Titre: Théatre
Genre: Drama, Horror, Shonen ai
Disclamer: Kaory Yuki
Rating: PG-13
Résumé du chapitre precedent: Le Docteur Jezabel cache un curieux pensionnaire de puis quelques mois dans sa cave. Il semble vouloir lui reserver un sort special et funeste et decide de commencer la preparation de sa créature...
Note de l'auteur: Et voila le chapitre de deux de théâtre, vous aurez sans doute remarqué que le style est nettement moins rose que Requiem (parce que Requiem était rose ?) J'entend par là que c'est très glauque et sombre...et que ça s'achemine très fortement vers une fin des plus Drama. En espérant ne pas perdre le peu de publique que j'ai déjà...
Réponses au reviews à la fin
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Tic tac, tic tac fait l'horloge perdue.
Tic tac, tic tac, l'aurais-tu entendu ?
Je suis cette faux qui tranche et qui coupe
Mécanisme caché, brusque entourloupe.
Rrr rrr font les vieux rideaux en grinçant
Réveil toi ô ma belle au bois dormant
L'heure est venue, je le crains mon ami
D'oublier ce qui fut avant cette nuit
Mais les verres sont fêlés et la poupée brisée
L'enfant se lasse déjà de son jouet cassé.
Et quand enfin le sorcier dissipe ce mirage
Le jouet s'aperçoit qu'il est au fond d'une cage
Hé hé mais que te dire, bienvenu dans mon jeu
Tu comprendras trop vite les règles de ce lieu...
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Ce fut d'abord le son. Deux personnes parlaient mais il n'arrivait à comprendre ce qu'elles se disaient, deux voix très étranges de par leur lenteur à formuler ce qui semblait être une phrase et puis à cause de leur apparence à la fois lointaine et proche. Elles résonnaient, dans sa tête, dans son corps et puis tout autours de lui comme une myriades de sons semblables qui se répondaient mutuellement dans une cacophonie indéfinissable. Pourtant, sa tête encore lourde et vaseuse se complaisait à entendre ces sons. Si seulement il pouvait les comprendre !
Enfin, la vue vint. Floue, elle aussi, pour commencer, puis les couleurs se rangèrent et en même temps que les lignes se formaient, forçant les couleurs à rester bien à leurs places. Et le son lui vint enfin nettement, bruyant et fort, le tonnerre après le silence de l'éclair.
Il était alors couché sur un sol de métal légèrement doré, mais ou à certain endroit la couche brillante avait été gratter laissant apparaître la rouille du fer. Il leva la tête et aperçu avec étonnement des barreaux de la même couleur tout autours de lui. Il était enfermé.
Le voyant debout les propriétaires des voix se turent. Puis, après un court laps de temps, une d'entre elle baissa la voix et chuchota à l'autre quelque chose ressemblant
« Regarde, c'est le nouveau jouet ».
Elle faisait mine de chuchoter mais en vérité ses chuchotements étaient aussi forts que des paroles réelles et "le jouet " entendait tout
« Il faut le faire jouer alors... »
« Pense tu qu'il attrapera le lapin ? »
« Non, personne ne l'attrape jamais...il ne verra peut être même pas l'ange »
« L'ange ? » demanda alors la chose en regardant les deux créatures qui conversaient. Elles étaient des plus étranges, la première, une jeune femme au visage comme taillé dans de la porcelaine de par sa perfection est sa pâleur était habillée d'un étrange costume à redingote particulièrement moulant, décolleté, indécent. Elle portait aussi un chapeau haut de forme troué dont le plafond baillait aux corneilles. L'autre créature n'était pas moins atypique. C'était aussi une jeune femme mais au visage noir comme le chocolat, habillé d'une combinaison de fourrure soyeuse et fauve, tout aussi moulante et indécente que l'autre. Mais le plus étrange était le pompon blanc situé dans le creux de ses fesses (soigneusement moulées dans la combinaison) et les oreilles de lapin sur sa tête. Le décor tout autour de lui était une étrange maison aux murs étrangement épais et rose. Les meubles et tout les objets de la pièce manquaient de finesse. La tasse de thé que ce partageait les deux personnages était épaisse d'un demi pouce. Un peu comme....Oui, en fait totalement comme une maison de poupée. Et le clou du spectacle était sans aucun doute sa propre tenue. Il était vêtu d'une robe, noire, et d'un tablier de dentelle blanche mais étrangement, comme un anachronisme douteux mais salvateur, il avait un pantalon de flanelle noir en dessous.
Le chapelier releva les yeux vers lui. Des yeux étranges, l'un était rouge cerclé de jaune et l'autre était jaune, cerclé, mais d'un cercle plus épais, de rouge, le tout donnait à la créature un étrange air dément.
« Oh tu verra bien...si tu suis le lapin blanc tu arrivera forcément à l'ange...mais pour ça il faudrait déjà que tu sorte de ta cage...Veux-tu du thé ? Nous fêtons aujourd'hui, c'est notre non anniversaire. »
Le jouet leva les yeux au ciel. Mon dieu, cette histoire lui rappelais quelques chose...mais quoi ? Tous ses souvenirs étaient si flous et il ne savait même plus dissocier le vrai du faux...Que devait-il faire au juste ? Ah oui, sortir d'ici...Il fit un tour sur lui-même mais la cage semblait ne disposer d'aucune porte...
« Cherche le lapin blanc » fit le lièvre
« Oui mais pour ça il faudrait que je sorte déjà de cette cage ! » s'exclama t'il, énervé
« Si tu cherchais le lapin blanc tu pourrais sortir de là... » Ajouta le chapelier en buvant dans une tasse qui fuyait par plusieurs trou en forme de cœur. Le liquide brunâtre tombait sur la table et dégoulinait dans un floc floc incessant
Le jouet se laissa tomber en tailleur. Ces deux abruties n'avaient que ce mot là à la bouche...lapin blanc, lapin blanc...où ça ? Il baissa la tête et joua un moment, du bout des doigts avec la dentelle de sa robe. Au bout d'un moment il souleva son tablier pour mieux arracher un fil qui dépassait et qui l'exaspérait au plus au point. D'ailleurs tout l'exaspérait, cette cage, cette horrible maison et surtout ces deux choses, assises, qui buvaient du thé et même ce lapin blanc dessiné sur le sol de sa cage entre ses jambes...Minute, lapin ?
« Il l'a vu »
« Quelle lenteur »
« Absolument.. »
Il soupira...Oui, il y avait un lapin mais qu'est ce qu'il allait bien en faire ? Il fallait quoi, qu'il le touche ? Comme si le simple fait de passer le doigt sur ce dessin allait changer quelque chose...
Il constata alors avec étonnement que la surface ou le lapin était dessiné (environ un cm sur un demis) était spécialement rugueuse et à la fois lisse...un étrange paradoxe, et terriblement réaliste...Un claquement se produisit alors et dans un grincement d'enfer la cage s'ouvrit en deux le libérant enfin de son œuf doré.
« Pas trop tôt.. » souffla le lièvre sur un ton platonique levant son visage sombre vers le jouet.
Hésitant encore, il finit par s'extirper par la fine ouverture de la cage oblongue. Hors de sa prison il admira le réalisme des lieux. C'était vraiment une maison de poupée et il se demandait déjà si c'était la maison qui était grande ou lui qui était petit. Les tapis sur le sol, tout autant que les tableaux sur les murs, étaient peints. De plus le rose et le jaune semblaient être les couleurs prédominantes du décor. Il s'approcha calmement de la cheminée qui arborait un feu peint lui aussi et où, sur le rebord étaient déposées quelques photographies, en noir et blanc bien sur, aux cadres grossiers de bois peint. Les photos elles mêmes n'étaient en vérité que de vagues esquisses sur une planche de chêne blanche. Pourtant, l'une d'elle était plus nette que les autres et il pouvait y distinguer clairement le visage d'un homme. Un visage aux traits fins et serein, encadré de longs cheveux pales...En vérité les traits et le regard de cet homme étaient si doux qu'il se demanda presque si ce n'était pas une femme.
« Qui est-ce ? » demanda t'il aux deux autres sans quitter le portrait des yeux
Des rires lui répondirent. Mais ce n'était pas des rires sincères. Ces éclats de voix avaient quelque chose de mécaniques et d'artificiels. Il se retourna et considéra sans grand étonnement que malgré leurs"rires" les deux créatures gardaient leurs visages sévères et figés.
« Tu verra bien... »
« Peut-être... »
« Sauf si tu meurs avant la fin... »
Au final le chapelier se leva et s'approcha du jouet pour l'entourer de ses bras.
« Approche.... » Lui souffla t'elle en le dirigeant vers la table, là, le lièvre l'attendait une plume dans la main droite et quatre dés dans son autre main. Il se laissa guider, l'air un peu perdu se demandant à quel jeu tordu il se devrait de jouer.
« Tu dois chercher le lapin blanc.... »
« Et tu dois l'attrapera avant l'ange dans la dernière case du jeu... »
« Il y a combien de case ? »
« Tire les dés et tu le saura »
Il regarda un moment les quatre dés à six faces...autrement dit, entre quatre et vingt-quatre cases...
« Et si je ne veux pas jouer ? »
Les yeux du lièvre pétillèrent de malice avec une joie sadique comme si cette éventualité la remplissait de joie.
« Alors tu restera toujours ici... »
« Où tu mourras... »
Evidement...Il prit les dés et les lança...treize. Devait-il interpréter cela en bien ou en mal ?
« Il te faut signer maintenant... » Continua le lièvre en pointant la plume. C'était une belle plume, d'un noir d'encre aux reflets bleutés. Mais autant la plume était belle autant il ne comprenait pas vraiment quoi en faire. Cette idée de signer lui paraissait étrange et malsaine, comme un pacte diabolique. Mais avait-il réellement le choix ? Il avança alors la main mais alors qu'il aurait du saisir la plume le lièvre la bougea et la mine, tranchante et métallique lui entailla le doigt. Trois gouttes de sang, perles rougeoyantes et brillantes coulèrent et virent s'écraser sur la nappe, souillant de leur couleur vive la blancheur méticuleuse des tissus. Il les regarda un moment ne sachant plus ni que dire ni que faire. Puis, avec une lenteur presque palpable il releva la tête vers le lièvre qui lui présentait à présent une feuille de papier.
« Appose ton doigt dessus »
Cette fois, l'idée du pacte avec le diable était omniprésente et sûrement justifié. Son regard se posa sur le portrait de l'homme aux traits si doux... Qui était-il ? Etais-ce lui l'ange ? Et cet ange, qui était-il vraiment ? Le chapelier avait toujours ses bras autours de son cou et il regarda un moment sa petite main blanche. Toute cette histoire avait quelque chose de tellement...irréelle ? Il était Alice perdue au milieu des fous et des folles à la recherche d'un lapin iconographique et d'un ange dont il ignorait tout. Son regard se porta à nouveau sur les trois petites taches. Qu'importe au fond...c'était un jeu ? Très bien, il allait jouer.
D'un air résolu il apposa son doigt sur le papier. Le lièvre le regarda un moment, l'oeil profondément mauvais et le chapelier descendit son étreinte vers les reins du jeune homme.
« Bienvenu au pays des merveilles Alice... »Souffla t'elle sur la nuque tendue du jeune homme avant de tendre son bras, avec lenteur et nonchalance vers une porte bleu pale encadrée de dentelles.
Et "Alice " se dégagea d'un mouvement d'épaule de l'étreinte de la créature pour se diriger vers la porte avec un sentiment de malaise profond grandissant au fond de lui. Ne jouait-il pas trop ? Il regrettait déjà d'être entré dans la danse et d'avoir marqué de son sang ce contrat encore vierge. Les deux créatures derrière lui ne lui inspirait aucune confiance...Au fond elles devaient être folles. Oui, toute cette histoire n'était que pure folie et il devait être fou lui-même pour se jeter dans la gueule du loup avec autant d'intrépidité...Pourtant il voulait découvrir qui était cet ange et que cherchait-il....cette créature ailée semblait être le maître ici et sûrement le possesseur des questions qui le tourmentait. Car il y avait effectivement une foule de questions qui se pressaient dans son esprit tourmenté. Qui était-il ? Où était-il ? Pourquoi ne se souvenait-il de rien avant son réveil dans cette cage excepté quelques vagues sensations perdue et des images volées à quelque lointain souvenir. Il aurait ses réponses et tant pis s'il fallait pour cela jouer à un jeu qui dépassait toute logique et qui le dépassait lui-même...
Sa main frissonna au contact du métal froid de la poignée de la porte.
« Et bien...jouons » murmura t'il en ouvrant la porte
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Alors, qu'en dite vous ? Je sais, j'ai mis pas mal de temps à faire ce chapitre mais c'était parce que je n'avais pas une idée très précise de ce qu'allait être l'histoire mais maintenant j'y est bien réfléchis et le reste viendra au fil de mon inspiration...Vous avez vu, je n'ai toujours pas donné le nom de notre cher jouet...Aller les paris sont ouvert, vous pensez que c'est qui ? Certain parmi mes proches pense que c'est Cain, d'autres misent pour Riff voir pour Alexis...Bah on verra bien...mais je peux d'avance vous dire que vous ne le saurez pas avant un bon moment mais il y aura des petites indices disséminés dans le texte...
Review :
Crynienna : waa mici beaucoup pour ta review. Ca me touche vraiment que tu aime ce que je fais, surtout que 'My immortal' a été la première fic que j'ai lu...Donc je peux dire que je me suis beaucoup influencée de ce que tu as fait. J'espère que ce chapitre te plaira aussi, moi je l'aime beaucoup car j'ai du pas mal cogiter pour le faire lol. biz
Résumé du prochain chapitre :
Case : Le jardin des roses
Carte : Le pendu
Le jouet sort de la maison de poupée et se retrouve dans un jardin grandeur...nature...Les choses ne paraissent pas ce qu'elles sont quand les roses commencent à se mêler aux autres histoires...Une nouvelle poésie d'intro et (sûrement) une énigme.
