Biche blanche
Avis auteur : Coucou tout le monde ^^ ! Me voilà avec un jour de retard ^^', désolée mais il a été bien plus long que prévue et je ne voulais pas couper l'épisode. Vous remarquerez que cette saison va être bien plus légère que la précédente c'est normal ^^. Je fais une saison angoissante et oppressante, la suivante plus douce, en romance, en humour donc j'espère que cela fonctionne.
Parlons chapitre : Alors je ne dirais qu'un mot ^^ je l'ai trouvé mignon xD. Je ne spoil pas mais j'ai fangirlisée comme pas possible et il devient le chapitre le plus sympas que j'ai écrit à ce jour ^^. Je n'ai pas grand-chose à dire. A part que j'espère vraiment que vous aimerez certains passages autant que moi j'ai adoré l'écrire ! Dite moi si mon chapitre vous à plut au niveau de l'humour ^^. J'espère que même si c'est pas un rire aux éclats, un sourire amusé ou attendrie à éclairé votre visage ^^. J'essaye de varier les émotions et je croise les doigts pour que cela est fonctionné avec ce chapitre.
Bonne lecture et au mois prochain je l'espère ^^.
Chapitre corrigé par Miranda Frost
Réponses aux commentaires :
Anonymes92 : Coucou ^^ ! Je suis vraiment heureuse de te retrouver pour cette deuxième partie qui est bien plus douce et joyeuse que la première ^^. J'espère que ce chapitre te plaira, qu'il te fera rire, tirer une petite larmichette et fangirlisé comme moi xD. J'attends ton avis avec impatience ^^. Bonne lecture !
Akane : Hey ^^ comment vas-tu ? T'inquiète, je suis super contente de lire que tu es trouvé ce chapitre magnifique ! Et j'espère que celui-ci va encore plus te faire adorer ! ^^
Chapitre 2 : 117
Stiles s'avança vers l'église accompagné de ses amis. Au loin il aperçut les silhouettes de Scott, Braeden et d'une autre personne, légèrement plus grande que l'Alpha mais que de quelques centimètres. Cet individu était soutenu par le loup-Garou et la chasseuse de prime, il fronça ses sourcils déconcertés, ne comprenant pas. N'était-il pas censé trouvé Derek ? Qui était cet adolescent, à en juger par sa carrure. Il s'approcha silencieusement d'eux, les rejoignant et regardant avec plus d'attention cet inconnu. Scott s'arrêta alors, les sourcils froncés montrant clairement son inquiétude et une pointe d'incompréhension, Braeden avait la même expression dubitative et cela ne fit que croître son angoisse. Où était Derek ? Il allait parler mais se tut et écarquilla les yeux, horrifié, étonné, rassuré… Il ne savait pas quel était le meilleur état d'esprit qu'il devait avoir quand l'adolescent releva la tête et le regarda fatigué et effrayé, plongeant ces orbes familier, mélange d'argent et de jade. C'était Derek Hale ! Un Derek Hale qui paraissait encore plus jeune que lui !
C'était quoi ce bordel !
Il entendit vaguement ses amis s'approcher, curieux ou tout aussi éberlué que lui. Lydia sursauta discrètement à ses côtés en comprenant que cet adolescent était celui qu'ils cherchaient. Comment avait-il rajeuni ? Ou non, meilleure question : comment c'était possible ? Comment Derek avait pu rajeunir de quoi … Quatre ans, peut-être cinq s'il était plus jeune que lui. Il avait quel âge alors ? Quinze ans ? Seize ans ?
C'est quoi ce bordel ? Pensa Stiles en soupirant fortement et se passant une main lasse dans ses cheveux.
Lydia lui lança un regard perdu et il haussa les épaules. Il n'avait aucune idée de comment expliquer un truc aussi dingue…
- Alors… Commença Malia brisant le silence pesant qui venait de s'installer : C'est lui Derek ? Demanda-t-elle.
- En quelque sorte. Répondit Stiles ne pouvant s'empêcher de contrôler une légère moquerie.
Maintenant qu'il savait que Monsieur Grincheux allait parfaitement bien, jusqu'au point d'avoir gagné quelques années de plus, il ne pouvait s'empêcher de trouver la situation assez hilarante. Peut-être était-ce tout ce foutu stress qui s'était accumulé qui, soudainement se libéra mais il se mit à ricaner, s'arrêtant difficilement sous le regard noir de Lydia, Scott et même Braeden. Bon, oui ce n'était pas si amusant, Derek pouvait toujours être en danger de mort imminente mais le trouver aussi fragile qu'un petit chiot qui venait d'être sevré, était vraiment, vraiment hilarant.
- Il n'y a rien de drôle à cette situation, Stiles. Le gronda Lydia qui leva les yeux au ciel exaspéré par son manque de sérieux.
- Oh, allez ! On cherchait un Grincheux, on a trouvé un bébé-Grincheux, c'est drôle. Répliqua Stiles qui se mit à rire plus fortement ne pouvant contrôler son fou rire.
- Il n'y a que toi qui trouve ça drôle. Le contredit Lydia qui se pencha pour mieux examiner Derek.
Bébé-Grincheux la regarda d'un air hébété, les yeux observant un point imaginaire et la respiration superficielle. Stiles ne put s'empêcher de se demander si Kate ne l'avait pas drogué, car il lui faisait clairement penser en cet instant à un patient de la Maison de l'écho.
- Il est gelé. Souffla Lydia effrayée.
- Il était enfermé dans ce qui ressemblait à un caveau. La renseigna Scott qui fit un sourire amical à Stiles en apercevant que son hilarité soudaine venait de se calmer. Il rehaussa le corps de Derek correctement sur ses épaules qui soutenaient une partie du poids, l'autre étant supporté par Braeden.
Stiles soupira fortement et essuya de sa manche négligemment la sueur qui perlait sur son visage. Il s'approcha de Braeden et décida de la remplacer. Il était parfaitement capable d'aider Scott à porter Derek jusqu'à sa Jeep. Il n'allait pas laisser une fille même si c'était une chasseuse de prime, porter le corps de Bébé-Grincheux. Non cela ne le gênait aucunement qu'une fille le fasse mais bon, il était bien éduqué tout de même, c'était normal qu'il puisse le porter. Il grimaça quand Braeden posa le bras de Derek sur ses épaules et que le corps s'appuya sur le sien. Merde ! Il était lourd ! Il n'aurait pas imaginé que Bébé-Grincheux soit aussi difficile à soutenir. Il sentit l'interrogation de Scott dans ses yeux, lui demandant s'il y arriverait. Stiles s'offusqua et répondit avec une moue enfantine, bien sûr qu'il pourrait le porter ! Il faisait de Lacrosse ! Il avait gagné en musculature !
Les deux adolescents se dirigèrent alors vers le véhicule, assez rapidement et le posèrent sur le siège passager aussi délicatement que possible. Derek sembla somnoler et se laissa installer. C'était étrange et inquiétant de voir le Loup Garou Oméga être si obéissant, inactif, il commençait à l'inquiéter de nouveau, cet imbécile ! Il ferma la portière de sa voiture et Derek s'affala immédiatement dessus. Il se retourna et fit face aux filles.
- Vous pourrez retrouver le chemin ? Demanda Braeden qui jeta un coup d'œil en direction du corps inerte de l'Oméga.
- On va faire un peu de tourisme avant. Répliqua sarcastiquement Stiles les sourcils froncés et voulant que cette femme s'en aille rapidement.
- Bien sûr, il y a un cimetière aztèque un peu plus loin, c'est idéal pour ceux qui aiment les sensations fortes comme toi, je suppose. Répondit ironiquement la chasseuse de prime, un sourire taquin faisant apparaître des fossettes.
- Génial ! Tu pourrais y faire un tour et revenir avec le plan en premier. Dit Stiles qui plissa les yeux, agacé par cette femme.
- Non, je ne voudrais pas te gâcher la surprise. S'exclama-t-elle clairement amusée par sa conversation avec l'adolescent qui semblait vexé.
- Jésus! On peut savoir pourquoi tu te dispute avec elle ?! Intervenu Lydia excédé par cette journée pourrie, par ce plan pourri, par un Derek à moitié sauvé et par son ami qui gonflait soudainement le torse comme un coq qui défendait son territoire. Elle allait finir avec une migraine si ça continuais !
- Je ne me dispute pas avec elle ! Répondit Stiles clairement irrité.
- Tu sembles un peu énervé… Expliqua Kira timidement qui avait suivi la conversation, comme tout le monde, en spectateur silencieux, pas sûre de comprendre pourquoi Stiles était en colère contre celle qui les avaient aidés.
- Un peu ? Il pue la colère, oui ! Répliqua Malia : Elle a fait quelque chose de mal ? Grogna-t-elle en plissant les yeux vers Braeden qui haussa les sourcils, amusée et fatiguée d'être entourée d'adolescent qui jouaient aux adultes.
- Je ne le suis pas ! Cria Stiles clairement agacé par ce soudain intérêt de sa discussion avec Braeden.
Il s'éloigna du groupe et partit s'asseoir sur le siège conducteur, immédiatement suivi par Malia qui s'assit sur un des sièges passagers. Kira hésita un instant à les rejoindre mais préféra laisser le couple seul, enfin pas tout à fait seul, puisque Derek était là, même si inconscient, elle soupira et regarda Scott qui était resté silencieux. Ce dernier se tourna vers Braeden et lui adressa un sourire amical :
- Merci, de nous avoir amené ici et de nous avoir aidé à récupérer Derek, on pourra retrouver le chemin. Répondit finalement Scott à la question de Braeden qui hocha la tête et s'approcha de sa moto.
- Faites attention sur la route. Dit-elle simplement en enfilant le casque et faisant démarrer la moto, les laissant seuls.
Scott soupira et passa une main fatiguée sur ses yeux secs après presque deux nuits blanches. Il bailla et se retourna pour rencontrer Lydia et Kira qui le regardaient, soucieuses.
- On va faire quoi alors ? Demanda la Kitsune.
- On ne peut pas laisser Derek comme ça. Continua Lydia.
Stiles passa sa tête dehors et appuya nonchalamment son coude sur la vitre ouverte de sa Jeep, montrant qu'il écoutait la conversation.
- On l'amène à Deaton, je vais lui envoyer un message sur la route. Répondit Scott.
Stiles hocha la tête et démarra la Jeep. Scott assit à ses côtés se retourna pour observer attentivement Derek qui semblait toujours profondément endormi. Lydia, la plus proche du Loup-Garou Oméga, prit une de ses mains et la serra, elle fronça ses sourcils et soupira dépitée.
- Lydia, quoi ? Demanda Stiles alors qu'il fit rouler sa fidèle Roscoe.
- Il est toujours aussi frigorifié et pourtant il semble si paisible. Soupira-t-elle une nouvelle fois.
- Devrait-on le couvrir ? L'interrogea Scott.
- Je ne sais pas… Peut-être. Répondit-elle.
- Je peux toujours mettre le chauffage. Dit Stiles en regardant les autres filles qui étaient silencieuses et dans l'expectative du nouveau passager.
- Non, il ferait trop chaud pour nous. Répondit Scott alors qu'il enlevait sa veste en coton, grise et la donna à Lydia qui se pencha pour la prendre : Mets-la sur lui.
Elle hocha la tête et enveloppa le corps musclé mais frêle de Derek avec la veste de son ami. Ils restèrent un instant silencieux. Leurs yeux se perdant par intermittence sur l'homme nouvellement adolescent. Lentement Kira commença à tomber de sommeil et posa sa tête contre la vitre, appréciant la fraîcheur de cette dernière. Malia, la suivi rapidement et sa tête tomba lourdement sur l'épaule de Lydia qui ne l'éloigna pas d'elle et s'appuya à son tour sur sa tête. Alors que presque tous les passagers dormaient d'un un sommeil léger mais réparateur, Scott gardait les yeux rivés devant lui, tout comme Stiles. Aucun d'eux n'osa parler de peur de réveiller leurs amis, ou alors d'engager une conversation qui pourrait devenir pénible pour l'un d'eux. Finalement ce fut Stiles qui brisa l'atmosphère pesante entre eux.
- Que s'est-il passé à l'église ? L'interrogea-t-il.
- Kate est puissante et ses soldats, Berserkers, sont vraiment dangereux. Répondit Scott grimaçant en se souvenant de leurs combats.
- Kate… Répéta Stiles sachant qu'elle était le point central de toutes ces merdes qui leurs étaient arrivés depuis le début.
Si elle n'avait pas tué toute la famille de Derek en le manipulant… Si cet incendie n'était jamais arrivé alors beaucoup de choses auraient été différentes… Pour beaucoup de monde… Pour lui peut-être… Il se pinça les lèvres et posa une main anxieuse sur son abdomen, la pressant et voulant sentir le bébé qui lui répondit par un éclat de joie intense. Il s'affala contre le siège et respira plus doucement, il ne devait pas ressasser le passé, encore, à s'imaginer une autre histoire avec des « si ».
- Stiles… L'appela doucement Scott : Si tu veux un jour parler du Nogitsune, de ce qui s'est passé, je suis là. Dit Scott qui écoutait attentivement le cœur de son meilleur ami.
Son odeur avait changé rapidement, non que cela ne surprenne Scott, depuis le début de cette histoire avec le Nogitsune, Stiles était resté muet sur ses problèmes. Et il avait espéré et espéré encore qu'il lui parlerait après que le temps lui ai permis de cicatriser les plaies béantes que Stiles avait subie. Il était parfaitement conscient de l'énorme culpabilité qu'il ressentait, chaque fibre de son être le sentait et ses yeux étaient encore hantés des morts, de la souffrance et de la torture du démon. Mais il y a un temps où il se devait d'avancer, où il se devait d'accepter que c'était arrivé et que rien n'aurait pu changer, absolument rien et sa culpabilité n'avait pas lieux d'être. Stiles avait été torturé par le Nogitsune bien plus qu'eux tous et il était encore profondément emprisonné dans l'emprise de ce dernier malgré le mois qui était passé. Et Scott, Lydia et Monsieur Stilinski faisaient de leurs mieux pour le faire comprendre à Stiles, mais comment le faire comprendre si la personne restait hantée par un fantôme.
Son meilleur ami ricana, un rire sans joie, maussade et sombre, un rire qui était la métaphore même de l'état émotionnel de son meilleur ami. Scott n'était pas naïf, il savait qu'un tel traumatisme que de se voir tuer, torturer en ressentant les émotions d'exaltations et de jouissances du Nogitsune mettrait beaucoup, beaucoup de temps pour ne plus se refléter dans les noisettes de son meilleur ami. Peut-être des mois, des années, des décennies… Il espérait que cela ne soit pas aussi long, Stiles était une personne intègre, toujours là pour ses amis, un frère comme Scott avait toujours idéalisé, il ne méritait pas de s'infliger une telle douleur, une telle punition, il n'avait rien à se faire pardonner, rien. Allison n'aurait pas un seul instant pensé à être en colère contre lui. Jamais. Et même si Scott avait été surprit et terrifié de voir Stiles si facilement abattu, effondré et n'avoir aucune confiance en lui, jamais il n'accuserait son meilleur ami, jamais ! Et il détestait quand Stiles était la cause de sa propre douleur. Il devait comprendre ! Il devait comprendre ! Il était quelqu'un de bien ! Qui méritait d'être heureux, qui méritait d'être en couple avec Malia.
- C'est toi qui devrait avoir besoin de parler. Le contredit Stiles.
- Je l'ai fait. Répondit Scott : A ma mère, à Monsieur Argent, à Deaton, à Lydia, à Isaac, j'ai parlé d'Allison et j'ai accepté sa mort. Expliqua-t-il attristé, oui il n'avait pas pu en discuter avec son meilleur ami, il n'avait pas pu pleurer la perte de celle qu'il aimait et partagé son chagrin avec lui, il n'avait pas pu… Parce qu'il était triste pour lui et non pour elle quand ils étaient ensembles.
- Quoi ? Tu pouvais en parler avec moi ! Se renfrogna Stiles, éberlué et irrité d'avoir été mis à l'écart de son meilleur ami, de ne pas avoir été là pour lui à un moment si tragique pour Scott. Merde ! Il avait pensé que Scott n'avait pas voulu en parler, il n'avait jamais compris que s'il n'en parlé pas devant lui, c'était pour ne pas le blesser.
- Je sais que tu ne voulais pas et ne veux toujours pas en discuter et ça te hante. Lui révéla Scott, sa voix teinté d'un espoir et d'un optimiste que seul lui possédait.
- Je vais bien. Répliqua sèchement Stiles, sa main sur le volant se crispant, il se sentit irrité par le regard insistant de son meilleur ami et répéta avec plus de véhémence, haussant légèrement la voix : Je vais bien ! Scott fronça ses sourcils et Lydia fit un léger mouvement, montrant que son ton avait été un peu trop fort. Il soupira et fit glisser nerveusement sa main sur le volant, essayant de ne pas paraître si raide mais cela ne fonctionnait pas… Foutu Loup Garou ! Il posa sa deuxième main sur le volant et se concentra fortement sur la route, évitant le regard lourd de Scott : Je vais bien, d'accord ? Continua-t-il de répéter pour convaincre Scott. Peut-être lui aussi, il ne savait pas… Il ne savait vraiment pas …
- Tu mens. Indiqua simplement Scott, refusant de laisser tomber cette conversation. Depuis un mois il essayait de l'avoir et si Monsieur Stilinski s'était résolu, Lydia n'arrivait à rien, pour une fois il en parlait, certes avec énormément de déni mais il en discutait ! Et c'était une victoire pour lui !
- Arrête d'écouter les battements de mon cœur. Maugréa Stiles mécontent de ne pas pouvoir assurer à son meilleur ami qu'il ne devait pas s'inquiéter pour lui.
- Ce n'est pas la peine, cela se voit. Dit Scott en l'observant avec minutie remarquant le léger tremblement dans les mains de Stiles qui essayait de le contenir.
- Génial ! Souffla son meilleur ami en bougonnant et évitant son regard.
- Stiles, parle-moi. Insista cette fois Scott, il sentait son meilleur ami plus ouvert à la conversation, laissant par inadvertance ou fatigue, il supposait, une brèche dans le mur qu'il s'était construit. Et cette minuscule faille, il refusait de la laisser se refermer, il allait s'y engouffrer et même si cela ne plaisait pas à Stiles, même s'il se mettait en colère, au moins, il aurait une réaction. Une émotion ! Quelque chose qui permettrait à Stiles d'exprimer son mal-être.
- Je vais bien, putain ! Répondit Stiles plus fortement et se pinçant les lèvres, il serra les poings se forçant à ne pas donner un coup sur le volant.
Il sentait ses mains trembler, son souffle devenir irrégulier et cette conversation dans sa Jeep ne faisait que l'amener à des souvenirs qu'il ne voulait pas. Pourquoi son meilleur ami devait vouloir parler de ses états d'âme, ici ? Quand il était, en plus, particulièrement émotif ? Il soupira et se gratta nerveusement sa nuque, il grimaça en apercevant de ce qu'il faisait. Il devait se calmer, il devait se calmer.
Respire, inspire, respire, inspire. Calme-toi, respire, inspire, c'est réel, tu es dans la réalité et c'est Scott et personne d'autres.
Pas d'ombre n'allait apparaître de nulle part pour lui faire vivre un cauchemar, personne ne l'emmènerait dans un rêve cruel et immonde. Il était avec Scott et ses amis. Il posa immédiatement une main sur son ventre, cherchant à nouveau un réconfort et un apaisement qu'il ne pouvait avoir par lui-même. Il se força à se concentrer sur le chemin et à ne pas flancher une nouvelle fois sous le regard interpellé de Scott. Il pouvait gérer cette conversation, il pouvait le faire. Si Scott avait besoin qu'il discute alors il pourrait. Il respira doucement prenant de petite respiration.
- Stiles… Soupira dépité Scott qui essayait de trouver une manière de rassurer son ami : Tu n'es pas obligé de tout me dire, mais il faut que tu en parles.
- Je n'ai rien à dire, Scott. Contredit Stiles refusant catégoriquement d'avoir un quelconque droit de parler de sa douleur. Lui, il était vivant ! Il était vivant ! Alors que d'autres étaient mort ! Il n'avait pas le droit de se plaindre, de dire qu'il était en miette ! Il n'en avait pas le droit ! Toutes ses souffrances, tout ce qu'il avait subi, c'était sa punition ! Punition pour toutes les merdes qu'il avait causée à ceux qu'il aimait ! Il devait être puni ! Il n'était pas pardonnable ! Il ne l'était pas !
- Tu n'es pas coupable de la mort d'Allison. Répondit Scott à la place de Stiles. Terrifié que cette conversation qui tournait en rond ne puisse pas amener aux sujets qu'il voulait. Si son meilleur ami refusait d'en parler alors tant pis il enlèverait ses gants et parlerait à sa place, il suivrait le conseil de Lydia.
- Arrête ! S'énerva Stiles comprenant ce que faisait son meilleur ami et se détestant des larmes qui illuminèrent ses yeux.
- Personne ne t'en veux pour quoique ce soit et personne n'a à le faire, parce que, toi, Stiles, tu t'es battu du mieux que tu as pu et que tu n'es pas fautif de ce qui s'est passé. Dit-il, ignorant la voix menaçante de son meilleur ami. Il observa attentivement les mains de ce dernier, son cœur, son odeur et ses yeux. Il savait qu'il écoutait bien qu'il fasse la sourde oreille : Je ne te reproche rien pour la mort d'Allison, Monsieur Argent non plus, pas plus que Lydia. Aucun de nous ne le fait. Tu n'as pas à te sentir coupable, tu n'as pas voulu ce que le Nogitsune a fait. Tu étais possédé comme n'importe lequel d'entre nous aurait pu l'être. Allison est morte au combat, on savait tous, les risques qu'on prenait en allant là-bas. Peu importe ce qui se serait passé, rien n'aurait changé, Allison serait morte. Tu comprends ? Tu n'y es pour rien. Tu n'y es pour rien, Stiles, mon pote, tu ne pouvais rien faire pour empêcher sa mort ou celle des autres victimes, parce que tu sais quoi ? Tu es tout autant une victime que chacun d'eux.
Stiles ne répondit rien, il en était incapable. Les mots rassurants et tendres de Scott étaient un doux murmure empoisonné pour lui. Il ne pouvait pas y croire, lui ? N'y être pour rien ? N'importe quoi ! Il avait laissé le Nogitsune prendre possession de lui ! A deux reprises ! Il avait été faible ! Putain, tellement faible ! Il s'était fait manipuler, contrôler ! Il avait été un imbécile et un lâche ! Il s'était abandonné au Nogitsune ! Il avait été près à faire un putain de pacte avec lui ! Tout ça pour … Pour tuer son bébé ! Tout ça parce qu'il était horrifié du rêve que lui avait montré le Nogitsune ! Celui où ses entrailles se faisaient déchirer ! Il avait paniqué ! Il était devenu complètement terrifié à l'idée de subir ça une nouvelle fois ! Même en rêve, c'était trop pour lui ! Il s'était vendu ! Il s'était donné ! Il s'était laissé faire ! Encore une fois, comme la pute qu'il avait été cette nuit-là ! Il avait été misérable ! Et il n'avait pas le droit de demander pardon ! Il l'avait mérité ! Toute cette merde il l'avait mérité ! C'était sa faute parce qu'il n'était pas foutu de se battre ! Parce qu'il abandonnait au moindre effort ! Voilà pourquoi le Nogitsune l'avait choisi ! Voilà pourquoi son plan avait si bien fonctionné ! Parce que c'était lui qu'il avait possédé ! Lui et personne d'autre ! Lui, celui qui s'était laissé faire cette nuit-là ! Lui, qui était faible ! Faible ! Faible !
Il renifla bruyamment et serra fortement ses paumes sur le volant, les faisant blanchir. Il ne voulait pas que Scott soit dégoûté de lui ! Il ne voulait pas qu'il le haïsse comme lui le faisait. Il voulait égoïstement et pathétiquement être aimé par eux, qu'ils le croient fort et courageux, qu'ils pensent qu'il était quelqu'un de bien. Avec son bébé, c'étaient les seules bouées qui retenaient le naufragé brisé et agonisant qu'il était. Il survivait pour eux ! Pour ce petit être qui l'aimait de tout son cœur, pour Scott qui le considérait comme son frère, pour son père qui le chérissait et dont il était le souvenir de sa mère. Peut-être pour Lydia qui le considérait comme un ami, peut-être pour Derek qui serait reconnaissant qu'il l'ait sauvé.
Cela s'arrêtait là. Il n'était rien d'autre que cela, il continuait pour eux et il en était heureux, cela lui suffisait. Cela lui suffisait !
Scott sembla hésité à parler mais il décida de se taire. Les battements effarés et la détresse de son meilleur ami lui glaçait le sang. Il ne savait pas quoi dire d'autres, il ne savait pas comment réconforter son ami. Si Stiles refusait de le croire, peut-être qu'à force de lui répéter, il finirait par comprendre de lui-même. Il soupira et se mordit la joue. Il devrait en parler à Deaton ou peut-être son père, n'était-il pas mieux qualifié pour lui expliquer comment parler à quelqu'un qui était noyé par la culpabilité ? Quoiqu'il en soit il espérait que son meilleur ami irait mieux. Il voyait des progrès, il était beaucoup moins dépressif qu'aux temps du Nogitsune mais pour Scott ce n'était pas une réaction logique. Que Stiles soit dévoré par la culpabilité, il pouvait le comprendre mais qu'il soit aussi anéanti, il en était perplexe.
C'était à cet instant qu'il se demandait si son meilleur ami ne lui cachait pas quelque chose d'autre. Mais qu'est-ce que cela pourrait-être ? Scott ne voyait pas, alors il oscillait à se dire que c'était uniquement le Nogitsune mais quand il regardait et sentait les odeurs émanant de Stiles, il avait vraiment l'impression qu'il y avait quelque chose d'autre. Et s'il ne se confiait ni à lui, ni à son père, ni à Lydia, alors à qui pourrait-il parler ? Qui Stiles se sentirait suffisamment en confiance pour épancher sa peine ? Scott s'appuya contre le siège de la voiture et regarda un instant le ciel étoilé, rare moment où la pollution de l'air ne gâchait pas le spectacle fascinant et sublime qu'étaient les cieux la nuit. Il avait toujours cette impression désagréable d'être face à un mur quand il s'agissait de Stiles, un mur que son meilleur ami avait construit et ne voulait pas briser, une carapace qu'il pensait être suffisant pour affronter ses problèmes mais ce n'était pas le cas. Et Scott espérait que Stiles allait s'en apercevoir. Qu'il comprendrait que fuir n'était pas la solution…
Un jour, sans qu'il ne s'y attende, ses problèmes lui exploseraient à la figure et il se retrouverait sans moyen pour se protéger, à cela il pourrait commettre une énorme erreur, il pourrait réagir de manière disproportionnée. Scott espéra qu'à cet instant il viendrait le voir et lui parlerait. Il espérait de tout son cœur, terrifié que s'il ne cherche pas d'aide, il ne fasse quelque chose d'horrifiant. Il ne se le pardonnerait pas, Stiles avait toujours été là pour lui, l'avait écouté et lui, il était incapable d'en faire de même ? Mais quel misérable meilleur ami faisait-il ? Stiles était comme son frère et comme une famille, il pouvait fléchir et lui, il l'aiderait à se relever, comme il l'avait fait pour lui, alors pourquoi lui ne pouvait-il pas en faire de même ? Pourquoi Stiles le repoussait ? Pourquoi se sentait-il si jugé et en insécurité ? Pourquoi ? C'était si frustrant ! Il savait que son meilleur ami n'était pas aussi loquace que lui pour ses problèmes mais, il en parlait ! Pourquoi soudainement cela changeait ? Pourquoi ? Il tournait en rond avec Stiles, incapable de briser ce mur ou cette bulle qu'il avait construit pour s'y terrer.
- Tu as envoyé le message à Deaton ? Demanda soudainement Stiles, brisant le silence pesant de plusieurs minutes.
- Oui… Répondit Scott en sortant son téléphone de sa poche et relisant le message de son parton : Mais il préfère voir Derek avant de nous dire quoique ce soit. Résuma-t-il rapidement, d'une voix inquiète. Il n'aimait pas ce que cela pouvait vouloir dire.
- Génial ! Répliqua Stiles faussement joyeux par l'information que venait de lui dire son meilleur ami : Maintenant on sait qu'on peut rajeunir juste en se faisant ensevelir dans un caveau d'un temple de Jaguar-garou, grâce à une psychopathe qui s'est fait tuer par des griffes de Loups-Garous et est revenue à la vie ! Dit-il ironiquement, tentant d'alléger l'atmosphère par cette situation incongrue.
- Entourés de guerriers Berserkers. Précisa Scott légèrement amusé par le résumé. Il devait reconnaître que plus il vieillissait, plus il avait la sensation d'être atterri dans un autre monde.
- Et entourés de Berserkers hyper forts… Je regretterais presque les triplés qui se transforment en monstre à trois têtes… Ricana Stiles nostalgique.
- Moi aussi. Convenu Scott se rappelant tristement de la tragédie des jumeaux. Il se demanda un instant comment tout cela se serait passé si Erica et Boyd était encore en vie et que Derek était resté un Alpha, comment aurait-il géré le Nogitsune ? Il soupira, il était stupide d'avoir de telles pensées, cela ne ferait que remuer le couteau dans la plaie.
- On va directement à la clinique ? L'interrogea Stiles qui était concentré sur la route.
- Ouais, Deaton nous attend. Répondit Scott qui cacha discrètement un bâillement qui fut repris par Stiles qui pressa une main sur ses yeux et secoua sa tête sûrement pour se garder éveillé : Tu veux que je conduise ?
- Et me voler le cœur de ma belle ? Ma Jeep n'a qu'un homme dans sa vie : moi ! Répliqua Stiles en ricanant et caressant amoureusement sa voiture.
- Le mariage est pour quand ? L'interrogea amusé Scott.
Ils discutèrent encore longtemps, ignorant que parmi les passagers, une personne était réveillée depuis un moment et les écoutait silencieusement. Elle ouvrit discrètement ses yeux de jades et observa les épaules raides de son ami, elle avait espéré que Scott réussirait à le faire parler mais il ne s'était que braqué. Peut-être qu'il fallait un lieu plus intime, peut-être que c'était encore bien trop tôt, peut-être devraient-ils insister tous les deux et le forcer à en discuter ou alors ils devraient simplement attendre qu'il se sentît prêt. Elle devra en parler avec Scott, encore une fois, depuis qu'ils l'avaient réveillé de son inconscient grâce à cet étrange créature fantomatique. Contrairement à son meilleur ami, elle pressentait quelque chose d'étrange, d'inquiétant qui émanait de lui. Elle entendait des murmures qui la mettait en garde, elle ne savait pas de quoi, elle ne savait pas pourquoi, mais c'était oppressant, c'était inquiétant et rien de bon n'en découlerait.
Quelque chose de dramatique allait se passer, quelque chose de Chaotique qui était lié à Stiles Stilinski.
Ils arrivèrent très tard dans la nuit à Beacon Hills sous les flots. Malia et Kira quittèrent le véhicule en premières, sachant que leurs parents seraient sûrement en colère contre elles. Elles furent déposées devant chez elles. Stiles se dépêcha alors de conduire Derek à la clinique vétérinaire, ce dernier était resté dans un état catatonique. Ce qui n'arrangea pas l'inquiétude qu'ils avaient pour lui. Ils arrivèrent devant la clinique vétérinaire. Ils sortirent et ignorèrent la pluie tonitruante qui les trempèrent immédiatement. Scott porta Derek, Stiles et Lydia se précipitant à sa suite. Deaton poussa rapidement le matériel gênant de la table d'auscultation. Le loup Garou Alpha put alors déposer aussi délicatement que possible le corps inerte de Derek. Lydia et Scott soutinrent sa tête pour ne pas quelle heurte violemment la table en fer. Stiles étendit les jambes dans une position plus confortable. Derek fut mis sur le dos et Deaton recula effaré, en remarquant le nouvel adolescent.
Il passa nerveusement une main sur ses joues, réfléchissant à ce qu'il pourrait faire.
- Wow. Fut les seuls mots qu'il put dire.
- Wow ? Demanda immédiatement Stiles qui grimaça par le son étonné et déconcerté du vétérinaire : Wow du genre : « J'ai déjà vu ça et je sais comment faire ? », ce genre de Wow ? C'est ce genre de wow qu'on espère ! Accoudé à la table, il ne pouvait s'empêcher de jeter des coups d'œil inquiet à Derek, il allait bien, n'est-ce pas ? Il n'était pas mourant ? Bien sûr qu'il ne l'était pas ! Ce n'était pas possible ! C'était Derek Hale ! Putain !
Lydia semblait tout aussi anxieuse par le visage soudain blême de Deaton, elle se pencha vers le corps du nouvel adolescent et observa avec attention son visage, s'attendant à trouver de nouveau les traits plus matures qui appartenaient à Derek. Scott, lui, resta silencieux mais ne se sentit que plus inquiet. Bien sûr au début ils ne s'appréciaient pas vraiment, ils avaient été en conflit et Scott n'avait pas toujours été en accord avec les décisions de Derek, encore moins celle de transformer des adolescents en Loups-Garous mais, il lui avait montré qu'il n'était pas comme son oncle. Il s'était battu pour sa meute, pour sauver les habitants de Beacon Hills alors qu'il était accusé de meurtre et était haït, par leur faute, certes mais haït. Il avait montré qu'il n'était pas foncièrement mauvais, ni cruel. Et il l'avait aidé quand Scott était perdu, il était devenu une forme de mentor pour lui, il lui avait montré qu'un Loup Garou n'était pas forcément une créature monstrueuse et pour cela, il lui en était profondément reconnaissant. Et il l'avait aidé pour sauver Stiles, il s'était battu à ses côtés pour le protéger contre le Nogitsune, il n'avait pas critiqué sa décision de libérer son meilleur ami des griffes du démon. Il ne lui avait pas dit si c'était impossible ou non, il avait été comme un soldat qui se battait pour une seule cause, vaincre le Nogitsune en protégeant les innocents.
Pour tout cela Scott lui en était reconnaissant, pour tout cela, Scott le considérait comme un ami et malgré que Stiles ne soit pas toujours sympathique avec lui, il savait que Derek Hale pourrait compter sur eux, si jamais il était en danger. Et aujourd'hui, il était temps de le prouver, de le montrer et de se battre pour Derek Hale.
- Vous surestimez mes capacités. Répondit Alan aussi dépassé qu'eux et regardant avec fascination et effarement le corps inerte. Non, vraiment… Il avait beau réfléchir et essayer de s'aider de ses connaissances ou expériences passées, il était complètement dépassé…
Lydia se pinça les lèvres et prit une nouvelle fois la main de Derek dans la sienne. Elle la serra délicatement lui insufflant, elle espérait, un peu de chaleur humaine à une personne aussi solitaire que Derek et maintenant dans un état inquiétant et inconnu. Elle fronça ses sourcils, dépitée en remarquant qu'il ne s'était pas réchauffé. Elle l'indiqua d'une voix tremblante :
- Il est toujours froid. Elle releva la tête et chercha des yeux les réponses qui pourraient les rassurer sur la situation de Derek : Vraiment froid. Insista-t-elle. La veste de Scott semblait n'avoir rien changé. C'était comme si son corps n'émanait que de la froideur. C'était vraiment déconcertant et terrifiant. Elle devait l'admettre.
Stiles fronça les sourcils en apercevant le geste de tendresse de sa belle Lydia pour Bébé-Grincheux. Il n'était pas dérangé par cela mais surprit de voir son amie devenir si attentionnée pour lui. Il ne se serait pas attendu que sa belle Lydia ait autant d'empathie et de tendresse pour un rustre comme Bébé-Grincheux, même si, il devait l'admettre, en bébé il paraissait plus appréciable et amenait à une meilleure sympathie mais, le connaissant une fois réveillé, son caractère frigide le rendrait désagréable. Il se passa nerveusement une main dans les cheveux et se força à ne pas regarder les yeux pleins d'affections de Lydia pour Bébé-Grincheux, c'était évident qu'elle serait aussi douce pour une personne qui souffrait. Elle était une femme merveilleuse, elle s'inquiétait même pour une personne qu'elle ne connaissait pas vraiment.
Deaton prit l'autre main du nouvel adolescent et la toucha comprenant les mots de la Banshee. Ce n'était pas normal, il ne devrait pas être aussi glacial ! Un humain ordinaire serait en hypothermie et même si c'était un Loup Garou ce n'était pas un bon signe pour sa santé. Il chercha le pouls de Derek sur son poignet et décida de prendre celui de sa carotide. Il était rapide, très rapide… Et il n'avait aucune fichue idée quant à savoir si c'était bon ou mauvais signe.
- Vous pensez que c'est permanent ? Demanda Scott qui observait avec minutie les réactions de son patron et n'aimait pas l'odeur, ni les battements de cœur de ce dernier qui indiquait de la stupéfaction, de la crainte et de la curiosité.
Alan ne répondit pas, il chercha dans un de ses tiroirs une petite lampe pour vérifier la dilatation de ses pupilles. Elles réagissaient correctement, rien d'inquiétant à ce niveau-là... Le pronostic vital n'était pas engagé et à part sa jeunesse retrouvé, son pouls rapide et la froideur de sa peau, il ne trouvait rien de très inquiétant pour le moment.
- Je ne suis même pas sûr qu'un diagnostic médical soit adéquat. Expliqua-t-il, préférant être franc et ne pas tourner autour du pot : C'est bien au-delà de mon expérience. Avoua-t-il encore éberlué par le changement incroyable de Derek.
Stiles soupira d'agacement. Super ! Même celui qui s'y connaît le plus en créatures surnaturelles est totalement perdu dans le cas de Bébé-Grincheux… Railla-t-il. Qu'allaient-ils faire ? Que pouvaient-ils faire ? Était-ce possible de trouver des informations qui expliqueraient son état ? Trouveraient-ils un moyen de le soigner ? Si Derek allait encore rajeunir jusqu'à redevenir un nourrisson ? Oh mon dieu ! Pas question qu'il change ses couches ! Il n'allait pas se coltiner un Geignard-Grincheux-Garous ! Il était sûr qu'il avait été un gosse insupportable, en plus ! Il avait perdu la mémoire d'ailleurs ? Où il serait toujours Derek ? Au moins, il pourrait se moquer de lui pendant des années, il devrait peut-être filmer… C'était un événement mémorable ! Mais s'il restait inconscient ? Non, il n'allait pas rester dans cet état ! Ce n'était pas possible !
- Alors que fait-on de lui jusqu'à son réveil ? le questionna Stiles voulant être rassuré.
- Probablement pas grand-chose. Dit Alan se sentant désagréablement d'aucune aide : Ce sera mieux de le laisser avec moi, il sera en sécurité ici. C'était la moindre des choses qu'il pouvait faire, tenir à l'écart Derek de tous dangers.
- De Kate, vous voulez dire ? Répliqua Stiles se rappelant que la clinique vétérinaire était faite de sorbier.
C'était sûrement la meilleure solution de laisser Bébé-Grincheux au chevet de Monsieur Deaton, il était le mieux placé pour s'occuper d'un Loup Garou qui pourrait être violent ou encore avoir des réactions bizarres à sa transformation. Il avait des connaissances médicales, certes sur les animaux mais il saurait quoi faire si Derek faisait une convulsion ou, entre autres une situation qui requiert quelques notions de premiers soins. Il était également dans une pièce totalement protégée d'une quelconque créatures surnaturelles.
- Si elle est en vie et qu'elle est ce que tu dis, elle ne pourra pas passer cette porte. Affirma Deaton en s'adressant à Scott qui réfléchissait.
- Pourquoi voudrait-elle lui faire ça ? Demanda Lydia essayant de comprendre les agissements de cette sociopathe.
- Connaissant Kate c'est probablement pour une raison qui n'apportera rien de bon à personne sauf elle. Répondit Alan avec lassitude.
- Et mauvaises pour tous les autres. Conclut Stiles sarcastiquement ne cachant pas son mépris pour cette folle furieuse.
- Vous devriez rentrer à la maison. Dit le vétérinaire en remarquant les cernes, les yeux rougis et bouffis des adolescents, les deux garçons surtout, essayaient de se battre pour rester éveillé. Stiles étira son cou et les paupières de Scott tombaient de fatigues. Il devait les rassurer pour qu'ils laisse Derek seul. Ils agissaient presque comme des mères poules, remarqua-t-il avec amusement : Il n'y a l'air d'avoir aucun danger. Alors peut-être que vous devriez aller dormir. C'est un soir d'école. Et vous devez tous vous occuper de vos propres vies.
Stiles se passa une main dans les cheveux nerveusement, pas vraiment motivé à laisser Bébé-Grincheux dans cet état. Il préférait être aux alentours, non qu'il fût très inquiet pour lui, absolument pas… Il voulait juste être là, si… S'il avait besoin de lui. S'il pouvait faire quoique ce soit. Il lui était encore reconnaissant d'avoir aidé Scott quand il était possédé par le Nogitsune et ce qu'il lui avait dit à l'enterrement.
- Quelqu'un devrait rester avec vous. Intervint finalement Scott toujours pas rassuré de laisser son patron seul avec Derek, surtout si la personne qui l'avait mit dans cet état était Kate et si quelque chose se passait ? Il valait mieux être prudent.
Lydia fronça ses sourcils et regarda sa main dans celle de Derek, elle ne savait pas pourquoi mais une immense sympathie envers cet adolescent s'était réveillée depuis qu'elle avait croisé ses yeux argentés et jades, hagards. Elle pouvait bien s'occuper de lui, surtout qu'elle avait toujours été reconnaissante envers Derek pour avoir aidé Jackson, même s'il avait été en premier, celui qui lui causa sa transformation dangereuse en Kanima. Mais elle s'était rapprochée de Scott, Stiles, elle avait découvert une nouvelle façade de ce monde et elle avait grandi, elle avait appris à être elle, à s'affirmer en tant que Lydia Martin et non celle que tout le monde enviait. Elle n'était pas parfaite, elle l'avait accepté, elle avait arrêté de courir vers ces modèles plastiques que lui vendait la télévision, elle avait brisé ces chaînes invisibles de ce monde illusoire et s'était révélée à elle-même. Elle avait des rêves, des objectifs, des projets, ceux qui lui demandaient de travailler, de se concentrer sur ses études et non sur une popularité mensongère et factice.
Elle avait grandi, elle avait appris que son avenir n'était pas son apparence mais son intellect, sa personne. Elle, qui faisait semblant d'avoir confiance en elle, de se montrer forte, elle avait appris par l'adversité à avoir réellement confiance en sa personne, à s'aimer comme elle était, à devenir plus réfléchie, a relativiser. Elle s'affirmait maintenant par son intelligence et non sa stupidité. Et pour toutes ces leçons qu'elle avait apprises et apprenait encore, elle lui en serait éternellement reconnaissante. Qui aurait cru, que ce serait l'arrivé de Loups-Garous dans sa vie qui lui permettrait de s'accomplir ? Elle était Banshee et même si elle doutait encore de ses capacités, elle apprenait à les maîtriser, tout comme elle le faisait pour devenir la femme qu'elle avait toujours voulu secrètement être, sauf que maintenant, elle pouvait le montrer à son entourage et être aimé et apprécié en tant que Lydia Martin. Oui… Le monde était parfois comique, elle avait vu des amis mourir, elle avait connu la mort, le danger mais elle n'avait aucune rancœur envers Derek pour l'avoir mêlé de si près au surnaturel. Puisque grâce à lui, elle vivait pleinement sa vie dans la réalité avec ses malheurs et ses instants de bonheurs. Elle se retourna vers Scott :
- Je vais rester. Mon niveau scolaire est bon… Même si je loupe quelques cours. Dit-elle en lui faisant un sourire amical. Scott appuyé sur la table, fronça ses sourcils mais hocha la tête conciliant et reconnaissant qu'elle se propose de rester avec son patron.
Stiles se redressa, n'aimant pas l'idée que sa belle Lydia reste avec Bébé-Grincheux. Et s'il se réveillait en bête dangereuse ? S'il essayait d'utiliser ses griffes ? Pourquoi elle devrait rester avec lui ? Il pouvait rester aussi, à deux ils pourraient mieux appréhender le danger. Il pourrait être d'une quelconque utilité, même devenir l'alarme s'il se réveillait, ainsi Lydia dormirait. Non, il n'était pas gêné que Lydia soit au chevet de Bébé-Grincheux, pourquoi le serait-il ? Il l'avait aimé et même s'il l'aimerait toujours, il l'a considérait comme son amie, une amie dont il était très proche. Il était simplement agacé qu'elle doive s'occuper de lui ! Lui ! Même adolescent il aurait toujours son caractère de brute ! Non, il ne pouvait décemment pas la laisser avec lui, en gentleman, ce n'était pas responsable.
- Je ne suis pas d'accord avec ça ! Répliqua Stiles en s'approchant de Lydia.
- Stiles, au dodo ! Dit-elle autoritairement en se retournant pour s'adresser à son ami récalcitrant.
Scott se redressa et interrogea silencieusement son patron qui acquiesça de la tête, indiquant que tout irait bien.
- Non ! Insista Stiles faisant lever les yeux de Lydia au ciel qui se tourna vers Scott.
- Envoie-nous un message s'il se passe quelque chose. Lui demanda l'Alpha voulant s'assurer qu'il serait prévenu au moindre problème. Lydia hocha la tête en réponse.
- Non ! Le contredit Stiles : Toujours pas d'accord avec ça ! Il répéta avec assurance refusant catégoriquement de laisser Lydia seule, Scott attrapa alors son bras et le traîna de force : Non ! Je ne pars pas ! Bougonna-t-il, en gesticulant pour se libérer de la prise puissante de son meilleur. Il soupira et céda finalement reconnaissant sa défaite : Ok ! Juste parce que tu es le plus fort !
Scott lâcha Stiles, une fois qu'ils furent dehors et sûr que son meilleur ami avait accepté de laisser Lydia seule, avec Derek et son patron. Stiles souffla fortement et regarda avec hésitation la bâtisse, l'envie de revenir était grande mais le regard insistant et presque autoritaire de Scott, fini par l'en dissuadé. Il ne voulait pas provoquer de dispute, surtout qu'il faisait suffisamment confiance à son meilleur ami pour savoir qu'il ne prenait pas de décision hâtive, si pour lui, aucun d'eux n'étaient en dangers pour l'instant alors il devrait lui aussi leur faire confiance. Il massa sa nuque et grimaça par la lourdeur de ses muscles, comprenant qu'il risquerait de s'endormir. Il sortit les clés et se dirigea vers sa Jeep. Il se retourna vers Scott qui ne le suivait pas.
- Tu comptes rentrer à pieds ? Demanda-t-il sarcastiquement : Non que cela me plaise de jouer les taxis mais je risque de ne pas te voir demain.
- Moins d'une heure. Répondit Scott avec assurance, il vit son meilleur ami faire une moue montrant qu'il ne comprenait pas : si je me mets à courir en utilisant mes capacités de Loup-garou.
- Oh mon dieu ! Tu as vraiment couru à quatre pattes à travers la ville ? Dit Stiles ahuri au hochement de tête de Scott : M'étonnes pas d'entendre des témoignages de Bigfoot … Va vraiment falloir que tu sois plus discret ! Tu ne peux même pas imaginer les témoignages tordus voire carrément flippant qu'entend mon père par moment ! Ricana Stiles en se remémorant les dernières conversations de son père avec ses collègues.
- Bigfoot ? Répéta Scott vexé, en rejoignant son meilleur ami qui ouvrit la portière de sa Jeep : Je ne ressemble en rien à Bigfoot !
- Bah apparemment si, va falloir que tu te fasses une épilation d'urgence mon pote ! Railla Stiles en entrant dans sa Roscoe, et tapotant l'épaule de l'Alpha qui s'installait dans le siège passager : Allez ! Même si tu y ressemble, tu restes mon Scott-Bigfooty-adoré ! Pouffa Stiles, il reprit rapidement un semblant de sérieux en remarquant l'expression déconfit du Loup-Garou : T'en fais pas, tu restes toujours la fille sexy. Essaya-t-il de réconforter son meilleur ami clairement horrifié de perdre tout pouvoir de séduction.
Il démarra la Jeep et commença à conduire direction la maison de l'Alpha.
- Tu es sûr ? L'interrogea Scott avec une pointe de panique.
- Ouais ! Regarde Kira ! Elle en pince carrément pour toi ! Et beaucoup de filles de notre classe voudraient t'avoir dans leur lit. Répondit Stiles, se rappelant des conversations peu discrètes de certaines lycéennes sur une liste de 'les mecs ultra sexy au lycée', le nom de son meilleur ami avait été plusieurs fois mentionnés. Malia lui avait même dit qu'elle le trouvait le plus sexy de tous et trouvait cette liste nulle.
- Comment tu es au courant ? L'interrogea Scott clairement admiratif de ses talents pour tout savoir ou presque.
- La liste, Scott ! Remarquant son incompréhension, il soupira dépité par lui. Alors il ne savait pas du tout ? Pourtant elle avait été créée depuis deux semaines aux moins et faisait sujet à de grands débats : La liste des mecs les plus sexy, faite par des filles de terminales qui a fait le tour du lycée ! Tu es dans le top dix en plus ! Je l'ai entendu quand June, Addison, Amber et Courtney en parlaient en classe, la semaine dernière.
- Une liste ? Les filles ont fait une liste de mecs ? Répéta bêtement Scott abasourdi qu'une telle chose existe et encore plus de ne pas avoir été au courant.
- Ouais et tu es dessus ! Répondit Stiles en agitant les bras presque avec scandale, il continua : C'est injuste ! Je veux y être aussi ! Je veux être aussi le mec sexy avec qui les filles veulent coucher ! Je fais aussi partie de l'équipe de Lacrosse et j'ai pris des muscles ! Bougonna-t-il.
- Peut-être que certaines ont voté pour toi mais Malia devait leur faire trop peur. Dit Scott amusé d'imaginer la Coyote-Garou faire fuir les potentielles concurrentes.
- Oh mon dieu ! Je serais la cause d'une bagarre entre filles ? Des filles se battraient pour moi ! Génial ! Hurla-t-il de joie en levant le poing.
- Je me demande si je peux savoir comment elles notent … Réfléchi Scott à voix haute.
- Demande à Lydia. Elle est une référence dans ce domaine. Répondit Stiles en arrêtant un instant le véhicule au feu rouge.
- Lydia ? L'interrogea Scott fronçant ses sourcils : Pourquoi ?
- Lydia ! Scott ! Il démarra de nouveau le véhicule au feu vert. Il continua : Lydia ! On parle de Lydia ! La plus belle fille de tout Beacon Hills ! Bien sûr qu'elle est une référence en beauté ! S'offusqua Stiles.
- Je demanderais à Lydia alors. Pensa Scott à voix haute, clairement intrigué par cette histoire de notation.
- Bah elles doivent sûrement noter par rapport aux muscles. Répliqua Stiles en réfléchissant.
- Les fesses ! Le contredit Scott qui fit un sourire béat : Les filles aiment les fesses.
- Sérieux ? Oh mon dieu ! Va falloir que j'investisse dans un pantalon moulant ! Bougonna Stiles en fronçant les sourcils, ne s'imaginant pas que la gente féminine puisse être attirée par cette partie du corps.
- Un jean slim comme les français ? Le Railla Scott.
- Rigole ! Mais ils sont considérés comme sexy ! Contesta Stiles en agitant les bras et rattrapant rapidement le volant quand la voiture dévia à gauche : Ils sont à la pointe de la mode !
- Tu vas me faire de l'ombre ! Si c'est une notation sur nos fesses, tu me bats ! Dit Scott en pouffant à l'image mentale de son meilleur ami en slim noir et tee-shirt échancré.
- Quoi ? Tu trouve que j'ai de grosses fesses ? Demanda Stiles en se contorsionnant rapidement pour observer son derrière.
- Demande à Malia. Répondit mystérieusement Scott avec un sourire diabolique.
- Génial ! S'exclama joyeusement Stiles un immense sourire, si les filles trouvaient ses fesses belles, il n'allait pas être offusqué bien au contraire. Il gara la voiture devant la maison des McCall et les deux adolescents se saluèrent. Stiles conduisit jusque chez lui, de bonne humeur.
Il entra dans la salle de bain, alla aux toilettes, prit une douche rapide, se mit en pyjamas et se coucha immédiatement. Il observa quelques minutes la fenêtre où les volets n'étaient pas fermés, c'était la solution qu'il avait trouvé pour ne pas se retrouver dans le noir complet. La lune éclairait délicatement sa chambre, accompagné de quelques lampadaires. La chambre était alors bien plus rassurante, les ombres étaient endormies, loin de devenir une menace oppressante et de guider les murs à s'effriter pour s'avancer à lui, jusqu'à s'effondrer rapidement. Non, sa chambre baignait dans une douce tiédeur d'or et d'argent, l'enlaçant tendrement et le rassurant, même après un cauchemar horrifiant. Il posa une main sur son ventre et se roula sur le côté faisant face à la lumière maternelle. Il sourit affectueusement, en caressant son estomac, seul instant où il pouvait être plus intime avec son bébé. Il soupira de contentement en sentant cette affection merveilleuse enlacée son cœur, il sentait son corps progressivement se détendre, ses muscles s'endormir et se relâcher avec bonheur, son esprit lui s'évada lentement dans le néant, toutes pensées, engloutie dans une obscurité enchanteresse et finalement il s'endormit dans un sommeil réparateur et sans rêve, ni cauchemar, seulement un repos nécessiteux.
Il se réveilla en sursaut quelques minutes plus tard, en entendant un tapotement régulier à la vitre. Ses paupières clignèrent pour qu'il s'habitue de nouveau à la luminosité. Il soupira amusé en apercevant la silhouette derrière la vitre. Il se redressa maladroitement, bailla fortement et se gratta le dos, il se leva et ouvrit la fenêtre pour laisser son visiteur habituel entrer et la referma.
- Tu aurais pu venir plutôt. Ronchonna Stiles alors qu'il repartait déjà se coucher.
- Désolée, mon père a attendu que je m'endorme. Répondit Malia qui rejoignit son ami dans le lit.
- Oh mon dieu ! S'offusqua Stiles quand la coyote-garou s'enroula derrière lui et que l'une de ses mains glacés reposa sur son torse qui était couvert que d'un simple tee shirt, et ses pieds froids rencontrèrent ses jambes en cherchant sa chaleur : Tu es froide ! Il se retourna et emprisonna ses mains pour souffler dessus et les réchauffer.
- Désolée, toujours du mal à me réchauffer. Murmura-t-elle en réponse, les yeux observant minutieusement le garçon qui prenait soin d'elle.
- Ce n'est rien, ça m'a surpris. Répondit-il en souriant gentiment, en lâchant les mains quand elles avaient une températures de nouveau acceptable.
Malia s'avança et embrassa avec reconnaissance Stiles. Elle l'enlaça fortement quelques minutes avant qu'ils ne prennent leurs positions habituelles. Elle laissa reposer sa main sur le torse de son ami, il n'aimait pas quand elle était sur son estomac ou ses hanches. Ils avaient très vite appris à adapter leurs rituels de coucher, l'un à l'autre. Malia n'aimait pas quand Stiles bougeait trop, elle avait gardé le réflexe de rester sur ses gardes aux moindres bruits ou mouvements inhabituels. C'était une question de survie de rester en alerte, elle commençait lentement à se détacher de ses habitudes de coyote mais cela restait un instinct qui la rendait nerveuse. Stiles lui, ne supportait pas d'être touché sans avertissement, par moment, il réagissait avec violence ou terreur pure. Elle avait appris que les moments d'intimités entre eux devaient toujours être rythmés et guidés par lui, même si jamais il n'amorçait l'affection que se soit un simple baiser ou des caresses plus aventureuses, il ne l'arrêtait pas mais restait toujours très pudique et réservé. Par moment c'était frustrant pour elle et lui mais ils restaient toujours dans cette étreinte rassurante, ils se soutenaient par leurs touchés, leurs embrassades et leurs tendresses.
Progressivement, ils s'endormirent dans les bras l'un de l'autre. Elle sentit alors que son esprit était enlacé par les limbes, le corps de son ami tremblait et celui-ci pressa sa main, l'enlaçant de toute ses forces. Elle posa son front contre ses omoplates, un geste réconfortant, lui indiquant qu'elle était là. Elle le sentie se détendre et la suivre dans le sommeil.
Il faisait beau, un ciel azur dansait avec un soleil d'or blanc, couvrant tendrement l'herbe verdoyante qui valsait gaiement au grès d'une brise délicate. Les fleurs égayées s'amusaient avec le vent, libérant des nuages étincelants d'un pollen coloré, voyageant entre les cimes de grands arbres couverts d'émeraudes, s'illuminant par la reposante lumière. Le chant des oiseaux, douces mélodies, bercés avec amour, les bois silencieux écoutant, religieusement, leurs merveilleuses voix enchanteresses.
La nature festoyait dans une sérénité envoûtante.
Elle releva la tête et ses orbes ambres, observaient un instant l'étoile du matin, laissant ses bras maternels réchauffer son pelage soyeux. L'affection et la plénitude l'étreignit, la réveillant d'un long songe éprouvant. Elle ferma ses yeux et rejoignit le chant des oiseaux, sa voix résonna dans la prairie et elle se mit alors à courir. Appréciant la brise fraîche la caresser avec tendresse. Elle courut, agilement, respirant le doux parfums des fleurs, ses coussinets se posant avec légèreté sur l'herbe haute, enlaçant son corps. Elle courut, la queue levée, les oreilles dressées, les yeux émerveillés. Elle aperçut au loin un cerf mangeant avec appétence son mets. Elle s'élança à lui, l'odeur alléchante d'un repas délicieux.
Elle renifla, le suivant. Elle se glissa silencieusement entre les troncs noisettes des arbres souriants. Elle releva la tête en entendant un cri mélodieux, celui de oisillons se disputant par le manque de place du nid. Elle pencha sa tête et les observa amusée et intriguée, les parents au loin, tout comme elle, chassaient en dansant aux rythmes des berceuses enchanteresses de leurs comparses. C'était la saison des naissances et les bois semblaient rayonner de cette même magnificence que seule une mère possédait. Elle renifla et continua de suivre sa piste, ne laissant pas sa proie lui échappé. Elle aimait le cerf, c'était la viande la plus succulente. Elle trottina et s'enfonça plus encore dans les bois, elle se faufila entre les fougères, les buissons, les orties, elle traversa un petit cours d'eau, se secoua pour se débarrasser des gouttelettes qui alourdissaient sa belle fourrure et courut.
Ce soir elle rentrerait à sa tanière, le ventre rempli et dormirait, bercé par le chant des loups.
Malheureusement un hurlement perçant brisa ce magnifique paysage.
Elle ouvrit brusquement les yeux et se redressa en comprenant que le hurlement qu'elle avait entendu dans son rêve était un gémissement de Stiles. Elle retourna son ami sur le dos et le secoua assez rudement des épaules. L'adolescent sursauta violemment et lança un poing par réflexe qu'elle évita facilement, habituée. Il toussa bruyamment, essayant de reprendre une respiration plus mesurée.
- Hé, hé… Calme toi… Calme toi. Souffla Malia en gardant une distance respectueuse de son ami, sachant que le toucher ne ferait qu'accroître son angoisse.
- Merde… Chuchota Stiles la voix rauque et les mains tremblantes : Je … Je… Désolé …. J'ai recommencé… Dit-il dépité.
Elle ne répondit rien et le prit simplement dans ses bras, sachant que c'était seulement la présence d'un corps chaud qui pourrait calmer sa torpeur. Stiles se laissa faire et s'abandonna totalement à Malia, lui indiquant par ce fait qu'il avait terriblement besoin de se sentir éveillé et de nouveau loin de ce cauchemar. Elle l'embrassa chastement sur les lèvres, ses joues, son front puis de nouveau ses lèvres. Stiles s'allongea sur le dos, ne quittant pas des yeux Malia, et serrant désespérément ses vêtements comme s'il avait peur qu'elle ne disparaisse subitement.
Elle prit affectueusement les mains tremblantes de l'adolescent apeuré et les pressa dans les siennes. Elle continua de couvrir la peau nue de vêtements, de baisés tendres et réconfortants. Elle entendit lentement son cœur battre, non de terreur mais d'excitation, elle se fit plus aventurière et lâcha les mains de Stiles, elle releva son tee shirt et déposa ses lèvres délicatement sur les muscles pectoraux, sachant qu'il réagirait très rapidement. Elle écouta le souffle maintenant court et ses halètements de plaisir.
Elle sentie finalement les mains de Stiles plus assurés, effleurer ses bras, la faisant frissonner de désir. Elle releva la tête et embrassa plus fougueusement son ami qui répondit avec plus de hargne. Il échangea leurs positions et lui fit enlever son haut. Il caressa avec avidité sa poitrine, la débarrassant, avec une maladresse touchante, de son soutient gorge. Il posa ses lèvres légèrement humides sur ses seins nues, la faisant gémir de plaisir. Elle enleva rapidement son pantalon et sa culotte, offrant son corps entièrement à Stiles. Il l'explora comme à chaque fois avec avidité, curiosité, maladresse et tendresse. Elle se laissa toucher, caresser, posséder par ses mains encore crispés, d'un cauchemar horrifiant. Elle ne le toucha pas, elle ne le caressa pas, gardant ses mains prêt de son corps. Elle ne le questionna pas, ni sur son cauchemar, ni sur son empressement de découvrir plus amplement son corps ce soir, sachant qu'il l'utilisait pour se libérer de chaînes étouffantes ni pourquoi il était toujours habillé et refusait de se dénuder devant-elle.
Par moment, elle se demandait s'il n'aimait pas son corps pour se cacher autant derrière ses vêtements. Où alors était-ce de la peur ? Elle essayait de ne pas sentir ses émotions, ni d'écouter plus que nécessaire son cœur, car il haïssait cela mais elle ne pouvait pas complètement les ignorer quand elles étaient si fortes.
Elle gémit soudainement, surprise que Stiles soit si curieux cette nuit. Il n'osait pas toucher son intimité et même si c'était incroyablement frustrant, elle n'était pas comme Stiles qui malgré ses rarissimes débuts d'érections, arrivait à se contenir. Elle ne comprenait pas, les garçons de son âge n'était-il pas obsédé par le sexe ? Pourquoi Stiles était si obstiné à ne rien faire ? Et quand son corps finissait par réagir, il l'a repoussait. Il ne semblait le faire que pour elle et jamais pour lui… Prenait-il du plaisir ? Il le devait sinon pourquoi la laissait-il faire ces choses ? Mais pourquoi il s'arrêtait quand ils commençaient à ressentir tous deux un plaisir fort ? Elle, elle voulait vraiment, vraiment aller jusqu'au bout, avoir de vrai rapport sexuel ! Et c'était toujours terriblement pénible de rester avec un sentiment d'insatisfaction, elle avait essayé de le convaincre d'aller plus loin mais il se rétractait à chaque fois. Peut-être que ce soir, si Stiles devenait si joueur avec son corps, elle pourrait enfin satisfaire son plaisir. Et pour la deuxième fois, elle fut joyeusement étonnée par l'audace de son ami qui prit ses mains et les glissa lentement sous son tee shirt et les posa sur son dos. Elle caressa avec amour la peau chaude de Stiles et haleta, elle aimait vraiment cette nouvelle expérience, malgré la gaucherie de son ami, elle était suffisamment sensible pour être satisfaite par ses mains maladroitement taquines.
Avec mesure elle suivie les courbes des muscles de Stiles qui se crispèrent à son touché, elle descendit lentement, laissant ses doigts effleurer avec prudence le creux de ses reins. Elle n'osa pas s'aventurer plus bas, elle ne voulait pas gâcher ce moment si attendu. Elle ferma les yeux et plongea son visage dans le cou de son ami, embrassant et respirant l'odeur délicieuse, mélange de musc et d'excitation. Elle était dévorée d'un plaisir qui lui était jusqu'alors inconnu, son corps s'agitait et ses hanches suivait un rythme tonitruant valsant avec celui chaud et sécurisant du garçon. Elle aimait cette nouvelle sensation ! Elle adorait se perdre dans une béatitude merveilleuse aux mains de celui qu'elle désirait. Elle s'arqua brusquement et son corps se détendit, nageant dans un émerveillement fascinant. Elle sentit les lèvres douces et tendres de Stiles couvrir son corps tremblant de baiser affectueux. Elle gémit avec bonheur et tira la tête de son ami pour écraser avec violence leurs bouches et se perdre dans un baiser plein de désir et d'affection. Elle posa une nouvelle fois ses mains sur son dos et les firent courir sur sa peau en sueur mais Stiles grimaça et se recula légèrement.
- Oh mon dieu ! Malia tes griffes ! Siffla-t-il douloureusement en reculant brusquement et agitant puérilement les mains.
Elle fronça ses sourcils d'incompréhension avant de remarquer ses mains couvertes d'un peu de sang, elle rougit honteuse et se força à reprendre un peu de contrôle.
- Désolée, Stiles, je n'ai pas pu me contrôler.
- Fais-moi penser à ne pas te laisser faire tes griffes dans mon dos quand je le referais. Dit Stiles avec un grand sourire orgueilleux.
Elle hocha la tête et l'embrassa une nouvelle fois. Il s'allongea à côté d'elle, le visage toujours dans une moue boudeuse, Malia le retourna et passa amoureusement un bras sur son torse et l'autre sous sa tête.
- Dormons maintenant. Chuchota Malia qui appuya de nouveau son front entre ses omoplates.
Stiles cependant se retourna, la surprenant.
- Tu trouves comment mes fesses ? L'interrogea-t-il très sérieusement.
- Bien. Répondit-elle simplement et força son ami à reprendre sa position initiale.
- Bien ? Comment bien ? Insista Stiles.
- Stiles ! Souffla-t-elle agacé et ouvrant une paupière : Bien Stiles ! Tu as de belles fesses. Dormons maintenant. Répéta-t-elle et s'emmitoufla dans la couverture en enterrant son visage dans le dos de l'adolescent.
- Tu n'aurais pas menacé des filles par hasard ? Demanda Stiles une nouvelle fois, brisant le silence.
- Je vais vraiment finir par te tuer ! Grogna Malia en levant les yeux aux ciels.
- Tu l'as fait ? Je ne serais pas vexé bien au contraire ! Babilla-t-il.
- Non ! Je n'ai menacé personne ! Répondit-elle en se redressant pour voir son visage, sachant que son ami était tracassé par quelque chose et ne dormirait pas tant qu'il n'en aurait pas parlé : Quoi ?
- Rien. Dit Stiles en se pinçant les lèvres et sous son regard meurtrier, il soupira et marmonna : Juste, voulais savoir pourquoi, je n'étais pas sur la liste…
- Quelle liste ? S'enquit-elle plus doucement remarquant l'odeur d'embarras et de préoccupation de son ami.
- La liste des terminales… Il y a Scott… Et mon dieu même Jackson, il y est alors qu'il est parti l'année dernière, sans parler des jumeaux Loups Garous… Je ne vois pas ce qu'elles leurs trouvent ! Pas Scott ! Lui c'est normal ! Scott… C'est Scott ! Donc je comprends mais franchement ! Jackson ! Jackson ! C'était un prétentieux et il est devenu un Kanima ! Il était un homme lézard ! Il a même eu une queue ! Une queue ! Oh mon dieu ! Malia ! Il était horrible ! Et je ne parle même pas des jumeaux ! Bavassa Stiles en agitant ses bras d'incompréhension.
- Moi non plus. Répéta Malia. Elle se rallongea : Tu es le plus beau de tous. Dormons maintenant. Marmonna-t-elle sévèrement.
Stiles fronça ses sourcils et ne répondit rien. Il voulait continuer de discuter mais la Coyote-Garou ne semblait désirer que dormir. Il se pinça les lèvres, incertain et entendit Malia soupirer fortement, se déplaça pour l'embrasser langoureusement et chuchota tendrement :
- Tu es le plus beau et cette liste est stupide. Dormons maintenant.
Il lui sourit simplement et se laissa finalement guider par Malia qui les remit dans la position initiale. Ils s'endormirent tous les deux rapidement, loin des mauvais rêves ou des songes merveilleux. Seules les ténèbres d'un sommeil profond les accueillir pour le restant de la nuit.
Le lendemain, à peine le soleil commençait à se lever que Malia sortie du lit, elle devait rapidement retourner chez elle pour ne pas que son père s'inquiète. Elle se leva, embrassa la joue de Stiles et ricana, il avait les cheveux en bataille, la bouche grande ouverte où un fin filet de bave s'écoulait accompagné d'un ronflement discret mais lui donnant un air de petit porcinet. Elle quitta discrètement la chambre laissant la fenêtre entrouverte.
Stiles se réveilla quelques minutes plus tard par le chant enjôleur d'oiseaux. Il ne fut guère surpris d'être seul. Il bailla fortement, gratta son ventre. Il repoussa les couvertures et s'étira, il se leva mais tomba bruyamment au sol en se coinçant le pied dans les draps.
- Putain ! Jura-t-il en massant son front douloureux.
Il soupira mécontent par cette journée qui commençait mal. Il alla aux toilettes, pissa comme s'il avait bu des centaines de litres d'eau, se lava les mains et se rinça le visage pour se réveiller. Il grimaça en sentant un étirement désagréable dans son dos. Il se retourna et se contorsionna pour voir l'état de son dos. Il releva son tee shirt et écarquilla les yeux aux marques de griffures profondes. Putain ! Il semblait s'être battu avec un tigre ! Il enleva son tee shirt taché légèrement de sang et le mit dans la panière. Il retourna dans sa chambre et chercha quelques vêtements. Il s'habilla et prit son sac scolaire, il vérifia rapidement ses livres et cahiers puis descendit. Son père semblait être rentré tard, il se dirigea vers le frigo ouvrit la brique de lait et la but goulûment, puis en fit de même avec le jus d'orange, il remarqua un panier contenant quelques muffins, il en attrapa un et le mangea. Il remonta se laver rapidement les dents et quitta la maison.
Il conduisit jusqu'au lycée et gara sa Jeep sur le parking. Il commença à monter les escaliers pour aller au lycée mais aperçu au loin la silhouette de Scott. Il le héla et se dirigea à la hâte vers lui. Il était vraiment très pressé de lui raconter ce qui s'était passé hier soir ! Il avait fait jouir une fille ! Il avait donné du plaisir à Malia ! Si cela n'était pas fantastique !
- Salut mec ! Ça va ? Demanda Scott qui le rejoignit rapidement.
- Oh mon dieu ! Faut que je te raconte ! Dit-il avec un grand sourire.
- Malia ? Répondit Scott en souriant à son tour.
- Quoi ? L'interrogea Stiles interloqué.
- Son odeur est sur toi. Expliqua Scott qui rehaussa son sac sur ses épaules, il fronça les sourcils en sentant une autre plus inquiétante : Celle du sang aussi…
- Ok, laisse-moi t'expliquer ! Dit-il en agitant les bras. Il vit le loup garou hocher la tête montrant sa curiosité. Il reprit : Il est à peu près deux heures du matin. Commença à raconter Stiles, ils montèrent les escaliers pour aller au lycée. Il continua son récit : Je me réveille et elle est allongée à côté de moi. Elle tape à ma fenêtre, ça fait déjà une dizaine de fois. Et soit on dort simplement, soit on fait des trucs. Et hier soir, j'ai voulu tester un truc, tu vois lui faire plaisir. Donc on s'embrasse, je la caresse, elle aime et tout et fini par jouir ! C'était génial ! Il se tut un instant en faisant une moue légèrement boudeuse et soupira.
- Et après ? Demanda Scott curieux et avide de connaître le dénouement.
- ça… Répondit Stiles en s'arrêtant devant son meilleur ami et soulevant son sac et son tee shirt pour montrer les griffures.
- Oh la vache ! S'exclama Scott ahuri en découvrant les grandes plaies.
- Génial, hein … Maugréa-t-il en montant de nouveau les escaliers : Après ça on a passé la soirée à s'enlacer. Finit-il reprenant un sourire fier.
- ça à l'air sympas. Dit Scott, heureux pour son ami qui rayonnait d'une humeur joviale.
- Ouais mais je suis toujours la petite cuillère ! Bouda Stiles ayant la gêne de perdre sa masculinité en laissant Malia prendre toujours la place de l'homme dans cette position. C'était vexant par moment de ne pas être celui qui la serrait dans ses bras de garçon : Toujours ! Soupirât-t-il dépité en faisant un schéma avec ses mains sur comment ils dormaient.
- Vous êtes ensemble alors ? Demanda Scott pour il ne savait combien de fois depuis que lui et Malia s'était rapprochés et il haussa les sourcils et les épaules, amusé par l'inquiétude de son meilleur ami, il répéta sa question pour avoir de nouveau son attention : Vous sortez ensemble ?
- Non… Répondit Stiles les sourcils froncés. Il ne voulait pas être en couple mais arrêter de la voir, le dérangeait… Il avait une autre compagnie que celle de son bébé, grâce à elle : On en a jamais parlé… Avoua-t-il dépité et vraiment pas près de commencer une conversation sérieuse sur le type de relation qu'ils avaient… Cela ne lui donnerait qu'un mal de crâne… La situation actuelle lui convenait parfaitement et Malia ne s'en était jamais plaint, non plus. Peut-être était-elle satisfaite autant que lui ? Sinon pourquoi elle n'en aurait pas parlé ?
- Tu ne veux pas être avec elle ? L'interrogea surprit Scott en devinant le train de penser de son meilleur ami : Parce que vous agissez comme un couple et Malia croit peut-être que vous l'êtes.
Ils arrivèrent devant un couloir étriqué qui amenait directement au lycée. Par moment, ils passaient par les sorties de secours pour arriver plus rapidement en classe.
- Je ne sais pas… Il se passa une main nerveuse dans ses cheveux et s'arrêta brusquement pour s'assurer que personne ne les écoutait : Parfois vu comment elle me regarde, je pense qu'elle sait que je lui cache quelque chose. Il avait entendu la vérité sur Malia peu de temps après la défaite du Nogitsune et tous les trois, avec Lydia, avaient discuté longuement s'ils devaient lui en parler maintenant, comment… Finalement, ils n'avaient toujours pas réussi à trouver un moment adéquat pour lui révéler qu'elle était la fille de ce psychopathe Loup-Garou et Stiles n'aimait pas lui cacher cela, il avait suffisamment de secret à porter pour ne pas en garder un autre d'un de ses amis !
- Tu veux dire Peter ? Élucida son meilleur ami la voix soudainement très basse et embarrassé.
- On doit lui dire Scott. Insista Stiles. Bien sûr il pourrait le faire quand il était avec elle mais il n'avait pas le courage de faire cette révélation seul. Il ne saurait aucunement comment réagir et prévenir la réaction de son amie. Et si Malia ne le croyait pas ? Si elle se mettait en colère ? Si elle s'effondrait en larme ? Elle avait suffisamment de problème à régler pas besoin de lui rajouter, le fait qu'elle était adoptée et que son père avait tué plusieurs personnes mais il n'aimait pas garder cela secret non plus…
- Oui je sais… Soupira Scott en accord à la préoccupation de son meilleur ami : C'est juste… Je ne sais pas comment. Avoua-t-il penaud.
- Moi non plus. Répondit Stiles.
Ils restèrent silencieux quelques secondes, réfléchissant chacun à ce qui serait le mieux, Malia ne devrait pas être tenue dans le secret si longtemps. C'était injuste pour elle mais ce n'était pas facile pour eux de lui révéler cela, ce n'étaient vraiment pas leurs points forts d'expliquer des nouvelles aussi terrifiantes.
Ils sursautèrent brusquement en entendant la sonnerie. Ils se précipitèrent dans leur cours d'histoire où Monsieur Yukimura serait fortement agacé de leurs retards qui devenaient une habitude. Le professeur les regarda furieusement et se retint de dire une remarque. Les deux adolescents s'assirent maladroitement à leurs places attitrées, ils saluèrent rapidement Malia qui était perdu à surligner son livre scolaire et Kira qui leur adressa un sourire amical et désolé.
Stiles sorti ses affaires en s'efforçant à ne pas faire de bruit, il jeta un coup d'œil à Scott qui était contorsionné pour faire une discussion silencieuse avec la Kitsune. Il ricana, amusé et s'affala aussi confortablement que possible sur sa chaise en bois. Il fronça ses sourcils en entendant des gloussements au fond de la classe. Leur professeur cherchant un livre en particulier sur son bureau n'avait pas tout à fait commencé le cours. Il se retourna et remarqua le groupe des filles qui avait parlé de la fameuse liste. Il se demanda un instant si elles en parlaient encore ou si une autre lubie était remplacée ? Le dernier en date était l'élection présidentielle prévu fin de l'année et le candidat très prisé Barack Obama, peut-être le premier président noir dans l'histoire des Etats-Unis.
Il se retourna immédiatement en s'apercevant qu'elles s'étaient tut et le regardaient avec insistance. Il décida de se concentrer sur autre chose, il posa son téléphone sur le coin de la table et essaya d'écouter le début du cours. Il s'agita dans sa chaise, voulant déjà partir. Il se demanda comment allait Bébé-Grincheux et s'il dormait encore, est-ce que Kate était déjà partie à sa recherche ? Est-ce qu'il avait rajeuni ou reprit son âge initial ? Est-ce que tout se passait bien ? Il soupira agacé et frustré, il était coincé en classe et devait écouter la voix monotone du professeur, alors que sa belle Lydia était peut-être en danger, que Grincheux avait besoin de quelque chose. Il posa avec flegme sa tête sur son bras et jeta un coup d'œil à Scott assit à quelques tables de lui. Monsieur Yukimura avait demandé à certains élèves de changer de place car leur bavardage incessant ou leur incapacité à écouter un cours étaient un manquement à ses devoirs d'instituteur.
Résultat : il s'ennuyait ferme sans son meilleur ami qui avait la chance de s'être rapproché de Kira. A défaut d'être avec lui, au moins Scott pouvait bien mieux baver sur elle. Le veinard !
- Qui est-il ? Demanda soudain monsieur Yukimura après avoir exposé la biographie d'un célèbre homme politique.
Stiles leva la main et fit un clin d'œil taquin à Scott quand il croisa ses yeux bruns, mais le professeur choisi la malheureuse Malia qui s'acharnait à colorier de rouge le cahier. Elle sursauta brusquement à l'entente de son nom et le regarda avec supplication. Il essaya de lui souffler la réponse et trouva dommage que les Coyote-Garou ne puisse pas lire dans les pensées. Il entendit au loin le téléphone de Scott sonner et ce dernier se fit réprimander. Malia chercha désespérément dans son livre une réponse quand elle n'arriva pas à lire sur ses lèvres. Il fronça ses sourcils en entendant le sien sonner et se hâta de le mettre sur silencieux mais jeta un coup d'œil à Scott, était-ce une urgence ? Son meilleur ami semblait aussi perplexe que lui. Ce fut celui de Monsieur Yukimura finalement avec un message adressé directement à Scott.
Ils n'attendirent pas une seconde de plus et ramassèrent leurs sacs pour quitter le cours. Ils auraient encore des problèmes pour partir aussi promptement mais sa belle Lydia ou Bébé-Grincheux était peut-être en danger ! Scott appela immédiatement la Banshee qui leur résuma la situation. Derek s'était réveillé et les avait attaqués. Ils prirent chacun leurs véhicules et roulèrent jusqu'à la clinique vétérinaire. Ils virent alors Lydia poser un pansement sur le bras ensanglanté de Deaton.
- Je ne pense pas qu'il ait juste rajeuni de corps. Je pense qu'il a rajeuni dans sa tête aussi. Leur révéla le vétérinaire, inquiet par ce constat.
- Il n'a reconnu aucun de nous. Affirma Lydia qui finit de coller le bandage, elle s'avança vers eux et essuya son front couvert de sueur : Et il semblait complètement terrorisé. Précisa-t-elle.
Génial ! Grincheux était devenu un adolescent et en plus amnésique et apeuré… Comme s'il n'était pas déjà de mauvais poil quand il était de bonne humeur…
- Donc si t'étais un jeune loup-Garou et que t'avais peur, où tu irais ? Demanda Stiles à Scott. Il devait absolument le trouver avant Kate ou qu'il ne s'empêtre dans des problèmes.
- Un loup revient toujours à ses racines mais Derek vit dans un loft... Répondit Scott, les sourcils froncés.
- Non, pas quand il était un adolescent. Répliqua Stiles, vu qu'il l'avait acheté quelques jours avant de revenir à Beacon Hill.
- La maison Hale ! Intervenu immédiatement Lydia.
- Il ne se rappellerait pas de l'incendie, cela ne se serait pas produit. Théorisa Deaton n'aimant pas du tout où cela les mènerait.
Stiles se passa une main nerveuse dans ses cheveux. Il ne voulait même pas imaginer dans quel état d'esprit il serait quand il découvrirait le tas de ruine qu'était devenu sa maison. Quelle horreur se serait d'apprendre pour la deuxième fois la destruction de son foyer et la mort atroce de sa famille. Kate était une vraie sadique ! Elle aurait dû rester morte !
- Ok ! Allons le chercher. Dit Stiles en se retournant vers Scott qui acquiesça.
- Attends ! Le héla Lydia : Disons que tu arrives à le retrouver ? Tu vas lui dire quoi ? Que toute sa famille est morte ? Demanda-t-elle incrédule qu'ils foncent une nouvelle fois tête baissée.
Stiles fronça ses sourcils, ils lui expliqueraient, quels choix avaient-ils d'autres ? Ils ne pouvaient pas lui mentir, il l'entendrait et se méfierait de lui.
- Je vais devoir le faire. Répondit simplement Scott.
- Bonne chance avec ça. Dit sarcastiquement Lydia en faisant une moue dubitative et hochant la tête, montrant à quel point elle trouvait cela ridicule.
Il devait reconnaître que ce n'était peut-être pas forcément l'idée du siècle… Grincheux pourrait les fuir au lieu de leur faire confiance et il comprenait : qui se fierait à ceux qui te révélait la mort de toute ta famille ?
- Elle a raison… Tu ne devrais pas. Intervenu finalement Stiles. Il ne les croirait pas ! Il y avait peut-être une autre solution : Attends qu'on le ramène à la normale.
- Je ne peux pas lui mentir. Lui rappela Scott qui semblait avoir la même pensée que lui.
- Ok, je le ferais. Répondit Stiles avec une fausse assurance.
- Je ne pense pas qu'on puisse le faire. Insista Scott inutilement : N'oubliez pas qu'il peut entendre le cœur s'accélérer. Quand on le trouvera on lui dira la vérité. Finit-il dans un soupir peiné, sachant que ce ne serait pas la meilleure conversation de la journée… Au moins il aurait son meilleur ami.
- S'il arrive en premier à la maison, tu n'auras pas à le faire. Répliqua Deaton le visage grave.
Scott et Stiles savaient qu'avec leur chance ce serait sûrement le cas. Au moins ce n'était pas à eux d'expliquer la situation, c'étaient lâches mais cela les soulageait d'un certain poids. Lydia baissa les yeux, chagrinée et comprenant que peu importe comment cela se présentait, ils n'avaient pas le choix. Ils n'avaient plus qu'à espérer que Derek adolescent soit suffisamment fort pour supporter cette horrifiante nouvelle.
Les deux amis partirent donc à la recherche de Grincheux. Ils grimpèrent dans la voiture de Stiles qui alluma la radio et la mit sur la fréquence de la police du comté de Beacon Hills. Il ne fallut pas longtemps avant d'entendre la voix de Parrish, l'adjoint du shérif, pour signaler un adolescent qui avait pénétré dans une propriété privée qui n'était autre que la maison Hale. Génial ! Pensa sarcastiquement Stiles et en plus il avait agressé un flic ! Bébé-Grincheux allait leur attirer des ennuis… Heureusement que son père était shérif et savait pour le surnaturel… Sinon il n'avait aucune idée de comment il aurait pu expliquer le rajeunissement de Grincheux… Ils arrivèrent en moins d'une heure au poste et se hâtèrent aux bureaux, espérant que la recherche d'ADN ne s'était pas encore faîte. Il ne manquerait plus que d'autres policiers se mêlent aux surnaturels !
Ils arrivèrent en courant et s'arrêtèrent à l'entrée du bureau de l'adjoint. Son père semblait complètement dépassé, il jetait des coups d'œil entre l'écran de l'ordinateur plus si jeune que cela et le gamin qui devait être plus vieux que cela normalement. Stiles essoufflé leva la main pour le héler et lui faire comprendre que c'était mêlé aux surnaturels. Le Shérif haussa les sourcils et soupira fortement sentant déjà une migraine pointer le bout de son nez. Il se retourna vers Parrish et son autre collègue.
- Je m'en occupe. Il fit un grand geste de la main leur intimant de le suivre dans son bureau. Il ferma la porte, se passa une main lasse dans ses cheveux, s'appuya contre son bureau et demanda très sérieusement : Soyez honnête avec moi. Absolument et complètement honnête avec moi. Il se tut quelques secondes, ne croyant pas qu'il puisse même penser à ce que ce soit possible ! Il se sentit soudain très, très vieux : Vous avez voyagé dans le temps ?
Stiles qui jouait nerveusement avec ses mains, le regarda d'un air stupide, les yeux ronds et le visage se déformant dans une expression ahurie. Son père regardait trop de films de science-fiction !
- Attends, quoi ?
- Parce que si le voyage dans le temps existe… Commença le Shérif complètement dérouté, proche de l'hystérie : Tu sais quoi ? J'en ai marre ! J'abandonne. Vous devrez m'emmener à la Maison de l'Écho ! Ça devenait du grand n'importe quoi ! Il allait finir par perdre la boule !
- On l'a trouvé comme ça. Répondit calmement Scott essayant de rassurer le Shérif qu'ils étaient aussi perdus que lui.
- Où ? S'écria-t-il en retour, il se leva et s'agita, le visage devenant complètement rouge : Piquant une tête dans la fontaine de Jouvence ? Oui parce qu'autant lui dire que tous les mythes étaient une réalité ! La prochaine fois ils lui diront que la porte des étoiles était cachée dans leur cave ! Que le docteur Who était venu faire un coucou depuis son Tardis, où que les GhostBuster embauchaient ? Et il en passe !
- Non… Répondit Stiles décidant d'expliquer tout à son père. Peut-être reprendrait-il un peu de son sang-froid : Nous l'avons trouvé enterré dans une tombe de tue-Loups dans un temple aztèque au Mexique sous une église au milieu d'une ville dévastée par un tremblement de terre. Il s'aperçut finalement que ce n'était peut-être pas la meilleure façon d'apaiser son père qui le regardait avec une totale incompréhension.
Scott lui se pinça les lèvres et ferma les yeux. Pourquoi Stiles devait-il lui dire toute l'histoire ? C'était encore plus farfelu que la fontaine de Jouvence… Il sentit le regard de son meilleur ami qui venait de comprendre son erreur.
- Tu m'as dit que vous campiez ! Chuchota le Shérif tellement furieux et n'ayant compris que Mexique, nous, temples. Il allait vraiment finir par enfermer ce sale garnement dans leur cave et l'attacher à une chaise pour être sûr qu'il ne parte nul part ! Oh bonté divine ! Il allait devenir chèvre avec eux !
- Oui. C'est ce qu'on a fait… Répondit Stiles les lèvres pincés, agacé que son père n'ait retenu que « tu m'as caché la vérité » : Au Mexique.
Le shérif tendit son index se retenant de lui donner toutes les punissions inimaginables pour les vingt prochaines années et libéré uniquement si bonne conduite. Foutu gamin !
- Il est retourné en arrière, il ne se souvient de rien. Parla Scott essayant d'arrêter la fumée qui s'échappait actuellement des oreilles de Monsieur Stilinski.
- Nous devons juste lui parler. Dit Stiles rassuré de voir son père s'affaler sur le bureau et écouter Scott, se rappelant de sa présence.
- Jusqu'à présent. Souffla le Shérif en frappant avec impuissance ses cuisses : Il n'a parlé à personnes.
- Il me parlera. Assura Scott en se retournant pour observer la silhouette de Derek, il semblait si perdu, c'était bizarre.
Le Shérif hocha la tête et appela l'adulte devenu un adolescent désorienté pour le faire entrer à sa place à son bureau. Il sortit et attendu nerveusement à l'extérieur.
Stiles s'assit sur le bureau de son père alors que Bébé-Grincheux entra et s'affala dans le canapé. Scott debout devant lui essaya de lui parler mais il sembla plus méfiant qu'en tant qu'adulte.
- Pourquoi je te suivrai quelque part ? Interrogea Derek suspicieux.
- Il y a eu un accident. Commença Scott essayant de répéter le discours qu'il avait préparé depuis ce qu'avait dit Deaton : Tu as perdu quelques souvenirs, mais nous pouvons t'aider à les retrouver.
Stiles écouta discrètement la conversation et observa avec minutie l'expression fermé de Bébé-Grincheux. Il détourna ses yeux quand il rencontra un instant son regard perçant, embarrassé, il préféra se concentrer et voir avec curiosité les documents sur le bureau de son père. Il fronça ses sourcils en apercevant une enveloppe. Il les déplaça légèrement pour pouvoir lire et savoir de qui venaient elles. Il serra les poings horrifiés en comprenant que c'était des relances de payement pour son séjour à la Maison de l'Écho. Son père était endetté par sa faute ? Putain ! Hurla avec rage Stiles ! Pendant que lui passait des journées plutôt paisibles en cours et passait ses nuits à être dans les bras de Malia, son père seul, travaillant avec acharnement croulait sous l'angoisse et les menaces du fisc à cause d'une idée à lui stupide et inutile ! Il fallait qu'il fasse quelques choses ! Ne pouvait-il pas pour une fois ne pas faire plus de mal ? Il fut réveillé de ses pensées macabres par la voix irritée de Bébé-Grincheux.
- Ok ! Qui êtes-vous ? Et qui est-il ? Vous êtes qui ? Hurla-t-il en colère de ne rien comprendre.
- Oh ! Répondit Stiles sarcastiquement en relevant la tête, remarquant que Scott venait de faire apparaître ses yeux Alpha : On est ton passeport anti-prison.
- Laisse nous t'aider. Insista Scott.
Derek secoua la tête et se pinça nerveusement les lèvres, c'était quoi ce bordel ! Un adolescent devenu Alpha ? Depuis quand ? Pourquoi il ne le connaissait pas ? Tous les Hale connaissaient les Loups-Garous dans cette ville ! Il sortait d'où lui et son acolyte gringalet ? Et pourquoi personne de sa famille n'était venu le chercher ? Pourquoi c'était des inconnus qui voulaient l'aider ! Merde ! Où était sa famille ! Pourquoi sa maison était en ruine ? Que s'était-il passé ? Il avait un mauvais pressentiment, quelque chose de grave semblait s'être passé… Mais ce n'était pas possible ? Qui voudrait faire du mal à sa famille ? Eux qui avait toujours garder une paix même avec les chasseurs ! Sa mère était une Alpha exceptionnelle, elle était aimée de tous !
- Ok, mon gars. Reprit Stiles en remarquant que Bébé-Grincheux refusait catégoriquement de les écouter sagement : Tu as failli mettre en morceau deux flics là-bas. Dit-il en exagérant certes la situation mais il devait les suivre : Et ça commence avec pas de crocs, pas de griffes, pas d'homme loup, pigé ?
- ça va ! Coupa brutalement Derek, agacé d'être prit pour un enfant : Tant que c'est pas la pleine lune. Précisa-t-il, autant les prévenir de son souci de contrôle, il était un Alpha, il se devait être respectueux et honnête.
- Tu as toujours des problèmes avec la pleine lune ? Ne put s'empêcher de répéter étonné Scott, ne s'attendant pas qu'un né Loup-Garou et Derek qui plus est, ait eut un problème de contrôle.
Stiles haussa ses sourcils, tout aussi hébété que son ami, il savait que l'Oméga avait un caractère de rustre et était plutôt impétueux dans ses actions mais, de là à avoir eu des réelles difficultés à garder une maîtrise de ses émotions pendant la pleine lune… était-il plus sensible qu'il ne le laissait paraître ? Cela ne l'étonnerait pas vraiment, en y réfléchissant bien, il avait appris après la mort tragique de Paige qu'il pensait être sa faute, à enfermer ses émotions mais cela ne voulait en aucun cas dire qu'il était froid de nature. La vie l'avait rendu plus dur, plus réservé et en colère. Il le comprenait plus facilement maintenant qu'il portait le même poids sur ses épaules. La culpabilité pouvait changer radicalement une personne, s'étonna Stiles avec horreur, elle les rendait plus distant, réservé et méfiant. Peut-être qu'il finirait vraiment comme Grincheux ? D'une certaine manière il empaquetterait tout ce trop d'émotion incontrôlable sous une autres, plus dominante, lui c'était la colère, Stiles serait-ce l'humour ? Ne l'avait-il pas déjà fait d'une certaine manière ?
- J'ai dit que ça allait ! Assura Derek.
Stiles tapota nerveusement ses doigts sur ses cuisses et se releva, il était fatigué de tourner autour du pot.
-Très bien, tu viens avec nous ou pas ?
- Vous voulez que je vous fasse confiance ? Demanda Derek avec ironie : Où est ma famille ? Il regarda avec insistance Scott, le suppliant de connaître la raison pour laquelle sa mère ou Laura n'était pas déjà arrivée en trombe pour le gronder tout en le prenant dans leur bras.
Scott détourna les yeux et implora silencieusement Stiles de ce qu'il devait dire, ne voulant pas révéler la tragédie des Hale. Il soupira quand son meilleur ami se décomposa et baissa les yeux sur ses chaussures. Il fallait qu'il lui dise… Il ne pouvait pas lui mentir de toute façon.
- Il y a eu un incendie… Et … Il se tut et n'eut pas le courage de continuer devant Derek, il n'arriva pas à avouer ce qu'il s'était passé, c'était trop horrible : Ils ne sont plus là, ils vont bien. Ils ont juste dû quitter Beacon Hills. Et on va t'emmener à eux sitôt qu'on aura découvert comment te faire retrouver tes souvenirs.
Stiles releva la tête et croisa les bras, il fronça ses sourcils et lança une œillade à Scott. Pourquoi lui mentait-il ? Il le saurait, non ?
- D'accord. Soupira soulagé Derek, les yeux illuminés de larmes contenues, pendant un instant il avait pensée qu'ils étaient tous morts dans cet incendie. Quel imbécile ! Bien sur que sa mère ou Peter ne laisserait jamais la meute être en danger !
Stiles et Scott soupirèrent de soulagement, enfin ils allaient pouvoir mettre à l'abri Derek. Ils quittèrent le bureau et le Shérif le prit à part pour le faire remplir quelques papiers.
Scott et Stiles s'isolèrent et observèrent avec attention le Loup Garou Oméga.
- J'ai menti. Soupira l'Alpha.
- ça va. Répondit Stiles en essayant d'être rassurant : Tu lui as évité beaucoup de douleurs inutiles. On va régler ça dans un ou deux jours. Il redeviendra le vieux Derek, tout le monde sera content, sauf Derek qui n'est jamais content. Mais au moins il serait le Derek qu'il connaissait et non cet adolescent plus jeune qu'eux et paumé. Il se sentait vraiment mal à l'aise avec lui, sans savoir pourquoi, il n'aimait pas le voir si frêle et incertain… Derek n'était pas comme ça ! Il était fier, impétueux, bourru et boudeur mais pas aussi délicat. Non, il n'aimait définitivement pas ce Derek.
- C'est juste une autre personne à qui on ment. Répliqua Scott n'aimant vraiment pas toutes ces cachotteries. Lui qui essayait de forcer son meilleur ami à être sincère et lui parler, il participait à son jeu de fuite, de secret et il n'appréciait pas du tout cela : Il me semble que c'est toujours mieux quand on dit la vérité. Avec Lydia, ma mère, ton père… Lui rappela Scott essayant de faire comprendre à son meilleur ami que la vérité était mieux dite que cachée. Ce n'était pas une solution ! Bien au contraire !
- Oui mais c'est Derek Hale là ! Répondit Stiles ignorant délibérant le sous-entendu de Scott à son égard : C'est peut-être un enfant maintenant mais c'est toujours Derek Hale. Il était donc logiquement au courant de la tragédie, ils devraient juste attendre qu'il retrouve la mémoire.
- D'accord. Concéda Scott : Emmène-le chez moi et ne le quitte pas des yeux.
- Et tu vas où ? Demanda Stiles ne contestant pas le plan de son meilleur ami. Il ne voulait pas spécialement passer du temps avec Derek, encore moins dans cet état de Bébé-Grincheux mais il n'allait pas le laisser tout seul ! Il risquerait de faire une bêtise comme agresser des flics encore une fois !
- Je vais parler au type auquel nous aurions dû parler avant. Avoua Scott sachant que Stiles protesterait. Il commença à partir écoutant à peine sa contestation.
- Ah ! S'écria Stiles en levant la main pour le retenir mais Scott avait déjà filé, il laissa retomber bêtement ses bras : Je hais ce type ! Pourquoi fallait-il mêler Peter ! Il avait harcelé et manipulé Lydia, tué de sang-froid des innocents ! Non sérieux ce mec était aussi barge que Kate ! Il passa une main nerveuse dans ses cheveux les emmêlant avec brusquerie et rejoignit son père qui avait fait asseoir Derek qui attendait et semblait franchement agacé.
- Alors ? Demanda le Shérif à son fils.
- Je l'emmène chez Scott qui va parler à Peter pour savoir quoi faire. Expliqua Stiles son père hocha la tête posa une poigne paternelle sur son épaule.
- Ne crois pas que je ne vais pas te punir pour m'avoir menti. Lui dit-il d'une voix calme avant de s'adresser à Derek et de le laisser à Stiles.
Ils se regardèrent quelques secondes en chien de faïence, Bébé-Grincheux ne semblait pas heureux d'être en sa compagnie apparemment, ce qui ne changeait pas de d'habitude en réalité, au moins quelque chose de normal.
- Je n'ai pas besoin de baby-sitter. Grogna Derek : Pourquoi l'Alpha me laisse avec toi qui est un humain ?
Génial ! Génial ! La soirée allait être génial ! Pensa sarcastiquement Stiles qui se força à ne pas souffler comme un bœuf.
- Je ne suis pas là pour faire ta nounou ! Crut-il bon de se justifier : On attend simplement Scott qui va revenir.
- Il est allé où ? Demanda Derek l'observant avec suspicion.
- Chercher comment te rendre tes souvenirs. Répondit évasivement Stiles, il n'avait pas besoin de savoir que son oncle se baladait tranquillement à Beacon Hills !
Ils quittèrent le commissariat et se dirigèrent dans sa Jeep. Il s'assit sur le siège conducteur et démarra le moteur, Derek le rejoignit, prit place à côté de lui et ferma la portière un peu trop rudement au goût de Stiles qui protesta en fronçant ses sourcils :
- Doucement avec elle !
- Je n'ai pas claqué la portière ! Contesta Derek qui mit la ceinture de sécurité.
- Tu plaisantes ! Tu es un Loup-Garou je te rappelle avec une super force ! Tu pourrais être plus délicat ! S'offusqua Stiles en caressant tendrement le volant de sa Jeep.
- Je me contrôle ! Gronda Derek : Mais si tu continues à me gonfler je vais te cogner ! Répliqua-t-il sombrement en croisant les bras.
- Oh mon dieu ! Tu es toujours aussi insupportable ! S'exclama Stiles en levant les bras au ciel.
- Juste avec ceux qui m'énerve. Mugit Derek.
- Tu t'énerves ! Le corrigea Stiles en plissant les yeux, il commença à quitter le parking.
- Tu insinues que je ne me contrôle pas. Fulmina Derek en s'appuyant contre la portière.
- Si ma voiture à une marque… Grommela Stiles dans ses dents : Je te laisserais rentrer à quatre pattes !
- Et si elle n'en a pas, ta tête va rencontrer ton volant. Répondit avec hargne Derek.
- Tu ne peux pas régler les problèmes sans violence ? On ne t'a jamais dit que rien se règle en frappant les gens ? Surtout quand ils essayent de t'aider ! Tu ne vas jamais te faire des amis en agissant comme ça ! A toujours être de mauvais humeur et grognon ! C'est une vraie habitude chez toi. Babilla Stiles en engageant le véhicule sur la route.
- Et toi te taire ? Répliqua Derek fatigué par l'humain et commençant à avoir une migraine.
Stiles se renfrogna et décida d'ignorer Bébé-Grincheux qui faisait apparemment sa crise de nerf… Génial ! Le trajet allait être des plus agréables si Monsieur était d'humeur maussade. Il pouvait comprendre qu'il soit irritable mais de là à s'énerver sur lui ! Non ! S'il préférait qu'il se fasse la gueule ! Alors il le ferait ! Foutu caractère de merde.
Heureusement pour les deux adolescents la maison McCall n'était pas très loin et le trajet se fit rapidement. Derek ouvrit la vitre et laissa l'air passer, le vent fit voler quelques mèches de ses cheveux noirs assez longs, lui donnant une apparence plus sauvage et farouche. Stiles ne put se retenir de jeter quelques coups d'œil sur le visage halé devant lui, ce n'était pas tous les jours qu'il pouvait plus amplement admirer les traits fins et bien dessinés même si plus juvénile de Grincheux. Il était vraiment agaçant !
- Quoi ? Demanda irrité Derek en se sentant scruté par l'adolescent au volant.
Stiles sentit son visage chauffer d'embarras et se retourna pour se concentrer sur la route, manquerait plus qu'un accident de voiture, sur sa liste de connerie.
- C'était ton père ? L'interrogea de nouveau Derek, surprenant les deux adolescents.
- Oui, c'est le Shérif de Beacon Hills, le meilleur de tous ! Inégalable dans son métier ! Répondit fièrement Stiles.
- Brave homme. Dit finalement Derek, il se tut un instant avant de continuer : Pour te supporter.
- C'est toi qui ne supporte personne ! Tu es pénible ! Tu ne peux pas être agréable ? Je sais pas ! Faire la conversation c'est si difficile que ça ? S'offusqua immédiatement Stiles. Lui qui pensait qu'ils allaient avoir une discussion amicale, il fallait que Monsieur se moque de lui !
- Pas besoin, tu la fais très bien tout seul. Répliqua moqueur Derek qui pencha sa tête et s'appuya plus confortablement sur le dossier.
Stiles grinça des dents et ses mains se crispèrent sur le volant. Il l'agaçait ! Il était insupportable en simple Grincheux mais en Bébé il était pire ! Pire ! Il devrait le laisser aller chez Scott tout seul ! Et se débrouiller au milieu de la route !
- Il faut bien que je parle pour deux, puisqu'une certaine personne fait un caca-Garou ! Railla Stiles.
Derek ouvrit un œil et haussa les sourcils à l'expression étrange de l'adolescent. Il soupira et le referma, profitant de nouveau du silence et de la brise fraîche dans ses cheveux poisseux, il n'avait pas eu le temps de prendre de douche, il espérait qu'il pourrait chez l'Alpha.
Ils arrivèrent finalement et Stiles décida de récapituler pour être sûr que Bébé-Grincheux avait bien comprit. Ils débouclèrent leurs ceintures et se dirigèrent rapidement vers la maison, il ouvrit la porte d'entrée.
- On va attendre Scott, ici. On va s'asseoir calmement. On ne va ni appeler, ni parler à personne.
- Est-ce que je dois te parler ? L'interrogea sarcastiquement Derek, excédé par cette impression d'être en garderie.
- Non. Répondit Stiles rapidement. S'il voulait continuer à se regarder en chien de faïence pas de problème.
- D'accord. Acquiesça-t-il s'interrogeant de savoir combien de temps ce moulin à parole allait rester silencieux. Il se retourna et haussa les sourcils à l'homme en costard tenant des sacs de nourriture et aussi surprit que lui : Et lui ? Qui va lui parler ? Demanda-t-il moqueur à Stiles.
Il sursauta en apercevant la grande silhouette du père de Scott. Putain ! Manquait plus que le paternel McCall !
- Est-ce que vous grandissez ? Le questionna-t-il spontanément, il avait l'impression qu'il était plus grand que la dernière fois.
- Qu'est-ce que vous faite, ici ? Les interrogea Rafael en ignorant la demande stupide de Stiles.
- Nous attendons Scott. Répondit Derek un sourire moqueur. Il regarda Stiles qui avait blêmit et semblait complètement paniqué par la présence de l'adulte.
-Et moi donc. Nous devions dîner ensemble. Dit Rafael déçu qu'ils aient manqués un nouveau repas père-fils. Il essayait de renouer des liens avec Scott mais il avait l'impression que l'adolescent l'évitait. Faisait-il quelque chose de mal ? Était-il trop insistant ? Il tendit le sac contenant de la nourriture et demanda : J'ai amené des extras. Vous avez faim ? Autant manger en compagnie du meilleur ami de Scott avec qui il était en froid et faire connaissance de leur nouvel ami.
- On n'a pas faim ! Dit précipitamment Stiles. Pas question que Derek soit à table avec un agent du FBI ! Et s'il lui posait des questions sur les Hale ?
- Oui ! Répliqua en même temps Derek qui fronça ses sourcils de mécontentement à l'adolescent humain. Il n'allait pas l'empêcher de manger ! Il réitéra : Je meurs de faim !
- On n'a pas faim. Insista Stiles : Merci quand même.
- Ok, même si tu n'as pas faim, Stiles, ton ami peut quand même manger avec nous. Répondit Rafael posant les sacs sur la table et mettant les mains dans ses poches, gêné par l'embarras que le meilleur ami de Scott ressentait à son égard. Leur dernière conversation avait été désagréable, il avait même été terrifiant mais Scott lui avait dit que Stiles avait souffert de fortes crises d'angoisses. Quoiqu'il en soit, il devait à un moment avoir une discussion : Comment tu t'appelles ? Interrogea-t-il l'adolescent plus grand.
- Miguel ! Dit immédiatement Stiles en coupant la parole de l'adolescent brun, celui-ci se retourna et grimaça semblant clairement mécontent de son intervention : Mon cousin Miguel. Il donna une accolade forte sur ses épaules, le plus grand paraissait jongler entre rire ou étrangler Stiles : Il vient du Mexique, donc…
Stiles pria pour que son histoire bidon puisse fonctionner, il fit un grand sourire à l'agent du FBI essayant de se montrer aussi innocent et convaincant que possible et appuyant fortement l'épaule de Derek, lui indiquant de ne surtout pas contester sa nouvelle identité. Il blêmit quand Monsieur McCall se mit à parler espagnol ou portugais ou… Peu importe, une autre langue incompréhensible !
- Oh mon dieu ! Marmonna-t-il ne pouvant pas intervenir et répondre à la place de Derek. Et s'il ne comprenait pas la langue, comment pourrait-il l'expliquer ! Il souffla fortement soulagé en entendant Derek répondre avec un accent assez prononcé. Il n'allait pas survivre à cette soirée !
- Fantastique ! Des nems ? Proposa Rafael
- Oh oui ! Répondit Derek en regardant moqueur Stiles et rejoignant l'adulte.
Stiles se força à rire, Scott dépêche de revenir ! S'insurgea-t-il en rejoignant le bavardage du Loup-Garou et de l'adulte. Il accepta une assiette et s'installa aussi pour manger. Il avait faim, réalisa-t-il, étonné. Il s'assit à côté de Derek et de Rafael, les éloignant l'un de l'autre le plus possible. Il espéra qu'ils ne parleraient pas beaucoup, malheureusement son souhait ne fut pas exaucé et Monsieur McCall interrogea Derek :
- C'est quoi ton nom de famille, déjà ? Il ne se souvenait pas que Stilinski avait des frères ou sœurs.
- C'est Juarez… Répondit précipitamment Stiles donnant un ensemble de mots qui lui paraissait convenable pour un nom bien Mexicain : Singua Diapo… Il prit une autre bouché de Nem aux crevettes et avala goulûment, s'étouffant presque.
Derek plissa ses yeux au nom inventé de Stiles, s'il voulait que son histoire soit crédible, c'était raté avec un nom pareil… Ce n'était même pas de l'Espagnol.
- C'est difficile à prononcer. Constata Rafael, se demandant si ce n'était pas un mensonge depuis le début : Comment tu épelles ça ?
Derek se retourna vers Stiles en entendant la réponse, pas question qu'il participe à cette mascarade qui était un mensonge très grossier.
- Phonétiquement. Répondit Stiles difficilement en mastiquant le morceau de poulet, c'était bon ce repas !
Le repas fut de nouveau silencieux quelques minutes. Et Derek qui cherchait un autre nem aux crevettes, aperçu alors la carte d'identité de l'homme. Heureux de se trouver en présence d'un policier qui pourrait peut-être lui parler plus amplement de l'incendie, vu que Stiles esquiverait ou inventerait une histoire. Il n'avait pas tout à fait été convaincu, surtout par l'expression de leurs visages comme si quelques choses de plus tragique c'était passé qu'un simple incendie. Il devait savoir !
- Monsieur McCall, vous êtes du FBI ? Demanda-t-il et ignorant l'étouffement de Stiles à sa gauche.
- Peu gradé, très peu gradé. Il n'a même pas de voix. Intervint-il sentant la catastrophe imminente arrivé et une grande panique le gagner.
- Donc vous enquêter sur des meurtres ? Continua-t-il en s'assurant qu'il aurait des informations sur l'incident de sa maison familiale.
- Parfois. Quand ce sont des crimes fédéraux. Expliqua Rafael.
- Et les incendies ? L'interrogea Derek en remarquant du coin de l'œil, Stiles taper nerveusement ses baguettes contre le verre. Donc ils lui avaient caché quelque chose !
- Oh mon dieu ! Je me demande où est Scott ! On devrait appeler Scott ! Scott devrait être là ! Essaya de changer de sujet Stiles mais savait que c'était peine perdu, Derek n'allait pas lâcher Rafael et il le tuerait quand il le saurait !
- De quelles sortes d'incendies tu parles ? Le questionna prudemment Rafael, ce n'était pas un sujet qui intéressait les adolescents habituellement et il semblait être préoccupé par un événement précis.
Stiles prit son portable et chercha à appeler Scott pour arrêter le massacre à venir.
- Vous savez quelque chose sur la famille Hale ? Parla enfin Derek.
- Oh ! La famille Hale, c'était vraiment une affaire tragique, un incendie qui n'a laissé que quatre survivants. Répondit Rafael, il ne voulait pas vraiment se rappeler de cette horrible histoire et il se rappelait de l'odeur macabre des corps brûlés, des femmes et de jeunes enfants morts, brûlés vifs pour la plupart. Non, vraiment c'était l'une des affaires les plus sombres et insupportables qu'il avait dû résoudre et encore, le plus horrifiant c'est qu'il n'avait jamais trouvé qui avait commis un crime aussi inhumain. Il releva la tête et vit le garçon blêmir fortement, les yeux épouvantés par cette nouvelle. Il fronça les sourcils et allait parler mais Miguel se tourna vers Stiles qui se ratatinait sur sa chaise, alors que son ami semblait fulminé d'une colère sourde.
- Veuillez nous excuser. Dit Derek d'une voix sombre et se levant, il attrapa l'épaule de Stiles et l'emporta à l'étage.
Stiles savait qu'il allait se faire tuer par Derek, pas de doute à présent qu'il savait. Il blanchit quand il sentit sa poigne forte sur lui et l'obliger à le suivre. Il grimaça par la force.
- Hey ! Hey ! Tu vas me casser un os !
Derek ne répondit rien et ils montèrent les escaliers et il les fit entrer dans la première pièce. Stiles heurta violemment le mur et haussa les mains en signe de paix.
- Tu m'as menti ! Grogna sombrement Derek appuyant le corps de Stiles contre le mur.
- Je n'ai pas menti ! Protesta Stiles difficilement puisque sa mâchoire était plaquée contre une surface dure : J'ai omis des vérités. Des vérités vitales quand j'y repense.
Il sentit Derek pressé leurs corps avant de le relâcher brusquement. Il recula et pressa de colère ses poings.
- Tu m'as menti ! Tu voulais que je vous fasse confiance et vous m'avez menti ! Hurla Derek au bord de la panique.
- On ne voulait pas te le dire, pas comme ça. Reconnu Stiles qui regarda les tremblements et les larmes commençant à glisser le long de ses joues. Il se sentait terriblement troublé d'assister au chagrin de Derek.
- Ils sont morts ! Ils sont morts ! Dans un incendie ! Merde ! Ils sont morts ! Hoqueta Derek la voix étranglée. Il était seul, il avait tout perdu ! Il n'avait plus de famille, plus de meute ! Tout était partis en fumée, dans un incendie meurtrier emportant jusqu'à leur souvenir !
- Derek … L'appela Stiles les bras ballants ne sachant s'il devait lui donner une accolade réconfortante ou rester loin de lui.
- Ils sont morts ! Je vais faire quoi ? Que vais-je devenir ? Ma mère ! Ma famille ! Je vais faire quoi sans eux ? Sanglota cette fois Derek, le regardant avec des yeux perdus et noyés d'un chagrin insoutenable.
Stiles déglutit et sentit les larmes apparaître. Il se souvenait du déchirement quand il avait perdu sa mère, alors tout perdre, toute sa famille… Il savait que ce devait-être encore plus terrifiant. Il ne put rester immobile plus longtemps. Il s'avança précipitamment et serra Derek dans ses bras, essayant de lui donner un peu de chaleur humaine. Il sentit la tête de l'adolescent se reposer immédiatement sur son épaule et ses mains serrer désespérément ses vêtements. Il eut de gros sanglots, bruyants et puissants, ses épaules étaient secouées de forts soubresauts et son corps tremblait. Ses mains compressèrent fortement le dos de Stiles qui grimaça mais il ne le lâcha pas. Il resserra son étreinte et posa sa tête contre les cheveux bruns de Derek. Ils restèrent longtemps ainsi, les pleurs de l'Oméga résonnant dans le silence de la petite pièce et Stiles les berçant maladroitement, essayant de consoler ou d'apaiser le chagrin d'un adolescent qui venait d'apprendre la mort de toute sa famille.
Derek se sépara brusquement de Stiles et s'essuya maladroitement son visage. Il renifla fortement et se passa une main sur ses yeux enflés et douloureux. Il releva la tête et le regarda avec fureur, les épaules raides, il essayait de se contenir, de reprendre la maîtrise de ses émotions.
- Je ne veux pas te parler ! Gronda-t-il avec sévérité, il était un humain ! Il ne pouvait pas l'aider ! : Je veux parler à l'Alpha ! Je veux parler à Scott ! Il devait comprendre ! Il devait savoir tout ce qui s'était passé ! Où il en était !
- D'accord… Acquiesça Stiles prudemment et n'ayant pas osé bouger depuis que Derek s'était éloigné de lui : je vais le chercher… Mon téléphone est en bas. Je vais l'appeler. Expliqua-t-il maladroitement commençant à se diriger vers la porte : Tu restes ici, tu ne bouges pas, d'accord ? Lui demanda-t-il avec insistance et hésitation, n'ayant aucune idée de comment se comporter avec Derek maintenant : Reste là ! Il partit précipitamment mais s'arrêta et s'il partait pendant qu'il avait le dos tourné ? Il ne pouvait pas le laisser être en danger ! Il revenu en courant : Ne ! Il se tut en le voyant l'attendre. Derek haussa les sourcils et leva les bras lui montrant son impatience et qu'il commençait à l'énerver : Je pensais que tu… Que tu … Baragouina-t-il. Il secoua la tête se trouvant trop paranoïaque.
Il descendit rapidement les escaliers, le cœur battant et les joues chauffées. Venait-il réellement de faire un câlin à Derek Hale ? Oh mon dieu ! Il le tuerait s'il s'en souvenait ! Putain ! Il se sentait étourdit et engourdit, il avait encore le tee shirt trempé des larmes de Derek, et le contact chaud de ses mains sur lui et ses cheveux chatouillant son cou et ... Non ! Non ! Non ! Il devait oublier ! Il n'y avait rien d'extraordinaire à consoler quelqu'un qui avait appris une tragédie ! Il l'avait soutenu comme il l'avait fait avec la mort de Boyd ! Il arriva à la salle à manger qui était vide, Monsieur McCall était-il sorti ? Il espérait parce que les hurlements de Derek avaient dû faire échos dans toute la maison !
Il prit son téléphone qu'il avait posé avec hâte quand Derek l'avait traîné en haut. Il chercha le numéro de Scott et l'appela. Il lui répondit immédiatement.
- Il sait ! Dit-il sans tourner autour du pot : Ton père était là et il lui a dit.
- Comment a-t-il réagit ? Où est-il ? Kate va essayer de le chercher ! S'enquit immédiatement Scott inquiet.
- Il est dans ta chambre et ça va bien se passer. Lui assura Stiles en omettant le gros câlin, peut-être plus tard il lui raconterait mais pour l'instant il était encore engourdi par ce qui venait de se passer. Il monta les escaliers : Pour être honnête l'ancien Derek commence à me manquer. Il ne savait vraiment pas comment il devrait se comporter avec lui maintenant, il espérait que l'ancienne version ne s'en souviendrait pas, ce serait terriblement embarrassant.
- Kate va sûrement venir le chercher dans ma chambre ! Dit Scott pressant Stiles de le retrouver.
- Mais non ! Kate ne va tout de même pas venir le chercher dans ta chambre ! S'exclama Stiles en entrant dans la pièce. Il se figea en rencontrant le regard railleur de Kate : Au temps pour moi… Répondit-il au téléphone avant de raccrocher et de jurer.
Il était comme un gosse ! Une seconde d'inattention et Monsieur se faisait kidnapper ! Putain ! Il descendit de nouveau les escaliers et conduisit jusque chez lui. Il fallait qu'il récupère sa batte en aluminium ! Il serra ses mains sur le volant, crispé, il les sentit commencé à trembler. Cela lui rappelait cette nuit. Il se pencha et essaya de contrôler sa respiration, il n'avait pas à paniquer ! Le Nogitsune était hors d'état de nuire ! Il n'avait pas à traverser les bois ! Tout allait bien ! Tout allait bien ! C'était juste Kate qui avait mit le grappin sur Derek adolescent ! Il posa sa main sur son estomac et fit quelques cercles, lentement son angoisse disparue. Il put de nouveau respirer calmement. Il se redressa et actionna le moteur. Il conduisit avec lenteur et se força à garder son attention sur l'apaisement de la présence de son bébé.
Il arriva finalement chez lui et courut dans sa chambre. Il ramassa la batte qui était sous son lit et se précipita dans sa Jeep. Il allait appeler Scott pour savoir où il était mais il remarqua que son téléphone sonna et le nom de Lydia illumina l'écran. Il répondu.
- Stiles ! Où es-tu ? Demanda-t-elle d'une voix essoufflée.
- Chez moi. Je suis allé chercher ma batte et j'allais appeler Scott pour le rejoindre. Dit-il en se penchant pour régler le rétroviseur.
- Rejoins moi devant le lycée ! C'est là que Kate a emmené Derek ! L'informa-t-elle avant de raccrocher.
Il se dépêcha d'arriver à leur école, n'imaginant ce qui pouvait arriver à Lydia sans arme ! Il arriva rapidement et se gara, il remarqua immédiatement la silhouette petite et fine de la Banshee. Elle se précipita pour le rejoindre, ses talons résonnant bruyamment dans le parking vide et à peine éclairé par des lampadaires, il faisait sombre et la lune était cachée par quelques nuages.
- Stiles ! Ils sont devant le lycée ! Kate n'arrive pas à se contrôler ! C'est pour ça qu'elle a rajeunit Derek, pour le manipuler et qu'il lui donne le Trisèque ! Un objet qui aide à apprendre à se contrôler ! Elle s'arrêta devant lui et reprit difficilement son souffle.
Il attrapa rapidement sa batte et hocha la tête, peu surprit de connaître les raisons du rajeunissement de Derek, la manipulation était ce qu'elle savait faire de mieux... Ils coururent ensemble essayant de rejoindre rapidement le groupe. Ils s'arrêtèrent en entendant au loin le hurlement de Scott. Putain ! Il espérait pouvoir l'aider.
- Tu as vraiment besoin de trouver mieux qu'une batte de base-ball. S'exclama-t-elle avant de se remettre à courir.
Il haussa les épaules et la suivie. Pour le moment c'était la meilleure arme qu'il avait et il ne voyait pas vraiment quelle autre arme il pourrait utiliser… Ils sursautèrent quand une explosion retenti. Ils s'y hâtèrent, c'était devant le lycée, ils remarquèrent un caveau d'où une fumée violâtre s'échappait, ils se regardèrent un instant hésitant à y entrer. Il descendit finalement en premier, Lydia derrière lui. Il plissa les yeux et essaya de distinguer ce qui se passait. Il aperçut une grande silhouette agenouillée, il serra immédiatement sa batte et força la Banshee à rester derrière lui. Il s'avança doucement et abaissa son arme et se détendit, soulagé en reconnaissant Peter. Il ne l'aimait pas mais au moins, il savait que ce n'était pas un ennemi fou furieux qui les attaquerait sans réfléchir, comme Kate par exemple. Il remarqua rapidement que le Loup-Garou marmonnait dans sa barbe, inlassablement. Ils s'approchèrent lentement essayant de saisir les mots inintelligibles de l'homme.
- Prit quoi ? Demanda Lydia quand elle réussit à comprendre une partie des murmures de Peter.
Il se leva, les poings serrés, une haine palpable se fit ressentir.
- Les titres. Il se retourna les regardant avec des yeux fous : Les titres au porteur et ils les ont tous prit.
- Des titres au porteur ? Répéta Stiles pas sûr de comprendre : Attends ! Tu t'es fait voler ? L'interrogea-t-il incrédule.
- C'était un cambriolage ! S'offusqua Peter par le ton moqueur de cet adolescent : Quelqu'un a orchestré ça !
- Combien ont-ils volé ? Demanda doucement Lydia, comprenant que la somme devait être conséquente pour que le Loup-Garou soit aussi blême.
- Cent dix-sept… Commença Peter avant de se taire, la gorge enrouée.
- Mille ? Intervenu Stiles qui se forçait à ne pas rire. Non franchement un cambriolage ! C'était juste hilarant ! Qui avait eu cette brillante idée ? Il fallait qu'il le félicite, rien que pour voir le visage blafard du Loup Garou !
- Million… Soupira Peter dépité.
Oh putain ! Pensa Stiles en regardant Lydia. Qui sur terre cachait une telle somme d'argent dans un coffre-fort au lycée ? Il fallait vraiment être stupide pour ne pas protéger mieux son argent ! Il se mordit très fort la langue pour ne pas rire et détourna les yeux quand il rencontra ceux menaçants de Lydia.
- Les gars ? Les appela soudain Scott qui descendit accompagné de Kira, Malia et Derek devenu adulte.
- Il est redevenu l'ancien ou toujours amnésique ? Demanda Stiles en déglutissant en observant attentivement l'Oméga adulte.
- J'ai mes souvenirs. Répliqua rapidement Derek en l'ignorant.
Stiles pâlit, devait-il comprendre qu'il se souvenait du câlin qu'il lui avait fait ? Il allait se faire tuer ! Dès qu'il serait seul. Oh mon dieu ! Ç'en serait fini de lui ! Il devait commencer à écrire un testament ou peut-être que s'il vivait chez Scott, il pourrait survivre à la colère de Grincheux.
- Que s'est-il passé ? Questionna Derek en remarquant la mine déconfite de son oncle.
- C'était un cambriolage ! Cent dix-sept millions ! On nous a volé cent dix-sept millions ! Se scandalisa Peter.
- Tu as laissé l'argent, ici ? S'étonna Derek en haussant les sourcils. Il était atterré par le manque de prudence de son oncle.
- Il faut qu'on les récupère ! S'insurgea Peter.
- Je connais peut-être quelqu'un qui pourra vous aider à les récupérer. Intervenu Scott.
- Il y a intérêt qu'on les récupère ! Répéta Peter ignorant complément l'Alpha. Il sortit du caveau brusquement.
Derek frotta son front d'agacement sachant que son oncle scanderait jusqu'à retrouver l'argent perdu. Il salua rapidement le petit et le rejoignit.
Finalement, ils quittèrent le coffre-fort et retournèrent chacun chez eux, exténué par cette journée mais heureux d'avoir aidé Derek.
Avis auteur :
Alors l'humour était-ce correcte ?
Le passage Scott et Stiles n'a pas paru redondent ?
Derek et Stiles est-ce que leur échange correspondait à ce que vous attendiez ? Je les vois comme un vieux couple qui se crépiche le chignon xD et se réconcilie au lit pour ma part. Mais je préfère savoir si vous n'avez pas perçu de OOC, j'aime bien être sûre de garder le bon caractère de chaque personnage.
En tout cas merci de lire cette histoire ^^ à la prochaine je l'espère.
