Biche Blanche
Avis de l'auteur :
Bonjour tout le monde ^^ !
Chapitre tout beau tout neuf corrigé par Pri merci à elle pour son travail !
Oui me revoilà pour un tout nouveau chapitre qui est très, très lourd ^^ ! Mais en révélations ! Alors j'espère qu'il vous plaira parce que vraiment je me suis amusée comme une folle à l'écrire ! Et maintenant c'est officiel le Nogistune entre enfin en scène et c'est explosif j'espère que vous aimerez.
Je m'excuse encore de ce retard ^^' j'espère que ce chapitre vous comblera de bonheur et me fera pardonner.
Bon il n'y a pas d'astérisque ici. Et je répondrai aux commentaires (ceux qui sont inscrits sur le site) le plus vite possible ! J'ai vraiment été touchée par vos commentaires et vraiment c'est pas du tout sympa de mettre si longtemps à vous répondre ! Donc je fais dès que je peux ! Promis !
Réponses aux commentaires :
anonyme92 : Hey ^^ ! Merci beaucoup pour ton commentaire ! J'ai été très contente que ça te plaise malgré les fautes ^^'. Pour voir Derek va falloir encore patienter ça va arriver mais pas tout de suite. Et pour que Stiles soit au courant de sa grossesse faut d'abord qu'il sache pour son viol ;) et ce chapitre risque d'enfin répondre à des questions mais d'en poser plus encore (ouais je suis méchante ^^). Exactement Stiles a complètement refusé son viol et donc sa grossesse d'une certaine façon, à voir comment il réagira à sa situation et sa paternité ?
Encore merci pour ton commentaire et j'espère que ce chapitre-ci te plaira ^^. A bientôt ^^.
Akane : Coucou ^^ ! Toujours au rendez-vous et ça fait plaisir ! Je suis super contente que tu exposes de joie dès qu'un nouveau chapitre sort ! Moi c'est les commentaires je hurle un « Oh putain des avis ! Ouiiiii ! J'en veux! » xD.
Tu vas être trèèèès contente pour ce chapitre alors ! Plein de rebondissements et de révélations ^^ j'ai hâte de savoir ton avis en espérant qu'il sera positif (on sait jamais j'étais tellement pressée de le sortir…)
Merci encore à bientôt pour le prochain ^^.
Guest : Yosh ^^ ! Très contente d'avoir un commentaire de ta part et que mon chapitre t'ait plu. J'espère que celui-là sera tout autant à ton goût ^^.
A bientôt et merci beaucoup pour ton commentaire !
Chapitre 5 : Doigts d'argents, Silverfinger.
Enigme, Riddled.
Stiles se précipita dans sa voiture. Il s'essuya frénétiquement, à l'aide de sa manche, ses lèvres poisseuses et se força à respirer lentement. Il devait se ressaisir. Il le devait ! Peut-être y avait-il une explication ! Peut-être qu'il n'avait pas commandité ces meurtres, quelqu'un avait pu vouloir le piéger… C'était une possibilité ! N'est-ce pas ? N'est-ce pas ?! Il hoqueta en sentant une vague de souvenir immonde le prendre. Il se voyait écrire le message codé, il sentait un sourire de complaisance pourfendre ses lèvres en cachant Barrow et cet épouvantable contentement en regardant dans les yeux fous de l'électricien. Merde ! Merde ! Merde ! Hurla Stiles dans sa tête alors qu'il posait ses mains contre ses tempes les pressant fortement se protégeant de ces horrifiants souvenirs par la douleur.
Il sentit de nouveau une envie de vomir mais s'obligea à l'ignorer. Il se redressa et inspira poussivement. Il fallait qu'il aille chez lui qu'il enquête, il avait la nécessité de savoir ce qui lui arrivait. Il réussit à ignorer sa panique et démarra sa Jeep. Il espéra ne rencontrer aucun agent, conscient que son état émotionnel instable pourrait inquiéter un policier. Ses mains tremblaient si fort qu'il lui était difficile de tenir correctement le volant, sans parler de la sueur qui s'écoulait le long de son front et de ses yeux hagards. Il fut chez lui en quelques minutes, se gara à la va vite et se hâta dans sa chambre.
Il était presque sûr que son père ne serait pas encore à la maison. Il passa nerveusement ses mains sur son visage gras et remarqua la crasse qui s'accumulait sur sa peau blême. Il ne s'attarda pas à se détail n'ayant pas de temps à perdre. Il sortit rapidement des fils rouges et commença à inscrire les nouveaux indices. Il écrivit son nom en majuscule et le mit en lien avec ce qui était bien trop gros pour être une coïncidence. Il secoua sa tête et se força à réfléchir calmement. Très bien ! Il avait des images qui le montraient concocter un piège mortel à Kira mais était-il réellement vrai ? N'était-ce pas une forme de paranoïa ? Non ! La clé était bien là ! Elle n'était pas le fruit de son imagination. Alors quoi ? Il était possédé par un démon ? Était-ce finalement la raison de l'existence de la biche blanche ? Ça semblait concorder… Oh mon dieu ! Oh mon dieu ! Pourquoi ça lui arrivait !? Pourquoi lui ? Il s'effondra pitoyablement au sol. Il allait faire quoi maintenant ? Aller chercher une sorte de prêtre et demander un exorciste ? N'était-ce pas ce qu'on faisait à ceux dont l'âme était prise aux mains d'une créature maléfique ?
Stiles se pinça les lèvres si fort qu'il se mordit. Il grimaça en sentant la plaie à nouveau ouverte et au goût métallique désormais accoutumé. Il souffla fortement, se frotta frénétiquement les cheveux. Il se sentait tellement épuisé et à bout de nerfs et dire qu'hier il s'était promis de rester détendu pendant 24 heures et bien c'était raté. Maintenant il était plus que terrorisé sur sa découverte et ne savait même pas comment l'annoncer à Scott.
D'ailleurs était-il dans la réalité ou était-ce un rêve ? Est-ce qu'il allait revivre ses ignobles cauchemars en plein jour ? Se perdre dans l'illusion d'un monde qui n'existait que dans sa tête ? Et son père dans tout ça !? Il allait faire comment pour l'aider si c'était lui qui avait commandité tous ces meurtres ? Cela ne le mettrait que plus encore dans une position délicate ! Et ce salaud de Rafael en serait que fortement heureux d'apprendre que le fils du shérif était un psychopathe qui préméditait des meurtres !
Stiles se leva d'un bond et de rage frappa violemment le mur ne sentant à peine la douleur qui engourdit son poing. C'était injuste ! Tellement injuste ! Que devait-il faire ? Que devait-il faire ? A part prévenir Scott et tout lui raconter en espérant qu'il puisse l'aider à ne pas devenir un monstre ? Mais ne l'était-il pas d'une certaine façon ? Par sa faute Kira avait failli mourir et il avait très certainement participé à l'assassinat de ces lycéens. Il avait tué… Il avait tué… J'ai tué ! J'ai tué ! Se répéta comme une litanie Stiles les yeux dans le vide écarquillé d'horreur. Désemparé, il frappa une nouvelle fois le mur se blessant le poignet mais il ne s'arrêta pas, ayant ce besoin de sentir qu'il avait mal. Que son corps était encore à lui, qu'il pouvait décider de souffrir et là, tout de suite, il voulait agoniser physiquement comme mentalement. Il ne remarqua pas les larmes qui sillonnaient ses joues creuses.
Il s'arrêta, finalement épuisé, et s'échoua misérablement au sol, la respiration courte, puant la transpiration, les vêtements collés tout comme ses cheveux graisseux. Il observa ses mains abîmées et douloureuses et souffla fortement. Il sursauta en entendant la porte d'entrée s'ouvrir et se précipita à la salle de bain. Il refusait catégoriquement que son père le voit dans cet état. Il enleva ses habits et fut surpris de leurs crasses. Il avait vraiment besoin de se laver, à en juger par les auréoles et les traces de sudation. Il les jeta dans la panière et se mit sous le jet.
Il laissa l'eau chaude couler le long de ses cheveux et de son corps nu éprouvé par ses angoisses. Stiles remarqua alors à quel point il était tendu et qu'une douche lui faisait le plus grand bien, lui donnant une courte pause à ses problèmes. Il ferma les yeux et profita simplement de la sensation agréable d'être propre et de l'eau massant ses épaules lourdes. Finalement il coupa le jet et sortit. Il passa une serviette autour de ses hanches, ignora le miroir couvert de vapeur et se hâta de quitter la salle de bains. Il ne voulait pas croiser son père, pas après tout ce qu'il venait de découvrir.
Il avait honte de lui, honte de s'être laissé contrôler par un démon, ou il ne savait quoi, et de mettre tout le monde en danger. Tout ça parce qu'il était faible… Sa putain de faiblesse ! Il retourna dans sa chambre et s'habilla rapidement. Il s'assit sur son lit et soupira une nouvelle fois désemparé par la situation. Il observa le tableau cherchant une explication, un simple indice qui lui permettrait de se départir de ce problème mais seul des questions lui venaient à l'esprit.
Stiles était désespéré.
Il ne savait pas quoi faire et rien ne semblait pouvoir résoudre ce problème. Puisque ce problème c'était lui… Comment avait-il même la possibilité de trouver une solution ? Si c'était sa propre personne qui était l'ennemi ? Que devait-il faire ? S'enfermer ? Aller dans un lieu de culte et supplier qu'on lui fasse un exorcisme ? Cette idée paraissait tellement risible… Mais n'était-ce pas la seule issue ? Peut-être que Deaton saurait quoi faire. Après tout il en connaissait un rayon sur le surnaturel. Il n'avait plus le choix ! Il fallait qu'il raconte tout à Scott et ensembles ils trouveraient bien comment le libérer.
Il souffla fortement et se leva brusquement faisant des allers et retours dans sa chambre. Il passa nerveusement ses mains tremblantes dans ses cheveux déjà presque secs et soupira une nouvelle fois. Il se sentait nauséeux et beaucoup trop anxieux. Dans cet état même Greenberk pourrait s'apercevoir que quelque chose n'allait pas. Il décida de prendre son traitement qu'il avait arrêté il fut un temps. Il ouvrit la petite commode près de son lit en espérant que ce médicament puisse l'aider à calmer son anxiété, ou du moins paraître plus serein.
Stiles voulait reprendre un certain contrôle de son corps. Il avala rapidement et grimaça au goût acre. Il s'assit sur son lit et se força à respirer lentement. Il laissa le temps s'écouler patiemment espérant reprendre un peu contenance. Malheureusement il n'était pas en meilleur forme. Ses mains tremblaient toujours et il ne voulait même pas imaginer à quoi il devait ressembler. Son manque de sommeil, sa terreur, sa nervosité tout son être hurlait. Il soupira, défaitiste, et concéda qu'il ne pourrait pas attendre plus longtemps. Il devait affronter son père et essayer de cacher ce qu'il se passait. Pour le moment c'était bien trop tôt pour lui en parler et, plus tard il serait au courant, mieux ce serait.
Il ramassa rapidement son sac ne prenant même pas la peine de vérifier s'il avait les bons cours et descendit les escaliers presque à reculons. Il retint sa respiration et cacha ses mains avec ses manches priant pour que son père ne remarque rien.
- Salut fiston ! Dit le Shérif joyeusement en voyant son fils arriver dans la cuisine. Comment vas-tu ?
Stiles observa attentivement son père qui, comme à leur habitude, avait préparé le petit déjeuné. Il s'avança prudemment et feignit une nonchalance :
- Bien. Et toi ? Tu n'as pas eu trop de problème cette nuit ? Demanda-t-il la voix un peu trop étranglée.
Le shérif posa une brique de jus d'orange et un verre avant de se retourner pour répondre mais, haussa les sourcils et les fronça en remarquant les énormes cernes sous les yeux de son garçon. Il soupira et se retint de rire face au visage presque déconfit de son fils, comme s'il avait quelque chose à cacher et qu'il savait qu'il venait de comprendre.
- Ah ! Je vois ne pas avoir été le seul à avoir eu une nuit écourtée.
Stiles sursauta presque à cette phrase et tenta de rester calme. Il se passa nerveusement une main sur ses cheveux mais se rappela soudain des plaies. Il tira discrètement sur sa manche pour la cacher. Il se traita d'idiot et se pinça les lèvres, réfléchissant à quoi dire. Il aurait très certainement pu trouver n'importe quelle excuse mais il était tellement tétanisé par tout ce qu'il lui arrivait, qu'il ne pût que blanchir pathétiquement et détourner les yeux de son père. Il sentit un désagréable silence naître ce qui n'arrangea pas son agitation, bien au contraire. Pourtant ce ne fut pas une voix pleine d'inquiétude qui parla mais joviale :
- Tu n'as pas à faire cette tête de condamné. J'ai bien compris que te punir ne servait à rien quand tu décidais de sortir en douce pour t'amuser. Soupira-t-il faussement fatigué.
En réalité le shérif était soulagé de savoir que son fils était parti s'amuser avec ses amis. Il avait entendu parler de cette soirée dans le studio de Derek et de quelques garnements qui avaient été arrêtés avec un taux d'alcool alarmant dans le sang. Il avait espéré que, pour une fois, son enfant fasse partie de ces lycéens incorrigibles et insouciants. Stiles avait besoin de se divertir, d'être avec des garçons et des filles qui n'étaient pas tout le temps des créatures surnaturelles et encore moins reliés à la mort.
Il savait que le décès de Heather, assassinée le jour de son anniversaire, avait perturbé son fils. Il s'était très certainement enfermé dans une forme de solitude et cela ne faisait qu'inquiéter le shérif. Il connaissait son enfant assez pour savoir qu'être seul n'était pas pour lui. Il aurait voulu qu'il lui présente une petite amie ou bien d'autres camarades que Scott. Sauf que voilà, Stiles était enfermé dans un cercle d'amis très restreint. Oh ! Il ne doutait pas du nombre de connaissances qu'il avait, cependant, combien son fils en considérait comme de véritables amis ? A part Scott il n'avait personne…
Et que faire quand Scott aurait une copine ou qu'ils se disputeraient ? Il connaissait déjà la réponse malheureusement il se renfermerait dans ses jeux vidéos… Non pas qu'il condamnait le temps qu'il passait devant son écran mais il désirait juste ne pas le voir enfermé dans une solitude forcée. Il se demandait par moment si la perte de toutes ces personnes qu'il avait aimé : Son grand père, sa mère, Heather… Ne l'avait pas conforté dans l'idée d'apprécier plus encore la solitude ? Peut-être se préservait-il de la souffrance de perdre un être chère ? Ou alors il se faisait un sang d'encre pour rien ? Et Stiles se contentait de sa petite vie avec peu d'amis mais pour lesquels il savait qu'il pouvait compter à tout instant.
Le shérif ne savait pas vraiment quoi en penser. Il essayait de le comprendre le mieux possible pour ne pas s'imposer à son enfant. Il refusait qu'il se sente piégé voire obligé de lui devoir quelque chose. De par son passé, il savait ce que c'était la sensation amère et désagréable d'être redevable pour sa vie et son confort, à son père. Et il ne voulait pas infliger cela à Stiles. Alors il préférait instaurer une relation sur la confiance et la sincérité. Mais voilà parfois il avait peur quand il croisait les yeux vides de son enfant. Il l'avait remarqué depuis un moment, cette lueur, cette minuscule étincelle de folie qui dansait dans le regard de son fils. Elle était là ! Reflétant un passé qu'il voulait oublier… Dès lors, il avait commencé à observer son comportement en marquant les différents symptômes de celui-ci et maintenant il était effrayé. Terrorisé par cet immonde déjà-vu.
- Ah ? Oui… Désolé. Répondit Stiles les yeux écarquillés et le souffle court.
L'adolescent se servit un verre de jus d'orange qu'il but avec lenteur. Il sentit le regard inquisiteur de son père et préféra lui tourner le dos pour cacher son anxiété. Le shérif prit une gorgée de son café avant de le sermonner d'une voix douce :
- Tu as fait attention ?
Stiles souffla fortement, fatigué par cette remarque. Il se rappela du nombre incalculable de fois où il avait répété ses consignes depuis ses treize ans : « pas d'alcool, préservatif, pas de drogue, pas de bagarre...etc ». Normalement il aurait demandé d'arrêter de le prendre pour un enfant mais, il n'avait pas la tête à se disputer. Il fit face à son père et d'un sourire crispé, il répondit :
- Oui, t'en fais pas.
- Tu t'es bien amusé à cette fête ? Continua curieux le shérif.
L'adolescent hocha négligemment la tête :
- C'était cool.
- Ok. Sourit le shérif. Mais préviens-moi la prochaine fois, avec toutes ces histoires je veux savoir où tu es. Ok ?
Stiles acquiesça une nouvelle fois et dit d'un ton laconique, posant son verre et se dirigeant à la porte :
- Oui… Faut que j'aille en cours.
Le père haussa les sourcils à la phrase de son enfant. Depuis quand ce dernier allait en cours une demi-heure en avance ? Il ne put réprimer, taquin :
- Tu vas voir une copine pour être si pressé de partir ?
Stiles tourna brusquement sa tête vers son père et baragouina, surpris par la question :
- Quoi ? Non ! Non… Ce… Avec Scott et les autres on doit se voir en avance pour… Parler.
Le shérif soupira un peu déçu mais amusé par la réaction de son fils. Il s'exclama :
- Bien, rentre pas trop tard alors. Moi je vais me coucher.
- Salut papa. Dit simplement Stiles en quittant la maison.
Il se rua vers sa jeep et s'assit lourdement. Il regarda un instant dans le vide. Il tapa nerveusement ses doigts contre ses cuisses appréhendant cette journée. Au bout de quelques minutes il prit son courage à deux mains et mit sa ceinture de sécurité, alluma le moteur et enclencha le levier de vitesse. Il se dirigeait à présent au lycée.
Une fois garé sur le parking, il ramassa son sac à dos et marcha lentement vers le bâtiment, avant de finalement se précipiter vers l'entrée. Il ouvrit assez violemment la porte et chercha des yeux Scott. Le grand couloir et les élèves étaient flous pour Stiles. Il ne distinguait que des ombres imposantes et effrayantes. Il déglutit à cette impression angoissante de n'être rien. Il étouffait et sombra dans une phobie qui lui fut jusqu'à lors inconnue. Il se sentait seul et esseulé face à ces grandes silhouettes. Il recula, prêt à s'enfuir, mais sursauta brutalement par une tape sur son épaule.
- Salut mec ! Ça va ?
Stiles se retourna, le cœur battant. Il devait lui dire.
- Non. Dit-il d'une voie pâteuse.
Scott qui avait un sourire amical se décomposa à la réponse de son meilleur ami. Il suivit Stiles qui les isolait un peu des lycéens.
- Qu'est-ce qu'il y a ? S'empressa de demander l'Alpha.
Stiles regarda un instant le plafond lisse et blanc, cherchant une façon d'annoncer la nouvelle à Scott :
- Je crois que je sais qui est derrière les meurtres et Barrow. Chuchota-t-il.
Le loup garou fronça ses sourcils essayant de comprendre les mots de son ami. Il avait la désagréable impression d'entendre des aveux :
- Comment ça ? L'interrogea-t-il prudemment.
Stiles planta soudainement ses noisettes dans ceux sombres de Scott :
- C'est moi. Répondit-il.
L'Alpha resta coi un instant, paralysé par les mots que venaient de lui révéler son ami. C'était une blague qu'il lui faisait ? Non ? Non… Dût admettre Scott face au silence de Stiles. Il y avait forcément une explication et pourquoi même pensait-il que c'était sa faute ? C'était Stiles ! Bon sang ! Stiles ! Un meurtrier ? Non ! Impossible. Autant dire que Lydia et Allison étaient des psychopathes tueuses en série. Non, c'était complètement absurde.
- Qu'est-ce que tu racon… Il fut coupé par son ami qui cria presque.
- Écoute ! Je sais que tu ne me crois pas ! Mais je ne dirais pas ça si je n'avais pas des preuves ! Viens je vais te montrer !
Scott hocha la tête et suivit sagement Stiles. Il décida de garder le silence et d'entendre ce que son ami avait découvert et qui le mettait dans cet état d'effroi. Ils s'enfoncèrent dans le long couloir, devenu bien calme par les élèves maintenant en cours. L'Alpha reconnut rapidement la salle de chimie dont lui avaient parlé hier Lydia et Stiles.
Ils entrèrent et l'humain continua à raconter son histoire d'une voix rapide et saccadée :
- Elle se met à parler de phosphores et la clef en est couverte. J'ai pensé au placard de chimie et à celui qui a fait entrer Barrow. Dit Stiles en se dirigeant vers le tableau.
Cependant quand ses yeux le rencontrèrent, ce ne fut que le vert vierge de toute inscription qu'il vit.
- Disparu…? S'horrifia-t-il, perdu. Il commença à sentir la panique monter en lui. Ok... Ok… ça ne fait rien ! J'ai toujours la clé. Il courut alors vers la porte d'entrée.
Scott resta muet observant les réactions disproportionnés et les tremblements des mains de Stiles. Il ne savait plus quoi penser de son ami. Il voulait le calmer lui dire que tout était incohérent mais cela ne ferait que le terrifier. C'était comme essayer de rationaliser une personne en plein délire. Il le laissa alors comprendre par lui-même qu'il sombrait dans une forme de paranoïa assez terrifiante pour Scott. Il connaissait les crises d'angoisse de son ami mais ça !? C'était une toute autre envergure et honnêtement, il avait peur de son comportement.
Stiles chercha frénétiquement la clé dans son trousseau pour la mettre dans la serrure et prouver à Scott ses dires. Il sentait qu'il ne le croyait pas, pire il n'aimait pas ce scepticisme dans ses yeux bruns. Il se figea quand il vit que la clé avait aussi disparu :
- Je l'avais ! Chuchota désespérément Stiles. Je jure que je l'avais ce matin ! Tenta-t-il de convaincre le loup garou.
- La clé dont on parlait hier soir ? Demanda prudemment Scott souhaitant l'apaiser.
Stiles regarda toujours son trousseau horrifié qu'elle ne soit plus là :
- Je te l'ai montré ! Je te l'ai montré ! Pas vrai ? Hurla-t-il hystérique.
Scott fut déconcerté par le cri de Stiles. Il n'était vraiment pas dans son assiette. Cette histoire semblait bien plus le toucher que ce qu'il avait pensé. Cependant Il réfléchit pour se remémorer de cet instant. Il était sûr que son mutisme ne ferait qu'envenimer l'affolement de son meilleur ami :
- Tu m'en as juste parlé, je ne l'ai jamais vue.
Stiles réfléchit un instant voulant prouver qu'il était le coupable. Il sortit rapidement l'article montrant l'étrange coïncidence entre le meurtre des lycéens et la mauvaise blague au coach. Malgré cela Scott ne le crut pas. Au contraire il avait ce regard déconcerté comme s'il était devenu fou. Stiles se tut brusquement épuisé de se justifier avec des preuves inexistantes. Il regarda une nouvelle fois le tableau et Scott suivit son regard. Il froissa furieusement le papier dans ses mains tremblantes et serra nerveusement les poings.
- C'était là ! C'était vraiment là ! Marmonna-t-il le regard dans le vide.
Scott s'avança enfin et posa amicalement une main sur son épaule :
- Tu vas bien ? Lui demanda-t-il hésitant pas sûr de quoi dire. Tu as l'air crevé.
Stiles se retourna anéanti vers le loup garou :
- Je vais bien ! C'est juste que… Il soupira frustré par la disparition de son écriture. J'ai juste pas beaucoup dormi.
- Rentre chez toi. Dit Scott soucieux de la santé de son meilleur ami. Il ne l'avait encore jamais vu si retourné. Fais toi porter pâle.
Il lui donna une dernière accolade réconfortante et encourageante sur l'épaule droite de Stiles. Ce dernier se pinça les lèvres hésitant et hocha la tête acceptant le fait qu'il avait vraiment besoin de se reposer. A ce train il était bon pour l'hôpital psychiatrique et il haïssait ça.
Il se précipita en dehors de la bâtisse, chercha rapidement sa jeep et s'y dirigea en courant. Il s'assit violemment sur le siège conducteur et posa ses mains tremblotantes sur le volant. Son corps frissonna brusquement comme pris d'une soudaine fièvre. Il se pencha en avant pour tenter de s'apaiser et prendre de longues respirations pour diminuer sa crainte grandissante. Où devait-il aller ? Il ne pouvait pas retourner à la maison ! Son père y était ! Où devait-il aller ? Merde ! Merde !
- Merde ! Hurla Stiles en frappant violemment le volant.
Il se toucha nerveusement les cheveux et tenta de se ressaisir. Finalement il décida d'aller à l'hôpital et de voir son médecin généraliste. Il fallait qu'il trouve quelque chose pour le calmer ! N'importe quoi ferait l'affaire ! Mais qu'il puisse réfléchir car dans cet état il était inutile… Il démarra la voiture et s'éloigna rapidement du lycée. Il espéra que son généraliste puisse le prendre immédiatement et accepter de lui faire une ordonnance. Il s'arrêta à la va vite sur le parking du petit hôpital et souffla priant pour qu'il soit là. Il ramassa son sac à dos avant de sortir du véhicule.
Il courut presque jusqu'à l'accueil mais se contrôla ne voulant pas attirer l'attention. Une hôtesse aux courts cheveux blonds leva alors son visage enfantin et demanda d'une voix monotone :
- Bonjour, monsieur. Que puis-je faire pour vous ?
- Bonjour, je voudrais voir le médecin Gadner, s'il vous plait. Réclama Stiles d'une voix qui se voulait joviale.
- Bien, je vais voir ce que je peux faire. Lui dit la jeune femme. Elle se dirigea vers l'ordinateur et tapa le nom du médecin. Elle releva la tête et répondit les lèvres pincées : Je m'excuse mais je n'ai pas d'informations sur Monsieur Gadner. Vous voulez vous savoir autre chose ?
Stiles fut à la limite de la crise de nerf mais se retint de faire un scandale et se contenta de juste indiquer un « non » avec la tête. C'était une nouvelle et ne devait pas travailler dans ce service. Il déambula dans le couloir de l'hôpital à la recherche de quelqu'un qui puisse le renseigner.
Il plissa les yeux pour essayer de voir correctement mais sa vue devenait progressivement floue. Il s'arrêta et s'appuya contre un mur froid et terne. Il respirait bruyamment et l'air s'engouffrait avec difficulté dans sa gorge. Il couvrit son visage de son coude pour retenir sa nausée.
- Stiles ? L'appela une voix familière.
L'adolescent sursauta et se retourna pour voir la mère de son meilleur ami. Pendant un instant elle fut un ange à ses yeux, sa sauveuse ! Il avala plusieurs fois pour pouvoir articuler correctement :
- Oh ! Bonjour Mélissa.
- Stiles ? Ça va ? Lui demanda-t-elle en s'avançant vers lui.
- Pas trop. Je cherche le docteur Gadner. Vous savez où je peux le trouver ?
- Non mais je peux voir s'il est ici, ok ? L'interrogea-t-elle avec cette expression préoccupée qui ne la quittait pas.
- Ça me va. Acquiesça Stiles qui la suivit à travers les différents couloirs.
Ils arrivèrent rapidement dans un bureau vide. Mélissa indiqua à l'adolescent de s'asseoir, il était blême, agité et en sueur. Elle se demanda bien ce qui l'avait mis dans un tel état d'affolement. Elle alluma l'ordinateur, fit le code et tapa le nom du médecin. Elle soupira désœuvrée en lisant l'absence du médecin :
- Le docteur Gardner rentre dans une semaine. Lui renseigna-t-elle. Tu veux attendre un médecin urgentiste ? Elle proposa ne voulant le laisser seul dans une condition si précaire.
Stiles joua nerveusement avec ses mains en entendant les mots de Mélissa. Il se redressa dans le siège essayant de ne pas sombrer dans le désespoir. Il laissa échapper un geignement désemparé ne sachant vraiment pas quoi faire. Il avait peur… Non il était horrifié de ce qui lui arrivait. Devenait-il fou ? Était-il possédé ? Malade ? Était-il comme… ? Il déglutit à cette pensée. Non ! Il se refusait même d'imaginer ça ! Il y avait forcément une explication ! Il était possédé ! Oui c'était que ça ! Comme dans les films d'horreurs il avait des hallucinations. C'était logique ! Évident !
Soudain sa tête tourna et son corps devint groggy, lentement il ne sentait plus son corps qui s'anesthésiait par tant de stress. Il lui donnait l'impression qu'un bouton « arrêt » s'enclencha.
- Stiles ? L'appela Mélissa horrifiée par la brusque pâleur sur son visage.
Il se leva ne supportant plus d'être assis mais la pièce tourna violemment.
Il ne voulait pas être mourant ! Il ne voulait pas être possédé ! Il… Il était horrifié ! Terrifié ! Apeuré même ! Il voulait respirer ! Se sentir normal ! Être capable de distinguer la réalité et le rêve ! Et si tout ce qu'il avait fait n'était que des illusions ? S'il avait des hallucinations ? Que ce n'était pas causé par un démon ? Son cerveau était-il malade ? Souffrait-il du même mal que sa mère ? Oh mon dieu ! Oh mon dieu ! Pitié ! Je veux pas ! Non ! Non ! Pas ça ! Il ne voulait pas faire souffrir son père ! Il n'allait pas lui faire revivre une deuxième fois avec une personne sénile ! Parce que c'était ce qu'il était non ? Si cette clé était fausse ? Si elle n'avait jamais existé … Si et si…
- Ça va ? Demanda Mélissa enlevant le stéthoscope autour de son cou.
Stiles regarda autour de la pièce. Il essaya de ne pas perdre pied mais il n'y arriva pas. La nausée le prit. Il hoqueta mettant son coude contre son visage. Il chercha l'air difficilement.
- Je… Je ne… Je ne sais pas. Dit-il d'une voix rauque et étranglée. Pas vraiment... Est-ce réelle !? Demanda-t-il affolé et un sanglot l'étreignit.
Mélissa se rapprocha de l'adolescent, posa ses mains sur ses épaules et hocha la tête l'incitant à se détendre.
- Ok, suis-moi. Chuchota-t-elle doucement. Ça va aller.
Stiles se concentra sur sa respiration et suivit sagement Mélissa qui les emmena dans une chambre isolée. Elle aida Stiles à s'asseoir le lit. Elle ramassa un carnet qui traînait sur le petit bureau disponible dans les chambres et sortit son stylo :
- Ok, décris-moi tes symptômes.
Stiles s'essuya le front couvert de sueur et hocha la tête. Il plissa les yeux se concentrant sur ce qui lui arrivait dernièrement :
- Des trous de mémoires depuis peu. Et du somnambulisme comme quand j'étais petit. J'ai aussi pas mal d'angoisses.
- Des crises de tétanies ? L'interrogea Mélissa doucement.
- Quelques-unes et j'arrivais pas à lire pendant un moment mais c'est sûrement lié à cet arbre magique géant et cette histoire de sacrifice.
Mélissa rit gentiment au commentaire de l'adolescent au moins il n'avait pas perdu son sens de l'humour. C'était bon signe ! Elle hocha la tête acquiesçant. Elle se souvenait parfaitement de ce qui s'était passé avec Scott :
- J'ai une vague idée de ce dont tu parles. Combien d'heures de sommeil ?
Stiles fronça ses sourcils et se pinça les lèvres. Il n'était pas vraiment sûr… La dernière fois qu'il avait à peu près bien dormi c'était avant-hier.
- Huit heures.
- Par nuit ?
- Depuis trois jours. Il leva ses yeux usés vers ceux effarés de Mélissa qui fronça les sourcils par cette information. Il se mit alors à compter sur ses doigts. Il n'était pas sûr de savoir combien de nuits complètes il avait réellement fait. C'est bien huit heures.
Mélissa hocha la tête et s'éloigna pour chercher un médicament qui pourrait sûrement apaiser l'adolescent. Elle revint rapidement et le questionna :
- Tu es irritable ?
- Oui ! Au point peut-être d'avoir des envies de meurtre. Répondit sarcastiquement Stiles tentant de camoufler sa nervosité par de l'humour.
- Du mal à te concentrer ? Elle prit des gants et les enfila.
- L'Adderall ne fonctionne pas. Précisa simplement Stiles, en omettant qu'il avait arrêté d'en prendre depuis un moment.
- Impulsivité ?
- Plus que d'habitude ? Je ne sais pas. Stiles haussa les épaules.
- Des rêves intenses le jour ?
- Tout ce que vous dîtes. Vous savez ce que c'est ? Demanda Stiles plein d'espoirs. Peut-être était-ce dû au stress et pas à ça ?
- Je crois. Lui répondit elle avec un doux sourire et tendant une seringue.
Stiles regarda l'objet dans sa main, méfiant :
- Euh… C'est quoi ?
Mélissa suivit les yeux de l'enfant figé sur la taille assez grande de l'aiguille et chercha à rencontrer ses noisettes :
- Tu me fais confiance ? Demanda-t-elle bienveillante.
- Sans aiguille. Précisa Siles d'une voix rauque et fatiguée.
Mélissa ignora sa phrase et releva un peu la manche de Stiles et posa un coton désinfecté sur la peau et répondit :
- C'est du Midazolam. Elle aperçut alors les égratignures sur sa main. Elle retroussa l'autre manche pour voir celle de gauche et soupira. Elle leva les yeux et vit Stiles grimacer et fuir son regard : Comment tu t'es fait ça ?
- Un vilain moustique qui ne voulait pas mourir. Marmonna Stiles ne voulant pas s'étaler sur le sujet.
Mélissa se tut et posa simplement du désinfectant sur les plaies puis enfonça la seringue et expliqua :
- C'est un sédatif.
Stiles regarda l'aiguille percer sa peau et le liquide se glisser dans son sang. Il releva soudainement la tête ne comprenant pas l'intérêt de ce médicament :
- Pourquoi m'avoir donné un sédatif ?
- Parce que toi, Stiles, tu es un jeune homme en grand manque de sommeil. Tu dois te reposer, maintenant. Allonge-toi.
- Ok… Chuchota Stiles. Ok combien de temps pour… Ah ! Oui... Pas longtemps du tout. Répondit-il à sa propre question sentant déjà son corps s'engourdir et la pièce s'effacer.
Mélissa posa autoritairement ses mains sur les épaules de l'enfant pour l'inciter à dormir. Elle tira la couverture sur le corps faible de Stiles et allait partir quand l'adolescent lui attrapa la main. L'infirmière haussa les sourcils à ce geste enfantin et presque désespéré. Elle toucha affectueusement le front glacé de Stiles dans un geste maternel tentant de réconforter le jeune homme et de le rassurer. Stiles serra encore plus fort sa poigne à se contacte chaleureux, de sa main dans la sienne et se perdit dans un nuage doux et tendre. Mélissa chuchota, touchée par cet adolescent esseulé :
- Repose-toi.
- Merci maman. Murmura-t-il par cet élan de tendresse qu'il n'avait eu que de sa mère. Il plongea soudain dans les ténèbres.
Mélissa regarda tristement l'enfant endormi et éteignit la lumière avant de quitter la pièce, et repartit travailler. Toute la journée elle n'eut de cesse de ressasser les symptômes qui paraissaient être familier. Et le soir quand elle fut enfin seule elle alla aux archives vérifier xe qui lui faisait peur. Elle ouvrit les dossiers et un sanglot fit écho dans la silencieuse pièce. Mon dieu pas encore... Pensa l'infirmière en apercevant l'horrifiante similitude. Stiles souffrait-il du même mal que sa mère ?
Il faisait sombre. Il était comme un corps dansant dans l'obscurité. Il n'entendait rien, ne sentait rien, ne voyait rien. Il était heureux dans ce néant. Ni joie, ni peine. Aucune douleur, anesthésié par la noirceur, c'était la plénitude pour lui. Et soudain une lumière incandescente décida de le déranger. Il essaya de l'ignorer, de l'éviter, de la fuir ! Mais rien n'y faisait elle s'approchait vite et éclaira les ténèbres démasquant les ombres.
- Va-t-en ! Hurla Stiles furieux.
La lueur ne s'effaça pas, elle grossit, grossit ! Si bien que la nuit laissa place au jour et un lieu apparut. L'adolescent tourna sa tête à droite et à gauche plissant les yeux pour distinguer à travers la brume opaque les étranges silhouettes. Il cria quand une douleur sourde le frappa aux reins et s'effondra sur le sol mou et humide. Il entendit la pluie et le vent, il sentit l'effroi et l'agonie, il vit le sang et l'ombre. Il hurla d'horreur, ses mains sur ses tempes.
- Sortez-moi de là ! Sortez-moi de là !
Sa voix fit écho à travers les immenses troncs et le sifflement de la tempête. Il cria une nouvelle fois mais le mutisme de la forêt n'épongea pas ses supplications. Il pleura, pleura et pleura. Dans ce triste bois où il ne resta que ses larmes pour apaiser sa décrépitude. Il s'enroula misérablement sur lui-même tentant en vain de se protéger d'un mal déjà fait. Il resta là paralysé ne souhaitant que retourner dans le néant salvateur.
- Sortez-moi de là… Sanglota-t-il répétant encore et encore cette phrase telle une marionnette suppliant son bon maître.
Un bruit sourd résonna soudain entre les cimes des arbres. Et une branche craqua et une autre et une autre. Les pas feutrés devinrent plus proche encore de l'enfant. Le vent se tut, la pluie s'arrêta et les plantes retinrent leurs souffles.
Stiles se redressa péniblement, alerté par les sons et les bois figés. Il tenta de se mettre debout mais son bassin fut bien trop abîmé. Il s'échoua au sol et recula vers sa jeep trônant fièrement au milieu des arbres.
- Veux-tu être heureux ? Perça une voix grave le silence.
Stiles ramassa ses jambes essayant de trouver une position confortable malgré le feu dévorant l'intérieur de son corps.
- Je veux qu'on me laisse tranquille. Répondit simplement l'adolescent.
- Tranquille ? Ou oublier ? Demanda une nouvelle fois la voix sombre qui émanait de nulle part.
Stiles hocha nonchalamment les épaules ne saisissant pas où voulait en venir la créature.
- Je ne comprends pas. Chuchota-t-il finalement par le mutisme de la voix.
- Tu ne comprends pas dis-tu ? Pourtant tu sembles savoir.
- Non ! Non je ne sais pas ! S'énerva Stiles.
- Tout va bien… Tout va bien… Chuchota la voix doucereusement. Dehors c'est lumineux, ici c'est sombre, ici tu es en sécurité.
- Pourquoi ai-je mal alors ? Demanda l'adolescent doutant.
- C'est elles, elles te font ça ! Répondit durement la voix. Moi, je peux t'offrir le repos que tu désir.
- Laisse-moi alors. Concéda Stiles.
Et la lumière s'éteignit laissant place à l'obscurité.
- Soit ! Murmura la voix à l'oreille de l'adolescent.
Stiles se réveilla en pleine nuit, il retira la couverture et bailla. Il s'étira et se leva. Il sorti de la chambre et déambula dans le couloir sombre à la recherche de quelqu'un. Ne remarquant personne, il appela la mère de son meilleur ami :
- Mélissa ?
Il continua s'enfonçant dans la bâtisse. Les lumières éteintes, il marcha dans l'obscurité et plissa les yeux pour voir où il mettait les pieds. Il se figea en entendant soudain des pas derrière lui. Il ne vit rien mais se retourna par un cri étranglé et terrifié. Il courut, inquiet et fuyant ce sentiment inexorable de danger.
Il se retrouva brusquement piégé par trois immenses spectres au masque de fer et deux billes jaunes luisantes. L'un d'eux avança sa main vers son visage. Stiles n'arriva plus à respirer horrifié et ne saisissant pas la situation. Il ferma alors les yeux et se perdit dans les ténèbres.
Pourtant son corps se mouva. Il se déplaça rapidement comme obéissant à une entité et captura violemment la main gantée. D'une poigne dure, il éloigna avec force le bras. Brusquement, tel un éclair, la main de Stiles perça la masse noire qui s'illumina. Le visage de l'adolescent regarda froidement la créature et retira soudainement son poing fermé. La chose disparut dans les ombres. Les autres spectres reculèrent étonnés. La main de Stiles ouvrit ses doigts pour laisser paraître une luciole mourante aux creux de sa paume. Il la regarda curieusement avant de la lâcher et qu'elle ne tomba au sol. Il se retourna vers les deux autres qui se jetèrent sur lui.
Un bruit sourd se fit entendre dans le couloir silencieux de l'hôpital.
- Stiles ? Retentit une voix bien familière. Ça va ?
L'adolescent regarda un instant le vide avant de se retourner vers l'Alpha. Il lui fit un sourire doucereux.
- Ouais, ça va. Quoi de neuf ? Il s'avança et fit une accolade à Scott.
- On s'inquiétait. Répondit l'Alpha.
Le corps de Stiles se figea un instant et l'adolescent papillonna des paupières. Il se retourna croyant sentir les yeux perçant de quelqu'un mais seul les ténèbres lui répondirent.
- Ça va, mec ? L'interrogea une nouvelle fois Scott.
Stiles hocha simplement la tête et suivit silencieusement son ami qui l'emmenait dehors.
- Je vais retourner à la maison. Dit soudain Stiles quand ils sortirent de l'hôpital.
- Tu n'as pas dit à ton père où tu étais ? Demanda Scott.
- Non pas besoin d'en rajouter une couche. Répondit-il en montant dans sa jeep. On se voit demain en cours.
- Euh… Ok. Dit Scott surpris par la froideur de son ami. Il le vit démarrer le moteur et quitter le parking. Il soupira et appela sa mère pour lui raconter ce qui venait de se passer. Il espéra que rien de grave n'arrivait à Stiles. Si son meilleur était gravement malade il ferait absolument tout pour le sauver. Et ce peu importe le prix à payer.
Stiles conduisit silencieusement dans sa voiture. Il essayait de se souvenir de son rêve et surtout de ce que cela signifiait. Il s'était senti, pendant un court laps de temps, déconnecté de son corps, enfermé dans une sorte de cocon vide. Il frissonna d'effroi à cette pensée, perdre le contrôle était terrifiant. Il tourna à droite et gara son véhicule. Il descendit et chercha des yeux la voiture de fonction de son père ne l'apercevant pas, il souffla soulagé d'être seul.
Il se mit en pyjama et alla dans la cuisine. Il prit le papier accroché au frigo « pizza ce soir » et sourit au petit mot. Il ouvrit la porte et coupa une part qu'il chauffa dans le micro-onde. Il s'installa avec son plateau au salon et alluma la télé. Il zappa rapidement cherchant une émission agréable à regarder. Il finit par laisser south park et mangea. Il dormait quand il se réveilla en sursaut par un cri aigu qui provenait de l'étage. Il posa violemment son plateau par terre et courut vers les escaliers. Il posa sa main sur la rampe mais se figea ayant une soudaine peur de monter voir d'où provenait ce son. Un nouveau hurlement se fit et il n'hésita, pas connaissant la voix.
- Lydia ! Lydia !? Il se précipita dans sa chambre et ouvrit en grand la porte.
Il ne découvrit qu'une pièce vide et silencieuse. Stiles se passa une main tremblante dans les cheveux et soupira fortement. Il se retourna pour descendre mais alors un murmure se fit :
- Ne le laisse pas entrer ! Ne le laisse pas entrer ! Elle ne pourra pas nous protéger !
Il fit volteface et hurla :
- Quoi ? Qui est là ?
- Aide-moi ! Aide-moi !
Il fronça ses yeux ne comprenant pas d'où était ce cri, il semblait provenir des murs, de la chambre, de chaque objet.
- Je ne comprends pas ? Lydia où es-tu ?
- Hôpital ! Aide-moi !
Stiles n'attendit pas une minute pour se ruer dans sa jeep et il se dépêcha d'arriver où se trouvait son amie. Il claqua la portière et courut vers le bâtiment. Il était vide, mort. Il ne réfléchit pas et suivit son instinct. Il grimpa les marches d'escalier :
- Lydia où es-tu ?
- En haut ! Répondit-elle en sanglotant.
Il fonça alors vers la porte de sortie et fut sur le toit. Il chercha des yeux l'adolescente mais elle n'était pas là.
- Lydia ? Lydia ? L'appela-t-il inquiet. Où es-tu ?
Il se tut écoutant le moindre indice d'une présence humaine mais ce ne fut pas un geignement qui lui répondit mais un rire sombre et cruel.
- Tu es fou. Chuchota la voix.
Stiles se paralysa, il la connaissait.
- Qui es-tu ? Tu veux quoi ?
Le rire reprit de plus belle. Stiles posa ses mains contre ses oreilles ne voulant plus l'entendre :
- Tais-toi ! Tais-toi ! Ferme là ! Hurla-t-il.
Le silence fut de nouveau présent. Et Stiles allait partir mais la porte se ferma dans un claquement sourd. Il se jeta dessus et tenta de l'ouvrir :
- Aidez-moi ! Aidez-moi ! Quémanda-t-il.
- Si tu m'aides alors, je t'aiderais. Répondit une voix féminine.
Il se retourna perdu, ne comprenant plus du tout ce qui se passait :
- Lydia ? C'est toi ? Tu vas bien ? Il s'avança vers elle mais s'arrêta en rencontrant ses yeux. Ils étaient vides sans orbes. C'est toi ? La biche ? Arrête ! Arrête ! Lâche-la ! Laisse-la ?
La créature pencha la tête sur le côté et laissa un sourire de contentement pourfendre ses lèvres. Elle toucha du bout des doigts les fins cheveux roux et rit une nouvelle fois avant de dire froidement :
- Aide-moi. Elle lança un sac devant Stiles. Finis le travail et j'arrêterais.
Stiles s'approcha prudemment du sac et l'ouvrit. Il fronça ses sourcils en voyant les outils :
- Qu'est-ce que tu veux en faire ?
La chose à l'apparence de Lydia fit une mine boudeuse et fronça ses fins sourcils. Elle s'avança vers Stiles et se baissa pour être à sa hauteur :
- Mais tu le sais !
- Non ! Chuchota Stiles puis il cria. Non !
- Si tu refuses, je te rendrais plus fou encore. Sourit gentiment la chose.
- Je ne le suis pas ! S'exclama Stiles en se levant et voulant attraper la créature qui recula vers la grille. Il la plaqua contre et continua hystérique : Je ne le suis pas !
- Oh ? Crois-tu ? L'interrompit-t-elle. Lève la tête. Chuchota l'adolescente à son oreille.
Stiles fronça ses sourcils ne comprenant pas et regarda au-dessus de sa tête. Le sac était là, fermé, l'attendant sagement. Il écarquilla les yeux d'épouvante et regarda à l'endroit où il pensait l'avoir ouvert :
- Non !? S'étrangla-t-il dans un sanglot d'horreur.
- Tu es malade. Ricana la créature maintenant derrière lui. Ton cerveau est malade !
Stiles posa sa tête contre le mur en béton et marmonna désespéré :
- Non ! Non ! Arrête ça ! Arrête ça !
Lydia appuya délicatement sa tête sur l'épaule de Stiles, elle pressa sa poitrine contre son dos et l'enlaça tendrement :
- Rien n'est réel… Tu l'as dit toi-même. Fais ça et tu seras libre.
Stiles secoua sa tête et frappa violemment le mur de son poing :
- Non ! Non ! C'est dans ma tête ! Je dois me réveiller !
Lydia caressa gentiment ses cheveux et déposa un doux baisé :
- Pas avant de l'avoir fait. Je peux t'aider si tu veux.
Stiles se pinça les lèvres. Il respira difficilement s'étouffant lentement. Il se déplaça du mur et regarda le sac désemparé :
- Je refuse.
Lydia laissa un rire mélodieux s'échapper de ses lèvres rosées et brusquement elle serra sa main sur la nuque de Stiles qui trembla d'horreur à ce geste :
-Fais-le ! Dit-elle d'un ton grave, difforme et inhumain.
Le lycéen s'écarta violemment de la prise de Lydia et tenta de refréner une nausée :
- Lâche-moi ! Non, j'ai dit ! Je ne tuerais personne !
- Tu es comme ta mère. Répondit tendrement Lydia. Malade et fou. Tout ça c'est dans ta tête. Tu le sais non ?
Stiles ouvrit la bouche pour parler mais aucun son ne sortit. C'était dans sa tête ? C'était vraiment son esprit ? Mais ça semblait si réel… Tellement. Il tendit la main pour toucher les cheveux de Lydia, il caressa sa joue délicate et ses lèvres pulpeuses :
- Tu sembles si vraie.
Elle prit la main de Stiles et l'embrassa affectueusement :
- Je suis dans ta tête.
Stiles se mit à sangloter et plongea ses noisettes dans les yeux vides de Lydia :
- Alors pourquoi tu voudrais me faire du mal ?
L'adolescente essuya du bout des doigts les larmes du lycéen :
- Chut… Là … Tout va bien… Ce n'est pas moi… Tu le sais, c'est elles. Moi je veux t'aider.
Stiles détourna son visage du contact chaleureux de Lydia et demanda d'une voix tremblante :
- Pourquoi tu veux que je fasse ça ?
La lycéenne baissa son bras et sourit timidement :
- C'est toi qui pense que je veux te faire du mal.
Stiles leva une nouvelle fois les yeux vers le sac :
- Je vais le faire mais je ne tuerais personne.
Lydia hocha la tête et gaiement répondit :
- Évidement !
Stiles se réveilla en sursaut. Que venait-il de se passer ? Avait-il tué quelqu'un ? Il voulut voir si le sac était toujours là mais il faisait sombre. Il semblait que là où il était ce fut vide et silencieux et Lydia avait disparu. Est-ce qu'il rêvait vraiment ? Avait-il été en pleine hallucination ? Et où était-il maintenant ? Il essaya de se déplacer mais une sourde douleur dans la cheville le fit gémir. Il chercha a tatillon dans le noir et rencontra un étrange objet qui l'emprisonnait. Il toussa douloureusement, sa gorge était sèche, ses yeux le brûlaient et il avait mal !Putain qu'il avait mal :
- Tu m'as menti ! Hurla Stiles à Lydia. Où-suis je ? Chuchota-t-il.
Il fouilla autour de lui pour trouver son portable. Peut-être avec un peu de chance il l'avait sur lui. Il souffla soulagé en le trouvant mais grimaça en découvrant la batterie. C'était juste assez pour appeler quelqu'un à l'aide. Il allait téléphoner quand il entendit un bruit mât se répercuter. Il sursauta et s'arrêta de respirer horrifié de ne pas être seul. Est-ce qu'il allait mourir ici ? Gelé et blessé ? Il sentit une nouvelle quinte de toux et tenta de le camoufler avec son coude. Il grimaça au goût amer d'une nausée. Il posa une main sur son ventre pour se calmer un peu comme il avait entendu un jour dans un documentaire. Il resta quelques minutes muet et dans le noir trop apeuré pour faire un geste. Mais le froid et la douleur le ramenèrent à la réalité. Il devait appeler, demander de l'aide.
Il voulait sortir d'ici ! Il souhaitait juste dormir au chaud sous sa couette ou simplement être dans sa maison. Il était si épuisé, Lydia qu'il avait vu et maintenant ça… Était-ce un test qu'on lui faisait ? Des épreuves pour voir quand il craquerait ? Ou on le torturait lentement attendant qu'il meure ? Ça pouvait aussi se passer dans tête… Merde ! Quand était-il devenu aussi cinglé ? Était-ce ce qu'avait ressenti sa mère avant de mourir ? Seule et enfermée dans une prison de chair ? Il hoqueta à cette pensée effroyable, il ne voulait pas finir comme elle. Ne pouvait pas faire ça ! Pour son pauvre père qui finirait seul sans famille. Il méritait une meilleure vie non ? Il méritait d'être heureux ? Alors pourquoi vivait-il ça ? Pourquoi il subissait toutes ces souffrances !? Il avait juste envie de vivre sa vie d'adolescent ! Il voulait être tranquille ! Dormir !
Il tressauta quand son portable vibra rappelant qu'il était presque vide. Stiles appuya sur le prénom de Scott et pria pour qu'il réponde. Il l'entendit presque immédiatement. Il se força à respirer doucement pour ne pas bafouiller à l'appareil.
- Stiles ? L'interrogea inquiet Scott de son silence. Stiles tu es là ?
- Scott ? Ne put se retenir de demander l'humain désorienté.
- Hey ! Je suis là ! S'exclama Scott d'une voix grave. Ça va ? Tu m'entends ?
- Je ne sais pas où je suis. Je ne sais pas comment je suis arrivé ici. Je crois que j'étais somnambule. Se précipita-t-il de répondre en cachant le mieux possible ses sanglots de soulagement et de peur.
- Ok. Peux-tu voir autre chose ? Dis-moi ce que tu peux voir ?
Stiles secoua sa tête nerveusement terrifié à l'idée de voir où il pouvait être. Il essaya néanmoins de distinguer un quelque chose qui lui donnerait un indice :
- Il fait sombre difficile de voir. Quelque chose cloche avec mon… Il ne put continuer que son téléphone coupa et étouffa un hurlement de colère.
Merde ! Merde ! Se répéta-t-il plusieurs fois essayant d'appeler Scott à nouveau. Plus il restait dans ce silence plus il avait l'impression de devenir taré. Enfermé dans le noir, la jambe douloureuse et cette sensation immonde d'être observé. Il allait craquer ! Il allait craquer ! Il allait craquer !
- Scott ! Il s'accrocha à son téléphone comme un noyé à une bouée de sauvetage. Je ne pense pas pouvoir sortir d'ici. Je ne peux pas bouger.
- où es-tu ? Le pria Scott
- Je ne sais pas. Il fait trop sombre je ne vois pas grand-chose. Répéta Stiles désemparé. Et quelque chose cloche avec ma jambe. Elle est bloquée dans quelque chose. Et c'est… Je crois que je saigne...
- A quel point ? Le coupa Scott horrifié par la situation. L'humain se tut essayant de reprendre son souffle. Stiles ! Tu es toujours là ? Tu peux m'entendre ?
L'humain sursauta en entendant encore ce bruit mât effrayant. Il déglutit et se concentra de nouveau sur le téléphone. Il fallait qu'il donne le plus d'indication possible pour qu'il puisse le trouver :
- Il y a une odeur désagréable ici. Quelque chose sent vraiment pas bon. Il pria pour que ce ne soit pas un cadavre avec lui. Et j'ai les yeux qui me brûlent.
- D'accord j'appelle ton père.
- Non ! Chuchota plus fort Stiles. Ne fais pas ça !
- Mais ton père…
- Non ! Non ! Le coupa Stiles la gorge nouée pour son père. Ne l'appelle pas, promets-moi ! Il s'inquiète déjà trop pour moi. Scott s'il te plait !
- Et si je ne te trouve pas ? S'étrangla Scott angoissé. Je ne peux pas faire une promesse comme ça.
- Non ! Non ! S'il te plait ! Juste s'il te plaît non ! Supplia Stiles en pleur. Trouve-moi. Tu peux le faire. Il n'a pas besoin de savoir ! Tu peux le faire !
- Je ne sais pas si je peux. Respira fortement Scott épouvanté.
- Je vais devoir te rappeler. Je dois éteindre mon téléphone. Murmura Stiles.
- Quoi ! Non! Eh ! Attends ! Le pria Scott.
- Je te rappelle. Et Stiles raccrocha, déconfit. Il laissa sa tête reposer sur le sol dur et ferma les yeux. Il attendit un peu avant de rallumer son portable. Il trembla en entendant des pas et s'arrêta de respirer mais ne les entendant plus, il se jeta sur son téléphone et espéra que Scott l'avait écouté.
- Eh ! Stiles !?
- Tu l'as appelé ? Tu as appelé mon père ? Murmura Stiles.
- Non seulement Isaac. On va te trouver. Peux-tu découvrir où tu es ? Essaie de trouver quelque chose et dis-nous où regarder.
Stiles éclaira une seconde la pièce ne voulant pas attirer les ombres à lui. Il répondit :
- C'est un sous-sol. Je pense être dans une forme de sous-sol.
- Dans une maison ?
- Non, ça a l'air plus gros comme une zone industrielle. Je pense qu'il y a une chaudière mais il fait froid. Ça gèle ici. Je vais devoir éteindre le téléphone. Y a plus de batterie. Dit Stiles d'une voix brisée.
- Attends ! Qu'est-ce que tu vois d'autre ? Le pressa Scott.
- Le téléphone s'éteint je ne peux plus parler. Je dois y aller. Murmura-t-il.
- Stiles pourquoi tu chuchotes ? Demanda soudain Scott, intrigué par ce détail.
- Car je pense qu'il y a quelqu'un avec moi. Il raccrocha à la fin de sa phrase.
Il voulut éteindre son téléphone mais curieux, il avait besoin de savoir ce qui lui faisait si mal à la jambe. Il alluma la lampe torche et éclaira. Il poussa un cri d'horreur en la voyant dans un piège à ours. Il essaya maladroitement de l'enlever mais cela ne fit qu'accroître la douleur. Il gémit et frappa furieusement le sol dur de ses mains. Il voulait sortir d'ici ! Il voulait sortir d'ici ! Il voulait sortir d'ici !
Il fut coupé dans son délire de nouveau par le son mât. Il sursauta et alluma l'endroit où il entendait ces étranges chaînes lourdes traîner sur le béton :
- Qui est là ? Je sais que vous êtes là, je peux vous entendre ! S'énerva Stiles ayant la désagréable impression d'être une proie. Il éclaira toute la pièce à la recherche de l'intrus.
Il sursauta en découvrant une silhouette habillé, le visage, les mains cachés par des bandeaux. Il avait le dos courbé, une stature fatigué mais imposante et effrayante :
- Qui êtes-vous ! Hurla Stiles.
Il remarqua qu'il écrivait un étrange symbole sur le mur en forme de cinq à l'envers. Il fronça les sourcils ne comprenant pas le symbolisme du moins pas immédiatement. Il vit la créature s'avancer lentement vers lui et disparaître dans les ténèbres. Il la chercha mais ne la trouva plus. Elle s'était volatilisée. Il toussa encore et soudain un mot lui vint :
- Soi-même. La marque disparut dans une fumée blanche.
Ne voyant plus la créature, il se jeta sur le piège à ours et chercha une manière de s'en défaire mais ses mains glissaient et il n'avait pas la force suffisante pour l'ouvrir. Il savait qu'il devenait de plus en plus faible au fil des minutes, le froid le dévorant lentement. Il sursauta et recula en apercevant la silhouette.
- Qui êtes-vous ! Cria-t-il quémandant une réponse, fatigué de ce jeu effroyable auquel la créature jouait.
La chosa se déplaça difficilement dans la pièce, boitant lourdement et parla dans un dialecte que ne saisissait pas Stiles.
- Je ne comprends pas. Dit Stiles, abattu et qui dans une vaine tentative, tira encore sur le piège.
- Pas qui je suis, Stiles. Chuchota la silhouette, amusée. Mais qui sommes-nous.
L'adolescent se figea, horrifié par cette phrase. Comment ça « qui sommes-nous » que voulait-il dire ? Qu'ils étaient plusieurs ? Qu'il était avec lui ? Non, c'était incohérent. C'était du charabia ! Illogique ! Il n'avait rien à faire avec lui ! Il n'était pas comme cette chose immonde !
- Ne me mets pas dans le même sac que toi ! Je ne suis pas toi ! Hurla Stiles furieux.
La créature s'arrêta et se tourna vers l'adolescent. Elle s'avança rapidement vers lui et s'accroupit pour se mettre à sa hauteur. Stiles voulut s'éloigner mais le piège l'en empêcha, il releva la tête comme une forme de défit. L'homme monstrueux montra son effrayante bouche difforme et s'approcha plus encore de l'enfant :
- Je ne parlais pas de toi ! Dit-il d'une voix agacée et outrée d'avoir été comparé à un pitoyable humain. Mais de lui. Chuchota-t-il douceâtre en regardant l'abdomen du lycéen.
Stiles trembla de terreur d'être si proche de lui mais il suivit ses yeux et ne comprit pas. Il avait quoi son ventre ? C'était qui « lui » ? Il ne comprenait plus rien ! Quel jeu s'amusait ce truc ? Il voulait le rendre chèvre ou quoi !?
- De quoi tu parles ? Vociféra-t-il.
L'homme monstrueux laissa un large sourire apparaître montrant d'affreuses dents inhumaines. Il se mit à ricaner jovialement :
- Si ignorant et pourtant si érudit. Il effleura l'estomac de Stiles qui se raidit et le repoussa violemment.
- Ne me touche pas ! Hurla l'adolescent mais cela ne fit pas taire la créature qui continua :
- Si fragile et pourtant si fort. Ne gaspille pas ton énergie. Tu as remarqué il fait de plus en plus froid. On a arrêté de trembler et tu sais ce que cela signifie.
- Le corps essaye de conserver son énergie. C'était mon cinquième rapport scientifique de qualité. Hypothermie. Chuchota Stiles qui commençait à fermer les yeux, épuisés.
Le monstre se leva et déambula dans le sous-sol, il marmonna :
- Notre discourt commence à se compliquer. Puis vient la fatigue. La confusion. On va mourir si on ne sort pas de là.
- Arrête de dire ça ! Arrête de dire nous ! S'énerva Stiles, ne voulant pas être comparé à ce truc immonde.
- On essaye juste de t'empêcher de mourir de froid. S'offusqua l'homme difforme. Tu ne voudrais pas être un assassin ? Ricana-t-il.
- De quoi tu parles !? Cracha l'adolescent.
- Tu ferais mieux de te lever. Lui conseilla la créature.
- Comment ? Il y a un piège effrayant avec une mâchoire en fer sur ma jambe ! Hurla Stiles hystérique.
La chose s'esclaffa :
- Vraiment ? L'adolescent se mit à sangloter sentant le peu d'esprit sain qu'il avait s'effriter définitivement. L'homme monstrueux s'avança vers lui : Ne remarques-tu pas quelque chose de différent ? Il était à ta jambe droite avant non ?
- Non… Répondit Stiles dans un souffle.
- Es-tu certain ? Insista-t-il.
Stiles regarda sa jambe anciennement blessée et se tourna vers le monstre :
- Qu'est-ce que c'est ? Que fais-tu ? Demanda l'adolescent, perdu, ne comprenant pas le comportement de cette chose.
- On essaye de te sauver, Stiles. On essaye de sauver ta vie.
- Te fous pas de moi ! Tu veux me tuer !? Et qui ça « on » !? Mais seuls ses hurlements et le silence s'entendirent. Réponds-moi !
- Quand est-ce qu'une porte n'enesti pas une ? Chuchota la voix.
Stiles écarquilla les yeux. Alors il n'était pas fou ! Ce n'était pas que dans sa tête ! Il était possédé ! Il aurait presque envie de rire maintenant qu'il avait la certitude de ne pas avoir la maladie de sa mère. Il ne l'avait pas, n'est-ce pas ? C'était une preuve qu'il n'était pas fou !? Tout fonctionnait normalement chez lui !? N'est-ce pas ? Il allait bien ? Aussi bien qu'on pouvait l'être en étant possédé !
- Tu es un démon ? Tu n'es pas que dans ma tête ! Tu n'es pas réel !
L'homme monstrueux sourit à l'adolescent :
- Tout le monde en a une mais ne peut la perdre ?
- Arrête ça ! Cria Stiles.
- Tout le monde en a une mais ne peut la perdre ? Réponds ! Ordonna-t-il.
- Je ne sais pas ! Sanglota Stiles.
La créature resta silencieuse un instant et soudain elle prit le piège à ours et traîna Stiles avec. Il essaya de l'en empêcher, il essaya de s'accrocher à quelque chose, mais il glissa simplement sur ce sol rugueux. Il hurla de douleur, il avait l'impression que sa jambe lui était arrachée.
- Attends ! Attends ! Non, attends ! Attends !
Il hurla horrifié en sentant des bras le prendre. Il s'agita, usant du peu de force qu'il avait pour être libéré, mais il fut enlacé plus fortement. Il glapit :
- Non lâche moi ! M'approche pas ! Me touche pas ! Rugit-il hystériquement, les yeux hagards, le corps convulsant.
- Stiles ! Cria une voix féminine.
Mais il refusa de se laisser avoir une troisième fois, il s'évertua à le frapper pour qu'il le lâche. Il ne voulait pas être touché, pas être approché, c'était trop douloureux et horrifiant. Il ne supporterait pas ça ! Pas encore ! Il voulait mourir ! Mourir ! Il pleura misérablement comprenant qu'il ne pourrait être libéré et, maladroitement, il se protégea, croisant les bras autour de son corps usé.
- Stiles ! Fit échos une nouvelle fois cette voix.
Il secoua la tête et chercha l'air pitoyablement.
- Stiles ! Tout va bien ! Stiles ! Répéta inlassablement cette femme.
Et l'adolescent s'immobilisa dans ses bras bien trop fins pour être ceux de l'ombre. Il ouvrit brutalement les yeux et regarda, perdu autour de lui. Il reconnut immédiatement Mélissa et son ex-mari.
- Stiles, tout va bien. Tenta de le réconforter Mélissa. Ça va aller.
Il regarda le ciel et encore le visage préoccupé mais si familier de l'infirmière et même celui de Rafaël qu'il haïssait. Son cœur battait frénétiquement dans ses tympans et sa gorge le brûlait d'avoir trop hurlé, mais il était là. Et il pleura à chaudes larmes. La peur, l'angoisse, sa souffrance tout s'échappait par ces gros sanglots inconsolables. Il s'accrocha désespérément à Mélissa et se moqua bien de se montrer aussi piteux face à eux. Il avait juste envie de se sentir vivant et en sécurité. Mélissa le comprit immédiatement et le berça affectueusement.
- Là Stiles. C'est fini, c'est fini. C'était juste un rêve, juste un rêve.
Mais elle ignora que ses mots terrifiés plus encore l'adolescent, qui ne voulait pas accepter que les derniers moments de sa vie, seraient ces épouvantables visions. Il le refusait ! Il ne le supporterait pas. Quelques minutes passèrent et il accepta de suivre Mélissa et Rafaël qui le soutint puisque Stiles pouvait à peine tenir debout. Il s'affala lourdement dans la voiture et accepta la veste de Monsieur Mccall. Il resta cependant enfermé dans un mutisme qui effraya fortement l'infirmière.
La route fut dans un silence lourd et gênant. Les adultes ne savaient pas vraiment comment parler à un Stiles en état de choc. Alors ils se turent, profitant d'une petite musique pour détendre un peu l'atmosphère étouffante. Ils arrivèrent à l'hôpital et Stiles fut emmené en urgence dans une chambre. Il aperçut au loin Scott et Lydia mais il ne leur adressa pas un mot pas même à son père. Il écouta d'une oreille les questions et conseils des infirmiers qui préfèrent laisser le père gérer son fils encore sonné.
- Comment tu vas ? Demanda une nouvelle fois le Shérif essayant de contrôler sa propre peur.
Stiles haussa simplement les épaules et répondit d'une voix enraillée :
- Bien, je crois.
Le Shérif hocha la tête et s'avança pour empoigner son enfant :
- Je suis content que tu sois sain et sauf. Repose-toi maintenant, Ok. Il s'éloigna et commença à partir.
- Je t'aime papa. Souffla Stiles ne pouvant plus parler correctement.
- Moi aussi, Fiston, je t'aime.
L'adolescent se tourna sur son lit. Il montra le dos à la porte et plongea son visage, plus propre depuis qu'il avait pu prendre une douche chaude, dans l'oreiller où il hurla et pleura. Il hoqueta et sombra rapidement dans un sommeil sans rêve.
Le lendemain fut assez calme. Il se réveilla en fin de matinée et appuya sur le bouton pour signaler qu'il ne dormait plus. Mélissa arriva rapidement un sourire joviale aux lèvres :
- Bonjour Stiles! As-tu bien dormi ?
Stiles se redressa sur son lit et haussa les épaules, il courba ses fines lèvres timidement et dit simplement :
- Oui. Euh, est-ce je pourrais avoir le petit déjeuner ? Étrangement il ne s'était pas réveillé avec une nausée mais un grand appétit. Néanmoins, il ne bouda pas ce matin exceptionnel.
- Ah ! Tu as faim ! Je t'apporte ça de suite et après on vérifiera ton pouls.
- Merci. Chuchota simplement Stiles qui grimaça de ne pas pouvoir plus parler. Il soupira et se leva pour aller à la toilette. Mélissa arriva quand il sortit.
- Voilà, si tu veux autre chose, demande-moi. Dès que tu as fini je vais vérifier que ta tension a remonté. Hier elle était basse mais rien d'alarmant.
- Ok. Répondit-il en se couchant sur le lit.
- Ton père veut entrer, je le laisse venir ? Demanda poliment Mélissa.
Stiles acquiesça de la tête et l'infirmière partit chercher immédiatement son père qui apparut spontanément. Il était débraillé, les yeux bouffies et rougies par la fatigue, la tristesse et l'angoisse. L'adolescent se pinça les lèvres, furieux contre lui de le voir dans cet état de misère.
- Hey, fiston ! Stiles sourit en réponse et commença à manger lentement. Le Shérif remarqua la grimace et demanda :Ta gorge te brûle encore ?
- Moins et toi ça va ? S'inquiéta Stiles.
Le père fronça ses sourcils par cette question stupide mais il ne s'énerva pas et soupira simplement avant de dire :
- Oui, j'ai pris une journée de congé.
- Ok…
Le Shérif prit la chaise qui était devant le bureau et la traîna jusqu'au lit de Stiles. Il s'assit dessus et regarda un instant la nourriture à l'aspect infâme que manger son fils et l'interroger en indiquant le repas de la tête :
- C'est bon ?
- Non. Grimaça Stiles. Dégueu !
L'adulte ricana au rictus de son fils et répondit, devenant un instant nostalgique :
- Dommage, je ne peux plus te dire que ça te fera grandir.
- Comme si cette menace m'avait fait terminer les repas grillés de maman. Répliqua Stiles souriant.
- Haha, c'était le bon vieux temps. Ria le shérif gaiement mais il dût couper court à cette conversation et parler d'un sujet beaucoup moins amusant. Ce soir tu vas faire des tests.
- Tu penses que je suis malade ? Dit Stiles la voix rauque.
Le Shérif soupira et fronça ses sourcils :
- Non, je n'ai pas dit ça mais, nous savons tous les deux que tu dois faire ces tests.
L'adolescent joua nerveusement avec sa nourriture et chuchota tristement :
- Et on sait aussi tous les deux que j'ai tous les symptômes.
Le père se pencha et posa une poigne forte sur l'épaule de son fils :
- Hey, fiston ! On va s'en sortir. Ok ? On trouvera un moyen ne t'en fais pas.
- Il n'y a pas de traitement ! S'exclama Stiles qui toussa fortement.
- On y est pas encore. On y réfléchira après les tests, ok ? Rien n'est encore décidé. Maintenant continue de manger, tu dois reprendre des forces.
Stiles bougonna mais ne répliqua rien. Il passa la journée à être avec son père, Mélissa et à dormir. Le moment des examens arriva beaucoup trop vite et il eut impression d'être une bête amenée au boucher. Il soupira et marcha derrière Mélissa et son père vers la salle de l'IRM. Il ne fut pas surpris de voir Scott au bord des larmes l'attendre. Il s'assit sur la machine. Il avait encore les jambes trop faibles pour le tenir debout longtemps.
- Salut mec ! Lui dit l'Alpha alors que leurs parents discutaient avec le médecin.
- Salut, ça va ? Demanda maladroitement Stiles.
- Ouais et toi ? Ça a été ? S'enquit Scott par la santé de son ami.
- Je crois. J'étais avec mon père et Mélissa. Il y a pire comme compagnie. Essaya-t-il de faire de l'humour.
- J'imagine. Sourit gentiment l'Alpha qui n'avait pas le cœur de rire.
- Stiles ? Appela un médecin coupant les adolescents qui le regardèrent, montrant qu'il avait leur attention. Stiles je t'avertis, tu vas entendre beaucoup de bruit pendant l'IRM. C'est grâce à des impulsions de l'électricité. En passant par des bobines de métal à l'intérieur de l'appareil. Si tu veux on peut te donner des bouchons ou des écouteurs.
- Je n'ai besoin de rien. Chuchota Stiles.
- On sera de l'autre côté de cette fenêtre. Le rassura son père.
Stiles hocha la tête et tapota l'épaule de son père pour l'encourager et lui montrer que ça irait pour lui. Ils se sourirent tous les deux avant que les adultes ne laissent les adolescents un instant seuls.
- Tu sais ce qu'il cherche, hein ? Dit Stiles, morne, mais Scott resta muet incapable de le regarder. Ça s'appelle démence front temporale. Des zones de ton cerveau commencent à rétrécir. C'est ce qu'avait ma mère. C'est la seule forme de démence qui peut toucher les ados et il n'y a pas de traitement.
Scott essuya les larmes qui s'écoulaient librement de ses yeux. Il leva la tête et respira rapidement, sentant une envie terrible de fondre en larme. Son meilleur ami malade ? Non ! Il ne pouvait pas le croire ! Pas Stiles! Et si c'était le cas alors il le sauverait ! Peu importe comment il le sauverait !
- Stiles, si tu l'as, on fera quelque chose. Il renifla. Je ferais quelque chose.
Les deux adolescents se regardèrent silencieusement se faisant une promesse indéfectible. Si Stiles était malade, Scott jura qu'il soulèverait ciel et terre pour le soigner et Stiles n'avait que lui sur qui compter. Il hocha la tête le remerciant par ce simple geste mais Scott trop ému et peiné, le pris dans ses bras. Ils sanglotèrent un instant tous les deux sur ce destin injuste et cruel. Et ils durent se séparer car c'était l'heure des réponses. Scott quitta la pièce, les yeux rouges, et sanglota, n'arrivant pas à accepter, n'y croire que c'était réelle. Il lança un regard à sa mère qui resta au côté du Shérif pour le soutenir si c'était réellement la cause du mal de l'adolescent.
Stiles fut de nouveau seul dans cette grande pièce blanche et neutre. Il eut la gorge serrée en s'allongeant sur la machine. Il voulait être fort et ne pas craquer une fois encore mais il était apeuré dans cette bête morte. Il entendit la voix du médecin mais ne l'écouta pas vraiment. Il comprit qu'il ne devait pas se mouvoir et prit alors une position la plus confortable. Il regarda fixement le plafond immaculé de l'IRM et l'examen commença sous l'affreux son où dépendait son avenir. Il attendit longtemps très longtemps, trop. Il commençait à devenir claustrophobe, enfermé dans cette machine. Il voulait au moins pouvoir se déplacer un peu ne pas avoir la lourdeur de se trouver piégé. Il ferma alors ses yeux, serrant ses paupières le plus fort possible, et désirant faire disparaître ce capharnaüm ou du moins dormir loin de tout ceci.
Mais quand il ouvrit les yeux il se retrouva debout au centre de la pièce. C'était la salle d'examen, il ne distinguait pratiquement pas les contours. Il paniqua en entendant des pas et une lumière l'éblouir. Il se tourna et étouffa un hurlement de frustration en le voyant de nouveau. Il contourna la machine pour s'éloigner de lui le plus possible.
- As-tu compris mon énigme maintenant ? Demanda le monstre en s'avançant vers l'adolescent. Si tu réponds correctement, on les laissera peut-être saufs.
- Qui ? Dit-il, paralysé de terreur, ne pouvant fuir cette chose qui lui faisait maintenant face.
- Tes amis. Montra la bête de la tête, ceux derrière la vitre. Ta famille, tous ceux qui ont jamais compté pour toi. On va les détruire ! Un par un !
- Pourquoi ? Chuchota Stiles les larmes sillonnant ses joues.
- Tout le monde en a une mais ne peut la perdre ?
- Je ne sais pas ! S'horrifia Stiles.
- Tout le monde en a une mais ne peut la perdre !? Rugit le monstre.
- Je ne sais pas ! Je ne… Une ombre ? Une ombre ! Répondit Stiles jetant des coups d'œil effrayés vers son père et Mélissa. Leur fais pas de mal ! Je t'en prie !
- Tu crois pouvoir oublier ton ombre Stiles ? Chuchota sombrement la bête.
- Quoi ? Je… Non !? S'égosilla l'adolescent ne sachant quoi répondre.
- Elles, oui. Elles ont essayé de te faire oublier. Continua le monstre qui s'approcha de Stiles.
- Je ne comprends pas ! Je ne comprends pas ! C'est qui « elles » ?
- Elles te trompaient ! Mais maintenant tu vas savoir, car après tout ce n'est pas bien de fuir son ombre. Pourquoi devrait-elle porter ce fardeau seule ? C'est cruel Stiles.
L'adolescent s'étouffa n'arrivant plus à respirer. Son corps tremblait si fort et d'horribles fourmis parcouraient son corps. Il recula ne saisissant pas ce qui se passait. Que voulait-il de lui ? Il était perdu ! Il posa ses mains sur ses oreilles et tourna le dos à la bête.
- Tais-toi ! Tais-toi ! Supplia Stiles.
- Nous voulons simplement t'aider. A Celui qui fuit ne faut-il pas le rendre brave ? Tu es faible, Stiles mais pas seul. Maintenant ouvre les yeux ! Écoute... écoute-nous !
- Tais-toi ! La ferme ! Hurla Stiles encore, alors que ses jambes le lâchèrent et qu'il tomba lourdement au sol.
La bête s'avança et regarda l'adolescent à genoux quémandant son silence. Il caressa les cheveux bruns courts et les attrapa violemment faisant relever le visage de Stiles :
- Tout va bien… Tout va bien … Ne fuis pas ton vilain secret de cette nuit-là.
- C'était un cauchemar ! Répliqua désespéré Stiles qui s'arracha de la poigne de la bête.
Elle ricana et chuchota :
- Ton innocence prise fut réelle. Tu as été baisé comme une putain.
L'adolescent se figea et écarquilla les yeux d'horreur. Il sombra dans cette nuit, dans ce cauchemar qui n'en fut jamais un. C'était réel ! Cette nuit fut réelle. A cette réalisation, Stiles se laissa happer par les ténèbres :
- Je veux mourir. Furent les derniers mots de Stiles Stilinski.
