Tout d'abord merci (encore) les filles ;-)

Sinon, je suis désoléepour le retard mais en fait je ne voulais pas publier ce chapitre aavnt d'avoir fini le prochain et entamé le suivant (logique, personnelle, ne cherchez pas à comprendre :-))

J'espère que ça vous plaira (Megara, toi qui voulait lire le rendez-vous...)


(Days go by, Keith Urban)

- « Quelle heure est-il ? » demanda Gil Grissom - pour la 9ème fois en 10 minutes – à un réceptionniste plus que compréhensif.

- « Il est 7 heures et 56 minutes monsieur » répondit le secourable employé, plus amusé qu'ennuyé par la nervosité et l'impatience évidentes de son client. « Ecoutez docteur Grissom, si vous voulez… »

Mais déjà son interlocuteur n'écoutait plus. Son attention s'était irrémédiablement fixée sur la jeune femme qui venait de franchir les portes de l'hôtel. A son crédit, il devait avouer que la brunette était vraiment superbe dans ce tailleur-pantalon blanc à la fois élégant et décontracté. Des lunettes de soleil vissées sur le nez. Ses cheveux remontés en un chignon d'où s'échappaient quelques boucles brunes indisciplinées. Arrivée à la hauteur de Gil, Sara s'arrêta, incertaine. La vielle au soir elle l'avait embrassé – sous la joue songea t'elle avec une pointe de regret – sous une simple impulsion, mais là… Devait-elle recommencer ? Lui serrer la main ? Le prendre dans ses bras ? Hum, cette option-là lui plaisait bien… Ou y aller tout simplement avec un 'bonjour Gil' et son plus beau sourire ?

L'entomologiste sembla saisir son vaste dilemme puisqu'il déposa un baiser papillon sur sa tempe. Ce geste la fit fondre. Surtout parce qu'il s'accompagnait d'un 'Sara' soufflé au creux de son oreille. Arg… Comment diable s'y prenait cet homme pour faire voleter tous ses papillons dans son estomac. Ce n'était pas humain. Jamais – au grand jamais – elle n'avait ressenti ça. Pas à cause d'un si léger contact. Il fallait absolument qu'elle se reprenne, Megan avait raison. Il repartait dans 4 jours et il n'était pas question qu'elle en tombe amoureuse. Il n'était pas non plus question qu'elle ne passe pas ces 4 jours avec lui. Elle n'ignorait pas le côté paradoxal de ces affirmations mais très franchement c'était le cadet de ses soucis.

- « Je ne vous ai pas fait attendre trop longtemps ? » s'enquit-elle, concernée. La vérité c'est qu'elle s'était levée dans les temps mais Megan l'avait fait changer trois fois de tenue avant de se juger satisfaite. Et elle-même avait pris un moment afin de paniquer comme il se le devait avant de sauter dans un taxi.

- « Pas du tout » la rassura Gil en souriant, ignorant délibérément le regard goguenard du réceptionniste. « Et quand bien même, vous en valez la peine... Vous êtes ravissante » la complimenta t'il, charmeur.

- « Merci » murmura t'elle, flattée, les yeux rivés au sol. Une légère pression sous son menton lui fit relever la tête. Elle plongea son regard dans les yeux bleus océan de l'entomologiste. Elle eut le souffle coupé par l'intensité qu'elle y trouva et esquissa un sourire, ne sachant pas vraiment quoi faire d'autre. Comprenant qu'il était peut-être allé trop loin trop tôt, Gil retira doucement sa main.

- « On y va ? » fit-il en désignant du menton la sortie. Elle acquiesça, s'en voulant de s'être montré aussi gênée pour aussi peu.

- « Je suis sûre que vous allez adorer Adam » babilla t'elle alors qu'ils quittaient l'hôtel. « Il est un peu... particuliers. Très enjoué, très ouvert, très… enthousiaste. Et il fait les macarons comme personne ! »

En fait d'être 'particuliers', l'homme en question était surtout très 'gai' dans tous les sens du terme. Et Gil l'avait deviné – sans trop de difficulté – à l'instant même où Adam s'était précipité vers eux, enserrant Sara dans une étreinte chaleureuse avec un 'Oh, Darling, comment vas-tu ?' un peu extravagant mais très rafraîchissant. Le fait que le fameux pâtissier soit homosexuel ne posait strictement aucun problème à Grissom… et ses macarons étaient effectivement un pur délice. Pas tout à fait aussi délicieux que de voir Sara s'en délecter et de lécher avec application ses doigts avec une expression exagérément extatique, mais presque.

- « … tout ça pour découvrir qu'en fait c'était un accident » conclut Grissom en souriant, comblé d'avoir toute l'attention de la jeune femme. Ils avaient passé la dernière demi-heure à partager leurs histoires les plus étranges et il remportait le concours haut la main. D'une part parce qu'il avait plus d'expérience et d'autre part parce qu'à Vegas…

- « Ah oui, quand même » admit-elle en riant. « Ce n'est pas quelque chose qu'on pourrait voir tous les jours… »

- « … sauf à Vegas » la corrigea l'entomologiste en reprenant une gorgée de café.

- « Sauf à Vegas » répéta Sara, un peu pensive. « On y est allé une fois pour les 20 ans de Megan, moi j'en avais 21 et Ben 23… On s'était bien amusé. Mais maintenant que je sais tout ça, je crois que je regarderais la ville sous un autre angle » exposa la jolie brune avant de mordre dans son – troisième – macaron.

- « Enfin, là c'est un peu particuliers… travailler la nuit nous oblige à gérer les cas les plus… intéressants » fit-il, désireux de ne pas l'effrayer complètement.

- « Je sais que notre métier n'est pas le plus propice pour tisser des liens sociaux mais faire partie de l'équipe de nuit ça doit être encore pire, non ? » interrogea Sara, sincèrement intéressé par le problème.

- « Il est vrai que ce n'est pas toujours évident mais quelque part ça renforce les liens au sein même de l'équipe. Ce qui est plus difficile c'est de repasser aux horaires 'normaux' quand on ne travaille pas et… »

Il fut coupé dans sa tirade par la vibration de son propre portable. Il jeta un coup d'œil au nom qui s'affichait sur l'écran. Catherine. Il lui avait promis qu'il l'appellerait et puis il l'avait en quelque sorte… oubliée. Là-bas, à Vegas, il devait être à peu près 1 heure du matin. Elle était ans doute en pose. Il s'interrogea un instant sur le fait de prendre l'appel ou non. Après tout il passait un moment des plus agréable et… Bon, Catherine était quand même son ami depuis plus de 8 ans. Il serait mal venu de faire la sourde oreille. Il posa une main sur celle de Sara – à la base pour s'excuser et lui demander de patienter… mais si – et oublia de la retirer alors qu'il décrochait.

- « Catherine… » fit Gil avec un enthousiasme un peu forcé. 'Une vieille amie qui travaille avec moi' articula t'il silencieusement à l'attention de Sara qui hocha la tête.

- « Gil ! » s'exclama son amie à l'autre bout du fil. « Pourquoi tu n'as pas appelé ? » gronda gentiment la jeune femme.

- « J'ai été un peu occupé » répondit-il sur un ton qu'il espérait contrit alors que son pouce – de sa propre initiative – caressait distraitement le dos de la main de la brunette en face de lui.

- « La conférence est intéressante ? » s'enquit Catherine avec une pointe de moquerie qui signifiait clairement qu'elle avait compris que la distraction de son ami ne venait pas de là.

- « La… quoi ? Oh, oui, très intéressante » accorda t'il plus par mécanisme qu'autre chose.

- « Le séjour est agréable ? » Les sous-entendus de l'experte se faisaient de plus en plus évidents et Gil décida d'entrer dans son jeu.

- « On ne peut plus agréable… » confirma t'il, amusé de constater la soudaine coloration des joues de Sara.

- « Comment elle s'appelle ? » demanda finalement Catherine, entrant dans le vif du sujet.

- « Cath ! » menaça Gil, absolument pas disposé à répondre à cette question. La manière dont elle amenait ça aurait pu laisser à penser que chaque conférence entraînait son lot de femme d'une nuit. Ce qui n'était pas vrai. Et Sara n'était certainement pas la femme d'un nuit mais plutôt celle d'une vie… Pas de la sienne peut-être mais de celle d'un homme qui la mériterait.

- « Alors c'est vraiment sérieux… » lâcha son interlocutrice, un peu étonnée de la réaction excessive de l'entomologiste.

- « Oui » consentit-il à admettre. « Bon, à part, ça, tu avais quelque chose de précis à me demander ou bien… »

- « Non, rien. C'est plutôt calme cette nuit. Brass c'est encore énervé parce qu'on lui a mis dans les pattes un nouveau pistonner et il a faillit le faire pleurer » expliqua Catherine.

- « J'imagine… » approuva Grissom avec un petit sourire en coin.

- « Allez, je te laisse. Amuse-toi bien » lança la jeune femme, sentant qu'il ne souhaitait pas que la conversation s'éternise.

- « Toi aussi » répondit l'entomologiste, taquin.

- « Ouais, on va essayer… A samedi » le salua Cath, faussement grognon.

- « Bye » fit-il en raccrochant avant de se retourner vers Sara. « C'était Catherine. Je la connais depuis que je suis arrivé à Vegas et j'ai même été témoin à son mariage. C'est une experte très douée mais ça n'a pas été facile pour elle, elle a du travailler comme danseuse exotique pour se payer ses études. Elle a une adorable petite fille, Lindsay » expliqua t'il à la jolie brune en rangeant son portable. Sara sentait un peu coupable et un peu bête d'avoir éprouver de la jalousie pour cette femme qu'elle ne connaissait même pas. C'était ridicule.

- « Parlez-moi un peu de votre équipe » demanda la jeune femme, désireuse d'en savoir un maximum sur cet homme qui savait si bien la déstabiliser d'un simple contact de la main.

- « Et bien tout d'abord il y a Jim Brass » commença Gil. « C'est lui qui dirige l'équipe, il… »

Ils continuèrent de discuter ainsi jusqu'à ce qu'il soit l'heure de repartir à l'hôtel. De 10 heures à 13 heures, ils assistèrent à l'exposé d'un éminent criminologiste. En guise de déjeuner ils dégustèrent un hot-dog sur Lexington avenue. L'après-midi il y avait un autre conférencier puis c'était au tour du docteur Grissom de reprendre la parole. Il avait relu ses notes avec Sara entre 13 heures et 14 heures – assez inutilement puisqu'il connaissait son sujet sur le bout des doigts. Finalement, lorsqu'ils quittèrent l'hôtel, il était déjà 18 heures passées et ils y étaient attendus à 20 heures 30 pour un dîner officiel. La jeune femme entraîna Gil chez 'Empire coffee and tea' une adorable boutique-café bien cachée de l'autre côté de la 9ème avenue. Après cette pause bien méritée, ils repartirent vers l'appartement…

Une fois entré dans le loft maintenant familier, Gil écarquilla les yeux et fronça les sourcils dans une expression de surprise mêlée d'amusement. Megan était assise en tailleurs sur la table de la salle à manger. A la rigueur. Elle était vêtue d'un short minimaliste, d'un chemisier très chic, de mi-bas de laine bariolés et était coiffée d'un élégant diadème. Déjà plus étonnant. Un sucre d'orge dans une main, un stylo à l'effigie de Minnie dans l'autre. Elle secouait ses boucles brunes à intervalles réguliers en scannant les papiers épars autour d'elle. Avec la musique à plein régime – Céline Dion s'il se fiait à son oreille – elle ne les avait pas entendus rentrés. Il pouvait comprendre pourquoi Sara lui était aussi attaché. Elle était très attendrissante… Elle avait un côté fragile, comme Sara. Mais elle n'avait pas ce côté tourmenté que lui partageait avec elle.

- « Meg ! » l'interpella la jeune experte avec un sourire malicieux, tout en faisant signe à l'entomologiste de se mettre à l'aise.

- « Hey » les salua Megan en prenant conscience de leur présence.

- « Qu'est-ce que tu fais ? » s'enquit Sara après avoir baissé le volume de la chaîne.

- « Je termine les préparations pour la fête de Lily » expliqua la brunette. Grissom se souvint que Sara avait en effet déjà mentionné la petite sœur de Megan. Petite soeur qui étudiait le cinéma à Los Angeles et qui fêterait ses 20 ans le mois prochain. « Ben est allé chercher des sushi, vous restez dîner avec nous ? » demanda t'elle, se replongeant dans ses papiers.

- « Il ne devait pas passer la journée avec Cindy… ou Sandy… ou quelque soit son nom ? » fit Sara, intriguée. Son amie lui offrit un regard candide. « Non, tu n'as pas osé… »

- « Quoi ? » se récria la jolie brune en souriant innocemment. « C'est MON ami avant d'être SON copain et en plus il a dit qu'il n'y avait pas de problème… » se défendit-elle tout en descendant de la table.

- « Hum… Enfin, de toutes façons on ne peut pas dîner ici, il y a un repas à la conférence et justement Andrew aurait aimé savoir si tu viendrais » expliqua Sara avant de jeter un coup d'œil au courrier.

- « Non merci » répondit Megan avec un sérieux qui prit Grissom de cours. « J'ai un article à finir pour demain. Mais tu sais que tu aurais pu m'appeler » fit-elle remarquer à son amie avec un petit air malicieux.

- « Je sais » répliqua Sara, amusée. « Mais je devais me changer. Je peux t'emprunter ta robe Versace ? » demanda t'elle à mi chemin des escalier.

- « Evidemment… » l'assura la brunette comme si la question était totalement stupide.

Pendant que Sara se changeait, Megan et Gil discutèrent de la conférence autour d'un jus d'orange 'fait maison'. Ils riaient à l'imitation qu'avait fait l'entomologiste d'une tentative d'un de ses collègues quand la jeune femme redescendit. Elle portait une petite robe noire très simple mais extrêmement seyante et indubitablement d'une élégance supérieure. Elle avait lâché ses cheveux, ne retenant que quelques mèches par de fines barrettes pailletées. Le cœur de Grissom sembla manquer un battement avant de repartir à un rythme endiablé. Comment allait-il pouvoir survivre à cette soirée sans faire quelque chose de stupide comme l'embrasser ou pire, la demander en mariage… Inspire. Expire. Inspire. Expire. Tout ira bien. Ce n'est pas comme s'il s'agissait d'un rendez-vous en tête à tête. Il y aurait Andrew et James et avec un peu de chance – à qui voulait-il faire croire ça ? – l'un des deux la raccompagnerait.

- « Vous… vous êtes superbe » fit l'entomologiste, insatisfait par sa capacité - ou plutôt ici incapacité – à exprimer ce qu'il voulait. La vérité c'est qu'elle était à couper le souffle. Elle était la plus belle femme qu'il n'ait jamais vue. Et à ses yeux elle représentait la perfection suprême. Seulement il n'était pas sûr que le moment soit vraiment bien choisi pour ce genre de déclaration.

- « Prends les Gucci qui sont au congel' si tu veux » proposa distraitement Megan en allumant son ordinateur portable. « Mais maintenant, dehors, j'ai besoin de calme pour mon inspiration. Sans compter que vous allez être en retard » fit-elle en les poussant dehors. « Oh, et si vous croisez Ben, faites-lui penser à acheter des oréos, j'adore les oréos… » ajouta t'elle en refermant la porte sur eux.

- « C'est moi où je me suis faite chasser de mon propre appartement ? » demanda Sara une fois sur le palier, définitivement amusée par le comportement de sa meilleure amie.

- « On dirait bien » acquiesça Gil sur le même ton, reconnaissante envers Megan d'avoir donner à la brunette une étole noire qui avait l'avantage de dérober à sa vue ses épaules et sa gorge dénudées. « Mademoiselle » fit-il à Sara en lui offrant son bras qui le prit avec grâce. Ça promettait d'être une longue – mais délicieuse – soirée…


TBC...