Enfin le dernier chapitre... oui, bon, disons avant-dernier ;-)
J'ai quelques doutes mais j'espère que vous allez aimer quand même. Le truc c'est que c'est assez 'cliché' (d'ailleurs je me suis inspirée d'un livre de Anna Gavalda : Ensemble c'est tout, que j'aime beaucoup). Si j'arrive relativement bien à faire 'souffrir' mes personnages, j'ai toujours beaucoup de mal avec le 'dénouement' et ça donne... ça (quelque chose de tout à fait improbable et de très hautement 'guimauvien').
Bon, maintenant que vous êtes prévenus, j'espère que vous aimerez quand même :-)
PS pour Megara : Megan pensait qu'elle était enceinte mais la elle a fait un test pour le confirmer (on mettra de côté que les tests ne sont pas sûrs à cent pour cent...)
XXX
oxoOoxo
(Trip on love, Abra Moore)
- « Le vol 3528 pour Washington ? Un instant s'il vous plait, monsieur… Voilà, terminal 6B, porte 71 » l'informa une hôtesse d'accueil des plus aimables que Grissom ne songea même pas à remercier, trop occupé à courir pour rejoindre l'endroit en question. La jeune femme le regarda partir, légèrement amusée, devinant plus ou moins qu'il devait s'agir d'une histoire de cœur.
L'entomologiste, faisant fis de son orgueil – et de la partie raisonnable de son esprit – qui lui criait de ralentir, fonça vers le terminal 6B. L'avion ne partait que dans une heure mais les passagers passeraient certainement des la salle d'embarquement d'ici une demi-heure. Et il avait bien besoin de ce laps de temps pour pouvoir s'expliquer avec Sara. Si elle voulait bien lui parler. Et s'il réussissait à la trouver bien sûr.
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- « Si tu voulais qu'il vienne, tu aurais pu tout simplement le lui dire au lieu de fixer l'entrée de ce terminal tout en faisant semblant de ne pas le faire » fit Megan à son amie, mine de rien, alors qu'elle se saisissait de la canette et du brownie que lui tendait Jeff. Sara lui envoya un regard meurtrier mais ne put se résoudre à ne plus lancer de furtifs – enfin, pas si furtifs que ça puisque Meg l'avait remarqué – coups d'œil en direction de l'entrée.
- « Je ne voulais pas qu'il vienne ! » se récria t'elle finalement, boudeuse. « C'est juste que… »
- « … tu as désespérément envie qu'il vienne quand même » compléta la jeune chargée de communication en buvant tranquillement son soda light. « Ne t'en fait pas. Il viendra. »
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'Je ne vais pas y arriver, je ne vais pas y arriver…' ne cessait de se répéter le Dr Grissom en parcourant les immenses couloirs de l'aéroport, slalomant avec brio entre les usagés et employés, un gros bouquet de rose blanches à la main. 'Quel était le crétin qui avait eu l'idée de faire autant de terminaux différents ?' pesta t'il en évitant de justesse une petite grand-mère qui tirait une valise qui devait bien faire trois fois son poids. Terminal 4B, 4C, 4D, 5A, 5B… La prochaine fois je l'attends dans le hall de l'hôtel se promit l'entomologiste tout en priant pour qu'il n'y ait pas de prochaine fois et que celle-ci soit la bonne.
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- « Tu crois vraiment qu'il viendra ? » s'enquit Sara en se mordillant nerveusement la lèvre inférieure. Parce qu'en fait, oui, elle espérait de toute son âme qu'il vienne. Rien que pour le voir une dernière fois. Et peut-être aussi pour pouvoir lui parler, et l'embrasser, et se blottir dans ses bras et… Merde, elle voulait qu'il vienne !
- « Ah, tiens, parce que ça t'intéresse maintenant… » la taquina Megan, amusée par le manège de Jeff occupé, un peu plus loin, à faire du charme à une hôtesse de l'air rougissante.
- « Meg ! » s'indigna l'ex-experte. « Non, sérieusement, pourquoi tu crois qu'il viendra ? » Sa voix était presque suppliante et ça l'agaçait au plus haut point.
- « Deux choses » répondit la jolie brune avec un sourire malicieux. « Premièrement, je commence à bien le connaître et deuxièmement je peux le voir d'ici… »
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6B ! C'était pas trop tôt… Quelle porte déjà ? 71. Exact. 71. Pourquoi est-ce qu'il fallait toujours que ce soit tout au bout ? Pourquoi pas 2, plutôt ? Passons. Une centaine de mètres plus loin, Gil Grissom s'arrêtait à la hauteur de la porte 57, légèrement en retrait, et observait avec attention les passagers deux numéros plus loin. Il repéra assez facilement l'agent Thomas – en costume dans le plus pur style 'Men In Black' – puis les deux jolies brunes à quelques pas de là. Si Sara, superbe dans un tailleur chocolat, avait le regard perdu vers les pistes d'atterrissage à peine visibles sous une pluie battante, Megan, adorable dans une petite robe trapèze noire, regardait dans sa direction. En fait, elle le regardait lui avec un léger sourire entendu. Pour ce qui était de la discrétion c'était raté… Alors autant y aller.
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- « QUOI ? » s'étrangla Sara, attirant l'attention de tous les gens autour. Comment ça, elle pouvait le voir d'ici ? Il n'était quand même pas vraiment… Mais non, ce n'était pas possible. Ce n'était ABSOLUMENT pas possible. Ça ne pouvait pas être possible.
- « Il arrive » reprit Megan, toujours aussi calme. « Je vais vous laisser… » ajouta t'elle avec un clin d'œil espiègle avant de s'éloigner. « Bonne chance. »
- « Non, mais Meg, tu ne peux pas faire ça » paniqua soudain la brunette, pourtant incapable du moindre mouvement. « Meg, s'il te plaît… Reviens ici tout de suite ! Megan ! »
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Gil fit un signe de tête à Megan alors qu'elle attrapait Jeff par le bras et l'emmenait – manu militari –vers les boutiques de luxe qui se situaient un peu plus loin dans le terminal. Il s'avança ensuite doucement vers Sara, toujours tétanisée, jusqu'à se retrouver à moins d'un mètre d'elle. L'entomologiste posa une main hésitante sur la frêle épaule de la jeune femme et la pressa délicatement pour l'amener à se tourner vers lui. Il faillit sourire en détaillant le visage blême aux traits fins et aux yeux légèrement agrandis par la panique. Cela lui donnait un air un peu gamine des plus attendrissants. Grissom essaya d'accrocher son regard mais elle se fit un devoir de l'éviter et il n'insista pas.
- « Sara, il y a quelque chose que je n'ai pas eu le temps de te dire… » commença l'expert, le souffle encore un peu haché d'avoir couru. « Plusieurs choses en fait » se reprit-il sans lâcher son bras qui tremblait imperceptiblement sous sa main. « Mais si je n'ai le temps de n'en dire qu'une alors ce sera celle-là » fit l'homme en prenant une grande inspiration, sentant le regard de la brunette se poser finalement sur lui. C'était le moment ou jamais. « Sara, je t'aime. »
- « Tu… tu quoi ? » souffla la jeune femme, complètement prise au dépourvu, une fois que son cœur – dont elle pouvait jurer qu'il s'était arrêté un instant puis était reparti à une vitesse folle – ait repris un rythme normal. Il ne pouvait pas vraiment avoir dit ce qu'elle pensait qu'il avait dit, si ? En croisant son regard lagon empli d'une tendre sincérité et d'un espoir presque douloureux, elle songeait que peut-être, il venait bien de dire 'ça'. Et cette certitude était un sentiment merveilleux qui la réchauffa de l'intérieur avant qu'elle ne redescende brutalement sur Terre. Qu'est-ce que ça changeait au juste ?
- « Je crois que je t'aime depuis cinq ans en fait mais j'ai mis du temps à me l'avouer et… me voilà, maintenant, devant toi et tout d'un coup ça semble tellement simple… » expliqua t'il de son mieux. « Enfin, relativement » ajouta l'expert avec un léger sourire. « Ce que je voulais dire c'est que cette fois-là, à Manhattan, si je suis parti c'est parce que j'ai eu peur. J'étais complètement paniqué en fait » avoua t'il en passant le dos de sa main sur la joue pâle de la jolie brune. « Tout ça, autant de sentiments, c'était nouveau pour moi et je ne pensais pas que tu… Je n'osais pas espérer que tu prennes ça si au sérieux. Une semaine… Et je devais renter, je ne voulais pas rendre les choses plus compliquées qu'elles ne l'étaient déjà. Je ne voulais pas te faire souffrir. Je n'ai jamais voulu ça… Je tiens bien trop à toi » conclut t'il en effaçant du pouce une larme qui s'était échappée des yeux ambrés de Sara avant de porter une de ses mains délicates à ses lèvres et d'y déposer un baiser. « Est-ce que tu pourras me pardonner ? »
Mue par un sursaut d'impulsivité, Sara se dressa sur la pointe des pieds et s'empara avec ferveur des lèvres du Dr Grissom qui, glissant ses bras autour de sa taille fine, répondit avec une passion semblable. Le bouquet gisait à terre, oublié. Elle glissa ses mains atour de la nuque de l'entomologiste et se perdit dans l'étreinte pendant un merveilleux moment. Elle ne demandait pas mieux que de le croire. Elle le croyait en fait. De tout son cœur. Et elle l'aimait aussi. Mais elle ne pouvait pas prendre une décision. Pas tout de suite. Pas maintenant. Ça allait beaucoup trop vite. Elle avait besoin de temps. Peut-être qu'un jour… Elle rompit le baiser à regret et caressa du regard le visage si familier – et si sexy selon elle – de cet homme qu'elle adorait.
- « Je te pardonne » murmura t'elle contre son oreille en se blottissant un instant contre lui.
- « Alors reste avec moi… » lui demanda t'il à voix basse, front contre front, alors que leurs nez se frôlaient doucement.
- « Je ne peux pas, pas comme ça » lui répondit-elle en s'éloignant doucement jusqu'à ce que seules leurs mains se touchent, leurs doigts enlacés. « Merci pour… tout » fit la jeune femme en le lâchant alors que l'hôtesse invitait les passagers à passer dans la salle d'embarquement.
- « Sara… » souffla Gil alors que la brunette disparaissait dans la foule. Il croisa brièvement le regard de Megan qui lui adressa un sourire encourageant et articula un 'Ne vous inquiétez pas' avant de suivre le même chemin que son amie, Jeff juste derrière elle.
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Il y avait bien quarante-cinq minutes que Gil Grissom était planté dans le terminal 6B, son bouquet de roses à la main, devant les larges baies vitrées qui donnaient sur les pistes. Il se perdait avec mélancolie dans la contemplation des avions et de leur danse si particulière… Il était resté pour voir celui de Sara décoller. C'était sans doute stupide mais lorsqu'il avait vu l'engin – qu'il supposait être le sien – il avait ressenti un pincement au cœur. Et maintenant il continuait à regarder la pluie tomber en cette sombre matinée hivernale, revoyant sans cesse le beau visage de Sara si expressif après ce denier baiser. Ses joues légèrement teintées de rose, ses lèvres rouges et humides, et ses yeux brillant d'un éclat si particulier… S'il fallait qu'il l'attende, il le ferait. Il l'attendrait le temps qu'il faudrait.
Mais n'aurait-il pas du tenter de la retenir quand même au lieu de la laisser partir ? N'aurait-il pas du faire quelque chose de plus ? Combien de temps devrait-il attendre avant de la revoir ? Combien de temps supporterait-il d'attendre ? C'est la sonnerie de son téléphone portable qui le sortit de sa 'transe'. Il décrocha machinalement.
- « Grissom. »
- « Oh, quel accueil chaleureux » le taquina une voix malicieuse à l'autre bout du fil.
- « Sara ? » fit-il avec incrédulité.
- « Laisse-moi deviner. Je suis sûre que tu es encore dans le terminal, là où on s'est quitté. En train de contempler les pistes, l'air malheureux, en pensant à moi avec mélancolie… » avança la jeune femme, rieuse.
- « Pas du tout » se récria Gil, faussement vexé, se délectant d'entendre sa voix. « Ce n'est pas mon genre. Pourquoi ferais-je quelque chose comme ça ? Ce serait assez pathétique, non ? En fait, je suis déjà rentré chez moi » annonça t'il avec aplomb.
- « Menteur. »
- « Comment tu… ? » s'enquit l'entomologiste avec incrédulité. Un pressentiment le fit se retourna et il manqua de faire tomber son portable quand Sara apparut dans son champs de vision, à une dizaine de mètres, un téléphone à la main et un sourire aux lèvres. Il n'était pas vraiment préparer à ce qu'elle se jette littéralement dans ses bras comme elle le fit mais il était loin de s'en plaindre. Il la serra un long moment contre lui avant qu'elle ne se détache et avise les roses blanches.
- « Elle sont pour moi ? » fit-elle, une lueur espiègle dans les yeux.
- « Oui mais… qu'est-ce que… je veux dire… » bafouilla misérablement l'expert en lui tendant le bouquet sans y faire vraiment attention.
- « Une certaine personne a porté à mon intention que je pouvais me permettre de prendre quelques jours de congé » expliqua Sara simplement en portant les fleurs à son nez. « A ce propos, c'est le téléphone de Megan, il ne faut pas que j'oublie de le lui rendre » ajouta t'elle en souriant avec malice. « Qu'est-ce que tu en dis ? »
- « Je dis que tu es vraiment la meilleure chose qui me soit arriver dans la vie et que je ne te laisserais plus jamais partir » répondit sincèrement Gil en se rapprochant d'elle, l'air félin.
- « Je vais devoir repartir, à un moment ou à un autre » lui rappela la jeune femme, une note de tristesse dans la voix.
- « Nous verrons… » fit simplement le scientifique avant de ravir ses lèvres avec passion.
Et Sara ne regretta pas un seul instant de ne pas avoir pris cet avion.
oxoOoxo
TBC...
Normalement il n'y a qu'un chapitre après ça, l'épilogue. Toutefois, si il y a une scène en particulier que vous voudriez que j'écrive n'hésitez pas à me le dire ;-)