirai. C'était moi qui m'occupais de cette affaire et pourtant, je n'avais ni dit et ni informé aux journalistes ! Je ne voyais qu'une personne dans mon service qui pouvait le faire pour deux balles. Claudia Kiffer, une espèce de bavarde prête à décrocher sa mâchoire ou plutôt une espèce de Miss kiffe-moi !
« Son nom lui sied à merveille ! » pouffai-je mentalement, oubliant ma brève colère. Mais en tout cas, qui a eu la corvée de lui donner des avertissements ? Moi ! Même si c'était totalement inutile. Cette Claudia ou plutôt Coki –son surnom préféré était et est plutôt idiot à mon goût. Il n'y avait pas une seule fois où son collègue avait exclamé haut et fort « C'est okay ! » après mes longues explications, cette femme-là qui avait cru entendre son surnom s'était présente, à notre surprise, devant nous.
Bon, je reprends : Cette Coki recommencera sûrement un autre jour pour une ou deux balles. Garantie totale.
Je parcourais du regard les autres articles, lorsqu'une interpellation venant d'un enfant m'attira. C'était un petit garçon brun avec des yeux bleu océan et des joues roses qui se précipitait vers sa mère qui s'asseyait à côté de moi. Je fonçai les sourcils. Cette jeune femme ne m'était pas inconnue et pourtant elle était une moldue.
Un déclic éclata dans ma tête.
Cette femme brune dont son fils était la réplique en question était la maîtresse d'Harry et de Mary. Je n'avais pas eu l'opportunité de discuter avec elle quand je cherchais mes enfants à l'école. Encore moins tous les jours. C'était souvent Arabella qui s'en était chargée.
J'hésitai m'interposer dans la discussion mère-fils. Finalement, je préférai attendre. Je pliai mon journal pour passer le temps et j'entendis le petit garçon s'exclamer de fureur :
- Oh non ! Je ne veux pas la voir !
- Hélie, il faut que tu restes avec ta baby-sitter à la maison ce soir. Le petit garçon secoua sa tête énergiquement. Il s'obstina donc à ne pas rester avec cette fille.
Je ne dis rien. Je ressentis seulement de la compassion pour Hélie. Devoir rester seul avec une baby-sitter qu'il détestait.
Dans l'intention de lever la tête au ciel, la mère intercepta mon regard et soupira. Elle comprit que j'avais entendu une partie de sa conversation. Elle m'expliqua qu'elle avait un rendez-vous important avec un air lassé tandis que le petit Hélie tapait le sol avec son pied pour exprimer son mécontent.
- Arrête Hélie ! s'exclama celle-ci. Veux-tu te calmer pendant que j'explique au monsieur ? Le petit garçon bouda. Excusez-moi, monsieur…, s'interrompit-elle en se rendant compte de son ignorance pour mon nom.
- Potter. James Potter, ajoutai-je en esquissa un sourire compréhensif.
- Potter ? répéta-t-elle. Ne seriez-vous pas le père d'Harry et de Mary ?
J'acquiesçai. Elle me sourit et me demanda de patienter un moment. J'acceptai et je la vis se pencher vers son fils. Ce dernier retourna donc au bac des sables.
Cela signifiait que notre conversation va être plus longue que prévue…
- Comme vous devez le savoir, reprit-elle en me regardant, je suis Gwendoline Lebegnec, je suis l'institutrice de vos enfants. Ils sont merveilleux.
- Merci, dis-je en rougissant. Je ne pus pas m'empêcher d'être fier de mes enfants. Votre nom n'est pas commun, fis-je remarquer.
- Je suis française, sourit-elle. Elle fixa son enfant en train de jouer avec les miens. Mon fils est franco-anglais, mais il ne le sait pas. Elle baissa sa tête, presque honte d'elle. Je ne peux pas vous le dire maintenant, sourit-elle tristement. Vous compren…
- Ne dites rien, l'interrompus-je, devinant la lourdeur de son secret que j'ignorais moi-même, mais je ne voulais pas la forcer à me le dévoiler sur le champ. N'avez-vous pas d'amis ici ? la questionnai-je d'une voix calme et posée.
- Non, secoua-t-elle la tête, et d'ailleurs, je n'en ai jamais eu. C'est…
Gwendoline s'arrêta en se rendant compte qu'elle s'était confiée à James et elle se demanda si elle pouvait continuer. Après tout, elle n'avait rien à perdre avec un père de deux enfants et de surcroît, il m'écoutait sans me juger. Elle se mordilla les lèvres avant d'inspirer un coup.
Je devinai immédiatement ce qu'elle tentait de me dire. Venir vivre ici sans amis, sans famille mais avec un enfant pour seul soutien n'était guère facile. Je pris conscience qu'en dépit de nos petites histoires différentes, on avait des points communs. Mais côté amis, elle avait moins de chances que moi. A l'entendre, elle n'avait personne pour s'aider, enfin à part une baby-sitter. Je l'admirai pour son courage. Harry et Mary avaient eu de la chance de l'avoir comme institutrice !
- C'est difficile de débarquer dans ce monde toute seule sans avoir réellement des repères, avoua-t-elle enfin. Ce qui me fait tenir le coup, c'est Hélie. Ce petit bout m'aide vraiment à me battre.
- Je n'en doute pas, souris-je. Vous savez, vous n'êtes pas la seule à traverser cette période difficile.
- Vous aussi ? surprit-elle. Elle s'attendait sans doute à ce que je la félicite de sa bravoure comme ses collègues de travail.
- Oui, Mademoiselle, j'ai perdu mes parents, ma femme et certains de mes amis et j'ai quitté mon monde où je suis né et grandi, avec mes enfants. Je vois rarement mes amis restants.
Je m'interrompus. Je me rendis compte que je tremblais de partout. Avais-je donc peur de me confier à elle ? Je me forçai de prolonger mon regard dans les yeux bleus de Gwendoline.
- Compte fait, j'ai appris à vivre sans eux, à accepter ma vie, même si elle n'est pas facile. -Je vis trois enfants s'amuser dans le bac et je souris- Croyez-moi, consulter un psychologue n'est pas la meilleure thérapie que je connaisse. Par contre, se battre chaque jour dans la réalité en est une. Enfin si on retrouve le courage…, murmurai-je en baissant la tête. Je regardai mes enfants. De plus, voir mes enfants heureux avec votre fils suffit à combler mon bonheur. Je croisai le regard bleu de Gwendoline, mais elle l'évitait, comme si elle était gênée.
A voir son regard, je compris immédiatement mon erreur. Ainsi, elle avait un rendez-vous important ce soir, et c'était avec un psychologue. Je venais donc de démonter que consulter un psychologue était une chose banale qui rapporte peu de réconfort dans la vie.
Un silence tomba brutalement entre nous.
J'eus une idée. Une idée risquée au cas où elle refuserait, mais bonne. Je repris mon courage à deux mains. Je me tournai vers Gwendoline.
- Mademoiselle Lebegnec, me permettriez-vous de prendre votre fils ce soir pendant votre rendez-vous ? Hélie semble s'amuser avec Harry et Mary.
- Je…, je ne sais pas…, bégaya-t-elle, surprise par ma proposition. Elle fut contente. Mais… pourquoi pas ? Hélie sera content ! –Son sourire perdit- Êtes-vous… ?
- Pas du tout ! Je suis en congé ! la rassurai-je précipitamment, comprenant sa gêne. Allez à votre rendez-vous… psychologique, bégayai-je avec maladroit.
Lamentable. James, tu es lamentable. Irrécupérable, fulminai-je avec rage mentalement.
- Comment…, commença la jeune femme, livide.
- Euh, je l'ai juste deviné à travers l'expression sur votre visage quand j'ai parlé de psychologue, admis-je, me promettant de se prendre des claques mentalement après l'avoir quittée.
- Oh…, fit-elle, visiblement déçue d'avoir laissé apparaître ses sentiments visibles lorsqu'on abordait un sujet délicat.
- Ecoutez mademoiselle, votre vie privée ne me regarde pas, faites ce qui vous semble juste. Moi, je vous l'ai dit d'après mon vécu, étalai-je sur ma façon de vivre. Elle m'écouta avec intérêt telle une élève avec un professeur. Chacun a ses manières pour construire leur vie, mais le résultat reste le même : le bonheur, conclus-je avec philosophie. Elle fit un petit sourire.
Elle se leva à ma surprise et son sourire s'esquissa jusqu'aux oreilles.
- Parfait ! sourit-elle complètement rassurée. On se voit donc ici dans deux heures ? Le temps de chercher les affaires d'Hélie pour passer une nuit chez vous, enchaîna-t-elle avant de se rendre compte de ce qu'elle venait de dire. Oh, ça ne vous dérange pas ? me demanda-t-elle, nerveuse.
- Non, fut ma seule réponse irréfléchie. Pas de problème, ajoutai-je en souriant bêtement à son expression.
Je ris et Gwendoline aussi.
- Maman ! Y a un magicien qui est là ! s'emballa Hélie en courant vers Gwendoline.
- Où ?
- Avec Harry ! s'exclama-t-il en pointant Harry avec un homme.
Je pris peur. Si Hélie parlait d'un magicien, il voulait dire qu'il était un sorcier. Je levai subitement et j'accourus vers mon fils. Je l'appelai. A ma surprise, il enlaça l'homme. Je fonçai furieusement sur lui et l'éloignai de lui en le cramponnant par le col et le jetant sur le sable. Je me retournai vers mon fils pour la rassurer. Je figeai sur le moment. Harry me bouda.
- Tu as fait mal encore à Ziri.
Quoi ? Sirius est là ? Je tordis mon cou pour voir le visage. Harry avait raison. Sirius se redressa et me lança :
- James, c'est quoi ces manières de m'accueillir ?
- Et toi ? ripostai-je. As-tu transplané devant les enfants ? le rétorquai-je en serrant les dents.
- Oh, mais calme-toi ! Personne ne m'a vu ! Relaxe ! s'écria-t-il, inconscient de la gravité du problème.
- C'est ça ! Y a un garçon qui t'a cru magicien ! intimai-je sarcastiquement.
- Hein ? fit-il, les yeux ronds. Il se tapa avec la main sur le front. C'est impossible ! J'ai trans…
Je vins de mettre ma main sur sa bouche et je le menaçai du regard de mettre une muselière, comme je l'avais fait habituellement lorsqu'on était à Poudlard. J'entendis les cris joyeux d'Hélie s'approcher. J'enlevai progressivement ma main de la bouche et je m'approchai d'Harry, boudeur et le consolai en mettant en avant la guérison spontanée de Sirius.
- Voilà, c'est lui ! s'exclama le petit garçon à sa mère. Je levai la tête et je vis Gwendoline gênée. Je lui fis un sourire rassurant.
- Euh, bonjour monsieur le magicien, fit elle, amusée à Sirius qui n'avait pas entièrement compris.
Harry ouvrit sa bouche pour l'infirmer, mais je mis de nouveau ma main sur sa bouche.
- Pa…, aïe ! James ! beugla-t-il. Je venais d'écraser volontairement son pied pour le faire taire. Je lui fis comprendre qu'il doive jouer son rôle. Je disais : Pat à votre service, dit-il en s'inclinant tel un mousquetaire face à une femme de haut rang, non sans me jeter un regard noir.
Je souris machiavélique, défiant son regard.
- Alors, vous pouvez me faire sortir des oiseaux, des lapins ? demanda Hélie avec enthousiasme.
- Oui, mais je ne peux pas maintenant, mentit Sirius.
- Pourquoi ? Hélie était déçu.
- Je n'ai pas de chapeau, paniqua-t-il voilà.
Mary vint à ce moment, elle le regarda d'un sourcil levé et remarqua :
- Tu n'as jamais eu de chapeau sur la tête !
- Alors ? renchéris-je en souriant ironiquement à Sirius. Harry gloussa après avoir réussi à faire enlever ma main de sa bouche.
- Pardon, mais vous vous connaissez ? intervint Gwendoline.
- Oui ! fîmes-nous en chœur, Sirius, et moi.
- James, tu ne m'as jamais dit que tu as trouvé déjà une femme, répliqua Sirius en souriant à son tour narquoisement. Gwendoline rougit.
- Sirius ! le grondai-je. Je crois qu'il serait temps de rentrer, consultai-je l'heure, non pas pour faire enfuir les moldus, mais pour discuter avec Sirius. Il ne serait sûrement pas venu juste pour se faire des histoires.
- Oh, j'ai failli oublier. On se retrouvera bientôt, conclut-elle en prenant Hélie. Tu viens mon chéri ? On doit s'en aller…
Résigné, le petit garçon suivit sa mère. Apparemment Gwendoline n'avait pas encore parlé de la soirée qu'il allait passer avec moi comme baby-sitter. Je souris en espérant qu'il serait heureux en l'apprenant.
Un bruit m'attira. J'oubliai totalement trois gamins derrière moi. Je me retournai et je vis Sirius tomber du balançoire sous les rires des enfants qui passèrent aussitôt à l'action de la plus rude des tortures : les chatouilles. Je ne pus me retenir de les rejoindre pour aider mes progénitures en me vengeant de sa réplique douteuse concernant Gwendoline.
J'espère que ça vous a plu... La suite, à mon avis, on va approfondir la personnalité de Gwendoline... Pensez-vous qu'elle plairait aux maraudeurs restants?
Si vous avez des questions, n'hésitez pas...
A bientôt Cornett
