Et voila une nouvelle histoire sur Cain. Après avoir relu la marque du bélier rouge j'ai eu envie de mettre un peu en scène le docteur qui est un perso que j'aime beaucoupï. J'espère que vous aimerez même si c'est nouveau un peu tordu...je n'y suis pour rien moi c'est Cain qui m'inspire que des trucs étranges....A l'origine cela devait être une shots mais m'étant un moment arrêter(là ou j'ai stoppé maintenant) je me suis dit que c'était déjà très long pour une shots(surtout que je n'ai vraiment pas fini) aussi je me suis dit que j'allais en faire une histoire courte(4 chapitres max et encore je pense m'arrêter à 3)
Rrrrr rrrr. Les sanglants rideaux s'ouvrirent en grinçant dévoilant lentement, très lentement la scène glauque. Une petite salle apparue, aux murs de pierres sombres et semblant suinter toute la pourriture de ces lieux. Le sol, constamment humide reflétait les quelques lumières vertes qui éclairaient la pièce. Et au centre, attraction morbide, se dressait un grand aquarium. Ou du moins cela ressemblait à un aquarium dans les ténèbres qui le cachait à moitié. Soudain la lumière vint éclairer la chose, qui sous les projecteur marécageux se révéla être plus une sorte de bocal qu'un aquarium. Et en son centre...en son centre un cri s'éleva et déchira l'air. Une plainte masculine et désespérée, les hurlements d'un torturé.
----------------------------------------------
Il faisait beau ce jour là, toute la beauté pale et froide de l'hiver se reflétait dans le paysage blanc et vierge de la campagne vu du château. Doucement une main vint et ouvrit la fenêtre pour pouvoir laisser son maître aspirer à plein poumon l'air vivifiant et glacé. Ses longs cheveux argentés flottaient doucement dans la brise. Puis, doucement il émietta une tranche de pain sur le rebord et attendit calmement sans bouger. Au bout d'un moment, un craintif moineau vint, encouragé par la vue alléchante du pain, se poser sur la rambarde puis sur le doigts tendu et amical.
Alors Jézabel souri et caressa avec douceur la petite gorge plumé de l'oiseau qui roucoula de contentement. Il se leva, emmenant l'oiseau avec lui jusqu'à une cage d'or qu'il referma en un "clac " sonore.
Puis il s'en désintéressa totalement et alla s'asseoir à son bureau pour regarder avec une délectation lascive le portrait d'un jeune homme ; de bonne famille assurément vu sa tenue et son maintient. Mais le plus remarquable chez ce jeune homme, ce jeune Lord comme le précisait la légende en dessous c'était ses beaux yeux verts mordorés, des yeux de chats, ou de démon...sauf qu'ici, le seul démon, c'était lui, Le Collecteur d'âmes. Sa main se crispa brusquement sur le portrait, comme si sa simple vue lui insupportait et le jeta dans le feu de la cheminée puis regarda le papier se tordre sous la flamme avec l'homme dessus disparaître en fumée.
Un long sourire étira ses lèvres fines et il regarda l'oiseau un moment et se leva pour caresser avec possessivité l'or des barreaux
« Toi aussi tu es dans ma cage petit oiseau, mais toi, tu n'es pas destiné aux flammes... »
----------------------------------------------
Là, en dessous, la créature du bocal s'étirait douloureusement. Ses deux bras pales était écartés et piqués de part en autres de nombreuses aiguilles, reliées à des câbles qui transmettaient dans ses muscles des toxines lui empêchant tout mouvement. Ses jambes étaient serrées l'une contre l'autre.
Combien de fois avait t'il pensé avec ironie que sa position reflétait les pauvres diables crucifiés dans le passé par les romains. Il avait espéré de tout cœur que sa fin à lui ne durerait pas aussi longtemps qu'elle durait en générale chez tout ces suppliciés mais les choses semblaient ne pas en avoir décidé ainsi car il était là depuis un temps infini.
Il baignait dans un liquide malsain et verdâtre. Un composé proche de la morphine et du laudanum lui était administré en dose surveillée chaque soir pour qu'il puisse dormir mais le reste du temps il restait absolument et affreusement conscient. Ou était t'il ? Et depuis quand ?
Il releva la tête et cligna des yeux, seuls gestes qu'il était encore capable de faire. Ses cheveux étaient long jusqu'à ses aisselles...cela devait bien faire des mois qu'il était là mais il avait perdu toute notion du temps au milieu de la folie qui le guettait. Chaque torture lui arrachait un peu plus de ce qu'il était avant. Mais s'il y avait une chose qu'aucune arme, qu'aucune douleur ne pourrait jamais ni lui enlever ni lui entacher c'était ce souvenir, le souvenir d'un visage calme et constamment serein, qui veillait sur lui. Alors parfois, contemplant se visage dans son esprit il hurlait, et hurlait encore toute la peine et tout le désespoir qu'il ressentait.
« Aide moi » hurlait t'il en une plaine infiniment triste à ce visage dont il avait oublié le nom
« Sauve moi » criait t'il encore en croyant percevoir la voix rattachée à cette personne.
Mais il était seul, terriblement seul et pour toujours lui semblait t'il. Il n'y avait que les rats et son tortionnaire qui lui rendait visite dans cet obscur caveau.
« Délivre moi » soupira t'il une dernière fois avant de retomber dans son silence léthargique
----------------------------------------------
L'horloge sonna 6h et avec une joie enfantine Jézabel constata qu'il était l'heure de s'occuper de son petit pensionnaire. Il prit sa cape car il faisait froid, là bas au théâtre et s'approcha d'une statue. Une simple rotation de la tête de celle-ci ouvrit un passage sombre vers des abysses incertains mais le docteur descendait prestement pour aller s'occuper de sa tâche quotidienne. Arrivé dans une espèce d'antichambre, il ouvrit un placard situé à sa droite et y prit deux gants blancs et imberbes et un masque tel que les chirurgien en mettent avant d'aller au bloque opératoire. Le latex des gants claquait tandis qu'il les enfilait avec lenteur, comme on fait durer quelque chose de spécialement agréable. Et enfin il entra dans la salle. Un théâtre sombre et abandonné si ce n'était une sorte de bocal en son centre....
----------------------------------------------
Clac clac....
C'était le bruit qui précédait toujours la venue du docteur, ou du moins de cet homme qui prenait ainsi le nom du métier de ceux qui aident les gens et les soignent...Mais lui, il ne soignait personne ou du moins il ne le soignait pas. La créature garda les yeux fermés. Il n'avait pas besoin d'ouvrir les yeux pour savoir comment cela allait se passer. La cérémonie d'introduction commençait. Le bruit de pas du docteur allait résonner dans la salle puis le grincement des rideaux puis le silence, lourd et pesant qui lui oppressait la poitrine avec plus de force encore que tout les instruments tordus de son tortionnaire, la lumière ensuite si lumineuse comme une illusion de pureté qui viendrait le blesser droit dans la rétine de ses yeux avec une dureté comme si elle, aussi, prenait du plaisir à le faire souffrir.
----------------------------------------------
Jézabel contempla son pensionnaire avec un éclat brillait dans les yeux. Il détaillait, comme chaque jour, avec à chaque fois plus de jubilation le corps nu et mutilé de celui qu'il possédait. C'était sa chose ou du moins ça allait l'être. La créature leva enfin la tête et le regarda mornement avec nonchalance et insolence semblant vouloir dire "frappe moi, mutile moi je n'en ai plus cure". Il fronça légèrement les sourcils constatant les dernières parcelles de l'ancien homme que ce corps avait été, cet ancien homme qu'il avait toujours profondément hait, hait jusqu'au point ou sa haine le dévorait lentement comme une drogue dévore le cerveau, comme le feu brûle le bois et comme l'acide dévore la matière. Doucement, avec une lenteur laconique Jézabel leva le bras et appuya sur un bouton qui déclencha l'ouverture d'une trappe aspirant tout le liquide dans lequel son "petit poisson" baignait. Puis, toujours avec paresse il ouvrit les deux battant de la cage et contempla une nouvelle fois la créature offerte devant lui comme un sacrifice devant un dieu
« Que feront nous aujourd'hui ma chose ? Donne moi des idées je suis en manque d'inspiration en ce moment.... » Dit t'il avec amusement sachant éperdument que son pensionnaire n'articulait jamais plus d'une dizaine de mot par jour et qu'il allait sûrement les économiser pour se lamenter après la séance.
Le docteur put observer avec plaisir une légère crispation des muscles abdominaux de son patient. Il avait peur et cela renforçait encore le sentiment de délectation de Jézabel qui souri cruellement.
Il plongea la main dans sa poche et sortie une seringue sale qu'il piqua avec violence dans l'épaule de la chose qui poussa un faible gémissement. Puis, maternellement, le bourreau, avec tout l'amour dont il était capable tapota un peu l'endroit ou l'aiguille avait piqué.
« Ce n'est rien mon bébé, un peu de laudanum voila tout....fais de beaux rêves.... »
----------------------------------------------
« Ce n'est rien mon bébé, un peu de laudanum voila tout....fais de beaux rêves.... » Les mots apparurent à l'oreille de la créature comme quelque chose de plus en plus lointain. Etait ce déjà la nuit ? Déjà sa vue se brouillait. Le visage de son bourreau, devant lui n'était qu'une tâche pale et informe. Tâche qui semblait s'approcher de plus en plus jusqu'à l'entourer d'un voile épais et opaque ou il plongea, tête la première, sans aucune autre issue. Comme il le faisait chaque nuit, il partait, partait loin, dans un monde blanc et vide ou il se noyait et dépérissait sans que personne ne puisse jamais l'en sortir. Il était alors brisé, suspendu dans le temps comme un jouet abandonné d'une autre époque et cela jusqu'à ce qu'enfin les effets s'estompes et qu'il soit brutalement ramené à la réalité, sombre réalité qui contrastait avec le blanc du néant.
A chaque fois qu'il se réveillait c'était pour respirer à pleins poumons l'air putride et moisi de la cave, c'était pour regarder les reflets glauques sur l'eau d'une lointaine lumière, souvenir fugitif d'une autre vie.
Et le soir venu, l'incroyable voyage recommençait encore et encore, l'épuisant de l'intérieur et le rendant de plus en plus dépendant. Mais cette fois, ce n'était pas le soir et la dernière pensée de la créature fut "Me réveillerais-je un jour ? " Et de tout cœur il souhaita que non.
----------------------------------------------
Enfin, les yeux ternes de la chose se refermèrent et son souffle fut plus long, plus réguliers. Il était partit dans ce monde sans rêve et sans vie que lui donnait le laudanum. Un sourire sadique dévoila les dents du docteur. Il se passa lentement, avec zèle la langue sur les lèvres, hésitant, retardant encore un peu ce moment.
Depuis des mois ou il avait poussé le vice à mutiler, déshumaniser ce corps devant lui il ne rêvait que d'une chose, une chose qui l'obsédait, qui le rongeait et qu'il désirait si fortement.
Il leva une main blafarde et froide et la posa sur le bas du ventre de sa chose, glissant les doigts le long des cicatrices, palpant avec possessivité la trace des cotes. Lascivement, méthodiquement il effleurait du bout des doigts le corps de sa chose...Et cela le plongeait doucement dans un état d'extase et de passion.
Son rêve, et combien de fois l'avait t'il rêvé, était de voir ce corps, insolemment étendu sur des draps de soie rouge, jeté sur ce tapis de roi comme l'on jette une fleur desséchée au fumier. Combien de fois l'avait t'il vu, pale, agonisant, contrastant terriblement sur ce rouge passion, secoué de spasmes tandis qu'il éructait le sang comme un fruit interdit.
Dans ses plus grands fantasmes il le voyait, dans ses bras, s'abandonnant à lui tandis que la vie l'abandonnait doucement, s'insinuant dans ses veines comme le plus douloureux des poisons.
Au fond, peut-être était-ce parce qu'assouvir ce fantasme serait aussi le meilleur moyen de le perdre à jamais que Jézabel n'y avait jamais réellement songer. Pourtant aujourd'hui il était décidé à commencer son auguste œuvre. Cela ne se ferait pas en une fois, bien sur, il fallait que tout soit parfait, il fallait que sa chose soit prête. Et quand elle saurait que tout serait finie, quand elle aurait oublié l'unique chose pour laquelle son cœur battait encore alors elle s'abandonnerait dans la mort et dans ses bras.
La prise du docteur se raffermit sur l'un des tuyaux qui allait directement se planter dans la cuisse de sa créature. D'un geste leste il l'arracha puis un autre et il continua ainsi limitant au minimum le nombre des tuyaux branchés. Puis, regarda son œuvre et jugea le tout bien. S'il avait endormit sa créature c'était pour que le changement lui soit d'autant plus violent qu'il ne comprendrait rien. La première étape avait commencé. Il sortit ensuite un flacon et remplit la seringue qu'il avait déjà utilisée avec. Une légère drogue qui rendrait sa chose plus réceptive a ce qu'il lui préparait. Oui, elle souffrirait, et non plus de cette douleur physique qui ne l'atteignait déjà plus, non ce serait ses sentiments, ces dernières parcelles d'humanité, qui en pâtirait. Et quand il sera vidé, brisé, alors il sera à lui, sa chose, celui qu'il aurait possédé de toutes les façons qu'il soit jusqu'à lui voler, lui déchiré toute son âme. Alors, enfin il n'aurait plus qu'à mourir.
« Oui, ma chose...nous n'aurons plus qu'à mourir... »
R&R si ça vous a plus pliz et surtout si vous pensez qu'il y a des choses à améliorer changer...ou des idées à apporter
