La tension monte, les deux premières épreuves « programment imposer » (les jurés de la programme aux patineurs, ils ont trois jours pour le préparer et le personnaliser sans rien changer aux enchaînements) et « programme libre » (on lâche le patineur sans indication, sans programme fixe., et il doit inventer une chorégraphie sur la musique de leur choix) bien passé, j'ai première épreuve devant Tatiana, de très loin mais de seulement quatre points à la deuxième fois. Maintenant, c'est la filiale. On est tous un peu sur les nerfs, je vais bientôt sortir mon programme personnel et Hyoga ne peux pas descendre des gradins pour me calmer, et moi, je ne peux pas aller le voir sous peine d'être disqualifiée. Camus, qui se fait passer pour entraîneur, s'approche de moi.
« -- nerveuse ?
-- très !
-- Hyoga m'a chargé de te souhaiter bonne chance. »
Je me calme définitivement, du moins jusqu'à ce que j'entende derrière moi une voix désagréable me dire :
« -- alors ? de retour sur la glace Tiouttchev ?
-- est un art ! Quelle bonne surprise ! ironisai-je.
-- qui est venu t'encouragé à part un entraîneur ?
-- tu vois le groupe là-bas avec les maillots et les blousons de hockey ?
-- oui...
-- ils sont là pour moi. »
Tatiana rage, elle a bien vu Hyoga, là-bas, justement.
Elle est amoureuse de Hyoga, tout le monde le sait dans le milieu. Mais Hyoga se contrefiche de cette fille, c'est pour ça qu'elle est jalouse qu'il soit venu pour moi.
« -- fait attention Tiouttchev ! regarde mes scores, tu ne seras jamais plus !
-- même si je fais un peu moins, j'ai gagné deux épreuves sur trois, je remporte les jeux ! »
L'entraîneur de Tatiana l'emmena plus loin avant qu'elle ne s'énerve pour de vrai. Je regardais ses scores , 662. 97, en effet, j'allais avoir du mal à la battre ! Camus s'est aperçu de mon moment de doute, il susurre à mon oreille :
« -- Hyoga compte sur toi. »
Ce courage remonter juste à temps pour entendre :
« Chana Tiouttchev, 178. 96 en programment imposer et 519. 63 en programme libre, thème de « tu es là » changes le traditionnel russe quatre minutes 05 »
les applaudissements éclatent alors que je m'élance sur la piste en levant les bras pour saluer le public jusqu'au milieu de la piste mobilise dans une position de danse classique en attente du commencement de ma musique. Je tente de me calmer, moi et mes rythmes cardiaques et respiratoires qui n'ont fait que s'accélérer sous le du trac.
Sur une plage, tout en nuage, départ,
je courais, je courais, tour de piste,
et j'entendais crier, le la mer et les orages,
tout autour de moi, petits pas en circulaire,
contre les vagues, contre les larmes,
je courais, je courais,
je savais que j'allais rencontrer la chose magique,
et tu étais là, double Rubberguer,
c'est mon rêve de toujours,
au bout des plus mauvais jours,
tu es là, Axel double, tu es là, double boucle piquée,
et je vois brûler le monde,
c'est le rêve que je fais,
aujourd'hui plus que jamais, triple boucle piquée,
tu es là, récupération, tu es là,
et ma vie change avec toi,
dans une ville, étrange et vide,
je suis seule, je suis seule,
mes ombres me font peur,
je vais me perdre ou me noyer, flip triple,
tu viens me sauver, double Axel, double flip,
c'est mon rêve de toujours,
au bout des plus mauvais jours,
tu es là, Axel double, tu es là, double boucle piquée,
et je vois brûler le monde,
c'est le rêve que je fais,
aujourd'hui plus que jamais, quadruple Axel,
tu es là, récupération, tu es là,
et ma vie change avec toi,
c'est mon rêve de toujours,
au bout des plus mauvais jours,
tu es là, récupération, tu es là,
et je vois brûler le monde,
c'est le rêve que je fais, Rubberguer
aujourd'hui plus que jamais,
tu es là, triple salto, tu es là,
et ma vie change avec toi,
suite de petits pas en circulaire, suivi d'un Rubberguer, et de la position finale.
Les applaudissements envahissent la salle, les roses, les bouquets tombent en masse sur la glace. Je me baisse, en ramasse au hasard que je la brandis avec un sourire. Hyoga est à la rambarde, je m'avance vers lui, jusqu'à la sortie et je plonge dans ses bras. Il me relève le menton, et pour poser ses lèvres sur les miennes. Les sifflements retentissent, et, sachant que tous les gestes sont retranscrits sur le grand écran, je tire la langue à la caméra, ce qui amuse fortement le public qui se met à rire. Camus ont rejoint bientôt et m'annonce que j'ai fait un sans-faute sur tout le programme. Je suis la dernière concurrente, je vois Tatiana rager. La raison est simple, les juges annoncent les scores :
« -- Chana Tiouttchev, 178. 96 aux programmes imposés, 179. 63 aux programmes libres, et 583. 97, en finale, aux programmes personnels, termine vainqueur de ces jeux olympiques !
-- Tatiana Mersterschky avec 163. 60 ... »
Je ne tiens plus, je saute au cou d'Hyoga et l'embrasse avec passion et tout ce que je peux ressentir pour lui. Je l'embrasse sans aucune retenue, sans me soucier des caméras qui guettaient ma réaction et qui ont tout filmé.
Un journaliste s'approche de moi.
« -- à qui dédiez vous cette magnifique victoire ?
-- eh bien, je la dédie à tous les amis qui m'ont soutenue pendant la préparation, je pense bien sûr à tous les membres des cygnes blancs, l'équipe de hockey, mais surtout à Hyoga et à Camus, mon entraîneur. »
Vient le moment de monter sur le podium, les larmes aux yeux, sous ceux de Tatiana qui rage intérieurement mais qui s'efforce de tirer un joli sourire.
Après remise des prix, toute l'équipe des cygnes blancs sont venus me féliciter, Camus avait les larmes qui coulaient sans retenue le long de ses joues. Il Tatiana vient vers moi, me serre brièvement la main en déclarant :
« -- tu t'imagines bien que la prochaine fois je ne te laisserais pas la victoire aussi facilement !
-- je m'en doute bien ! Allez les gars, on va fêter ça ! »
Ma mère m'a tant ampleur à la sortie, tout ce cauchemar est terminé. Papa, tu peux être fié de moi, j'ai réagi. Si tu avais survécu à ce naufrage, tu n'aurais pas abandonné la marine, toi. Désolée d'avoir mis deux ans à le comprendre.
