Note : Pour info, c'est la suite du chapitre 11. La scène sur la plage.
Disclaimer : Stargate Atlantis et les personnages sont la propriété des créateurs de la série.
- Bonus pré-slash -
Cela fait maitenant une heure que nous sommes sur la plage. Malgré le soleil, j'ai toujours froid, c'est la fatigue accumulée cette année qui m'affaibli. Rodney se lève.
- Je reviens, je viens de voir un ami, je vais lui dire bonjour.
Il part en courant vers un homme, ils se serrent la main et parlent. J'observe Rodney, il a l'air d'avoir dix ans de moins que moi. Je ne suis plus que l'ombre de moi même, j'ai perdu toutes mes forces, tout mes muscles. Malgré l'optimisme de Rodney, je n'arriverai pas à retrouver toutes mes capacités qui m'ont fait gagner la plupart des guerres contre les Wraiths ou les Géniis. Non, c'est trop tôt pour se souvenir de ces dures batailles, des amis que j'ai perdu, des blessures, de l'accident de Jumper. Je ne pourrai pas revenir sur Atlantis, j'en ai assez de souffrir, j'en ai assez d'être seul.
Mes yeux me piquent, les larmes menacent de couler. Merde, Rodney revient. Il ne faut pas qu'il me voit dans cet état. Je mets mes lunettes de soleil, et comme par hasard le soleil vient de se cacher derrière un énorme nuage. Nous sommes en Floride et il ne fait pas beau, c'est un comble !
Il se rassoit et m'observe.
- Tu mets tes lunettes ? Tu te prends pour une star ? Y a pas de soleil.
Je détourne la tête. Je suis sur le point de craquer. Expire, inspire, expire, inspire. L'air ne passe pas. Je prends du sable dans ma main et je serre, serre, serre, le sable s'écoule entre mes doigts. J'ai malheureusement l'image dans ma tête que le sable c'est ma vie qui s'écoule, elle m'échappe. Mauvaise image. Rodney ne fait plus un bruit, il a sûrement compris ce qui se passe. Bon sang, je veux être fort, j'ai horreur de montrer mes faiblesses, et là, je fais quoi ? Je suis sur le point de pleurer. J'aimerai m'enterrer dans le sable et ne plus en sortir. J'ai eu tort de refuser l'ascension.
Mes lèvres tremblent toutes seules, je n'arrive pas à les contrôler, je les mords. Toutes les barrières que j'avais érigées pendant des années, s'écroulent une à une. Soudain, je sens qu'une main se pose sur la mienne. Fallait pas faire ça Rodney, fallait pas.
Les larmes coulent, elles ont gagné. Je me mords le poing, pour ne pas hurler. Rodney se rapproche de moi, met son bras sur mes épaules et colle sa tête contre la mienne. Va t'en Rodney, je t'en supplie, va t'en. Mais il ne lit pas dans mes pensées, et cette fois çi toutes mes dernières défenses craquent. Je m'écroule contre lui, et je pleure, comme un enfant pas comme un homme. J'ai honte, tellement honte.
J'apprécie tout de même sa présence, il ne parle pas, il reste à mes côtés, je ne le remercierai jamais assez. Je ne pensais pas un jour dire ça, mais ça fait du bien de pleurer. J'ai été élevé à la dure, je n'avais pas le droit de verser la moindre larme, malgré les coups de martinet que mon père me donnait, malgré les douleurs. Je découvre seulement aujourd'hui, que je suis un être humain.
Mes sanglots se calment, je respire mieux, je suis épuisé mais soulagé, je suis en paix avec moi même, ce doit être ça quand on effectue l'ascension. A ma manière, je l'ai faite, et Rodney m'a soutenu.
- Merci Rodney.
- Mais de rien.
J'essuie les dernières larmes qui coulent avec le revers de ma manche, quand soudain un mouchoir apparaît dans mon champ de vision.
- Prenez ça jeune homme.
Une vielle dame me tend le mouchoir, c'est un joli mouchoir brodé.
- Merci.
- De rien, je n'aime pas voir quelqu'un pleurer. Je ne voulais pas vous déranger.
- Vous nous dérangez pas, répond Rodney.
- C'est difficile de pleurer, mais ça soulage souvent le coeur et l'âme.
- Oui. Je viens d'en faire l'expérience.
- Il ne faut plus pleurer. Votre petit ami est heureusement là pour vous soutenir.
Hein ? Mon petit quoi ? Je tourne la tête vers Rodney, il est sur le point d'exploser de rire, il se mord la lèvre. Il me fait un clin d'oeil.
- Oui, chéri je serai toujours là pour toi.
Et moi comme un fou je le suis dans ses bêtises.
- Merci mon roro d'amour.
- Je vais te préparer le plat que tu préfères, d'accord ?
- Des boulettes à la Surabaya ? (1)
- Euh ... oui, il faut juste que je retrouve la recette.
Je me vexe.
- Ben voilà, tu as encore oublié la recette ! Je me tourne vers la vieille dame. Il commence à perdre la mémoire, je vais peut être en prendre un plus jeune.
Ca fait du bien de délirer.
- Mais qu'est ce que tu dis là ? Tu serais perdu dans une autre galaxie sans moi.
- Ne vous disputez pas messieurs, embrassez vous !
Je m'apprête à répondre à mon pseudo amoureux quand celui ci me fait un smack retentissant sur les lèvres. Mais il est barjot ! Attend que je reprenne des forces, je te le ferai payer. Il sourit, il est fier de ce coup.
Quelque chose ne va pas, je ne me sens pas bien, mon coeur s'accélère, j'ai chaud, mon sourire se fane, Rodney s'en rend compte, mais je crois qu'il éprouve le même ... désarroi. Ce n'est pas possible ! Il regarde mes lèvres, fronçe les sourcils. Je vois ses pupilles se dilater, et ses doigts tremblent sur ma nuque. Merde ! Qu'est ce qui nous arrive !
- N'oubliez pas John, ce que la voix peut cacher, le regard le livre.
Je regarde la vieille dame, elle me fait un clin d'oeil et s'en va. Elle a ressorti exactement la même phrase que l'ancienne. Cette fois çi je comprends la signification de la phrase.
- John ? Comment connait elle ton prénom ? Ni toi, ni moi, l'avons dit.
Je me mords la lèvre, j'ai envie d'hurler de joie, de rire. Je ne pensais pas que ça m'arriverai un jour. Etre amoureux d'un homme. Je regarde Rodney dans les yeux et murmure.
- C'était l'ancienne qui m'a proposé l'ascension.
- Oh !
- Tu as entendu ce qu'elle a dit avant de partir ?
- Oui. Est ce que je dois croire à ce que je lis dans ton regard ? Parce que j'ai peur de me tromper.
- Tu es conscient que je suis toujours près ...
- Oui. J'ai découvert aussi que ...
- Finalement, on a ...
- Ben ...
- J'en ai assez de ne faire que de bout de phrases. Je me lançe, si je me plante, j'espère que tu ne m'en voudras pas. Il me fait un sourire à faire fondre un iceberg. J'ai des sentiments nouveaux à ton égard. Je ne te vois plus comme mon meilleur ami. Les rôles que nous venons de jouer devant cette ... pseudo vieille dame ... j'aimerai tenir ce rôle plus longtemps.
- Moi aussi. Je crois qu'elle était là pour nous mettre sur le droit chemin.
- Heureusement que les lois sont plus souples sur Terre. Il y a cinq ans, je ne sais pas ...
- Nous sommes en 2012 pas en 2007. Ce qui compte surtout c'est que nous sommes tous les deux içi et maintenant et que j'ai une envie folle de t'embrasser. Pour de vrai cette fois çi.
- Et qu'est ce que tu attends ?
Et il m'embrasse, j'ai l'impression d'avoir effectué l'ascension, je suis au paradis.
oOo
A quelques mètres derrière eux, se tiennent deux personnes, Carson et Mélanie. Témoins silencieux, et embarrassés.
- Eh ben ! Ils en auront mis du temps à se trouver ces deux là, dit Carson. J'ai toujours su qu'un lien plus fort que l'amitié les liaient. Mais ils ne l'avaient pas compris.
Soudain, il se tourne vers Mélanie.
- Je suis désolé, j'oubliais que vous avez été mariée avec Rodney. Je suis ...
- Ne vous excusez pas, je me suis prise d'affection pour lui après son accident, mais je savais au fond de moi, que son coeur était ailleurs. Il souffrait trop pour pouvoir s'en rendre compte. Je suis contente qu'il est trouvé son âme soeur.
- C'est vrai ?
- Oui. J'adore Rodney, il sera toujours pour moi mon meilleur ami. Je veux son bonheur.
- Vous êtes formidable Mélanie.
- Vous aussi Carson.
- Si on allait boire un café ? Je pense qu'ils ont mieux à faire sans nous. J'ai le temps pour parler à John de la décision du SGC.
- Vous croyez qu'il va accepter ?
- Je ne sais pas, ne plus faire de missions ... mais en contre partie, diriger la cité à la place de Davis ... y a des grandes chances qu'il accepte. Surtout si Rodney revient.
- Nous verrons ça plus tard, laissons les tranquilles. Je connais un bon petit café au coin de la rue ...
FIN.
(1) Recette qui existe vraiment. Un vrai délice fait de boulettes de viande hachée au curry, avec du riz et beaucoup de poivrons.
