So, ce chapitre est 'légèrement' plus conséquent mais pas énormément... désolée. J'espère qu'il vous plaira. Le suivant verra sans doute un début de confrontation Sara/Grissom mais je ne pense pas pouvoir le poster avant dimanche prochain (je sais, je sais, c'est horrible mais je vais avoir une semaine plutôt chargée, je vais avoir 20 ans ;-))

Grace, il se peut que je me retrouve embarquée dans un épilogue interminable mais je ne pense pas parce que je crois avoir fait un peu le tour de se que je pourrais écrire dans l'histoire précédente. Peut-être un chapitre ou deux pour te faire plaisir...

Bonne lecture

XXX

oxoOoxo

(Gone, Madonna)

- « Je déteste la pluie » grommela le capitaine Vega alors qu'ils parcouraient la vingtaine de mètres qui séparaient le parking de l'entrée de la résidence sous une pluie battante. Les cinq autres policiers, les deux experts et les deux agents fédéraux – tous trempés jusqu'aux os – ne pouvaient qu'approuver en silence.

L'orage donnait à la ville un côté mélancolique que même la lueur criarde des néons environnants n'arrivait pas à percer. Sara avait décidé qu'elle aimait cet aspect de Vegas alors qu'ils traversaient la ville à toute allure. Dans ce quartier, pas de néons multicolores. Seuls quelques lampadaires diffusaient tant bien que mal leur faible lumière à intervalles réguliers. Même les gyrophares des voitures de police n'éclairaient pas la rue paisible où vivait leur suspect pour la bonne raison que Jeff avait décidé de jouer la discrétion. Donc pas de gyrophares et encore moins de sirènes.

- « C'est là » fit Nick en poussant la lourde porte de verre à l'entrée de l'immeuble.

Le gardien – un homme grisonnant en uniforme, d'une cinquantaine d'années – qui avait été prévenu, vint les accueillir. Après avoir longuement examiner l'insigne du capitaine et la carte de l'agent Thomas, il consentit à jeter un œil aux photos que lui présentait le jeune texan. Il sembla la reconnaître presque immédiatement puisqu'il releva rapidement les yeux.

- « Mmmm… oui. C'est madame Watson » confirma l'homme en rendant la photo. « Elle loue le dupleix du cinquième depuis une dizaine de jours. Une très jolie femme. Très aimable aussi. Je crois qu'elle est médecin ou quelque chose dans ce genre là… »

- « Elle est là haut en ce moment ? » demanda Jeff en embrasant le hall du regard, repérant rapidement les lieux.

- « Bien sûr. Elle est rentrée vers… 21 heures 30 » répondit-il en consultant une liste.

- « Je rêve, c'est presque trop facile » ironisa Sara en sortant son arme par précaution.

- « Tu ne vas pas te plaindre non plus ? » fit son supérieur avec un sourire complice.

- « Non, non je suis extatique… » répliqua t'elle avec une grimace.

Finalement l'opération se passa étonnamment bien. Et très rapidement. La femme était effectivement là, en train de revoir une ancienne opération – elle était en fait un chirurgien – en grignotant un sandwich. Elle n'avait pas opposé de résistance et, bien que refusant de dire le moindre mot, elle les avait suivis docilement, sans qu'ils n'aient à dégainer. Elle s'appelait en fait Meredith Watson, avait 36 ans et était veuve. Et blonde. Son calme, sa prestance et sa sérénité infaillible ne manquèrent pas de déstabiliser quelque peu les policiers. Mais, dans le même temps, cela ne fit que conforter – du côté des scientifiques et des fédéraux – l'idée que Madame Watson était belle et bien coupable. En premier lieu, elle ne niait pas. Ensuite, elle n'avait pas l'air de trouver aberrant d'être arrêtée…

Ce qui était d'assez bons indices de la culpabilité d'un suspect en règle générale. En définitive, une heure plus tard, ils étaient de retour au LVMPD avec la meurtrière présumée. Cela s'annonçait bien…

&&&

- « Alors, comment ça se passe ? » fit Grissom en entrant dans la petite pièce qui donnait sur le miroir sans teint de la salle d'interrogatoire.

Nick, Megan et Catherine étaient déjà présents alors que Jeff, Sara et le capitaine Vega interrogeait Meredith de l'autre côté. Les experts interviendraient plus tard pour présenter les preuves qu'ils possédaient contre elle. C'était prévu ainsi. L'entomologiste, lui, venait tout juste de rentrer. D'ailleurs ses cheveux poivre et sel étaient encore mouillés et ses lunettes légèrement embuées. Il était assez 'chou' supposa Megan bien qu'elle n'ait jamais vraiment compris l'engouement de Sara pour le Dr Grissom.

- « Ils viennent tout juste de commencer » l'informa l'experte blonde en observant la scène qui se déroulait devant eux.

- « Elle n'a pas posé de problème ? » s'enquit le superviseur de l'équipe de nuit tandis que, dans l'autre salle, la capitaine Vega demandait à la suspecte de confirmer son identité.

- « Ce n'est pas à moi qui faut le demander » maugréa Megan, boudant encore à moitié.

- « Il n'y a eu aucun problème » répondit Nick, le sourire aux lèvres. « Mais maintenant que vous êtes là, Catherine et moi allons retourner sur place pour voir ce qu'on peut trouver… »

- « Vous pouvez rester pour assister à l'interrogatoire » intervint Gil. « Si c'est elle, on a déjà bien assez de preuves pour la mettre derrière les barreaux jusqu'à la fin de sa vie. »

- « Je la trouve plutôt sympathique » commenta Megan, comme si de rien était.

- « Sympathique, je ne sais pas… » fit Catherine en penchant légèrement la tête sur le côté, « mais elle est loin d'être stupide. Chirurgienne cardiaque, rien que ça. Si ça se trouve, dans deux ans on aurait trouvé ses empreintes dans le fichier des plus grands médecins… »

- « Qu'est-ce qu'ils font ? » demanda Nick, le nez collé à la vitre et le regard fixé sur Sara et Jeff qui se faisaient des signes de la main derrière le dos de la suspecte.

- « C'est le langage des signes » expliqua distraitement la jeune chargée de communication avant que Grissom n'ait pu ouvrir la bouche – et se remettre de sa surprise. « Ils font ça pour ne pas qu'elle sache de quoi ils parlent. Sara vient de demander à Jeff si il a des nouvelles de l'équipe qui était chargée de vérifier l'adresse à D.C., pour savoir si ils peuvent s'en servir ou si il vaut mieux garder ça comme atout » continua t'elle en suivant des yeux la conversation 'muette' de ses deux collègues et amis.

- « Vous parlez le langage des signes ? » ne put que s'exclamer l'entomologiste, totalement prit au dépourvu et encore sous le choc.

- « Depuis huit ans, oui » répondit la jolie brune en repoussant une mèche brune derrière son oreille. « Le grand frère de Ben a eu un accident de voiture et est devenu sourd à la suite de ses blessures alors Sara, Ben et moi on s'y est mis » continua t'elle avec un petit sourire triste. Elle savait qu'elle n'était pas obligée d'expliquer le fond des choses à l'entomologiste mais elle voulait faire un effort. Pour Sara. « Quand Jeff a su ça, il a tout de suite voulu apprendre lui aussi. C'est très pratique lors des opérations spéciales de pouvoir communiquer sans faire de bruit. »

- « J'imagine, oui… » acquiesça Grissom en reportant son attention sur ce qui se passait de l'autre côté du miroir sans teint, non sans avoir ajouter, sincère : « Je suis désolé pour votre ami. » Megan hocha vaguement la tête, se concentrant elle aussi sur l'interrogatoire.

&&&

- « Madame Watson, » commença poliment le capitaine Vega, après avoir enclenché le magnétophone sur un signe de l'agent fédéral, « dans la mesure où vous ne souhaitez pas recevoir l'assistance d'un avocat, nous allons procéder à l'interrogatoire. Avez-vous une idée de la raison pour laquelle nous vous avons emmené ici ? »

- « Oui » répondit calmement la suspecte. Comme le policier l'invitait à poursuivre, elle s'exécuta, ne semblant pas le moins du monde mal à l'aise. « C'est à propos d'Erwan Peters, n'est-ce pas ? »

- « En effet » admit l'homme, un peu surpris. « Que pouvez-vous nous dire à propos de lui ? »

- « Il était arrogant, machiste et bien trop sûr de lui » énonça madame Watson sans sourciller.

- « 'Etait' ? » la reprit Jeff en venant se placer à côté du capitaine, de façon à faire face à la femme blonde. Elle eut un sourire sarcastique.

- « Ce n'est pas comme si vous ignoriez qu'il est mort… » fit-elle avec un haussement d'épaule quelque peu méprisant. Jeff se retira et laissa Sara prendre sa place. Manifestement la chirurgienne ne portait pas les hommes dans son cœur et la brunette aurait certainement plus de chance que lui.

- « Nous, nous le savons parce que nous l'avons retrouvé » intervint doucement l'ex-experte. « Vous, comment le savez-vous ? »

La suspecte, radoucie sourit presque maternellement en fixant Sara. Un peu comme on regarde un enfant qui ne connaît rien de la vie et à qui on doit tout apprendre la vie. Elle la regardait avec une expression oscillait entre affection et condescendance. La jeune brune ne détourna pas le regard, quelque peu intriguée.

- « Si vous voulez savoir si j'ai débarrassé la Terre de cet être exécrable, il suffit de me le demander » commenta Meredith Watson d'une voix égale.

- « L'avez-vous fait ? » s'enquit simplement Sara sur le même ton.

- « Je vous aime bien, vous » fit la femme interrogée, l'air vaguement amusée avant de reprendre, plus sérieusement. « Et si je l'avais fait ? »

- « Vous êtes quelqu'un d'intelligent, » répliqua la scientifique. « Si vous l'avez fait, vous êtes certainement consciente de ce que vous risquez. »

- « En effet » admit la suspecte tandis que, derrière elle, Jeff faisait signe à Sara d'aller droit au but – plutôt par mécanisme que par réel espoir de voir sa jeune subordonnée s'exécuter.

- « Alors ? » insista la brunette.

- « Oui » fut la seule réponse qui lui parvint.

- « Oui, quoi ? » demanda t'elle encore. Ce n'était pas un jeu. Il leur fallait de vrais aveux… Enfin, pas forcément, avec les preuves matérielles, mais les jurés avaient toujours tendance à être méfiant vis-à-vis des indices scientifiques. Des aveux assureraient une sentence unanime.

- « Oui, c'est moi qui l'ai tué » précisa Meredith avec un certain détachement.

- « Comment ? » s'enquit Sara qui n'appréciait pas particulièrement les aveux instantanés.

- « Oh, je ne suis pas sûre que vous ayez réellement envie d'entendre les détails, ma chère » ironisa la meurtrière présumée. « Mais je peux vous donner quelques détails qui prouveront ma 'bonne foi' » ajouta t'elle avec humour. « Morphine, roses rouges, champagne, costume Armani, trois coupures au niveau du cœur… dois-je continuer ? »

- « Je crois que ça ira pour le moment » fit Sara, consciente que tous ces détails n'avaient pas été dévoilés dans les journaux. Elle observa la femme qui lui faisait face avec attention. Elle était si clame, si sûre d'elle. Les remords semblaient lui être étrangers. Comme si elle n'avait rien fait de répréhensible. Comme si elle n'avait pas tué un homme de sang-froid. Plusieurs hommes, en fait. Elle se reprit. « Et pour les autres ? »

- « Les autres ? » fit Meredith en arquant un élégant sourcil. Jeff roula des yeux et Sara croisa les bras sur sa poitrine. « J'imagine que vous voulez parler des huit autres imbéciles… »

- « C'est à vous de me le dire » se contenta de répondre la jolie brune, patiente.

- « Prenez ça comme un service rendu à la communauté » proposa, non sans ironie, la – définitivement coupable – jeune femme.

- « Pourquoi ? » demanda l'ex-experte en s'asseyant en face de la blonde. Cette dernière ne s'y trompa pas. La question ne se reportait pas à sa dernière affirmation mais aux raisons de son geste. Elle se rembrunit et son regard gris se voila subrepticement comme si elle revoyait un souvenir douloureux. Sara eut envie de lui prendre la main mais refreina son réflexe. Il ne s'agissait pas de Megan mais d'une meurtrière en série…

- « Pourquoi les gens s'aiment, pourquoi ils se déchirent, pourquoi ils se vengent, pourquoi ils s'entretuent ? Qui peut le dire ? » philosopha madame Watson, les yeux dans le vague.

- « Il s'agit de vengeance alors » déduisit la brunette en jouant avec un stylo. « A cause d'un homme… qui vous a trahi » poursuivit-elle sous le regard attentif de la – plus que – suspecte. « Comment est mort votre mari ? »

- « Vous êtes douée » admit Meredith avec approbation. « Mon cher mari était ce qu'on peut appeler un 'coureur' et n'était pas particulièrement discret non plus. »

&&&

- « Le coup classique » commenta Catherine, légèrement blasée.

Megan acquiesça vigoureusement de la tête tout en dégustant la sucette à la pomme qu'elle avait sortie de sa veste peu de temps auparavant.

- « Quoiqu'en règle générale, la femme bafouée se contente de tuer son mari, » reprit la jolie brune, « elle ne joue pas les serial killer en parcourant le pays. C'est beaucoup d'effort pour pas grand-chose. »

- « Effectivement » approuva l'experte d'un air entendu.

- « Heu, si vous pouviez éviter d'en parler comme si c'était quelque chose de normal » leur suggéra le jeune texan avec une drôle de grimace.

- « Pourquoi, tu as peur ? » le taquina sa collègue blonde.

- « Tu sais, Nick, tant qu'on ne les trompe pas les femmes sont plutôt pacifistes… » fit très sérieusement Megan.

- « Merci, je suis rassuré maintenant » plaisanta le beau brun.

- « C'est normal » répliqua la jeune chargée de communication, malicieuse.

- « Au moins l'affaire est bouclée » remarqua Catherine en revenant à des choses plus terre à terre.

- « C'est vrai » admit Grissom sans vraiment savoir si il devait en être soulagé ou non. Il pensait avoir un peu plus de temps devant lui pour se préparer à parler à Sara, mettre de l'ordre dans ses idées… mais peut-être était-ce mieux ainsi après tout. Le plus tôt serait le mieux, non ? « Ils vont finir l'interrogatoire, la mettre en cellule et après on pourra tous aller se reposer. Quand repartirez-vous ? » demanda t'il à Megan, mine de rien.

- « Le plus tôt possible » répondit tranquillement la jeune femme sur le même ton. 'Tiens, prend-toi ça entomologiste de mes deux !' lui envoya mentalement la brunette. « Il se peut cependant que nous ne repartions pas avant après-demain » ajouta t'elle, amusée au plus haut point par le soulagement qui se lisait clairement sur le visage de Grissom. « Et puis Greg a promis de m'offrir un verre dans son bar préféré… »

- « Je vous accompagnerais peut-être » fit Nick avec un large sourire et un clin d'œil.

- « Tu seras le bienvenu. Vous aussi » lança t'elle en direction des deux autres experts. « Si vous le permettez, je vais aller voir Jim » conclut-elle après avoir jeté un regard à la pièce où l'interrogatoire se poursuivait machinalement maintenant que la suspecte avait avoué. « On se retrouve plus tard… »

- « En salle de repos ? » proposa l'entomologiste.

- « … en salle de repos » acquiesça la brunette avant de sortir.

oxoOoxo

TBC...