Chapitre 21 :
Un pas en avant, deux pas en arrière...
- N'angoisse pas comme ça.
- J'aimerais bien te voir à ma place.
- Mais ce n'est rien Ron. Ils vont juste te prélever un peu de sang, pour voir ton organisme et ta magie.
- C'est tout ?
- Mais oui. Ce n'est pas terrible.
- Ils vont faire pareil à Andrew ?
- Je suppose mais comme il est plus petit, je ne sais pas si sa magie…
- Elle est déjà développée, coupa Ron. Hermione me l'a dit.
Depuis près d'une demie-heure, Ginny essayait tant bien que mal de rassurer Ron qui était à Ste-Mangouste pour faire un test de paternité. Il n'était pas du tout rassuré, pourtant il savait qu'Andrew était son fils. Il n'y avait aucun doute là dessus. Quiconque ne les connaissait pas, pouvait aisément voir qu'il avait un lien de parenté. C'était flagrant. Mais comme la situation l'exige dans ces moments-là, vous craignez toujours le pire.
- Pourquoi ce n'est pas toi qui nous le fait ce fichu test ? Demanda Ron à sa sœur.
- Parce que je suis en jour de repos et que techniquement, je n'ai pas le droit car je suis ta sœur.
- Et alors ?
- C'est comme ça, je ne fais pas les lois.
Ron soupira fortement et se laissa retomber sur le dossier de la chaise de la salle d'attente. Finalement, ce n'était peut-être pas une si bonne chose d'y être allé avec Ginny. Sa petite sœur avait déplacé son échographie pour pouvoir l'accompagner. Elle continuait de parler, de lui dire qu'elle n'avait pas le droit de lui faire elle-même ces tests car ils étaient parents et qu'elle ne pouvait donc pas être objectif et pouvait fausser les résultats, etc. Ron n'écoutait pas. Heureusement une guérisseuse vint à son secours… enfin secours était un bien grand mot. A bien y réfléchir, écouter sa petite sœur débiter un lot de paroles inutiles l'enchantait plus que d'aller se faire piquer.
- Allez files ! Tu n'as rien à craindre, le rassura Ginny avec un clin d'œil.
Elle souriait devant l'angoisse injustifiée de son frère. Il n'avait vraiment aucun doute à avoir. Elle connaissait assez bien Hermione pour savoir que jamais elle n'aurait trompé Ron, même pendant ces cinq années où ils avaient été séparés, Ginny était quasiment certaine qu'Hermione n'avait eu aucun autre homme. De plus, si Andrew n'était pas son fils, alors elle ne s'appelait plus Ginevra Molly Weasley !
- Tata Ginny !
Son neveu préféré venait de faire son entrée, suivit de sa maman qui semblait dans le même état que son papa, bien qu'elle, elle puisse échapper à la piqûre.
- Comment vas-tu, mon Trésor ?
- Bien et toi ?
- Très bien.
Andrew était vraiment en avance pour son âge, même si parfois son ignorance la faisait rire, la plupart du temps, il était capable de tenir une conversation avec un adulte, même les Jumeaux Fred et George avaient dû mal.
Ginny leva les yeux vers Hermione et lui fit un grand sourire en inclinant légèrement la tête, répondant ainsi à la question silencieuse de sa meilleure amie. Oui, Ron était déjà parti se faire occulter.
- Ginny ?
- J'arrive.
La gynécomage du service venait de l'appeler. Elle sourit une nouvelle fois à Hermione qui lui demanda de la tenir au courant et embrassa son neveu avant de suivre sa collègue de travail pour voir se comportait son bébé à elle.
Dans la salle d'attente, Hermione n'eut pas à attendre longtemps, une jeune guérisseuse, certainement fraîchement diplômée, appela Andrew Granger. Cependant, alors qu'elle se levait pour accompagner son fils, la jeune guérisseuse lui fit un sourire d'excuse.
- Je suis désolée, mais si vous pouviez attendre ici… Nous allons prendre soin de lui. Il ne s'agit que de quelques tests.
- D'accord.
Hermione se pencha pour serrer son fils contre elle et lui recommander d'être bien sage et d'écouter les guérisseurs. Il hocha la tête, un peu réticent à quitter sa mère mais suivit néanmoins la jeune femme. Elle s'assit sur un siège de libre dans la salle d'attendre et regarda autour d'elle, quelques mamans essayaient de calmer leurs enfants devant l'attente, d'autres futures mamans passaient souvent leurs mains sur leur ventres ronds et elle, elle attendait.
Le tic-tac de la pendule qui se trouvait sur le mur d'en face, commerçait à l'énerver. L'heure tournait et les patients défilaient. Elle attendait depuis ce qui lui semblait une éternité alors qu'en réalité, cela ne faisait que vingt petites minutes. Interminable.
Hermione se leva pour aller chercher un café à la petite cafétéria au bout du couloir. Elle n'avait pas à s'en faire, elle le savait. Mais c'était plus fort qu'elle. De plus, une petite piqûre ne prenait pas tout ce temps en général. Non, en effet, une simple piqûre ne prenait pas beaucoup de temps puisqu'elle ne put franchir les portes de la cafétéria. Deux bras venaient de l'encercler. Elle fit volte-face et se retrouva prisonnière des bras de Ron qui affichait un sourire charmeur.
- Tu m'as fais peur. Tu es déjà passé ? Ça a été ? Demanda-t-elle. Andrew n'est pas avec toi ?
- Non, ils lui font un bilan médical. Ce n'est rien de grave, sourit-il.
Elle se mit sur la pointe des pieds et il lui donna un baiser. Elle faisait toujours cela avant pour réclamer un baiser de sa part et tous les deux semblaient s'en souvenir. Malgré tout, Hermione n'était pas très à l'aise au milieu de cette foule dans les bras de ce grand rouquin. En revanche, Ron ne s'en souciait pas, même s'il avait été le premier à dire qu'ils devraient aller doucement et recommencer à zéro. Elle se dégagea en douceur de ses bras et malgré sa petite moue boudeuse, Ron ne fit rien et lui prit la main pour retourner dans la salle d'attente. Sans café et toujours ce fichu tic-tac.
La grande main de Ron sagement posée sur sa cuisse, sa tête contre son épaule, le temps semblait passer étrangement plus vite.
- Tu as vu Ginny ? Lui demanda Ron.
- Oui, elle avait rendez-vous pour une échographie. Par contre, je ne l'ai pas vu ressortir.
- Elle a du repartir par la cheminée de la salle de consultation. C'est l'avantage de travailler ici.
Mais soudain Ron retira sa main de la cuisse d'Hermione et se redressa, obligeant Hermione à en faire de même. Une mini tornade rousse se jeta alors sur lui.
- Papa ! Pourquoi tu es là ?
Ron regarda Hermione qui lui sourit légèrement et lui fit signe que non, elle n'avait pas dit à Andrew qu'ils devaient faire des tests pour vérifier que Ron était bien son père.
- C'est pour mon travail. Ils veulent savoir si je vais bien, mentit Ron. Et toi ? Pourquoi es-tu ici, Bonhomme ?
- Ils m'ont fait une piqûre et je n'ai même pas pleuré. Ils m'ont aussi demandé de faire de grands gestes avec une baguette magique.
La jeune guérisseuse qui avait emmené Andrew, arriva vers eux. Elle leur assura que tout c'était parfaitement déroulé et qu'Andrew était un petit garçon très intelligent dont la magie était déjà bien développée. Hermione souriait, fière de son fils qui s'était d'ores et déjà blotti dans ses bras et Ron n'en était pas moins fier non plus.
- Vous pourrez prendre connaissance des tests d'ici demain, en début d'après-midi. Ils seront à la réception. Bonne journée.
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Ron, Hermione et leur fils étaient partis prendre un bon petit déjeuner à la terrasse d'un café sur le Chemin de Traverse, baignés par les rayons matinaux du soleil. Comme une vraie petite famille. Les yeux d'Hermione pétillaient de bonheur et le sourire ne la quittait pas. Discrètement elle glissa sa main dans celle de Ron qui reposait négligemment sur l'accoudoir.
C'était le milieu de la matinée et les passants se faisaient de plus en plus nombreux. Elle les regardait passer en songeant qu'elle devrait aussi faire des courses car les placards seront bientôt vides.
- Tu reprends le travail quand ? Demanda-t-elle à Ron qui caressait doucement sa main de son pouce.
- Je dois passer au bureau cette après-midi pour faire mon rapport et le chef veut me voir.
- Tu repars bientôt alors ?
- Je ne sais pas.
Il y eut un instant de silence avant qu'Andrew ne se mette à rire en pointant son père du doigt.
- Tu es parfois pire qu'Andrew, soupira Hermione, plus amusée qu'énervée.
Ron grimaça. Sa chemise blanche arborait une jolie tache de confiture.
- C'est pas grave, Maman va te l'enlever, lui dit Andrew, qui apparemment connaissait bien ce problème.
- Et si je ne veux pas ?
- Il faut lui dire s'il te plait et lui faire un bisou, lui expliqua Andrew en mettant sa main devant sa bouche comme s'il s'agissait d'un secret.
- D'accord. Alors s'il te plait Hermione peux-tu m'enlever cette vilaine tache ?
- Je…
- Oh ! Merlin ! Ron !
Ron releva la tête pour chercher à qui appartenait cette voix nasillarde. Une jeune femme, blonde, de taille moyenne, habillée comme une gravure de mode. Chelsea Perky. Elle paraîtrait moins décalée dans un salon de beauté que dans le bureau des Aurors mais elle était très sympathique si on omettait le fait qu'elle s'était mise en tête de sortir avec Ron Weasley. Depuis deux ans qu'elle était entrée chez les Aurors, elle faisait tout pour attirer son attention et Ron ne savait plus quoi inventer pour y échapper. Heureusement maintenant, il avait une très bonne excuse.
- Bonjour Chelsea.
Cependant, à son grand regret, Hermione s'était empressée de lâcher sa main.
Un pas en avant, deux pas en arrière…
- Hermione voici Chelsea Perky, une collègue de travail. Chelsea, je te présente Hermione Granger. Ah ! Et Andrew mon fils.
- Ton… Fils ?
- Oui.
- Il est un peu grand, non ?
- J'ai bientôt cinq ans, répliqua Andrew.
Hermione ne disait rien, son sourire n'avait pas bougé mais ses yeux la trahissaient et Ron jubilait. Jalouse. Hermione Granger était jalouse de Chelsea.
- Je ne savais pas que tu avais un fils.
Elle était déçue, pas blessée, seulement elle venait de comprendre clairement que Ron Weasley ne serait jamais avec elle. En revanche, Hermione prenait conscience que Ron avait vécu pendant qu'elle n'était pas en Angleterre. Jusque là, elle s'était refusé à y penser, à voir la vérité en face.
- Et bien, bonne journée. Je suis contente de vous avoir connu, ajouta-t-elle à l'intention d'Hermione et d'Andrew.
Et elle repartit comme elle était venue. Hermione n'avait pas décelé de méchanceté dans sa voix, ni d'hypocrisie, mais elle avait vu, comme n'importe qui l'aurait vu, que Chelsea ne voyait pas Ron comme un simple ami, elle aurait voulu plus.
- Nous ferions mieux d'y aller, décréta Hermione en se levant. Tu dois avoir des choses à faire.
Andrew s'essuya la bouche et les mains et Ron soupira. La vie ne jouait décidément pas en sa faveur.
- Je vais vous raccompagner.
- Ce n'est pas la peine.
- J'insiste.
Hermione ne dit rien. Ils rentrèrent tous les trois chez Hermione. Elle était distante. Le chemin fut calme, silencieux. Aucun d'eux ne parla.
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- Est-ce tu veux bien rester un peu dans le salon, Bonhomme. J'ai besoin de parler un peu avec ta maman.
Andrew sourit à son père et fila dans la salon où il alluma la télévision avant de sauter dans le fauteuil. Il regarda sagement les dessins animés pendant que Ron rejoignait Hermione dans la cuisine.
- Maintenant, je peux savoir ce qui t'arrive ? Demanda Ron en faisant sursauter Hermione.
- Ce qui m'arrive ? Mais rien, voyons. Pourquoi ?
- Parce que je dois me faire des illusions. Depuis que nous avons rencontré Chelsea, tu fais la tête. Serais-tu jalouse par hasard ?
- Ne dis pas n'importe quoi. Et puis tu fais ce que tu veux, de toutes façons, nous ne sommes pas ensemble.
Cette phrase, elle la regretta aussitôt et Ron la reçut comme un coup de poignard en plein cœur.
- Tu ne croyais tout de même pas que j'allais attendre cinq ans bien sagement ? J'ai essayé de te retrouver, j'ai essayé de t'oublier.
Hermione aurait voulu se boucher les oreilles et l'empêcher de parler. Elle savait bien tout ça et elle ne voulait pas en entendre parler. elle savait que Ron avait vécu, qu'il avait eu d'autres femmes pendant qu'elle n'était pas en Angleterre. A qui la faute ? Cependant, elle refusait de se l'admettre.
- Et après ce qui s'est passé avant hier, je pensais que toi et moi, on était de nouveau ensemble, apparemment non.
- Tu as raison, je suis jalouse, coupa Hermione. Et je refuse d'admettre que tu as eu d'autres femmes que moi. C'est de ma faute, j'aurais pas du te dire ça. Je ne le pensais pas.
Elle s'en voulait vraiment, Ron le lisait sur son visage. Mais il préférait la laisser continuer plutôt que de la prendre dans ses bras.
- Je… Je t'aime et je veux plus te perdre, continua-t-elle d'une petite voix. Mais avec toutes ces filles qui te tournent autour…
- Pour l'instant, dans les filles qui me tournent autour, il n'y en a qu'une et une seule qui m'intéresse. Le problème est que c'est la seule que je n'ai jamais compris, et pourtant je la connais depuis longtemps.
- Tu m'en veux ? Demanda Hermione, timide.
- Non, soupira Ron. Mais arrête d'être lunatique, s'il te plait.
Les rôles s'inversaient, maintenant c'était elle qui était lunatique et un peu paranoïaque aussi. Il fallait qu'elle arrête de focaliser sur Ron et ses supposées ex-conquêtes. Il était à elle. Ils étaient un couple. Ce n'était pas officiel mais ils en étaient un. Il venait de le dire.
- C'était qui cette Chelsea ? Demanda-t-elle après un instant.
- Une Auror. Juste une collègue de travail. Rien de plus.
Il n'allait pas lui dire qu'en plus de cela, elle lui courait après depuis des semaines. Même si maintenant qu'elle connaissait l'existence d'Andrew, ça avait du réfréner ses intentions vis-à-vis de lui.
Hermione lui fit un sourire, timide au début mais qui s'intensifia par la suite. Ron s'approcha d'elle, ne pouvant résister plus longtemps et l'enlaça avant de l'embrasser passionnément.
- Il faut qu'on parle avec Andrew, murmura tout de même Ron.
- Oui.
Ils se dirigèrent vers le salon, main dans la main, prêts à expliquer à leur fils qu'ils s'aimaient de nouveau, chose qu'Andrew attendait impatiemment comme tout le clan Wealsey.
Ding dong
Mais la sonnette d'entrée les coupa dans leur élan et Hermione lâcha la main de Ron pour aller ouvrir. C'était Natacha, la fiancée de Fred.
- Bonjour, Hermione. Je ne te dérange pas ?
- Non, sourit Hermione. Entre. Je suppose que tu viens pour les invitations ?
- Oui.
Natacha entra et quand elle aperçut Ron, son sourire s'élargit pour le saluer mais elle se retourna vers Hermione.
- Si, je vous dérange. Ce n'est pas grave, je repasserai.
- Mais non. Ne dis pas de bêtises. J'allais m'en aller de toutes façons. Il faut que je passe au bureau.
Ron alla embrasser son fils, puis il revint vers Hermione pour lui déposer un baiser furtif juste à la commissure des lèvres avec un regard qui signifiait clairement à ce soir puis il salua Natacha et sortit dehors pour transplaner librement.
- J'ai fait deux modèles différents car Fred m'a dit de faire comme je voulais mais c'est quand même votre mariage. Regardes.
Hermione lui présenta deux petites cartes. La première était écrite avec une encre violette foncée où l'on voyait les deux futurs mariés en noir et blanc dans le coin. Sur la deuxième, l'écriture était noir et la carte plus pailletée, et la photo en couleur.
Natacha préférait la première, elle était plus sobre et plus discrète. En tant que bonne Serdaigle, elle n'était pas trop ce qui pouvait être tape-à-l'œil, même avec Fred, elle était servie.
- C'est parfait, s'exclama-t-elle.
- Tu en es sûre ? Sinon, je peux la refaire.
- Non, Hermione, c'est très bien comme ça. Une sort de décuplement et un autre pour les mettre sous enveloppe et elles seront envoyées. Je te remercie beaucoup.
- C'est tout naturel. Tu veux quelque chose à boire.
Natacha accepta un jus de citrouille et elles se rendirent dans la cuisine.
- Si jamais vous avez encore besoin de moi pour les menus ou autres…
- C'est gentil de proposer mais je pense que c'est bon maintenant. On a prévu de faire un buffet froid, ça sera plus pratique et moins cher aussi. C'est fou que ça coûte cher de se marier. Acheter la robe, celles des demoiselle d'honneur, le costume de Fred, le repas et tout, je m'en sors plus. Vivement que j'ai la bague au doigt, plaisanta Natascha. Heureusement que le Terrier est grand et qu'on peut organiser la cérémonie et le fête dans le jardin. Et avec Ron… ça va mieux, non ?
- Oui, sourit Hermione. Ce serait dommage que vous ne soyez pas ensemble. Vous formez un si joli couple et ton fils est adorable. J'avais beaucoup entendu parler de toi avant. Tous les Weasley t'adorent.
- Je les adore aussi. C'est difficile de ne pas aimer cette famille.
- C'est vrai. Ils sont tous si attachants et plein de vie.
La pendule sonna midi et Natacha s'excusa auprès d'Hermione mais Fred l'attendait et elle n'était déjà pas en avances.
- Pour une fois c'est lui qui va m'attendre. Merci encore et bonne journée.
- Bonne journée à toi aussi.
Merci à
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pour leur review
Bisous