Petit mot de l'auteure : ce texte parle un peu de mal-être face à son corps, ce qui est malheureusement assez partagé comme ressenti. J'espère que vous en tirerez un certain sentiment positif, en tout cas : n'écoutez pas les gens, vous êtes magnifiques.


Contexte de l'OS

Personnage : Wendy

Contexte de l'OS : post anime, référence à l'arc Arbaless

Merci à Coraline (x3) pour leurs review sur les chapitres précédents !


Wendy ne s'aime pas trop. Ce n'est pas faute d'essayer, pourtant. Elle passe du temps devant le miroir, tâche d'apprécier tant bien que mal sa nudité, de se trouver une qualité deci delà. Mais malgré ses efforts, elle finit toujours par s'en détourner, des larmes perlant aux coins des yeux. Elle se dit que c'est idiot, pleurer pour quelque chose d'aussi superflu que sa silhouette, mais elle n'arrive pas à s'en empêcher. Elle est trop plate – aucun homme ne voudra jamais d'elle, avec les seins et les fesses qu'elle n'a pas -, elle est trop maigre aussi – ce qui est bien laid, on voit ses os. Parfois, elle a envie de rire de ces remarques, qui sont si contraires à celles que connaissent d'autres femmes – des seins aussi gros, c'est vulgaire, et puis, faudrait peut-être maigrir ! - remarques qui, si elle prenait le temps de les analyser, elle se rendrait compte combien elles sont puériles, inutiles, méchantes. Mais voilà, à force de les entendre, Wendy y croit, Wendy complexe, Wendy sourit en faisait semblant de ne pas être atteinte mais le soir, Wendy pleure.

De temps en temps, lorsqu'elle est particulièrement triste, elle prie. C'est étrange, elle ne croit pas en dieu, et pourtant elle se retrouve à genoux en suppliant que son corps change, devienne un petit peu plus, ou peut-être un petit peu moins, en tout cas, un petit peu autre – en somme, qu'il devienne autre. Et bien sûr, ça n'arrive pas. Dieu s'il existe a bien d'autres choses à faire que de changer des corps qui sont déjà parfaits de toute manière. Il est simplement dommage qu'elle ne s'en rende pas compte.

Alors Wendy continue de pleurer.

Jusqu'au jour où elle se bat contre Irene. Encore une femme superbe, avec des formes, se dit Wendy, et c'est fou comment ce complexe ne la quitte pas même dans un moment aussi crucial. Mais très vite cette pensée quitte son esprit ; Irene les attaque, Erza est en danger, elle ne peut prendre le risque d'être distraite. Et cela fini par payer – Irene est vaincue.

Wendy regarde ses mains, tremblante, peine à croire qu'elle a triomphé. Mais le sourire d'Erza ne ment pas ; elle a protégé son amie, grâce à sa seule force. Sa force qui émane de ce petit corps qu'elle déteste tant. Alors, pour la première fois, Wendy se dit que tout compte fait, il n'est pas si mal, ce corps. Après tout, Erza est encore en vie grâce à lui. Elle est encore en vie grâce à lui – l'a toujours été. Depuis sa naissance, son corps l'a soutenu, lui a permettre de connaître tant de merveilleux moments, a été présent pour elle, malgré tous les « je te hais » qu'elle lui a balancé. Avec le recul, elle se dit qu'elle a peut-être été trop méchante avec lui. Et avec elle-même, aussi. Elle a trop écouté ce que disaient les autres, mais ce n'est pas vraiment de sa faute, à force d'entendre des choses on fini par y croire.

Mais c'est terminé.

Elle ne laissera plus personne, y compris elle-même, décrier son corps. Il pourrait peut-être un peu plus, ou peut-être un peu moins, mais ce faisant, il cesserait d'être lui : parfait.