Elle marche, lentement, tête baissée. Elle leur, je crois. Je me doute bien que ce que j'ai fait l'a perturbé, mais c'était nécessaire. Je pensais qu'elle ne rentrerait pas chez elle ce soir, il faudrait être le dernier des imbéciles pour ne pas être au courant de la fête « surprise » qui se déroule ce soir dans sa maison.
Cela fait un moment que je la suis, et je commence à comprendre. Je commence, seulement ? non. Je sais ce qu'elle ressent. J'étais sûrement le seul avenir à l'hôpital pour la voir le jour du fameux accident. Comment cela s'était-il passé ? je ne m'en souviens que trop bien.
Cela faisait un an que Chana et moi nous nous connaissions, nous étions amis. Elle était venue me voir, folle de joie, en annonçant qu'elle avait été sélectionnée pour les éliminatoires des jeux olympiques. Elle avait survolé la compétition, se surpasser tous les concurrents. Et moi, j'étais fou de joie dans la foule, et je la regardais évoluer avec toute la grâce et la légèreté que le corps humain peut donner. Je me disais que c'était un modèle, une figure indispensable aux apprentis patineurs. Nous avons tout besoin d'un idéal, le mien, c'était Chana, du moins, jusqu'à ce qu'elle baisse les bras.
Il y avait eu égalité dans son groupe, et les jurés hésitaient entre, refaire passer tout le groupe, ou juste les quatre participants. Si seulement, ils avaient choisi la deuxième solution ! 10 minutes plus tard, les jurés annoncèrent que tout le groupe à aller repasser. Moi, j'étais content de revoir Chana qui allaient refaire son magnifique ballet. Les patineurs le droit à un quart d'heure d'échauffement. Pendant ce quart d'heure, Chana évoluait avec toujours plus de grâce, et les spectateurs n'avaient d'yeux que pour elle, ce qui énervait la jeune sibérienne Tatiana Mersterschky , qui représentait également la Russie. Pas tiendra volontairement en collision avec Chana et la blessa à la jambe gauche, sur laquelle Chana faisait ses réceptions. La jeune Russe, n'y vit qu'une chute accidentelle, mais souffrait tout de même lors des réceptions suivantes
bientôt, les gens est terminé, et les patineurs regagnèrent les bancs qui leur étaient réservés Tatiana vint me voir et me demanda si Chana allait tenir le quadruple Axel qui était dans sa chorégraphie. Je compris alors que tout avait été calculé. Trop tard, Chana entrait en piste, est salué déjà le public. Elle ne semblait plus souffrir de sa jambe, cela me tranquillisa, et je me rassis.
Elle enchaîna figure sur figure, toujours plus élégamment, quand vint le quadruple Axel. Elle prie parfaitement son appel, et réceptionna correctement, mais sa jambe céda sous elle, elle tomba est parti contre la balustrade pour y perdre connaissance.
Je partis avec l'ambulance et restait à son chevet jusqu'à son réveil. Elle était paralysée. Pendant deux mois, je suis allé à l'hôpital tous les jours après l'école, séchant de hockey sur glace pour aller pousser son fauteuil roulant et l'entendre dire que ça y était fichu en l'air est que plus jamais elle ne pourrait patiner. Elle ne reprit espoir que lorsque que le médecin qui s'occupait d'elle lui annonça qu'après une rééducation de sept mois elle remarcherait comme avant sans se soucier de son accident.
Pendant sept mois, j'ai participé activement à sa rééducation. Elle est revenue et à l'école. Elle a commencé à m'éviter quand je lui ai demandé si elle allait reprendre le hockey sur glace.
À présent, cela fait deux ans qu'elle me fuit. D'ailleurs, nos dernières vraies conversations dataient de la dernière semaine à l'hôpital. Et moi, au lieu d'essayer de l'aider à redresser la pente, je me suis renfermé dans le hockey et je l'ai ignorée comme il m'ignorait, elle.
Un jour, elle vint me voir, et là, j'aurais dû l'écouter, au lieu de l'envoyer balader.
J'aurais beau dire tout ce que je veux, elle a fait de la peine et son amitié me manque.
Elle s'est arrêtée. Elle regarde le pavillon dans lequel elle habite avec sa mère et son parrain. Sa mère est en voyage, actuellement, pour son travail de modéliste. Elle lui est toujours détenu de tous les pays où elle va, ce qui donne sa fille un air décalé que tout le monde admire chez elle.
Je remarqué qu'elle porte aujourd'hui la tenue de son père, de quand il était jeune (et vivant) une tenue masculine typiquement Russe. C'est étonnant, elle ne l'avait pas portée depuis des lustres... La dernière fois, c'était à ses seize ans, il y a un an jour pour jour. Sauf que la dernière fois est lui été beaucoup trop grande maintenant elle lui bien mieux. Je souris, mais pas longtemps je fais pourquoi elle porte cette tenue à son anniversaire tous les ans, même si elles ne lui va pas. Le bateau dont son père était que capitaine a sombré le jour de son anniversaire, c'est sa façon de pleurer sa mort. Elle continue et dépasse sa maison. Je crois savoir où elle va... Au cimetière vous.
Je la suis toujours.
Elle entre dans le cimetière, avance dans les rangées, et s'arrête devant un tombeau de marbre où sont inscrits les mots :
« ici repose Dimitri Tiouttchev, mort avec son navire, il mourut dans la gloire et les honneurs de la marine.
1963/1997 à l'âge de 34 ans
montée de deux grades à titre posthume, lieutenant-colonel Dimitri Tiouttchev »
diverses plaques étaient posées sur la tombe, ainsi que des fleurs que Chana arrange un peu avant de fixer quelques instants la stèle, puis de s'effondrer dessus en pleurant.
Je m'approchais d'elle pour la consoler, je tends la main vers elle, qui ne m'a toujours pas vu, et je la pose sur son épaule. Chana n'a pas l'air de n'avoir remarqué, là non plus.
« -- tu ne vas pas rester là toute la nuit ?
-- ce ne sont pas tes affaires ! Vas réviser ton hockey, et laisse-moi tranquille ! »
Je m'accroupis près d'elle, et elle continue sur un autre sujet.
« -- quelle gloire ? quel honneur y a-t-il à mourir noyé avec son bateau ? quel honneur y a-t-il à laisser sa famille, sa femme veuve et sa fille orpheline ? dis le moi ! »
Ses yeux sont rouges, gonflés de larmes. Je la prends moi, c'est tout ce que je peux faire., peu à peu, ses larmes s'estompent, elle se calme. J'ai la relais par tombe dans la direction de sa maison. Sur le chemin, elle reste pour moi, puis, arrivés devant la porte, elle dit simplement « à demain ! » Et au la grille jardin, prend le chemin de pierre puis les escaliers pour arriver à sa porte.
