Voilou un nouveau chapitre pas trop longtemps après le dernier(juste pour faire enrager ma mauvaise langue personnelle ;-))
Comme d'habitude je vous remercie toutes les 4 et je vous embrasse.
Bonne lecture
XXX
(Pretty Pink Ribbon, Cake)
- « Humm… Je suis exténuée ! » s'exclama Megan en se laissant gracieusement tomber sur l'immense lit qui occupait le centre de la chambre.
La jolie brune avait pris soin d'accentuer la dernière syllabe de sa phrase de manière assez infantile et Sara ne put que sourire en venant s'affaler à ses côtés. Elle était exténuée, elle aussi. Physiquement et mentalement. Mentalement surtout songea t'elle, les yeux clos. Elle était perdue, égarée dans un océan de sensations – toutes plus au moins contradictoires mais se ramenant toutes sans exception à Gil – et semblait s'y noyer, incapable de lutter. La fatigue n'arrangeait rien et elle doutait fortement que cinq heures de sommeil – si jamais elle parvenait à fermer les yeux – y changeraient quoi que se soit… Un coup d'œil à Megan la tira de ses mornes pensées et la fit sourire. La jeune femme avait délicatement posée sa main sur son ventre – consciemment ou non – et affichait un petit sourire rêveur.
Sara se tourna vers elle, se redressa sur un coude et souffla sur l'impertinente boucle brune qui venait de tomber sur son front. Le léger bruit sortit l'autre brunette de son apathie. Leurs regards se croisèrent, brillants d'une affection sincère et rassurante. Elles se comprirent. La jeune scientifique, se laissant retomber sur le lit, vint placer sa main sur celle de Megan qui – après avoir entrelacé leurs doigts – la serra doucement. Sa manière à elle de lui signifier que tout irait bien. Sara soupira mais elle se sentait déjà mieux. Son amie avait une force qu'elle n'avait pas. Il ne s'agissait pas d'une force physique ni même de caractère – pour cela elles étaient assez semblables. C'était la force – quelque part naturelle et souvent inconsciente – de quelqu'un qui a grandit entouré d'amour et de tendresse.
Le fait d'avoir été élevée dans une famille soudée et aimante aidait forcément, d'une certaine manière au moins, à se forger un caractère social et aimant. Un peu comme si on emmagasinait un 'capital' de tendresse et de réconfort. 'C'est en recevant qu'on apprend à donner' disait son institutrice lorsqu'elle était encore petite. Mais à l'époque elle n'avait pas compris. Comment aurait-elle pu ? La seule chose qui ait été échangé dans sa propre famille était les coups, les brimades… rien dans le meilleur des cas. C'est avec Megan qu'elle avait appris pour la première fois, la vraie définition du verbe aimer. Pas dans le sens de l'amour qui peut unir deux amants mais dans un aspect plus général… Et naturellement, c'était auprès d'elle qu'elle revenait quand elle avait besoin de s'assurer que c'était toujours là.
Bien sûr il y avait aussi Ben. Et Lily. Et Isa. Et Andrew. Et Sam. Et tous les autres… Mais elle, elle était son point d'ancrage. Tout aussi profonde mais quelque part moins fragile car plus ouverte et plus prompte à exprimer toutes sortes de sentiments. C'était une chose que Sara lui enviait… parfois. La plupart du temps, elle se délectait de son enthousiasme et elle la taquinait là-dessus, jouant sur le fait qu'il était facile de la faire sortir de ses gongs. Mais pour le moment elles étaient toutes deux bien trop fatiguées pour s'adonner à ce petit jeu. Tenant toujours la main de la jeune chargée de communication dans la sienne, l'ex-experte prit un instant pour observer la chambre qu'elles avaient choisie de partager. Non, pas la chambre, la suite se corrigea t'elle mentalement en embrasant la pièce du regard.
Elle faisait bien la taille de son appartement avec son coin salon, le dressing et la salle de bain qu'elle imaginait déjà immense. Etrangement, le mobilier ressemblait assez à celui de leur premier dupleix à Manhattan – quelques dorures en plus. Les murs étaient blancs tout comme les draps, le canapé et les deux fauteuils qui entouraient une délicate petite table de verre. La moquette était d'un mauve pastel qui s'accordait avec les coussins et tableaux qui égayaient la pièce. Les meubles étaient faits d'un bois sombre à l'aspect ciré et certainement très cher. L'ensemble offrait à l'endroit un aspect à la fois élégant et chaleureux… qui était perdu pour elles qui n'y passeraient guère de temps. Ses yeux dérivèrent vers la grande baie vitrée qui s'ouvrait sur Vegas mais dont la vue était, à l'heure actuelle, obstruée par de lourds rideaux de velours.
- « Tu veux boire ou manger quelque chose ? » s'enquit Megan sans pour autant esquisser le moindre geste.
Humm… une bouteille de tequila lui semblait tout à fait attirante et appropriée étant donné la situation. La situation et son express besoin d'oublier. Mais quelque chose lui disait que la jolie brune à ses côtés ne partagerait pas son point de vue.
- « N'y pense même pas » intervint justement la brunette en question, comme si elle avait lu dans ses pensées. « Je vais nous commander un brunch, tu n'auras rien de plus fort que du chocolat chaud » fit-elle très sérieusement tout en réprimant avec peine le sourire malicieux qui la gagnait face à la mine boudeuse de Sara. « Et, par Merlin, arrête de me regarder comme si je venais de te piquer ton rouge à lèvres préféré… » soupira t'elle, amusée en adoptant une position assise.
- « Ah ! Tu vois, là, tu l'as encore fait » lança triomphalement Sara, se relevant à son tour.
- « Fait quoi ? » demanda Megan, un sourcil haussé, alors qu'elle s'emparait du téléphone.
- « Ton truc avec 'Merlin' » expliqua la brunette en riant. « Chérie, tu as 28 ans, tu es mariée et tu attends un enfant. Tu ne crois pas qu'il serait temps de ne plus choisir tes répliques dans la littérature enfantine ? » se moqua t'elle gentiment, la tête penchée sur le côté.
- « 'Harry Potter', ce n'est pas de la littérature 'enfantine' » se récria la jeune femme, avec une moue faussement indignée. « Pas exclusivement en tous cas » ajouta t'elle en fronçant son nez dans une attitude hautaine qui jurait avec son petit air espiègle.
Sara ne répondit rien mais si la lueur espiègle qui éclairait ses yeux chocolat était une indication, elle n'était clairement pas convaincue. Elle s'étira avec une grâce féline pendant que la jolie brunette à ses côtés passait la commande au room service. La scientifique laissa ses pensées dériver sur le chemin chaotique de ses sentiments. Le bilan de la journée était mitigé. La rencontre avait été moins désastreuse que prévue – ni crise d'évanouissement ni emportement mal placé n'étaient à déplorer. Mais elle avait ravivé de douloureux souvenirs et fait remonter à la surface tous les doutes, toutes les incertitudes de la jeune femme. Ainsi que des émotions qu'elle croyait avoir enfoui suffisamment profondément pour les avoir oublier.
- « Tu peux aller prendre une douche si tu veux, avant que ça arrive… »
La voix de Megan – douce et chantante – faisait presque partie de son environnement familier et elle ne la fit donc pas sursauter, tout juste réussit-elle à attirer son attention. Sara acquiesça avec un sourire et rejoignit directement la salle de bain, abandonnant juste sa veste et ses chaussures sur le chemin. La baignoire jacuzzi – qui avait des allures de mini-piscine – la tenta un instant mais elle opta pour la douche, plus rapide. Elle prit néanmoins le temps de se déshabiller lentement avant de se glisser sous le jet d'eau chaude. Elle sentit avec délice ses muscles se détendre sous le massage du liquide transparent et se laissa aller à fermer les yeux. A nouveau. Sans en avoir vraiment conscience, son esprit la transporta cinq ans plus tôt alors que dans une cabine comme celle-ci ses larmes se mélangeaient aux gouttes étincelantes du jet comme autant de témoins de son cœur brisé.
Elle n'appréciait que modérément l'expression 'cœur brisé' – bien trop romantique et mélodramatique à son goût – mais admettait volontiers que c'est comme cela qu'elle l'avait ressenti à l'époque. Pathétique mais vrai. Maintenant… Eh bien maintenant, elle était plutôt perdue. Découvrant avec stupeur et découragement que la colère qui l'habitait était bien loin d'être suffisante pour rivaliser avec l'amour qu'elle ne pouvait s'empêcher de 'lui' porter… Cette découverte l'agaçait prodigieusement et l'obligeait à réfléchir sérieusement – ce qu'elle n'avait aucune envie de faire, pour le moment du moins. La vérité c'est qu'elle ne savait pas quoi penser, ni quoi ressentir, ni comment agir. Et, pire que tout, elle n'avait absolument aucune idée de ce qu'elle voulait, de ce qu'elle attendait de l'avenir.
Parmi les centaines d'autres interrogations qui la rongeait, elle ne savait pas si elle parviendrait à lui pardonner un jour. Elle ne savait pas comment elle pourrait accueillir la moindre tentative de sa part ni comment elle pourrait supporter une indifférence prolongée. Elle ne savait pas si elle arrêterait un jour de penser à lui. Elle ne savait pas si elle trouverait un jour quelqu'un qu'elle pourrait autant aimer, admirer, respecter. Elle savait, en revanche qu'elle voulait être heureuse, qu'elle voulait avoir une famille et que, d'une manière ou d'une autre, le nom de Gil Grissom était souvent associé à ces deux notions dans ses rêves. Secouant vigoureusement la tête, elle se rinça et décida de conclure là cette douche et ses réflexions qui ne la menaient nul part.
Emmitouflée dans un moelleux peignoir – d'une blancheur presque suspicieuse – et les cheveux encore humides, elle refit surface dans la pièce principale dans un nuage de vapeur. Sans grande surprise, elle découvrit Megan attablée au bureau et pianotant furieusement sur les touches de son ordinateur portable. Un sourire attendri gagna les lèvres de la jeune femme tandis qu'elle songeait à quel point son amie pouvait être gamine. Si la jolie brune ne quittait jamais son ordinateur – affectueusement baptisé Cassiopée – ce n'était absolument pas pour des raisons professionnelles mais parce qu'elle pouvait passer des heures sur Internet et que, par-dessus tout, elle adorait lire ces textes qu'elle appelait 'fanfictions'. Sara ne voulait même pas savoir de quoi il s'agissait.
Notamment depuis que la chargée de com' s'était présentée devant elle la bouche en cœur et 185 pages, fraîchement imprimées, à la main – 185, en Times New Roman n°12 – et lui avait présenté son 'chef d'œuvre'. Chef d'œuvre qu'elle était invitée à lire du début à la fin. Offre qu'elle avait poliment refusée. Elle ne doutait pas du talent littéraire de Megan mais, après avoir survécue à trois autres 'chef d'œuvre' – de taille moins conséquente, il fallait l'admettre – elle n'était pas spécialement enthousiaste à s'abîmer les yeux sur une nouvelle version 'guimauvée' des aventures de SG1 ou – si elle n'avait vraiment pas de chance – d'Harry Potter. Du reste son amie ne s'était pas du tout vexée, lui assurant – non sans une certaine condescendance feinte – que tout le monde ne pouvait pas apprécier ce genre de chose et que de toutes façons, elle avait Isa et Lily avec qui partager ça. Les pauvres.
- « La place est libre » annonça Sara, ravie de voir sa meilleure amie sursauter légèrement et se retourner avec un regard assassin. L'ex-experte lui offrit son sourire le plus candide – celui qu'elle avait justement emprunté à Megan. « Alors, toujours en train d'écrire ? » s'enquit-elle en venant prendre place à côté de la brunette.
- « Pas du tout » la contredit la jeune femme, manifestement fière de ce fait. « Je revois les anciens dossiers… Pourquoi faut-il toujours que tout le monde pense que je ne sais pas être sérieuse ? » soupira t'elle avec emphase, faisant sourire Sara qui applaudissait mentalement son sens du dramatisme.
- « Peut-être parce que c'est vrai ? » suggéra la jolie brune, malicieuse.
- « L'histoire de ma vie… » reprit Megan en se détournant de l'écran, un sourire espiègle flottant sur ses lèvres. « Bon, ne fais pas de bêtises en mon absence. Tu crois que tu seras capable de réceptionner le brunch ? » fit-elle, taquine, avant de se lever.
- « Petite effrontée ! » s'indigna Sara en s'emparant du plus proche coussin pour le lui lancer.
- « Moi aussi je t'aime » se moqua gentiment la brunette en évitant facilement le projectile tandis qu'elle rejoignait la salle de bain.
La jeune scientifique, restée seule, secoua ses boucle brune avec amusement puis troqua son peignoir contre un pyjama de flanelle couleur crème. Elle aimait la sensation du tissu contre sa peau encore légèrement humide. Choisissant de s'installer sur le canapé – au lieu du lit sur lequel elle n'aurait pas manquer de s'endormir – Sara entreprit de vider son attaché-case. Quelques dossiers qu'elle étala soigneusement devant elle. Son 9 millimètres, qu'elle posa à côté après s'être assurée qu'il était déchargé. Elle aima ça aussi, la sensation du métal froid entre ses mains, le poids rassurant de l'arme. Elle n'appréciait pas vraiment de l'utiliser sur le terrain mais les séances de tir étaient quelque chose qui la détendaient. Et quelque chose qu'elle pouvait même partager avec Megan.
Elle se massa les tempes un moment puis ouvrit l'une des chemises. Ce qu'il y avait de plus frustrant dans cette affaire – selon elle – c'était leur incapacité à éviter le prochain crime. Parce qu'il y en aurait un autre. Dans cette ville. Dans 3 jours. Ils le savaient mais ne pouvaient rien y faire. Aucun indice ne leur permettait de déterminer où la meurtrière repérait ses victimes. Et quand bien même, étant donné la 'non-spécificité' de ses critères… autant chercher une aiguille dans une botte de foin. Leur meilleur chance était encore le fleuriste qui avait promis de les rappeler s'il se retrouvait confronter à une nouvelle demande de ce genre. Mais, même en supposant qu'elle fasse de nouveau appel à lui, ce qui était peu probable, ils ne pouvaient décemment pas enquêter sur chaque commande de roses rouges.
C'était une chose bien trop commune… Un léger coup à la porte, la sortit de ses pensées. Elle se leva avec difficulté mais accueillit néanmoins le serveur avec un sourire sincère. Le jeune homme rosit quelque peu mais conserva un professionnalisme parfait. Il conduit la plateau à l'intérieur de la suite puis, après s'être enquit du confort des deux 'invités', s'éclipsa. Décidant que Megan ne serait plus très longue, Sara rassembla ses dossiers, les rangea et commença à dresser la table. Des toasts, de la marmelade, des œufs brouillés, du saumon, du bacon, des muffins, des pancakes, du chocolat et… pas de café. La brunette soupira, refusant de reconnaître que c'était sans doute plus raisonnable si elle comptait réellement dormir.
- « Humm… ça sent drôlement bon et je suis affamée ! » s'exclama Megan en se laissant tomber sans cérémonie sur l'un des fauteuils. Sara sourit à son arrivée en fanfare et son sourire s'élargit encore quand elle constata de la jolie brune était vêtu de la même façon qu'elle. Mais en turquoise. Turquoise ! Cela lui allait plutôt bien du reste…
- « Eh bien, si tu manges vraiment pour deux c'est normal » lui fit remarquer son amie mi-sérieuse mi-taquine.
- « Je crois… Je crois que ça me plairait » admit la brunette, les yeux dans le vague. « Mais je ne sais pas si je… »
- « Tu feras une merveilleuse maman, que ce soit dans neuf mois ou dans 5 ans » lui assura Sara en pressant affectueusement sa main. « Maintenant, mange ou ça va refroidir » fit-elle comme une mère s'adresse à un enfant un peu têtu.
- « Oui chef ! » plaisanta Megan avant de se servir avec enthousiasme, bientôt imité par la jeune scientifique.
Moins d'une heure plus tard, elles s'endormaient toutes les deux sur le grand lit après avoir discuté un moment des experts dont elles venaient de faire la connaissance. Pas un mot ne fut échangé à propos du docteur Grissom et Sara fut reconnaissante à Megan pour cela… Elle ne se sentait pas prête à ne parler et son amie l'avait bien compris. Elles sombrèrent donc dans le sommeil, côte à côte, souriant encore au souvenir d'une blague de Nick.
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(Endlessly, Muse)
L'entomologiste arriva chez lui en un temps record et prit quelques secondes pour s'étonner de ne pas avoir eu d'accident. Il ne s'accorda pas le luxe de s'attarder davantage sur les chemins tortueux du destin et retrouva avec satisfaction la relative sécurité de sa maison. Il prit le parti de ne pas allumer, appréciant le pouvoir calmant de la faible lueur doré qui perçait à travers les rideaux. Un instant il fut tenté de noyer ses préoccupations – quelles qu'elles soient – dans l'alcool mais renonça. Pour plusieurs raisons. D'abord, étant en plein milieu d'une affaire importante, il ne pouvait pas se permettre d'avoir son jugement altéré. Ensuite, il avait été bien assez lâche dans le passé pour supporter sans broncher ce qui lui arrivait. Et enfin, il n'avait vraiment pas envie d'affronter la gueule de bois qui ne manquerait pas de le guetter à son réveil.
Gil s'assit sur l'un des grands tabourets qui bordait le comptoir de sa cuisine et fit tomber sa tête dans ses mains en soupirant. Il s'y prenait définitivement comme un manche. Mais le fait est qu'il ne savait pas comment agir. Il n'avait jamais vraiment été confronté à ce genre de situations auparavant. Il les avait toutes soigneusement évitées. Il ne voulait pas éviter celle-là. Il voulait la résoudre. Mais puisque c'était nouveau pour lui, il ne savait pas comment s'y prendre. Savoir ce qu'il voulait – Sara, sa confiance, son affection – était déjà une bonne chose. Pourtant ça ne l'aidait pas réellement. Il faudrait qu'il lui parle, qu'il se confie, qu'il lui explique, qu'il lui montre ce qu'il ressentait, qu'il le lui prouve. C'était inévitable. Et c'était quelque chose qu'il ferait. Pour elle au moins.
En attendant, il fallait qu'il se concentre sur l'enquête et qu'il soit plus prudent. Il ne pouvait se permettre de se donner en spectacle comme il l'avait fait ce matin. Pas en public. Les choses avaient besoin d'être éclaircies entre eux avant d'être portées aux yeux de monde. Il ne résulterait rien de bon de la 'participation' de personnes extérieures. A part Megan peut-être. Une intervention de Catherine, par exemple, serait désastreuse. Jusqu'ici il s'en était sortit plutôt honorablement compte tenu de la surprise et du choc que l'arrivée de Sara dans son petit monde avait causé. Il avait un peu bafouillé – mais pas énormément. Il avait sortit quelques inepties – mais rien de très notable. Il avait rougit – plus embarrassant. Et il n'avait pas pu quitter sa jolie brune du regard – ce qui n'était pas vraiment passé inaperçu. Mais ça aurait pu être bien pire.
Quelque part, derrière la confusion, la peur et le doute, il était profondément heureux de l'avoir revue. Il avait presque perdu espoir et elle était réapparue. Comme s'il avait obtenu cette deuxième chance qu'il avait ardemment souhaité. Un petit sourire fleurit sur ses lèvres alors qu'il renvoyait en pensées le visage gracieux et la silhouette élégante de l'ex-experte. C'est la sonnerie du téléphone qui le sortit de sa rêverie et il grommela quelques insanités avant de s'emparer du combiné, oublié sur une console. Il grimaça en voyant le numéro qui s'affichait. Catherine. Il aurait pu le parier. Après une brève hésitation, il repoussa l'objet offensant loin de lui et alla débrancher le téléphone. Voilà, comme ça il serait tranquille… Bon, Catherine ne le lâcherait pas quand il la reverrait mais il n'avait vraiment pas envie de l'affronter maintenant.
Il éteignit également son portable, argumentant qu'en cas d'urgence, il avait toujours son bipper. Il était déjà plus détendu… Un grand verre d'eau, un CD de Bach, deux aspirines et un sandwich plus tard, il rejoignait son lit. Il n'était pas vraiment sûr de pouvoir dormir mais il était sûr, en revanche qu'il ne tiendrait pas sans. Et Dieu savait qu'il aurait besoin d'être en forme, autant pour l'enquête que pour Sara. Finalement, il s'endormit – après avoir tourné pendant près d'une heure – la tête pleine de questions à propos des meurtres et d'interrogations à propos du comportement qu'il devrait adopter avec Sara… et les autres.
TBC...
