Titre : Je te retrouverai…
Auteur : gabriela.gosden (oui, j'ai repris mon ancien pseudo, comme elle est passé dans la mémoire de ceux qui ont lu le début de cette fic)
Anime : FullMetal Alchemist
Disclamer : Les personnages de FullMetal Alchemist ne m'appartiennent pas. (Merci Hiromu Arakawa et le studio Bones)
Genre : Romance/Mystère (je ne vous dit pas tous les spoils inventés que j'ai mis dedans)
Couple : Roy x Edward
Rating : Tout public, jamais vu plus soft…
Attention, spoils sur la série (1-51 épisodes, sans film/manga)
Résumé de l'épisode précédent : (Re)lisez les chapitres précédents, merde !
" Lààà..Je vais l'enlever, ouvre lentement les yeux, surtout... "
Ses lunettes sur le bout son nez, à tel point qu'on se demandait comment elles faisaient pour ne pas tomber, le Dr. Colet, le médecin du village où étaient hébergés Roy et la mystérieuse personne qui l'avait sauvé, tenait soigneusement le visage du jeune Roy, âgé de huit ans, entre ses deux mains, tout en mordant sa langue sur le coté.
La nuit était déjà tombée et les soirées fraîches du printemps laissaient déjà progressivement place aux doux soirs d'été.
A l'est du pays d'Amestris, secoué par de nombreuses guerres civiles au niveau de la frontière, ces guerres réprimées dans le silence, derrière une gigantesque vallée dans la campagne surplombée par une gigantesque colline, se trouvait un simple village paisible où le chant des cigales commençaient à résonner en chœur.
Comme accompagnant ces étranges mélodies répétitives, on entendait des murmures venant de l'intérieur d'une maison située près de l'entrée de ce village. Les rideaux non tirés laissaient paraître une faible lumière et à l'intérieur, environ une dizaine de personnes se tenaient dans la salle à manger, près de la cheminée.
Tous se réunissaient autour d'un petit garçon aux cheveux noirs, si noirs que l'on avait parfois du mal à distinguer quelconque reflet dans ses mèches, et parmi ces personnes se trouvaient le Dr. Colet, Maes Hughes, un enfant du village à l'énergie impitoyable selon les dires des autres habitants, Mme Borgot, le reste consistait en majorité de personnes curieuses et de mères de famille, qui s'étaient, selon Hughes, éprises de ce "pauvre petit garçon si adorable et mignon qui a vécu tant de choses tristes".
Malheureusement pour Roy, la quasi-totalité du hameau était au courant de ce qu'il lui était arrivé. La commune entière a assisté en pleine nuit à l'embrasement de la sienne, situé quelques kilomètres plus loin. D'après ce qu'il avait entendu et compris, en plein milieu de la nuit, son village a été la proie de violents conflits qui l'ont transformé en brasier. Quel genre de conflits ? On lui avait répondu qu'il était trop petit pour comprendre. D'après les gens qui sont allés voir là-bas, il n'y aurait apparemment aucun survivant, du moins, aucun qui ne se serait manifesté, ce qui semblerait étrange, vu que les plus proches habitants de ce coté de la frontière vivaient ici.
En fait si, il y avait un survivant connu : lui. Comment avait-il réussi à fuir ? Lui-même ne le savait pas, et lorsqu'il voulait y repenser, il se heurtait à un blanc annihilant tout souvenir.
Il se souvenait juste du moment où il regardait les flammes atteindre le ciel avant qu'il ne se mette à courir, par peur, avant de s'évanouir et d'être sauvé par « elle », qui passait à cet endroit et qui a assisté de loin également au conflit. « Elle » l'avait pris dans ses bras et avait rapidement rejoint le village où il avait ensuite reçu les premiers soins et où ils avaient pris refuge pour le moment.
« Elle » ... Qui était juste à ses côtés en cet instant.
Light. (1)
Un surnom, pour enfin la désigner, parce qu' elle ne lui avait jamais confié son nom, ni son identité, à tel point que Roy se demandait si elle en avait une.
Un surnom secret, qu'il ne partageait avec personne, tellement c'était puéril, tellement l'association d'idées qui en suscitait était simpliste, mais c'était le premier mot qui lui venait à l'esprit.
Il lui avait trouvé ce nom lorsqu'elle est revenue avec le médecin, qu'elle lui a prit sa main, et que la lumière qu'elle semblait garder en elle se transmettait à lui, réchauffant son âme. Sa main n'avait pas lâché la sienne depuis, non pas pour se rassurer de l'opération mais comme pour s'assurer qu'elle ne partira pas. Elle lui avait répété " Ne t'inquiète pas " de sa voix grave, légèrement rauque, troublante mais qui redonnait des couleurs à ses joues ainsi qu'à son cœur.
Même en étant aveugle, lors de leur première rencontre, il l'avait prise pour un ange entouré de lumière.
Il avait déjà ricané au souvenir de cette pensée niaise, mais il ne pouvait s'empêcher de la voir, ou plutôt, comme il ne voyait pas, de la sentir, et au delà des ténèbres, d'apercevoir un halo de lumière.
Aussitôt, ce mot lui était venu, simplement. Light, qui voulait dire "Lumière" dans la langue du pays.
Cependant, il avait toujours l'espoir d'avoir le courage de lui demander son vrai nom si elle ne lui aurait pas dit d'elle-même avant.
Alors que les derniers rayons du soleils s'évanouissaient, Light était revenue avec le médecin. Celui-ci avait porté Roy au rez-de-chaussée et l'avait prévenu qu'il sentirait des picotements gênants aux yeux et que cela le dérangerait un jour tout au plus, comme il s'était déjà habitué à ouvrir les yeux quotidiennement, mais sur une courte durée.
Dans la petite maisonnette, le médecin voulut chasser ces personnes en trop, réussit à faire sortir quelques personnes, mais, toujours d'après Hughes, pratiquement tous ceux qui étaient au courant de l'histoire du petit garçon avaient accourus pour le voir ouvrir les yeux. Dans un semblant de chaos résonnaient, entre les murmures, des divers "Chuuut !" et des "Vous l'effrayez !" de la part des plus sensés, voués à l'échec.
Le docteur lui avait demandé, inquiet, si le bruit ne le gênait pas trop, sa réaction spontanée fut de déclarer posément que ça ne le dérangeait aucunement et qu'il était heureux de voir tant de personnes se préoccuper de lui.
Passé les exaltations effrénées des spectatrices ("qu'il est adorable ! qu'il est mignon !" (2)), le Dr Collet commença à dénouer lentement le bandage.
"Surtout…n'ouvre pas les yeux brusquement, évite de fixer une source trop lumineuse, regarde donc à ta gauche"
La gauche, là où Light se trouvait, alors que paradoxalement, elle est pour lui incarnation de la lumière.
Je vais la voir, quitte à être aveuglé de nouveau
Ses paupières s'ouvrirent lentement. Il eut la tentation d'ouvrir grand les yeux, mais les picotements qui se faisaient sentir le retint de tout geste brusque.
Un décor flou stagnait devant ses pupilles, il cligna des yeux et les plissa avant de réouvrir ses paupières. Sa vision devenait progressivement nette puis soudain, la correction se fit.
La première chose qu'il vit le rendit bouche-bée. Une scène étrange s'offrait à lui.
Une jeune fille le fixait, les sourcils froncés par l'inquiétude. Son âge ne semblait pas dépasser les vingt ans.
Ses cheveux blonds semblables à de l'ocre tombaient sur ses épaules et deux mèches inégales encadrait son visage, lui régulier.
Des lèvres roses, presque rouge sang, comme dans le conte de Blanche-neige qu'il avait entendu de ses parents, semblaient souligner le bas du visage, comme un pinceau à l'encre de chine rouge déposerait sur le papier, une courbe gracieuse, et contrastait harmonieusement avec le teint légèrement hâlé, parsemé de rose.
Mais ce qui l'attirait le plus, c'était deux yeux, deux yeux dorés, comme il n'en avait jamais vu, des yeux qui semblaient pénétrer dans son esprit et lire dans son cœur au point de se laisser tomber plonger à l'intérieur et de s'y noyer dans un semblant de torpeur. Ils semblaient exprimer à la fois une détermination et une sensibilité extrême.
Et encore plus que lorsqu'il était aveugle, il sentait une étrange impression planant autour d'elle, comme une lumière omniprésente.
Son cœur fit le plus gros bond de toute sa vie, par la même occasion, il manqua de s'étouffer et devint aussi rouge qu'une tomate.
Elle n'était pas la beauté incarnée. Elle est même très loin de l'idée que l'on se fait d'un ange. Mais cette lumière, sa présence...
"Tout va bien ?"
"Ah…euh oui !"
"Bienvenue" dit-elle sereinement.
Mustang sentit tout à coup des larmes envahir son cœur, remonter du fond de sa gorge. D'un effort surhumain accompagné d' incompréhension (pourquoi avait-il envie de pleurer ?), il déglutit comme il put pour ravaler ses larmes et s'inclina devant elle, honteusement, ignorant toute l'assemblée.
"Merci, merci beaucoup, merci pour tout ce que vous avez fait, merci d'être ici avec moi et...et..."
Il ne savait plus quoi dire. L'émotion l'avait emporté et, en débitant sans savoir ce qu'il disait, ses excuses et remerciements qui se voulaient solennels tombaient à l'eau. Il osa lever un oeil et vit avec stupeur qu'elle le regardait d'un air de tristesse dissimulée par un sourire hésitant.
Sa main alla se posa sur la tête de l'enfant et le caressa tendrement avec un sourire sincère, cette fois.
"Merci à toi…"
Avant qu'il ne puisse ajouter quoi que ce soit et surtout comprendre le sens de cette réponse, quelqu'un le tira par la manche.
Il tourna la tête et vit un jeune garçon, qui semblait faire quelques centimètres de plus que lui. Son long nez retenait ses lunettes carrées qui glissaient de temps à autre. Ses cheveux à moitié désordonnés donnaient l'impression d'être plaqués toutes les deux minutes vers l'arrière et le tout était couronnée d'une simple mèche bancale. Un grand sourire élargissait son visage d'une peau moins blanche que la sienne. (De toute manière, les parents de Mustang lui avaient toujours reproché d'être étrangement pâle).
Roy ouvrit grand la bouche comme une carpe, il resta ainsi quelques secondes puis la referma en poussant un soupir :
"…Hughes ?"
"BINGO" lui répondit-il les deux doigts en V.
Mustang leva sa paume comme pour parer le rire tonitruant qui vint à lui.
Son regard balaya lentement la pièce. Des visages venaient finalement s'ajouter aux différentes voix.
Tandis que le docteur lui prenait le pouls par précaution, d'anciennes pensées lui revinrent soudainement à l'esprit.
Il était orphelin, il n'avait plus de famille, ni de village, ni de maison et pourtant, il ne se sentait pas seul, loin de là. Light, Hughes, tous ces gens étaient là veiller sur lui.
Combien de temps ceci allait durer ?
Et si seulement ça pouvait durer.
Oui, il n'avait pas souffert de la solitude durant sa convalescence. Pourtant, il savait qu'il ne pouvait pas retenir Light longtemps, car c'est bien lui qui l'empêche de reprendre la route, qu'il ne pouvait vivre indéfiniment chez Mrs Borgot, qu'il ne pouvait s'introduire dans la vie paisible de ces villageois. Et au delà, une sorte de volonté inapparente venait de naître dans son esprit.
"Je vous remercie de vous être tous préoccupés de moi, je m'en excuse" déclara-t-il d'un air volontairement attendrissant.
Hormis ceux (celles plutôt) qui poussaient des cris d'extase devant autant de "politesse adorable venant d'un charmant petit garçon d'à peine huit ans, qu'il est chou etc..." .. les gens autour de lui commencèrent à le congratuler, à lui poser des questions, ignorant les protestations du médecin.
Il répondait machinalement, tout en ne cessant d'imprégner ses yeux au mieux le visage de Light, qui entre-temps s'était dégagée de la masse de personnes pour aller s'adosser sereinement contre un mur de la pièce.
Elle vit qu'il le regardait et elle le salua gentiment de la main.
Déçu qu'elle ne reste pas près de lui, il commença à réfléchir :
« Après tout, pensa-t-il en souriant, profitons de ces bons moments. »
Comme il regrettait de ne pas avoir pu profiter de ses moments avec ses parents. Il se souvenait un peu de son père, souvent en voyage, mais qui ce jour-là était présent. Un homme imposant, fier de ses origines de l'est, mais qui parlait peu, se contentant, d'après les dires de sa mère, de fixer sans cesse l'horizon, comme à la recherche d'un passé lointain, disparu.
Quant à sa mère, c'était une jeune femme à l'ascendance prestigieuse, et d'une gentillesse exemplaire quoiqu'un peu froide dans ses gestes. Il avait un vague souvenir de Shulin., sa « gouvernante » qui venait également de l'Est, malgré ses airs sévères (surtout lorsqu'il s'enfuyait dans son repère secret pour lire les livres qu'il avait chipé dans la bibliothèque de ses parents), il la considérait comme sa grande-sœur et elle comme son jeune frère. Malheureusement, elle mourut de maladie un an avant la tragédie du village où ses parents avaient été inéluctablement tués. Après plus d'une semaine, l'absence de nouvelles éteignait les dernières flammes de l'espoir qu'il couvait. Il essayait cependant de ne pas y penser.
Ce n'était pas le moment d'être nostalgique.
Et pourtant...
Sans le savoir, une page de sa vie venait d'être tournée, il restait cependant enfant tout en quittant l'enfance.
Il était à la fois triste et heureux comme jamais.
Cette confrontation de deux sentiments opposés acheva de détruire la façade de secours qu'il s'était imposé au moment où il avait failli pleurer.
Les larmes coulèrent lentement de ses joues en même temps qu'un doux sourire s'esquissait sur ses lèvres. Le plus beau sourire qu'il n'ait jamais fait jusqu'à présent.
Roy ouvrit les yeux.
"Bonjour, Mustang, tu es enfin réveillé ?"
Où était-il ? Est-ce qu'il avait rêvé ?
Cette voix... Elle lui semblait familière. Qui était-ce donc ?
Deux yeux dorés lui firent face. Light se tenait assise par terre au bas du lit où il dormait profondément.
Aussitôt, tout lui revint en mémoire : Le massacre, sa fuite, sa cécité temporaire, Hughes, sa guérison et...elle...
Il se frotta les yeux quelques secondes et sa vue qui était légèrement troublée devint nette en une fraction de seconde.
« Tu as bien dormi ? lui demanda Light
- Euh... Oui et vous ? »
Il se gifla mentalement. Comme il avait l'air stupide ! Pourquoi les mots jaillissaient de sa bouche sans même prendre le temps de consulter son cerveau ?
Tout à coup, il prit conscience de quelque chose.
"Depuis quand m'appelez-vous Mustang ?"
- C'est Hughes, il se prétend ton compagnon, il m'a sommé pendant cinq minutes que je t'appelle par ton nom de famille, il paraît que c'est plus classe." dit-elle avec un grand sourire.
- L'imbécile...où est-il ?"
- Derrière toi."
Aussitôt retentit un "TAYAUUUUUUUUUUT" suivi d'un "AAAAAAAAAAAAARRRRGH !" hurlé par Mustang.
Hughes avait surgi de nulle part pour se précipiter violemment sur Roy, passer son bras autour de son cou et ainsi mimer un léger étranglement tout en balayant ses cheveux noirs avec sa main.
"Mais lâaaache-mooooi..." gémit Roy.
Il lança un regard désespéré vers Light qui semblait s'amuser de la scène.
"Vous êtes plus proches que je ne me l'étais imaginé"
"Quoi ? Moi, proche avec ce clown ? Non merci ! va-t-en, Hughes ! Lâche-moi !
- Oh que non, je ne te lâcherai pas mon amour
- AAAAAAAAAAAARGH"
Light se résolut à intervenir lorsque les hurlements de Mustang atteignirent des proportions douloureuses pour les oreilles.
Quelques minutes passèrent et elle se leva, enfila sa cape et se prépara à franchir le seuil de la porte.
Au moment où Roy la vit sortir, avant même de réaliser ce qui se passait, il se dégagea de Hughes et tomba du lit pour la rattraper.
"NE PARS PAS !"
Elle fit brusquement volte-face et vit, à sa stupeur ainsi qu'à celle de Hughes, que Roy se tenait à terre, des yeux désespérés levés sur elle, la sueur sur son front, et le bras tendu dans sa direction comme pour l'attraper.
Avant même que l'effet de surprise soit passé, Roy se rétracta, lâcha le vêtement tout en balbutiant des excuses inaudibles.
Qu'est-ce qui m'a pris ?
Ce comportement lui semblait surprenant, même pour lui-même. Pourquoi avait-il crié ainsi en se mettant dans une situation honteuse ? Il avait pourtant fait le point la nuit dernière. Un jour, Light le quittera le village et reprendra sa route, seule, car il ne devait pas être un fardeau pour elle.
Mais en lui criant de rester ici, il ne pouvait constituer pire fardeau pour elle.
Qui a dit qu'elle partait ? Elle allait peut-être au marché, chez le médecin ou même tout simplement se balader.
Et il comprit. Pour la première fois, elle était partie sans le prévenir. D'ordinaire, elle disait "Je vais acheter des pommes" ou "Je reviens".
« Elle va partir pour toujours, sans me prévenir, pour ne pas me faire de peine. »
Ce genre de pensées lui venait à son insu à la seule idée qu'il puisse voir la silhouette de Light franchir la porte à jamais. Cette pensée lui semblait idiote, mais tapie dans un coin de sa tête, elle n'en était que plus menaçante.
C'était presque devenu instinctif.
Il avait peur, terriblement peur qu'elle parte. Peut-être comptait-elle plus à ses yeux qu'il ne se l'était imaginé. L'angoisse prit le dessus sur la raison. Il savait qu'il en serait triste si elle partait, mais il était décidé à l'accepter dans le plus grand stoïcisme possible.
Jamais une angoisse ne l'avait pris aussi violemment. Ses contradictions et hypothèses qui se chevauchaient lui faisait tourner la tête et il resta là, sans rien dire, en proie à lui-même.
Hughes et Light le regardaient d'un air inquiet.
"Qu'y-a-t-il Mustang ?" lui murmura Light en lui mettant ses mains sur ses épaules.
Roy leva la tête d'un air choqué, ses lèvres tremblaient.
Cela ne pouvait plus durer, sa réaction était explicite, il ne devait plus prendre la fuite, il devait lui dire, lui demander si elle partirait un jour, et dans le meilleur des cas, lui demander de rester, même si l'espoir lui semblait mince.
Hughes s'était glissé en bas du lit et regardait la scène, les sourcils froncés, ayant l'air de vouloir dire quelque chose.
Light prit la tête de Mustang entre ses deux mains, se doutant évidemment que quelque chose n'allait pas, mais ne semblait pas savoir de quoi il s'agît.
Roy ouvrit la bouche, et alors qu'en sa présence les mots sortaient n'importe comment de sa bouche, là, plus aucun son n'en sortit.
Que c'était pénible de faire un aveu, Mustang l'avait plus que deviné.
Son air apeuré s'intensifia à tel point qu'il pâlit de manière inquiétante.
Tout à coup, Hughes éleva la voix.
D'un ton lent et posé, il dit :
"Je crois que Mustang a envie de te demander si tu t'en irais un jour..."
Un masque de stupeur passa sur le visage de Mustang qui lança un air mélangeant gratitude et hostilité à Hughes : soulagé de ne pas avoir à le lui demander, mais à la fois furieux d'avoir quelqu'un à ses cotés qui pénétrait si facilement ses pensées et surtout que ces pensées soient mises à nues de la manière la plus simple qui soit.
Light demeura étonnée :
« Tu as peur que je m'en aille ?
- Oui. »
Cette fois, il tenait à sauver son honneur et répondit d'une voix ferme et décidée.
Il avait dit cela, en oubliant toute sa timidité mais en dépit de cela une terreur sourde bouillonnait au fond de son estomac.
Au fond, cela n'avait-il pas été assez évident ? Et au final, est-ce qu'il n'aurait pas souhaité pendant tout ce temps qu'elle comprenne, elle qui semblait lire dans ses pensées.
Elle poussa un léger soupir qui fit Roy se figer sur place et ses yeux dorés plongèrent dans les siens, noirs.
"A ce point..."
Et d'un demi-murmure, la main dans ses cheveux blonds :
"Ce n'est pas normal..."
Hughes et Roy échangèrent un regard intrigué.
En voyant cela, Light se reprit :
"Euh...Oubliez ce que je viens de dire... C'est juste que je suis étonnée, enfin, le terme exact ne serait pas suffisant...
- Reste.
- Mais enfin..."
Les doigts de Roy avait à nouveau agrippé la cape de Light et la question qui lui démangeait l'esprit depuis longtemps s'extériorisa :
« Qui est-tu ? »
Le silence se fit aussitôt, pesant donnant l'impression à Roy qu'il avait posé la question de trop. Hughes, quant à lui, sentit tout à coup qu'il était en trop dans la situation présente, cependant, ce même retournement de situation fit qu'il ne pouvait plus esquisser aucun geste, pétrifié par la curiosité et l'ambiance étrange qui émanait du face à face entre les deux intervenants principaux.
« Une fois, Shulin m'a dit qu'il y avait des gens qui voyageaient pour voyager. Avec ou sans but particulier et dans le cas où ils avaient un but, parfois celui-ci était incompréhensible aux yeux des autres. Shulin faisait partie de ces gens-là jusqu'à ce qu'elle rencontre mes parents. Est-tu comme elle ? »
Light lui jeta un bref regard de compassion.
« A ton avis, Mustang, pourquoi cette Shulin, en tant que vagabond, était-elle restée avec votre famille ? Ne t'inquiète pas. Un vagabond est dénué de tout lien. Mais j'en ai un ici : toi. Je ne partirai que le jour où tu n'auras plus besoin de moi.
- J'aurais tout le temps besoin de toi...
- On verra bien, nous avons le temps, je veillerai sur toi » rajouta-elle accompagné d'un sourire.
Les joues de Mustang reprirent malgré lui des couleurs. Ses bras fébriles allèrent serrer tendrement Light.
Ce n'était qu'un sursis. Dans le fond, Mustang ne l'avait pas réellement compris. La perspective de l'avenir lui avait effleuré l'esprit, à cette époque, mais il l'avait vite chassé; car pour lui, seul comptait le moment présent.
Comment les choses avait-elle pu évoluer ainsi ? Lui, qui avait toujours clamé qu'il n'avait besoin de personne, qu'il devait rester autonome dans n'importe quelle situation en tant qu'homme, comme le lui avait répété son père.
Pourquoi ce comportement ? Ses émotions brisait la barrière de sa lucidité. "Light" comptait pour lui plus que tout, et il lui sembla qu'il pouvait mourir pour elle. Mais aussi mourir sans elle.
Et tout à coup, un sentiment violent le fit frissonner.
"Non."
Peut-être avait-il trouvé en elle une nouvelle figure maternelle. Et le fait qu'il se forçait à assimiler ce point de vue le troubla encore plus.
Light monta sur la colline qui protégeait le village et d'où l'on pouvait voir au loin encore, au niveau de la frontière, les vestiges d'un village complètement dévasté par les flammes, il y a un peu plus d'une semaine.
Elle s'assit tranquillement dans l'herbe et regarda sa main.
"Ce garçon, Roy Mustang... Il réussit à me surprendre moi-même...
Ma condition ne me permet pourtant pas d'approcher des être humains et encore moins de tisser des liens avec eux. Et voilà que je vis maintenant avec lui, loin de là que ça me déplaise mais... Cela signifie que ce jeune garçon possède quelque chose d'extraordinaire en lui. Serait-ce lié à la fin...?"
Elle ferma les yeux, affichant sur son visage un air bienheureux.
"C'est la première fois que ça arrive..."
Sa main se referma.
"...Après 400 ans d'errance..."
(1) Pour info, son nom, je l'avait trouvé bien avant de lire Death Note, donc quand j'ai découvert ensuite, j'ai bien rigolé
(2) Et oui, si jeune et déjà tombeur
Note : c'est vraiment pourri, toute ma mise en page spéciale a disparu (certains ponctuations et espace), Normal que ça a l'air peu lisible (absence de traits). Je compte le modifier prochainement quand ça remarchera…
