Vous avez vu ? Avant dimanche... (au fait mon anniversaire c'est demain ;-))
A vrai dire pas de confrontation dans ce chapitre (ooooh, je sais, je suis horrible) mais c'est dans le suivant qui va suivre... maintenant.
J'espère que vous allez aimer,
Merci pour les reviews :-)
XXX
PS : On ne s'inquiète plus, l'histoire est déjà terminée (je veux dire que je l'ai terminée et que je la poste au fur et à à mesure)
oxoOoxo
(Erase And Rewind, Cardigans)
Sara observa le capitaine Vega emmener madame Watson en cellule avec un certain détachement. Elle ne pouvait pas vraiment dire qu'elle compatissait parce que… eh bien… c'était une meurtrière. Mais elle n'éprouvait pas non plus de réelle satisfaction à l'idée qu'elle allait passer le reste de sa vie en prison. Si ce qu'elle avait fait était indiscutablement 'mal', l'intention n'était pas 'mauvaise'. Elle s'était mise à tuer des hommes comme elle aurait pu tout aussi bien se mettre au yoga – dixit Jeff. La femme blonde, encadrée par deux policiers se retourna une dernière fois et offrit un sourire résigné à l'ex-experte qui lui répondit par un léger signe de tête. Son supérieur vint se placer à ses côtés, songeur.
- « On ne peut pas vraiment la détester, n'est-ce pas ? » souffla t'il à son oreille, sans aucune ironie – pour une fois.
- « Son mari lui a brisé le cœur, elle l'a brisé, lui, et puis a brisé d'autres hommes... » répondit la jeune femme en se tournant légèrement vers lui, ses boucles brunes effleurant la joue de l'homme au passage.
- « C'est un peu injuste pour les autres, non ? » suggéra l'agent fédéral, un brin sceptique.
- « Ce n'est pas ton cœur qui a été brisé, Jeff » lui fit remarquer très justement la brunette.
- « Je te rappelle que j'ai divorcé » s'indigna son ami avec un sourire espiègle.
- « Tu as demandé le divorce après qu'elle ait cassé votre service de mariage en tentant de t'atteindre » objecta Sara, souriant elle aussi.
- « Et mon vase Ming ! Il m'avait coûté la peau des fesses » se justifia t'il en levant les mains en signe d'innocence.
- « Tu as autant de sensibilité qu'une passoire à thé… » constata la jolie brune, amusée malgré elle et ne pouvant s'empêcher de lever les yeux au ciel.
- « Merci » répliqua Jeff avec un faux air vantard qu'il ne perdit pas quand sa subordonnée, excédée, lui donna un petit coup sur la tête.
- « Je vais aller voir Megan » reprit la jeune femme en réajustant machinalement son tailleur.
- « Tu sais où elle est ? » s'enquit l'agent Thomas, les sourcils froncés.
- « Non, mais je ne devrais pas avoir trop de mal à la trouver, elle ne devrait pas être loin de Greg » fit Sara avec un petit sourire en coin. Après on rentrera à l'hôtel et… »
- « Ttttt » la coupa le brun en secouant la tête. « Après on va fêter la résolution de cette enquête avec les experts autour d'un bon plat de viande et d'un tiramisu » annonça t'il avec un air gourmand.
- « Mais, Jeff, il est minuit passé » protesta son interlocutrice. « Tu ne trouveras pas un restaurant qui nous acceptera à cette heure là ! »
- « Tout est possible à Vegas, sweetie » répliqua l'homme en lui lançant un clin d'œil. « Va chercher la petite puce et je m'occupe du reste. »
- « Tu sais qu'elle te tuerait si elle t'entendait l'appeler comme ça » l'informa Sara en s'éloignant, rieuse.
- « Oui, oui, c'est ça… »
Alors qu'elle tournait au coin d'un couloir, la jeune femme se rendit compte qu'elle venait de se faire avoir en beauté et que Jeff, en détournant la conversation, venait de lui faire accepter un dîner en compagnie de l'épique de Gil Grissom – et donc en compagnie, entre autre, de Gil Grissom. Génial. Tout ce qui lui fallait après quasiment trois jours sans dormir, de voir jouer les mondaines et partager un repas avec l'homme qu'elle tentait précisément d'éviter. Maintenant, il était vraiment urgent qu'elle trouve Megan.
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- « ….Le Frapuccino à la framboise, ça c'est vraiment délicieux » fit une voix mélodieuse et familière depuis un laboratoire sur la droite, couvrant à peine la musique des Red Hot Chili Peppers en arrière fond.
- « Je n'ai jamais goûté » répondit la voix moi familière et relativement reconnaissable de Greg. « C'est idiot parce qu'il y a un Starbucks juste au coin de la rue, j'essaierais » reprit le jeune homme en maniant des éprouvettes avec dextérité alors que Sara passait la porte.
- « Ah, c'est toi » constata distraitement Megan, jusqu'à lors plongée dans la lecture d'un magazine, en se rendant compte de la présence de sa meilleure amie.
- « Est-ce que tu pourrais éviter d'avoir l'air trop désappointée, s'il te plaît ? » répliqua la nouvelle venue avec humour tandis que le laborantin l'accueillait d'un grand sourire qu'elle lui rendit.
- « Désolée » s'excusa la jeune chargée de communication avec une adorable petite moue contrite. « Je ne voulais pas dire ça comme ça… Tout c'est bien passé ? »
- « Oui, oui, elle a tout avoué et on dirait qu'elle était plutôt contente qu'on ait réussi à l'arrêter… Un peu comme si ça lui faisait plaisir qu'on reconnaisse son travail » expliqua l'autre brunette en prenant place à côté de sa collègue sur l'un des grands tabourets qui bordaient le plan de travail. « Bizarre. »
- « Je comprends » acquiesça Megan en refermant l'ouvrage qu'elle feuilletait. « Quel est le programme maintenant ? »
- « On va dîner en ville… » répondit Sara avec un enthousiasme plus que limité. « … Tous ensemble » précisa t'elle dans un souffle devant l'air un peu perplexe de son amie. La jolie brune aux cheveux longs fronça délicatement son nez et posa sa main sur celle de l'ex-experte en signe de soutien.
- « Tu sais, » reprit Megan après s'être assurée que Greg, actuellement à l'autre bout de la pièce, ne pouvait pas les entendre, « il va bien falloir y passer à un moment ou à un autre avant de rentrer à D.C., sinon ça va te poursuivre toute ta vie. Tu te demanderas toujours ce qui aurait pu se passer, si ça aurait pu marcher… »
- « Je ne veux pas que ça ! » se récria la scientifique, avec une mauvaise foi évidente. Son amie ne commenta pas et poursuivit.
- « Tu veux des réponses, non ? » lui demanda t'elle en baissant le ton. « Il n'y a que lui qui puisse te les donner. » Comme Sara secoua la tête avec entêtement, elle avança un autre argument. « Au moins pour tourner la page, Sar', tu en a besoin. »
La jeune femme dut reconnaître que Megan avait raison et finit par acquiescer sans entrain, les yeux résolument fixés sur la montre qui ornait son poignet. Une très jolie montre un peu particulière dont le bracelet était constitué de plusieurs petits fils et rubans de couleur marron, orange et turquoise. Elle joua avec un moment tout en réfléchissant. Si il était vrai qu'elle avait sans doute besoin de réponses, elle n'était pas sûre d'avoir réellement envie de les obtenir. Non pas qu'elle se complaignait dans le rôle de la pauvre jeune femme trahie – elle était quand même agent au FBI, pas bergère dans un conte de fées – mais, quelque part, rester dans le flou était rassurant. Bien sûr, elle avait aimé cet homme – et admettait, dans ses moments les plus honnêtes qu'il était fort probable qu'elle l'aimât encore.
Mais même en admettant qu'il avait eu une très – mais alors vraiment très, – bonne raison d'agir comme il l'avait fait, qu'est-ce que ça changerait concrètement ? Est-ce qu'ils pourraient envisager de se donner une deuxième chance ? Es-ce qu'il voulait une deuxième chance ? Etait-elle prête à lui accorder une deuxième chance ? Le cas échéant, est-ce que ça pourrait marcher ? Il avait toujours sa vie à Vegas. Elle avait toujours la sienne à l'autre bout du pays… Et il l'avait vraiment faite souffrir il y a cinq ans. Beaucoup. Elle s'était promis de le détester jusqu'à la fin de ses jours. Et elle avait vraiment essayé. 'Essayé' étant le mot clef. Ce n'était pas franchement une réussite apparemment. Peut-être justement parce qu'il y avait toujours eu ce doute, cette incertitude. Peut-être qu'il lui suffirait d'une discussion, d'une nuit avec lui pour pouvoir, effectivement, passer à autre chose.
Elle le connaissait à peine en fait. Ils avaient flirté pendant une semaine. Ils avaient couché ensemble. Point final. D'accord ils partageaient de – très – nombreux centres d'intérêt. D'accord leurs esprits avaient un mode de fonctionnement relativement similaire. D'accord ils s'entendaient particulièrement bien. D'accord il y avait une certaine – hum – attraction entre eux. D'accord ils faisaient des étincelles au lit. De là à dire que c'était l'homme de sa vie… Est-ce qu'il pouvait être l'homme de sa vie ? Elle s'interdit fermement de se lancer dans ce genre de réflexion stérile et se reprit. C'était une notion ridicule. Personne n'était fait pour personne – sauf Megan et Benjamin bien entendu. Certaines personnes, partageant souvent de trop rares points communs, parvenaient simplement à se supporter pour des durées plus ou moins longues. C'était tout.
Sara, les yeux dans la vague, sourit doucement en songeant que c'était exactement le genre de chose que pouvait débiter Meg avant son mariage… et même après, à la réflexion. Et pourtant elle était profondément heureuse à présent. Et peut-être même enceinte. Enfin, ce n'était pas si surprenant que ça, sa meilleure amie, bien que cynique en surface, avait toujours été terriblement fleur bleue au fond. Quoiqu'il en soit, elle ne ferait pas la bêtise de refaire confiance à cet homme-là, ça non. Définitivement non. Elle le laisserait s'expliquer – comme si ça pouvait changer quelque chose – puis elle repartirait à Washington. Voilà. Et puis elle s'achèterait un maxi pot de glace – celle avec des morceaux de cookies dedans, miam.
Elle deviendrait la marraine de l'enfant de Megan, passerait son temps à la gâter avant d'épouser un banquier insipide et finir ses jours dans un chalet du Montana. Ou alors elle terminerait dans son appart' de D.C., mangée par son poisson rouge – note pour elle-même : s'acheter un poisson rouge. L'horreur totale… Elle dut soupirer particulièrement bruyamment à ce point de son débat intérieur car sa voisine lui asséna un léger coup de coude et lui lança un regard mi-inquiet, mi-perplexe… et mi- mort de rire. Non, se rassura Sara, elle ne peut pas lire dans tes pensées. Du moins je ne crois pas… Le pourrait-elle ? En voilà une idée pour le moins angoissante. Bon, peut-être pas angoissante. Mais mortifiante, sans aucun doute.
- « Ouh, ouh, la Terre à Sara… La Terre à Sara… Sara ! » l'interpella finalement Megan en désespoir de cause, après avoir tenté d'attirer l'attention de son amie pendant les deux minutes précédentes.
- « Hein ? » fit très intelligemment l'ex-experte, encore un peu perdue dans ses pensées, achevant de déclancher l'hilarité de la brunette à ses côtés. « Oh, ça va, je réfléchissais » ajouta t'elle plus clairement, en tirant la langue à son amie avec malice.
- « Oui, bah arrête, tu commences à fumer » la taquina la jeune femme, maîtrisant avec peine son fou rire.
- « Très drôle » maugréa Sara, faisant mine d'être vexée. « Bon, il va falloir qu'on y aille sinon Jeff va s'impatienter » ajouta t'elle en se levant et en invitant Megan à en faire de même. « Au fait, ça va, toi ? »
- « Mais ouuuuuuuui » répondit la jolie brune avec emphase en roulant des yeux. « Je vais très bien. Je vais très, très bien. Comme toujours. »
- « Et pour… ? » commença la scientifique en lançant un regard vers l'estomac de Meg.
- « Je verrais ça demain » fit rapidement la jeune femme, cachant mal une certaine anxiété. Sara lui prit affectueusement le bras et elles se dirigèrent – après avoir chaleureusement salué Greg – vers la salle de repos où les autres étaient supposés se trouver.
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- « Ah… les voilà ! » s'exclama Jeff avec enthousiasme lorsque Sara entra… seule. « Non, où est Eve ? » demanda t'il en plaisantant.
- « Elle t'attend dans le jardin, Adam » ironisa Megan en entrant à son tour. « Allez, j'ai faim, où est-ce qu'on va ? » s'enquit-elle ensuite avec un petit air espiègle.
- « Je propose un italien » fit Nick en enfilant sa veste.
Tous les autres acquiescèrent et vingt minutes plus tard, les trois experts et les trois agents fédéraux poussaient la porte de 'La Serenata', charmant petit établissement coincé entre une boucherie et un fleuriste – tous deux également tenus par des italiens d'après les noms inscrits sur les devantures. Le restaurant était des plus typiques – pour le plus grand ravissement de Megan – avec ses nappes à carreaux rouges et blancs, les bougies sur toutes les tables, les esquisses de villes italiennes, le violoniste dans un coin sombre, le pizzaïolo derrière son comptoir, les lumières tamisées… Très romantique songea Sara avec une pointe de sarcasme alors qu'elle embrassait la salle du regard. Elle rencontra brièvement le regard azur de l'entomologiste et détourna vivement la tête. La nuit allait être longue…
Deux bouteilles de Chianti, une tournée de lasagnes et quelques anecdotes échangées plus tard, le repas allait bon train et l'ambiance était relativement détendue. Megan s'était éclipsée un petit moment – sous le regard attendri de Sara et les taquineries de Jeff – lorsque Ben avait appelé. A présent, l'agent Thomas menait un débat très animé avec l'entomologiste et le jeune texan à propos des grands joueurs de hockey de ce siècle – depuis quand Grissom s'y connaissait-il en hockey ? – alors que les trois jeunes femmes discutaient chiffon – ou plus précisément de haute couture – autour de parts de tiramisu et de cafés serrés.
- « … C'est vrai » approuva Sara en remuant distraitement son café. « Mais ce n'est pas comme si on avait vraiment l'occasion de porter ce genre de tenue dans notre boulot » remarqua t'elle, malicieuse.
- « Effectivement » fit Catherine, le sourire aux lèvres avant de prendre une gorgée de sa propre tasse.
- « Parlez pour vous » protesta Megan avec espièglerie, entre deux bouchées de tiramisu – alternativement le sien et celui de Jeff. « Moi je pourrais m'habiller en Gucci pour aller au travail mais je ne veux pas faire de peine aux autres… » plaisanta t'elle, l'œil rieur avant de s'interrompre pour dissimuler un bâillement.
- « On va peut-être retourner à l'hôtel, nous » intervint l'agent Thomas à qui le geste n'avait pas échappé.
A ces mots le Dr Grissom releva brusquement la tête, l'air vaguement paniqué. Cette expression ne dura qu'un minuscule quart de seconde et personne ne la remarqua, ce dont l'entomologiste fut très reconnaissant envers les 'puissances supérieures'. Il avait passé la soirée à tenter de ne pas penser à la confrontation qui se profilait à l'horizon – un peu par crainte et sans doute un peu par lâcheté – mais il y tenait et s'ils se séparaient maintenant…
- « On pourrait se retrouver demain au LVMPD pour mettre le point final à l'enquête, vers midi » suggéra encore Jeff en se tournant vers ses deux jeunes collègues pour avoir leur avis. Les deux brunettes hochèrent la tête en signe d'acquiescement, bientôt imitées par Nick, Cath et Gil – qui songeait qu'une bonne 'nuit' de sommeil pour pouvoir gérer ce qu'il planifiait de faire. « C'est vendu alors » reprit l'agent fédéral en souriant. « Sur-ce, madame, messieurs, j'emporte ces deux charmantes jeunes femmes avec moi et je vous dis bonne nuit » fit-il avant de se lever et d'aider ses amies à en faire de même. Une jolie brune à chaque bras, il quitta l'établissement non sans avoir vivement félicité le cuistot.
- « Bon, eh bien je crois que je vais rentrer aussi » annonça Catherine lorsque les trois agents eurent passés la porte. « La soirée était très sympa mais j'aimerais arriver à dormir quelques heures avant de préparer le petit déjeuner pour Lindsay. »
- « Je te raccompagne » proposa Gil en passant une main dans ses cheveux. « Nick tu as ta voiture ? »
- « Oui, oui, ne vous inquiétez pas, Boss, je n'ai pas trop bu » le taquina le jeune texan qui se leva à son tour. « Je passe au labo et je file me coucher » continua t'il alors qu'ils sortaient.
- « Parfait, à demain alors » le salua l'entomologiste en se dirigeant vers sa voiture, Catherine sur les talons.
- « A demain Cath, Griss… »
Une demi-heure plus tard – et après un trajet silencieux – le superviseur de l'équipe de nuit déposait son bras droit devant chez elle. Il était près de trois heures du matin et les deux collègues n'aspiraient qu'à aller se coucher mais Catherine, une fois descendue, retint tout de même son vieil ami en posant une main sur sa portière, du côté chauffeur. Elle attendit que Grissom ait baissé sa vitre et lui sourit gentiment.
- « Il y a un problème ? » s'enquit l'entomologiste, un peu troublé.
- « Non, pas de problème » le rassura la femme blonde. « C'est juste que… Je les aime bien. Je l'aime bien, alors… fais attention. » Sur ces mots, et avec un dernier sourire elle franchit les quelques mètres qui la séparait de sa porte et disparut à l'intérieur.
- « Je vais faire de mon mieux » souffla doucement l'homme avant de redémarrer.
oxoOoxo
TBC...
