Chapitre 2 :

Frères et sœur !

Ginny avait pris sa décision, elle devait en parler à Harry. Depuis le jour où elle avait reçu cette fameuse lettre, voilà maintenant une semaine, elle se sentait désemparer alors qu'Harry affichait un petit sourire.

Elle pensait à la lettre jour et nuit et Harry était joyeux, il lui offrait des fleurs comme si de rien n'était.

En fait, Harry avait commencé la lecture du fameux livre et c'était une merveille. Il dévorait chaque page, chaque phrase. Il avait trouvé le moyen et le temps de le lire entre deux missions et deux compte-rendu.

Le livre ne quittait pas son bureau, si jamais quelqu'un mettait la main dessus, il serait fichu et… elle aussi, étant donné que le livre n'était pas encore sorti en librairie.

Jane Andrews était un écrivain à succès. C'était son troisième livre et les deux précédents avaient connu un succès immédiat. Toute la communauté sorcière avait au moins lu un des deux livres de Jane Andrews. Elle était mondialement connue, cependant rares étaient ceux qui avaient eu l'occasion de la rencontrer, en vrai. Elle était toujours interviewée par les mêmes journalistes, que l'on pouvait aisément compter sur les doigts d'une seule main. Ils étaient dans la confidence la plus totale et revendaient ensuite leurs articles sur elle à des prix phénoménaux. Quant à ses exemplaires dédicacés, Harry devait être un des seuls à en posséder.

Jane Andrews était une énigme, tout comme ses livres, d'ailleurs, tous les sorciers se demandaient où elle pouvait bien trouver une telle inspiration. Elle n'avait jamais fait d'apparitions publiques et pourtant, en Angleterre, beaucoup la connaissent… ou plutôt la connaissaient.

Il était treize heures et Harry avait sauté sa pause déjeuner pour pouvoir tranquillement finir le dernier chapitre des 1001 Magies. Cela faisait seulement cinq jours qu'il l'avait reçu et il l'avait dévoré, un record. Pour le précédent, il avait mis douze jours. Jamais, il n'avait lu un livre aussi vite.

Il referma le livre et prit une plume et un morceau de parchemin.

Je te remercie pour le livre. Je viens de le terminer à l'instant et c'est un petit bijou. Vraiment tu m'épates, je me demanderais toujours quel est ton secret. Tu arrives à transformer des événements atroces en moments uniques et merveilleux que l'on a envie de vivre… ou de revivre pour certains. Jamais, je n'aurais pu voir nos aventures insouciantes transformées en véritables contes de fées. Andrew doit être ravi de les écouter.

Mais, tu aurais pu me prévenir que tu avais fini de l'écrire, même si c'était une agréable surprise.

En Angleterre, tout se passe bien. Je vais bien, il va bien, nous allons tous bien.

J'espère qu'Andrew ne te cause pas trop de soucis ?

Surtout, si tu as besoin de quoi que ce soit, n'hésites pas. Je suis là, je serai toujours là. Tu es ma meilleurs amie, au moindre problème, tu sais comment me joindre.

Ginny a beaucoup travaillé ces derniers jours, je ne l'ai pas beaucoup vu mais je sais qu'elle aimerait beaucoup te revoir. Elle me parle souvent de toi. Et c'est de plus en plus dur de lui mentir, de leur mentir.

Eux aussi, se posent toujours des questions, surtout lors des dîners de famille. Tu connais les Weasleys aussi bien que moi, alors tu sais comment ça se passe… et ça se finit toujours pareil.

Au fait, Fred vient de se fiancer avec Natacha. Je t'en ai déjà parlé, ils se sont rencontrés, il y presque deux ans. Elle travaillait pour les jumeaux dans leur magasin à Pré-au-Lard. En tout cas il lui a fait sa demande la semaine dernière. Molly était aux anges, et elle le serait encore plus si… enfin je te soutiens même si je ne suis pas toujours d'accord.

Sinon Fleur est sur le point d'accoucher, il paraît que c'est une petite fille. Je plains d'avance les pauvres garçons qui croiseront un jour son chemin, avec une mère à moitié vélane et un père aussi charismatique que Bill. Molly est aux anges, sa première petite-fille !

Ron, aussi, va bien. Il est en Ecosse en ce moment pour déjouer un trafic d'objets de magie noire. Mais il n'y a rien de vraiment dangereux. Il doit revenir dans la soirée ou demain, de toutes façons.

Je dois te laisser, mon supérieur m'appelle, je sens que je vais devoir, moi aussi, partir quelque part.

Embrasses le démon que tu appelles Andrew pour moi.

J'essaierais de passer te voir le mois prochain car ça fait très longtemps que je ne t'ai pas vu, mais là, je suis débordée de travail et ton livre m'a valu de refaire un compte-rendu entier mais ça en valait la peine, encore un prochain best-seller.

Je t'embrasse,

Harry.

Harry plia la lettre, la mit dans une enveloppe et la cacheta soigneusement.

Jane Andrews Canada

L'adresse était très vague, mais Harry voulait être très préventif, il ne voulait pas que la lettre tombe entre de mauvaises mains.

De plus, Hedwige, même si elle commençait à se faire vieille, connaissait l'adresse de Jane par cœur. Elle lui avait tellement apporté de courrier en deux ans.

Il lui attacha la lettre précieuse à la patte et elle hulula avant de prendre son envol et de disparaître à l'horizon.

Ensuite, Harry se rendit dans le bureau de son supérieur qui l'avait appelé, dix minutes plus tôt et qui détestait attendre.

De son côté, Ginny venait de rentrer du travail, elle avait devant elle deux jours de repos total. Il y avait un peu moins de travail à Ste-Mangouste depuis quelques temps. Les attaques et les blessés se faisaient plus rares. C'était rassurantes et inquiétants à la fois.

A une époque, ils avaient dû aménager un bâtiment juste à côté de l'hôpital magique, où ils soignaient les blessés légers. L'hôpital était submergé, les blessés affluaient par centaines, les gens périssaient à la même vitesse. Ginny passait jours et nuits à travailler. Et à chaque fois, qu'un blessé, grave ou superficiel, arrivait, elle priait Merlin et tous les mages qu'elles connaissaient pour que ce ne soit ni Harry, ni un de ses frères, ni même quelqu'un qu'elle connaissait. Malheureusement, des gens qu'elle connaissait, elle en avait vu défiler… et mourir. Au début, elle se sentait coupable quand elle n'arrivait pas à sauver quelqu'un, par la suite, les remords étaient tellement grands et nombreux qu'elle n'y pensait plus. Elle vivait avec. Aujourd'hui encore, cette peur était présente.

Ginny avait ressorti la lettre de la fameuse Jane. Elle la contemplait. Que devait-elle faire ? Si seulement Hermione était là, elle pourrait l'aider. Ginny prit la lettre et décida d'aller voir sa mère.

Elle laissa, néanmoins un mot à Harry.

Je suis chez mes parents et je ne pense pas revenir tout de suite.

J'aimerais avant tout que tu me dises qui est cette Jane qui t'a écrit une lettre, qui n'est certainement pas la première. Alors dis-moi ce que tu me caches et là, je reviendrais… peut-être.

Ginny.

Elle avait hésité à lui dire qu'elle allait chez ses parents, mais, de toutes façons, c'est le premier endroit où irait Harry.

Elle posa la lettre sur la table, et transplana au Terrier.

- Ma chérie, s'écria Molly Weasley en étreignant sa fille. Comment vas-tu ?

C'était la question à ne pas poser, la goutte d'eau qui fit déborder les larmes, retenues depuis plusieurs jours. Ginny pleura dans les bras de sa mère complètement déboussolée, ne sachant pas pourquoi sa fille pleurait comme tarte aux citrouilles mouillée.

- Ma chérie, dis-moi ce qu'il y a ? Demanda doucement Molly, visiblement inquiète.

Devant le silence et les larmes persistantes de sa fille, Molly continua.

- Il y a un problème avec Harry ?

Les larmes redoublèrent et Molly interpréta ceci comme un oui.

- Si tu me racontais ce qui ne va pas, je suis sûre que ce n'est pas si terrible.

Molly entraîna sa fille dans le salon et les deux femmes s'assirent sur le canapé. Ginny sécha ses larmes et entreprit de raconter tout à sa mère, au moins, elle pourrait peut-être l'aider.

- J'ai ouvert une lettre qui était adressé à Harry, expliqua-t-elle, en se calmant. Et cette lettre était signé Jane. Je ne sais pas qui elle est, en tout cas, Harry la connaît bien et c'est réciproque. Regardes.

Elle tendit la lettre à sa mère, qui au fur et à mesure de sa lecture ouvrait des yeux ronds, fronçait les sourcils, entrouvrait la bouche. Apparemment, elle non plus, ne connaissait pas cette Jane.

- Qu'est-ce que je vais faire, Maman ?

- Tu lui en as parlé ?

- Non.

- Ecoute, ma chérie, je ne pense pas qu'Harry te trompe. Il t'aime. Vous avez vécu tellement de choses ensemble et ce n'est pas fini, j'en suis sûre.

- Ron et Hermione avaient, eux aussi, vécu énormément de choses ensemble, ils s'aimaient comme des fous, personne n'aurait pu douter de leur amour et regardes, Hermione l'a quitté, comme ça, sans raison.

- C'est vrai que moi non plus je ne comprends toujours pas, pourtant ça fait cinq ans, dit une voix derrière elles.

Les deux femmes se retournèrent pour faire face à George, l'un des jumeaux. Ginny se leva et alla l'embrasser, ainsi que Alicia, sa femme.

- Qu'est-ce qui ne va pas, Ginny ? Demanda aussitôt Alicia. On dirait que tu as pleuré.

- Ce n'est rien, assura Ginny.

- Si. Si tu as pleuré c'est qu'il y a une raison, dit George. Maman ?

- C'est…

Molly jeta un coup d'œil à Ginny.

- C'est Harry, termina Ginny.

- QUOI ? Hurla George. Qu'est-ce qu'il t'a fait ?

- Rien, répondit-elle précipitamment. J'ai ouvert son courrier et… j'ai trouvé ça. Ce n'est peut-être rien.

Ginny tendit la lettre à son frère. En la lisant, il avait eu les même expressions sur le visage que Molly. Alicia lisait par-dessus son épaule mais son visage restait de marbre. Mais George comme ses autres frères avaient un élan de protection énorme envers leur petite sœur, c'en était parfois étouffant pour Ginny.

- Je vais le tuer, s'exclama George.

- George !

Les trois femmes avaient protesté en même temps et ne voulant se mettre à dos sa mère, qui pouvait être très redoutable quand on s'opposait à elle, sa sœur, qui l'était tout autant si ce n'était plus et sa femme car il n'avait pas envie de se disputer avec elle et finir par dormir dans le canapé du salon, pas qu'il ne soit pas confortable mais un peu étroit tout de même.

- Qui est Jane ? Demanda prudemment Alicia.

- Je ne sais pas.

- C'est bizarre. Je veux dire Harry et toi…

- Je sais, la coupa Ginny.

George ne disait plus rien, mais il fulminait.

Bientôt, ce fut au tour de Fred d'arriver avec Natacha, sa fiancée.

- Bonjour tout le monde, lança Fred.

- Salut, dit George de mauvaise humeur.

- Qu'est-ce qui se passe ici ?

- C'est Harry, voilà ce qui se passe. Il reçoit de charmantes lettres d'une mystérieuse Jane.

Comme George, Fred aussi vira au rouge. Il interrogea Ginny du regard, qui lui confirma les dires de George d'un hochement de tête.

George se sentait plus à l'aise avec son jumeau à ses côtés. Les deux frères se regardèrent et eurent la même pensée, trouver Harry, malheureusement pour eux, Ginny leur interdit une nouvelle fois de faire quoi que ce soit à Harry, tant qu'elle ne se serait pas expliquer avec lui avant.

Par comble de la malchance, ce soir-là, tous les Weasley se retrouvèrent chez leurs parents. En fait, c'était samedi soir et comme chaque samedi, les enfants Weasley venaient voir leurs parents. Même si par moments, ils se retrouvaient aussi le dimanche pour un dîner en famille. Mais chez les Weasley, la famille c'est quelque chose de sacré, comme le disait si souvent Bill à sa femme, Fleur.

Ginny était toujours assise sur le canapé du salon, sa mère à ses côtés, son père, qui venait de rentrer du Ministère, se tenait debout devant la cheminée, les jumeaux étaient eux aussi debout entrain de faire les cents pas tout en réfléchissant à la meilleure manière de faire payer Harry pour les malheurs de leur sœur. Leur femme et fiancée étaient assise dans un fauteuil chacune. Alors que Fleur était assise à côté de Bill dans le canapé en face. Percy était, présent aussi, ainsi que son épouse Pénélope, qui avait pris place sur une chaise.

Charly était reparti en Roumanie en urgence, deux jours plus tôt.

- Où est Ron ? Demanda Bill.

Tout le monde se regarda. Ron serait sûrement celui qui prendrait la nouvelle le plus mal. Harry était son meilleur ami, il le considérait même comme son frère, mais il lui avait toujours bien dit de ne pas faire de mal à sa petite sœur. Au début, Ginny trouvait ça vraiment nul, elle se disputait avec lui à cause de ça, mais au fond d'elle, elle savait que Ron faisait ça pour son bien. De plus, comme tout le monde, l'histoire lui rappellerait des mauvais souvenirs. Ici, tout le monde y pensait, mais personne n'osait le dire.

Comme s'il fallait prononcer son nom pour le faire venir, Ron arriva tout sourire.

- Qu'est-ce qui se passe ? Demanda-t-il en voyant la tête des frères.

- Harry, dit simplement Fred qui apparemment de digérer pas la nouvelle.

- Quoi Harry ? Je viens juste de le quitter et il était en pleine forme.

Fred lui lança un regard noir.

- Tiens, dit Ginny, en tendant à son plus jeune frère la lettre qui commençait à être froissée à force de passer de main en main.

Ron eut la même réaction que ses frères précédemment, cependant, il n'essaya pas d'aller transplaner pour trouver Harry et exiger des explications.

Il regarda sa sœur et Ginny vit au fond de ses yeux cette lueur de tristesse qui ne l'avait jamais vraiment quitté depuis le départ d'Hermione, mais qui s'éteignait petit à petit.

Elle aussi y avait pensé en lisant la lettre, peut-être qu'Hermione avait rencontré quelqu'un d'autre et était partie pour ça.

On voyait la colère qui montait en Ron, prenant petit à petit le dessus sur la tristesse. Ses mains commençaient à trembler et sa respiration devenait plus forte. Ginny se leva et posa une main sur son bras. L'effet fut immédiat, il se calma.

- Tu lui a demandé des explications ? Demanda Ron d'une voix grave.

- Non, je n'en ai pas encore eu la force.

- J'arrive pas à y croire. Je veux dire, je connais Harry depuis des années…

Tu connaissais aussi Hermione depuis des années et elle t'a échappé, ne put s'empêcher de penser Ginny.

-… Je le vois tous les jours au Ministère et jamais, je n'ai vu, ne serait-ce qu'une femme s'approcher de lui.

- Ça ne l'empêche pourtant de recevoir des lettres de cette femme.

- Mais il y a des choses qui sont bizarres dans cette lettre, dit Ron. Qui est Andrew ?

- Peut-être son mari ou son petit ami à elle.

Un coup frappé à la porte d'entrée les coupa dans leur réflexion. Molly se leva et alla ouvrir.

Harry entra.


Merci à U-Chronos, GinnyPotter02, Alpo, Elmire et Virg05 pour leurs reviews.

Nico : merci pour ta review très perspicace, je suis contente que malgré que ce soit un classique, tu la lise et me donne ton avis. c'est vrai c'est un classique mais les choses ne vont tourner au "classique" ) proprement parler, surtout pour Ron, mais je te laisse voir.

N'oubliez pas une review, ça fait tjs plaisir et ça prend 5 secondes !

Bisous