Chapitre 3 :
Sous le Masque
Harry arriva chez les Weasleys. Tout le monde le regarda avec des yeux noirs. Il n'y prêta pas attention. Il était focalisé sur Ginny qui bien sûr n'avait aucune expression sur le visage, seules les yeux rougis la trahissait.
- Ginny, dit-il. Est-ce que je peux te parler… en privé ?
- Tu peux parler ici, répliqua Fred.
- Je préférerais…
- Tu n'es pas en position de marchander, Harry, dit fermement George.
Harry ferma les yeux, prit une grande inspiration puis regarda Ginny droit dans les yeux.
- Ce n'est pas ce que tu crois, Gin, dit-il enfin.
- Qu'est-ce que je devrais croire d'après toi ? Dit-elle d'une voix dure, qu'elle n'avait pas en expliquant les choses à sa famille.
- Jane n'est pas du tout ce que tu crois.
- Je ne crois rien, Harry, je constate.
- Très bien, vous voulez vraiment savoir la vérité.
Harry s'était adressé à toute la famille Weasley et pas seulement à Ginny. Il sentait chacun de leurs regards posés sur lui. Ils s'étaient tous redressés, prêts à l'écouter. Cependant, Harry ne regardait plus Ginny, mais Ron. Il craignait plus la réaction de son meilleur ami que celle de tous les autres réunis, y comprit celle de sa petite amie. Harry y avait pensé pendant une heure après avoir lu le mot de Ginny, avant de se décider à venir ici. Il avait pesé le pour et le contre mais il devait faire vite s'il ne voulait pas perdre Ginny. Le problème, c'est qu'il ne s'était pas attendu à ce qu'il y est tout ce monde et encore moins Ron, il ne devait rentrer que demain matin… ou peut-être ce soir, finalement. Qui allait réagir le plus mal ? Il ne le savait pas mais il avait déjà peur.
- Jane, la personne qui m'a écrit la lettre est Jane Andrews.
- L'écrivain ! S'exclama Molly.
- Harry, mais comment la connais… commença Ginny, totalement prise au dépourvu, mais Harry lui fit signe de se taire et de le laisser continuer.
- Jane Andrews n'est autre qu'Hermione.
Tout le monde eut une réaction différente.
Molly poussa une exclamation de surprise, Arthur fit un pas vers le plus jeune de ses fils mais s'arrêta avant, Ginny mit une main devant sa bouche, alors que tous les autres se tournèrent vers Ron.
Ron, lui, restait de marbre en dépit de sa pâleur soudaine.
- Mais comment l'as-tu… Pourquoi elle te parle à toi ? Demanda Bill, vu que tous les autres étaient encore trop sous le choc pour poser la moindre question.
- Je l'ai rencontré par hasard… Il y a deux ans. J'étais en mission, au Canada. Je suis allé dans un magasin acheter un truc à manger et je l'ai vu.
Personne ne songeait à l'interrompre.
- Je l'ai immédiatement reconnu, mais quand elle m'a vu à son tour, elle a essayé de sortir du magasin en vitesse mais j'ai réussi à l'en empêcher. Alors je lui ai demandé des explications, enfin je l'ai plutôt harcelé pour ça. On a parlé pendant des heures. Mais elle a catégoriquement refusé de me laisser vous en parler. J'ai absolument tout essayé, mais, … enfin vous la connaissez, elle a toujours eu des arguments très convaincants et même si je sais que je ne l'ai jamais vraiment écouté, là, ses arguments étaient de taille. Je ne pouvais pas faire autrement. Je sais que vous allez m'en vouloir, mais c'était la seule solution pour savoir… pour avoir de ses nouvelles. C'était égoïste de ma part, je le sais bien. Chaque jour, je me dis qu'il faudrait que je vous le dise et finalement, je n'en ai pas le courage. En faisant ça, je me disais qu'en fait, je me rassurais et que je rassurais tout le monde, c'était un mensonge, encore un. Elle me demande souvent de vos nouvelles dans ses lettres.
Harry se tourna vers Ron qui était bizarrement très silencieux.
- Je suis sincèrement désolé, Ron.
Ron lui lança un regard mauvais et quitta brusquement la pièce. Harry voulut le rejoindre mais Bill s'y opposa.
- Il a besoin d'être seul. Nous, nous avons déjà du mal à encaisser la nouvelle alors pour lui, ça doit être cent fois pire.
Harry jeta un coup d'œil en direction de la porte, d'où Ron venait juste de sortir mais écouta Bill. Ginny vint se blottir contre lui.
- Je suis désolée, dit-elle. Mais je n'aurais jamais imaginé que Jane pouvait être Hermione.
- Chut, Gin, c'est moi qui suis désolé. Je vous ai tous menti.
- Non, tu l'as aidé. Elle va bien ?
- Oui, ça a été dur pour elle aussi.
- Pourquoi est-elle partie, Harry ? Tu le sais alors dis-le-moi, je t'en prie. Hermione est ma meilleure amie, malgré tout, j'estime avoir le droit de savoir.
Ginny et son changement d'humeur aussi radical et rapide qu'un éclair par temps d'orage, ça va si vite que parfois qu'on ne le voit même pas.
- Tu le sauras bientôt, Gin, mais pas maintenant, je pense que celui qui doit savoir d'abord, c'est Ron. En plus, il faut que je vois Hermione à présent, il faut que je lui dise que vous savez.
- Très bien. Mais vas voir Ron, maintenant, j'ai peur qu'il fasse une bêtise.
- D'accord.
Harry baissa la tête et embrassa tendrement Ginny avant de se dégager de son étreinte et de sortir rejoindre Ron qui devait se trouver dans le jardin.
L'air était paisible, l'été approchait et les jours rallongeaient. On pouvait apercevoir le soleil à l'horizon, attendant encore quelques minutes avant de s'enfoncer dans l'antre de la Terre.
Ron était sous le grand cerisier, au milieu de jardin. Son regard était perdu dans la rougeur du soleil.
Elle adorait regarder les couchers de soleil. Comment as-t-elle pu me faire ça ? Tout allait bien entre nous…
Tandis que ses pensées étaient perdues dans cette femme, celle qu'il avait toujours aimer, toujours voulu protéger malgré tout, malgré leurs disputes étant jeunes. Elle était partie du jour au lendemain. Il avait essayé de l'oublier, de passer à autre chose, de voir d'autres femmes, mais aucune n'était à la hauteur d'Hermione, aucune n'était comme Hermione. Elle était unique et elle avait marqué son cœur au fer blanc à jamais. Malgré les années, la blessure était encore présente et à sang.
Harry s'approcha doucement de son meilleur ami, craignant que son silence pesant ne laisse éclater une colère encore plus forte.
- Je suis désolée, Ron.
- Pourquoi ? Pourquoi toi et pas moi ?
- On t'avait proposé cette mission au Canada.
- Je sais et je l'aavais refusé. Si j'avais su…
- Elle va bien, tu sais.
- Elle doit sûrement être mariée maintenant, non ? Combien a-t-elle d'enfants ?
Son ton était sarcastique, presque méchant. Et pourtant, en parlant ainsi, c'est lui qui se faisait du mal.
- Non, elle n'a personne dans sa vie.
Ron tourna la tête, enfin décidé à regarder Harry dans les yeux.
- Dis-moi pourquoi elle est partie alors ?
- Je préférerais que ce soit elle qui te le dise.
- Harry ! Menaça Ron.
- Non, Ron. Je suis désolé, mais je suis incapable de te le dire. Ce n'est pas à moi de le faire.
Ron baissa les yeux, cela en était trop.
- Je vais aller la voir, et tout lui dire, dit Harry.
- Je viens avec toi.
- Non !
- Harry ! Cria-t-il pour la seconde fois.
- Ron ! Je vais lui parler et la faire revenir, je te le promets.
- C'est incroyable. Tu l'as revu souvent ?
- Non, trois ou quatre fois en deux ans. Mais elle m'écrit souvent. Pour m'expliquer ses livres, comment se passe l'écriture et tout… et surtout pour prendre des nouvelles.
Ron se tourna à nouveau vers le soleil qui descendait toujours. Il ne savait plus quoi penser. Il avait toujours espéré la revoir ou alors que quelqu'un lui dise : Hey, j'ai vu Hermione, elle vit là-bas ! Mais pas dans ces conditions, pas comme ça, pas de la bouche de son meilleur ami.
Au fond, il avait toujours gardé l'espoir qu'un jour, elle reviendrait d'elle-même, qu'il se réveille un matin et qu'elle soit-là, en lui disant, Bonjour mon amour, bien dormi ? Comme si rien ne s'était jamais passé, comme si elle n'était jamais partie.
A Poudlard, il avait été jaloux de Harry, au début, pour sa popularité, ensuite les choses s'étaient calmées. En y réfléchissant bien, Ron s'était dit que finalement, il était plus chanceux qu'Harry dans la vie. Il avait une famille soudée et aimante, bien que légèrement oppressante. Harry n'avait jamais vraiment eu de chance, même aujourd'hui, bien qu'il est tout l'amour des Weasleys, la guerre n'était pas fini et le destin de la Communauté Sorcière reposait sur ses épaules. La guerre prendrait fin avec lui et Merlin, seul, sait dans quelles conditions. Mais aujourd'hui, il était de nouveau jaloux de son meilleur ami. Il l'avait revu et ne lui avait rien dit. Au fond de lui, Ron était plus en colère contre Hermione que contre Harry. Il espérait qu'elle souffre autant que lui souffrait encore.
- Nous ferions mieux de rentrer, Maman va nous faire à manger, ça va nous faire du bien. Après tout, un jour de plus ou un jour de moins, ça ne changera rien, n'est-ce pas ?
Harry acquiesça, mais il savait que Ron mentait, se mentait. Pour lui, chaque jour sans elle était une torture.
ce chapitre n'est pas une grande surprise vu que les 3/4 d'entre vous s'y attendaient lol.
Merci à gigi310, Manon-mione, Virg05, Alpo, la chose, Juline black, Elmire, nico, kk, GinnyPotter02, Elliana, Anacofleb, Deyanne pour leur review.
A partir de lundi, je posterais régulièrement avec un chapitre par semaine, qui sera là le lundi ou le mardi.
bisous
