Note : J'ai eu la frousse jeudi soir (hier), j'écrivais ce chapitre quand tout à coup mon ordinateur fait n'importe quoi. Il fait des espaces alors que je tape des mots, il ouvre une autre fenêtre sans que je lui donne l'ordre et pour finir, l'unité centrale fait un bruit bizarre et une odeur de brûlé remonte vers moi. J'ai tout éteint. Ce matin, j'ai ouvert la machine, rien n'a cramé, je regarde ensuite les fiches de connexion, et celle du clavier était abîmée. Mauvais branchement du clavier, il a disjoncté. Et l'odeur de brûlé venait de chez mes voisins qui faisaient un barbecue. Maintenant, j'ai un nouveau clavier et ça fonctionne correctement. Ouf. Voilà pourquoi j'ai pris du retard. Je m'excuse auprès de Lurleen a qui j'avais promis le chapitre jeudi soir.

Disclaimer : Stargate Atlantis et les personnages sont la propriété des créateurs de la série.

- 10 -

L'alarme d'Atlantis retentit, je me réveille en sursaut, je saute dans mon pantalon et attrape un tee-shirt. Je cours maintenant dans les couloirs, ils sont vides, j'appelle à la radio mais personne ne répond. Qu'est ce qui se passe bon sang ! Les téléporteurs ne fonctionnent pas, je dois monter à pied, je prends les escaliers, au détour d'un couloir il y a Elisabeth, elle me fait signe d'aller vers la salle d'embarquement. J'aimerai m'arrêter et lui demander ce qu'elle fait là, car elle est morte, mais si la cité s'autodétruit, nous serons tous morts dans quelques minutes.

J'arrive dans la salle d'embarquement, je grimpe les escaliers et je vais vers la console principale. Sur l'ordinateur, il y a un décompte. Je tape mon code pour arrêter l'autodestruction mais il ne fonctionne pas. Je le retape encore et encore. Quelqu'un est à côté de moi, Rodney, il me parle.

- J'ai besoin de toi John, ne m'abandonne pas.

L'alarme se fait plus forte, elle me fait mal aux tympans.

oOo

J'ouvre les yeux, je suis dans l'ambulance. Mon esprit a associé la sirène de l'ambulance à l'alarme d'Atlantis. Je suis allongé sur un brancard, branché à toutes sortes de machines, j'ai une canule dans le nez qui m'envoie de l'oxygène, je tourne la tête à gauche, un jeune ambulancier injecte un produit dans l'intra-veineuse. Où est Rodney ? Comme si j'avais parlé tout haut, il apparaît dans mon champ de vision. Il est assis juste derrière moi, au niveau de ma tête.

- Rod ... neeeey ...

- Chut ! murmure t'il. Nous t'emmenons au Parrish Medical Center, là où travaille Mélanie, elle a été prévenue elle va s'occuper de toi. Tout va bien se passer.

- J'ai ... mal ...

- Ne vous inquiétez pas John, me dit l'infirmier, je vous envoie quelques médicaments, ça va vous soulager.

Je sens les mains de Rodney sur mon front, je le regarde dans les yeux, il faut que je me concentre sur ce regard bleu pour ne pas sombrer, je dois tenir, mais c'est difficile. Je lève la main et Rodney l'agrippe.

- Je suis ... content que ... tu ... sois là.

- Les meilleurs amis sont là pour ça.

Donc, nous sommes les meilleurs amis, j'en suis heureux, je vais pouvoir mourir en paix.

- Non ! Tu ne vas pas mourir.

Oups, j'ai pensé tout haut.

- La tension chute, John restez avec nous, m'ordonne l'ambulancier.

Ouais, ben c'est façile à dire, j'aimerai le voir à ma place. Les machines autour de moi s'affolent, Rodney s'affole, il me serre plus fort la main. Je n'arrive plus à respirer, ma tête tourne, j'essaie de rester concentré sur les yeux de Rodney. Il murmure en me carressant les cheveux.

- S'il te plaît, n'abandonne pas, il faut te battre. Non, ne ferme pas les yeux, regarde moi.

L'ambulancier m'enlève la canule et me met un masque à oxygène, je reprends un tout petit peu de force. Pas pour longtemps, j'en ai bien peur, alors il faut que j'avoue mes fautes.

- Je suis désolé Rodney.

Je ne sais pas s'il me comprend avec le masque sur la bouche.

- Pourquoi es tu désolé ?

- Pour ce qui s'est passé il y a cinq ans sur Brocka. C'est de ma faute si elle est ...

- Ne raconte pas de bêtises, nous n'avions aucun moyen de savoir qu'elle était dans l'appareil. C'est moi qui suis désolé de t'avoir accusé, je ne l'avais pas compris à l'époque mais j'étais devenu un peu soldat, et cela me plaisait énormément, ça m'éclatait, jusqu'à ce que je prenne une vie. Mais c'est la dure loi de la guerre, il y a des dommages des deux côtés. C'était eux ou nous.

Il essuie une larme qui coule le long de ma tempe, j'ai mal, vraiment mal. Je vois dans ses yeux des larmes qui menacent de couler, je m'en veux de le faire souffrir encore une fois. Ma vue se trouble, je vois de moins en moins, c'est comme si quelqu'un baissait la lumière.

- Merde, il a des difficultés à respirer. L'ambulancier tape sur la vitre qui le sépare du chauffeur. Gare toi ! Je le perds, je vais être obligé de l'intuber ! Il me parle, je me concentre sur sa voix. John, je vais être obligé de vous endormir et quand vous vous réveillerez, vous aurez un tube dans la gorge, vous pourrez mieux respirer. Vous avez compris ce que je viens de dire ?

J'acquiesce et je regarde à nouveau Rodney. Il pleure, c'est malin, il me fait pleurer aussi. Je sens la chaleur monter le long de mon bras, ca se diffuse au niveau du coeur et remonte lentement dans mon cerveau. Je plane, mes paupières deviennent lourdes. Rodney bouge, laissant sa place à l'ambulancier, mais il n'a pas lâché ma main, nos yeux sont accrochés l'un à l'autre. Pour la première fois de ma vie, j'ai peur de ne pas me réveiller, j'ai peur de mourir. Mes yeux se ferment. Lorsque je les ouvre, je vois des néons, nous traversons un long couloir, Mélanie est à mes côtés.

oOo

Elle me parle mais je ne comprends pas un mot, une infirmière découpe mes vêtements, une autre me colle des trucs sur la poitrine, et une autre encore me pose une sonde urinaire. C'est très désagréable, je n'aime pas ça. Je cherche Rodney, je ne le vois pas. Mélanie tourne la tête et parle avec quelqu'un derrière elle, j'essaie de voir, et j'aperçois des mains ensanglantées, c'est bien Rodney. Je pousse un cri de désespoir, en quelques secondes il est à mes côtés.

- Je suis là, ne t'inquiète pas.

Sa voix me calme. Nous bougeons encore, ils m'emmènent dans une salle froide, c'est la salle d'opération. Les lumières, le bruit des machines, le va et vient incessant du personnel soignant (1), tout ça me donne mal au coeur, et j'ai toujours ce tuyau dans ma bouche.

Quelqu'un attrape ma main, j'ai failli ne pas le reconnaître, Rodney a passé une tenue stérile, on dirait un médecin.

- Tout va bien se passer, Miranda est ton anesthésiste, elle va t'endormir et Mélanie va t'opérer. Je reste près de toi. D'accord ?

Je cligne des yeux. Je sens à nouveau la chaleur monter dans mon bras, c'est reparti pour un tour, pourvu que je me réveille.

oOo

J'ouvre les yeux, je suis debout, la pièce est sombre, il y a juste une lumière au dessus de moi.

- Bonjour John.

Je me retourne, une jeune femme se tient devant moi.

- Bonjour. Qui êtes vous ?

- Je m'appelle Linéa, je suis une ancienne.

- Qu'est ce que vous voulez ? dis je un peu sèchement.

- Je ... viens vous chercher. Pourquoi ce ton peu aimable ?

- C'est que j'ai du mal avec vos semblables en ce moment. Vous savez que c'est l'un des votre qui m'a mis dans cet état ?

- Oui, Ladius, nous sommes désolés.

- Vous êtes désolés ? Vous étiez au courant et vous n'avez rien fait ?

- Nous ne pouvons pas intervenir, c'est notre première règle.

- Et pour soulager votre conscience, vous me proposez quoi ? L'ascension ?

- Oui. Mais vous devez vous défaire de toute votre colère, sinon vous ne pourrez pas venir avec nous.

- Je suis en colère parce que je suis mort, rien de plus normal.

- Vous n'êtes pas encore mort. Nous nous retrouvons dans une salle au dessus du bloc opératoire. Mélanie réalise un massage cardiaque, je suis en arrêt respiratoire. Elle peut vous sauver, c'est à vous de choisir, soit vous restez içi, soit vous venez avec nous.

Je cherche Rodney, il est au fond de la salle, assis par terre. Il souffre encore par ma faute.

- Je ne peux pas le laisser, c'est mon ami, je lui ai promis de me battre.

- Je comprends. Est ce que c'est votre choix ?

- Si je refuse aujourd'hui, vous ne me proproserez plus l'ascension ?

- Si, vous êtes l'un de nos descendant. Mais si vous restez, je peux vous dire que vous allez souffrir, la rééducation ne va pas être facile.

- Je ne peux pas partir.

- C'est entendu. Bon courage John, et n'oubliez pas, ce que la voix peut cacher, le regard le livre (2).

Qu'est ce qu'elle veut dire par là ?

oOo

Je me réveille dans une chambre, quelques rayons de soleil passent à travers les persiennes. Je n'ai plus de tuyau dans la gorge mais celle ci me fait mal, j'ai des difficultés à déglutir. Je gémis un peu, ça réveille Rodney. Je n'avais pas vu qu'il était là, je ne voulais pas le déranger. Il sort de la chambre et revient quelques secondes plus tard avec un gobelet et une cuillière.

- Tiens, avale ça, c'est de la glace pilée. Le froid soulage un peu la douleur. Tu nous a vraiment fait peur.

Je sais, j'aimerai bien le lui dire, mais les mots restent coinçés dans ma gorge. Je ferme les yeux, je veux dormir.

- Repose toi, je reste içi, je veille sur toi.

J'ébauche un sourire mais la fatigue m'emporte. Je peux dormir tranquille.

TBC.

(1) Je suis folle d'écrire des trucs pareils, je vais faire encore plus de cauchemars.

(2) Georges BERNANOS, extrait de Dialogues des Carmélites.